SlideShare une entreprise Scribd logo
1  sur  183
Télécharger pour lire hors ligne
Règles de prescription des
antibiotiques
Historique
• 1877 : Pasteur et Joubert observent qu’un microorganisme se
multiplie mal dans un liquide envahi de moisissures
• 1897 : Ernest Duchene découvre le penicillium (plaies des
chevaux avec des moisissures ne s’infectant pas)
• 1927 : Fleming découvre un penicillium sur une boite de Pétri
(inhibition du staphylocoque doré)
• 1940 : Chain obtient une solution stable de la pénicilline (1 er
antibiotique)
• 1942 : production industrielle de la pénicilline (utilisation lors
de la seconde guerre mondiale)
Problèmes ? Deux niveaux
–Individuel
•Efficacité
•Tolérance
–Collectif
•Résistance
•Coût
INTERET
• Parmi les produits les plus prescrits :
• 1 ordonnance / 4
• Spécialités variées
• Connaissances inégales
🡺 Aberrations des prescriptions
• Maladies émergentes
• Augmentation des résistances
Le "bon" usage des antibiotiques
• est avant tout l’acte thérapeutique concluant
une procédure diagnostique par un clinicien,
qui a pour but la guérison du malade ;
• tout en ayant une efficacité optimale, une
bonne tolérance, des conséquences
écologiques les plus réduites possibles et un
cout acceptable par la société.
Le prescripteur doit répondre à 10
questions
1 - Faut-il prescrire une antibiothérapie ?
2 - Faut-il faire un prélèvement bactériologique préalable ?
3 - Quel ATB choisir ?
4 - Faut-il une monothérapie ou une association ?
5 - Le recours à la chirurgie est-il nécessaire ?
6 - Quelle posologie prescrire ?
7 - Quelles voies et modalités d’administration?
8 - Quel rythme d’administration choisir?
9 - Quelle durée du traitement ?
10 - Comment évaluer ce traitement ?
1. Faut – il prescrire un ATB ?
• Fièvre ≠ infection
• Infection :
• Virale ------------> pas d’ATB
• Parasitaire------------> pas d’ATB
• Antibiothérapie de couverture 🡺
faux concept
• Antibiothérapie prophylactique 🡺
critères précis
Les règles pour l‘antibiothérapie
Antibiothérapie curative documentée ou probabiliste
• Limiter l’antibiothérapie aux seules infections bactériennes
documentées (antibiothérapie curative documentée) ou
probable (antibiothérapie probabiliste ou présomptive), et pour
lesquelles d’autres mesures thérapeutiques ne suffisent pas.
• Respecter des posologies susceptibles d’assurer des
concentrations antibiotiques appropriées au site de l’infection, et
répondant aux exigences pharmaco cinétiques et dynamiques.
• Préférer, pour les antibiotiques à activité comparable, ceux dont
l’impact sur la flore commensale est le plus faible (c’est-à-dire
avec le spectre antimicrobien le plus étroit).
Antibiothérapie prophylactique
• Elle répond aux mêmes exigences, et tout
particulièrement au respect de protocoles
évalués et validés et aux contraintes propres au
malade (allergie, co-morbidité, antécédents…)
et à l’écologie bactérienne locale
Les règles pour l‘antibiothérapie
2. Faut-il faire un prélèvement bactériologique
préalable ?
• Indispensable : si
•
• Infection sévère
» Localisation = méninge, endocarde
» Tolérance = choc, septicémie
» Terrain = immunodéprimé,…
• Site habituellement stérile
» L.C.R, urine …
• Germes variés ou sensibilité inconstante
• Infection nosocomiale
• Inutile si le diagnostic clinique suffit
-Bonne concordance clinique / bactériologique
(érysipèle, scarlatine, impétigo)
-Sensibilité du germe aux ATB usuels
(cystite simple,…)
2. Faut-il faire un prélèvement bactériologique
préalable ?
3. Quel ATB choisir ?
❖ Choix initial 🡺 compromis :
• Être actif sur la bactérie
• Diffuser au site infectieux
• Être toléré par l’hôte
❖ Dépend de :
• Site infectieux
• Hôte
• Bactérie
CRITERES DE CHOIX D'UNE ANTIBIOTHERAPIE
PROBABILISTE
Critères bactériologiques
• Pari bactériologique orienté par la clinique, la localisation de
l’infection, l’âge, la porte d’entrée et les circonstances de
survenue (infections nosocomiales ou communautaires).
• Prise en compte de la sensibilité habituelle des bactéries
présumées causales en se basant sur les spectres d’activité
antibactérienne actualisée et sur les données
épidémiologiques locales pour les infections nosocomiales.
• Le ≪ spectre négatif ≫ d’un antibiotique précédemment
prescrit est un élément d’orientation intéressant.
Critères pharmacologiques
• La concentration de l’antibiotique au site de
l’infection doit répondre aux exigences
pharmaco-cinétiques - dynamiques prédictives
d’efficacité clinique, selon le type d’antibiotique
utilisé (≪ temps dépendant ≫ ou ≪ concentration
dépendant ≫).
• Pour les infections de certains sites, il est nécessaire
d’utiliser des posologies élevées et/ou des classes
particulières d’antibiotiques : prostate, os, LCR,
végétations d’endocardite.
CRITERES DE CHOIX D'UNE ANTIBIOTHERAPIE
PROBABILISTE
Critères individuels (terrain).
• Nouveau-nés, nourrissons, enfants, femmes enceintes et
allaitement, sujet âgé
• Insuffisance rénale ou insuffisance hépatique 🡺 éviction de certains
produits et/ou adapter la posologie.
• Allergie sévère avérée 🡺 CI de l’ATB
• Infections graves et infections du neutropénique/immunodeprimé,
🡺 l’ATB doit être bactéricide d’emblée + association.
Risque consenti le plus faible pour les sujets les plus fragiles
A – Le terrain plus que le germe .
B – Capacité du terrain à tolérer (et à métaboliser) l’ATB.
CRITERES DE CHOIX D'UNE ANTIBIOTHERAPIE
PROBABILISTE
Critères toxicologiques
• A efficacité égale, toujours choisir l’ATB le moins toxique
Critères écologiques
• Donner dans la mesure du possible la priorité aux
antibiotiques à spectre étroit 🡺 diminution des
résistantes.
Critères économiques
• A efficacité et tolérance égales, préférer l’ATB le moins
onéreux
CRITERES DE CHOIX D'UNE ANTIBIOTHERAPIE
PROBABILISTE
• Nouveau-né et enfant :
– Peu d’ATB strictement interdits
– Adaptation posologie
• Sujet âgé : tenir compte:
– Particularité de l’infection sur ce terrain
– Geronto-pharmacocinétique:
• Ralentissement de l’absorption digestive
• Fonction rénale précaire
• Tares viscérales associées
• Polymédication : interactions
3. Quel ATB choisir ?
Fonction du terrain : age
3. Quel ATB choisir ?
Fonction du site infectieux
• ATB pour être actif sur un germe doit le rencontrer
▪ Temps suffisant
▪ Concentration efficace ≥ C.M.I
🡺 Nécessité d’une BONNE DIFFUSION
Les plus sûres:
Pénicilline (ticarcilline )
Céphalosporines
Macrolide (clarytromycine )
C.I :
aminoside (ototoxicité)
fluoroquinolone (arthropathie)
tétracycline (dents…)
phénicolés (Sd de Gray)
3. Quel ATB choisir ?
Fonction du terrain : grossesse
3. Quel ATB choisir ?
Fonction du terrain : ….
• Insuffisance rénale :
– Certain ATB sont
néphrotoxiques
– Accumulation de produit
– Adaptation selon degré de
l’IR
• Insuffisance hépatique :
– Éviter ATB hépatotoxiques
ou fortement métabolisés
par le foie
• Diabète :
– Fréquence de certaines
infections
– Interaction avec les ADO
(sulfonurés)
• Allergie : CI absolue
(diagnostic de l’allergie?)
4. Monothérapie ou association ?
• Souvent la
monothérapie suffit
• But de l’association
– Effet synergique
– Limiter résistance
– Élargir le spectre
• Quand une association ?
– Le germe
– Le site de l’infection
– Le terrain
– Type de l’infection
– ATB choisi
sachant que le bien fondé du maintien d’une
association doit être réévalué, en particulier
après identification bactérienne.
Monothérapie ou association ?
• La monothérapie est la règle pour la majorité des infections
courantes
• Les justifications théoriques d’une association sont
– la synergie et l’augmentation de la vitesse de bactéricidie ;
– l’élargissement du spectre antibactérien ;
– la prévention de l’émergence de variants résistants.
• Les indications d’une association dépendent
– des bactéries : mycobacteries, Brucella, bacilles aérobies gram - multi
résistants (Pseudomonas, Enterobacter…) ;
– de l’antibiotique : rifampicine, fosfomycine, acide fusidique, quinolones ;
– du terrain : neutropénie, immunodépression ;
– de l’infection : infections nosocomiales, neuromeningée,
post-neurochirurgicale, respiratoire grave non documentée, ostéoarticulaire,
abdomino-pelvienne ; endocardites.
5. Le recours à la chirurgie complémentaire
(ou autre) est-il nécessaire ?
• Traitement efficace infections canalaires
obstructives
• Suppurations localisées ou diffuses
• Ablation du corps étranger
6. Quelle posologie prescrire ?
• Pas de sous dosage +++ (résistances)
• Posologie :
Adaptée à la gravité de l’infection pour les
betalactamines
Indépendante pour aminoside,
glycopeptides, tétracyclines, macrolides
• La concentration minimale inhibitrice (CMI)
– La plus faible concentration d’antibiotique qui
inhibe la multiplication bactérienne en 18 – 24 h
• La concentration minimale bactéricide (CMB)
– La plus faible concentration d’antibiotique qui tue
99.99 % d’une population bactérienne en 18-24 h
• Antibiotique bactériostatique : CMB/CMI = 4-6
• Antibiotique bactéricide : CMB/CMI = 1-2
6. Quelle posologie prescrire ?
Posologies adaptées
7. Quelle voie d’administration?
I.V : voie de référence en cas d’infection grave
perfusion courte (caractère irritant du produit, ex: vancomycine),
ou injection IV directe, perfusion continue ou IM.
V.O : - autres types d’infections
- relais de la I.V
- traitement prolongé
I.M : à éviter si possible
Locale : utilisation limitée 🡺 œil,
oreille, peau, vagin
• La voie orale est réservée à priori aux infections non sévères ou
comme relai de la voie parentérale et aux ATB présentant une
bonne biodisponibilité
• Résorption digestive-voie orale
– L’ATB doit traverser la muqueuse intestinale et ne pas
être inactivé dans la lumière digestive.
– Tenir compte de l’interférence aliments-ATB:
• La rifampicine, cloxacilline, lincomycine, pénicilline V sont à
administrer à distance des repas.
• Les tétracyclines ne doivent pas être administrées de façon
concomitante avec un pansement gastrique
7. Quelle voie d’administration?
8. Quel rythme d’administration choisir ?
• Respecter les recommandations A.M.M
• ATB dose dépendante (aminoside, quinolone)
élargir les intervalles
• ATB temps dépendant (Betalactamine…)
fractionner les prises
9. Quelle durée de traitement ?
• Définition :
Temps de TTT nécessaire à l’obtention de la
guérison d’un malade précis, présentant une
infection bactérienne donnée, touchant un
(des) organe(s) identifié(s) en le mettant à
l’abri d’une éventuelle rechute.
• Durée variable selon germe, site, complication,
terrain, ATB,
• ATB doit être interrompu brutalement
• Prolongation de l’ATB plus que 10 jours exige
une justification.
9. Quelle durée de traitement ?
10. Comment évaluer une antibiothérapie ?
• A 48 - 72 h :
– première idée sur l’efficacité clinique
– retour des examens
– désescalade possible (spectre, association ,coût)
• Tous les jours, poser les 2 questions
– Cette antibiothérapie est-elle efficace ?
🡺 si non, changement
– Cette antibiothérapie est-elle encore utile ?
🡺 si non arrêt
• Attention à la fièvre sous ATB
• Evaluation de l’efficacité du traitement
– Signes cliniques généraux : fièvre et signes
accompagnateurs
– Signes cliniques locaux : douleur, inflammation ….
– Signes cliniques spécifiques de la pathologie
– Signes biologiques : CRP …
Surveillance du traitement
ANALYSE DE L'ECHEC D'UN ANTIBIOTIQUE
Définition de l’échec +++
• Malgré une prise stricte d’ATB, l’infection
persiste, s’aggrave ou rechute.
ANALYSE DE L'ECHEC D'UN ANTIBIOTIQUE
Les faux échecs +++
• Diagnostic initial erroné (ATB probabiliste)
– Maladie non infectieuse.
– Maladie infectieuse non bactérienne.
• Impatience : un échec ne peut être discuté qu’après
48 – 72 h d’ATB
• Causes non infectieuses de fièvre
– Veinite sur perfusion.
– Thrombose veineuse profonde.
– Co morbidité ou pathologie intercurrente
– Intolérance médicamenteuse (fièvre aux ATB)
ANALYSE DE L'ECHEC D'UN ANTIBIOTIQUE
Les vrais échecs +++
• Echecs liés à l'antibiotique
– Mauvais choix initial : spectre non adapté, défaut
de bactericidie.
– Posologie insuffisante.
– Concentration insuffisante au site de l’infection.
– Durée de traitement insuffisante.
Les vrais échecs +++
• Les échecs liés au malade et sa maladie
– Mauvaise observance.
– Voie d’administration inadéquate (per os en
présence de troubles digestifs).
– Interaction médicamenteuse entrainant une
inactivation de l’antibiotique.
– Présence d’un foyer profond requérant un geste
chirurgical : drainage d’un abcès, retrait d’une
prothèse….
ANALYSE DE L'ECHEC D'UN ANTIBIOTIQUE
Les vrais échecs +++
• Les échecs liés aux bactéries
– Acquisition de résistance en cours de traitement
en particulier en situation de densité bactérienne
élevée, avec certaines bactéries (staphylocoques,
Pseudomonas…) et certains antibiotiques (acide
fusidique, quinolone, fosfomycine, rifampicine).
– Surinfections.
ANALYSE DE L'ECHEC D'UN ANTIBIOTIQUE
• Accidents d’intolérance
– Choc anaphylactique avec chute de la tension, dyspnée,
sensation de malaise
– Manifestations cutanéo-muqueuses (urticaire, oedème de
Quincke)
• Interrogatoire systématique avant le début du
traitement sur des réactions antérieures connues
• Surveillance des personnes pendant les heures qui
suivent l’administration en cas de « notion
d’allergie »
Surveillance du traitement
• Accidents toxiques 🡺 imputables au produit lui-même
– Accidents rénaux : céphalosporines (surveillance de la
créatinine, diurèse)
– Accidents neurosensoriels :
• Troubles cochléo-vestibulaires (aminosides)
• Convulsions (pénicilline à forte dose)
– Aplasie médullaire (chloramphénicol) (surveillance de la NFS)
– Accidents hépatiques (tétracycline, rifampicine) (dosage
ASAT/ALAT, bilirubine)
– Troubles ioniques ou métaboliques : hypokaliémie,
hypocalcémie, hypernatrémie
Surveillance du traitement
• Accidents liés à l’activité antibactérienne de l’ATB
– Accidents digestifs :
• Intolérance locale sur la muqueuse digestive : anorexie, nausées,
gastralgies,
• diarrhées (destruction de la flore saprophyte locale)
🡺 yaourt, ultra levure
– Surinfections mycosiques (candida albicans) dues à la
modification de la flore saprophyte locale
– Colite pseudomembraneuse (destruction de la flore
intestinale)
– Accidents de lyse bactérienne (libération d’endotoxines)
Surveillance du traitement
Quatre critères majeurs doivent
intervenir dans le choix d’une
antibiothérapie
Critère bactériologique
• Identification du germe responsable après prélèvement
bactériologique et l’étude de sa sensibilité in vitro aux
ATB (antibiogramme) est du plus grand intérêt dans le
traitement des infections sévères (méningites,
septicémies…) ou dans le cas d’infections susceptibles
d’être dues à un germe multirésistant (infection
nosocomiale).
• En l’absence d’isolement du germe en cause, le choix de
l’ATB repose sur le diagnostic clinique en fonction des
germes habituellement responsables et de leur
sensibilité usuelle connue aux ATB.
Critère individuel
• Le choix d’un antibiotique doit prendre en
compte le terrain : femme enceinte, sujet âgé,
nourrisson et nouveau né, insuffisant rénal ou
hépatique, allergique, immunodéprimé…
• Ces situations peuvent entrainer soit une
contre-indication, soit une adaptation de la
posologie de l’ATB utilisé.
Critère pharmacocinétique
• L’antibiotique choisi doit diffuser et être
présent sous forme active au site infecté, à
une concentration supérieure à sa
concentration minimale inhibitrice (CMI) vis-à
vis du germe considéré.
• Il doit donc être choisi en fonction de ses
caractéristiques de diffusion (méninges, os,
poumons, …), ou d’élimination sous forme
active (bile, urine).
Critère de risque
• Effets indésirables : à efficacité égale, l’ATB le
moins toxique doit être privilégié
• Risque écologique : l’utilisation des ATB à
spectre étroit adapté sera préférée à celle des
ATB à spectre large plus fortement inducteurs
de résistances
• Retombées médico-économique : à efficacité
et tolérance égales, la préférence sera donnée
à l’ATB le moins coûteux
PARI MICROBIOLOGIQUE SELON
LE FOYER PRIMITIF PROBABLE
Site Germes probables Facteurs favorisants
Peau Staphylocoques
Streptocoques
Plaies, brûlures,
Ischémie, aiguilles
Cathéter veineux
Tube digestif Entérobactéries
StreptocoquesD
Anaérobies
Lithiase, chirurgie,
Cathétérisme
Voies biliaires Entérobactéries
Entérocoques
Anaérobie
Lithiase, chirurgie,
Cathétérisme
Poumon Pneumocoques
K. Pneumonie
Alcoolisme, sujet age
Endocarde Streptocoques
Entérocoques
Staphylocoques
Valvulopathies ,
Aiguilles, geste
Dentaire, cathéter,
Aiguilles
Voies urinaires Entérobactéries
Pseudomonas
Entérocoques
Obstacle, sonde a
Demeure,manipulation
Instrumentale,
Grossesse, chirurgie
Vasculaire Staphylocoques
Streptocoques
BGN
Cathéters veineux,
Toxicomanies
PARI MICROBIOLOGIQUE SELON LE TERRAIN
Terrain Germes probables
Agranulocytose Staphylocoque
Streptocoque
Enterocoque
Entérobacteries
Splénectomie ou
asplénie
Pneumocoque
H. Influenzae
Enterobacterie
Myelome Pneumocoque
Hemoglobinopathie salmonelles
Toxicomanie Staphylocoque
P. Aeruginosa
Candida albicans
Alcoolisme Pneumocoque
Klebsiella Pneumoniae
Infection nosocomiale Bactéries résistantes
ANTIBIOTHERAPIE PROBABILISTE DE 1ERE
INTENTION SELON LE GERME
PRESUME
Germe presumé Proposition Alternative
Staphylocoque
communautaire
Peni M
Si gravité + genta
Fluoroquinolones +
acide fucidique
Staphylocoque
opportuniste
Glycopeptide
+ Fosfomycine
ou acide fucidique
ou rifampicine
Cefotaxime
+ fosfomycine
Pneumocoque
Méningocoque
Amoxicilline IV
100 – 150 mg/kg/j
Ceftriaxone ou cefotaxime
ou glycopeptide
Streptocoque
Entérocoque
Amoxicilline + genta ou
netilmicine
Glycopeptide
BGN
communautaire
Pas de signes de gravité
Cefotaxime ou ceftriaxone ou fluoroquinolone
En cas de signes de gravité
Cefotaxime ou ceftriaxone + fluoroquinolone ou aminoside
BGN
nosocomial
Cefipime ou ciprofloxacine ou imipenem
+ amikacine
ANTIBIOTHERAPIE PROBABILISTE DE 1ERE
INTENTION SELON LE GERME
PRESUME
Germe présumé Proposition Alternative
Salmonelle Fluoroquinolone Ceftriaxone
Pseudomonas
aeruginosa
communautaire
Ticarcilline ou
piperacilline
+ amikacine
Ciprofloxacine +
amikacine
Pseudomonas
aeruginosa nosocomiale
Ceftazidime ou aztreonam ou cefipime ou imipenem
+ amikacine
Acinetobacter Imipenem + amikacine + sulbactam
Anaerobies Imidazolés Amoxicilline acide clav
ou Imipenem
Pas de foyer primitif +
signes de gravité
communautaire
Cefotaxime ou ceftriaxone
+ aminoside
Pas de foyer primitif +
signes de gravité
nosocomiale
Cefipime + amikacine + glycopeptide
Bon usage des anticoagulants
Règles du suivi des patients sous anticoagulants
Les anticoagulants:
- préviennent le risque thromboembolique (traitement
préventif 🡺 prévention primaire)
- s'oppose à l'extension d'un thrombus déjà constitué
mais ne détruit pas le thrombus (traitement curatif)
- s'oppose à la formation d'un nouveau thrombus
(traitement préventif 🡺 prévention secondaire)
• Prescription initiale des anticoagulants :
95 % par un spécialiste
• Suivi du traitement :
90% par le médecin généraliste
Introduction
→ Connaitre les différentes familles des anticoagulants
→ connaitre les modes d’actions des anticoagulants.
→ Connaitre les indications des anticoagulants
→ Connaitre les modes de prescription et posologies des
anticoagulants
→ Identifier les éléments de surveillance biologique et clinique de
l’efficacité des anticoagulants
→ Connaitre les interactions médicamenteuses
→ Identifier les effets secondaires des anticoagulants, les facteurs
de risque
→ Préciser la conduite à tenir pratique devant un accident aux
anticoagulants
OBJECTIFS
Les différents anticoagulants
• Les héparines 🡺 injectables
• Le fondaparinux 🡺 injectable
• Les antivitamines K 🡺 oral
Nouveaux anticoagulants oraux :
• Les gatrans = anti-IIa
• Les xabans = anti-Xa
Site d’action des anticoagulants
Fibrin Clot
Intrinsec Extrinsec
XII
VII
VIII
IX
XI
Fibrinogen
II
V
Tissue Factor
X
Direct Xa
Inhibitors
Héparines
🡺 AT
Indirect Xa
Inhibitors
Inhibiteurs
directs de la
thrombine
AVK
Rivaroxaban
Apixaban
Edoxaban
Otomaxiban
Betrixaban
Dabigatran
Fondaparinux
Idraparinux
Idrabioparinux
“-parinux”
“-gatran” “-xaban”
Les héparines
INTRODUCTION
• Les héparines = mucopolysaccharidiques (MPS) d'origine
naturelle animale,
– activité biologique repose sur une séquence commune, le
pentasaccharide 🡺 liaison avec antithrombine 🡺 activité anti-Xa,
– En fonction de la longueur des chaines de l’héparine activité
anti-Xa + anti-IIa
• On les classe en fonction de leur structure.
– "Héparines non fractionnées" (HNF)
– "Héparine de Bas Poids Moléculaire" (HBPM) 🡺 dépolymérisation des
chaines MPS de l’HNF 🡺 activité anti-Xa prédominante
– Fondaparinux = pentasaccharide de synthèse exclusivement anti-Xa
– Leurs posologie, voie d'injection, et mode de surveillance sont
différents.
•Interactions entre la séquence pentasaccharidique, l'antithrombine III,
la chaîne mucopolysaccharidique et l'activité anti Xa ou anti IIa .
•Les héparines à chaînes polysaccharidiques longues (HNF) ont une
action à la fois anti IIa et anti Xa, alors que les héparines à chaînes
polysaccharidiques plus courtes (HBPM) ont une action
essentiellement anti Xa.
PHARMACOCINETIQUE ET MODES
D’ADMINISTRATION
HNF HBPM Fondaparinux
Mode
d’administration
Sous-cutanée
/ IV
Sous-cutanée Sous-cutanée
Biodisponibilité 30% 90% 100%
Elimination Endothéliale
et rénale
Rénale Rénale
Demi-vie 1.5h 3-6 h / 12-24h 17-21h
Héparine sodique 🡺 IV continue ou toutes les 2h
Héparine calcique 🡺 S/C toutes les 8 à 12h Énoxaparine 🡺 1 à 2 x / j
Tinzaparine 🡺 1 / j
Daltaparine 🡺 1 à 2 x / j
Nadroparine 🡺 1 à 2 x / j
PHARMACOLOGIE DES HEPARINES
Propriétés pharmacocinétiques et conséquences pour
l'utilisation pratique
- HNF : grande variabilité individuelle dans la réponse
dose/effet, résultant de plusieurs facteurs (liaison à
d'autres protéines que l'ATIII) 🡺 effet non prévisible
🡺 adaptation doses + surveillance
- HBPM et fondaparinux 🡺 effet prévisible
🡺 pas de surveillance ni d’adaptation de doses
INDICATIONS
• Traitement curatif des thromboses veineuses
profondes et embolies pulmonaires
• Traitement curatif des occlusions artérielles aigues
• Infarctus du myocarde et angor instable
• Traitement préventif des TVP
– HNF intra-veineuse (sodique)
• perfusion continue (seringue auto-pulsée) ou toutes les 2 heures.
• bolus IV de 50 UI/kg, puis 400 à 600 UI/kg/jour.
– HNF par voie sous cutanée (calcique)
• 2 ou 3 injections par jour.
• dose initiale est de 2500 UI/10 kg de poids par 12 heures (soit,
0.1 ml/10 kg/12 heures).
– Surveillance d’efficacité : OUI !!!!
• Par le TCA qui doit être compris entre 1.5 et 2.5 le témoin
• 2 h après le début si IV continue
• 1h après injection IV toutes les 2 h
• 4 à 6h après injections S/C
• La mesure de l'héparinémie : 0.2-0.5 UI/ml
POSOLOGIES ET SURVEILLANCE POUR HNF
Surveillance d’efficacité :
• NON dans la majorité des cas car effet prévisible
• OUI dans les cas suivants :
– poids extrêmes / grossesse / sujet âgé / IR modérée
• La mesure de l'héparinémie mais surtout de l’activité
anti Xa :
– 4h après la 3ème
injection si 2x/j 🡺 zone thérapeutique 0.5-1 UI Axa/ml
– 6h après 2ème
injection si 1 x/j 🡺 zone thérapeutique < 1.8 UI Axa/ml
• Elimination rénale 🡺 accumulation en cas
d'insuffisance rénale
POSOLOGIES ET SURVEILLANCE POUR HBPM
Surveillance plaquettaire
• Taux de plaquettes initial indispensable
• Surveillance
– HNF : 2 x/s pendant 3 semaines puis 1 x/s si ttt
prolongé
– Pour HBPM :
• Oui si chirurgie cardiaque / orthopédique
• Non si traitement curatif ou préventif autre, si taux de
plaquette initial normal et si pas de FR
• Pas de surveillance pour fondaparinux
CONTRE INDICATIONS DES HEPARINES
• Communes
– Hypersensibilité
– Saignement actif évolutif
– Endocardite (?)
– Hémorragie intracérébrale / intraoculaire
– Anesthésie péridurale ou rachianesthésie lors d’un
traitement curatif
– Thrombopénie < 50.000/mm3
• HBPM et HNF
– Antécédents de TIH
• HBPM et fondaparinux
– Clairance créatinine < 30 ml/mn
– Prudence avec le fondaparinux < 50 ml/mn
CONDUITE PRATIQUE DU TRAITEMENT PAR
HEPARINE
Prévention de la maladie thromboembolique veineuse
1. Déterminer le niveaux de risque :
- Risque élevé :
- Sans prophylaxie, le risque de MTEV est de 20-60%.
- Chirurgie orthopédique ou réalisée chez des patients
ayant un autre facteur de risque (âge avancé, antécédent
de MTEV, obésité, cancer, déficit de coagulation).
- Risque modéré :
- Probabilité d'un événement thrombo embolique est de 15
et 30%
- Chirurgie viscérale, uro-gynécologique, hospitalisation
médicale.
CONDUITE PRATIQUE DU TRAITEMENT PAR
HEPARINE
Prévention de la maladie thromboembolique veineuse
2. Choix du traitement
- HNF : surtout en cas d’IR
- HBPM : aussi efficaces que HNF, moins d’accidents
hémorragiques
3. Durée du traitement prophylactique (indicatif)
- 7-10 jours pour l’hospitalisation médicale
- 4 semaines pour chirurgie de la hanche et abdominale pour Kr
- 2-3 semaines pour les autres indications
1 - Avec les HNF,
- La dose quotidienne est comprise entre 500 et 600 UI/kg/jour, à
adapter en fonction du TCA (peut varier entre
400 et 800UI/kg/jour)
- Elle peut être administrée par voie sous cutanée ou IV continue
- La surveillance du TCA se fait sans horaire particulier en cas de
perfusion continue, à mi-chemin entre 2 injections en cas
d'injections IV discontinues ou en cas de voie sous cutanée.
- L'objectif est d'obtenir un TCA entre 1.5-2.5 fois le témoin.
CONDUITE PRATIQUE DU TRAITEMENT PAR
HEPARINE
Traitement de la maladie thromboembolique veineuse
2 - Les HBPM sont de plus en plus utilisées car
- Plus efficaces 🡺 moins d’EP
- Plus sûres 🡺 Moins d’accidents hémorragiques et moins
de TIH
- Plus simples d'emploi 🡺 1 ou 2 injections sous-cutanée,
pas de contrôle biologique et pas d’adaptation de dose,
possibilité de traitement à domicile
3 - Durée optimale du traitement par héparine : 5-10 j
suivi d’un relais avec les AVK (à démarrer le plus
rapidement possible J1-2)
CONDUITE PRATIQUE DU TRAITEMENT PAR
HEPARINE
Traitement de la maladie thromboembolique veineuse
– Modes d'administration 🡺 sous-cutanée
– Doses : en fonction des molécules et de l’indication
DIFFERENTES HBPM EN
THROMBOPROPHYLAXIE
Molécules disponibles
au Maroc
Nom
commerciaux
Risque modéré Risque élevé
Héparine calcique Calciparine 0.2 ml / 12 h 0.2 ml / 8h
Enoxaparine Lovenox
Novex
Flumax
2000 UI/j ou 0.2 ml/j 4000 UI/j ou 0.4 ml/j
Nadroparine Fraxiparine 2800 UI/j ou 0.3 ml/j 3700 UI/j ou 0.4 ml/j
Dalteparine Fragmine 2500 UI/j 5000 UI/j
Bemiparine Hibor 2500 UI/j 3500 UI/j
Tinzaparine Innohep 2500 UI/j 3500 ou 4500 UI/j
Fondaparinux Arixtra 1.5 mg/j
EFFETS INDESIRABLES HEPARINES
Les hémorragies
• 5% avec les HNF, 1-3% avec HBPM
• Facteurs de risque : surdosage, âge avancé, IR, ATCD
hémorragique,
• En cas d'accident grave : possibilité de neutraliser
l'effet de l’héparine par le sulfate de protamine
🡺 1mg de protamine pour neutraliser 1000 UI
d'héparine.
EFFETS INDESIRABLES HEPARINES
Thrombopénie induite par l'héparine (TIH)
• TIH de type I, banale et bénigne, ne nécessite pas de traitement ni
interruption de l'héparine.
• TIH de type II : Complication redoutable 🡺 0.3-1.3%
– conséquence d'une réaction immuno-allergique entre le FP4, l'héparine
et des anticorps spécifiques 🡺 activation plaquettaire + thrombopénie de
consommation et risque de thrombose artérielle ou veineuse.
– survient classiquement vers le 9-10ème jour de traitement 🡺 chute des
plaquettes (-50% de la valeur de base ou <100 000 G/l).
– suspicion d'une TIH 🡺 arrêt de l'héparine, la réalisation des tests (test
fonctionnel d'agrégation plaquettaire et test ELISA de détection des Ac
anti-F4P).
– traitement substitutif antithrombotique 🡺 Danaparoïde/Hirudine
(Fondaparinux ?).
– Le pronostic est grave 🡺 mortalité entre 10 et 20%
Les anti-vitamines K
INTRODUCTION
• Molécules d’utilisation difficile
– Fenêtre thérapeutique étroite
– Grande variabilité individuelle : facteurs
génétiques (mutation VKORC1, CYP4F2, CYP2C9
…) et environnementaux
– Nombreuses interférences médicamenteuses et
alimentaires
– Contrôles biologiques réguliers indispensables
– Maintien dans la zone d’équilibre difficile 🡺
éducation du patients +++
PHARMACOLOGIE DES AVK
• La vitamine K intervient dans la synthèse, par le foie de 4 facteurs
de la coagulation (II, VII, IX et X), et de 2 inhibiteurs de la
coagulation (protéines S et C)
• Absorption digestive, 90% liaison à l’albumine
• Différents types d'AVK : délai d'action très variable 🡺 1 à 3 jours
• Pas de dose fixe : grande variabilité inter et intra-individuelle 🡺
efficacité à contrôler régulièrement.
• Equilibre obtenu en 6 à 8 jours
• Action prolongée des AVK après leur arrêt
• Tout facteur qui influence le cycle normal de la vitamine K peut
modifier cet équilibre : apport de vitK par l'alimentation,
médicaments, ….
LES DIFFERENTS AVK
INDICATIONS DES AVK
• TVP et EP 🡺 relais de l’héparine (prévention
secondaire)
• Fibrillation auriculaire (FA) avec facteurs de risque
• Valvulopathies mitrales
• Prothèses valvulaires mécaniques
• Dysfonction ventriculaire gauche sévère avec ou
sans thrombus mural
CONTRE-INDICATIONS DES AVK
• Hypersensibilité (allergie cutanée)
• Grossesse (1er
et 3ème
trimestres) : autorisation
possible durant le 2ème
trimestre (?)
• Allaitement
• Insuffisance hépatique sévère
• HTA sévère ou mal contrôlée
• Hémorragie active évolutive
– Ulcère gastroduodénal
– Varices œsophagiennes
– Hémorragie cérébro-méningée / intraoculaire récente
SURVEILLANCE D'UN TRAITEMENT PAR AVK
• Le temps de Quick : est le résultat de l'activation du facteur VII
par la thromboplastine,
• Sous AVK, cette cascade de réactions se fait plus lentement 🡺 le
temps de Quick s’allonge 🡺 taux de prothrombine (TP) exprimé
en % s’abaisse
• Le TP et donc très dépendant du type de thromboplastine utilisé
🡺 non standardisé
• L'INR (international normalized ratio) tient compte du type de
thromboplastine par un index (ISI) fourni par le laboratoire qui
fabrique le réactif de thromboplastine
• L'activité biologique des AVK est surveillée uniquement par l'INR.
( )
TP Patient en Secondes
TP Moyen Normal en Secondes
INR =
ISI
INR = International Normalized Ratio
ISI = International Sensitivity Index
INR
L'INR permet ainsi de définir un niveau d'anticoagulation
modéré (INR entre 2 et 3) ou élevé (INR entre 3 et 4.5).
MODALITES DU RELAIS HEPARINE-AVK
• Arrêt de l’héparine dès que l'INR est dans la zone cible 2
jours consécutifs.
• En cas de nécessité d'interrompre le traitement AVK (pour
réaliser des explorations invasives ou chirurgie), il faut
interrompre les AVK 4 à 5 jours avant le geste et débuter un
traitement par HBPM (doses curatives) 24-36 heures après
l'arrêt des AVK.
• Le délai d’arrêt des AVK peut être réduit (en cas d’urgence)
en administrant de la vitamine K1, l'effet des AVK est inhibé
en 24 à 48 heures.
• Pendant la phase de recherche de l'INR cible, l'héparine est
maintenue à dose curative
MODALITES DU RELAIS AVK-HEPARINE-AVK
• En cas de nécessité d'interrompre le traitement AVK (pour
réaliser des explorations invasives ou traitements
chirurgicaux), il faut interrompre les AVK 4 à 5 jours avant le
geste et débuter un traitement par HBPM (doses curatives) 36
heures après l'arrêt des AVK.
• Démarrer HBPM ou HNF (à doses curatives) 36 h après arrêt
AVK
• Ne pas injecter l’héparine le jour de l’intervention
• Reprendre l’héparine + AVK le soir ou le lendemain de
l’intervention (en fonction de caractère hémorragisant ou non
du geste)
• Refaire chevauchement héparine-AVK selon la diapositive
précédente
En pratique : traitement AVK
• Initiation du traitement
Prise 1 fois par jour / pas de dose de charge / horaire fixe de
preference le soir
• Diminuer la dose initiale
sujet âgé / maigre / dénutri / insuffisant hépatique
• Equilibration du traitement 🡺 Surveillance rapprochée (1/j) INR
• Surveillance de l’INR au long cours 🡺 au moins une fois par mois
avec modification de la dose d’AVK en fonction du résultat de l’INR
• Ajustement de la dose en jouant sur le ¼ de cp et la prise
quotidienne ou non
• Contrôles ultérieurs : 1 fois/semaine pendant 2-3 semaines puis
tous les 15 jours puis 1 contrôle tous les mois (minimum
indispensable)
• Education du patient + carnet de suivi d’AVK
INCIDENTS ET ACCIDENTS DES AVK ET
CONDUITE A TENIR
• Accidents hémorragiques des AVK : c'est le problème
majeur 🡺 1-6%/an
• Les accidents hémorragiques sous AVK se rencontrent
dans 2 circonstances :
– Traitement AVK bien équilibré 🡺 saignement d’une lésion
méconnue (ulcère gastroduodénal, fibrome utérin,
anévrisme cérébral, polype ou cancer colique ou vésical….)
– Surdosage en AVK (le plus souvent)
– Risque d’accident hémorragique : maximal durant les
premiers mois du traitement
– Signes avant coureurs : gingivorragies, épistaxis, règles
exceptionnellement abondantes, apparition d'hématomes
Iatrogénie des AVK
Pouyanne P, BMJ 2000;320:1036
%
AVK 1° cause d’accidents iatrogènes
17 000 hospitalisations par an
4.000 -5.000 morts/an (autant que les AVP)
Facteurs de risque hémorragiques
Liés aux patient
• Lésion organique susceptible de
saigner
– ulcère gastroduodénal récent ou
évolutif
– varices œsophagiennes,
– HTA non contrôlée
– Intervention neurochirurgicale ou
ophtalmologique récente
• AVC récent
• Toute anomalie préexistante de
la coagulation
• Insuffisance rénale sévère
(CC < 20 ml/min)
Liés au traitement
• Intensité du TTT
(x 1,4 par point d'INR)
• Stabilité des INRs
• Durée d'exposition
(+++ 3 premiers mois)
– Association à aspirine / AINS
INR<5, pas de saignement Sauter la prochaine prise ou ↓ la posologie
(ou ne rien changer si INR peu élevé)
INR 5-9, pas de saignement - Sauter la prochaine prise, surveiller
l’INR (réduction en 24h) puis reprendre
l’AVK à dose plus faible quand l’INR est
revenu dans la zone cible
- Eventuellement 1 à 2 mg vit K per os si
risque hémorragique élevé
INR>9, pas de saignement - Arrêt de l’AVK + 5 mg vit K per os,
surveiller l’INR (réduction en 24-48h)
- Reprendre l’AVK à dose plus faible quand
l’INR est revenu dans la zone cible
Saignement majeur - Arrêt de l’AVK
- Vitamine K 10 mg IV lente
- Renouveler éventuellement la vitamine K
- Eventuellement PFC
CONDUITE A TENIR DEVANT UN SURDOSAGE EN
AVK
INCIDENTS ET ACCIDENTS DES AVK
autres
• Effets d'intolérance digestive exceptionnels
• Effets secondaires cutanés :
– rash ou rares nécroses cutanées au début du
traitement.
– se produisent chez des patients ayant un déficit
congénital en protéine C ou en cas d’instauration d’un
traitement par AVK sans héparinothérapie préalable
(le taux de la protéine C s'effondre avant l'action sur
les facteurs de coagulation 🡺 micro thrombose
capillaire)
PRINCIPALES INDICATIONS DES AVK ET NIVEAUX
D'ANTICOAGULATION
• Prévention secondaire de la MTEV
– En relais de l’héparinothérapie 🡺 INR entre 2 et 3
– Durée entre 6 et 12 mois
• Pathologies de l'hémostase, états
thrombophiliques majeurs
– mutation homozygote du facteur V / syndrome des
anticorps antiphospholipides / déficit homozygote en
protéine C ou S ou en antithrombine
– AVK au long cours 🡺 INR cible entre 2 et 3
PRINCIPALES INDICATIONS DES AVK ET NIVEAUX
D'ANTICOAGULATION
• Prothèses valvulaires mécaniques /
valvulopathies mitrales évoluées 🡺 traitement
prophylactique de la thrombose de prothèse ou
de l'accident vasculaire cérébral ou embolies
distales
🡺 INR cible entre 2 et 3 voir 2.5 et 3.5
• Infarctus du myocarde en cas de thrombus
mural, dysfonction ventriculaire gauche
majeure, anévrisme VG 🡺 INR cible 2 et 3.
• Fibrillation atriale ++++
– AC/FA augmente (x5) le risque embolique ce qui
justifie un traitement par AVK, en prévention
primaire et en prévention secondaire.
– Réduction significative du risque d’AVC (70%) en
prévention primaire (vs placebo et vs AAP)
– La stratification du risque et les
recommandations sont basées sur un score
= CHADS ou CHADSvasc > 2
PRINCIPALES INDICATIONS DES AVK ET NIVEAUX
D'ANTICOAGULATION
Le risque d’AVC chez les patients en FA
CHADS2
score
Item Points
Insuffisance
cardiaque
1
HTA 1
Age ≥75 ans 1
Diabète 1
ACV / AIT 2
CHADS2
6
5
4
3
2
1
0
Addition
des points
Gage BF et al. JAMA 2001;285:2864–2287
Risque d’AVC
(95% CI)*
18.2 (10.5–27.4)
12.5 (8.2–17.5)
8.5 (6.3–11.1)
5.9 (4.6–7.3)
4.0 (3.1–5.1)
2.8 (2.0–3.8)
1.9 (1.2–3.0)
CHADS2
-VASc score
2 x valeur predictive (meilleur)
Risk factor Points
Congestive heart failure/left ventricular
dysfunction*
+1
Hypertension +1
Age ≥75 years +2
Diabetes mellitus +1
Previous stroke/TIA/thromboembolism +2
Vascular disease (MI, aortic plaque,
peripheral artery disease)# +1
Age 65–74 years +1
Sex category (female) +1
Maximum score 9
Lip GY et al. Chest 2010;137:263–272; Camm AJ et al. Eur Heart J 2010;31:2369–2429
INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES
rapprocher la surveillance de l’INR
• Aspirine AINS
• Allopurinol Erythromycine
• Fibrates Amiodarone
• Cimétidine Ciprofloxacine
• Cipraside Norfloxacine
• Danazol Fluoconazole
• Disulfirame H.thyroïdiennes
• Glucocorticoïdes Imidazoles
• Cyclines Tamoxifène
• Barbituriques Carbamazepine
• Rifampicine (Rifadine, Rimactan, Rifinah)
• …………
PRECAUTIONS DIVERSES
• Pas d’injections IM
• Eviction des sports violents et objets tranchants
• Le carnet d’anticoagulation
– Suivi des INR ++++
PRECAUTIONS DIVERSES
• Education du patient +++
– l'INR cible
– les risques hémorragiques et thrombotiques liés au traitement
– le risque lié à l'automédication
– les signes annonciateurs d'un surdosage
– l’importance de la surveillance de l’INR
– Toujours signaler un traitement AVK en cours (dentiste …)
– Régime alimentaire (?)
– Port d’une carte de traitement par AVK + carte de groupe sanguin
REGIME ALIMENTAIRE
• Aucun aliment interdit, aucun régime
préconisé
• L'apport alimentaire en vitamine K doit être
régulier et sans excès, afin de ne pas
perturber l'équilibre de l'INR
• Aliments les plus riches en vitamine K : Abats
Fenouil, Avocat, Choux / choux-fleurs / choux de Bruxelles,
Brocolis, Epinard.
Les nouveaux anticoagulants :
Anticoagulant directs oraux (ADO)
Applications pratiques
Limites des anticoagulants actuels
• HNF/HBPM
– Produit hétérogène,
– D'origine animale
– Voie parentérale
– Complications :
• TIH,
• ostéoporose,
– Que faire en cas de traitement
prolongé?
• AVK
– Effet différé, progressif
– Effet persistant à l'arrêt
– Index thérapeutique étroit
– Interactions médicamenteuses et
alimentaires +++
– Risque hémorragique ++
– Surveillance rapprochée clinique
et biologique (INR)
– Pas de doses et d’applications
pour la prophylaxie
5.0 6.0 8.0
1.0 2.0 3.0 4.0 7.0
5
15
10
Hémorragies
intracérébrales
1
20
Odds
Ratio
International Normalized Ratio
Fang MC, et al. Ann Intern Med 2004; 141:745.
Hylek EM, et al. N Engl J Med 1996; 335:540.
AVC
ischémique
INDEX THERAPEUTIQUE ETROIT
Risque AVC et cas de FA
TTR : Time in Therapeutical Range
• TTR = temps passé dans la zone thérapeutique
50% dans les études
Site d’action des nouveaux anticoagulants
Fibrin Clot
Intrinsec Extrinsec
XII
VII
VIII
IX
XI
Fibrinogen
II
V
Tissue Factor
X
Direct Xa
Inhibitors
AT
Indirect Xa
Inhibitors
Direct Thrombin
Inhibitors
warfarin
Rivaroxaban
Apixaban
Edoxaban
Otomaxiban
Betrixaban
Dabigatran
Fondaparinux
Idraparinux
Idrabioparinux
“-parinux”
“-gatran” “-xaban”
INDICATIONS DES ADO
• Thrombo-prophylaxie chirurgie de la hanche
et du genou
• Traitement de la TVP / EP
• Traitement prévention primaire et secondaire
des embolies systémiques et AVC en cas de FA
Molécules ACFA
Dabigatran
(etudes RE-LY)
110 - 150 mg x 2/j
Rivaroxaban
(etudes ROCKET)
20 mg/j
Apixaban
(etudes ARISTOTLE)
5 mg x 2 /j
Edoxaban
(etudes ENGAGE)
15-30 mg x 2/j
BENEFICE AVEC CES NOUVELLES
MOLECULES
– Pas de contrôle biologique
– Aussi efficaces que AVK (voir plus efficaces pour
certaines molécules à certains dosages)
– Moins d’accidents hémorragiques : surtout les
hémorragies intra-cérébrales
ATTENTION
– Ce sont des anticoagulants
• Attention au risque de banalisation lié à leur facilité d’emploi
– Elimination rénale (CI si cl < 30 ml/min) +++
– L’observance doit être bonne
– Pas d’anti-dote initialement mais actuellement
OUI
– Pas d’étude spécifique chez le patient âgé fragile
(> 80 ans, chutes, troubles cognitifs)
Bon usage des AINS
Anti-inflammatoires Non Stéroïdiens
Bon usage des AINS : objectifs
• Connaître le mécanisme d’action.
• Connaître les principales indications.
• Connaître les principales classes d’AINS (molécules, voies
d’administration et propriétés pharmacologiques).
• Connaître les effets indésirables et leurs facteurs favorisants
• Connaître les contre-indications absolues et relatives
• Connaître les principales interactions médicamenteuses.
• Connaître les modalités de prescriptions, de surveillance de
ces thérapeutiques et de prévention des complications.
Epidémiologie : AINS
• La classe thérapeutique la plus prescrite dans le monde
• Propriétés :
– antalgiques, antipyrétiques,
– anti-inflammatoires,
– anti-agrégantes plaquettaires
• Premier rang de la pathologie iatrogène :
– 25% effets indésirables
– 260 000 hospitalisations et 26 000 décès/an
• Facteurs de risques identifiés :
– âge, ATCD, co-médications …
AINS : mode d’action
AINS = inhibiteurs de la synthèse des prostaglandines
• Propriétés communes des prostaglandines :
antipyrétique, antalgique, anti-inflammatoire +
inhibition des fonctions plaquettaires
• Complications communes : digestives, rénales,
allergiques, bronchiques ….. (gynéco-obstétricales) ;
• Complications spécifiques à certaines molécules
Inflammation
Acide arachidonique
Prostaglandines
Vasodilatation,
Effet algogène
Effet pyrogène
Phospholipase A2
Membrane cellulaire
Leucotriènes
Chimiotactisme
Mucorégulation
INFLAMMATION
Lipo-oxygénase
Cyclo-oxygénase
113
AINS : modes d’actions
AINS : modes d’actions
AINS
Douleur
Hyperthermie
Agrégation plaquettaire
Protection gastrique
Vasodilatation rénale
Motricité utérine
Motricité bronchique
AINS : les iso-enzymes cox
• prostaglandines = distribution quasi ubiquitaire
• synthétisées à partir de l’acide arachidonique :
• Cox-1 « constitutive » = toujours présente 🡺
cytoprotection muqueuse gastrique, fonction rénale,
production de thromboxane A2 ;
• Cox-2 « inductible » : absente à l’état basal produite lors
des phénomènes inflammatoires 🡺 fièvre,
douleur, rougeur, …. prolifération cellulaire et
cicatrisation, fonction rénale, …
Effets secondaires
Toxicité gastrique
Toxicité rénale
Allongement du T.S.
Effets bénéfiques
Anti-inflammatoire
Antalgique
Antipyrétique
Aspirine faibles
doses
AINS : principales indications
• Tous les AINS n’ont pas les mêmes indications.
• Principales indications
• Affections douloureuses ou fébriles
• Rhumatisme et arthrose
• Douleurs post-opératoires, chirurgie dentaire
• Lombalgie, tendinite, traumato…
Les voies d’administration des AINS
• Voie orale : traitements prolongés
• Voie rectale : résorption plus irrégulière
• Voie intramusculaire
– si orale est impossible
– pas plus efficace que la voie orale
– effet placebo est plus marqué
– complications systémiques idems que voie orale en plus du
risque local
• Voie IV : douleur postopératoire, colique néphrétique
(AMM précises).
• Voies locales : topiques, collyres, ….
Pharmacocinétique des AINS
• Résorption per os : excellente.
• Attention voie parentérale : risque de confusion voies
IV et IM (solvants souvent différents).
• Forte liaison aux protéines plasmatiques 🡺
nombreuses interactions médicamenteuses
• ½ vie variable 🡺 fréquence des prises quotidiennes:
longue / Intermédiaire / courte
• Bonne diffusion vers les sites articulaires et passage
de la barrière hématoencéphalique,
• Passage de la barrière placentaire et dans le lait
maternel
• Métabolisme : hépatique.
• Elimination urinaire
Classes thérapeutiques :
fonction de la structure chimique
• Les salicylés : Aspirine
• Les AINS classiques :
– Pyrazolés
– Indoliques
– Arylcarboxyliques
• Arylpropioniques
• Arylacetates
– Oxicams
– Fenamates
– Sulfonanilides
• Les anti-cox2 ou Coxibs
• Permet d’éviter la
prescription d’une molécule
de la même famille, en cas
d’intolérance ou
d’inefficacité
• Il existe une sensibilité
individuelle aux AINS.
etoricoxib
arcoxia
Classes thérapeutiques :
fonction de la demi-vie
Il n’existe pas de corrélations entre les manifestations
fonctionnelles et les constations endoscopiques
1 - Les manifestations fonctionnelles (dyspepsie, gastralgies, nausées)
: fréquentes et rapidement résolutives à l’arrêt du produit. Elles
sont mal corrélées à l’existence de lésions de la muqueuse
gastroduodénale ;
2 - Les ulcères gastroduodénaux découverts lors d’examens
endoscopiques : plus fréquents avec les AINS classiques qu’avec les
coxibs, mais asymptomatiques dans 50% des cas
3 - L’ulcère symptomatique, simple ou compliqué (hémorragie
digestive, perforation), de survenue parfois précoce, 🡺 2 -
4 / 100 patients-années avec les AINS classiques.
AINS : Effets secondaires
I - Digestifs gastroduodénaux
• Les principales circonstances prédisposantes :
– posologie élevée d’AINS,
– âge > 65 ans,
– un ulcère évolutif ou ancien,
– la prise concomitante d’un anticoagulant, d’un corticoïde ou
d’aspirine à dose antiagrégante.
• La durée du traitement n’est pas un réel facteur de risque
• Ce risque est environ 2 fois plus faible avec les coxibs sauf
en cas de prise simultanée d’aspirine à visée AAP.
AINS : Effets secondaires
I - Digestifs gastro-duodénaux
– Œsophagiennes
• Mineures : majoration des signes de RGO,
• Majeures: œsophagite pouvant se compliquer d’un ulcère
œsophagien
– Intestinales
• Mineures : ballonnement abdominal, troubles du transit
(constipation mais surtout diarrhée)
• Majeures: sigmoïdite pouvant se compliquer d’une perforation
– Recto-anales (suppositoires ++)
• Brûlures anales, épreintes, ténesmes 🡺 anorectite
hémorragique…
AINS : Effets secondaires
I - Digestifs autres
• Précoces et dose-dépendantes : 1-3%
• Résultent de l’inhibition de la synthèse des prostaglandines PGE2
(natriurétique) et PGI2 (kaliurétique et vasodilatatrice rénale).
1 - Insuffisance rénale:
– IR oligo-anurique fonctionnelle
– Néphropathie interstitielle aiguë sans Sd néphrotique, d’origine
immuno-allergique; elle laisse des séquelles rénales
– Néphropathie interstitielle aiguë avec Sd néphrotique; évoluant
favorablement après l’arrêt de l’AINS
– Favorisée par une hypoperfusion rénale préalable (néphropathie,
déshydratation, diurétiques, etc.) et la prise d’IEC ou d’ARA II.
AINS : Effets secondaires
II - rénaux
2 - Perturbations hydro-électrolytiques
– Rétention hydrosodée responsable d’hémodilution, d’œdème,
d’HTA voire de décompensation cardiaque
– Hyerkaliémie
3 - Nécrose papillaire :
– douleurs lombaires + hématurie
– exceptionnelle
AINS : Effets secondaires
II - rénaux
• Tous les AINS semblent susceptibles de favoriser les accidents
athéro-thrombotiques (AVC / AIT / IDM / AOMI)
• Les coxibs comporteraient un surcroît de risque
🡺 retrait de Rofecoxib (Vioxx)
– déséquilibre de la balance TXA2/PGI2
– particulièrement chez les patients présentant des ATCD CV récents
– Ne pas arrêter une co-prescription d’aspirine à dose AAP
• Avec les AINS non sélectifs 🡺 risque CV
– posologies élevées et lors d'utilisation à long terme.
– toxicité variable d'une molécule à l'autre (ex : naproxène moins que
ibuprofène, chacun pris à la dose maximale autorisée).
AINS : Effets secondaires
III - cardiovasculaires
• Mineurs : élévation des transaminases
• Une augmentation supérieure à 3 fois la
normale impose l’arrêt des AINS
• Majeurs :
– Hépatite mixte, cytolytique et cholestatique, avec
ictère
– Évolution généralement favorable après arrêt TTT
– Contre-indication définitive du traitement
AINS : Effets secondaires
III - hépatiques
• L’inhibition de la voie de la cyclo-oxygénase pourrait favoriser la
voie de la lipo-oxygénase, d’où la formation des leucotriènnes
• Réactions cutanées mineures: éruptions allergiques diverses =
prurit, urticaire, ….
• Réactions cutanée majeures: éruptions bulleuses ou érythème
polymorphe 🡺 risque de Sd Lyell ou de Stevens Johnson,
• Bronchospasme : asthme non allergique
• Syndrome de Widal (asthme, polypose naso-sinusienne, asthme à
l’aspirine et autres AINS)
• Oedème de Quincke ou choc anaphylactique.
AINS : Effets secondaires
III – Immuno-allergiques
• Complications gynéco-obstétricales
– activité tocolytique
– exposent le foetus à une fermeture prématurée du canal
artériel
– Oligohydramnios 🡺 risque d’IR chez le fœtus à partir du
sixième mois de grossesse.,
• Troubles neurosensoriels
– céphalées, vertiges, acouphènes, …etc.),
• Troubles hématologiques :
– Rares, mais certains sont potentiellement graves, voire
mortels : Pyrazolés ++
AINS : Effets secondaires
III – autres
AINS : Les contre-indications (1)
1 - ulcère gastro-duodénal évolutif,
2 - antécédent de saignement ou de perforation digestif
survenu sous AINS,
3 - antécédent d’ulcère peptique ou d’hémorragie
récurrente (au moins 2 épisodes)
4 - insuffisance hépatocellulaire sévère,
5 - insuffisance cardiaque sévère,
6 - insuffisance rénale sévère,
7 - hypersensibilité avérée à un AINS interdit son emploi
ultérieur, voire celle de tout AINS en cas de syndrome de
Widal.
• Femme enceinte et allaitement :
– Pour AINS classiques : dès le début du 6ème mois de grossesse (24
semaines d’aménorrhée).
– Les coxibs (célécoxib, étoricoxib, parécoxib) sont contre-indiqués
pendant TOUTE la grossesse.
• Les coxibs et le diclofénac : contre-indiqués en cas de
– insuffisance cardiaque congestive (NYHA II-IV),
– cardiopathie ischémique, AOMI, AVC/AIT
• L’étoricoxib est contre-indiqué en cas d’hypertension
artérielle non contrôlée.
• Le célécoxib et le parécoxib sont contre indiqués en cas
d'allergie aux sulfamides.
AINS : Les contre-indications (2)
AINS : precautions d’emploi
• A éviter
– Chez les asthmatiques
– En cas d’entérocolopathie inflammatoire
– Chez les patients sous anticoagulants, ticlopidine
ou clopidogrel.
AINS : interactions médicamenteuses
Méthotrexate Augmentation toxicité hématologique
Surtout si doses métho> 15 mg/s
Antidiabétiques oraux
(sulfamides)
Insuline
Phénylbutazone +++
Augmentation de l’effet
hypoglycémiant
Lithium Risque de surdosage
AINS : interactions médicamenteuses
AINS : règles générales de prescription
• Dose minimale efficace, sans dépasser les doses maximales, le
moins longtemps possible
• Rythme d’administration depend
– Du terrain
– De la pathologie traitée
– Des caractéristiques pharmacocinétiques de l’AINS
– De la durée d’efficacité clinique
• Voies d’administration
– La plus simple et la plus utilisée est la voie orale
– La voie IM doit être limitée dans le temps
• Boire beaucoup si utilisation chronique (pb rénaux) attention
en particulier chez le sujet âgé
• Si un AINS est inefficace il est licite d’en prescrire un autre
• Amélioration de la tolérance digestive:
– Milieu de repas
– Inhibition spécifique de la cox 2
– Inhibiteurs préférentiels de la cox 2 : Méloxicam
– Traitement gastro-protecteur (plus de 65 ans, épigastralgie,
ATCD ulcère) 🡺 IPP
– Certains gel d’aluminium diminuent l’efficacité de l’AINS
• Amélioration de la tolérance rénale
– Boisson abondante
• Amélioration de la tolérance CV 🡺 Evaluation
spécialisée en cas de terrain CV
AINS : règles générales de prescription
• Le sujet âgé : terrain à risque
– TTT protecteur gastro-duodénal
– Réduction de la posologie
– Réduction si possible de la durée du TTT
– Surveillance de la fonction rénale
• L’enfant ne peut être traité que par un nombre
limité d’AINS:
– Acide acétyl-salicylique, naproxène, diclofenac, acide
tiaprofenique
– Posologies en fonction de l’âge et du poids.
AINS : règles générales de prescription
ASPIRINE
Aspirine ou acide acétyl salicylique est une pro drogue qui est
rapidement hydrolysé dans donne l’acide salicylique.
• Action antipyrétique (action centrale)
• Action anti-inflammatoire : à doses élevées (> 3g/j)
• Action antalgique : modérée 🡺 douleurs de faible intensité,
superficielles; diffuses (céphalées, myalgies) ou localisées
(douleurs dentaire, arthrite)
• Action antiagrégant plaquettaire : Inhibition irréversible de la
cyclo-oxygénase bloquant la production de thromboxane A2 (doses
75 à 320 mg/j)
• Action uricosurique : doses élevées (> 4g/j), à posologie plus faible,
effet inverse, augmente l’uricémie.
Aspirine
• Indications
– Traitement symptomatique des douleurs d'intensité légère à
modérée et/ou des états fébriles (1 à 4 g/j).
– Rhumatisme articulaire aigu chez l'enfant (50 à 100 mg/kg/j).
– Traitement symptomatique des rhumatismes inflammatoires chez
l'adulte (3 à 6 g max/j).
• Espacer les prises minimum 4h,
• Réduire les doses chez le sujet âgé.
• Effets indésirables spécifiques
– Neuropsychiques : potentialisation des effets dépresseurs de
l’alcool, antihistaminiques, tranquillisants et hypnotiques
– Ototoxicité associé à d’autres substances ototoxiques ou à fortes
doses avec acouphènes, vertiges, hypo-acousies.
La phénylbutazone
• Butazolidine®
(cp 100 mg ou suppo 250 mg)
– Effets indésirables ++++
– Action anti-inflammatoire et uricosurique puissante.
– Indication uniquement en rhumatologie au long cours (spondylarthrite
ankylosante) et en aiguë pour une poussée de rhumatisme abarticulaire,
radiculalgie sévère, goutte aiguë en ttt d’attaque.
• Effets indésirables graves :
– Accidents anaphylactiques : œdème de Quincke, bronchospasme
– Cutané : syndrome de Lyell
– Gastriques : perforation, hémorragies digestives
– Sanguins : neutropénie, agranulocytose, anémie aplasique de pronostic toujours grave
car souvent irréversible.
– Hépatique : hépatite toxique (surveillance des transaminases)
– Hypothyroïdie
LES INDOLIQUES
• Action anti-inflammatoire puissante : Indométacine (Indocid®
)
• Traitement symptomatique au long cours chez l’adulte de :
– rhumatismes inflammatoires chroniques (PR / SPA) ;
– certaines arthroses invalidantes et douloureuses.
• Traitement symptomatique de courte durée des poussées
aiguës chez l’adulte des :
– rhumatismes abarticulaires (périarthrites scapulohumérale,
tendinites, bursites) ;
– arthrites microcristallines ;
– radiculalgies sévères ;
– arthroses.
• Effets secondaires digestifs ++++
Exemples d’ordonnances
• Indometacine :
– Indocid 25, 50 ou 100 (cp ou
suppo) : 1 x 3/j
– Indocid chrono : 1 cp x 2/J
• Ketoprofène
– Profenid 50: 1 cp x 3/J
– Profenid LP 100: 1 à 2 cp/j
– Profenid supo : 1 à 2/j
• Diclofenac :
– Voltarene 25 ou 50 : 3 cp/j
– Voltaren SR 75 : 1 cp x2:j
• Coxib préférentiels
– Mobic 15 : 1 cp/j
• Coxib
– Celebrex 100 ou 200 : 1 à 2 cp x 2 /j
– Arcoxia 60, 90 ou 120 : 1 cp /j
• Piroxicam
– Feldene 20 : 1 cp ou suppo ou IM /j
– …….
• Nombre de jours de traitement
• Prise au milieu du repas + grand verre d’eau
Le bon usage des corticoïdes
Objectifs
• Connaître les principales classes
d'anti-inflammatoires stéroïdiens (molécules, voies
d'administration et propriétés pharmacologiques).
• Connaître le mécanisme d'action des corticoïdes
• Connaître les principales indications des corticoïdes
(par voie locale et par voie générale)
• Connaître les contre-indications absolues (?) et
relatives des corticoïdes ainsi que leurs principales
interactions médicamenteuses.
Objectifs +++
1. Connaître les effets secondaires d’une corticothérapie
au long cours.+++++
2. Enumérer les mesures de prévention et de surveillance
et les mesures d’accompagnement d’un traitement par
corticoïdes.
3. Citer les principes du sevrage d’une corticothérapie au
long cours.
Introduction
• 1948 : propriétés anti-inflammatoires des corticoïdes
sont utilisées en thérapeutique.
• Corticothérapie générale 🡺 révolution dans la prise en
charge de nombreuses maladies.
• Effets indésirables fréquents 🡺 responsables de leur
mauvaise réputation, sont souvent évitables ou peuvent
être minimisés.
• Une corticothéparie est toujours une nécessité +++
Introduction
• Les (gluco)corticoïdes = dérivés synthétiques des
hormones naturelles (cortisol et cortisone) – dont ils se
distinguent par un pouvoir anti-inflammatoire plus
marqué (effet thérapeutique) et, à l’inverse, un moindre
effet minéralo-corticoïde (effets secondaires)
• Les corticoïdes ont de puissantes propriétés
– anti-inflammatoires
– anti-allergiques : inhibent la dégranulation des mastocytes et
des polynucléaires basophiles
– immuno-modulatrices : baisse de la production des Ig et
baisse des lymphocytes
Mode d’action anti-inflammatoire
Chimiotactisme
Mucorégulation
Leucotriènes
Lipo-oxygénase
Cortisone
Effet glucocorticoïde
Glucides Lipides Protides Effet :
Antipyrétique
Antalgique
Anti-inflammatoire
Équilibre hydrosodé
Minéralocorticoïdes
Corticoïdes de synthèse
Effe
t
frei
nat
eur Effets physiologiques des corticoïdes
152
Caractéristiques pharmacologiques des principaux
corticoïdes destinés à la voie orale
Deflazacort Deflazacort 4 0.5 18-36h
Équivalence des corticoïdes
La prednisone sert de référence.
Deflazacort 6 mg
Tous les corticoïdes n’ont pas la même puissance anti-inflammatoire
Ex : Célestène®
25 fois l’action de la cortisone
Solupred®
4 fois l’action de la cortisone
Notion de Bioéquivalence : Posologie nécessaire pour obtenir la
même activité anti-inflammatoire
1 cp de Solupred®
20 mg (prednisolone)
=
1cp de Cortancyl®
20 mg (prednisone)
=
1cp de Médrol®
16 mg (méthylprednisolone)
=
1,5 cp de Célestène®
2mg (3mg) (bétaméthasone)
155
Équivalence des corticoïdes
La prednisone sert de référence.
Corticoïdes : voies d’administration
• Per-os : cure courte / traitement prolongé
• Intraveineux : 40 mg à 1 g/j 3 à 5 jours
• Intra-articulaire
• Infiltrations tendineuses / lombaires peri et
epi-durales
• Locale
– Cutanée / oculaire / inhalée
Cortithérapie per os : principales indications
• Traitement prolongé (entre 0.25 et 1.5 mg/kg/j)
– Maladies inflammatoires : maladie de Horton, pseudo-polyarthrite
rhizomélique, Lupus systémique, Polyarthrite rhumatoïde,
dermato-myosite, vascularites systémiques, maladie de Still
– Asthme, maladies inflammatoires coliques (RCH/Crohn), dermatoses
bulleuses, urticaires géants,
– Greffe d’organe
• Cure courte (doses très variables) : 10-15j
– Radiculalgies hyperalgiques
– Périarthrites scapulo-humérale
– Etat mal asthmatique
– Choc anaphylactique
– Œdèmes cérébral
– ORL : epiglottites / sinusites ….
Corticoïdes : effets indésirables
• La plupart des effets indésirables des corticoïdes sont
inhérents à leurs propriétés pharmacologiques 🡺 «
effets secondaires »
• Leur fréquence et leur gravité dépendent
• de la posologie quotidienne
• de la durée du traitement,
• de la susceptibilité individuelle
• du terrain physiopathologique du malade,
• la nature du corticoïde
• la voie d’administration interviennent également dans certains cas.
🡺 d’où la notion de « facteurs prédisposant » pour l’une ou
l’autre complication.
– Redistribution des graisses et obésité facio-tronculaire ;
« bosse de bison » et « facies lunaire »
– Manifestations cutanées, (TTT prolongé même à faible dose)
🡺 fonte protidique
– atrophie + fragilité cutanée et capillaires (lésions purpuriques,
ecchymoses), vergetures,
– érythrose du visage, acné, hypertrichose (hirsutisme),
folliculites, retard à la cicatrisation des plaies
– myopathie rhizomélique : atrophie et faiblesse musculaires
prédominant à la racine des membres, mais n’apparaissant
généralement qu’après quelques semaines ou mois d’une
corticothérapie supérieure à 10 mg/j d’équivalent prednisone
Corticoïdes : effets secondaires
1 - Hypercorticisme iatrogène
• Déperdition osseuse (trabéculaire),
• dose et durée-dépendantes, plus nette au cours des 6 à 12 premiers
mois de traitement
• partiellement réversible à l’arrêt des corticoïdes
• risque d’ostéoporose cortisonique varie en outre selon le capital
osseux initial 🡺 prédisposition des femmes âgées, ménopausées aux
complications fracturaires (vertèbres, côtes et col fémoral) ;
• Ostéonécroses épiphysaires, (fortes posologies)
• parfois bilatérales, voire multifocales
• touchant avec prédilection les têtes fémorales et les condyles fémoraux
• Fragilisation tendineuse (rupture tendons d’Achille !!).
• Retard de croissance chez l’enfant ;
Corticoïdes : effets secondaires
1 - Hypercorticisme iatrogène
– hypokaliémie
– rétention hydro sodée
– œdèmes,
– augmentation de la pression artérielle
– décompensation cardiaque
– hypocalcémie
– alcalose ;
Corticoïdes : effets secondaires
2 - désordres hydro électrolytiques
– Effet sur les glucides :
– Effet hyperglycémiant (diminution de l’uptake et de
l’utilisation, augmentation de la néoglucogenèse)
– Intolérance au glucose, d’où l’éventuelle révélation (diabète
cortico-induit) ou décompensation d’un diabète connu;
– Effets sur les lipides :
– lipolyse hormonale
– modification de la répartition des graisses, prédominance
facio-tronculaire
– hyperlipidémie, qui à long terme contribuerait au risque
d’athérosclérose accélérée ;
Corticoïdes : effets secondaires
3 - troubles métaboliques
• dyspepsie
• favorisent les perforations intestinales,
notamment en cas de diverticulose colique
(sujet âgé ++).
• peu ulcérogènes en eux mêmes, mais
potentialisent « l’ulcérogénicité » des AINS.
Corticoïdes : effets indésirables
4 - Complications digestives
• Effets hématologiques:
– Hyperleucocytose (sans signification),
– Lymphopénie 🡺 baisse de l’immunité
• Moindre résistance aux agents bactériens, viraux parasitaires ou
fongiques (à partir de 20 mg/j)
• Reviviscence d’une infection latente, (tuberculose ++++,
anguillulose, toxoplasmose, herpès, zona, etc.) ou d’une surinfection,
quelquefois due à un germe opportuniste (pneumocyctose)….
• Mycoses extensives
• Sémiologie d’appel pauvre +++: il faut l’évoquer devant toute
fièvre isolée persistante.
• Hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles non
contributive
Corticoïdes : effets indésirables
5 - Risque infectieux
• aménorrhée, une impuissance.
• freination prolongée de l’axe
hypothalamo-hypophyso-surrénalien peut
aboutir à une insuffisance ou une atrophie
surrénale
Corticoïdes : effets secondaires
6 - endocriniens autres
• Manifestations neuropsychiques
– Effet orexigène (stimulant l’appétit)
– État d’excitation avec troubles du sommeil 🡺 action insomniante
– Troubles psychiatriques :
– Syndrome maniaque ou dépressif sur terrain prédisposé (dose
dépendant) délire, hallucinations,
– survenue précoce 🡺 posologies > 40 mg/j
• Complications oculaires
– cataracte postérieure sous-capsulaire : complication tardive, mais
commune (> 10%) des corticoïdes même à faible dose.
– glaucomes plus rares 🡺 un terrain prédisposé (diabète, myopie,
ATCD familial de glaucome).
Corticoïdes : effets indésirables
7 - autres
Bilan préalable d’une corticothérapie
• Il vise à évaluer le terrain du patient, à la recherche
notamment d’affections susceptibles d’ être décompensées
sous corticoïdes.
• Un bilan pré-thérapeutique minimal est proposé + compléter
selon les données de l’interrogatoire et de l’examen clinique.
Effets secondaires spécifiques des cures
courtes
• Effets secondaires
– Diabète,
– Effets digestifs
– Tb psychiatriques
– Glaucome,
– Ostéonecroses aseptiques
• Pas de risque d’insuffisance surrénale : arrêt
brutal possible
• Bolus
– Nécessité d’efficacité très rapide
– Nécessité d’administration de fortes doses
• Bilan préalable indispensable
– Kaliémie
– ECG
– CRP
• Précautions d’emploi : Perfusion lente en 1 à 2
heures sous surveillance médicale
• Risque : troubles du rythme sévères / tb psy !!!
Effets secondaires spécifiques des bolus
Contre-indications
aucune contre-indication absolue
• évaluation soigneuse du rapport bénéfice/risque !!!!
• Traiter conjointement et/ou retarder la corticothérapie de
quelques jours si possible
– Tout état infectieux non contrôlé par un traitement
spécifique : Herpès et zona oculaires, varicelle, hépatites
virales aiguës
– Ulcère gastroduodénal en évolution
– États psychotiques
– Diabète déséquilibré
– Poussée hypertensive
• La corticothérapie est compatible avec la grossesse car non
tératogène mais risque d’insuffisance surrénale néonatale.
• Déconseillée pendant l’allaitement
INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES
• La seule interaction contre-indiquée 🡺 vaccins à virus vivants
atténués (BCG, rubéole, rougeole ...)
• Associations à surveiller:
– Aspirine / AINS
– Anticoagulants
– Antidiabétiques
– Immuno-suppresseurs
– Hormone de croissance
– Inducteurs enzymatiques (rifampicine +++, barbituriques, ...)
– Médicaments hypokaliémiants (Amphotéricine B, diurétiques..)
• Interactions déconseillées:
– Médic. responsables de torsades de pointes (amiodarone)
– Anti-acides: intervalle de 2 heures entre les prises
171
Mesures adjuvantes
corticothérapie doses élevées et intermédiaires
pendant plus que 3 mois
• Education du patient ++++
• Risque d’arrêt brutal des corticoïdes
• Limitation des apports sodés (hyposodés),
• Supplémenter en potassium
• Restriction, voire suppression des sucres
d’absorption rapide +++
• Réévaluer besoins en insuline en cas de diabète
• Régime enrichi en laitages et protides
• Apport calcium (1g/j) et vitamine D (400-800 UI/j)
• Activité physique régulière (si l’affection l’autorise)
• Prévention de l’athérosclérose : correction des
autres facteurs de risque éventuels (dyslipidémie,
HTA, hyperglycémie) et arrêt du tabagisme.
Mesures adjuvantes
corticothérapie doses élevées et intermédiaires
pendant plus que 3 mois
Dans tous les cas :
– Calcium 1000 mg + vit D 800 U / jour
Attention pour la sarcoïdose (au début) 🡺 risque
d’hypercalcémie
– Exercice physique (si ou dès que possible)
– Ostéodensitométrie en début de traitement (si possible)
• Bisphosphonates à envisager
– si corticothérapie : durée>3 mois + posologie > 7.5 mg/j
– si T score à la DMO < 1.5
– Alendronate (10 mg/j ou 70 mg/s), risedronate (5 mg/j ou
35 mg/s) pendant toute la durée de la corticothérapie
– Acide zoledronique (1/an x 3 ans)
Mesures adjuvantes
Prévention de l’ostéoporose
Mesures adjuvantes
Prévention de l’ostéoporose
DMO
T score < 1.5
DMO
T score < 1.5
• On opte généralement pour la prednisone
• bon compromis entre activité anti-inflammatoire et
importance de la dépression hypothalamo-hypophysaire et
de la rétention hydrosodée
• absorption digestive constante et régulière
• très maniable car disponible sous la forme de comprimés
dosés à 1 mg, 5 mg et 20 mg.
• Classiquement conseillé d’administrer les corticoïdes
en une prise matinale unique (8h) pour limiter leur
action frénatrice sur l’axe hypothalamo-hypophysaire.
Modalités de prescription
• Dans certains cas 🡺 fractionnement de la dose en
deux prises (deux tiers le matin, un tiers le soir)
assure une meilleure couverture du nycthémère
• Traitement à jour alterné 1 j/2 (posologie double) :
• intérêt dans la prévention de certains effets indésirables :
freinage de l'axe corticotrope, aspect cushingoïde, retard
de croissance (pédiatrie), risque infectieux
• Mais ne diminue pas l'ostéoporose, la cataracte, le risque
d'insuffisance surrénale aigue et peut ne pas contrôler les
maladies inflammatoires très évolutives
Modalités de prescription
Modalités de surveillance
• La surveillance régulière des malades a pour but
• d’apprécier l’efficacité et la tolérance du traitement
• de déceler précocement tout événement
intercurrent ou toute complication justifiant une
prise en charge particulière.
• dépistage précoce des infections 🡺 celles-ci ne
doivent pas faire interrompre la corticothérapie,
mais adjoindre un traitement ATB adapté.
Modalités de surveillance
• L'EULAR (ligue européenne contre le rhumatisme)
recommande pour une corticothérapie au long
court :
• une surveillance du poids,
• de la tension artérielle,
• des signes cliniques d'insuffisance cardiaque,
• du profil lipidique,
• de la glycémie et ou de la glycosurie,
• de la pression intraoculaire.
Règles d’arrêt de la corticothérapie
• Traitement d’attaque pendant 2-6 semaines puis
début de dégression 🡺 traitement d’entretien = dose
minimale efficace
• Décroissance des posologies : progressive, prudente,
par palier.
– Par tranche de 10 % par 15j ou par mois de la
posologie initiale
– Palier de 1 à 2 mois à mi-dose
– A partir de 10 mg/j : baisse de 1 mg/mois
• Risque durant la phase de dégression
– Le phénomène de rebond (reprise évolutive de
l’affection traitée)
– L’insuffisance surrénale (dose < 0.1 mg/kg)
– Les syndromes de sevrage (asthénie, anxiété,
amaigrissement, algies diffuses)
– En cas « d’agression » (infection sévère, chirurgie), une
supplémentation cortisonée (ou augmentation
transitoire de la dose de la corticothérapie) est
nécessaire,
Règles d’arrêt de la corticothérapie
• Grande variabilité dans les conduites à tenir proposées dans
la littérature 🡺 grande variabilité des pratiques.
• Dosage du cortisol 8h et 16h (sans prise de corticoïdes le jour
du prélèvement)
• Si cortisol normal 🡺 poursuivre dégression très lente de la
corticothérapie
• Si cortisol bas 🡺 associer l’hydrocortisone à dose de 20 mg/j à
partir ou à moins de 5 mg/j
• Après une durée variable selon les auteurs (2 à 8 semaines)
refaire dosage du cortisol ou test synacthène.
Règles d’arrêt de la corticothérapie
C’est la capacité de réponse surrénalienne spontanée
• Injection intramusculaire ou intraveineuse de 250 μg de
tétracosactide immédiat ou Synacthène®
• Si une heure après l’injection la cortisolémie double et
atteint au moins 580 nmol/l, l’axe corticotrope peut être
considéré comme normal
– Si test positif : on peut stopper l’hydrocortisone.
– Sinon : poursuite de l’hydrocortisone pendant 3 à 6 mois, et on
refait le test.
Règles d’arrêt de la corticothérapie
Test Synacthène

Contenu connexe

Similaire à Synthèse TTT 2020 - 1 (ATB; anticoagulants; AINS; corticoïdes).pdf

Limiter l’antibiorésistance : Un enjeu de santé animale et de santé publique
Limiter l’antibiorésistance : Un enjeu de santé animale et de santé publiqueLimiter l’antibiorésistance : Un enjeu de santé animale et de santé publique
Limiter l’antibiorésistance : Un enjeu de santé animale et de santé publiqueInstitut de l'Elevage - Idele
 
PHARMACOLOGIE ANTIBIO-ANTINFLAMMATOIRE PPT.pptx
PHARMACOLOGIE ANTIBIO-ANTINFLAMMATOIRE PPT.pptxPHARMACOLOGIE ANTIBIO-ANTINFLAMMATOIRE PPT.pptx
PHARMACOLOGIE ANTIBIO-ANTINFLAMMATOIRE PPT.pptxjoelamefiam
 
Prescription medicamenteuse en odonto stomatologie
Prescription medicamenteuse en odonto stomatologiePrescription medicamenteuse en odonto stomatologie
Prescription medicamenteuse en odonto stomatologierika duos
 
reco-prescription-des-antibiotiques-en-pratique-buccodentaire-septembre2011.pdf
reco-prescription-des-antibiotiques-en-pratique-buccodentaire-septembre2011.pdfreco-prescription-des-antibiotiques-en-pratique-buccodentaire-septembre2011.pdf
reco-prescription-des-antibiotiques-en-pratique-buccodentaire-septembre2011.pdfssusere7b3c41
 
Anti infectieux.pptx
Anti infectieux.pptxAnti infectieux.pptx
Anti infectieux.pptxNajo1105
 
Traitement de la tuberculose
Traitement de la tuberculoseTraitement de la tuberculose
Traitement de la tuberculosehind henzazi
 
Perspectives antibioresistance final
Perspectives antibioresistance finalPerspectives antibioresistance final
Perspectives antibioresistance finalChristelle Gillet
 
2020-21-betalactamines-bcastan.pdf
2020-21-betalactamines-bcastan.pdf2020-21-betalactamines-bcastan.pdf
2020-21-betalactamines-bcastan.pdfImeneFl
 
Meurin -hygiène en réadaptation cardiaque
Meurin -hygiène en réadaptation cardiaqueMeurin -hygiène en réadaptation cardiaque
Meurin -hygiène en réadaptation cardiaquePhilippe Meurin
 
Anti-TB_UVP-Tox_2018 (2).pdf
Anti-TB_UVP-Tox_2018 (2).pdfAnti-TB_UVP-Tox_2018 (2).pdf
Anti-TB_UVP-Tox_2018 (2).pdfFatimaZohra85
 
Vaccination contre les mammites : Que peut-on en attendre? Quelles pistes d’a...
Vaccination contre les mammites : Que peut-on en attendre? Quelles pistes d’a...Vaccination contre les mammites : Que peut-on en attendre? Quelles pistes d’a...
Vaccination contre les mammites : Que peut-on en attendre? Quelles pistes d’a...Institut de l'Elevage - Idele
 
PANCREATITE-AIGUË-PRISE-EN-CHARGE-A-LA-PHASE-INITIALE.pdf
PANCREATITE-AIGUË-PRISE-EN-CHARGE-A-LA-PHASE-INITIALE.pdfPANCREATITE-AIGUË-PRISE-EN-CHARGE-A-LA-PHASE-INITIALE.pdf
PANCREATITE-AIGUË-PRISE-EN-CHARGE-A-LA-PHASE-INITIALE.pdfFarahDJAMA
 
Resistance aux antimicrobiens aux origines de l'emergence et de la propagatio...
Resistance aux antimicrobiens aux origines de l'emergence et de la propagatio...Resistance aux antimicrobiens aux origines de l'emergence et de la propagatio...
Resistance aux antimicrobiens aux origines de l'emergence et de la propagatio...Dr Taoufik Djerboua
 
dutai-grenoble-2021-22-resistances-des-gram-negatif-ycaspar.pdf
dutai-grenoble-2021-22-resistances-des-gram-negatif-ycaspar.pdfdutai-grenoble-2021-22-resistances-des-gram-negatif-ycaspar.pdf
dutai-grenoble-2021-22-resistances-des-gram-negatif-ycaspar.pdfImeneFl
 
Traitement anti-tuberculeux
Traitement anti-tuberculeuxTraitement anti-tuberculeux
Traitement anti-tuberculeuxbelaibzino
 
Les tests de sensibilite aux antibiotiques / Antimicrobial susceptibility tes...
Les tests de sensibilite aux antibiotiques / Antimicrobial susceptibility tes...Les tests de sensibilite aux antibiotiques / Antimicrobial susceptibility tes...
Les tests de sensibilite aux antibiotiques / Antimicrobial susceptibility tes...Dr Taoufik Djerboua
 

Similaire à Synthèse TTT 2020 - 1 (ATB; anticoagulants; AINS; corticoïdes).pdf (20)

Limiter l’antibiorésistance : Un enjeu de santé animale et de santé publique
Limiter l’antibiorésistance : Un enjeu de santé animale et de santé publiqueLimiter l’antibiorésistance : Un enjeu de santé animale et de santé publique
Limiter l’antibiorésistance : Un enjeu de santé animale et de santé publique
 
PHARMACOLOGIE ANTIBIO-ANTINFLAMMATOIRE PPT.pptx
PHARMACOLOGIE ANTIBIO-ANTINFLAMMATOIRE PPT.pptxPHARMACOLOGIE ANTIBIO-ANTINFLAMMATOIRE PPT.pptx
PHARMACOLOGIE ANTIBIO-ANTINFLAMMATOIRE PPT.pptx
 
ATB.ppt
ATB.pptATB.ppt
ATB.ppt
 
Prescription medicamenteuse en odonto stomatologie
Prescription medicamenteuse en odonto stomatologiePrescription medicamenteuse en odonto stomatologie
Prescription medicamenteuse en odonto stomatologie
 
reco-prescription-des-antibiotiques-en-pratique-buccodentaire-septembre2011.pdf
reco-prescription-des-antibiotiques-en-pratique-buccodentaire-septembre2011.pdfreco-prescription-des-antibiotiques-en-pratique-buccodentaire-septembre2011.pdf
reco-prescription-des-antibiotiques-en-pratique-buccodentaire-septembre2011.pdf
 
Anti infectieux.pptx
Anti infectieux.pptxAnti infectieux.pptx
Anti infectieux.pptx
 
Traitement de la tuberculose
Traitement de la tuberculoseTraitement de la tuberculose
Traitement de la tuberculose
 
Perspectives antibioresistance final
Perspectives antibioresistance finalPerspectives antibioresistance final
Perspectives antibioresistance final
 
Antibiotiques
AntibiotiquesAntibiotiques
Antibiotiques
 
2020-21-betalactamines-bcastan.pdf
2020-21-betalactamines-bcastan.pdf2020-21-betalactamines-bcastan.pdf
2020-21-betalactamines-bcastan.pdf
 
Meurin -hygiène en réadaptation cardiaque
Meurin -hygiène en réadaptation cardiaqueMeurin -hygiène en réadaptation cardiaque
Meurin -hygiène en réadaptation cardiaque
 
Anti-TB_UVP-Tox_2018 (2).pdf
Anti-TB_UVP-Tox_2018 (2).pdfAnti-TB_UVP-Tox_2018 (2).pdf
Anti-TB_UVP-Tox_2018 (2).pdf
 
Vaccination contre les mammites : Que peut-on en attendre? Quelles pistes d’a...
Vaccination contre les mammites : Que peut-on en attendre? Quelles pistes d’a...Vaccination contre les mammites : Que peut-on en attendre? Quelles pistes d’a...
Vaccination contre les mammites : Que peut-on en attendre? Quelles pistes d’a...
 
PANCREATITE-AIGUË-PRISE-EN-CHARGE-A-LA-PHASE-INITIALE.pdf
PANCREATITE-AIGUË-PRISE-EN-CHARGE-A-LA-PHASE-INITIALE.pdfPANCREATITE-AIGUË-PRISE-EN-CHARGE-A-LA-PHASE-INITIALE.pdf
PANCREATITE-AIGUË-PRISE-EN-CHARGE-A-LA-PHASE-INITIALE.pdf
 
Resistance aux antimicrobiens aux origines de l'emergence et de la propagatio...
Resistance aux antimicrobiens aux origines de l'emergence et de la propagatio...Resistance aux antimicrobiens aux origines de l'emergence et de la propagatio...
Resistance aux antimicrobiens aux origines de l'emergence et de la propagatio...
 
Ed3 pratique médicale
Ed3 pratique médicaleEd3 pratique médicale
Ed3 pratique médicale
 
dutai-grenoble-2021-22-resistances-des-gram-negatif-ycaspar.pdf
dutai-grenoble-2021-22-resistances-des-gram-negatif-ycaspar.pdfdutai-grenoble-2021-22-resistances-des-gram-negatif-ycaspar.pdf
dutai-grenoble-2021-22-resistances-des-gram-negatif-ycaspar.pdf
 
Traitement anti-tuberculeux
Traitement anti-tuberculeuxTraitement anti-tuberculeux
Traitement anti-tuberculeux
 
Infectiologie
InfectiologieInfectiologie
Infectiologie
 
Les tests de sensibilite aux antibiotiques / Antimicrobial susceptibility tes...
Les tests de sensibilite aux antibiotiques / Antimicrobial susceptibility tes...Les tests de sensibilite aux antibiotiques / Antimicrobial susceptibility tes...
Les tests de sensibilite aux antibiotiques / Antimicrobial susceptibility tes...
 

Synthèse TTT 2020 - 1 (ATB; anticoagulants; AINS; corticoïdes).pdf

  • 1. Règles de prescription des antibiotiques
  • 2. Historique • 1877 : Pasteur et Joubert observent qu’un microorganisme se multiplie mal dans un liquide envahi de moisissures • 1897 : Ernest Duchene découvre le penicillium (plaies des chevaux avec des moisissures ne s’infectant pas) • 1927 : Fleming découvre un penicillium sur une boite de Pétri (inhibition du staphylocoque doré) • 1940 : Chain obtient une solution stable de la pénicilline (1 er antibiotique) • 1942 : production industrielle de la pénicilline (utilisation lors de la seconde guerre mondiale)
  • 3. Problèmes ? Deux niveaux –Individuel •Efficacité •Tolérance –Collectif •Résistance •Coût
  • 4. INTERET • Parmi les produits les plus prescrits : • 1 ordonnance / 4 • Spécialités variées • Connaissances inégales 🡺 Aberrations des prescriptions • Maladies émergentes • Augmentation des résistances
  • 5. Le "bon" usage des antibiotiques • est avant tout l’acte thérapeutique concluant une procédure diagnostique par un clinicien, qui a pour but la guérison du malade ; • tout en ayant une efficacité optimale, une bonne tolérance, des conséquences écologiques les plus réduites possibles et un cout acceptable par la société.
  • 6. Le prescripteur doit répondre à 10 questions 1 - Faut-il prescrire une antibiothérapie ? 2 - Faut-il faire un prélèvement bactériologique préalable ? 3 - Quel ATB choisir ? 4 - Faut-il une monothérapie ou une association ? 5 - Le recours à la chirurgie est-il nécessaire ? 6 - Quelle posologie prescrire ? 7 - Quelles voies et modalités d’administration? 8 - Quel rythme d’administration choisir? 9 - Quelle durée du traitement ? 10 - Comment évaluer ce traitement ?
  • 7. 1. Faut – il prescrire un ATB ? • Fièvre ≠ infection • Infection : • Virale ------------> pas d’ATB • Parasitaire------------> pas d’ATB • Antibiothérapie de couverture 🡺 faux concept • Antibiothérapie prophylactique 🡺 critères précis
  • 8. Les règles pour l‘antibiothérapie Antibiothérapie curative documentée ou probabiliste • Limiter l’antibiothérapie aux seules infections bactériennes documentées (antibiothérapie curative documentée) ou probable (antibiothérapie probabiliste ou présomptive), et pour lesquelles d’autres mesures thérapeutiques ne suffisent pas. • Respecter des posologies susceptibles d’assurer des concentrations antibiotiques appropriées au site de l’infection, et répondant aux exigences pharmaco cinétiques et dynamiques. • Préférer, pour les antibiotiques à activité comparable, ceux dont l’impact sur la flore commensale est le plus faible (c’est-à-dire avec le spectre antimicrobien le plus étroit).
  • 9. Antibiothérapie prophylactique • Elle répond aux mêmes exigences, et tout particulièrement au respect de protocoles évalués et validés et aux contraintes propres au malade (allergie, co-morbidité, antécédents…) et à l’écologie bactérienne locale Les règles pour l‘antibiothérapie
  • 10. 2. Faut-il faire un prélèvement bactériologique préalable ? • Indispensable : si • • Infection sévère » Localisation = méninge, endocarde » Tolérance = choc, septicémie » Terrain = immunodéprimé,… • Site habituellement stérile » L.C.R, urine … • Germes variés ou sensibilité inconstante • Infection nosocomiale
  • 11. • Inutile si le diagnostic clinique suffit -Bonne concordance clinique / bactériologique (érysipèle, scarlatine, impétigo) -Sensibilité du germe aux ATB usuels (cystite simple,…) 2. Faut-il faire un prélèvement bactériologique préalable ?
  • 12. 3. Quel ATB choisir ? ❖ Choix initial 🡺 compromis : • Être actif sur la bactérie • Diffuser au site infectieux • Être toléré par l’hôte ❖ Dépend de : • Site infectieux • Hôte • Bactérie
  • 13. CRITERES DE CHOIX D'UNE ANTIBIOTHERAPIE PROBABILISTE Critères bactériologiques • Pari bactériologique orienté par la clinique, la localisation de l’infection, l’âge, la porte d’entrée et les circonstances de survenue (infections nosocomiales ou communautaires). • Prise en compte de la sensibilité habituelle des bactéries présumées causales en se basant sur les spectres d’activité antibactérienne actualisée et sur les données épidémiologiques locales pour les infections nosocomiales. • Le ≪ spectre négatif ≫ d’un antibiotique précédemment prescrit est un élément d’orientation intéressant.
  • 14. Critères pharmacologiques • La concentration de l’antibiotique au site de l’infection doit répondre aux exigences pharmaco-cinétiques - dynamiques prédictives d’efficacité clinique, selon le type d’antibiotique utilisé (≪ temps dépendant ≫ ou ≪ concentration dépendant ≫). • Pour les infections de certains sites, il est nécessaire d’utiliser des posologies élevées et/ou des classes particulières d’antibiotiques : prostate, os, LCR, végétations d’endocardite. CRITERES DE CHOIX D'UNE ANTIBIOTHERAPIE PROBABILISTE
  • 15. Critères individuels (terrain). • Nouveau-nés, nourrissons, enfants, femmes enceintes et allaitement, sujet âgé • Insuffisance rénale ou insuffisance hépatique 🡺 éviction de certains produits et/ou adapter la posologie. • Allergie sévère avérée 🡺 CI de l’ATB • Infections graves et infections du neutropénique/immunodeprimé, 🡺 l’ATB doit être bactéricide d’emblée + association. Risque consenti le plus faible pour les sujets les plus fragiles A – Le terrain plus que le germe . B – Capacité du terrain à tolérer (et à métaboliser) l’ATB. CRITERES DE CHOIX D'UNE ANTIBIOTHERAPIE PROBABILISTE
  • 16. Critères toxicologiques • A efficacité égale, toujours choisir l’ATB le moins toxique Critères écologiques • Donner dans la mesure du possible la priorité aux antibiotiques à spectre étroit 🡺 diminution des résistantes. Critères économiques • A efficacité et tolérance égales, préférer l’ATB le moins onéreux CRITERES DE CHOIX D'UNE ANTIBIOTHERAPIE PROBABILISTE
  • 17. • Nouveau-né et enfant : – Peu d’ATB strictement interdits – Adaptation posologie • Sujet âgé : tenir compte: – Particularité de l’infection sur ce terrain – Geronto-pharmacocinétique: • Ralentissement de l’absorption digestive • Fonction rénale précaire • Tares viscérales associées • Polymédication : interactions 3. Quel ATB choisir ? Fonction du terrain : age
  • 18. 3. Quel ATB choisir ? Fonction du site infectieux • ATB pour être actif sur un germe doit le rencontrer ▪ Temps suffisant ▪ Concentration efficace ≥ C.M.I 🡺 Nécessité d’une BONNE DIFFUSION
  • 19. Les plus sûres: Pénicilline (ticarcilline ) Céphalosporines Macrolide (clarytromycine ) C.I : aminoside (ototoxicité) fluoroquinolone (arthropathie) tétracycline (dents…) phénicolés (Sd de Gray) 3. Quel ATB choisir ? Fonction du terrain : grossesse
  • 20. 3. Quel ATB choisir ? Fonction du terrain : …. • Insuffisance rénale : – Certain ATB sont néphrotoxiques – Accumulation de produit – Adaptation selon degré de l’IR • Insuffisance hépatique : – Éviter ATB hépatotoxiques ou fortement métabolisés par le foie • Diabète : – Fréquence de certaines infections – Interaction avec les ADO (sulfonurés) • Allergie : CI absolue (diagnostic de l’allergie?)
  • 21. 4. Monothérapie ou association ? • Souvent la monothérapie suffit • But de l’association – Effet synergique – Limiter résistance – Élargir le spectre • Quand une association ? – Le germe – Le site de l’infection – Le terrain – Type de l’infection – ATB choisi sachant que le bien fondé du maintien d’une association doit être réévalué, en particulier après identification bactérienne.
  • 22. Monothérapie ou association ? • La monothérapie est la règle pour la majorité des infections courantes • Les justifications théoriques d’une association sont – la synergie et l’augmentation de la vitesse de bactéricidie ; – l’élargissement du spectre antibactérien ; – la prévention de l’émergence de variants résistants. • Les indications d’une association dépendent – des bactéries : mycobacteries, Brucella, bacilles aérobies gram - multi résistants (Pseudomonas, Enterobacter…) ; – de l’antibiotique : rifampicine, fosfomycine, acide fusidique, quinolones ; – du terrain : neutropénie, immunodépression ; – de l’infection : infections nosocomiales, neuromeningée, post-neurochirurgicale, respiratoire grave non documentée, ostéoarticulaire, abdomino-pelvienne ; endocardites.
  • 23. 5. Le recours à la chirurgie complémentaire (ou autre) est-il nécessaire ? • Traitement efficace infections canalaires obstructives • Suppurations localisées ou diffuses • Ablation du corps étranger
  • 24. 6. Quelle posologie prescrire ? • Pas de sous dosage +++ (résistances) • Posologie : Adaptée à la gravité de l’infection pour les betalactamines Indépendante pour aminoside, glycopeptides, tétracyclines, macrolides
  • 25. • La concentration minimale inhibitrice (CMI) – La plus faible concentration d’antibiotique qui inhibe la multiplication bactérienne en 18 – 24 h • La concentration minimale bactéricide (CMB) – La plus faible concentration d’antibiotique qui tue 99.99 % d’une population bactérienne en 18-24 h • Antibiotique bactériostatique : CMB/CMI = 4-6 • Antibiotique bactéricide : CMB/CMI = 1-2 6. Quelle posologie prescrire ? Posologies adaptées
  • 26. 7. Quelle voie d’administration? I.V : voie de référence en cas d’infection grave perfusion courte (caractère irritant du produit, ex: vancomycine), ou injection IV directe, perfusion continue ou IM. V.O : - autres types d’infections - relais de la I.V - traitement prolongé I.M : à éviter si possible Locale : utilisation limitée 🡺 œil, oreille, peau, vagin
  • 27. • La voie orale est réservée à priori aux infections non sévères ou comme relai de la voie parentérale et aux ATB présentant une bonne biodisponibilité • Résorption digestive-voie orale – L’ATB doit traverser la muqueuse intestinale et ne pas être inactivé dans la lumière digestive. – Tenir compte de l’interférence aliments-ATB: • La rifampicine, cloxacilline, lincomycine, pénicilline V sont à administrer à distance des repas. • Les tétracyclines ne doivent pas être administrées de façon concomitante avec un pansement gastrique 7. Quelle voie d’administration?
  • 28. 8. Quel rythme d’administration choisir ? • Respecter les recommandations A.M.M • ATB dose dépendante (aminoside, quinolone) élargir les intervalles • ATB temps dépendant (Betalactamine…) fractionner les prises
  • 29. 9. Quelle durée de traitement ? • Définition : Temps de TTT nécessaire à l’obtention de la guérison d’un malade précis, présentant une infection bactérienne donnée, touchant un (des) organe(s) identifié(s) en le mettant à l’abri d’une éventuelle rechute.
  • 30. • Durée variable selon germe, site, complication, terrain, ATB, • ATB doit être interrompu brutalement • Prolongation de l’ATB plus que 10 jours exige une justification. 9. Quelle durée de traitement ?
  • 31. 10. Comment évaluer une antibiothérapie ? • A 48 - 72 h : – première idée sur l’efficacité clinique – retour des examens – désescalade possible (spectre, association ,coût) • Tous les jours, poser les 2 questions – Cette antibiothérapie est-elle efficace ? 🡺 si non, changement – Cette antibiothérapie est-elle encore utile ? 🡺 si non arrêt • Attention à la fièvre sous ATB
  • 32. • Evaluation de l’efficacité du traitement – Signes cliniques généraux : fièvre et signes accompagnateurs – Signes cliniques locaux : douleur, inflammation …. – Signes cliniques spécifiques de la pathologie – Signes biologiques : CRP … Surveillance du traitement
  • 33. ANALYSE DE L'ECHEC D'UN ANTIBIOTIQUE Définition de l’échec +++ • Malgré une prise stricte d’ATB, l’infection persiste, s’aggrave ou rechute.
  • 34. ANALYSE DE L'ECHEC D'UN ANTIBIOTIQUE Les faux échecs +++ • Diagnostic initial erroné (ATB probabiliste) – Maladie non infectieuse. – Maladie infectieuse non bactérienne. • Impatience : un échec ne peut être discuté qu’après 48 – 72 h d’ATB • Causes non infectieuses de fièvre – Veinite sur perfusion. – Thrombose veineuse profonde. – Co morbidité ou pathologie intercurrente – Intolérance médicamenteuse (fièvre aux ATB)
  • 35. ANALYSE DE L'ECHEC D'UN ANTIBIOTIQUE Les vrais échecs +++ • Echecs liés à l'antibiotique – Mauvais choix initial : spectre non adapté, défaut de bactericidie. – Posologie insuffisante. – Concentration insuffisante au site de l’infection. – Durée de traitement insuffisante.
  • 36. Les vrais échecs +++ • Les échecs liés au malade et sa maladie – Mauvaise observance. – Voie d’administration inadéquate (per os en présence de troubles digestifs). – Interaction médicamenteuse entrainant une inactivation de l’antibiotique. – Présence d’un foyer profond requérant un geste chirurgical : drainage d’un abcès, retrait d’une prothèse…. ANALYSE DE L'ECHEC D'UN ANTIBIOTIQUE
  • 37. Les vrais échecs +++ • Les échecs liés aux bactéries – Acquisition de résistance en cours de traitement en particulier en situation de densité bactérienne élevée, avec certaines bactéries (staphylocoques, Pseudomonas…) et certains antibiotiques (acide fusidique, quinolone, fosfomycine, rifampicine). – Surinfections. ANALYSE DE L'ECHEC D'UN ANTIBIOTIQUE
  • 38. • Accidents d’intolérance – Choc anaphylactique avec chute de la tension, dyspnée, sensation de malaise – Manifestations cutanéo-muqueuses (urticaire, oedème de Quincke) • Interrogatoire systématique avant le début du traitement sur des réactions antérieures connues • Surveillance des personnes pendant les heures qui suivent l’administration en cas de « notion d’allergie » Surveillance du traitement
  • 39. • Accidents toxiques 🡺 imputables au produit lui-même – Accidents rénaux : céphalosporines (surveillance de la créatinine, diurèse) – Accidents neurosensoriels : • Troubles cochléo-vestibulaires (aminosides) • Convulsions (pénicilline à forte dose) – Aplasie médullaire (chloramphénicol) (surveillance de la NFS) – Accidents hépatiques (tétracycline, rifampicine) (dosage ASAT/ALAT, bilirubine) – Troubles ioniques ou métaboliques : hypokaliémie, hypocalcémie, hypernatrémie Surveillance du traitement
  • 40. • Accidents liés à l’activité antibactérienne de l’ATB – Accidents digestifs : • Intolérance locale sur la muqueuse digestive : anorexie, nausées, gastralgies, • diarrhées (destruction de la flore saprophyte locale) 🡺 yaourt, ultra levure – Surinfections mycosiques (candida albicans) dues à la modification de la flore saprophyte locale – Colite pseudomembraneuse (destruction de la flore intestinale) – Accidents de lyse bactérienne (libération d’endotoxines) Surveillance du traitement
  • 41. Quatre critères majeurs doivent intervenir dans le choix d’une antibiothérapie
  • 42. Critère bactériologique • Identification du germe responsable après prélèvement bactériologique et l’étude de sa sensibilité in vitro aux ATB (antibiogramme) est du plus grand intérêt dans le traitement des infections sévères (méningites, septicémies…) ou dans le cas d’infections susceptibles d’être dues à un germe multirésistant (infection nosocomiale). • En l’absence d’isolement du germe en cause, le choix de l’ATB repose sur le diagnostic clinique en fonction des germes habituellement responsables et de leur sensibilité usuelle connue aux ATB.
  • 43. Critère individuel • Le choix d’un antibiotique doit prendre en compte le terrain : femme enceinte, sujet âgé, nourrisson et nouveau né, insuffisant rénal ou hépatique, allergique, immunodéprimé… • Ces situations peuvent entrainer soit une contre-indication, soit une adaptation de la posologie de l’ATB utilisé.
  • 44. Critère pharmacocinétique • L’antibiotique choisi doit diffuser et être présent sous forme active au site infecté, à une concentration supérieure à sa concentration minimale inhibitrice (CMI) vis-à vis du germe considéré. • Il doit donc être choisi en fonction de ses caractéristiques de diffusion (méninges, os, poumons, …), ou d’élimination sous forme active (bile, urine).
  • 45. Critère de risque • Effets indésirables : à efficacité égale, l’ATB le moins toxique doit être privilégié • Risque écologique : l’utilisation des ATB à spectre étroit adapté sera préférée à celle des ATB à spectre large plus fortement inducteurs de résistances • Retombées médico-économique : à efficacité et tolérance égales, la préférence sera donnée à l’ATB le moins coûteux
  • 46. PARI MICROBIOLOGIQUE SELON LE FOYER PRIMITIF PROBABLE Site Germes probables Facteurs favorisants Peau Staphylocoques Streptocoques Plaies, brûlures, Ischémie, aiguilles Cathéter veineux Tube digestif Entérobactéries StreptocoquesD Anaérobies Lithiase, chirurgie, Cathétérisme Voies biliaires Entérobactéries Entérocoques Anaérobie Lithiase, chirurgie, Cathétérisme Poumon Pneumocoques K. Pneumonie Alcoolisme, sujet age Endocarde Streptocoques Entérocoques Staphylocoques Valvulopathies , Aiguilles, geste Dentaire, cathéter, Aiguilles Voies urinaires Entérobactéries Pseudomonas Entérocoques Obstacle, sonde a Demeure,manipulation Instrumentale, Grossesse, chirurgie Vasculaire Staphylocoques Streptocoques BGN Cathéters veineux, Toxicomanies
  • 47. PARI MICROBIOLOGIQUE SELON LE TERRAIN Terrain Germes probables Agranulocytose Staphylocoque Streptocoque Enterocoque Entérobacteries Splénectomie ou asplénie Pneumocoque H. Influenzae Enterobacterie Myelome Pneumocoque Hemoglobinopathie salmonelles Toxicomanie Staphylocoque P. Aeruginosa Candida albicans Alcoolisme Pneumocoque Klebsiella Pneumoniae Infection nosocomiale Bactéries résistantes
  • 48. ANTIBIOTHERAPIE PROBABILISTE DE 1ERE INTENTION SELON LE GERME PRESUME Germe presumé Proposition Alternative Staphylocoque communautaire Peni M Si gravité + genta Fluoroquinolones + acide fucidique Staphylocoque opportuniste Glycopeptide + Fosfomycine ou acide fucidique ou rifampicine Cefotaxime + fosfomycine Pneumocoque Méningocoque Amoxicilline IV 100 – 150 mg/kg/j Ceftriaxone ou cefotaxime ou glycopeptide Streptocoque Entérocoque Amoxicilline + genta ou netilmicine Glycopeptide BGN communautaire Pas de signes de gravité Cefotaxime ou ceftriaxone ou fluoroquinolone En cas de signes de gravité Cefotaxime ou ceftriaxone + fluoroquinolone ou aminoside BGN nosocomial Cefipime ou ciprofloxacine ou imipenem + amikacine
  • 49. ANTIBIOTHERAPIE PROBABILISTE DE 1ERE INTENTION SELON LE GERME PRESUME Germe présumé Proposition Alternative Salmonelle Fluoroquinolone Ceftriaxone Pseudomonas aeruginosa communautaire Ticarcilline ou piperacilline + amikacine Ciprofloxacine + amikacine Pseudomonas aeruginosa nosocomiale Ceftazidime ou aztreonam ou cefipime ou imipenem + amikacine Acinetobacter Imipenem + amikacine + sulbactam Anaerobies Imidazolés Amoxicilline acide clav ou Imipenem Pas de foyer primitif + signes de gravité communautaire Cefotaxime ou ceftriaxone + aminoside Pas de foyer primitif + signes de gravité nosocomiale Cefipime + amikacine + glycopeptide
  • 50. Bon usage des anticoagulants Règles du suivi des patients sous anticoagulants
  • 51. Les anticoagulants: - préviennent le risque thromboembolique (traitement préventif 🡺 prévention primaire) - s'oppose à l'extension d'un thrombus déjà constitué mais ne détruit pas le thrombus (traitement curatif) - s'oppose à la formation d'un nouveau thrombus (traitement préventif 🡺 prévention secondaire) • Prescription initiale des anticoagulants : 95 % par un spécialiste • Suivi du traitement : 90% par le médecin généraliste Introduction
  • 52. → Connaitre les différentes familles des anticoagulants → connaitre les modes d’actions des anticoagulants. → Connaitre les indications des anticoagulants → Connaitre les modes de prescription et posologies des anticoagulants → Identifier les éléments de surveillance biologique et clinique de l’efficacité des anticoagulants → Connaitre les interactions médicamenteuses → Identifier les effets secondaires des anticoagulants, les facteurs de risque → Préciser la conduite à tenir pratique devant un accident aux anticoagulants OBJECTIFS
  • 53. Les différents anticoagulants • Les héparines 🡺 injectables • Le fondaparinux 🡺 injectable • Les antivitamines K 🡺 oral Nouveaux anticoagulants oraux : • Les gatrans = anti-IIa • Les xabans = anti-Xa
  • 54. Site d’action des anticoagulants Fibrin Clot Intrinsec Extrinsec XII VII VIII IX XI Fibrinogen II V Tissue Factor X Direct Xa Inhibitors Héparines 🡺 AT Indirect Xa Inhibitors Inhibiteurs directs de la thrombine AVK Rivaroxaban Apixaban Edoxaban Otomaxiban Betrixaban Dabigatran Fondaparinux Idraparinux Idrabioparinux “-parinux” “-gatran” “-xaban”
  • 56. INTRODUCTION • Les héparines = mucopolysaccharidiques (MPS) d'origine naturelle animale, – activité biologique repose sur une séquence commune, le pentasaccharide 🡺 liaison avec antithrombine 🡺 activité anti-Xa, – En fonction de la longueur des chaines de l’héparine activité anti-Xa + anti-IIa • On les classe en fonction de leur structure. – "Héparines non fractionnées" (HNF) – "Héparine de Bas Poids Moléculaire" (HBPM) 🡺 dépolymérisation des chaines MPS de l’HNF 🡺 activité anti-Xa prédominante – Fondaparinux = pentasaccharide de synthèse exclusivement anti-Xa – Leurs posologie, voie d'injection, et mode de surveillance sont différents.
  • 57. •Interactions entre la séquence pentasaccharidique, l'antithrombine III, la chaîne mucopolysaccharidique et l'activité anti Xa ou anti IIa . •Les héparines à chaînes polysaccharidiques longues (HNF) ont une action à la fois anti IIa et anti Xa, alors que les héparines à chaînes polysaccharidiques plus courtes (HBPM) ont une action essentiellement anti Xa.
  • 58. PHARMACOCINETIQUE ET MODES D’ADMINISTRATION HNF HBPM Fondaparinux Mode d’administration Sous-cutanée / IV Sous-cutanée Sous-cutanée Biodisponibilité 30% 90% 100% Elimination Endothéliale et rénale Rénale Rénale Demi-vie 1.5h 3-6 h / 12-24h 17-21h Héparine sodique 🡺 IV continue ou toutes les 2h Héparine calcique 🡺 S/C toutes les 8 à 12h Énoxaparine 🡺 1 à 2 x / j Tinzaparine 🡺 1 / j Daltaparine 🡺 1 à 2 x / j Nadroparine 🡺 1 à 2 x / j
  • 59. PHARMACOLOGIE DES HEPARINES Propriétés pharmacocinétiques et conséquences pour l'utilisation pratique - HNF : grande variabilité individuelle dans la réponse dose/effet, résultant de plusieurs facteurs (liaison à d'autres protéines que l'ATIII) 🡺 effet non prévisible 🡺 adaptation doses + surveillance - HBPM et fondaparinux 🡺 effet prévisible 🡺 pas de surveillance ni d’adaptation de doses
  • 60. INDICATIONS • Traitement curatif des thromboses veineuses profondes et embolies pulmonaires • Traitement curatif des occlusions artérielles aigues • Infarctus du myocarde et angor instable • Traitement préventif des TVP
  • 61. – HNF intra-veineuse (sodique) • perfusion continue (seringue auto-pulsée) ou toutes les 2 heures. • bolus IV de 50 UI/kg, puis 400 à 600 UI/kg/jour. – HNF par voie sous cutanée (calcique) • 2 ou 3 injections par jour. • dose initiale est de 2500 UI/10 kg de poids par 12 heures (soit, 0.1 ml/10 kg/12 heures). – Surveillance d’efficacité : OUI !!!! • Par le TCA qui doit être compris entre 1.5 et 2.5 le témoin • 2 h après le début si IV continue • 1h après injection IV toutes les 2 h • 4 à 6h après injections S/C • La mesure de l'héparinémie : 0.2-0.5 UI/ml POSOLOGIES ET SURVEILLANCE POUR HNF
  • 62. Surveillance d’efficacité : • NON dans la majorité des cas car effet prévisible • OUI dans les cas suivants : – poids extrêmes / grossesse / sujet âgé / IR modérée • La mesure de l'héparinémie mais surtout de l’activité anti Xa : – 4h après la 3ème injection si 2x/j 🡺 zone thérapeutique 0.5-1 UI Axa/ml – 6h après 2ème injection si 1 x/j 🡺 zone thérapeutique < 1.8 UI Axa/ml • Elimination rénale 🡺 accumulation en cas d'insuffisance rénale POSOLOGIES ET SURVEILLANCE POUR HBPM
  • 63. Surveillance plaquettaire • Taux de plaquettes initial indispensable • Surveillance – HNF : 2 x/s pendant 3 semaines puis 1 x/s si ttt prolongé – Pour HBPM : • Oui si chirurgie cardiaque / orthopédique • Non si traitement curatif ou préventif autre, si taux de plaquette initial normal et si pas de FR • Pas de surveillance pour fondaparinux
  • 64. CONTRE INDICATIONS DES HEPARINES • Communes – Hypersensibilité – Saignement actif évolutif – Endocardite (?) – Hémorragie intracérébrale / intraoculaire – Anesthésie péridurale ou rachianesthésie lors d’un traitement curatif – Thrombopénie < 50.000/mm3 • HBPM et HNF – Antécédents de TIH • HBPM et fondaparinux – Clairance créatinine < 30 ml/mn – Prudence avec le fondaparinux < 50 ml/mn
  • 65. CONDUITE PRATIQUE DU TRAITEMENT PAR HEPARINE Prévention de la maladie thromboembolique veineuse 1. Déterminer le niveaux de risque : - Risque élevé : - Sans prophylaxie, le risque de MTEV est de 20-60%. - Chirurgie orthopédique ou réalisée chez des patients ayant un autre facteur de risque (âge avancé, antécédent de MTEV, obésité, cancer, déficit de coagulation). - Risque modéré : - Probabilité d'un événement thrombo embolique est de 15 et 30% - Chirurgie viscérale, uro-gynécologique, hospitalisation médicale.
  • 66. CONDUITE PRATIQUE DU TRAITEMENT PAR HEPARINE Prévention de la maladie thromboembolique veineuse 2. Choix du traitement - HNF : surtout en cas d’IR - HBPM : aussi efficaces que HNF, moins d’accidents hémorragiques 3. Durée du traitement prophylactique (indicatif) - 7-10 jours pour l’hospitalisation médicale - 4 semaines pour chirurgie de la hanche et abdominale pour Kr - 2-3 semaines pour les autres indications
  • 67. 1 - Avec les HNF, - La dose quotidienne est comprise entre 500 et 600 UI/kg/jour, à adapter en fonction du TCA (peut varier entre 400 et 800UI/kg/jour) - Elle peut être administrée par voie sous cutanée ou IV continue - La surveillance du TCA se fait sans horaire particulier en cas de perfusion continue, à mi-chemin entre 2 injections en cas d'injections IV discontinues ou en cas de voie sous cutanée. - L'objectif est d'obtenir un TCA entre 1.5-2.5 fois le témoin. CONDUITE PRATIQUE DU TRAITEMENT PAR HEPARINE Traitement de la maladie thromboembolique veineuse
  • 68. 2 - Les HBPM sont de plus en plus utilisées car - Plus efficaces 🡺 moins d’EP - Plus sûres 🡺 Moins d’accidents hémorragiques et moins de TIH - Plus simples d'emploi 🡺 1 ou 2 injections sous-cutanée, pas de contrôle biologique et pas d’adaptation de dose, possibilité de traitement à domicile 3 - Durée optimale du traitement par héparine : 5-10 j suivi d’un relais avec les AVK (à démarrer le plus rapidement possible J1-2) CONDUITE PRATIQUE DU TRAITEMENT PAR HEPARINE Traitement de la maladie thromboembolique veineuse
  • 69. – Modes d'administration 🡺 sous-cutanée – Doses : en fonction des molécules et de l’indication DIFFERENTES HBPM EN THROMBOPROPHYLAXIE Molécules disponibles au Maroc Nom commerciaux Risque modéré Risque élevé Héparine calcique Calciparine 0.2 ml / 12 h 0.2 ml / 8h Enoxaparine Lovenox Novex Flumax 2000 UI/j ou 0.2 ml/j 4000 UI/j ou 0.4 ml/j Nadroparine Fraxiparine 2800 UI/j ou 0.3 ml/j 3700 UI/j ou 0.4 ml/j Dalteparine Fragmine 2500 UI/j 5000 UI/j Bemiparine Hibor 2500 UI/j 3500 UI/j Tinzaparine Innohep 2500 UI/j 3500 ou 4500 UI/j Fondaparinux Arixtra 1.5 mg/j
  • 70. EFFETS INDESIRABLES HEPARINES Les hémorragies • 5% avec les HNF, 1-3% avec HBPM • Facteurs de risque : surdosage, âge avancé, IR, ATCD hémorragique, • En cas d'accident grave : possibilité de neutraliser l'effet de l’héparine par le sulfate de protamine 🡺 1mg de protamine pour neutraliser 1000 UI d'héparine.
  • 71. EFFETS INDESIRABLES HEPARINES Thrombopénie induite par l'héparine (TIH) • TIH de type I, banale et bénigne, ne nécessite pas de traitement ni interruption de l'héparine. • TIH de type II : Complication redoutable 🡺 0.3-1.3% – conséquence d'une réaction immuno-allergique entre le FP4, l'héparine et des anticorps spécifiques 🡺 activation plaquettaire + thrombopénie de consommation et risque de thrombose artérielle ou veineuse. – survient classiquement vers le 9-10ème jour de traitement 🡺 chute des plaquettes (-50% de la valeur de base ou <100 000 G/l). – suspicion d'une TIH 🡺 arrêt de l'héparine, la réalisation des tests (test fonctionnel d'agrégation plaquettaire et test ELISA de détection des Ac anti-F4P). – traitement substitutif antithrombotique 🡺 Danaparoïde/Hirudine (Fondaparinux ?). – Le pronostic est grave 🡺 mortalité entre 10 et 20%
  • 73. INTRODUCTION • Molécules d’utilisation difficile – Fenêtre thérapeutique étroite – Grande variabilité individuelle : facteurs génétiques (mutation VKORC1, CYP4F2, CYP2C9 …) et environnementaux – Nombreuses interférences médicamenteuses et alimentaires – Contrôles biologiques réguliers indispensables – Maintien dans la zone d’équilibre difficile 🡺 éducation du patients +++
  • 74. PHARMACOLOGIE DES AVK • La vitamine K intervient dans la synthèse, par le foie de 4 facteurs de la coagulation (II, VII, IX et X), et de 2 inhibiteurs de la coagulation (protéines S et C) • Absorption digestive, 90% liaison à l’albumine • Différents types d'AVK : délai d'action très variable 🡺 1 à 3 jours • Pas de dose fixe : grande variabilité inter et intra-individuelle 🡺 efficacité à contrôler régulièrement. • Equilibre obtenu en 6 à 8 jours • Action prolongée des AVK après leur arrêt • Tout facteur qui influence le cycle normal de la vitamine K peut modifier cet équilibre : apport de vitK par l'alimentation, médicaments, ….
  • 76. INDICATIONS DES AVK • TVP et EP 🡺 relais de l’héparine (prévention secondaire) • Fibrillation auriculaire (FA) avec facteurs de risque • Valvulopathies mitrales • Prothèses valvulaires mécaniques • Dysfonction ventriculaire gauche sévère avec ou sans thrombus mural
  • 77. CONTRE-INDICATIONS DES AVK • Hypersensibilité (allergie cutanée) • Grossesse (1er et 3ème trimestres) : autorisation possible durant le 2ème trimestre (?) • Allaitement • Insuffisance hépatique sévère • HTA sévère ou mal contrôlée • Hémorragie active évolutive – Ulcère gastroduodénal – Varices œsophagiennes – Hémorragie cérébro-méningée / intraoculaire récente
  • 78. SURVEILLANCE D'UN TRAITEMENT PAR AVK • Le temps de Quick : est le résultat de l'activation du facteur VII par la thromboplastine, • Sous AVK, cette cascade de réactions se fait plus lentement 🡺 le temps de Quick s’allonge 🡺 taux de prothrombine (TP) exprimé en % s’abaisse • Le TP et donc très dépendant du type de thromboplastine utilisé 🡺 non standardisé • L'INR (international normalized ratio) tient compte du type de thromboplastine par un index (ISI) fourni par le laboratoire qui fabrique le réactif de thromboplastine • L'activité biologique des AVK est surveillée uniquement par l'INR.
  • 79. ( ) TP Patient en Secondes TP Moyen Normal en Secondes INR = ISI INR = International Normalized Ratio ISI = International Sensitivity Index INR L'INR permet ainsi de définir un niveau d'anticoagulation modéré (INR entre 2 et 3) ou élevé (INR entre 3 et 4.5).
  • 80. MODALITES DU RELAIS HEPARINE-AVK • Arrêt de l’héparine dès que l'INR est dans la zone cible 2 jours consécutifs. • En cas de nécessité d'interrompre le traitement AVK (pour réaliser des explorations invasives ou chirurgie), il faut interrompre les AVK 4 à 5 jours avant le geste et débuter un traitement par HBPM (doses curatives) 24-36 heures après l'arrêt des AVK. • Le délai d’arrêt des AVK peut être réduit (en cas d’urgence) en administrant de la vitamine K1, l'effet des AVK est inhibé en 24 à 48 heures. • Pendant la phase de recherche de l'INR cible, l'héparine est maintenue à dose curative
  • 81. MODALITES DU RELAIS AVK-HEPARINE-AVK • En cas de nécessité d'interrompre le traitement AVK (pour réaliser des explorations invasives ou traitements chirurgicaux), il faut interrompre les AVK 4 à 5 jours avant le geste et débuter un traitement par HBPM (doses curatives) 36 heures après l'arrêt des AVK. • Démarrer HBPM ou HNF (à doses curatives) 36 h après arrêt AVK • Ne pas injecter l’héparine le jour de l’intervention • Reprendre l’héparine + AVK le soir ou le lendemain de l’intervention (en fonction de caractère hémorragisant ou non du geste) • Refaire chevauchement héparine-AVK selon la diapositive précédente
  • 82. En pratique : traitement AVK • Initiation du traitement Prise 1 fois par jour / pas de dose de charge / horaire fixe de preference le soir • Diminuer la dose initiale sujet âgé / maigre / dénutri / insuffisant hépatique • Equilibration du traitement 🡺 Surveillance rapprochée (1/j) INR • Surveillance de l’INR au long cours 🡺 au moins une fois par mois avec modification de la dose d’AVK en fonction du résultat de l’INR • Ajustement de la dose en jouant sur le ¼ de cp et la prise quotidienne ou non • Contrôles ultérieurs : 1 fois/semaine pendant 2-3 semaines puis tous les 15 jours puis 1 contrôle tous les mois (minimum indispensable) • Education du patient + carnet de suivi d’AVK
  • 83. INCIDENTS ET ACCIDENTS DES AVK ET CONDUITE A TENIR • Accidents hémorragiques des AVK : c'est le problème majeur 🡺 1-6%/an • Les accidents hémorragiques sous AVK se rencontrent dans 2 circonstances : – Traitement AVK bien équilibré 🡺 saignement d’une lésion méconnue (ulcère gastroduodénal, fibrome utérin, anévrisme cérébral, polype ou cancer colique ou vésical….) – Surdosage en AVK (le plus souvent) – Risque d’accident hémorragique : maximal durant les premiers mois du traitement – Signes avant coureurs : gingivorragies, épistaxis, règles exceptionnellement abondantes, apparition d'hématomes
  • 84. Iatrogénie des AVK Pouyanne P, BMJ 2000;320:1036 % AVK 1° cause d’accidents iatrogènes 17 000 hospitalisations par an 4.000 -5.000 morts/an (autant que les AVP)
  • 85. Facteurs de risque hémorragiques Liés aux patient • Lésion organique susceptible de saigner – ulcère gastroduodénal récent ou évolutif – varices œsophagiennes, – HTA non contrôlée – Intervention neurochirurgicale ou ophtalmologique récente • AVC récent • Toute anomalie préexistante de la coagulation • Insuffisance rénale sévère (CC < 20 ml/min) Liés au traitement • Intensité du TTT (x 1,4 par point d'INR) • Stabilité des INRs • Durée d'exposition (+++ 3 premiers mois) – Association à aspirine / AINS
  • 86. INR<5, pas de saignement Sauter la prochaine prise ou ↓ la posologie (ou ne rien changer si INR peu élevé) INR 5-9, pas de saignement - Sauter la prochaine prise, surveiller l’INR (réduction en 24h) puis reprendre l’AVK à dose plus faible quand l’INR est revenu dans la zone cible - Eventuellement 1 à 2 mg vit K per os si risque hémorragique élevé INR>9, pas de saignement - Arrêt de l’AVK + 5 mg vit K per os, surveiller l’INR (réduction en 24-48h) - Reprendre l’AVK à dose plus faible quand l’INR est revenu dans la zone cible Saignement majeur - Arrêt de l’AVK - Vitamine K 10 mg IV lente - Renouveler éventuellement la vitamine K - Eventuellement PFC CONDUITE A TENIR DEVANT UN SURDOSAGE EN AVK
  • 87. INCIDENTS ET ACCIDENTS DES AVK autres • Effets d'intolérance digestive exceptionnels • Effets secondaires cutanés : – rash ou rares nécroses cutanées au début du traitement. – se produisent chez des patients ayant un déficit congénital en protéine C ou en cas d’instauration d’un traitement par AVK sans héparinothérapie préalable (le taux de la protéine C s'effondre avant l'action sur les facteurs de coagulation 🡺 micro thrombose capillaire)
  • 88. PRINCIPALES INDICATIONS DES AVK ET NIVEAUX D'ANTICOAGULATION • Prévention secondaire de la MTEV – En relais de l’héparinothérapie 🡺 INR entre 2 et 3 – Durée entre 6 et 12 mois • Pathologies de l'hémostase, états thrombophiliques majeurs – mutation homozygote du facteur V / syndrome des anticorps antiphospholipides / déficit homozygote en protéine C ou S ou en antithrombine – AVK au long cours 🡺 INR cible entre 2 et 3
  • 89. PRINCIPALES INDICATIONS DES AVK ET NIVEAUX D'ANTICOAGULATION • Prothèses valvulaires mécaniques / valvulopathies mitrales évoluées 🡺 traitement prophylactique de la thrombose de prothèse ou de l'accident vasculaire cérébral ou embolies distales 🡺 INR cible entre 2 et 3 voir 2.5 et 3.5 • Infarctus du myocarde en cas de thrombus mural, dysfonction ventriculaire gauche majeure, anévrisme VG 🡺 INR cible 2 et 3.
  • 90. • Fibrillation atriale ++++ – AC/FA augmente (x5) le risque embolique ce qui justifie un traitement par AVK, en prévention primaire et en prévention secondaire. – Réduction significative du risque d’AVC (70%) en prévention primaire (vs placebo et vs AAP) – La stratification du risque et les recommandations sont basées sur un score = CHADS ou CHADSvasc > 2 PRINCIPALES INDICATIONS DES AVK ET NIVEAUX D'ANTICOAGULATION
  • 91. Le risque d’AVC chez les patients en FA CHADS2 score Item Points Insuffisance cardiaque 1 HTA 1 Age ≥75 ans 1 Diabète 1 ACV / AIT 2 CHADS2 6 5 4 3 2 1 0 Addition des points Gage BF et al. JAMA 2001;285:2864–2287 Risque d’AVC (95% CI)* 18.2 (10.5–27.4) 12.5 (8.2–17.5) 8.5 (6.3–11.1) 5.9 (4.6–7.3) 4.0 (3.1–5.1) 2.8 (2.0–3.8) 1.9 (1.2–3.0)
  • 92. CHADS2 -VASc score 2 x valeur predictive (meilleur) Risk factor Points Congestive heart failure/left ventricular dysfunction* +1 Hypertension +1 Age ≥75 years +2 Diabetes mellitus +1 Previous stroke/TIA/thromboembolism +2 Vascular disease (MI, aortic plaque, peripheral artery disease)# +1 Age 65–74 years +1 Sex category (female) +1 Maximum score 9 Lip GY et al. Chest 2010;137:263–272; Camm AJ et al. Eur Heart J 2010;31:2369–2429
  • 93. INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES rapprocher la surveillance de l’INR • Aspirine AINS • Allopurinol Erythromycine • Fibrates Amiodarone • Cimétidine Ciprofloxacine • Cipraside Norfloxacine • Danazol Fluoconazole • Disulfirame H.thyroïdiennes • Glucocorticoïdes Imidazoles • Cyclines Tamoxifène • Barbituriques Carbamazepine • Rifampicine (Rifadine, Rimactan, Rifinah) • …………
  • 94. PRECAUTIONS DIVERSES • Pas d’injections IM • Eviction des sports violents et objets tranchants • Le carnet d’anticoagulation – Suivi des INR ++++
  • 95. PRECAUTIONS DIVERSES • Education du patient +++ – l'INR cible – les risques hémorragiques et thrombotiques liés au traitement – le risque lié à l'automédication – les signes annonciateurs d'un surdosage – l’importance de la surveillance de l’INR – Toujours signaler un traitement AVK en cours (dentiste …) – Régime alimentaire (?) – Port d’une carte de traitement par AVK + carte de groupe sanguin
  • 96. REGIME ALIMENTAIRE • Aucun aliment interdit, aucun régime préconisé • L'apport alimentaire en vitamine K doit être régulier et sans excès, afin de ne pas perturber l'équilibre de l'INR • Aliments les plus riches en vitamine K : Abats Fenouil, Avocat, Choux / choux-fleurs / choux de Bruxelles, Brocolis, Epinard.
  • 97. Les nouveaux anticoagulants : Anticoagulant directs oraux (ADO) Applications pratiques
  • 98. Limites des anticoagulants actuels • HNF/HBPM – Produit hétérogène, – D'origine animale – Voie parentérale – Complications : • TIH, • ostéoporose, – Que faire en cas de traitement prolongé? • AVK – Effet différé, progressif – Effet persistant à l'arrêt – Index thérapeutique étroit – Interactions médicamenteuses et alimentaires +++ – Risque hémorragique ++ – Surveillance rapprochée clinique et biologique (INR) – Pas de doses et d’applications pour la prophylaxie
  • 99. 5.0 6.0 8.0 1.0 2.0 3.0 4.0 7.0 5 15 10 Hémorragies intracérébrales 1 20 Odds Ratio International Normalized Ratio Fang MC, et al. Ann Intern Med 2004; 141:745. Hylek EM, et al. N Engl J Med 1996; 335:540. AVC ischémique INDEX THERAPEUTIQUE ETROIT Risque AVC et cas de FA
  • 100. TTR : Time in Therapeutical Range • TTR = temps passé dans la zone thérapeutique 50% dans les études
  • 101. Site d’action des nouveaux anticoagulants Fibrin Clot Intrinsec Extrinsec XII VII VIII IX XI Fibrinogen II V Tissue Factor X Direct Xa Inhibitors AT Indirect Xa Inhibitors Direct Thrombin Inhibitors warfarin Rivaroxaban Apixaban Edoxaban Otomaxiban Betrixaban Dabigatran Fondaparinux Idraparinux Idrabioparinux “-parinux” “-gatran” “-xaban”
  • 102.
  • 103.
  • 104. INDICATIONS DES ADO • Thrombo-prophylaxie chirurgie de la hanche et du genou • Traitement de la TVP / EP • Traitement prévention primaire et secondaire des embolies systémiques et AVC en cas de FA
  • 105.
  • 106. Molécules ACFA Dabigatran (etudes RE-LY) 110 - 150 mg x 2/j Rivaroxaban (etudes ROCKET) 20 mg/j Apixaban (etudes ARISTOTLE) 5 mg x 2 /j Edoxaban (etudes ENGAGE) 15-30 mg x 2/j
  • 107. BENEFICE AVEC CES NOUVELLES MOLECULES – Pas de contrôle biologique – Aussi efficaces que AVK (voir plus efficaces pour certaines molécules à certains dosages) – Moins d’accidents hémorragiques : surtout les hémorragies intra-cérébrales
  • 108. ATTENTION – Ce sont des anticoagulants • Attention au risque de banalisation lié à leur facilité d’emploi – Elimination rénale (CI si cl < 30 ml/min) +++ – L’observance doit être bonne – Pas d’anti-dote initialement mais actuellement OUI – Pas d’étude spécifique chez le patient âgé fragile (> 80 ans, chutes, troubles cognitifs)
  • 109. Bon usage des AINS Anti-inflammatoires Non Stéroïdiens
  • 110. Bon usage des AINS : objectifs • Connaître le mécanisme d’action. • Connaître les principales indications. • Connaître les principales classes d’AINS (molécules, voies d’administration et propriétés pharmacologiques). • Connaître les effets indésirables et leurs facteurs favorisants • Connaître les contre-indications absolues et relatives • Connaître les principales interactions médicamenteuses. • Connaître les modalités de prescriptions, de surveillance de ces thérapeutiques et de prévention des complications.
  • 111. Epidémiologie : AINS • La classe thérapeutique la plus prescrite dans le monde • Propriétés : – antalgiques, antipyrétiques, – anti-inflammatoires, – anti-agrégantes plaquettaires • Premier rang de la pathologie iatrogène : – 25% effets indésirables – 260 000 hospitalisations et 26 000 décès/an • Facteurs de risques identifiés : – âge, ATCD, co-médications …
  • 112. AINS : mode d’action AINS = inhibiteurs de la synthèse des prostaglandines • Propriétés communes des prostaglandines : antipyrétique, antalgique, anti-inflammatoire + inhibition des fonctions plaquettaires • Complications communes : digestives, rénales, allergiques, bronchiques ….. (gynéco-obstétricales) ; • Complications spécifiques à certaines molécules
  • 113. Inflammation Acide arachidonique Prostaglandines Vasodilatation, Effet algogène Effet pyrogène Phospholipase A2 Membrane cellulaire Leucotriènes Chimiotactisme Mucorégulation INFLAMMATION Lipo-oxygénase Cyclo-oxygénase 113 AINS : modes d’actions
  • 114. AINS : modes d’actions AINS Douleur Hyperthermie Agrégation plaquettaire Protection gastrique Vasodilatation rénale Motricité utérine Motricité bronchique
  • 115. AINS : les iso-enzymes cox • prostaglandines = distribution quasi ubiquitaire • synthétisées à partir de l’acide arachidonique : • Cox-1 « constitutive » = toujours présente 🡺 cytoprotection muqueuse gastrique, fonction rénale, production de thromboxane A2 ; • Cox-2 « inductible » : absente à l’état basal produite lors des phénomènes inflammatoires 🡺 fièvre, douleur, rougeur, …. prolifération cellulaire et cicatrisation, fonction rénale, …
  • 116. Effets secondaires Toxicité gastrique Toxicité rénale Allongement du T.S. Effets bénéfiques Anti-inflammatoire Antalgique Antipyrétique
  • 118. AINS : principales indications • Tous les AINS n’ont pas les mêmes indications. • Principales indications • Affections douloureuses ou fébriles • Rhumatisme et arthrose • Douleurs post-opératoires, chirurgie dentaire • Lombalgie, tendinite, traumato…
  • 119. Les voies d’administration des AINS • Voie orale : traitements prolongés • Voie rectale : résorption plus irrégulière • Voie intramusculaire – si orale est impossible – pas plus efficace que la voie orale – effet placebo est plus marqué – complications systémiques idems que voie orale en plus du risque local • Voie IV : douleur postopératoire, colique néphrétique (AMM précises). • Voies locales : topiques, collyres, ….
  • 120. Pharmacocinétique des AINS • Résorption per os : excellente. • Attention voie parentérale : risque de confusion voies IV et IM (solvants souvent différents). • Forte liaison aux protéines plasmatiques 🡺 nombreuses interactions médicamenteuses • ½ vie variable 🡺 fréquence des prises quotidiennes: longue / Intermédiaire / courte • Bonne diffusion vers les sites articulaires et passage de la barrière hématoencéphalique, • Passage de la barrière placentaire et dans le lait maternel • Métabolisme : hépatique. • Elimination urinaire
  • 121. Classes thérapeutiques : fonction de la structure chimique • Les salicylés : Aspirine • Les AINS classiques : – Pyrazolés – Indoliques – Arylcarboxyliques • Arylpropioniques • Arylacetates – Oxicams – Fenamates – Sulfonanilides • Les anti-cox2 ou Coxibs • Permet d’éviter la prescription d’une molécule de la même famille, en cas d’intolérance ou d’inefficacité • Il existe une sensibilité individuelle aux AINS.
  • 124. Il n’existe pas de corrélations entre les manifestations fonctionnelles et les constations endoscopiques 1 - Les manifestations fonctionnelles (dyspepsie, gastralgies, nausées) : fréquentes et rapidement résolutives à l’arrêt du produit. Elles sont mal corrélées à l’existence de lésions de la muqueuse gastroduodénale ; 2 - Les ulcères gastroduodénaux découverts lors d’examens endoscopiques : plus fréquents avec les AINS classiques qu’avec les coxibs, mais asymptomatiques dans 50% des cas 3 - L’ulcère symptomatique, simple ou compliqué (hémorragie digestive, perforation), de survenue parfois précoce, 🡺 2 - 4 / 100 patients-années avec les AINS classiques. AINS : Effets secondaires I - Digestifs gastroduodénaux
  • 125. • Les principales circonstances prédisposantes : – posologie élevée d’AINS, – âge > 65 ans, – un ulcère évolutif ou ancien, – la prise concomitante d’un anticoagulant, d’un corticoïde ou d’aspirine à dose antiagrégante. • La durée du traitement n’est pas un réel facteur de risque • Ce risque est environ 2 fois plus faible avec les coxibs sauf en cas de prise simultanée d’aspirine à visée AAP. AINS : Effets secondaires I - Digestifs gastro-duodénaux
  • 126. – Œsophagiennes • Mineures : majoration des signes de RGO, • Majeures: œsophagite pouvant se compliquer d’un ulcère œsophagien – Intestinales • Mineures : ballonnement abdominal, troubles du transit (constipation mais surtout diarrhée) • Majeures: sigmoïdite pouvant se compliquer d’une perforation – Recto-anales (suppositoires ++) • Brûlures anales, épreintes, ténesmes 🡺 anorectite hémorragique… AINS : Effets secondaires I - Digestifs autres
  • 127. • Précoces et dose-dépendantes : 1-3% • Résultent de l’inhibition de la synthèse des prostaglandines PGE2 (natriurétique) et PGI2 (kaliurétique et vasodilatatrice rénale). 1 - Insuffisance rénale: – IR oligo-anurique fonctionnelle – Néphropathie interstitielle aiguë sans Sd néphrotique, d’origine immuno-allergique; elle laisse des séquelles rénales – Néphropathie interstitielle aiguë avec Sd néphrotique; évoluant favorablement après l’arrêt de l’AINS – Favorisée par une hypoperfusion rénale préalable (néphropathie, déshydratation, diurétiques, etc.) et la prise d’IEC ou d’ARA II. AINS : Effets secondaires II - rénaux
  • 128. 2 - Perturbations hydro-électrolytiques – Rétention hydrosodée responsable d’hémodilution, d’œdème, d’HTA voire de décompensation cardiaque – Hyerkaliémie 3 - Nécrose papillaire : – douleurs lombaires + hématurie – exceptionnelle AINS : Effets secondaires II - rénaux
  • 129. • Tous les AINS semblent susceptibles de favoriser les accidents athéro-thrombotiques (AVC / AIT / IDM / AOMI) • Les coxibs comporteraient un surcroît de risque 🡺 retrait de Rofecoxib (Vioxx) – déséquilibre de la balance TXA2/PGI2 – particulièrement chez les patients présentant des ATCD CV récents – Ne pas arrêter une co-prescription d’aspirine à dose AAP • Avec les AINS non sélectifs 🡺 risque CV – posologies élevées et lors d'utilisation à long terme. – toxicité variable d'une molécule à l'autre (ex : naproxène moins que ibuprofène, chacun pris à la dose maximale autorisée). AINS : Effets secondaires III - cardiovasculaires
  • 130. • Mineurs : élévation des transaminases • Une augmentation supérieure à 3 fois la normale impose l’arrêt des AINS • Majeurs : – Hépatite mixte, cytolytique et cholestatique, avec ictère – Évolution généralement favorable après arrêt TTT – Contre-indication définitive du traitement AINS : Effets secondaires III - hépatiques
  • 131. • L’inhibition de la voie de la cyclo-oxygénase pourrait favoriser la voie de la lipo-oxygénase, d’où la formation des leucotriènnes • Réactions cutanées mineures: éruptions allergiques diverses = prurit, urticaire, …. • Réactions cutanée majeures: éruptions bulleuses ou érythème polymorphe 🡺 risque de Sd Lyell ou de Stevens Johnson, • Bronchospasme : asthme non allergique • Syndrome de Widal (asthme, polypose naso-sinusienne, asthme à l’aspirine et autres AINS) • Oedème de Quincke ou choc anaphylactique. AINS : Effets secondaires III – Immuno-allergiques
  • 132. • Complications gynéco-obstétricales – activité tocolytique – exposent le foetus à une fermeture prématurée du canal artériel – Oligohydramnios 🡺 risque d’IR chez le fœtus à partir du sixième mois de grossesse., • Troubles neurosensoriels – céphalées, vertiges, acouphènes, …etc.), • Troubles hématologiques : – Rares, mais certains sont potentiellement graves, voire mortels : Pyrazolés ++ AINS : Effets secondaires III – autres
  • 133. AINS : Les contre-indications (1) 1 - ulcère gastro-duodénal évolutif, 2 - antécédent de saignement ou de perforation digestif survenu sous AINS, 3 - antécédent d’ulcère peptique ou d’hémorragie récurrente (au moins 2 épisodes) 4 - insuffisance hépatocellulaire sévère, 5 - insuffisance cardiaque sévère, 6 - insuffisance rénale sévère, 7 - hypersensibilité avérée à un AINS interdit son emploi ultérieur, voire celle de tout AINS en cas de syndrome de Widal.
  • 134. • Femme enceinte et allaitement : – Pour AINS classiques : dès le début du 6ème mois de grossesse (24 semaines d’aménorrhée). – Les coxibs (célécoxib, étoricoxib, parécoxib) sont contre-indiqués pendant TOUTE la grossesse. • Les coxibs et le diclofénac : contre-indiqués en cas de – insuffisance cardiaque congestive (NYHA II-IV), – cardiopathie ischémique, AOMI, AVC/AIT • L’étoricoxib est contre-indiqué en cas d’hypertension artérielle non contrôlée. • Le célécoxib et le parécoxib sont contre indiqués en cas d'allergie aux sulfamides. AINS : Les contre-indications (2)
  • 135. AINS : precautions d’emploi • A éviter – Chez les asthmatiques – En cas d’entérocolopathie inflammatoire – Chez les patients sous anticoagulants, ticlopidine ou clopidogrel.
  • 136. AINS : interactions médicamenteuses
  • 137. Méthotrexate Augmentation toxicité hématologique Surtout si doses métho> 15 mg/s Antidiabétiques oraux (sulfamides) Insuline Phénylbutazone +++ Augmentation de l’effet hypoglycémiant Lithium Risque de surdosage AINS : interactions médicamenteuses
  • 138. AINS : règles générales de prescription • Dose minimale efficace, sans dépasser les doses maximales, le moins longtemps possible • Rythme d’administration depend – Du terrain – De la pathologie traitée – Des caractéristiques pharmacocinétiques de l’AINS – De la durée d’efficacité clinique • Voies d’administration – La plus simple et la plus utilisée est la voie orale – La voie IM doit être limitée dans le temps • Boire beaucoup si utilisation chronique (pb rénaux) attention en particulier chez le sujet âgé • Si un AINS est inefficace il est licite d’en prescrire un autre
  • 139. • Amélioration de la tolérance digestive: – Milieu de repas – Inhibition spécifique de la cox 2 – Inhibiteurs préférentiels de la cox 2 : Méloxicam – Traitement gastro-protecteur (plus de 65 ans, épigastralgie, ATCD ulcère) 🡺 IPP – Certains gel d’aluminium diminuent l’efficacité de l’AINS • Amélioration de la tolérance rénale – Boisson abondante • Amélioration de la tolérance CV 🡺 Evaluation spécialisée en cas de terrain CV AINS : règles générales de prescription
  • 140. • Le sujet âgé : terrain à risque – TTT protecteur gastro-duodénal – Réduction de la posologie – Réduction si possible de la durée du TTT – Surveillance de la fonction rénale • L’enfant ne peut être traité que par un nombre limité d’AINS: – Acide acétyl-salicylique, naproxène, diclofenac, acide tiaprofenique – Posologies en fonction de l’âge et du poids. AINS : règles générales de prescription
  • 141. ASPIRINE Aspirine ou acide acétyl salicylique est une pro drogue qui est rapidement hydrolysé dans donne l’acide salicylique. • Action antipyrétique (action centrale) • Action anti-inflammatoire : à doses élevées (> 3g/j) • Action antalgique : modérée 🡺 douleurs de faible intensité, superficielles; diffuses (céphalées, myalgies) ou localisées (douleurs dentaire, arthrite) • Action antiagrégant plaquettaire : Inhibition irréversible de la cyclo-oxygénase bloquant la production de thromboxane A2 (doses 75 à 320 mg/j) • Action uricosurique : doses élevées (> 4g/j), à posologie plus faible, effet inverse, augmente l’uricémie.
  • 142. Aspirine • Indications – Traitement symptomatique des douleurs d'intensité légère à modérée et/ou des états fébriles (1 à 4 g/j). – Rhumatisme articulaire aigu chez l'enfant (50 à 100 mg/kg/j). – Traitement symptomatique des rhumatismes inflammatoires chez l'adulte (3 à 6 g max/j). • Espacer les prises minimum 4h, • Réduire les doses chez le sujet âgé. • Effets indésirables spécifiques – Neuropsychiques : potentialisation des effets dépresseurs de l’alcool, antihistaminiques, tranquillisants et hypnotiques – Ototoxicité associé à d’autres substances ototoxiques ou à fortes doses avec acouphènes, vertiges, hypo-acousies.
  • 143. La phénylbutazone • Butazolidine® (cp 100 mg ou suppo 250 mg) – Effets indésirables ++++ – Action anti-inflammatoire et uricosurique puissante. – Indication uniquement en rhumatologie au long cours (spondylarthrite ankylosante) et en aiguë pour une poussée de rhumatisme abarticulaire, radiculalgie sévère, goutte aiguë en ttt d’attaque. • Effets indésirables graves : – Accidents anaphylactiques : œdème de Quincke, bronchospasme – Cutané : syndrome de Lyell – Gastriques : perforation, hémorragies digestives – Sanguins : neutropénie, agranulocytose, anémie aplasique de pronostic toujours grave car souvent irréversible. – Hépatique : hépatite toxique (surveillance des transaminases) – Hypothyroïdie
  • 144. LES INDOLIQUES • Action anti-inflammatoire puissante : Indométacine (Indocid® ) • Traitement symptomatique au long cours chez l’adulte de : – rhumatismes inflammatoires chroniques (PR / SPA) ; – certaines arthroses invalidantes et douloureuses. • Traitement symptomatique de courte durée des poussées aiguës chez l’adulte des : – rhumatismes abarticulaires (périarthrites scapulohumérale, tendinites, bursites) ; – arthrites microcristallines ; – radiculalgies sévères ; – arthroses. • Effets secondaires digestifs ++++
  • 145. Exemples d’ordonnances • Indometacine : – Indocid 25, 50 ou 100 (cp ou suppo) : 1 x 3/j – Indocid chrono : 1 cp x 2/J • Ketoprofène – Profenid 50: 1 cp x 3/J – Profenid LP 100: 1 à 2 cp/j – Profenid supo : 1 à 2/j • Diclofenac : – Voltarene 25 ou 50 : 3 cp/j – Voltaren SR 75 : 1 cp x2:j • Coxib préférentiels – Mobic 15 : 1 cp/j • Coxib – Celebrex 100 ou 200 : 1 à 2 cp x 2 /j – Arcoxia 60, 90 ou 120 : 1 cp /j • Piroxicam – Feldene 20 : 1 cp ou suppo ou IM /j – ……. • Nombre de jours de traitement • Prise au milieu du repas + grand verre d’eau
  • 146. Le bon usage des corticoïdes
  • 147. Objectifs • Connaître les principales classes d'anti-inflammatoires stéroïdiens (molécules, voies d'administration et propriétés pharmacologiques). • Connaître le mécanisme d'action des corticoïdes • Connaître les principales indications des corticoïdes (par voie locale et par voie générale) • Connaître les contre-indications absolues (?) et relatives des corticoïdes ainsi que leurs principales interactions médicamenteuses.
  • 148. Objectifs +++ 1. Connaître les effets secondaires d’une corticothérapie au long cours.+++++ 2. Enumérer les mesures de prévention et de surveillance et les mesures d’accompagnement d’un traitement par corticoïdes. 3. Citer les principes du sevrage d’une corticothérapie au long cours.
  • 149. Introduction • 1948 : propriétés anti-inflammatoires des corticoïdes sont utilisées en thérapeutique. • Corticothérapie générale 🡺 révolution dans la prise en charge de nombreuses maladies. • Effets indésirables fréquents 🡺 responsables de leur mauvaise réputation, sont souvent évitables ou peuvent être minimisés. • Une corticothéparie est toujours une nécessité +++
  • 150. Introduction • Les (gluco)corticoïdes = dérivés synthétiques des hormones naturelles (cortisol et cortisone) – dont ils se distinguent par un pouvoir anti-inflammatoire plus marqué (effet thérapeutique) et, à l’inverse, un moindre effet minéralo-corticoïde (effets secondaires) • Les corticoïdes ont de puissantes propriétés – anti-inflammatoires – anti-allergiques : inhibent la dégranulation des mastocytes et des polynucléaires basophiles – immuno-modulatrices : baisse de la production des Ig et baisse des lymphocytes
  • 152. Cortisone Effet glucocorticoïde Glucides Lipides Protides Effet : Antipyrétique Antalgique Anti-inflammatoire Équilibre hydrosodé Minéralocorticoïdes Corticoïdes de synthèse Effe t frei nat eur Effets physiologiques des corticoïdes 152
  • 153. Caractéristiques pharmacologiques des principaux corticoïdes destinés à la voie orale Deflazacort Deflazacort 4 0.5 18-36h
  • 154. Équivalence des corticoïdes La prednisone sert de référence. Deflazacort 6 mg
  • 155. Tous les corticoïdes n’ont pas la même puissance anti-inflammatoire Ex : Célestène® 25 fois l’action de la cortisone Solupred® 4 fois l’action de la cortisone Notion de Bioéquivalence : Posologie nécessaire pour obtenir la même activité anti-inflammatoire 1 cp de Solupred® 20 mg (prednisolone) = 1cp de Cortancyl® 20 mg (prednisone) = 1cp de Médrol® 16 mg (méthylprednisolone) = 1,5 cp de Célestène® 2mg (3mg) (bétaméthasone) 155 Équivalence des corticoïdes La prednisone sert de référence.
  • 156. Corticoïdes : voies d’administration • Per-os : cure courte / traitement prolongé • Intraveineux : 40 mg à 1 g/j 3 à 5 jours • Intra-articulaire • Infiltrations tendineuses / lombaires peri et epi-durales • Locale – Cutanée / oculaire / inhalée
  • 157. Cortithérapie per os : principales indications • Traitement prolongé (entre 0.25 et 1.5 mg/kg/j) – Maladies inflammatoires : maladie de Horton, pseudo-polyarthrite rhizomélique, Lupus systémique, Polyarthrite rhumatoïde, dermato-myosite, vascularites systémiques, maladie de Still – Asthme, maladies inflammatoires coliques (RCH/Crohn), dermatoses bulleuses, urticaires géants, – Greffe d’organe • Cure courte (doses très variables) : 10-15j – Radiculalgies hyperalgiques – Périarthrites scapulo-humérale – Etat mal asthmatique – Choc anaphylactique – Œdèmes cérébral – ORL : epiglottites / sinusites ….
  • 158. Corticoïdes : effets indésirables • La plupart des effets indésirables des corticoïdes sont inhérents à leurs propriétés pharmacologiques 🡺 « effets secondaires » • Leur fréquence et leur gravité dépendent • de la posologie quotidienne • de la durée du traitement, • de la susceptibilité individuelle • du terrain physiopathologique du malade, • la nature du corticoïde • la voie d’administration interviennent également dans certains cas. 🡺 d’où la notion de « facteurs prédisposant » pour l’une ou l’autre complication.
  • 159. – Redistribution des graisses et obésité facio-tronculaire ; « bosse de bison » et « facies lunaire » – Manifestations cutanées, (TTT prolongé même à faible dose) 🡺 fonte protidique – atrophie + fragilité cutanée et capillaires (lésions purpuriques, ecchymoses), vergetures, – érythrose du visage, acné, hypertrichose (hirsutisme), folliculites, retard à la cicatrisation des plaies – myopathie rhizomélique : atrophie et faiblesse musculaires prédominant à la racine des membres, mais n’apparaissant généralement qu’après quelques semaines ou mois d’une corticothérapie supérieure à 10 mg/j d’équivalent prednisone Corticoïdes : effets secondaires 1 - Hypercorticisme iatrogène
  • 160. • Déperdition osseuse (trabéculaire), • dose et durée-dépendantes, plus nette au cours des 6 à 12 premiers mois de traitement • partiellement réversible à l’arrêt des corticoïdes • risque d’ostéoporose cortisonique varie en outre selon le capital osseux initial 🡺 prédisposition des femmes âgées, ménopausées aux complications fracturaires (vertèbres, côtes et col fémoral) ; • Ostéonécroses épiphysaires, (fortes posologies) • parfois bilatérales, voire multifocales • touchant avec prédilection les têtes fémorales et les condyles fémoraux • Fragilisation tendineuse (rupture tendons d’Achille !!). • Retard de croissance chez l’enfant ; Corticoïdes : effets secondaires 1 - Hypercorticisme iatrogène
  • 161. – hypokaliémie – rétention hydro sodée – œdèmes, – augmentation de la pression artérielle – décompensation cardiaque – hypocalcémie – alcalose ; Corticoïdes : effets secondaires 2 - désordres hydro électrolytiques
  • 162. – Effet sur les glucides : – Effet hyperglycémiant (diminution de l’uptake et de l’utilisation, augmentation de la néoglucogenèse) – Intolérance au glucose, d’où l’éventuelle révélation (diabète cortico-induit) ou décompensation d’un diabète connu; – Effets sur les lipides : – lipolyse hormonale – modification de la répartition des graisses, prédominance facio-tronculaire – hyperlipidémie, qui à long terme contribuerait au risque d’athérosclérose accélérée ; Corticoïdes : effets secondaires 3 - troubles métaboliques
  • 163. • dyspepsie • favorisent les perforations intestinales, notamment en cas de diverticulose colique (sujet âgé ++). • peu ulcérogènes en eux mêmes, mais potentialisent « l’ulcérogénicité » des AINS. Corticoïdes : effets indésirables 4 - Complications digestives
  • 164. • Effets hématologiques: – Hyperleucocytose (sans signification), – Lymphopénie 🡺 baisse de l’immunité • Moindre résistance aux agents bactériens, viraux parasitaires ou fongiques (à partir de 20 mg/j) • Reviviscence d’une infection latente, (tuberculose ++++, anguillulose, toxoplasmose, herpès, zona, etc.) ou d’une surinfection, quelquefois due à un germe opportuniste (pneumocyctose)…. • Mycoses extensives • Sémiologie d’appel pauvre +++: il faut l’évoquer devant toute fièvre isolée persistante. • Hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles non contributive Corticoïdes : effets indésirables 5 - Risque infectieux
  • 165. • aménorrhée, une impuissance. • freination prolongée de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien peut aboutir à une insuffisance ou une atrophie surrénale Corticoïdes : effets secondaires 6 - endocriniens autres
  • 166. • Manifestations neuropsychiques – Effet orexigène (stimulant l’appétit) – État d’excitation avec troubles du sommeil 🡺 action insomniante – Troubles psychiatriques : – Syndrome maniaque ou dépressif sur terrain prédisposé (dose dépendant) délire, hallucinations, – survenue précoce 🡺 posologies > 40 mg/j • Complications oculaires – cataracte postérieure sous-capsulaire : complication tardive, mais commune (> 10%) des corticoïdes même à faible dose. – glaucomes plus rares 🡺 un terrain prédisposé (diabète, myopie, ATCD familial de glaucome). Corticoïdes : effets indésirables 7 - autres
  • 167. Bilan préalable d’une corticothérapie • Il vise à évaluer le terrain du patient, à la recherche notamment d’affections susceptibles d’ être décompensées sous corticoïdes. • Un bilan pré-thérapeutique minimal est proposé + compléter selon les données de l’interrogatoire et de l’examen clinique.
  • 168. Effets secondaires spécifiques des cures courtes • Effets secondaires – Diabète, – Effets digestifs – Tb psychiatriques – Glaucome, – Ostéonecroses aseptiques • Pas de risque d’insuffisance surrénale : arrêt brutal possible
  • 169. • Bolus – Nécessité d’efficacité très rapide – Nécessité d’administration de fortes doses • Bilan préalable indispensable – Kaliémie – ECG – CRP • Précautions d’emploi : Perfusion lente en 1 à 2 heures sous surveillance médicale • Risque : troubles du rythme sévères / tb psy !!! Effets secondaires spécifiques des bolus
  • 170. Contre-indications aucune contre-indication absolue • évaluation soigneuse du rapport bénéfice/risque !!!! • Traiter conjointement et/ou retarder la corticothérapie de quelques jours si possible – Tout état infectieux non contrôlé par un traitement spécifique : Herpès et zona oculaires, varicelle, hépatites virales aiguës – Ulcère gastroduodénal en évolution – États psychotiques – Diabète déséquilibré – Poussée hypertensive • La corticothérapie est compatible avec la grossesse car non tératogène mais risque d’insuffisance surrénale néonatale. • Déconseillée pendant l’allaitement
  • 171. INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES • La seule interaction contre-indiquée 🡺 vaccins à virus vivants atténués (BCG, rubéole, rougeole ...) • Associations à surveiller: – Aspirine / AINS – Anticoagulants – Antidiabétiques – Immuno-suppresseurs – Hormone de croissance – Inducteurs enzymatiques (rifampicine +++, barbituriques, ...) – Médicaments hypokaliémiants (Amphotéricine B, diurétiques..) • Interactions déconseillées: – Médic. responsables de torsades de pointes (amiodarone) – Anti-acides: intervalle de 2 heures entre les prises 171
  • 172. Mesures adjuvantes corticothérapie doses élevées et intermédiaires pendant plus que 3 mois • Education du patient ++++ • Risque d’arrêt brutal des corticoïdes • Limitation des apports sodés (hyposodés), • Supplémenter en potassium • Restriction, voire suppression des sucres d’absorption rapide +++ • Réévaluer besoins en insuline en cas de diabète
  • 173. • Régime enrichi en laitages et protides • Apport calcium (1g/j) et vitamine D (400-800 UI/j) • Activité physique régulière (si l’affection l’autorise) • Prévention de l’athérosclérose : correction des autres facteurs de risque éventuels (dyslipidémie, HTA, hyperglycémie) et arrêt du tabagisme. Mesures adjuvantes corticothérapie doses élevées et intermédiaires pendant plus que 3 mois
  • 174. Dans tous les cas : – Calcium 1000 mg + vit D 800 U / jour Attention pour la sarcoïdose (au début) 🡺 risque d’hypercalcémie – Exercice physique (si ou dès que possible) – Ostéodensitométrie en début de traitement (si possible) • Bisphosphonates à envisager – si corticothérapie : durée>3 mois + posologie > 7.5 mg/j – si T score à la DMO < 1.5 – Alendronate (10 mg/j ou 70 mg/s), risedronate (5 mg/j ou 35 mg/s) pendant toute la durée de la corticothérapie – Acide zoledronique (1/an x 3 ans) Mesures adjuvantes Prévention de l’ostéoporose
  • 175. Mesures adjuvantes Prévention de l’ostéoporose DMO T score < 1.5 DMO T score < 1.5
  • 176. • On opte généralement pour la prednisone • bon compromis entre activité anti-inflammatoire et importance de la dépression hypothalamo-hypophysaire et de la rétention hydrosodée • absorption digestive constante et régulière • très maniable car disponible sous la forme de comprimés dosés à 1 mg, 5 mg et 20 mg. • Classiquement conseillé d’administrer les corticoïdes en une prise matinale unique (8h) pour limiter leur action frénatrice sur l’axe hypothalamo-hypophysaire. Modalités de prescription
  • 177. • Dans certains cas 🡺 fractionnement de la dose en deux prises (deux tiers le matin, un tiers le soir) assure une meilleure couverture du nycthémère • Traitement à jour alterné 1 j/2 (posologie double) : • intérêt dans la prévention de certains effets indésirables : freinage de l'axe corticotrope, aspect cushingoïde, retard de croissance (pédiatrie), risque infectieux • Mais ne diminue pas l'ostéoporose, la cataracte, le risque d'insuffisance surrénale aigue et peut ne pas contrôler les maladies inflammatoires très évolutives Modalités de prescription
  • 178. Modalités de surveillance • La surveillance régulière des malades a pour but • d’apprécier l’efficacité et la tolérance du traitement • de déceler précocement tout événement intercurrent ou toute complication justifiant une prise en charge particulière. • dépistage précoce des infections 🡺 celles-ci ne doivent pas faire interrompre la corticothérapie, mais adjoindre un traitement ATB adapté.
  • 179. Modalités de surveillance • L'EULAR (ligue européenne contre le rhumatisme) recommande pour une corticothérapie au long court : • une surveillance du poids, • de la tension artérielle, • des signes cliniques d'insuffisance cardiaque, • du profil lipidique, • de la glycémie et ou de la glycosurie, • de la pression intraoculaire.
  • 180. Règles d’arrêt de la corticothérapie • Traitement d’attaque pendant 2-6 semaines puis début de dégression 🡺 traitement d’entretien = dose minimale efficace • Décroissance des posologies : progressive, prudente, par palier. – Par tranche de 10 % par 15j ou par mois de la posologie initiale – Palier de 1 à 2 mois à mi-dose – A partir de 10 mg/j : baisse de 1 mg/mois
  • 181. • Risque durant la phase de dégression – Le phénomène de rebond (reprise évolutive de l’affection traitée) – L’insuffisance surrénale (dose < 0.1 mg/kg) – Les syndromes de sevrage (asthénie, anxiété, amaigrissement, algies diffuses) – En cas « d’agression » (infection sévère, chirurgie), une supplémentation cortisonée (ou augmentation transitoire de la dose de la corticothérapie) est nécessaire, Règles d’arrêt de la corticothérapie
  • 182. • Grande variabilité dans les conduites à tenir proposées dans la littérature 🡺 grande variabilité des pratiques. • Dosage du cortisol 8h et 16h (sans prise de corticoïdes le jour du prélèvement) • Si cortisol normal 🡺 poursuivre dégression très lente de la corticothérapie • Si cortisol bas 🡺 associer l’hydrocortisone à dose de 20 mg/j à partir ou à moins de 5 mg/j • Après une durée variable selon les auteurs (2 à 8 semaines) refaire dosage du cortisol ou test synacthène. Règles d’arrêt de la corticothérapie
  • 183. C’est la capacité de réponse surrénalienne spontanée • Injection intramusculaire ou intraveineuse de 250 μg de tétracosactide immédiat ou Synacthène® • Si une heure après l’injection la cortisolémie double et atteint au moins 580 nmol/l, l’axe corticotrope peut être considéré comme normal – Si test positif : on peut stopper l’hydrocortisone. – Sinon : poursuite de l’hydrocortisone pendant 3 à 6 mois, et on refait le test. Règles d’arrêt de la corticothérapie Test Synacthène