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PROTOCOLE D’ANTIBIOTHERAPIE 
HEBERGEMENT SEPTIQUE 
CLINIQUE D’ORTHOPEDIE‐TRAUMATOLOGIE 
CHU LILLE 
Tous les changements 2018 sont notifiés en vert 
Plan 
 
1) Règles générales de l’antibiothérapie dans le domaine des infections ostéo‐articulaires  
 
a‐ Prélèvements à visée bactériologique 
b‐ Antibiotiques à utiliser préférentiellement 
c‐ Pré‐requis du traitement des infections ostéo‐articulaires 
   
2) Antibiothérapie probabiliste 
   
a‐ Indications  
b‐ Antibiothérapie à large spectre 
d‐ Antibiothérapie ciblée  
  ‐ Arthrite aiguë communautaire 
  ‐ Ostéomyélite ou spondylodiscite aiguë communautaire 
‐ Panaris, phlegmon des gaines, morsure animale avec délabrement tissulaire 
 
3) Antibiothérapie documentée 
 
a‐ Arthrite aiguë 
b‐ Ostéomyélite aiguë 
c‐ Infection sur matériel 
¤ staphylocoque 
¤ streptocoque 
¤ entérocoque 
¤ bacille à Gram négatif (hors Pseudomonas sp.) 
¤ Pseudomonas sp. 
 
4) Durée du traitement antibiotique 
 
5) Place et modalités de l’intervention chirurgicale 
 
6) Suivi d’un patient traité par antibiotiques pour une infection ostéo‐articulaire 
 
 
 
 
 
 
Date de dernière mise à jour : 20 12 2017 
Document rédigé par : Pr Eric SENNEVILLE 
Relecture par : Dr Hervé DEZEQUE (anesthésiste, référent en infectiologie), Dr Caroline LOIEZ (service de microbiologie) et Pr 
Henri MIGAUD (chirurgien orthopédiste, chef de service)  
 
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1) Règles générales de l’antibiothérapie dans le domaine des infections ostéo‐articulaires 
  
 
a‐ Prélèvements à visée bactériologique 
 
En raison des difficultés du traitement des infections ostéo‐articulaires, il est indispensable de déterminer 
avec précision l’origine de l’infection. Il est donc indispensable de tenter de documenter l’infection dans 
tous les cas avant de prescrire un quelconque antibiotique. En d’autres termes, le traitement antibiotique 
probabiliste n’a aucune place dans le domaine des infections ostéo‐articulaires hormis quelques situations 
d’urgence. 
 
Les  difficultés  du  traitement  (longueur,  posologies  fortes,  toxicité  potentielle)  sont  telles  que  le  choix 
antibiotique  doit  être  justifié  par  la  documentation  bactériologique.  De  plus,  les  antibiotiques  à  forte 
efficacité  osseuse  sont  également  les  antibiotiques  qui  ont  le  plus  effet  de  sélection  de  résistance 
bactérienne (rifampicine, fosfomycine, fluoroquinolones, clindamycine, acide fusidique) et ne doivent donc 
être employés qu’en cas de documentation fiable de l’infection et jamais de façon probabiliste. 
 
La  documentation  fiable  de  l’infection  osseuse  ne  correspond  qu’à  un  nombre  limité  de  procédures : 
ponction intra‐articulaire, prélèvements per‐opératoires, hémocultures. Il n’y a donc pas de place pour les 
prélèvements  superficiels  tels  que  culture  de  drains  (excepté  dans  la  surveillance  en  cas  de  chirurgie 
septique) et écouvillons. L’utilisation des prélèvements sur écouvillon doit être proscrite sauf exception, sur 
avis médical. Exceptionnellement, des prélèvements itératifs de fistule identifiant un staphylocoque doré 
sans autre bactérie peuvent être considérés comme « fiables » (mais la corrélation ne dépasse pas 80%, ce 
qui  est  insuffisant  dans  le  contexte  de  cette  chirurgie).  Dans  tous  les  cas,  un  prélèvement  de  pus  à  la 
seringue  rapidement  obturée  est  préférable  à  un  simple  écouvillon pour  faciliter  la survie  des  bactéries 
rapidement compromise sur l’écouvillon (dessiccation).  
 
¤ Les prélèvements au bloc opératoire doivent : 
- être multiples (entre 3 et 5 le plus souvent) 
- sans qu’il y ait d’intérêt à multiplier le nombre de prélèvements car cela augmente le risque de faux 
positif sans améliorer significativement la performance du prélèvement.  
- concerner des sites différents (liquide articulaire, synoviale, os, muscle, pseudo‐membranes …)  
- en privilégiant les prélèvements aux sites les plus suspects d’infection.  
- réalisés chez tous les patients présentant une infection évolutive ou en cas de geste orthopédique alors 
que le patient a des antécédents d’infection orthopédique quelque soit le délai.  
- être bien détaillés (étiquette) pour ce qui est de leur localisation 
3
- être réalisés avant toute antibiothérapie notamment avant l’injection de toute antibioprophylaxie 
  Chez le patient porteur d’une valvulopathie, il n’y a pas d’indication à réaliser une antibioprophylaxie 
juste avant une intervention de type septique ; l’antibiothérapie décidée avant le geste sera débutée en 
per‐opératoire.  
En  cas  d’antibiothérapie  prescrite  chez  un  patient  avant  un  geste  programmé  comprenant  une 
documentation  microbiologique,  il  faut  reculer  la  date  du  geste  d’au  moins  4  semaines  pour  la 
rifampicine  et  de  2  à  3  semaines  pour  les  autres  classes  antibiotiques  afin  de  réduire  le  risque  de 
négativation des prélèvements. L’urgence clinique prévaut sur ces précautions.  
- il est inutile, voire dangereux, de réaliser des prélèvements chirurgicaux dits « systématiques » qui ont 
fâcheusement tendance à revenir positifs. L’idéal est donc de bien poser l’indication des prélèvements et 
une fois cette décision prise, de réaliser des prélèvements multiples en appliquant les règles avant.  
 
¤ En cas d’infections chroniques et/ou sur matériel, les prélèvements doivent être placés pour chacun des 
sites prélevés dans un pot stérile et/ou milieu de transport.  
¤ Il est rappelé que la non réalisation de prélèvements lors d’une reprise chirurgicale pour infection est une 
perte  d’opportunité  pour  le  diagnostic  et  le  traitement  de  l’infection  du  malade  ce  qui  représente  une 
entorse répréhensible aux bonnes pratiques de la prise en charge des malades.  
¤ Une fois les prélèvements à visée bactériologique réalisés, ils doivent être transportés le plus rapidement 
possible au laboratoire. Le microbiologiste doit être prévenu du type de prélèvement de façon à ce que la 
totalité des bactéries isolées soit l’objet d’un antibiogramme (fréquence des bactéries considérées comme 
« non pathogènes » comme les staphylocoques à coagulase négative). 
 
¤ Protocole mecOS‐2 
Indication : ne concerne que les patients 
1) opérés : le protocole mecOS ne doit être demandé qu’au bloc opératoire+++ 
2) avec  matériel :  prothèse  articulaire,  clou  centromédullaire/ostéosynthèse  par  plaque‐vis  (les 
fixateurs externes ne sont pas une indication au mecOS dans la mesure où le matériel implanté ne 
concerne pas le site infecté) 
3) chez qui un traitement probabiliste par Ceftobiprole (Mabelio®) est décidé 
4) stables sur le plan hémodynamique : sans signe de sévérité de l’infection 
5) n’ayant pas d‘antécédent d’infection documentée à SARM ou SCN‐RM 
6) sans allergie vraie connue aux céphalosporines (sinon application du protocole mecOS associant 
Aztreonam et Daptomycine) 
 
L’objectif de cette évolution du protocole mecOS  est de préserver la Daptomycine en la remplçcant par le 
Ceftobiprole dont l’adminsitration sera réduite à 24h versus 5 jours en cas de résultat mecOS négatif. A 
4
l'arrêt  du  Ceftobiprole  (résultat  du  mecOS  négatif),  le  Ceftobiprole  sera  remplacé  par  le  Céfépime  en 
attendant les résultats de la culture. IMPORTANT : l’administration du Ceftobiprole se faisant en trois doses 
quotidiennes il faudra renouveler les injections toutes les 8 heures jusqu’à récupération des résultats du 
test mecOS auprès du laboratoire. Il est donc indispensable de contacter le laboratoire (33681 ou 39029 
pour  le CHU  de  Lille ;  6236 pour  le CH de  Tourcoing) AVANT  l’administration de la deuxième dose en 
raison du prix élevé de ce produit.      
 
Protocole SYNOVASURE 
Indication :  ne  concerne  que  les  liquides  articulaires  de  patients  suspects  d'une  infection  sur  prothèse 
articulaire datant au moins de 3 mois (pas d’indication sur prothèse récente).  
1) suspicion d'une  infection chronique dont les prélèvements bien conduits et répétés n'ont pas permis 
d'aboutir au diagnostic d'infection. 
2) en situation d'urgence, devant la découverte fortuite de pus en per‐opératoire sans argument préalable 
d'infection  sous  réserve  que  cela  conditionne  une  dépose  ou  un  changement  en  un  temps  d'une 
arthroplastie (lavage articulaire exclu). Cette situation n'exclut pas la réalisation des prélèvements à visée 
microbiologique traditionnels.      
 
5
 
b‐ Antibiotiques à utiliser préférentiellement 
   
Les  antibiotiques  de  choix  dans  le  domaine  des  infections  ostéo‐articulaires  doivent  être  actifs  sur  les 
bactéries impliquées habituellement : staphylocoques, streptocoques, entérobactéries, Pseudomonas spp. 
et anaérobies. Ils doivent aussi pénétrer efficacement dans la synoviale, l’os cortical et spongieux infectés. 
Les antibiotiques diffusent généralement bien dans la synoviale enflammée. En cas d’arthrite aiguë, le choix 
antibiotique repose donc sur l’examen de l’antibiogramme et le respect des règles habituelles vis‐à‐vis des 
posologies, du risque d’allergie et du risque d’interaction médicamenteuse.  
 
En  cas  d’infection  osseuse,  le  choix  est  plus  limité  puisque  les  antibiotiques  à  forte  pénétration  intra‐
osseuse sont : la rifampicine, la clindamycine, la fosfomycine, les fluoroquinolones et l’acide fusidique. Tous 
ces  antibiotiques  ont  la  caractéristique  de  sélectionner  très  rapidement  les  mutants  résistants 
naturellement  présents  dans  l’inoculum  initial.  Il  ne  faut  donc  jamais  utiliser  ces  antibiotiques  en 
monothérapie  au  cours  des  infections  staphylococciques.  De  plus,  pour  éviter  les  situations  au  cours 
desquelles une bithérapie ne serait qu’une monothérapie effective (bactérie S/R vis‐à‐vis de l’association), il 
est  indispensable  de  toujours  disposer  avant  de  débuter  une  antibiothérapie  comprenant  un  de  ces 
antibiotiques, d’une documentation fiable de l’infection. Ces antibiotiques ne devraient jamais faire partie 
de schémas thérapeutiques probabilistes. Ils n’ont pas de place dans le traitement des infections aiguës.  
En raison de la bioéquivalence IV/oral de la rifampicine, de la lévofloxacine, du linézolide, du cotrimoxazole, 
des  cyclines    et  de  la  clindamycine  (AUC),  nous  proposons  à  partir  de  janvier  2015  de  débuter  ces 
antibiotiques d’emblée par voie orale.  
 
 
 
 
c‐ Pré‐requis du traitement des infections ostéo‐articulaires 
   
Les  posologies  et  les  précautions  d’usage  des  principaux  antibiotiques  utilisés  dans  le  domaine  des 
infections ostéo‐articulaires figurent dans le tableau 1. Il est important d’utiliser des très fortes posologies 
en  raison  des  difficultés  d’accès  du  tissu  osseux  infecté  notamment  en  cas  d’infection  sur  matériel  ou 
d’ostéite chronique. En pratique les posologies utilisées sont celles recommandées en cas de bactériémies 
(cela signifie donc que les posologies du dictionnaire Vidal©
 ne sont pas adaptées dans la plupart des cas). 
 
 
6
 
 
2) Antibiothérapie probabiliste 
 
 
a‐ Indications de l’antibiothérapie probabiliste 
 
Dans certaines situations, le traitement antibiotique doit être débuté avant de disposer des résultats des 
prélèvements  microbiologiques  (i.e.  l’antibiothérapie  dite  probabiliste).  Ces  prélèvements  sont  à  faire 
systématiquement avant d’administrer ne serait ce qu’une seule dose d’antibiotique.  
Les situations qui nécessitent une antibiothérapie probabiliste sont rares. Il s’agit des : 
 
 arthrites  aiguës  infectieuses  bactériennes,  spondylodiscites  aiguës  (ces  infections  sont  très 
fréquemment associées à une bactériémie à staphylocoque), panaris, phlegmon des gaines, morsure 
animale  avec  délabrement  tissulaire  et/ou  avec  risque  d’atteinte  articulaire,  toute  manifestation 
clinique évoquant un sepsis*, voire choc septique 
* T° >38°C ou < 36°C, FC >90/mn, FR >20/mn ou PaCO2 <32 torr, GB >12.000/mm3
 ou < 4000/mm3 
TA <90/mm Hg ou baisse 
d’au moins 40mm Hg, oligo‐anurie, encéphalopathie aiguë, hypoxie, thrombopénie/coagulopathie 
 
 infection sur matériel : patients opérés pour irrigation‐lavage avec maintien du matériel infecté ou 
repose en un ou deux temps du matériel  
 
Dès que les prélèvements bactériologiques sont disponibles, une désescalade vers une antibiothérapie à 
spectre plus étroit doit être réalisée le plus rapidement possible. 
 
b‐ Antibiothérapie à large spectre 
 
 Indications  
Compte‐tenu  de  l’évolution  inquiétante  de  la  résistance  bactérienne  notamment  des  bacilles  à  Gram 
négatif, il est primordial de restreindre l’utilisation des antibiotiques à large spectre :  
1. aux situations de gravité de l’infection (sepsis sévère ou choc septique) 
2. aux patients connus ou fortement suspects, colonisés ou infectés, à bactéries multirésistantes (BMR*)  
3. aux patients opérés pour irrigation‐lavage avec maintien du matériel infecté ou repose en un ou deux 
temps du matériel  
L’antibiothérapie dite à large spectre est réservée aux patients sans matériel dans les situations 1 ou 2 et 
aux patients avec matériel dans les situations 1, 2 ou 3.  
*:  SARM,  EBLSE  ou  entérobactéries  résistantes  aux  carbapénèmes,  Pseudomonas  aeruginosa  multirésistants,  Acinetobacter 
baumannii résistants à l’imipénème ou résistants à tous les antibiotiques sauf à l’imipénème, ERG. 
 
 
7
 Modalités 
En attendant les résultats de la bactériologie per‐opératoire : 
 
¤ SANS MATERIEL 
Pas  d’antibiothérapie  systémique  d’attente  dans  les  suites  d’une  dépose  des  implants  en  dehors  de  la 
présence d’abcès et/ou de patients particulièrement à risque infectieux (immunodépression sévère type 
traitements immunosuppresseurs, patient septique)    
o couverture anti‐Gram positif : vancomycine ou teicoplanine ou linézolide1
 ou daptomycine1
  
o +  couverture  anti‐Gram  négatif :  céfépime,  céfotaxime,  ceftriaxone,  pipéracilline‐tazobactam, 
imipénème, aztréonam (en cas d’allergie aux béta‐lactamines)  
o ± anti‐anaérobie (métronidazole si la béta‐lactamine ne couvre pas ces bactéries) 
o ± aminosides (gentamicine ou amikacine) à discuter en cas de sepsis sévère ou de choc septique et 
en l’absence d’insuffisance rénale chronique et/ou de cirrhose 
 
 
¤ AVEC MATERIEL  
o couverture  combinée  anti‐Gram  positif  +  anti‐Gram  négatif  par  Ceftobiprole  en  attendant  les 
résultats du protocole mecOS‐2  
 si mecOS positif: poursuite du Ceftobiprole 
 si  mecOS  négatif  en  attendant  les  résultats  des  cultures  :  remplacer  le  Ceftobiprole  par 
céfépime*  en  première  intention,  ou  céfotaxime*,  ou  ceftriaxone*,  ou  pipéracilline‐
tazobactam,  ou  imipénème  ou  [aztréonam*  +  clindamycine]  en  cas  d’allergie  aux  béta‐
lactamines  
o alternative (mecOS‐1)   
 couverture  anti‐Gram  positif :  vancomycine  ou  daptomycine  (compte‐tenu  de 
l’augmentation de la prévalence des staphylocoques à coagulase négative le linézolide et la 
teicoplanine  ne  sont  plus  à  utiliser  en  probabiliste) ;  ces  molécules  peuvent  être 
interrompues dans les 24 heures en cas de négativité du protocole mecOS‐1.  
 +  couverture  anti‐Gram  négatif :  céfépime*  en  première  intention,  ou  céfotaxime*,  ou 
ceftriaxone*, ou pipéracilline‐tazobactam, ou imipénème ou [aztréonam* + clindamycine] 
en cas d’allergie aux béta‐lactamines  
o ± anti‐anaérobie (métronidazole si la béta‐lactamine ne couvre pas ces bactéries) 
o ± aminoside (gentamicine ou amikacine) à discuter en cas de sepsis ou de choc septique et en 
l’absence d’insuffisance rénale chronique et/ou de cirrhose 
 
 
8
*: Les paramètres nécessaires sont manquants ou erronés. ces molécules ne couvrent pas l’entérocoque et 
seulement le céfépime, l’imipénème et la pipéracilline‐tazobactam sont réputés couvrir P. aeruginosa.  
 
 
Posologies, administration 
o vancomycine :  (dose  de  charge :  15  mg/kg  sur  1  h  sans  dépasser  1g/h  puis  30‐40mg/kg  en  SAP 
continue sur 24h ; afin d‘obtenir des [ ] sériques entre 25‐35 mg/L en continu à contrôler à 48h) 
o gentamicine (5‐7 mg/kg/j piv monodose), amikacine 15‐25 mg/kg/j PIV monodose  
o daptomycine : 10‐12 mg/kg/j en une PIV ou IVD (3mn) (sérum salé isotonique) 
o ceftobiprole : 500mg/8H (pouvant être adaptée à 1g /8H selon cas particuliers)  
o autres antibiotiques : voir tableau en annexe 
 
Remarques :    
¤  si  le  patient  est  connu  colonisé  ou  infecté  à  un  ou  des  bactérie(s)  non  couvertes  par  ce  schéma 
antibiotique, il faut adapter le traitement pour que la (les) bactérie(s) soi(en)t incluses dans le spectre. 
 
 ¤ Il faut tenir compte de la veinotoxicité et de la néphrotoxicité de la vancomycine et du fait que les taux 
sériques obtenus avec la vancomycine semblent plus difficilement atteints qu’avec la teicoplanine à forte 
dose :  
o teicoplanine : dose de charge 10‐12 mg/kg/12h pendant 2‐3 jours ; dosage en creux (5 mn avant la 
perfusion de la 6ème
 dose). Le but est d’obtenir des [ ] sériques > 30 mg/L (dosage FPIA), à contrôler 
à la vallée de la 4ème
 dose. La dose de charge ne doit pas être modifiée en cas d’insuffisance rénale ; 
la  dose  d’entretien  sera  souvent  plus  faible  en  cas  d’insuffisance  rénale.  Ce  produit  a  des 
performances très proches de celles de la vancomycine mais n’est pas néphrotoxique ; de plus, il est 
possible de l’utiliser en cas d’allergie cutanée à la vancomycine (allergies croisées rares).  
 
 
 ¤ La daptomycine a l’avantage d’être active sur les staphylocoques (SASM/SARM et SCN‐SM et SCN‐RM*) et 
d’être  bactéricide  sur  les  bactéries  en  phase  de  croissance  lente  et  dans  les  conditions  du  biofilm.  Cet 
antibiotique semble moins néphrotoxique que la vancomycine mais peut entraîner des rhabdomyolyses et 
des pneumopathies interstitielles. L’administration de la dose unitaire un jour sur deux est recommandée 
lorsque la clairance de la créatinine est inférieure à 30mj/mn. Il est nécessaire de surveiller les CPK sous 
traitement (2  fois  par  semaine  la  première  semaine  puis  de  façon  hebdomadaire);  l’arrêt  des  statines 
durant  le  traitement  par  la  daptomycine  n’est  pas  recommandé.  L’administration  est  exclusivement 
parentérale par voie IV dans du sérum salé. L’utilisation de la daptomycine doit être discutée et validée au 
cas par cas compte tenu du coût et de la surveillance spécifique de cette molécule.  
*Staphylococcus aureus sensible à la méticilline/résistant à la méticilline et staphylocoques à coagulase négative sensibles à la 
méticilline/résistants à la méticilline) 
9
 
Le  ceftobiprole  est  une  céphalosporine  de  5ème
    génération  qui  présente  l'avantage  d'avoir  un  spectre 
antibactérien couvrant les cocci à Gram positif (y compris les staphylocoques résistants à la méticilline et 
certaines souches d'Enterococcus faecalis) et les bacilles à Gram négatif (y compris certaines souches de 
Pseudomonas aeruginosa).  
 
c‐ Antibiothérapie probabiliste ciblée 
   
 Arthrite aiguë communautaire (bactériémie à SAMS)  
 
o Amoxicilline‐acide clavulanique (100‐150 mg d’amoxicilline/kg/j en 3 PIV + gentamicine (5‐7 mg/kg/j 
en 1 ou 2 PIV) 
o si allergie vraie aux β‐lactamines : vancomycine (500 mg en 30’ puis 30 mg/kg/j) continue avec [ ] 
sérique > 25 mg/L ; dosage à faire à 48h) + gentamicine idem ci‐dessus 
En cas de sepsis sévère, il est probablement préférable lorsque la porte d’entrée peut être une infection 
cutanée d’évolution rapidement nécrotique et purulente d’y associer la clindamycine 600 à 900 mg/8h 
par voie IV (monitorage cardiaque lors de la perfusion ; ne pas dépasser la vitesse d’administration de 
300mg sur 30mn).  
 
 
Environ 7 j de traitement IV (dont 4 à 5 jours d’aminoside) puis relais oral : 
o céfalexine (C1G) ou équivalent (100‐150 mg/kg/j en 3 prises) +/‐ lévofloxacine 750 mg en une dose 
quotidienne  (risque  de  tendinopathie  voire  de  rupture  tendineuse  dont  la  moitié  des  cas  survient 
dans la première semaine de traitement) si confirmation de l’origine staphylococcique.  
o  
Durée totale de traitement : 3‐4 semaines 
 
 Ostéomyélite ou spondylodiscite aiguë communautaire : (bactériémie à SAMS) 
   
o idem arthrite aiguë  
 ou [ceftriaxone (2g/j) ou céfotaxime (2g/8h) PIV] + fosfomycine* (4g/8h PIV de 4 h)  
o puis  relais  oral  par  rifampicine  à  jeun  (600‐900  mg/j)  +  lévofloxacine  (500  mg/j).  La  lévofloxacine 
devrait être débutée environ 24 heures avant la rifampicine pour limiter le risque de monothérapie à 
la rifampicine en dehors du contexte aigu (inoculum élevé avec risque de sélection de mutants à la 
fluoroquinolone). 
  
Durée totale de traitement : 6‐12 semaines 
  
 Panaris, phlegmon des gaines, morsure animale avec délabrement tissulaire 
 
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Pour  les  panaris  et  les  phlegmons  des  gaines,  l’antibiothérapie  repose  sur  les  béta‐lactamines  anti‐
staphylococciques (amoxicilline‐acide clavulanique, C1G par voie IV aux mêmes doses que plus haut, avec 
relais  oral  dès  que  la  situation  s’améliore,  pour  une  durée  totale  de  2  à  3  semaines ;  cefotaxime  ou 
ceftriaxone + métronidazole en cas d’allergie grave connue aux pénicillines). L’indication chirurgicale est 
une urgence dans le cas des phlegmons des gaines.  
En cas de morsure animale avec délabrement tissulaire et/ou infection constituée, l’antibiothérapie doit 
couvrir  les  streptocoques,  staphylocoques,  anaérobies  et  Pasteurella  multocida  (agent  de  la 
pasteurellose).  Le  traitement  médical,  outre  le  geste  chirurgical  de  parage  éventuel,  repose  sur 
l‘amoxicilline‐acide clavulanique comportant une dose d’amoxicilline de 50‐80 mg/kg. En cas de forme 
infectieuse sévère, il est nécessaire d’associer la gentamicine (5‐7 mg/kg) pendant 3 à 5 jours.  
 
Le traitement antibiotique est de 2 à 3 semaines.  
 
 
3) Antibiothérapie documentée 
 
 
a‐ Arthrite aiguë 
 
cf ci‐dessus page 7 
b‐ Ostéomyélite aiguë 
 
cf ci‐dessus page 8 
c‐ Infection sur matériel  
   
1) Staphylocoque (doré ou à coagulase négative) 
 
 Utilisation de la rifampicine en association : 
Dans  la  mesure  du  possible  (respect  des  contre‐indications  habituelles),  il  est  recommandé  d’utiliser  la 
rifampicine  qui  est  l’antibiotique  le  plus  performant  dans  les  modèles  animaux  ce  qui  a  été  validé  plus 
récemment  par  les  études  cliniques.  Comme  il  n’est  pas  possible  d’utiliser  cet  antibiotique  en 
monothérapie, il faut lui associer un compagnon qui est le plus souvent lorsque l’antibiogramme l’autorise, 
une fluoroquinolone en particulier la lévofloxacine pour limiter le risque de sélection d’un mutant résistant 
naturellement présent dans la population bactérienne initiale. Des travaux récents menés dans le service 
ont  établi  que  l’utilisation  de  la  rifampicine  en  association  sur  documentation  au  cours  de  l’entre‐deux 
temps d’une repose en deux temps n’est pas un facteur de risque de sélection de souches résistantes à la 
rifampicine (M. van Cauter ICAAC 2014, CRIOAC Lille 2015). 
 
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 Association rifampicine ‐ lévofloxacine : 
On  utilise  le  plus  souvent  une  association  rifampicine‐lévofloxacine  du  fait  de  l’absence  de 
métabolisation  hépatique  de  cette  fluoroquinolone  ce  qui  diminue  le  risque  de  diminution  des  taux 
sériques  par  l’effet  inducteur  hépatique  de  la  rifampicine.  En  cas  d’infection  post‐opératoire 
(notamment  reprise  d’une  infection  déjà  traitée  en  pré‐opératoire),  il est  important  d’interrompre  la 
rifampicine environ 48 heures avant le geste prévu et de ne pas la réintroduire avant le 5ème
 jour post‐
opératoire (risques accrus de cholestase et de cytolyse). Veiller à respecter les contre‐indications de la 
lévofloxacine (corticothérapie au long cours y compris inhalée, ce qui semble augmenter le risque de 
tendinopathie). Attention au risque de diminution de l’absorption des fluoroquinolones en cas de prise 
de pansements gastriques. Contre‐indication absolue en cas de toute pathologie tendineuse (chirurgie 
traumatique ou autre du tendon notamment). 
 
 Association rifampicine ‐ clindamycine : 
En  cas  de  résistance  aux  fluoroquinolones,  le  choix  d’un  autre  « compagnon »  est  problématique. 
L’association avec la clindamycine (Dalacine®) ne semble pas intéressante en raison probablement de 
l’effet  inducteur  de  la  rifampicine  avec  pour  conséquence  une  diminution  des  taux  sériques  de  la 
clindamycine. En cas d’administration intra‐veineuse, il faut utiliser un scope cardiaque au moment des 
perfusions iv en raison du risque d’arrêt cardiaque. Les perfusions iv de clindamycine ne doivent être 
réalisées avec un rythme de perfusion ≤ 1g / 60 mn. 
 
 Autres association rifampicine – ATB : 
‐  L’association  rifampicine‐acide  fusidique  est  pénalisée  par  une  très  mauvaise  tolérance  hépatique 
(cytolyse  et  cholestase).  Cette  association  ne  semble  pas  prévenir  efficacement  les  échecs  liés  à  la 
sélection de mutants résistants à la rifampicine chez des patients traités pour infection ostéo‐articulaire 
chronique.  
‐ On ne dispose d’aucun recul validé avec l’association rifampicine‐pristinamycine (Pyostacine®) dans ce 
domaine et doit être proscrit (recommandation du groupe de travail sur les infections ostéo‐articulaires 
sur matériel) ; l’AMM de ce produit vient d’être modifiée dans ce sens. 
‐  L’association  rifampicine‐teicoplanine  semble  intéressante  mais  difficile  à  mettre  en  œuvre 
(administration  parentérale  compliquée  chez  ces  patients  pratiquement  toujours  traités  par 
anticoagulants  dont  la  pose  d’une  chambre  implantable  n’est  souvent  que  la  seule  solution  avec 
nécessité de vérifier régulièrement les taux sériques, coût très important). 
  
12
 
 Utilisation du linézolide : 
L’utilisation  du  linézolide  au  long  cours  (>4  semaines)  expose  certains  patients  à  des  effets  secondaires 
sérieux (hématotoxicité, neurotoxicité voire névrite optique rétro‐bulbaire pouvant conduire à la cécité). 
Indication  actuellement  hors  AMM.  Impossibilité  de  poursuivre  le  traitement  au  delà  de  28  jours 
consécutifs. Coût exorbitant (plus de 60 euros le comprimé de 600 mg). Son emploi doit être validé au sein 
de la réunion de concertation pluridisciplinaire du service.  
La prescription du linézolide doit s’accompagner de la surveillance NF‐plaquettes une fois par semaine. De 
plus,  il  faut  prévenir  le  patient  de  la  possible  survenue  de  dysesthésies  des  mains  ou  des  pieds  ou  de 
troubles visuels qui IMPOSENT L’ARRET IMMEDIAT DU TRAITEMENT. 
 
L’association  rifampicine‐triméthoprime/sulfaméthoxazole  (cotrimoxazole)  a  été  validée  dans  plusieurs 
études  cliniques  dont  une,  issue  du  service,  comparant  cette  association  à  l’association  rifampicine‐
linézolide  et  qui  a  établi  une  efficacité  comparable  pour  un  coût  considérablement  plus  élevé  pour 
l’association rifampicine‐linézolide.  
 
2) Streptocoque et entérocoque 
o amoxicilline 100 à 150 mg/kg/j en 3 PIV + rifampicine 600‐900mg/j en une prise 
o [vancomycine ou teicoplanine] + rifampicine 
o si sepsis sévère, amoxicilline ou glycopeptide + gentamicine 5‐7 mg/kg/j 
o l’association rifampicine‐lévofloxacine est envisageable si la souche est sensible aux 2 molécules de 
l’association (doit être testé systématiquement par le laboratoire).  
 
3) Bacilles à Gram négatif 
o C3G (ceftriaxone 2g/24h ou céfotaxime 1‐2g/8h) + ciprofloxacine 200mg /8‐12h IV) 
o en  cas  d’infection  à  Pseudomonas  spp.,  ceftazidime  (2g/8h),  céfépime  (2g/8‐12h)  ou  imipénème 
(500mg/6h, ou 1,5 g sur une SAP de 3 heures / 12 h) + ciprofloxacine (400 mg/8‐12h) ou amikacine 
15mg/kg si sepsis sévère 
o le relais peut se faire en monothérapie par la ciprofloxacine en monothérapie après une bithérapie 
initiale  de  3  semaines  au  moins.  L’une  des  associations  les  plus  intéressantes  semble  céfépime‐
ciprofloxaxine (série de patients validée dans une étude du service) pour des BGN autres que E. coli 
ou Proteus spp. : céfépime 2g / 12h iv ou im pendant 21‐28 jours + ciprofloxacine 0,75g‐1g /12 h po 
après 5‐7 jours par voie iv (400 mg / 12 h).  
 
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Relais oral : posologies 
  ‐ amoxicilline : 100 à 150 mg/kg/j en 3 prises 
  ‐ céfalexine* : 100 à 150 mg/kg/j en 3 prises 
  ‐ rifampicine : 600‐900mg/j en une prise à jeun 
  ‐ acide fusidique : 2 cp à 250mg / 8h au milieu du repas (plus tartine de pain beurré) 
  ‐ lévofloxacine : 1 cp + ½ (750mg) en une prise /j 
  ‐ ciprofloxacine : 500 mg / 8h ou 750 mg à 1g / 12h 
  ‐ clindamycine : 600‐900 mg / 8h 
En raison du risque important de survenue d’une candidose oro‐pharyngée sous traitement antibiotique au 
long  cours,  il  est  recommandé  de  prescrire  chez  tous  ces  patients  une  prophylaxie  par  la  Fungizone® 
suspension buvable durant la phase d’hospitalisation (une c à c / jour) relayé (uniquement en ville compte 
tenu du risque de sélection de souches fluconazole‐résistantes) éventuellement si le patient ne tolère pas la 
Fungizone® par le fluconazole 50 mg, 2 fois par semaine. L’association rifampicine + fluconazole expose au 
risque d’interaction avec pour conséquence attendue une diminution des taux sériques de la rifampicine et 
du fluconazole. 
 
 
 
 
 
4) Durée du traitement antibiotique 
  
 
La tendance est actuellement de réduire les durées de traitement à 6 ‐ 12 semaines. Il est possible que la 
durée du traitement antibiotique entre les 2 temps puisse être réduite à moins de 6 semaines. 
En  cas  d’ablation  complète  et  définitive  du  matériel,  la  durée  du  traitement  antibiotique  peut 
probablement  être  réduite  à  moins  de  3  mois  ou  en  cas  d’arthrodèse,  jusque  15  jours  après  la  greffe 
osseuse  si  l’aspect  macroscopique  est  satisfaisant  et  que  les  prélèvements  per‐opératoires  sont  stériles 
après une fenêtre sans antibiotique d’au moins 4 semaines.  
En cas de remplacement en 2 temps avec des prélèvements per‐opératoires négatifs alors que le patient n’a 
reçu  durant  les  2  à  4  semaines  précédant  le  geste  aucune  antibiothérapie  systémique,  l’antibiothérapie 
peut  être  interrompue  au  terme  des  14  jours  de  mise  en  cultures  des  échantillons  (une  durée  totale 
comprenant  la  période  pré  et  post‐opératoire  minimale  de  6  semaines  d’antibiothérapie  adaptée  doit 
cependant être respectée).  
En cas d’amputation secondaire à une évolution défavorable d’origine septique, les données d’une étude 
menée dans le Centre de Référence Nord‐Ouest (Lille‐Tourcoing) montre une fréquence élevée de culture 
positive des biopsies osseuses réalisées sur la tranche de section proximale avec une certaine corrélation 
entre la microbiologie de l’os amputé et celle du foyer infectieux ayant conduit à l’amputation. Ces résultats 
semblent plaider en faveur d’une réduction de l’intervalle de temps entre la décision d’amputation et la 
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réalisation  du  geste.  Dans  la  mesure  où  cette  étude  a  aussi  montré  que  le  délai  de  cicatrisation  est 
significativement  plus  long  en  cas  de  biopsie  osseuse  positive,  il  semble  utile  de  débuter  une 
antibiothérapie  à  large  spectre  tenant  compte  des  données  microbiologiques  connues  au  moment  de 
l’amputation et d’envisager une désescalade après réception des résultats définitifs.  
  
 
 
5) Place et modalités de l’intervention chirurgicale 
  
 
MAINTIEN DU MATERIEL 
 
Il faut privilégier le maintien du matériel lorsque l’implantation date de moins de 4 semaines et/ou que le 
délai d’apparition des signes infectieux date de moins de 1 semaine en cas d’infection secondaire par voie 
hématogène. Les chances de succès sont clairement influencées par la possibilité de prescrire la rifampicine 
ou les fluoroquinolones en association avec une autre molécule active en cas d’infection respectivement à 
staphylocoques (et probablement streptocoques/entérocoques) et de bacilles à Gram négatif. Les résultats 
de la littérature font envisager le maintien du matériel infecté en place sous certaines conditions :  
‐ matériel stable 
‐ délai post‐opératoire court (≤ 25jours) 
‐ possibilité de traiter au long cours par une association rifampicine‐fluoroquinolone pour les infections à 
cocci  à  Gram  positif  ou  par  une  association  C3G‐fluoroquinolones  en  cas  d’infections  à  bacille  à  Gram 
négatif  
 
Pour les infections tardives (qui ne relèvent donc pas a priori d’un traitement matériel en place), certaines 
conditions peuvent faire considérer le maintien du matériel : 
 état général du patient qui contre‐indique un nouveau geste 
  refus du patient  
 
CHANGEMENT DE MATERIEL 
 
En cas de changement de matériel, se pose la question de la chronologie de la dépose et de la repose qui 
peuvent être réalisées en 1 ou 2 temps.  
Le dogme = ablation du matériel (seule solution efficace pour être actif sur le slime « organisé »). Il n’est pas 
clairement établi que les résultats des stratégies thérapeutiques avec ablation du matériel infecté soient 
meilleurs que ceux des stratégies avec maintien du matériel infecté en place.  
 
STRATEGIE EN UN TEMPS 
Dans la stratégie en 1 temps, la durée de l’antibiothérapie avant la dépose‐repose ne doit pas dépasser 6 
semaines, en complétant après le geste pour obtenir les durées selon les indications plus haut en fonction 
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de  la  localisation.  L’utilisation  d’un  ciment  aux  antibiotiques  et  d’une  antibiothérapie  post‐opératoire 
adaptée aux bactéries impliquées est recommandée. 
Contre‐indications du remplacement prothétique en un temps :  
  ¤ présence de profonds remaniements infectieux du site opératoire 
  ¤ bactérie résistant aux antibiotiques (BGN/FQ, staphylocoques /RIF) 
  ¤ état cutané gênant la cicatrisation de la plaie opératoire  
  ¤ destruction osseuse limitant les chances d’obtenir un implant stable 
 
STRATEGIE EN DEUX TEMPS La tendance actuelle va vers la diminution des indications de la repose en 2 temps 
 
 Le  premier  geste  doit  être  réalisé  avant  toute  antibiothérapie  de  façon  à  pouvoir  réaliser  des 
prélèvements per‐opératoires à visée bactériologique, puis l’antibiothérapie adaptée est poursuivie pour 
2 ‐ 4 sem. environ avant la repose et poursuivie pour obtenir une durée totale de traitement antibiotique 
de 6 sem. Il n’est pas toujours nécessaire d’interrompre le traitement antibiotique avant le deuxième 
geste  (dossier  microbiologique  indiscutable,  évolution  entre  les  2  temps  satisfaisante  sur  les  plans 
clinique, radiologique et microbiologique). En revanche, il est recommandé de réaliser des prélèvements 
per‐opératoire  de  façon  à  ne  pas  manquer  la  sélection  au  sein  du  foyer  infectieux  de  bactéries 
résistantes.  
 
 Lorsque la repose a été faite sous antibiotique ou avec une fenêtre inférieure à 4 semaines :  
 si les cultures sont stériles, on peut reprendre l’antibiothérapie utilisée avant le 2ème
 temps, de même 
si  les  prélèvements  isolent  les  mêmes  pathogènes  que  ceux  isolés  durant  ou  avant  le  1er
  temps 
opératoire, de façon à compléter au moins 6 semaines de traitement en tout. 
 si les cultures isolent une « nouvelle» bactérie, le traitement d’entretien sera adapté aux données de 
l’antibiogramme 
 
 Dans certains cas (bactérie multirésistante, indication limite de réimplantation, évolution de la période 
entre les 2 temps non satisfaisante), il peut être intéressant de ménager une fenêtre thérapeutique de 4 
sem.  avant  la  reprise  de  façon  à  pouvoir  réaliser  une  ponction  pré‐opératoire  afin  de  confirmer 
l’indication  de  reprise  chirurgicale  et  préciser  la  durée  optimale  du  traitement  antibiotique  après  le 
rescellement.  
Dans ces situations, la durée du traitement antibiotique après la repose ne dépassera pas 2 sem.  
 sauf si la durée avant la repose était inférieure à 4 sem. (durée totale de 6 sem. au moins)  
 sauf si les prélèvements de la repose sont à nouveau positifs.  
 
D’une  façon  générale,  il  faut  éviter  de  prescrire  des  antibiothérapies  comprenant  de  la  rifampicine  en 
période  post‐opératoire  précoce  (durant  les  5  jours  suivant  le  geste)  de  façon  à  limiter  le  risque 
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d’interaction avec les produits d’anesthésie notamment les halogénés. Ces patients risquent en effet d’être 
considérés à tort intolérants à cet antibiotique.  
 
Lors  de  la  mise  en  place  d’un  spacer,  nous  recommandons  actuellement  l’addition  systématique  de 
vancomycine  au  ciment  contenant  de  la  gentamicine  et  de  ne  pas  prescrire  de  couverture  anti‐ 
staphylocoque résistant à la méticilline (SMR) par voie systémique. Une antibiothérapie ne sera administrée 
qu’en cas de signes infectieux locaux (abcès notamment) généraux et/ou de facteurs de fragilité du patient. 
Cette antibiothérapie est détaillée aux chapitres 2.a et 2.b. 
 
 
 
6) Suivi d’un patient traité par antibiotiques pour une infection ostéo‐articulaire 
  
 
 le patient doit être mis au courant des objectifs du traitement antibiotique et de ses contraintes. 
 Les  effets  secondaires  principaux  doivent  être  présentés  avec  la  conduite  à  tenir  immédiate  dans 
certains cas (arrêt de la clindamycine en cas de diarrhées avec signes systémiques infectieux, douleurs 
tendineuses avec les fluoroquinolones, ...).  
 Le patient doit être informé de la nécessité de prendre ses traitements de façon quotidienne et de la 
justification des doses importantes et du nombre inhabituel d’antibiotiques. 
 Des fiches de renseignements sur la posologie et les principaux effets secondaires doivent être remises 
aux patients à la sortie du service (disponibles pour la rifampicine, l’acide fusidique, la lévofloxacine, la 
teicoplanine et la clindamycine).  
 
 
PROGRAMME DE SUIVI DES PATIENTS :   
‐  Visites  de  contrôle  à  M1,  M3  et  M6  (M9  pour  les  PTG) :  vérifier  l’observance  et  la  tolérance  aux 
traitements  anti‐infectieux,  contrôler  les  données  cliniques,  biologiques  et  radiologiques  évaluant 
l’évolution de l’infection ostéo‐articulaire. 
‐ Surveillance biologique : NF‐plaquettes, TGO‐TGP, urée‐créatinine, CRP, VS sur une fréquence mensuelle.  
NFS‐plaquettes hebdomadaire en cas d’utilisation du linézolide. 
Dosage bi‐hebdomadaire des CPK en cas d’utilisation de la daptomycine. 
‐ Dosages antibiotiques à la vallée de la teicoplanine et de la vancomycine et des aminosides en pic et à la 
vallée ;  il  n’y  a  pas  d’indication  à  doser  de  façon  systématique  les  autres  antibiotiques  excepté  en  cas 
d’insuffisance  rénale  sévère  et  en  cas  de  suspicion  de  surdosage.  Il  n’existe  pas  d’étude  démontrant  la 
relation entre les concentrations sériques et l’évolution des patients en matière d’infection ostéo‐articulaire 
sur matériel.  
  
17
 
7) Antibiothérapie suppressive 
 
 
Dans certaines situations, il est difficile d’envisager l’arrêt  définitif des antibiotiques en raison d’un risque 
très élevé de récurrence infectieuse. Il s’agit notamment de patients traités médico‐chirurgicalement mais 
de  façon  non  optimale.  Nous  proposons  que  ces  patients  qui,  au  terme  de  la  prise  en  charge,  sont  en 
situation de rémission (bilan clinique, biologique et radiologique satisfaisants) bénéficient d’un traitement 
antibiotique complémentaire prolongé de façon à réduire le risque de récurrence infectieuse. 
Les principales situations infectieuses menant à envisager l’antibiothérapie suppressive sont (après décision 
à prendre en RCP) : 
- Délai de prise en charge sortant des recommandations usuelles dans le cas des reprises 
pour irrigation‐lavage (4 semaines post‐implantation et 3 semaines d’évolution des signes 
d’infection) 
- Changement ou retrait  incomplet d’un matériel infecté 
- Immunodépression sévère 
- Mégaprothèse  ou  matériel  précieux  (l’échec  conduisant  inéluctablement  à  une 
catastrophe fonctionnelle) 
- Impossibilité  de  conduire  un  traitement  par  rifampicine  ou  fluoroquinolone  en  cas 
d’infection respectivement à cocci à Gram positif et bacille à Gram négatif 
- L’antibiothérapie curative n’a pas pu être menée à son terme 
Les molécules à utiliser doivent être tolérées correctement au long cours, pouvoir être administrées par 
voie orale et limiter le risque de sélection de résistance bactérienne. Le choix de la molécule et la posologie 
doivent être décidés au cas par cas en RCP. 
 
18
- TABLEAU DES PRINCIPAUX ANTIBIOTIQUES 
 Antibiotique  forme  posologie   principale surveillance 
amoxicilline 
(Clamoxyl,...) 
po 
iv 
100 mg/kg/j en 3 prises 
100 mg/kg/j en 3 prises 
allergie, convulsions si insuffisance rénale  
oxacilline 
(Bristopen, ...) 
iv  100 mg/kg/j en 3 prises allergie, phlébite au point d’injection, hépatite 
cytolytique 
céfalexine 
(Céporexine,...) 
po  100 mg/kg/j en 3 prises allergie
ceftriaxone 
(Rocéphine) 
iv, im  2g en une injection /j  allergie, hépatite 
céfotaxime 
(Claforan) 
iv, im  100 mg/kg/j en 3 prises allergie, hépatite
ceftazidime 
(Fortum) 
iv, im  2g/6‐8h, 4‐6g en iv continu  allergie 
céfépime 
(Axepim) 
iv, im  2g/8‐12h  allergie, convulsions si insuffisance rénale 
imipénème 
(Tiénam) 
iv, im  500 mg/6‐8h  allergie, convulsions
pipéra‐tazobactam 
(Tazocilline) 
iv  4g /6‐8h  allergie, convulsions si insuffisance rénale 
amikacine* 
(Amiklin) 
iv, im  15‐25 mg/kg/j en 1 à 2 inject. Insuffisance rénale, surdité 
gentamicine* 
(Gentalline) 
iv, im  5‐7 mg/kg/j en 1 à 2 inject.  
* dosages sériques en pic/creux 
Insuffisance rénale, surdité 
cotrimoxazole 
(Bactrim) 
iv 
po 
800mg/160mg/8h  allergie, nausées, hyperthermie,cytopénies 
Clindamycine 
(Dalacine) 
iv 
po 
600‐900 mg/8h, SAP > 60mn
600‐900 mg /8h 
diarrhées, colite pseudo‐membraneuse. 
Monitorage cardiaque si IV.  
Ofloxacine 
(Oflocet) 
iv, po  400mg/12h  tendinopathies, confusion, hépatites, réaction 
solaire 
lévofloxacine 
(Tavanic) 
iv, po  750 mg /j en 1 prise   tendinopathies, confusion, hépatites, réaction 
solaire, corticoïdes  
ciprofloxacine 
(Ciflox) 
iv 
po 
200‐400 mg /8‐12h
500 mg /8h, 0.75g‐1g/12h 
tendinopathies, confusion, hépatites, réaction 
solaire, corticoïdes  
rifampicine 
(Rifadine) 
iv, po  600‐900 mg/j en une prise à jeun   nausées, hépatite, leucopénie, thrombopénie, 
interactions médicamenteuses (Tégrétol), ... 
acide fusidique 
(Fucidine) 
po  500 mg/8h (au milieu du repas, po) allergie, diarrhées, nausées 
fosfomycine 
(Fosfocine) 
iv  4g en SAP de 4h, /6‐8h  surcharge sodée, hypokaliémie 
teicoplanine* 
(Targocid) 
iv, im, 
sc 
10‐12 mg/kg/12h pendant 4 à 5 j puis 1/j 
selon dosages 
[ ] > 25 mg/ L en creux 
allergie (réaction croisée avec la vancomycine 
exceptionnelle) 
vancomycine* 
(Vancocine) 
iv  15mg/kg en une heure sans dépasser 
1g/h puis 30‐40 mg/kg/j en SAP continu 
[ ] > 25 mg/ L 
allergie, surdité, insuffisance rénale (association 
avec médicaments néphrotoxiques) 
Linézolide 
(Zyvoxid) 
iv, po  600mg/12h pas d’adaptation de 
posologie si I.Rénale, I. Hépatique, poids 
Toxicité hématologique, céphalées, candidoses, 
interactions médicamenteuses  
Colistine 
(Colimycine) 
iv  3 millions d’unités /8h Insuffisance rénale, contre‐indiquée en cas de 
myasthénie 
Daptomycine 
(Cubicin) 
iv ou 
ivl 
10‐12mg/kg en 1 prise sérum salé  Rhabdomyolyse, élévation de la créatinine, 
pneumopathie à PNE 
Ceftobiprole 
(Mabelio) 
iv  500mg‐1g/8h  Allergie, test de Coombs positif 
 
1
Sepsis sévère et choc septique.
Objectifs Nationaux
 Item 328:
o Diagnostiquer un état de choc chez l'adulte et chez l'enfant.

o Prise en charge immédiate pré-hospitalière et hospitalière.
o Reconnaître et traiter un choc méningococique - purpura fulminans
(posologies).
 Item 154:
o Connaître la définition des termes suivants : bactériémie, syndrome de
réponse inflammatoire systémique (SRIS), sepsis et choc septique
(voir item 328).
o Reconnaître un choc septique et initier sa prise en charge
thérapeutique (voir item 328)
o Connaître les portes d'entrée et les localisations secondaires les plus
fréquentes des septicémies/bactériémies/fongémies.
o Connaître l'indication des hémocultures et l'interprétation des
résultats.

o Connaître les principes de l'antibiothérapie au cours d'une bactériémie.
Les items en italiques ne sont traités dans le chapitre septicémie
I) Introduction
Le sepsis peut être défini comme la réponse inflammatoire systémique à l’infection. Le choc
septique représente la forme la plus grave de cette réponse inflammatoire. Sa traduction clinique
est représentée par un état infectieux grave associant des dysfonctions d’organes à une
défaillance circulatoire ne répondant pas au remplissage vasculaire et nécessitant l’utilisation de
drogues vasoactives. Le pronostic vital du patient est souvent engagé et il s’agit d’une urgence
thérapeutique.
2
II Définitions et épidemiologie
Un comité d’experts a précisé en 1992 un certain nombre de définitions concernant l’infection et
ses manifestations cliniques, en les graduant selon leur sévérité. Des modifications ont été
apportées en 2005 au cours de la conférence de consensus concernant la prise en charge
hémodynamique du sepsis sévère et organisée conjointement par la Société de réanimation de
langue française (SRLF) et la Société française d’anesthésie-réanimation (SFAR). La
réactualisation de ces recommandations est spécifiée dans le tableau 1. Le terme de septicémie
devrait être abandonné car il ne décrit pas correctement le processus en cause. Un état infectieux
grave ou sepsis sévère est un syndrome infectieux associé à une hyperlactatémie supérieure à 4
mmol/L et/ou une hypotension artérielle avant remplissage et/ou à une dysfonction d’organe (une
seule suffit). On estime qu’il existe environ 70 000 sepsis sévères par an en France. Le choc
septique est défini par la présence d’un état infectieux grave associé à une hypotension artérielle
persistante malgré un remplissage vasculaire de 20 à 40 mL/kg. Il s’agit de la première cause de
mortalité en réanimation. Le sepsis grave précède souvent la survenue d’un choc septique. Ces
définitions ont leurs limites car elles sont descriptives et non explicatives. Elles décrivent un
syndrome clinique et non un processus physiopathologique biochimique ou immunologique. Ces
définitions ont cependant le mérite d’exister et permettent de caractériser de manière plus précise
les patients qui présentent une infection afin de déterminer des groupes homogènes de malades
aux moyens d’éléments cliniques et biologiques simples.
3
Tableau 1 Sepsis, sepsis sévère, choc septique : définitions.
Infection Réponse inflammatoire liée à la présence de
micro-organismes. Invasion de tissus
normalement stériles.
Bactériémie, virémie, fongémie, parasitémie Présence de bactéries (virus, champignons,
parasites) viables dans le sang.
Syndrome de réponse inflammatoire
systémique à une agression aiguë.
Présence d’au moins deux des signes suivants :
température > 38,3 °C ou < 36 °C
fréquence cardiaque > 90battements/min
fréquence respiratoire > 20/min
leucocytes > 12 000/mm3
ou < 4
000/mm3
ou > 10 % de cellules immatures
glycémie > 7,7 mmol/L
altération des fonctions supérieures
temps de recoloration capillaire > 2 secondes
lactatémie > 2 mmol/L
Sepsis Syndrome de réponse inflammatoire
systémique en relation avec une infection
présumée ou identifiée.
Sepsis sévère ou état infectieux grave Sepsis associé à :
lactates > 4 mmol
ou une hypotension artérielle avant
remplissage
ou dysfonction d’au moins un organe :
 encéphalopathie septique (score de
coma de Glasgow < 13) ;
 respiratoire : rapport PaO2/FiO2 < 300 ;
 rénale : créatininémie > 176 μmol/L
 hépatique : INR > 4 ou bilirubine > 78
μmol/L ou transaminases > 2X normale
 thrombocytopénie < 100 000/mm3
 coagulation : INR > 1,5
Choc septique Sepsis sévère avec hypotension artérielle
malgré le remplissage vasculaire (20–40
mL/kg).
4
III Physiopathologie
Le choc septique est un état de choc de type distributif. La physiopathologie du choc septique,
qui résulte de l’invasion de l’organisme par des agents infectieux (bactéries à Gram négatif et à
Gram positif, champignons, virus), est complexe. Au cours des états infectieux graves, il y a une
activation des nombreux systèmes cellulaires (macrophages, leucocytes, plaquettes, cellules
endothéliales, etc.) et humoraux (complément, coagulation, protéases). L’activation cellulaire par
les produits bactériens, en particulier l’endotoxine, entraîne la libération de cytokines pro-
inflammatoires. Parmi celles-ci, le TNFα et l’IL-1β semblent être particulièrement incriminés
dans le déclenchement des manifestations graves observées au cours du choc septique. Ces
cytokines entraînent en effet la libération de nombreux autres médiateurs : NO (monoxyde
d’azote), molécules d’adhésion, médiateurs lipidiques (PAF), cytokines pro-inflammatoires (IL-
6, IL-8, interférons) et des cytokines anti-inflammatoires (récepteurs solubles au TNF, IL-4, IL-
10, etc.).
L’activation cellulaire et la libération des médiateurs pro-inflammatoires sont responsables
d’altérations cellulaires en particulier au niveau vasculaire (macro et micro circualtion)
entraînant:
• une augmentation de la perméabilité capillaire ;
• une défaillance cardiocirculatoire, qui associe une hypovolémie absolue
(hyperperméabilité capillaire, augmentation des pertes insensibles, troisième secteur) à une
hypovolémie relative par vasodilatation périphérique. L’élément prédominant est la vasoplégie
artérielle et veineuse, qui conditionne le traitement symptomatique initial (remplissage +
traitements vasoconstricteurs)
5
• Il existe souvent une atteinte myocardique précoce conduisant à une altération de
la fonction systolique ventriculaire. Cette atteinte est réversible.
• une modification de la régulation de la perfusion de chaque organe à l’origine
d’une maldistribution des débits sanguins régionaux, entraînant une diminution de la perfusion
tissulaire, une altération de la microcirculation et l’apparition de dysfonctions d’organes ;
• une activation de la coagulation, conduisant à une coagulation intravasculaire
disséminée (CIVD). Cette CIVD est fréquente (environ 30 % des cas), d’intensité variable,
corrélée à la survenue du syndrome de défaillance multiviscérale et à la mortalité.
Il apparaît actuellement que l’activité pro-inflammatoire semble localisée au niveau du site
infecté et qu’il existe plutôt une réponse anti-inflammatoire systémique généralisée (concept de
compartimentalisation et décompartimentalisation). Il est difficile de caractériser en urgence le
profil immunitaire d’un patient septique, rendant complexe l’évaluation de thérapeutiques à visée
inflammatoire dans cette situation. Il existe enfin probablement une composante de susceptibilité
d’ordre génétique à la réponse inflammatoire à l’infection, pouvant expliquer une mortalité
différente chez des patients avec un tableau clinique de gravité identique.
IV Manifestations cliniques et biologiques
La reconnaissance d’un choc septique repose sur la mise en évidence d’une défaillance
circulatoire aiguë associée à un foyer infectieux.
A Manifestations cliniques
Les principaux signes cliniques sont énumérés dans les définitions des états infectieux graves et
du choc septique. Ils comportent une tachycardie, une hypotension artérielle, des marbrures
cutanées, une polypnée, une encéphalopathie septique (agitation, confusion, troubles de
6
conscience pouvant parfois conduire à un coma profond), une oligoanurie. L’état de choc
septique sera évoqué préférentiellement en cas d’infection connue, de frissons, de fièvre ou
d’hypothermie. Son diagnostic impose l’élimination des autres causes d’état de choc
(cardiogénique, anaphylactique, hypovolémique). Tout état de choc ne faisant pas la preuve
immédiate de son étiologie doit être considéré dans un premier temps comme un possible choc
septique. Une pression artérielle diastolique basse doit faire évoquer des résistances artérielles
basses et donc un processus septique
Une fois que le diagnostic de choc septique probable est posé il faudra mener de front l'enquête
étiologique en identifiant la porte d'entrée et débuter le traitement symptomatique du choc
septique en pratiquant une réanimation hémodynamique.
B Identifier la porte d’entrée
On s'acharnera rechercher la porte d’entrée qui conditionnera la qualité du traitement antibiotique
et l’ablation éventuelle d’un matériel invasif. Les principales portes d’entrée d’un choc septique
sont pulmonaires (50 %), hépatodigestives (20 %), urinaires (10 %), liées à un cathéter (5 %),
cutanées et méningées (5 %). En cas de choc inexpliqué, on recherchera toujours un foyer
pulmonaire (cliché thoracique), une infection urinaire (bandelette urinaire et un ECBU). On sera
attentif à la recherche d’un foyer infectieux profond vésiculaire, abdominal ou urinaire, en
réalisant une échographie abdominale et/ou une tomodensitométrie. Au moindre doute, une
ponction lombaire sera pratiquée et il faudra rechercher de manière systématique des lésions
cutanées de purpura. Le prélèvement de deux paires d'hémocultures est systématique.
7
Dans 15 à 20 % des cas, aucune porte d’entrée n’est identifiable. Il n’existe une bactériémie que
dans 30 % des cas. Environ un tiers des patients présentant un sepsis sévère ou un choc septique
n’auront pas de documentation bactériologique.
C Manifestations biologiques
Sur un plan biologique, on peut noter une hypoxémie parfois sévère en cas de syndrome de
détresse respiratoire aiguë, aux gaz du sang une acidose métabolique avec un pH inférieur à 7,38,
une réserve alcaline inférieure à 25 mmol/L, une hyperlactatémie supérieure à 2 mmol/L, une
insuffisance rénale aiguë avec une augmentation de l’urée sanguine et de la créatininémie, une
cytolyse et ou une cholestase hépatique, une coagulopathie de consommation (consommation des
facteurs de la coagulation avec un taux de prothrombine abaissé, associé à une élévation du
TCA, une diminution du taux des plaquettes et une fibrinolyse, visualisée par une augmentation
des PDF ou des D-dimères). On note fréquemment une hyperleucocytose, parfois une
neutropénie transitoire. L’absence de syndrome inflammatoire n’élimine pas l’origine infectieuse
d’un état de choc.
On notera le faible nombre d'examens complémentaires nécessaires pour la prise en charge d'un
choc septique.
V Traitement
Le traitement du choc septique repose sur un traitement anti-infectieux probabiliste précoce et
adapté, la recherche d’un foyer infectieux nécessitant un geste chirurgical ou l’ablation d’un
matériel invasif (exemple cathéter veineux périphérique ou central, sonde urinaire) et le
traitement symptomatique de la défaillance hémodynamique (remplissage vasculaire, utilisation
de catécholamines) et des autres dysfonctions.
8
A Traitement symptomatique
La prise en charge hémodynamique du choc septique est individualisée artificiellement en trois
phases. Seule la phase 1 concerne la prise en charge précoce aux urgences alors que les phases 2
et 3 nécessiteront l’admission dans un service de réanimation.
1 Objectifs thérapeutiques
Ils sont simples et se résument à assurer une pression de perfusion des organes et un transport en
oxygène adéquats. L'efficacité de la réanimation initiale est jugée sur l'augmentation de la
pression artérielle moyenne ≥ 65 mm Hg, et la disparition des signes périphériques de choc (ex:
marbrures tachycardie oligurie) ainsi que sur la diminution de la concentration du lactate artériel.
2 Traitement initial symptomatique (phase 1)
À la phase initiale, l’urgence est au remplissage vasculaire systématique par du chlorure de
sodium isotonique à 0.9% (volumes répétés de 500 mL), l’hypovolémie étant constante. Celui-ci
doit être réalisé sur une voie veineuse de bon calibre sur une période de 15 minutes. L’objectif
recommandé à atteindre est une PAM supérieure à 65 mmHg. Lorsque la pression artérielle
diastolique est inférieure à 40 mm Hg il ne faut pas hésiter à débuter la noradrénaline
immédiatement (dans le contexte une pression artérielle diastolique basse signifie que les
resistances artérielles systemiques sont basses). Le risque du remplissage est la survenue d'un
œdème pulmonaire ce qui justifie de surveiller l'oxymétrie de pouls (absence de désaturation),
l'apparition de crépitants et la radiographie pulmonaire si besoin.
Afin d'optimiser le transport artériel en oxygène, il est nécessaire d'administrer de l'oxygène
autant que nécessaire et de ventiler mécaniquement le patient si besoin. Il faut de plus
Maintenir un taux d’hémoglobine de 8 à 9 g/dL en recourant si besoin à la transfusion sanguine.
Si l’objectif de PAM supérieure à 65 mmHg n’est pas atteint (un chiffre de 20 à 30ml/Kg de
9
poids est souvent avancé), le recours aux médicaments vasoconstricteurs et en particulier à la
noradrénaline est indiqué (la dopamine n'est plus indiquée). Le remplissage vasculaire pourra
être poursuivi sous couvert d'une évaluation hémodynamique plus ou moins complexe. Au lit du
patient et sans moyen de monitoring le test du lever de jambe pour tester l'efficacité d'un
remplissage supplémentaire peut être utile (l’élévation de la pression artérielle lors de l’élévation
des jambes indiquent le patient est « répondeur » au remplissage vasculaire). Il n'y pas
d'indication à l'utilisation de la dobutamine ni des corticoïdes à la phase toute initiale du choc
septique. Les corticoïdes seront prescrits s'il existe un doute sur une insuffisance surrénalienne.
3 Traitement symptomatique en réanimation (phases 2 et 3)
Il s'agit d'une affaire de spécialistes. Il n'y a aucun consensus et aucun outil de monitoring
supérieur à un autre. Sont utilisés l'échographie transthoracique et transoesophagienne, le
cathétérisme pulmonaire droit et les systèmes reposant sur le principe de la thermodilution
transpulmonaire. Ces systèmes de monitoring fournissent des informations différentes et
complémentaires et fournissent des arguments pour détecter une insuffisance de transport en
oxygène, myocardite septique et ou une part d'œdème pulmonaire cardiogénique. En fonction du
tableau hémodynamique avec en particulier une forte composante de défaillance cardiaque la
dobutamine peut être utilisée.
Il existe des alternatives à l'usage de la noradrénaline comme l'adrénaline et la vasopressine. Il
n'y pas de preuve de supériorité par rapport à la molécule de référence, la noradrénaline.
En ce qui concerne l'hémisuccinate d'hydrocortisone à la posologie de 200 mg son indication est
débattue et elle est souvent prescrite chez les patients les plus sévères. Il n'y a pas lieu de réaliser
un test à l'ACTH avant l'introduction des corticoides.
10
En cas d’insuffisance rénale aiguë persistante malgré la restauration d’un état hémodynamique, il
faut recourir à une technique d'épuration extra-rénale (hémofiltration ou dialyse).
AUCUN autre traitement à visée hémodynamique n'est recommandé.
B Traitement anti-infectieux
Le traitement de l’infection est fondamental et nécessite parfois un drainage ou une intervention
chirurgicale. Le traitement anti-infectieux sera le plus souvent probabiliste et devra être mis en
œuvre après prélèvements bactériologiques très rapidement (dans l’heure) après l’admission du
patient. La qualité de la prescription anti-infectieuse conditionne le pronostic du patient et doit
tenir compte des agents infectieux potentiellement en cause et de leur sensibilité aux
antibiotiques. Il s’agira le plus souvent d’une double antibiothérapie par voie intraveineuse à
large spectre, ayant une activité bactéricide. Afin d’optimiser ce traitement, il conviendra tout
particulièrement d’analyser les éléments suivants :
• identifier la porte d’entrée, rechercher un matériel invasif et préciser l’existence
d’une antibiothérapie préalable ou d’un hospitalisme antérieur ;
• caractériser l’origine nosocomiale ou communautaire de l’infection ;
• préciser le terrain sous-jacent sur lequel survient l’infection :
–patient neutropénique (polynucléaires < 500/mm3
),
–immunodépression (chimiothérapie, patient greffé, corticothérapie au long cours),
–sida, toxicomanie intraveineuse,
–patient asplénique,
–situations particulières : diabète, éthylisme chronique et cirrhose.
11
En l’absence de foyer infectieux évident, le traitement comportera le plus souvent une
association d’antibiotiques avec une céphalosporine de troisième génération et un aminoside,
afin d’élargir le spectre et d’être rapidement bactéricide. Une réévaluation secondaire après
obtention des résultats bactériologiques sera dans tous les cas nécessaire.
Cas particulier du choc méningococcique ou purpura fulminans.
Il s'agit d'un choc septique gravissime caractérisé par une pullulation bactérienne
méningococcique dans les méninges mais aussi en périphérie. Cette infection entraine une
coagulopathie de consommation majeure avec un purpura extensif qui devient confluant et
entraine des lesions ischémiques cutanées; ces thromboses microvasculaires se produisent dans
tous les organes. L'urgence est de reconnaître le diagnostic et au moindre signe de purpura de
débuter le traitement antibiotique qui repose sur l'administration IMMEDIATE au domicile sans
aucun prélèvement bactériologique de deux grammes IV d'une céphalosporine de troisième
génération (céfotaxime ou ceftriaxone). Un transport médicalisé par SAMU est obligatoire vers
le service de réaniamtion le plus proche. L'évolution fatale est fréquente et dans le cas contraire il
existe souvent des atteintes ischémiques des membres qui nécessitent des amputations
secondaires engageant le pronostic fonctionnel des patients survivants.
______________________________________________________________________________
Conduite à tenir : Prise en charge d’un patient présentant un état infectieux grave dans un service
d’urgences
Un aphorisme: le choc septique se rencontre partout et se soigne en réanimation.
12
On peut résumer la conduite pratique, face à un patient présentant un état infectieux grave, de la
manière suivante.
• Déshabiller et examiner le patient afin de visualiser correctement l’intensité des
marbrures et l’existence de tâches purpuriques.
• Mettre en place une surveillance scopique, un saturomètre et une pression
artérielle non invasive.
• Démarrer une oxygénothérapie pour orbtenir une SpO2 ≥ 95 %.
• Mettre en place deux voies veineuses périphériques (une pour le remplissage,
l’autre pour l’utilisation éventuelle d’une drogue vasoactive).
• Débuter le remplissage vasculaire : 500 mL de cristalloïdes en 15 minutes.
• Pratiquer ECG, radiographie pulmonaire.
• Réaliser des hémocultures (deux hémocultures immédiatement) et un bilan
infectieux en fonction de la porte d’entrée (ECBU, ponction pleurale, ponction d’ascite, PL,
etc.).
• Faire un bilan biologique à la recherche :
– d’une hypoxémie (GDS) ;
– d’une acidose métabolique (GDS) et d’une hyperlactatémie ;
– d’une CIVD (NFS, coagulation) ;
– d’une insuffisance rénale aiguë (ionogramme) ;
• Mettre en place un sondage urinaire pour surveillance de la diurèse.
13
• Poursuivre le remplissage vasculaire en cas d’hypotension artérielle persistante
malgré le remplissage initial : 500 mL de SSI / 15 minutes, répétés pour obtenir une pression
artérielle moyenne (PAM) supérieure à 65 mmHg.
• Dans tous les cas, appeler le réanimateur.
• Si nécessité de drogues vasoactives, commencer par noradrénaline (0,5
μg/kg/min). que l’on augmentera par paliers successifs en fonction de la réponse clinique
• Administrer un traitement anti-infectieux précoce : dans l’heure d’admission du
patient.
______________________________________________________________________________
Conclusion
Le pronostic d’un patient présentant un choc septique dépend essentiellement de la qualité de la
prise en charge initiale, qui comportera la mise en œuvre de manière simultanée du traitement
symptomatique (remplissage vasculaire + noradrénaline) et du traitement étiologique (traitement
anti-infectieux précoce et adapté, recherche d’un foyer chirurgical).
______________________________________________________________________________
Points clés
• Le choc septique est défini par la présence d’un état infectieux grave (dysfonction
d’organes) nécessitant l’utilisation de drogues vasoactives (noradrénaline).
• Les principales portes d’entrée d’un choc septique sont les origines pulmonaire
(50 %), hépato-digestive (20 %), urinaire (10 %), cathéter (5 %), cutanée et méningée (5 %).
14
• La physiopathologie de la défaillance hémodynamique fait intervenir une
hypovolémie absolue, une atteinte myocardique précoce mais l’élément le plus important est une
vasodilatation artérielle et veineuse périphériques.
• Le traitement du choc septique repose sur une antibiothérapie probabiliste précoce
et adaptée, un éventuel geste chirurgical sur le foyer infectieux, le traitement de la défaillance
hémodynamique (remplissage vasculaire, utilisation de cnordrénaline).
• Le traitement initial comporte le remplissage vasculaire (cristalloïdes). La
noradrénaline est utilisée en première intention en cas de non-réponse au remplissage vasculaire.
• Le choc septique se soigne en réanimation justifiant un transfert rapide.
______________________________________________________________________________
Suspicion de sepsis sévère
PAD < 40 mmHg
 Dysfonction d'organe :
- Bilirubine > 34 mmol/l
- Hypoxie ou VAC
- Thrombopénie < 150
- Créat. >180 mmol/l
- CIVD
 Immunodépression
 Pneumopathie
 Anurie/Fasciite/Purpura
 Péritonite
 Lactates > 4 mmol/l
T0 = Diagnostic précoce
Scope, 2 VVP, O2, SAD systématique, ECBU
lactates veineux, 2 hémocultures en une ponction + biologie orientée
15
PAM > 65 mmHg PAM < 65 mmHg
ANTIBIOTHERAPIE IV (cf protocole en fonction de l'organe)
administrée dans les 60 mn  Avis chirurgical
APPEL du réanimateur de garde
Transfert en Réanimation sous 90 mn
Poursuite du remplissage vasculaire
Admission UHCD ou Soins Continus si
 PAM > 65 mmHg
 Régression des signes d'hypoperfusion
 Concertation avec le réanimateur
 Contrôle Lactates H+4 et H+10 inf à 4 mmol/l
 Diurèse supérieure à 30 ml/l
60
90
Remplissage vasculaire : 500 ml de NaCl 9‰ en 15 mn
à renouveler jusqu'à PAM > 65 mmHg (2000 ml maxi)
Surveiller la tolérance au remplissage
Arrêt du remplissage dès que les objectifs de PAM sont atteints
30
 NORADRENALINE : 24 mg dans 48 cc
Vitesse 0,5 mg/h puis titrer / 5 mn jusqu'à PAM > 65 mmHg
 remplissage vasculaire à poursuivre
37
Sepsis sévère ( ≥ 2 critères) : Choc septique :
 PAS ≤ 100mmHg  PAM < 65mmHg
 FR ≥ 22/mn  Hyperlactatémie > 2mmol/l
 Glasgow ≤ 13, confusion
Suspicion de sepsis urinaire
PAD < 40 mmHg
Bilan biologique standard
 Numération Formule
 Ionogramme sanguin
 Bilan de coagulation
 Lactates
 CRP
 Bilan hépatique
 Radio pulmonaire
Bilan spécifique du sepsis
 Hémocultures
 ECBU systématique
Pyélonéphrite compliquée, Prostatite
 Douleur fosse lombaire
 Symptomatologie cystite aigue
 Symptomatologie digestive
et BU (VPN 95%) et/ou Uroculture
Sepsis sévère ( ≥ 2 critères) : Choc septique :
 PAS ≤ 100mmHg  PAM < 65mmHg
 FR ≥ 22/mn  Hyperlactatémie > 2mmol/l
 Glasgow ≤ 13, confusion
15
PAM > 65 mmHg PAM < 65 mmHg
ANTIBIOTHERAPIE IV administrée dans les 60 mn
 Amikacine à la dose de 20-30 mg/kg/j en 30mn au PSE
 Céfotaxime 2g x3/j IVL (ou Ceftriaxone 2g)
ou si allergie avérée : Aztréonam 2g x3/j
Si choc septique / sepsis grave / geste urologique
et présence de facteur de risque de EBLSE :
 Carbapénème (Imipénème 1 à 2g en 3 à 4 x/j,
Méropénème 1g x 3/j) + Amikacine
ou si allergie aux carbapénèmes : Aztréonam + Amikacine
  Avis spécialisé si geste de drainage
APPEL au réanimateur de garde
Transfert en Réanimation sous 90 mn
Poursuite du remplissage vasculaire
Admission UHCD ou Soins Continus si
 PAM > 65 mmHg  Régression des signes d'hypoperfusion
 Concertation avec le réanimateur  Diurèse supérieure à 30 ml/l
 Contrôle Lactates H+4 et H+10 inf à 4 mmol/l
Remplissage vasculaire : 500 ml de NaCl 9‰ en 15 mn
à renouveler jusqu'à PAM > 65 mmHg (2000 ml maxi)
Surveiller la tolérance au remplissage
30
60
90
 NORADRENALINE : 24 mg dans 48 cc
Vitesse 0,5 mg/h puis titrer / 5 mn jusqu'à PAM > 65 mmHg
 remplissage vasculaire à poursuivre
 TDM
ou Echo appareil urinaire
selon disponibilité
38
IU graves :
PNA et les IU masculines
associées à :
- un sepsis grave,
- un choc septique,
- une indication de
drainage chirurgical ou
interventionnel (risque
d'aggravation du sepsis
en péri+opératoire).
Suspicion de sepsis digestif communautaire
PAD < 40 mmHg
Bilan biologique standard
 Numération Formule
 Ionogramme sanguin
 Bilan de coagulation
 Lactates
 CRP
 Bilan hépatique
 Radio pulmonaire
Bilan spécifique du sepsis
 Hémocultures
 ECBU
Tableau abdominal aigü
 nausées, vomissements
 arrêt des matières et des gaz
15
PAM > 65 mmHg PAM < 65 mmHg
 NORADRENALINE : 24 mg dans 48 cc
Vitesse 0,5 mg/h puis titrer / 5 mn jusqu'à PAM > 65 mmHg
 remplissage vasculaire à poursuivre
APPEL du réanimateur de garde
Bloc opératoire ou Réanimation
Remplissage vasculaire : 500 ml de NaCl 9‰ en 15 mn
à renouveler jusqu'à PAM > 65 mmHg (2000 ml maxi)
Surveiller la tolérance du remplissage
30
90
 TDM
ou Echo abdominale
selon disponibilité
ANTIBIOTHERAPIE IV administrée dans les 60 mn
En l'absence de signes de gravité :
 Ceftriaxone 2g/24 h ou Cefotaxime 2g/8h
 Métronidazole 500 mg/8h
Dans les formes graves :
 Pipérilline/Tazobactam 4g/8h à 4g/6h
 Gentamicine 6 mg/kg en 30 mn au PSE (taux pic à H1)
!
60
39
Sepsis sévère ( ≥ 2 critères) : Choc septique :
 PAS ≤ 100mmHg  PAM < 65mmHg
 FR ≥ 22/mn  Hyperlactatémie > 2mmol/l
 Glasgow ≤ 13, confusion
1
Antibiothérapie en urgence
N° 173. Prescription et surveillance des anti-infectieux chez l'adulte et l'enfant (voir item 326) -
Prescrire et surveiller un traitement anti-infectieux.
Antibiotiques

- Évaluer la pertinence d'une prescription d'antibiotiques.
- Exposer les enjeux d'une utilisation des antibiotiques non conforme aux recommandations de
bonne pratique clinique.
- Préciser les critères de choix d'une antibiothérapie probabiliste.
- Connaître les principales indications thérapeutiques et les principaux effets indésirables d'au
moins un représentant des familles d'antibiotiques suivantes : pénicillines du groupe G ou V,
pénicillines du groupe A ; associations comportant un inhibiteur des bêtalactamases ; pénicillines
du groupe M ; céphalosporines de seconde et troisième générations ; macrolides, lincosanides,
aminosides ; cotrimoxazole, quinolones ; les glycopeptides et les pénèmes.
- Analyser les causes d'échec d'une antibiothérapie ; savoir réévaluer une antibiothérapie.
N° 326. Prescription et surveillance des classes de médicaments les plus courantes chez l'adulte
et chez l'enfant. Connaître pour chacune les mécanismes d'action de classe et des produits
individuels, les principes du bon usage, les critères de choix d'un médicament en première
intention, les causes d'échec, les principaux effets indésirables et interactions
- Principales classes d'antibiotiques, d'antiviraux, d'antifongiques et d'antiparasitaires (voir item
173).
2
La gestion des antibiotiques en réanimation et en médecine d'urgence doit tenir compte de
plusieurs contraintes : administrer un traitement le plus efficace possible dans les meilleurs
délais, adaptés à chaque situation ; assurer les bases du diagnostic ; garantir le meilleur rapport
bénéfice/risque pour l'individu ; préserver en même temps, par le souci d'un usage maîtrisé de
l'antibiothérapie, l'efficacité des antibiotiques et contribuer à la prévention des résistances
bactériennes en réduisant l'impact écologique de ces traitements, pour le malade lui-même et
pour la collectivité.
Il faut donc acquérir les connaissances qui permettent :
• de définir précisément les situations qui méritent réellement une antibiothérapie
d'urgence (ce n'est pas le cas de toutes celles que l'on imagine, et l'angoisse peut être mauvaise
conseillère, etc.). Un état fébrile simple bien toléré ne réclame pas un traitement antibiotique
d'urgence, même chez un malade de réanimation ;
• de connaître, pour chacune de ces situations d'urgence, les éléments qui sont utiles
à l'élaboration d'un diagnostic probabiliste (avant confirmation microbiologique), et savoir ce qui
doit être fait, sans retarder le traitement, pour assurer un diagnostic bactériologique secondaire ;
• de faire des choix parmi les antibiotiques disponibles, pour ne pas recourir
exagérément aux produits à spectre le plus large, ou aux associations d'antibiotiques trop
systématiques ;
• d'ajuster les traitements (choix des produits, posologies, modalités
d'administration, durée, etc.) pour en optimiser l'efficacité et en obtenir le plus grand bénéfice
pour le malade ;
3
• d'adapter ce traitement à la situation générale du malade (état rénal, hépatique,
cardiocirculatoire, etc.) et d'en connaître les risques, afin de les prévenir ou d'en détecter les
effets indésirables éventuels.
I Situations dans lesquelles une antibiothérapie urgente doit être
instituée
En réanimation et en médecine d'urgence, la précocité du traitement adapté de certaines
situations est un facteur pronostique parfaitement identifié.
Seules certaines situations particulières justifient une antibiothérapie urgente, soit immédiate,
soit dans les deux à trois heures suivant la prise en charge des malades.
Une antibiothérapie d'urgence est justifiée devant tout état aigu d'allure infectieuse :
• lorsque le pronostic vital ou fonctionnel est en jeu (par exemple, méningite) ;
• lorsqu'il existe des signes de gravité, témoignant d'une ou plusieurs défaillances
viscérales consécutives à l'infection (sepsis grave ou choc infectieux) ;
• lorsque le terrain fait redouter une évolution rapidement défavorable (par
exemple, état fébrile chez un sujet neutropénique) ;
• lorsqu'il n'y a aucun bénéfice à retarder le traitement devant une situation de
diagnostic simple et rapide (par exemple, pyélonéphrite aiguë).
Devant un état aigu d'allure infectieuse, avec fièvre supérieure à 38 °C, parfois frissons, ou
hypothermie inférieure à 36,5 °C, il faut donc rechercher des signes de gravité témoignant de
dysfonctions d'organes indépendamment de l'origine de l'infection :
• circulatoires : hypotension artérielle, marbrures,
4
• respiratoires : fréquence respiratoire supérieure à 25/min, cyanose, SaO2 < 90 %
à l'air, signes auscultatoires étendus ou bilatéraux, etc. ;
• neurologiques : trouble de la conscience, confusion, syndrome méningé, etc.
• rénale : oligurie
Le terrain sur lequel survient un épisode d'allure infectieuse peut, même sans qu'existent des
signes de gravité, justifier une antibiothérapie d'urgence, parfois immédiate :
• chez le splénectomisé, ou en cas d'asplénie fonctionnelle (drépanocytose, etc.), à
visée antipneumococcique (amoxicilline : 1 g IV puis 150 mg/kg/j, ou céfotaxime : 3 g/j chez
l'adulte) ;
• chez les patients neutropéniques ;
• chez le greffé de moelle ;
• chez la femme enceinte (pyélonéphrite, listériose, etc.) ;
• chez le diabétique décompensé ;
• chez le cirrhotique.
On doit donc retenir comme des indications formelles de l'antibiothérapie d'urgence :
• le purpura aigu fébrile : il est parfois évident car déjà étendu ; même limité il fait
redouter une méningococcémie (purpura fulminans), s'il comporte au moins un élément
ecchymotique ou nécrotique de diamètre supérieur à 3 mm. Une antibiothérapie immédiate est
impérativement recommandée (c'est la seule indication formelle de l'antibiothérapie
préhospitalière) ; on utilisera :
–soit le céfotaxime (Claforan®) par voie IV, 1 g chez l'adulte, 50 mg/kg chez le nourrisson et
l'enfant,
5
–soit la ceftriaxone (Rocéphine®), par voie IM ou IV, à la dose de 1 à 2 g chez l'adulte, de 50 à
100 mg/kg chez le nourrisson et l'enfant ;
• un syndrome méningé aigu fébrile, sans signe de localisation, justifiant une
ponction lombaire immédiate et la mise en route de l'antibiothérapie avant même les résultats de
l'examen microscopique du LCR lorsque le liquide prélevé est trouble ;
• un syndrome infectieux aigu associé à des signes de défaillance circulatoire (choc
infectieux) ; le traitement est institué dans l'heure qui suit la prise en charge après hémocultures
(une lors du bilan biologique initial, une deuxième immédiatement préalable à l'administration de
la première dose d'antibiotique IV), ECBU (si nitrites+ à la bandelette urinaire) ;
• la pyélonéphrite aiguë, dès lors qu'ont été prélevés, après détection de la présence
de nitrites à la bandelette urinaire, un ECBU et une hémoculture. L'urgence est extrême chez la
femme enceinte, et en cas de distension urétérale (pyélonéphrite sur obstacle ; avis chirurgical).
Une céphalosporine de troisième génération, particulièrement chez la femme enceinte
(céfotaxime, ceftriaxone) est recommandée ;
• une infection grave des parties molles (dermohypodermites aiguës et fasciites
nécrosantes), qui réclame en outre un avis chirurgical immédiat. Un aspect inflammatoire cutané,
des douleurs intenses, une hypoesthésie, des ecchymoses, bulles ou lésions de nécrose, une
crépitation, etc. doivent être recherchés. Un traitement immédiat, actif sur les bactéries aérobies
(en particulier les streptocoques) et anaérobies à Gram positif et négatif, est recommandé, par
exemple par une association β-lactamine + inhibiteur de β-lactamases ;
• un accès fébrile aigu du toxicomane, réclamant en règle un traitement
antistaphylococcique aigu dans l'heure, après deux hémocultures à une heure d'intervalle.
6
On ne doit pas omettre que :
• l'antibiothérapie n'est souvent que l'un des éléments de la thérapeutique d'urgence
;
• l'urgence est souvent à assurer aussi un geste chirurgical (péritonite, infection sur
obstacle urinaire ou biliaire, etc.) ;
• toutes les urgences fébriles ne sont pas bactériennes ! Penser aux viroses aiguës
bien sûr mais aussi et surtout au paludisme +++.
II Indications et modalités pratiques d'un traitement antibiotique
probabiliste
Qu'est-ce qu'un traitement antibiotique probabiliste ?
On appelle traitement antibiotique probabiliste un traitement mis en route sans que soit établi
formellement le diagnostic microbiologique de l'infection. En pratique médicale courante, la
majorité des traitements antibiotiques sont probabilistes, et le demeurent faute de données
microbiologiques. En réanimation et en médecine d'urgence, l'urgence et la gravité peuvent
conduire à des traitements d'urgence probabilistes. Tout doit cependant être fait, et sans retarder
le traitement lorsqu'il s'agit d'urgences vraies, pour assurer secondairement le diagnostic
bactériologique et permettre la réévaluation secondaire du traitement initial.
A Indications des traitements antibiotiques probabilistes
Un traitement antibiotique probabiliste est indiqué :
• lorsqu'il s'agit d'une urgence antibiotique vraie liée à la gravité de l'état du patient
ou à des facteurs de risque particuliers liés au terrain (voir objectif) : par exemple, choc
infectieux, méningite, neutropénie, etc. ;
7
• lorsqu'il n'y a aucun bénéfice à retarder un traitement devant une infection de
diagnostic simple : par exemple, pyélonéphrite aiguë non compliquée, érysipèle, etc. ;
• lorsque les difficultés ou incertitudes du diagnostic microbiologique expliquent
que la majorité des traitements soient mis en route en l'absence d'information bactériologique :
par exemple, pneumopathie aiguë communautaire, infection biliaire ou péritonéale, etc.
B Sur quoi fonder un traitement antibiotique probabiliste ?
1 Contexte de survenue de l'infection : communautaire ou nosocomial ?
C'est une étape capitale : antibiothérapie « probabiliste » ne signifie pas antibiothérapie « à
l'aveugle » ; on devrait d'ailleurs parler d'une antibiothérapie « dirigée » par un « diagnostic
probabiliste »….
Les infections communautaires sont le plus souvent dues à des germes banals, généralement
sensibles aux antibiotiques usuels « de première ligne ». On y retrouve les bactéries mentionnées
au tableau 47.1. Ce sont celles qu'il faut savoir prendre en considération et dont il faut connaître
la sensibilité aux antibiotiques usuels.
8
Tableau 47.1 Principales bactéries responsables d'infections communautaires
Espèces bactériennes Où les suspecter ?
Coques à Gram positif
Streptococcus pyogenes (groupe A surtout)
Pneumocoque
Staphylocoques
Entérocoques Coques à Gram négatif
Infections ORL et cutanées
Infections respiratoires et ORL, méningites
Infections cutanées et vasculaires
Infections urinaires, digestives, génitales
Coques à Gram négatif
Neisseria meningitidis Méningites
Bacilles à Gram négatif
Entérobactéries :
Infections urinaires
Infections digestives, biliaires, péritonéales
Infections gynécologiques
– E. coli
– Proteus sp.
– Klebsiella sp.
– Enterobacter sp., Serratia,
Citrobacter, etc.
Autres :
Haemophilus influenzae Sur terrain fragilisé : pneumopathies
Infections ORL
Bacilles à Gram positif
Listeria monocytogenes Méningites, septicémies (grossesse)
Bactéries anaérobies
À Gram positif : clostridies,
peptostreptocoques, etc.
À Gram négatif : Prevotella, Bacteroides
fragilis, etc.
Infections graves des parties molles
Péritonites, infections gynécologiques
En revanche, les infections acquises en milieu hospitalier ou infections nosocomiales et les
infections associées aux soins, ont un profil bactériologique plus complexe, du fait de la nature
des patients, de l'environnement hospitalier, de l'impact des traitements antibiotiques antérieurs,
9
l'ensemble modifiant à la fois l'épidémiologie microbienne et la sensibilité usuelle des bactéries
impliquées ; le dernier facteur est le plus important à cet égard.
Les probabilités étiologiques bactériologiques dépendent de l'épidémiologie locale, de la
colonisation du patient (oropharyngée, digestive, cutanée, etc.) par certaines espèces
bactériennes, et bien sûr de la nature de l'infection. Les résistances aux antibiotiques sont
fréquentes. Les décisions de traitement doivent être appuyées sur des recommandations locales
tenant compte de l'environnement épidémiologique de l'hôpital et de l'unité d'hospitalisation.
En pratique cependant, les choses ne sont pas aussi simples :
• des infections nosocomiales précoces, survenant dans les premiers jours de
l'hospitalisation, sont souvent dues à des bactéries « communautaires » (S. aureus méti-S,
pneumocoque, H. influenzae, E. coli, etc.) ;
• des infections survenant en milieu « communautaire » peuvent être dues à des
bactéries de « profil » hospitalier : c'est notamment le cas chez des patients antérieurement
hospitalisés, ou venant régulièrement à l'hôpital ( « hôpital de jour »), ce qui a d'ailleurs conduit
à élargir le champ des infections « nosocomiales » à celui des « infections associées aux soins »
pour prendre en compte ces infections et les distinguer des infections communautaires vraies ; il
est rare, en revanche que des malades jamais hospitalisés ni en contact avec un milieu de soins
aient une infection par des bactéries résistantes, mais cela est possible avec les SARM
communautaires (aux États-Unis essentiellement) ou surtout maintenant avec les entérobactéries
productrices de β-lactamases à spectre étendu dont la fréquence est croissante ;
10
• les résistances aux antibiotiques ne sont pas l'apanage des bactéries « hospitalières
» ; c'est par exemple le cas chez les pneumocoques, particulièrement en pathologie ORL de
l'enfant et dans les méningites, où elles ont cependant diminué.
2 Siège de l'infection
L'identification en est souvent cliniquement simple, sur les seules données de l'interrogatoire et
de l'examen physique, aidé, le cas échéant, d'examens complémentaires d'imagerie usuels :
pneumopathie aiguë, pyélonéphrite, infection des parties molles, etc. Dans un état septicémique,
on recherche le foyer primaire ( « porte d'entrée »), source de l'infection systémique : sa nature
guide le traitement antibiotique et peut conduire à un geste thérapeutique complémentaire (retrait
d'un cathéter, chirurgie, etc.). Le tableau réalisé peut cependant parfois être celui d'un état
infectieux aigu sans point d'appel particulier.
3 Profil épidémiologique microbiologique de l'infection
L'important est surtout de retenir quelles sont les espèces qui ne doivent absolument pas être
oubliées.
Il est la base du traitement antibiotique probabiliste : sa connaissance permet en effet de savoir
quelles espèces bactériennes cibler à travers le choix d'un traitement antibiotique. Les principales
espèces bactériennes à prendre en compte pour le traitement probabiliste des infections les plus
couramment rencontrées en réanimation et en médecine d'urgence figurent au tableau 47.2. Ce
sont celles qui sont prises en compte dans les référentiels existants, en particulier pour la prise en
charge des infections communautaires
11
Tableau 47.2 Profil épidémiologique microbiologique des infections les plus fréquentes en
réanimation et médecine d'urgence
Infections communautaires Espèces bactériennes
Pneumopathies aiguës Pneumocoque +++
Legionella, Mycoplasma, Chlamydia sp.
Rarement : H. influenzae, S. aureus,
entérobactéries
Anaérobies (pneumopathie d'inhalation)
Pleurésie purulente Anaérobies, streptocoques, pneumocoque, etc.
Infections urinaires et pyélonéphrites E. coli +++, Proteus sp, Klebsiella,
entérocoques
Infections cutanées Streptococcus pyogenes, staphylocoques
Infections graves des parties molles Streptocoques, anaérobies à Gram positif et
Gram négatif
Méningites Pneumocoque, méningocoque, Listeria
monocytogenes
Endocardites d’Osler Streptocoques non groupables (viridans)
Staphylocoques
Endocardites aiguës S. aureus
Infections digestives et péritonéales E. coli, Bacteroides fragilis, entérocoques
Infections biliaires E. coli, entérocoques
Ascite infectée E. coli, Klebsiella
Purpura aigu fébrile Méningocoque +++, pneumocoque
Infections nosocomiales
Pneumopathies nosocomiales Pseudomonas aeruginosa
Entérobactéries hospitalières
( S. aureus méti-R)
Infections sur cathéter veineux Staphylocoque à coagulase négative
S. aureus (méti-S et méti-R)
Bacilles gram négatif
Candida sp.
Infections urinaires Entérobactéries hospitalières
Pseudomonas aeruginosa
Entérocoques
Infections sur terrain particulier
Toxicomanie IV S. aureus, Candida sp.
Splénectomisé ou asplénique Méningocoque, pneumocoque, Haemophilus
Neutropénie Bacilles à Gram négatif, staphylocoques,
streptocoques
Aspergillus (poumon, cerveau), Candida
(cathéter)
12
4 Épidémiologie des résistances aux antibiotiques usuels parmi les espèces bactériennes le
plus fréquemment rencontrées
On se fonde souvent sur des données générales pour les infections dues à des bactéries «
communautaires ». Ces données sont celles qui figurent, sous le terme de « spectre d'activité
antibactérienne », dans les documents d'information sur les antibiotiques, par exemple dans le
dictionnaire Vidal. L'important est de savoir si un antibiotique est habituellement actif sur telle
ou telle espèce bactérienne, ou s'il existe une résistance acquise pour une partie des souches de
l'espèce (espèces inconstamment sensibles). Si tel est le cas, en l'absence d'identification de la
souche et d'antibiogramme, un traitement probabiliste par cet antibiotique comporte une marge
d'incertitude et fait courir au malade un risque d'inefficacité du traitement. En fonction des
hypothèses diagnostiques qui sont faites, le prescripteur doit donc savoir quel(s) antibiotique(s)
offre(nt) la plus grande probabilité d'activité sur l'espèce bactérienne suspectée. Les principales
données à connaître figurent au tableau 47.3. Pour les infections nosocomiales, l'épidémiologie
locale doit aussi être prise en compte, de manière à moduler ce qui est connu de la résistance aux
antibiotiques en général.
13
Tableau 47.3 Antibiotiques les plus régulièrement actifs selon les espèces bactériennes
Espèces bactériennes Antibiotiques
Pneumocoques Amoxicilline et dérivés
Céfotaxime, ceftriaxone
Imipénème
Lévofloxacine, moxifloxacine
Vancomycine
Autres streptocoques Amoxicilline
Céfotaxime, ceftriaxone
Vancomycine
Staphylocoques méti-S Pénicillines M (oxacilline, cloxacilline, etc.)
Amoxicilline + acide clavulanique
Céphalosporines de 1e et 2e
générations
Fluoroquinolones
Céfotaxime, ceftriaxone
Staphylocoques méti-R Glycopeptides (vancomycine, teicoplanine)
Oxazolidinones (linezolid)
Daptomycine
Entérocoque Amoxicilline, vancomycine
Méningocoque Amoxicilline, céfotaxime, ceftriaxone
Haemophilus influenzae Amoxicilline + acide clavulanique
Céfotaxime, ceftriaxone
Fluoroquinolones
Entérobactéries (E. coli, etc.) Céfotaxime, ceftriaxone
Pireracilline (±tazobactam)
Imipénème
Fluoroquinolones
Aminosides
Pseudomonas aeruginosa Pireracilline (±tazobactam)
Ceftazidime
Imipénème
Ciprofloxacine
Amikacine
Listeria monocytogenes Amoxicilline
Cotrimoxazole
Imipénème
Anaérobies à Gram positif Pénicillines, céfotaxime, imipénème,
vancomycine, etc.
Anaérobies à Gram négatif Pénicilline + inhibiteur de β-lactamases,
imipénème, métronidazole, ornidazole
Legionella Macrolides, fluoroquinolones, rifampicine
Mycoplasma, Chlamydia Macrolides, ofloxacine, levofloxacine,
moxifloxacine
Infectiologie
Infectiologie
Infectiologie
Infectiologie
Infectiologie
Infectiologie
Infectiologie
Infectiologie
Infectiologie
Infectiologie
Infectiologie
Infectiologie
Infectiologie
Infectiologie
Infectiologie
Infectiologie
Infectiologie
Infectiologie
Infectiologie
Infectiologie
Infectiologie
Infectiologie
Infectiologie
Infectiologie
Infectiologie
Infectiologie
Infectiologie
Infectiologie
Infectiologie
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Infectiologie

  • 1. 1 PROTOCOLE D’ANTIBIOTHERAPIE  HEBERGEMENT SEPTIQUE  CLINIQUE D’ORTHOPEDIE‐TRAUMATOLOGIE  CHU LILLE  Tous les changements 2018 sont notifiés en vert  Plan    1) Règles générales de l’antibiothérapie dans le domaine des infections ostéo‐articulaires     a‐ Prélèvements à visée bactériologique  b‐ Antibiotiques à utiliser préférentiellement  c‐ Pré‐requis du traitement des infections ostéo‐articulaires      2) Antibiothérapie probabiliste      a‐ Indications   b‐ Antibiothérapie à large spectre  d‐ Antibiothérapie ciblée     ‐ Arthrite aiguë communautaire    ‐ Ostéomyélite ou spondylodiscite aiguë communautaire  ‐ Panaris, phlegmon des gaines, morsure animale avec délabrement tissulaire    3) Antibiothérapie documentée    a‐ Arthrite aiguë  b‐ Ostéomyélite aiguë  c‐ Infection sur matériel  ¤ staphylocoque  ¤ streptocoque  ¤ entérocoque  ¤ bacille à Gram négatif (hors Pseudomonas sp.)  ¤ Pseudomonas sp.    4) Durée du traitement antibiotique    5) Place et modalités de l’intervention chirurgicale    6) Suivi d’un patient traité par antibiotiques pour une infection ostéo‐articulaire              Date de dernière mise à jour : 20 12 2017  Document rédigé par : Pr Eric SENNEVILLE  Relecture par : Dr Hervé DEZEQUE (anesthésiste, référent en infectiologie), Dr Caroline LOIEZ (service de microbiologie) et Pr  Henri MIGAUD (chirurgien orthopédiste, chef de service)    
  • 2. 2     1) Règles générales de l’antibiothérapie dans le domaine des infections ostéo‐articulaires       a‐ Prélèvements à visée bactériologique    En raison des difficultés du traitement des infections ostéo‐articulaires, il est indispensable de déterminer  avec précision l’origine de l’infection. Il est donc indispensable de tenter de documenter l’infection dans  tous les cas avant de prescrire un quelconque antibiotique. En d’autres termes, le traitement antibiotique  probabiliste n’a aucune place dans le domaine des infections ostéo‐articulaires hormis quelques situations  d’urgence.    Les  difficultés  du  traitement  (longueur,  posologies  fortes,  toxicité  potentielle)  sont  telles  que  le  choix  antibiotique  doit  être  justifié  par  la  documentation  bactériologique.  De  plus,  les  antibiotiques  à  forte  efficacité  osseuse  sont  également  les  antibiotiques  qui  ont  le  plus  effet  de  sélection  de  résistance  bactérienne (rifampicine, fosfomycine, fluoroquinolones, clindamycine, acide fusidique) et ne doivent donc  être employés qu’en cas de documentation fiable de l’infection et jamais de façon probabiliste.    La  documentation  fiable  de  l’infection  osseuse  ne  correspond  qu’à  un  nombre  limité  de  procédures :  ponction intra‐articulaire, prélèvements per‐opératoires, hémocultures. Il n’y a donc pas de place pour les  prélèvements  superficiels  tels  que  culture  de  drains  (excepté  dans  la  surveillance  en  cas  de  chirurgie  septique) et écouvillons. L’utilisation des prélèvements sur écouvillon doit être proscrite sauf exception, sur  avis médical. Exceptionnellement, des prélèvements itératifs de fistule identifiant un staphylocoque doré  sans autre bactérie peuvent être considérés comme « fiables » (mais la corrélation ne dépasse pas 80%, ce  qui  est  insuffisant  dans  le  contexte  de  cette  chirurgie).  Dans  tous  les  cas,  un  prélèvement  de  pus  à  la  seringue  rapidement  obturée  est  préférable  à  un  simple  écouvillon pour  faciliter  la survie  des  bactéries  rapidement compromise sur l’écouvillon (dessiccation).     ¤ Les prélèvements au bloc opératoire doivent :  - être multiples (entre 3 et 5 le plus souvent)  - sans qu’il y ait d’intérêt à multiplier le nombre de prélèvements car cela augmente le risque de faux  positif sans améliorer significativement la performance du prélèvement.   - concerner des sites différents (liquide articulaire, synoviale, os, muscle, pseudo‐membranes …)   - en privilégiant les prélèvements aux sites les plus suspects d’infection.   - réalisés chez tous les patients présentant une infection évolutive ou en cas de geste orthopédique alors  que le patient a des antécédents d’infection orthopédique quelque soit le délai.   - être bien détaillés (étiquette) pour ce qui est de leur localisation 
  • 3. 3 - être réalisés avant toute antibiothérapie notamment avant l’injection de toute antibioprophylaxie    Chez le patient porteur d’une valvulopathie, il n’y a pas d’indication à réaliser une antibioprophylaxie  juste avant une intervention de type septique ; l’antibiothérapie décidée avant le geste sera débutée en  per‐opératoire.   En  cas  d’antibiothérapie  prescrite  chez  un  patient  avant  un  geste  programmé  comprenant  une  documentation  microbiologique,  il  faut  reculer  la  date  du  geste  d’au  moins  4  semaines  pour  la  rifampicine  et  de  2  à  3  semaines  pour  les  autres  classes  antibiotiques  afin  de  réduire  le  risque  de  négativation des prélèvements. L’urgence clinique prévaut sur ces précautions.   - il est inutile, voire dangereux, de réaliser des prélèvements chirurgicaux dits « systématiques » qui ont  fâcheusement tendance à revenir positifs. L’idéal est donc de bien poser l’indication des prélèvements et  une fois cette décision prise, de réaliser des prélèvements multiples en appliquant les règles avant.     ¤ En cas d’infections chroniques et/ou sur matériel, les prélèvements doivent être placés pour chacun des  sites prélevés dans un pot stérile et/ou milieu de transport.   ¤ Il est rappelé que la non réalisation de prélèvements lors d’une reprise chirurgicale pour infection est une  perte  d’opportunité  pour  le  diagnostic  et  le  traitement  de  l’infection  du  malade  ce  qui  représente  une  entorse répréhensible aux bonnes pratiques de la prise en charge des malades.   ¤ Une fois les prélèvements à visée bactériologique réalisés, ils doivent être transportés le plus rapidement  possible au laboratoire. Le microbiologiste doit être prévenu du type de prélèvement de façon à ce que la  totalité des bactéries isolées soit l’objet d’un antibiogramme (fréquence des bactéries considérées comme  « non pathogènes » comme les staphylocoques à coagulase négative).    ¤ Protocole mecOS‐2  Indication : ne concerne que les patients  1) opérés : le protocole mecOS ne doit être demandé qu’au bloc opératoire+++  2) avec  matériel :  prothèse  articulaire,  clou  centromédullaire/ostéosynthèse  par  plaque‐vis  (les  fixateurs externes ne sont pas une indication au mecOS dans la mesure où le matériel implanté ne  concerne pas le site infecté)  3) chez qui un traitement probabiliste par Ceftobiprole (Mabelio®) est décidé  4) stables sur le plan hémodynamique : sans signe de sévérité de l’infection  5) n’ayant pas d‘antécédent d’infection documentée à SARM ou SCN‐RM  6) sans allergie vraie connue aux céphalosporines (sinon application du protocole mecOS associant  Aztreonam et Daptomycine)    L’objectif de cette évolution du protocole mecOS  est de préserver la Daptomycine en la remplçcant par le  Ceftobiprole dont l’adminsitration sera réduite à 24h versus 5 jours en cas de résultat mecOS négatif. A 
  • 4. 4 l'arrêt  du  Ceftobiprole  (résultat  du  mecOS  négatif),  le  Ceftobiprole  sera  remplacé  par  le  Céfépime  en  attendant les résultats de la culture. IMPORTANT : l’administration du Ceftobiprole se faisant en trois doses  quotidiennes il faudra renouveler les injections toutes les 8 heures jusqu’à récupération des résultats du  test mecOS auprès du laboratoire. Il est donc indispensable de contacter le laboratoire (33681 ou 39029  pour  le CHU  de  Lille ;  6236 pour  le CH de  Tourcoing) AVANT  l’administration de la deuxième dose en  raison du prix élevé de ce produit.         Protocole SYNOVASURE  Indication :  ne  concerne  que  les  liquides  articulaires  de  patients  suspects  d'une  infection  sur  prothèse  articulaire datant au moins de 3 mois (pas d’indication sur prothèse récente).   1) suspicion d'une  infection chronique dont les prélèvements bien conduits et répétés n'ont pas permis  d'aboutir au diagnostic d'infection.  2) en situation d'urgence, devant la découverte fortuite de pus en per‐opératoire sans argument préalable  d'infection  sous  réserve  que  cela  conditionne  une  dépose  ou  un  changement  en  un  temps  d'une  arthroplastie (lavage articulaire exclu). Cette situation n'exclut pas la réalisation des prélèvements à visée  microbiologique traditionnels.        
  • 5. 5   b‐ Antibiotiques à utiliser préférentiellement      Les  antibiotiques  de  choix  dans  le  domaine  des  infections  ostéo‐articulaires  doivent  être  actifs  sur  les  bactéries impliquées habituellement : staphylocoques, streptocoques, entérobactéries, Pseudomonas spp.  et anaérobies. Ils doivent aussi pénétrer efficacement dans la synoviale, l’os cortical et spongieux infectés.  Les antibiotiques diffusent généralement bien dans la synoviale enflammée. En cas d’arthrite aiguë, le choix  antibiotique repose donc sur l’examen de l’antibiogramme et le respect des règles habituelles vis‐à‐vis des  posologies, du risque d’allergie et du risque d’interaction médicamenteuse.     En  cas  d’infection  osseuse,  le  choix  est  plus  limité  puisque  les  antibiotiques  à  forte  pénétration  intra‐ osseuse sont : la rifampicine, la clindamycine, la fosfomycine, les fluoroquinolones et l’acide fusidique. Tous  ces  antibiotiques  ont  la  caractéristique  de  sélectionner  très  rapidement  les  mutants  résistants  naturellement  présents  dans  l’inoculum  initial.  Il  ne  faut  donc  jamais  utiliser  ces  antibiotiques  en  monothérapie  au  cours  des  infections  staphylococciques.  De  plus,  pour  éviter  les  situations  au  cours  desquelles une bithérapie ne serait qu’une monothérapie effective (bactérie S/R vis‐à‐vis de l’association), il  est  indispensable  de  toujours  disposer  avant  de  débuter  une  antibiothérapie  comprenant  un  de  ces  antibiotiques, d’une documentation fiable de l’infection. Ces antibiotiques ne devraient jamais faire partie  de schémas thérapeutiques probabilistes. Ils n’ont pas de place dans le traitement des infections aiguës.   En raison de la bioéquivalence IV/oral de la rifampicine, de la lévofloxacine, du linézolide, du cotrimoxazole,  des  cyclines    et  de  la  clindamycine  (AUC),  nous  proposons  à  partir  de  janvier  2015  de  débuter  ces  antibiotiques d’emblée par voie orale.           c‐ Pré‐requis du traitement des infections ostéo‐articulaires      Les  posologies  et  les  précautions  d’usage  des  principaux  antibiotiques  utilisés  dans  le  domaine  des  infections ostéo‐articulaires figurent dans le tableau 1. Il est important d’utiliser des très fortes posologies  en  raison  des  difficultés  d’accès  du  tissu  osseux  infecté  notamment  en  cas  d’infection  sur  matériel  ou  d’ostéite chronique. En pratique les posologies utilisées sont celles recommandées en cas de bactériémies  (cela signifie donc que les posologies du dictionnaire Vidal©  ne sont pas adaptées dans la plupart des cas).     
  • 6. 6     2) Antibiothérapie probabiliste      a‐ Indications de l’antibiothérapie probabiliste    Dans certaines situations, le traitement antibiotique doit être débuté avant de disposer des résultats des  prélèvements  microbiologiques  (i.e.  l’antibiothérapie  dite  probabiliste).  Ces  prélèvements  sont  à  faire  systématiquement avant d’administrer ne serait ce qu’une seule dose d’antibiotique.   Les situations qui nécessitent une antibiothérapie probabiliste sont rares. Il s’agit des :     arthrites  aiguës  infectieuses  bactériennes,  spondylodiscites  aiguës  (ces  infections  sont  très  fréquemment associées à une bactériémie à staphylocoque), panaris, phlegmon des gaines, morsure  animale  avec  délabrement  tissulaire  et/ou  avec  risque  d’atteinte  articulaire,  toute  manifestation  clinique évoquant un sepsis*, voire choc septique  * T° >38°C ou < 36°C, FC >90/mn, FR >20/mn ou PaCO2 <32 torr, GB >12.000/mm3  ou < 4000/mm3  TA <90/mm Hg ou baisse  d’au moins 40mm Hg, oligo‐anurie, encéphalopathie aiguë, hypoxie, thrombopénie/coagulopathie     infection sur matériel : patients opérés pour irrigation‐lavage avec maintien du matériel infecté ou  repose en un ou deux temps du matériel     Dès que les prélèvements bactériologiques sont disponibles, une désescalade vers une antibiothérapie à  spectre plus étroit doit être réalisée le plus rapidement possible.    b‐ Antibiothérapie à large spectre     Indications   Compte‐tenu  de  l’évolution  inquiétante  de  la  résistance  bactérienne  notamment  des  bacilles  à  Gram  négatif, il est primordial de restreindre l’utilisation des antibiotiques à large spectre :   1. aux situations de gravité de l’infection (sepsis sévère ou choc septique)  2. aux patients connus ou fortement suspects, colonisés ou infectés, à bactéries multirésistantes (BMR*)   3. aux patients opérés pour irrigation‐lavage avec maintien du matériel infecté ou repose en un ou deux  temps du matériel   L’antibiothérapie dite à large spectre est réservée aux patients sans matériel dans les situations 1 ou 2 et  aux patients avec matériel dans les situations 1, 2 ou 3.   *:  SARM,  EBLSE  ou  entérobactéries  résistantes  aux  carbapénèmes,  Pseudomonas  aeruginosa  multirésistants,  Acinetobacter  baumannii résistants à l’imipénème ou résistants à tous les antibiotiques sauf à l’imipénème, ERG.     
  • 7. 7  Modalités  En attendant les résultats de la bactériologie per‐opératoire :    ¤ SANS MATERIEL  Pas  d’antibiothérapie  systémique  d’attente  dans  les  suites  d’une  dépose  des  implants  en  dehors  de  la  présence d’abcès et/ou de patients particulièrement à risque infectieux (immunodépression sévère type  traitements immunosuppresseurs, patient septique)     o couverture anti‐Gram positif : vancomycine ou teicoplanine ou linézolide1  ou daptomycine1    o +  couverture  anti‐Gram  négatif :  céfépime,  céfotaxime,  ceftriaxone,  pipéracilline‐tazobactam,  imipénème, aztréonam (en cas d’allergie aux béta‐lactamines)   o ± anti‐anaérobie (métronidazole si la béta‐lactamine ne couvre pas ces bactéries)  o ± aminosides (gentamicine ou amikacine) à discuter en cas de sepsis sévère ou de choc septique et  en l’absence d’insuffisance rénale chronique et/ou de cirrhose      ¤ AVEC MATERIEL   o couverture  combinée  anti‐Gram  positif  +  anti‐Gram  négatif  par  Ceftobiprole  en  attendant  les  résultats du protocole mecOS‐2    si mecOS positif: poursuite du Ceftobiprole   si  mecOS  négatif  en  attendant  les  résultats  des  cultures  :  remplacer  le  Ceftobiprole  par  céfépime*  en  première  intention,  ou  céfotaxime*,  ou  ceftriaxone*,  ou  pipéracilline‐ tazobactam,  ou  imipénème  ou  [aztréonam*  +  clindamycine]  en  cas  d’allergie  aux  béta‐ lactamines   o alternative (mecOS‐1)     couverture  anti‐Gram  positif :  vancomycine  ou  daptomycine  (compte‐tenu  de  l’augmentation de la prévalence des staphylocoques à coagulase négative le linézolide et la  teicoplanine  ne  sont  plus  à  utiliser  en  probabiliste) ;  ces  molécules  peuvent  être  interrompues dans les 24 heures en cas de négativité du protocole mecOS‐1.    +  couverture  anti‐Gram  négatif :  céfépime*  en  première  intention,  ou  céfotaxime*,  ou  ceftriaxone*, ou pipéracilline‐tazobactam, ou imipénème ou [aztréonam* + clindamycine]  en cas d’allergie aux béta‐lactamines   o ± anti‐anaérobie (métronidazole si la béta‐lactamine ne couvre pas ces bactéries)  o ± aminoside (gentamicine ou amikacine) à discuter en cas de sepsis ou de choc septique et en  l’absence d’insuffisance rénale chronique et/ou de cirrhose     
  • 8. 8 *: Les paramètres nécessaires sont manquants ou erronés. ces molécules ne couvrent pas l’entérocoque et  seulement le céfépime, l’imipénème et la pipéracilline‐tazobactam sont réputés couvrir P. aeruginosa.       Posologies, administration  o vancomycine :  (dose  de  charge :  15  mg/kg  sur  1  h  sans  dépasser  1g/h  puis  30‐40mg/kg  en  SAP  continue sur 24h ; afin d‘obtenir des [ ] sériques entre 25‐35 mg/L en continu à contrôler à 48h)  o gentamicine (5‐7 mg/kg/j piv monodose), amikacine 15‐25 mg/kg/j PIV monodose   o daptomycine : 10‐12 mg/kg/j en une PIV ou IVD (3mn) (sérum salé isotonique)  o ceftobiprole : 500mg/8H (pouvant être adaptée à 1g /8H selon cas particuliers)   o autres antibiotiques : voir tableau en annexe    Remarques :     ¤  si  le  patient  est  connu  colonisé  ou  infecté  à  un  ou  des  bactérie(s)  non  couvertes  par  ce  schéma  antibiotique, il faut adapter le traitement pour que la (les) bactérie(s) soi(en)t incluses dans le spectre.     ¤ Il faut tenir compte de la veinotoxicité et de la néphrotoxicité de la vancomycine et du fait que les taux  sériques obtenus avec la vancomycine semblent plus difficilement atteints qu’avec la teicoplanine à forte  dose :   o teicoplanine : dose de charge 10‐12 mg/kg/12h pendant 2‐3 jours ; dosage en creux (5 mn avant la  perfusion de la 6ème  dose). Le but est d’obtenir des [ ] sériques > 30 mg/L (dosage FPIA), à contrôler  à la vallée de la 4ème  dose. La dose de charge ne doit pas être modifiée en cas d’insuffisance rénale ;  la  dose  d’entretien  sera  souvent  plus  faible  en  cas  d’insuffisance  rénale.  Ce  produit  a  des  performances très proches de celles de la vancomycine mais n’est pas néphrotoxique ; de plus, il est  possible de l’utiliser en cas d’allergie cutanée à la vancomycine (allergies croisées rares).        ¤ La daptomycine a l’avantage d’être active sur les staphylocoques (SASM/SARM et SCN‐SM et SCN‐RM*) et  d’être  bactéricide  sur  les  bactéries  en  phase  de  croissance  lente  et  dans  les  conditions  du  biofilm.  Cet  antibiotique semble moins néphrotoxique que la vancomycine mais peut entraîner des rhabdomyolyses et  des pneumopathies interstitielles. L’administration de la dose unitaire un jour sur deux est recommandée  lorsque la clairance de la créatinine est inférieure à 30mj/mn. Il est nécessaire de surveiller les CPK sous  traitement (2  fois  par  semaine  la  première  semaine  puis  de  façon  hebdomadaire);  l’arrêt  des  statines  durant  le  traitement  par  la  daptomycine  n’est  pas  recommandé.  L’administration  est  exclusivement  parentérale par voie IV dans du sérum salé. L’utilisation de la daptomycine doit être discutée et validée au  cas par cas compte tenu du coût et de la surveillance spécifique de cette molécule.   *Staphylococcus aureus sensible à la méticilline/résistant à la méticilline et staphylocoques à coagulase négative sensibles à la  méticilline/résistants à la méticilline) 
  • 9. 9   Le  ceftobiprole  est  une  céphalosporine  de  5ème     génération  qui  présente  l'avantage  d'avoir  un  spectre  antibactérien couvrant les cocci à Gram positif (y compris les staphylocoques résistants à la méticilline et  certaines souches d'Enterococcus faecalis) et les bacilles à Gram négatif (y compris certaines souches de  Pseudomonas aeruginosa).     c‐ Antibiothérapie probabiliste ciblée       Arthrite aiguë communautaire (bactériémie à SAMS)     o Amoxicilline‐acide clavulanique (100‐150 mg d’amoxicilline/kg/j en 3 PIV + gentamicine (5‐7 mg/kg/j  en 1 ou 2 PIV)  o si allergie vraie aux β‐lactamines : vancomycine (500 mg en 30’ puis 30 mg/kg/j) continue avec [ ]  sérique > 25 mg/L ; dosage à faire à 48h) + gentamicine idem ci‐dessus  En cas de sepsis sévère, il est probablement préférable lorsque la porte d’entrée peut être une infection  cutanée d’évolution rapidement nécrotique et purulente d’y associer la clindamycine 600 à 900 mg/8h  par voie IV (monitorage cardiaque lors de la perfusion ; ne pas dépasser la vitesse d’administration de  300mg sur 30mn).       Environ 7 j de traitement IV (dont 4 à 5 jours d’aminoside) puis relais oral :  o céfalexine (C1G) ou équivalent (100‐150 mg/kg/j en 3 prises) +/‐ lévofloxacine 750 mg en une dose  quotidienne  (risque  de  tendinopathie  voire  de  rupture  tendineuse  dont  la  moitié  des  cas  survient  dans la première semaine de traitement) si confirmation de l’origine staphylococcique.   o   Durée totale de traitement : 3‐4 semaines     Ostéomyélite ou spondylodiscite aiguë communautaire : (bactériémie à SAMS)      o idem arthrite aiguë    ou [ceftriaxone (2g/j) ou céfotaxime (2g/8h) PIV] + fosfomycine* (4g/8h PIV de 4 h)   o puis  relais  oral  par  rifampicine  à  jeun  (600‐900  mg/j)  +  lévofloxacine  (500  mg/j).  La  lévofloxacine  devrait être débutée environ 24 heures avant la rifampicine pour limiter le risque de monothérapie à  la rifampicine en dehors du contexte aigu (inoculum élevé avec risque de sélection de mutants à la  fluoroquinolone).     Durée totale de traitement : 6‐12 semaines      Panaris, phlegmon des gaines, morsure animale avec délabrement tissulaire   
  • 10. 10 Pour  les  panaris  et  les  phlegmons  des  gaines,  l’antibiothérapie  repose  sur  les  béta‐lactamines  anti‐ staphylococciques (amoxicilline‐acide clavulanique, C1G par voie IV aux mêmes doses que plus haut, avec  relais  oral  dès  que  la  situation  s’améliore,  pour  une  durée  totale  de  2  à  3  semaines ;  cefotaxime  ou  ceftriaxone + métronidazole en cas d’allergie grave connue aux pénicillines). L’indication chirurgicale est  une urgence dans le cas des phlegmons des gaines.   En cas de morsure animale avec délabrement tissulaire et/ou infection constituée, l’antibiothérapie doit  couvrir  les  streptocoques,  staphylocoques,  anaérobies  et  Pasteurella  multocida  (agent  de  la  pasteurellose).  Le  traitement  médical,  outre  le  geste  chirurgical  de  parage  éventuel,  repose  sur  l‘amoxicilline‐acide clavulanique comportant une dose d’amoxicilline de 50‐80 mg/kg. En cas de forme  infectieuse sévère, il est nécessaire d’associer la gentamicine (5‐7 mg/kg) pendant 3 à 5 jours.     Le traitement antibiotique est de 2 à 3 semaines.       3) Antibiothérapie documentée      a‐ Arthrite aiguë    cf ci‐dessus page 7  b‐ Ostéomyélite aiguë    cf ci‐dessus page 8  c‐ Infection sur matériel       1) Staphylocoque (doré ou à coagulase négative)     Utilisation de la rifampicine en association :  Dans  la  mesure  du  possible  (respect  des  contre‐indications  habituelles),  il  est  recommandé  d’utiliser  la  rifampicine  qui  est  l’antibiotique  le  plus  performant  dans  les  modèles  animaux  ce  qui  a  été  validé  plus  récemment  par  les  études  cliniques.  Comme  il  n’est  pas  possible  d’utiliser  cet  antibiotique  en  monothérapie, il faut lui associer un compagnon qui est le plus souvent lorsque l’antibiogramme l’autorise,  une fluoroquinolone en particulier la lévofloxacine pour limiter le risque de sélection d’un mutant résistant  naturellement présent dans la population bactérienne initiale. Des travaux récents menés dans le service  ont  établi  que  l’utilisation  de  la  rifampicine  en  association  sur  documentation  au  cours  de  l’entre‐deux  temps d’une repose en deux temps n’est pas un facteur de risque de sélection de souches résistantes à la  rifampicine (M. van Cauter ICAAC 2014, CRIOAC Lille 2015).   
  • 11. 11  Association rifampicine ‐ lévofloxacine :  On  utilise  le  plus  souvent  une  association  rifampicine‐lévofloxacine  du  fait  de  l’absence  de  métabolisation  hépatique  de  cette  fluoroquinolone  ce  qui  diminue  le  risque  de  diminution  des  taux  sériques  par  l’effet  inducteur  hépatique  de  la  rifampicine.  En  cas  d’infection  post‐opératoire  (notamment  reprise  d’une  infection  déjà  traitée  en  pré‐opératoire),  il est  important  d’interrompre  la  rifampicine environ 48 heures avant le geste prévu et de ne pas la réintroduire avant le 5ème  jour post‐ opératoire (risques accrus de cholestase et de cytolyse). Veiller à respecter les contre‐indications de la  lévofloxacine (corticothérapie au long cours y compris inhalée, ce qui semble augmenter le risque de  tendinopathie). Attention au risque de diminution de l’absorption des fluoroquinolones en cas de prise  de pansements gastriques. Contre‐indication absolue en cas de toute pathologie tendineuse (chirurgie  traumatique ou autre du tendon notamment).     Association rifampicine ‐ clindamycine :  En  cas  de  résistance  aux  fluoroquinolones,  le  choix  d’un  autre  « compagnon »  est  problématique.  L’association avec la clindamycine (Dalacine®) ne semble pas intéressante en raison probablement de  l’effet  inducteur  de  la  rifampicine  avec  pour  conséquence  une  diminution  des  taux  sériques  de  la  clindamycine. En cas d’administration intra‐veineuse, il faut utiliser un scope cardiaque au moment des  perfusions iv en raison du risque d’arrêt cardiaque. Les perfusions iv de clindamycine ne doivent être  réalisées avec un rythme de perfusion ≤ 1g / 60 mn.     Autres association rifampicine – ATB :  ‐  L’association  rifampicine‐acide  fusidique  est  pénalisée  par  une  très  mauvaise  tolérance  hépatique  (cytolyse  et  cholestase).  Cette  association  ne  semble  pas  prévenir  efficacement  les  échecs  liés  à  la  sélection de mutants résistants à la rifampicine chez des patients traités pour infection ostéo‐articulaire  chronique.   ‐ On ne dispose d’aucun recul validé avec l’association rifampicine‐pristinamycine (Pyostacine®) dans ce  domaine et doit être proscrit (recommandation du groupe de travail sur les infections ostéo‐articulaires  sur matériel) ; l’AMM de ce produit vient d’être modifiée dans ce sens.  ‐  L’association  rifampicine‐teicoplanine  semble  intéressante  mais  difficile  à  mettre  en  œuvre  (administration  parentérale  compliquée  chez  ces  patients  pratiquement  toujours  traités  par  anticoagulants  dont  la  pose  d’une  chambre  implantable  n’est  souvent  que  la  seule  solution  avec  nécessité de vérifier régulièrement les taux sériques, coût très important).    
  • 12. 12    Utilisation du linézolide :  L’utilisation  du  linézolide  au  long  cours  (>4  semaines)  expose  certains  patients  à  des  effets  secondaires  sérieux (hématotoxicité, neurotoxicité voire névrite optique rétro‐bulbaire pouvant conduire à la cécité).  Indication  actuellement  hors  AMM.  Impossibilité  de  poursuivre  le  traitement  au  delà  de  28  jours  consécutifs. Coût exorbitant (plus de 60 euros le comprimé de 600 mg). Son emploi doit être validé au sein  de la réunion de concertation pluridisciplinaire du service.   La prescription du linézolide doit s’accompagner de la surveillance NF‐plaquettes une fois par semaine. De  plus,  il  faut  prévenir  le  patient  de  la  possible  survenue  de  dysesthésies  des  mains  ou  des  pieds  ou  de  troubles visuels qui IMPOSENT L’ARRET IMMEDIAT DU TRAITEMENT.    L’association  rifampicine‐triméthoprime/sulfaméthoxazole  (cotrimoxazole)  a  été  validée  dans  plusieurs  études  cliniques  dont  une,  issue  du  service,  comparant  cette  association  à  l’association  rifampicine‐ linézolide  et  qui  a  établi  une  efficacité  comparable  pour  un  coût  considérablement  plus  élevé  pour  l’association rifampicine‐linézolide.     2) Streptocoque et entérocoque  o amoxicilline 100 à 150 mg/kg/j en 3 PIV + rifampicine 600‐900mg/j en une prise  o [vancomycine ou teicoplanine] + rifampicine  o si sepsis sévère, amoxicilline ou glycopeptide + gentamicine 5‐7 mg/kg/j  o l’association rifampicine‐lévofloxacine est envisageable si la souche est sensible aux 2 molécules de  l’association (doit être testé systématiquement par le laboratoire).     3) Bacilles à Gram négatif  o C3G (ceftriaxone 2g/24h ou céfotaxime 1‐2g/8h) + ciprofloxacine 200mg /8‐12h IV)  o en  cas  d’infection  à  Pseudomonas  spp.,  ceftazidime  (2g/8h),  céfépime  (2g/8‐12h)  ou  imipénème  (500mg/6h, ou 1,5 g sur une SAP de 3 heures / 12 h) + ciprofloxacine (400 mg/8‐12h) ou amikacine  15mg/kg si sepsis sévère  o le relais peut se faire en monothérapie par la ciprofloxacine en monothérapie après une bithérapie  initiale  de  3  semaines  au  moins.  L’une  des  associations  les  plus  intéressantes  semble  céfépime‐ ciprofloxaxine (série de patients validée dans une étude du service) pour des BGN autres que E. coli  ou Proteus spp. : céfépime 2g / 12h iv ou im pendant 21‐28 jours + ciprofloxacine 0,75g‐1g /12 h po  après 5‐7 jours par voie iv (400 mg / 12 h).    
  • 13. 13 Relais oral : posologies    ‐ amoxicilline : 100 à 150 mg/kg/j en 3 prises    ‐ céfalexine* : 100 à 150 mg/kg/j en 3 prises    ‐ rifampicine : 600‐900mg/j en une prise à jeun    ‐ acide fusidique : 2 cp à 250mg / 8h au milieu du repas (plus tartine de pain beurré)    ‐ lévofloxacine : 1 cp + ½ (750mg) en une prise /j    ‐ ciprofloxacine : 500 mg / 8h ou 750 mg à 1g / 12h    ‐ clindamycine : 600‐900 mg / 8h  En raison du risque important de survenue d’une candidose oro‐pharyngée sous traitement antibiotique au  long  cours,  il  est  recommandé  de  prescrire  chez  tous  ces  patients  une  prophylaxie  par  la  Fungizone®  suspension buvable durant la phase d’hospitalisation (une c à c / jour) relayé (uniquement en ville compte  tenu du risque de sélection de souches fluconazole‐résistantes) éventuellement si le patient ne tolère pas la  Fungizone® par le fluconazole 50 mg, 2 fois par semaine. L’association rifampicine + fluconazole expose au  risque d’interaction avec pour conséquence attendue une diminution des taux sériques de la rifampicine et  du fluconazole.            4) Durée du traitement antibiotique       La tendance est actuellement de réduire les durées de traitement à 6 ‐ 12 semaines. Il est possible que la  durée du traitement antibiotique entre les 2 temps puisse être réduite à moins de 6 semaines.  En  cas  d’ablation  complète  et  définitive  du  matériel,  la  durée  du  traitement  antibiotique  peut  probablement  être  réduite  à  moins  de  3  mois  ou  en  cas  d’arthrodèse,  jusque  15  jours  après  la  greffe  osseuse  si  l’aspect  macroscopique  est  satisfaisant  et  que  les  prélèvements  per‐opératoires  sont  stériles  après une fenêtre sans antibiotique d’au moins 4 semaines.   En cas de remplacement en 2 temps avec des prélèvements per‐opératoires négatifs alors que le patient n’a  reçu  durant  les  2  à  4  semaines  précédant  le  geste  aucune  antibiothérapie  systémique,  l’antibiothérapie  peut  être  interrompue  au  terme  des  14  jours  de  mise  en  cultures  des  échantillons  (une  durée  totale  comprenant  la  période  pré  et  post‐opératoire  minimale  de  6  semaines  d’antibiothérapie  adaptée  doit  cependant être respectée).   En cas d’amputation secondaire à une évolution défavorable d’origine septique, les données d’une étude  menée dans le Centre de Référence Nord‐Ouest (Lille‐Tourcoing) montre une fréquence élevée de culture  positive des biopsies osseuses réalisées sur la tranche de section proximale avec une certaine corrélation  entre la microbiologie de l’os amputé et celle du foyer infectieux ayant conduit à l’amputation. Ces résultats  semblent plaider en faveur d’une réduction de l’intervalle de temps entre la décision d’amputation et la 
  • 14. 14 réalisation  du  geste.  Dans  la  mesure  où  cette  étude  a  aussi  montré  que  le  délai  de  cicatrisation  est  significativement  plus  long  en  cas  de  biopsie  osseuse  positive,  il  semble  utile  de  débuter  une  antibiothérapie  à  large  spectre  tenant  compte  des  données  microbiologiques  connues  au  moment  de  l’amputation et d’envisager une désescalade après réception des résultats définitifs.          5) Place et modalités de l’intervention chirurgicale       MAINTIEN DU MATERIEL    Il faut privilégier le maintien du matériel lorsque l’implantation date de moins de 4 semaines et/ou que le  délai d’apparition des signes infectieux date de moins de 1 semaine en cas d’infection secondaire par voie  hématogène. Les chances de succès sont clairement influencées par la possibilité de prescrire la rifampicine  ou les fluoroquinolones en association avec une autre molécule active en cas d’infection respectivement à  staphylocoques (et probablement streptocoques/entérocoques) et de bacilles à Gram négatif. Les résultats  de la littérature font envisager le maintien du matériel infecté en place sous certaines conditions :   ‐ matériel stable  ‐ délai post‐opératoire court (≤ 25jours)  ‐ possibilité de traiter au long cours par une association rifampicine‐fluoroquinolone pour les infections à  cocci  à  Gram  positif  ou  par  une  association  C3G‐fluoroquinolones  en  cas  d’infections  à  bacille  à  Gram  négatif     Pour les infections tardives (qui ne relèvent donc pas a priori d’un traitement matériel en place), certaines  conditions peuvent faire considérer le maintien du matériel :   état général du patient qui contre‐indique un nouveau geste    refus du patient     CHANGEMENT DE MATERIEL    En cas de changement de matériel, se pose la question de la chronologie de la dépose et de la repose qui  peuvent être réalisées en 1 ou 2 temps.   Le dogme = ablation du matériel (seule solution efficace pour être actif sur le slime « organisé »). Il n’est pas  clairement établi que les résultats des stratégies thérapeutiques avec ablation du matériel infecté soient  meilleurs que ceux des stratégies avec maintien du matériel infecté en place.     STRATEGIE EN UN TEMPS  Dans la stratégie en 1 temps, la durée de l’antibiothérapie avant la dépose‐repose ne doit pas dépasser 6  semaines, en complétant après le geste pour obtenir les durées selon les indications plus haut en fonction 
  • 15. 15 de  la  localisation.  L’utilisation  d’un  ciment  aux  antibiotiques  et  d’une  antibiothérapie  post‐opératoire  adaptée aux bactéries impliquées est recommandée.  Contre‐indications du remplacement prothétique en un temps :     ¤ présence de profonds remaniements infectieux du site opératoire    ¤ bactérie résistant aux antibiotiques (BGN/FQ, staphylocoques /RIF)    ¤ état cutané gênant la cicatrisation de la plaie opératoire     ¤ destruction osseuse limitant les chances d’obtenir un implant stable    STRATEGIE EN DEUX TEMPS La tendance actuelle va vers la diminution des indications de la repose en 2 temps     Le  premier  geste  doit  être  réalisé  avant  toute  antibiothérapie  de  façon  à  pouvoir  réaliser  des  prélèvements per‐opératoires à visée bactériologique, puis l’antibiothérapie adaptée est poursuivie pour  2 ‐ 4 sem. environ avant la repose et poursuivie pour obtenir une durée totale de traitement antibiotique  de 6 sem. Il n’est pas toujours nécessaire d’interrompre le traitement antibiotique avant le deuxième  geste  (dossier  microbiologique  indiscutable,  évolution  entre  les  2  temps  satisfaisante  sur  les  plans  clinique, radiologique et microbiologique). En revanche, il est recommandé de réaliser des prélèvements  per‐opératoire  de  façon  à  ne  pas  manquer  la  sélection  au  sein  du  foyer  infectieux  de  bactéries  résistantes.      Lorsque la repose a été faite sous antibiotique ou avec une fenêtre inférieure à 4 semaines :    si les cultures sont stériles, on peut reprendre l’antibiothérapie utilisée avant le 2ème  temps, de même  si  les  prélèvements  isolent  les  mêmes  pathogènes  que  ceux  isolés  durant  ou  avant  le  1er   temps  opératoire, de façon à compléter au moins 6 semaines de traitement en tout.   si les cultures isolent une « nouvelle» bactérie, le traitement d’entretien sera adapté aux données de  l’antibiogramme     Dans certains cas (bactérie multirésistante, indication limite de réimplantation, évolution de la période  entre les 2 temps non satisfaisante), il peut être intéressant de ménager une fenêtre thérapeutique de 4  sem.  avant  la  reprise  de  façon  à  pouvoir  réaliser  une  ponction  pré‐opératoire  afin  de  confirmer  l’indication  de  reprise  chirurgicale  et  préciser  la  durée  optimale  du  traitement  antibiotique  après  le  rescellement.   Dans ces situations, la durée du traitement antibiotique après la repose ne dépassera pas 2 sem.    sauf si la durée avant la repose était inférieure à 4 sem. (durée totale de 6 sem. au moins)    sauf si les prélèvements de la repose sont à nouveau positifs.     D’une  façon  générale,  il  faut  éviter  de  prescrire  des  antibiothérapies  comprenant  de  la  rifampicine  en  période  post‐opératoire  précoce  (durant  les  5  jours  suivant  le  geste)  de  façon  à  limiter  le  risque 
  • 16. 16 d’interaction avec les produits d’anesthésie notamment les halogénés. Ces patients risquent en effet d’être  considérés à tort intolérants à cet antibiotique.     Lors  de  la  mise  en  place  d’un  spacer,  nous  recommandons  actuellement  l’addition  systématique  de  vancomycine  au  ciment  contenant  de  la  gentamicine  et  de  ne  pas  prescrire  de  couverture  anti‐  staphylocoque résistant à la méticilline (SMR) par voie systémique. Une antibiothérapie ne sera administrée  qu’en cas de signes infectieux locaux (abcès notamment) généraux et/ou de facteurs de fragilité du patient.  Cette antibiothérapie est détaillée aux chapitres 2.a et 2.b.        6) Suivi d’un patient traité par antibiotiques pour une infection ostéo‐articulaire        le patient doit être mis au courant des objectifs du traitement antibiotique et de ses contraintes.   Les  effets  secondaires  principaux  doivent  être  présentés  avec  la  conduite  à  tenir  immédiate  dans  certains cas (arrêt de la clindamycine en cas de diarrhées avec signes systémiques infectieux, douleurs  tendineuses avec les fluoroquinolones, ...).    Le patient doit être informé de la nécessité de prendre ses traitements de façon quotidienne et de la  justification des doses importantes et du nombre inhabituel d’antibiotiques.   Des fiches de renseignements sur la posologie et les principaux effets secondaires doivent être remises  aux patients à la sortie du service (disponibles pour la rifampicine, l’acide fusidique, la lévofloxacine, la  teicoplanine et la clindamycine).       PROGRAMME DE SUIVI DES PATIENTS :    ‐  Visites  de  contrôle  à  M1,  M3  et  M6  (M9  pour  les  PTG) :  vérifier  l’observance  et  la  tolérance  aux  traitements  anti‐infectieux,  contrôler  les  données  cliniques,  biologiques  et  radiologiques  évaluant  l’évolution de l’infection ostéo‐articulaire.  ‐ Surveillance biologique : NF‐plaquettes, TGO‐TGP, urée‐créatinine, CRP, VS sur une fréquence mensuelle.   NFS‐plaquettes hebdomadaire en cas d’utilisation du linézolide.  Dosage bi‐hebdomadaire des CPK en cas d’utilisation de la daptomycine.  ‐ Dosages antibiotiques à la vallée de la teicoplanine et de la vancomycine et des aminosides en pic et à la  vallée ;  il  n’y  a  pas  d’indication  à  doser  de  façon  systématique  les  autres  antibiotiques  excepté  en  cas  d’insuffisance  rénale  sévère  et  en  cas  de  suspicion  de  surdosage.  Il  n’existe  pas  d’étude  démontrant  la  relation entre les concentrations sériques et l’évolution des patients en matière d’infection ostéo‐articulaire  sur matériel.     
  • 17. 17   7) Antibiothérapie suppressive      Dans certaines situations, il est difficile d’envisager l’arrêt  définitif des antibiotiques en raison d’un risque  très élevé de récurrence infectieuse. Il s’agit notamment de patients traités médico‐chirurgicalement mais  de  façon  non  optimale.  Nous  proposons  que  ces  patients  qui,  au  terme  de  la  prise  en  charge,  sont  en  situation de rémission (bilan clinique, biologique et radiologique satisfaisants) bénéficient d’un traitement  antibiotique complémentaire prolongé de façon à réduire le risque de récurrence infectieuse.  Les principales situations infectieuses menant à envisager l’antibiothérapie suppressive sont (après décision  à prendre en RCP) :  - Délai de prise en charge sortant des recommandations usuelles dans le cas des reprises  pour irrigation‐lavage (4 semaines post‐implantation et 3 semaines d’évolution des signes  d’infection)  - Changement ou retrait  incomplet d’un matériel infecté  - Immunodépression sévère  - Mégaprothèse  ou  matériel  précieux  (l’échec  conduisant  inéluctablement  à  une  catastrophe fonctionnelle)  - Impossibilité  de  conduire  un  traitement  par  rifampicine  ou  fluoroquinolone  en  cas  d’infection respectivement à cocci à Gram positif et bacille à Gram négatif  - L’antibiothérapie curative n’a pas pu être menée à son terme  Les molécules à utiliser doivent être tolérées correctement au long cours, pouvoir être administrées par  voie orale et limiter le risque de sélection de résistance bactérienne. Le choix de la molécule et la posologie  doivent être décidés au cas par cas en RCP.   
  • 18. 18 - TABLEAU DES PRINCIPAUX ANTIBIOTIQUES   Antibiotique  forme  posologie   principale surveillance  amoxicilline  (Clamoxyl,...)  po  iv  100 mg/kg/j en 3 prises  100 mg/kg/j en 3 prises  allergie, convulsions si insuffisance rénale   oxacilline  (Bristopen, ...)  iv  100 mg/kg/j en 3 prises allergie, phlébite au point d’injection, hépatite  cytolytique  céfalexine  (Céporexine,...)  po  100 mg/kg/j en 3 prises allergie ceftriaxone  (Rocéphine)  iv, im  2g en une injection /j  allergie, hépatite  céfotaxime  (Claforan)  iv, im  100 mg/kg/j en 3 prises allergie, hépatite ceftazidime  (Fortum)  iv, im  2g/6‐8h, 4‐6g en iv continu  allergie  céfépime  (Axepim)  iv, im  2g/8‐12h  allergie, convulsions si insuffisance rénale  imipénème  (Tiénam)  iv, im  500 mg/6‐8h  allergie, convulsions pipéra‐tazobactam  (Tazocilline)  iv  4g /6‐8h  allergie, convulsions si insuffisance rénale  amikacine*  (Amiklin)  iv, im  15‐25 mg/kg/j en 1 à 2 inject. Insuffisance rénale, surdité  gentamicine*  (Gentalline)  iv, im  5‐7 mg/kg/j en 1 à 2 inject.   * dosages sériques en pic/creux  Insuffisance rénale, surdité  cotrimoxazole  (Bactrim)  iv  po  800mg/160mg/8h  allergie, nausées, hyperthermie,cytopénies  Clindamycine  (Dalacine)  iv  po  600‐900 mg/8h, SAP > 60mn 600‐900 mg /8h  diarrhées, colite pseudo‐membraneuse.  Monitorage cardiaque si IV.   Ofloxacine  (Oflocet)  iv, po  400mg/12h  tendinopathies, confusion, hépatites, réaction  solaire  lévofloxacine  (Tavanic)  iv, po  750 mg /j en 1 prise   tendinopathies, confusion, hépatites, réaction  solaire, corticoïdes   ciprofloxacine  (Ciflox)  iv  po  200‐400 mg /8‐12h 500 mg /8h, 0.75g‐1g/12h  tendinopathies, confusion, hépatites, réaction  solaire, corticoïdes   rifampicine  (Rifadine)  iv, po  600‐900 mg/j en une prise à jeun   nausées, hépatite, leucopénie, thrombopénie,  interactions médicamenteuses (Tégrétol), ...  acide fusidique  (Fucidine)  po  500 mg/8h (au milieu du repas, po) allergie, diarrhées, nausées  fosfomycine  (Fosfocine)  iv  4g en SAP de 4h, /6‐8h  surcharge sodée, hypokaliémie  teicoplanine*  (Targocid)  iv, im,  sc  10‐12 mg/kg/12h pendant 4 à 5 j puis 1/j  selon dosages  [ ] > 25 mg/ L en creux  allergie (réaction croisée avec la vancomycine  exceptionnelle)  vancomycine*  (Vancocine)  iv  15mg/kg en une heure sans dépasser  1g/h puis 30‐40 mg/kg/j en SAP continu  [ ] > 25 mg/ L  allergie, surdité, insuffisance rénale (association  avec médicaments néphrotoxiques)  Linézolide  (Zyvoxid)  iv, po  600mg/12h pas d’adaptation de  posologie si I.Rénale, I. Hépatique, poids  Toxicité hématologique, céphalées, candidoses,  interactions médicamenteuses   Colistine  (Colimycine)  iv  3 millions d’unités /8h Insuffisance rénale, contre‐indiquée en cas de  myasthénie  Daptomycine  (Cubicin)  iv ou  ivl  10‐12mg/kg en 1 prise sérum salé  Rhabdomyolyse, élévation de la créatinine,  pneumopathie à PNE  Ceftobiprole  (Mabelio)  iv  500mg‐1g/8h  Allergie, test de Coombs positif   
  • 19. 1 Sepsis sévère et choc septique. Objectifs Nationaux  Item 328: o Diagnostiquer un état de choc chez l'adulte et chez l'enfant.
 o Prise en charge immédiate pré-hospitalière et hospitalière. o Reconnaître et traiter un choc méningococique - purpura fulminans (posologies).  Item 154: o Connaître la définition des termes suivants : bactériémie, syndrome de réponse inflammatoire systémique (SRIS), sepsis et choc septique (voir item 328). o Reconnaître un choc septique et initier sa prise en charge thérapeutique (voir item 328) o Connaître les portes d'entrée et les localisations secondaires les plus fréquentes des septicémies/bactériémies/fongémies. o Connaître l'indication des hémocultures et l'interprétation des résultats.
 o Connaître les principes de l'antibiothérapie au cours d'une bactériémie. Les items en italiques ne sont traités dans le chapitre septicémie I) Introduction Le sepsis peut être défini comme la réponse inflammatoire systémique à l’infection. Le choc septique représente la forme la plus grave de cette réponse inflammatoire. Sa traduction clinique est représentée par un état infectieux grave associant des dysfonctions d’organes à une défaillance circulatoire ne répondant pas au remplissage vasculaire et nécessitant l’utilisation de drogues vasoactives. Le pronostic vital du patient est souvent engagé et il s’agit d’une urgence thérapeutique.
  • 20. 2 II Définitions et épidemiologie Un comité d’experts a précisé en 1992 un certain nombre de définitions concernant l’infection et ses manifestations cliniques, en les graduant selon leur sévérité. Des modifications ont été apportées en 2005 au cours de la conférence de consensus concernant la prise en charge hémodynamique du sepsis sévère et organisée conjointement par la Société de réanimation de langue française (SRLF) et la Société française d’anesthésie-réanimation (SFAR). La réactualisation de ces recommandations est spécifiée dans le tableau 1. Le terme de septicémie devrait être abandonné car il ne décrit pas correctement le processus en cause. Un état infectieux grave ou sepsis sévère est un syndrome infectieux associé à une hyperlactatémie supérieure à 4 mmol/L et/ou une hypotension artérielle avant remplissage et/ou à une dysfonction d’organe (une seule suffit). On estime qu’il existe environ 70 000 sepsis sévères par an en France. Le choc septique est défini par la présence d’un état infectieux grave associé à une hypotension artérielle persistante malgré un remplissage vasculaire de 20 à 40 mL/kg. Il s’agit de la première cause de mortalité en réanimation. Le sepsis grave précède souvent la survenue d’un choc septique. Ces définitions ont leurs limites car elles sont descriptives et non explicatives. Elles décrivent un syndrome clinique et non un processus physiopathologique biochimique ou immunologique. Ces définitions ont cependant le mérite d’exister et permettent de caractériser de manière plus précise les patients qui présentent une infection afin de déterminer des groupes homogènes de malades aux moyens d’éléments cliniques et biologiques simples.
  • 21. 3 Tableau 1 Sepsis, sepsis sévère, choc septique : définitions. Infection Réponse inflammatoire liée à la présence de micro-organismes. Invasion de tissus normalement stériles. Bactériémie, virémie, fongémie, parasitémie Présence de bactéries (virus, champignons, parasites) viables dans le sang. Syndrome de réponse inflammatoire systémique à une agression aiguë. Présence d’au moins deux des signes suivants : température > 38,3 °C ou < 36 °C fréquence cardiaque > 90battements/min fréquence respiratoire > 20/min leucocytes > 12 000/mm3 ou < 4 000/mm3 ou > 10 % de cellules immatures glycémie > 7,7 mmol/L altération des fonctions supérieures temps de recoloration capillaire > 2 secondes lactatémie > 2 mmol/L Sepsis Syndrome de réponse inflammatoire systémique en relation avec une infection présumée ou identifiée. Sepsis sévère ou état infectieux grave Sepsis associé à : lactates > 4 mmol ou une hypotension artérielle avant remplissage ou dysfonction d’au moins un organe :  encéphalopathie septique (score de coma de Glasgow < 13) ;  respiratoire : rapport PaO2/FiO2 < 300 ;  rénale : créatininémie > 176 μmol/L  hépatique : INR > 4 ou bilirubine > 78 μmol/L ou transaminases > 2X normale  thrombocytopénie < 100 000/mm3  coagulation : INR > 1,5 Choc septique Sepsis sévère avec hypotension artérielle malgré le remplissage vasculaire (20–40 mL/kg).
  • 22. 4 III Physiopathologie Le choc septique est un état de choc de type distributif. La physiopathologie du choc septique, qui résulte de l’invasion de l’organisme par des agents infectieux (bactéries à Gram négatif et à Gram positif, champignons, virus), est complexe. Au cours des états infectieux graves, il y a une activation des nombreux systèmes cellulaires (macrophages, leucocytes, plaquettes, cellules endothéliales, etc.) et humoraux (complément, coagulation, protéases). L’activation cellulaire par les produits bactériens, en particulier l’endotoxine, entraîne la libération de cytokines pro- inflammatoires. Parmi celles-ci, le TNFα et l’IL-1β semblent être particulièrement incriminés dans le déclenchement des manifestations graves observées au cours du choc septique. Ces cytokines entraînent en effet la libération de nombreux autres médiateurs : NO (monoxyde d’azote), molécules d’adhésion, médiateurs lipidiques (PAF), cytokines pro-inflammatoires (IL- 6, IL-8, interférons) et des cytokines anti-inflammatoires (récepteurs solubles au TNF, IL-4, IL- 10, etc.). L’activation cellulaire et la libération des médiateurs pro-inflammatoires sont responsables d’altérations cellulaires en particulier au niveau vasculaire (macro et micro circualtion) entraînant: • une augmentation de la perméabilité capillaire ; • une défaillance cardiocirculatoire, qui associe une hypovolémie absolue (hyperperméabilité capillaire, augmentation des pertes insensibles, troisième secteur) à une hypovolémie relative par vasodilatation périphérique. L’élément prédominant est la vasoplégie artérielle et veineuse, qui conditionne le traitement symptomatique initial (remplissage + traitements vasoconstricteurs)
  • 23. 5 • Il existe souvent une atteinte myocardique précoce conduisant à une altération de la fonction systolique ventriculaire. Cette atteinte est réversible. • une modification de la régulation de la perfusion de chaque organe à l’origine d’une maldistribution des débits sanguins régionaux, entraînant une diminution de la perfusion tissulaire, une altération de la microcirculation et l’apparition de dysfonctions d’organes ; • une activation de la coagulation, conduisant à une coagulation intravasculaire disséminée (CIVD). Cette CIVD est fréquente (environ 30 % des cas), d’intensité variable, corrélée à la survenue du syndrome de défaillance multiviscérale et à la mortalité. Il apparaît actuellement que l’activité pro-inflammatoire semble localisée au niveau du site infecté et qu’il existe plutôt une réponse anti-inflammatoire systémique généralisée (concept de compartimentalisation et décompartimentalisation). Il est difficile de caractériser en urgence le profil immunitaire d’un patient septique, rendant complexe l’évaluation de thérapeutiques à visée inflammatoire dans cette situation. Il existe enfin probablement une composante de susceptibilité d’ordre génétique à la réponse inflammatoire à l’infection, pouvant expliquer une mortalité différente chez des patients avec un tableau clinique de gravité identique. IV Manifestations cliniques et biologiques La reconnaissance d’un choc septique repose sur la mise en évidence d’une défaillance circulatoire aiguë associée à un foyer infectieux. A Manifestations cliniques Les principaux signes cliniques sont énumérés dans les définitions des états infectieux graves et du choc septique. Ils comportent une tachycardie, une hypotension artérielle, des marbrures cutanées, une polypnée, une encéphalopathie septique (agitation, confusion, troubles de
  • 24. 6 conscience pouvant parfois conduire à un coma profond), une oligoanurie. L’état de choc septique sera évoqué préférentiellement en cas d’infection connue, de frissons, de fièvre ou d’hypothermie. Son diagnostic impose l’élimination des autres causes d’état de choc (cardiogénique, anaphylactique, hypovolémique). Tout état de choc ne faisant pas la preuve immédiate de son étiologie doit être considéré dans un premier temps comme un possible choc septique. Une pression artérielle diastolique basse doit faire évoquer des résistances artérielles basses et donc un processus septique Une fois que le diagnostic de choc septique probable est posé il faudra mener de front l'enquête étiologique en identifiant la porte d'entrée et débuter le traitement symptomatique du choc septique en pratiquant une réanimation hémodynamique. B Identifier la porte d’entrée On s'acharnera rechercher la porte d’entrée qui conditionnera la qualité du traitement antibiotique et l’ablation éventuelle d’un matériel invasif. Les principales portes d’entrée d’un choc septique sont pulmonaires (50 %), hépatodigestives (20 %), urinaires (10 %), liées à un cathéter (5 %), cutanées et méningées (5 %). En cas de choc inexpliqué, on recherchera toujours un foyer pulmonaire (cliché thoracique), une infection urinaire (bandelette urinaire et un ECBU). On sera attentif à la recherche d’un foyer infectieux profond vésiculaire, abdominal ou urinaire, en réalisant une échographie abdominale et/ou une tomodensitométrie. Au moindre doute, une ponction lombaire sera pratiquée et il faudra rechercher de manière systématique des lésions cutanées de purpura. Le prélèvement de deux paires d'hémocultures est systématique.
  • 25. 7 Dans 15 à 20 % des cas, aucune porte d’entrée n’est identifiable. Il n’existe une bactériémie que dans 30 % des cas. Environ un tiers des patients présentant un sepsis sévère ou un choc septique n’auront pas de documentation bactériologique. C Manifestations biologiques Sur un plan biologique, on peut noter une hypoxémie parfois sévère en cas de syndrome de détresse respiratoire aiguë, aux gaz du sang une acidose métabolique avec un pH inférieur à 7,38, une réserve alcaline inférieure à 25 mmol/L, une hyperlactatémie supérieure à 2 mmol/L, une insuffisance rénale aiguë avec une augmentation de l’urée sanguine et de la créatininémie, une cytolyse et ou une cholestase hépatique, une coagulopathie de consommation (consommation des facteurs de la coagulation avec un taux de prothrombine abaissé, associé à une élévation du TCA, une diminution du taux des plaquettes et une fibrinolyse, visualisée par une augmentation des PDF ou des D-dimères). On note fréquemment une hyperleucocytose, parfois une neutropénie transitoire. L’absence de syndrome inflammatoire n’élimine pas l’origine infectieuse d’un état de choc. On notera le faible nombre d'examens complémentaires nécessaires pour la prise en charge d'un choc septique. V Traitement Le traitement du choc septique repose sur un traitement anti-infectieux probabiliste précoce et adapté, la recherche d’un foyer infectieux nécessitant un geste chirurgical ou l’ablation d’un matériel invasif (exemple cathéter veineux périphérique ou central, sonde urinaire) et le traitement symptomatique de la défaillance hémodynamique (remplissage vasculaire, utilisation de catécholamines) et des autres dysfonctions.
  • 26. 8 A Traitement symptomatique La prise en charge hémodynamique du choc septique est individualisée artificiellement en trois phases. Seule la phase 1 concerne la prise en charge précoce aux urgences alors que les phases 2 et 3 nécessiteront l’admission dans un service de réanimation. 1 Objectifs thérapeutiques Ils sont simples et se résument à assurer une pression de perfusion des organes et un transport en oxygène adéquats. L'efficacité de la réanimation initiale est jugée sur l'augmentation de la pression artérielle moyenne ≥ 65 mm Hg, et la disparition des signes périphériques de choc (ex: marbrures tachycardie oligurie) ainsi que sur la diminution de la concentration du lactate artériel. 2 Traitement initial symptomatique (phase 1) À la phase initiale, l’urgence est au remplissage vasculaire systématique par du chlorure de sodium isotonique à 0.9% (volumes répétés de 500 mL), l’hypovolémie étant constante. Celui-ci doit être réalisé sur une voie veineuse de bon calibre sur une période de 15 minutes. L’objectif recommandé à atteindre est une PAM supérieure à 65 mmHg. Lorsque la pression artérielle diastolique est inférieure à 40 mm Hg il ne faut pas hésiter à débuter la noradrénaline immédiatement (dans le contexte une pression artérielle diastolique basse signifie que les resistances artérielles systemiques sont basses). Le risque du remplissage est la survenue d'un œdème pulmonaire ce qui justifie de surveiller l'oxymétrie de pouls (absence de désaturation), l'apparition de crépitants et la radiographie pulmonaire si besoin. Afin d'optimiser le transport artériel en oxygène, il est nécessaire d'administrer de l'oxygène autant que nécessaire et de ventiler mécaniquement le patient si besoin. Il faut de plus Maintenir un taux d’hémoglobine de 8 à 9 g/dL en recourant si besoin à la transfusion sanguine. Si l’objectif de PAM supérieure à 65 mmHg n’est pas atteint (un chiffre de 20 à 30ml/Kg de
  • 27. 9 poids est souvent avancé), le recours aux médicaments vasoconstricteurs et en particulier à la noradrénaline est indiqué (la dopamine n'est plus indiquée). Le remplissage vasculaire pourra être poursuivi sous couvert d'une évaluation hémodynamique plus ou moins complexe. Au lit du patient et sans moyen de monitoring le test du lever de jambe pour tester l'efficacité d'un remplissage supplémentaire peut être utile (l’élévation de la pression artérielle lors de l’élévation des jambes indiquent le patient est « répondeur » au remplissage vasculaire). Il n'y pas d'indication à l'utilisation de la dobutamine ni des corticoïdes à la phase toute initiale du choc septique. Les corticoïdes seront prescrits s'il existe un doute sur une insuffisance surrénalienne. 3 Traitement symptomatique en réanimation (phases 2 et 3) Il s'agit d'une affaire de spécialistes. Il n'y a aucun consensus et aucun outil de monitoring supérieur à un autre. Sont utilisés l'échographie transthoracique et transoesophagienne, le cathétérisme pulmonaire droit et les systèmes reposant sur le principe de la thermodilution transpulmonaire. Ces systèmes de monitoring fournissent des informations différentes et complémentaires et fournissent des arguments pour détecter une insuffisance de transport en oxygène, myocardite septique et ou une part d'œdème pulmonaire cardiogénique. En fonction du tableau hémodynamique avec en particulier une forte composante de défaillance cardiaque la dobutamine peut être utilisée. Il existe des alternatives à l'usage de la noradrénaline comme l'adrénaline et la vasopressine. Il n'y pas de preuve de supériorité par rapport à la molécule de référence, la noradrénaline. En ce qui concerne l'hémisuccinate d'hydrocortisone à la posologie de 200 mg son indication est débattue et elle est souvent prescrite chez les patients les plus sévères. Il n'y a pas lieu de réaliser un test à l'ACTH avant l'introduction des corticoides.
  • 28. 10 En cas d’insuffisance rénale aiguë persistante malgré la restauration d’un état hémodynamique, il faut recourir à une technique d'épuration extra-rénale (hémofiltration ou dialyse). AUCUN autre traitement à visée hémodynamique n'est recommandé. B Traitement anti-infectieux Le traitement de l’infection est fondamental et nécessite parfois un drainage ou une intervention chirurgicale. Le traitement anti-infectieux sera le plus souvent probabiliste et devra être mis en œuvre après prélèvements bactériologiques très rapidement (dans l’heure) après l’admission du patient. La qualité de la prescription anti-infectieuse conditionne le pronostic du patient et doit tenir compte des agents infectieux potentiellement en cause et de leur sensibilité aux antibiotiques. Il s’agira le plus souvent d’une double antibiothérapie par voie intraveineuse à large spectre, ayant une activité bactéricide. Afin d’optimiser ce traitement, il conviendra tout particulièrement d’analyser les éléments suivants : • identifier la porte d’entrée, rechercher un matériel invasif et préciser l’existence d’une antibiothérapie préalable ou d’un hospitalisme antérieur ; • caractériser l’origine nosocomiale ou communautaire de l’infection ; • préciser le terrain sous-jacent sur lequel survient l’infection : –patient neutropénique (polynucléaires < 500/mm3 ), –immunodépression (chimiothérapie, patient greffé, corticothérapie au long cours), –sida, toxicomanie intraveineuse, –patient asplénique, –situations particulières : diabète, éthylisme chronique et cirrhose.
  • 29. 11 En l’absence de foyer infectieux évident, le traitement comportera le plus souvent une association d’antibiotiques avec une céphalosporine de troisième génération et un aminoside, afin d’élargir le spectre et d’être rapidement bactéricide. Une réévaluation secondaire après obtention des résultats bactériologiques sera dans tous les cas nécessaire. Cas particulier du choc méningococcique ou purpura fulminans. Il s'agit d'un choc septique gravissime caractérisé par une pullulation bactérienne méningococcique dans les méninges mais aussi en périphérie. Cette infection entraine une coagulopathie de consommation majeure avec un purpura extensif qui devient confluant et entraine des lesions ischémiques cutanées; ces thromboses microvasculaires se produisent dans tous les organes. L'urgence est de reconnaître le diagnostic et au moindre signe de purpura de débuter le traitement antibiotique qui repose sur l'administration IMMEDIATE au domicile sans aucun prélèvement bactériologique de deux grammes IV d'une céphalosporine de troisième génération (céfotaxime ou ceftriaxone). Un transport médicalisé par SAMU est obligatoire vers le service de réaniamtion le plus proche. L'évolution fatale est fréquente et dans le cas contraire il existe souvent des atteintes ischémiques des membres qui nécessitent des amputations secondaires engageant le pronostic fonctionnel des patients survivants. ______________________________________________________________________________ Conduite à tenir : Prise en charge d’un patient présentant un état infectieux grave dans un service d’urgences Un aphorisme: le choc septique se rencontre partout et se soigne en réanimation.
  • 30. 12 On peut résumer la conduite pratique, face à un patient présentant un état infectieux grave, de la manière suivante. • Déshabiller et examiner le patient afin de visualiser correctement l’intensité des marbrures et l’existence de tâches purpuriques. • Mettre en place une surveillance scopique, un saturomètre et une pression artérielle non invasive. • Démarrer une oxygénothérapie pour orbtenir une SpO2 ≥ 95 %. • Mettre en place deux voies veineuses périphériques (une pour le remplissage, l’autre pour l’utilisation éventuelle d’une drogue vasoactive). • Débuter le remplissage vasculaire : 500 mL de cristalloïdes en 15 minutes. • Pratiquer ECG, radiographie pulmonaire. • Réaliser des hémocultures (deux hémocultures immédiatement) et un bilan infectieux en fonction de la porte d’entrée (ECBU, ponction pleurale, ponction d’ascite, PL, etc.). • Faire un bilan biologique à la recherche : – d’une hypoxémie (GDS) ; – d’une acidose métabolique (GDS) et d’une hyperlactatémie ; – d’une CIVD (NFS, coagulation) ; – d’une insuffisance rénale aiguë (ionogramme) ; • Mettre en place un sondage urinaire pour surveillance de la diurèse.
  • 31. 13 • Poursuivre le remplissage vasculaire en cas d’hypotension artérielle persistante malgré le remplissage initial : 500 mL de SSI / 15 minutes, répétés pour obtenir une pression artérielle moyenne (PAM) supérieure à 65 mmHg. • Dans tous les cas, appeler le réanimateur. • Si nécessité de drogues vasoactives, commencer par noradrénaline (0,5 μg/kg/min). que l’on augmentera par paliers successifs en fonction de la réponse clinique • Administrer un traitement anti-infectieux précoce : dans l’heure d’admission du patient. ______________________________________________________________________________ Conclusion Le pronostic d’un patient présentant un choc septique dépend essentiellement de la qualité de la prise en charge initiale, qui comportera la mise en œuvre de manière simultanée du traitement symptomatique (remplissage vasculaire + noradrénaline) et du traitement étiologique (traitement anti-infectieux précoce et adapté, recherche d’un foyer chirurgical). ______________________________________________________________________________ Points clés • Le choc septique est défini par la présence d’un état infectieux grave (dysfonction d’organes) nécessitant l’utilisation de drogues vasoactives (noradrénaline). • Les principales portes d’entrée d’un choc septique sont les origines pulmonaire (50 %), hépato-digestive (20 %), urinaire (10 %), cathéter (5 %), cutanée et méningée (5 %).
  • 32. 14 • La physiopathologie de la défaillance hémodynamique fait intervenir une hypovolémie absolue, une atteinte myocardique précoce mais l’élément le plus important est une vasodilatation artérielle et veineuse périphériques. • Le traitement du choc septique repose sur une antibiothérapie probabiliste précoce et adaptée, un éventuel geste chirurgical sur le foyer infectieux, le traitement de la défaillance hémodynamique (remplissage vasculaire, utilisation de cnordrénaline). • Le traitement initial comporte le remplissage vasculaire (cristalloïdes). La noradrénaline est utilisée en première intention en cas de non-réponse au remplissage vasculaire. • Le choc septique se soigne en réanimation justifiant un transfert rapide. ______________________________________________________________________________
  • 33. Suspicion de sepsis sévère PAD < 40 mmHg  Dysfonction d'organe : - Bilirubine > 34 mmol/l - Hypoxie ou VAC - Thrombopénie < 150 - Créat. >180 mmol/l - CIVD  Immunodépression  Pneumopathie  Anurie/Fasciite/Purpura  Péritonite  Lactates > 4 mmol/l T0 = Diagnostic précoce Scope, 2 VVP, O2, SAD systématique, ECBU lactates veineux, 2 hémocultures en une ponction + biologie orientée 15 PAM > 65 mmHg PAM < 65 mmHg ANTIBIOTHERAPIE IV (cf protocole en fonction de l'organe) administrée dans les 60 mn  Avis chirurgical APPEL du réanimateur de garde Transfert en Réanimation sous 90 mn Poursuite du remplissage vasculaire Admission UHCD ou Soins Continus si  PAM > 65 mmHg  Régression des signes d'hypoperfusion  Concertation avec le réanimateur  Contrôle Lactates H+4 et H+10 inf à 4 mmol/l  Diurèse supérieure à 30 ml/l 60 90 Remplissage vasculaire : 500 ml de NaCl 9‰ en 15 mn à renouveler jusqu'à PAM > 65 mmHg (2000 ml maxi) Surveiller la tolérance au remplissage Arrêt du remplissage dès que les objectifs de PAM sont atteints 30  NORADRENALINE : 24 mg dans 48 cc Vitesse 0,5 mg/h puis titrer / 5 mn jusqu'à PAM > 65 mmHg  remplissage vasculaire à poursuivre 37 Sepsis sévère ( ≥ 2 critères) : Choc septique :  PAS ≤ 100mmHg  PAM < 65mmHg  FR ≥ 22/mn  Hyperlactatémie > 2mmol/l  Glasgow ≤ 13, confusion
  • 34. Suspicion de sepsis urinaire PAD < 40 mmHg Bilan biologique standard  Numération Formule  Ionogramme sanguin  Bilan de coagulation  Lactates  CRP  Bilan hépatique  Radio pulmonaire Bilan spécifique du sepsis  Hémocultures  ECBU systématique Pyélonéphrite compliquée, Prostatite  Douleur fosse lombaire  Symptomatologie cystite aigue  Symptomatologie digestive et BU (VPN 95%) et/ou Uroculture Sepsis sévère ( ≥ 2 critères) : Choc septique :  PAS ≤ 100mmHg  PAM < 65mmHg  FR ≥ 22/mn  Hyperlactatémie > 2mmol/l  Glasgow ≤ 13, confusion 15 PAM > 65 mmHg PAM < 65 mmHg ANTIBIOTHERAPIE IV administrée dans les 60 mn  Amikacine à la dose de 20-30 mg/kg/j en 30mn au PSE  Céfotaxime 2g x3/j IVL (ou Ceftriaxone 2g) ou si allergie avérée : Aztréonam 2g x3/j Si choc septique / sepsis grave / geste urologique et présence de facteur de risque de EBLSE :  Carbapénème (Imipénème 1 à 2g en 3 à 4 x/j, Méropénème 1g x 3/j) + Amikacine ou si allergie aux carbapénèmes : Aztréonam + Amikacine   Avis spécialisé si geste de drainage APPEL au réanimateur de garde Transfert en Réanimation sous 90 mn Poursuite du remplissage vasculaire Admission UHCD ou Soins Continus si  PAM > 65 mmHg  Régression des signes d'hypoperfusion  Concertation avec le réanimateur  Diurèse supérieure à 30 ml/l  Contrôle Lactates H+4 et H+10 inf à 4 mmol/l Remplissage vasculaire : 500 ml de NaCl 9‰ en 15 mn à renouveler jusqu'à PAM > 65 mmHg (2000 ml maxi) Surveiller la tolérance au remplissage 30 60 90  NORADRENALINE : 24 mg dans 48 cc Vitesse 0,5 mg/h puis titrer / 5 mn jusqu'à PAM > 65 mmHg  remplissage vasculaire à poursuivre  TDM ou Echo appareil urinaire selon disponibilité 38 IU graves : PNA et les IU masculines associées à : - un sepsis grave, - un choc septique, - une indication de drainage chirurgical ou interventionnel (risque d'aggravation du sepsis en péri+opératoire).
  • 35. Suspicion de sepsis digestif communautaire PAD < 40 mmHg Bilan biologique standard  Numération Formule  Ionogramme sanguin  Bilan de coagulation  Lactates  CRP  Bilan hépatique  Radio pulmonaire Bilan spécifique du sepsis  Hémocultures  ECBU Tableau abdominal aigü  nausées, vomissements  arrêt des matières et des gaz 15 PAM > 65 mmHg PAM < 65 mmHg  NORADRENALINE : 24 mg dans 48 cc Vitesse 0,5 mg/h puis titrer / 5 mn jusqu'à PAM > 65 mmHg  remplissage vasculaire à poursuivre APPEL du réanimateur de garde Bloc opératoire ou Réanimation Remplissage vasculaire : 500 ml de NaCl 9‰ en 15 mn à renouveler jusqu'à PAM > 65 mmHg (2000 ml maxi) Surveiller la tolérance du remplissage 30 90  TDM ou Echo abdominale selon disponibilité ANTIBIOTHERAPIE IV administrée dans les 60 mn En l'absence de signes de gravité :  Ceftriaxone 2g/24 h ou Cefotaxime 2g/8h  Métronidazole 500 mg/8h Dans les formes graves :  Pipérilline/Tazobactam 4g/8h à 4g/6h  Gentamicine 6 mg/kg en 30 mn au PSE (taux pic à H1) ! 60 39 Sepsis sévère ( ≥ 2 critères) : Choc septique :  PAS ≤ 100mmHg  PAM < 65mmHg  FR ≥ 22/mn  Hyperlactatémie > 2mmol/l  Glasgow ≤ 13, confusion
  • 36. 1 Antibiothérapie en urgence N° 173. Prescription et surveillance des anti-infectieux chez l'adulte et l'enfant (voir item 326) - Prescrire et surveiller un traitement anti-infectieux. Antibiotiques
 - Évaluer la pertinence d'une prescription d'antibiotiques. - Exposer les enjeux d'une utilisation des antibiotiques non conforme aux recommandations de bonne pratique clinique. - Préciser les critères de choix d'une antibiothérapie probabiliste. - Connaître les principales indications thérapeutiques et les principaux effets indésirables d'au moins un représentant des familles d'antibiotiques suivantes : pénicillines du groupe G ou V, pénicillines du groupe A ; associations comportant un inhibiteur des bêtalactamases ; pénicillines du groupe M ; céphalosporines de seconde et troisième générations ; macrolides, lincosanides, aminosides ; cotrimoxazole, quinolones ; les glycopeptides et les pénèmes. - Analyser les causes d'échec d'une antibiothérapie ; savoir réévaluer une antibiothérapie. N° 326. Prescription et surveillance des classes de médicaments les plus courantes chez l'adulte et chez l'enfant. Connaître pour chacune les mécanismes d'action de classe et des produits individuels, les principes du bon usage, les critères de choix d'un médicament en première intention, les causes d'échec, les principaux effets indésirables et interactions - Principales classes d'antibiotiques, d'antiviraux, d'antifongiques et d'antiparasitaires (voir item 173).
  • 37. 2 La gestion des antibiotiques en réanimation et en médecine d'urgence doit tenir compte de plusieurs contraintes : administrer un traitement le plus efficace possible dans les meilleurs délais, adaptés à chaque situation ; assurer les bases du diagnostic ; garantir le meilleur rapport bénéfice/risque pour l'individu ; préserver en même temps, par le souci d'un usage maîtrisé de l'antibiothérapie, l'efficacité des antibiotiques et contribuer à la prévention des résistances bactériennes en réduisant l'impact écologique de ces traitements, pour le malade lui-même et pour la collectivité. Il faut donc acquérir les connaissances qui permettent : • de définir précisément les situations qui méritent réellement une antibiothérapie d'urgence (ce n'est pas le cas de toutes celles que l'on imagine, et l'angoisse peut être mauvaise conseillère, etc.). Un état fébrile simple bien toléré ne réclame pas un traitement antibiotique d'urgence, même chez un malade de réanimation ; • de connaître, pour chacune de ces situations d'urgence, les éléments qui sont utiles à l'élaboration d'un diagnostic probabiliste (avant confirmation microbiologique), et savoir ce qui doit être fait, sans retarder le traitement, pour assurer un diagnostic bactériologique secondaire ; • de faire des choix parmi les antibiotiques disponibles, pour ne pas recourir exagérément aux produits à spectre le plus large, ou aux associations d'antibiotiques trop systématiques ; • d'ajuster les traitements (choix des produits, posologies, modalités d'administration, durée, etc.) pour en optimiser l'efficacité et en obtenir le plus grand bénéfice pour le malade ;
  • 38. 3 • d'adapter ce traitement à la situation générale du malade (état rénal, hépatique, cardiocirculatoire, etc.) et d'en connaître les risques, afin de les prévenir ou d'en détecter les effets indésirables éventuels. I Situations dans lesquelles une antibiothérapie urgente doit être instituée En réanimation et en médecine d'urgence, la précocité du traitement adapté de certaines situations est un facteur pronostique parfaitement identifié. Seules certaines situations particulières justifient une antibiothérapie urgente, soit immédiate, soit dans les deux à trois heures suivant la prise en charge des malades. Une antibiothérapie d'urgence est justifiée devant tout état aigu d'allure infectieuse : • lorsque le pronostic vital ou fonctionnel est en jeu (par exemple, méningite) ; • lorsqu'il existe des signes de gravité, témoignant d'une ou plusieurs défaillances viscérales consécutives à l'infection (sepsis grave ou choc infectieux) ; • lorsque le terrain fait redouter une évolution rapidement défavorable (par exemple, état fébrile chez un sujet neutropénique) ; • lorsqu'il n'y a aucun bénéfice à retarder le traitement devant une situation de diagnostic simple et rapide (par exemple, pyélonéphrite aiguë). Devant un état aigu d'allure infectieuse, avec fièvre supérieure à 38 °C, parfois frissons, ou hypothermie inférieure à 36,5 °C, il faut donc rechercher des signes de gravité témoignant de dysfonctions d'organes indépendamment de l'origine de l'infection : • circulatoires : hypotension artérielle, marbrures,
  • 39. 4 • respiratoires : fréquence respiratoire supérieure à 25/min, cyanose, SaO2 < 90 % à l'air, signes auscultatoires étendus ou bilatéraux, etc. ; • neurologiques : trouble de la conscience, confusion, syndrome méningé, etc. • rénale : oligurie Le terrain sur lequel survient un épisode d'allure infectieuse peut, même sans qu'existent des signes de gravité, justifier une antibiothérapie d'urgence, parfois immédiate : • chez le splénectomisé, ou en cas d'asplénie fonctionnelle (drépanocytose, etc.), à visée antipneumococcique (amoxicilline : 1 g IV puis 150 mg/kg/j, ou céfotaxime : 3 g/j chez l'adulte) ; • chez les patients neutropéniques ; • chez le greffé de moelle ; • chez la femme enceinte (pyélonéphrite, listériose, etc.) ; • chez le diabétique décompensé ; • chez le cirrhotique. On doit donc retenir comme des indications formelles de l'antibiothérapie d'urgence : • le purpura aigu fébrile : il est parfois évident car déjà étendu ; même limité il fait redouter une méningococcémie (purpura fulminans), s'il comporte au moins un élément ecchymotique ou nécrotique de diamètre supérieur à 3 mm. Une antibiothérapie immédiate est impérativement recommandée (c'est la seule indication formelle de l'antibiothérapie préhospitalière) ; on utilisera : –soit le céfotaxime (Claforan®) par voie IV, 1 g chez l'adulte, 50 mg/kg chez le nourrisson et l'enfant,
  • 40. 5 –soit la ceftriaxone (Rocéphine®), par voie IM ou IV, à la dose de 1 à 2 g chez l'adulte, de 50 à 100 mg/kg chez le nourrisson et l'enfant ; • un syndrome méningé aigu fébrile, sans signe de localisation, justifiant une ponction lombaire immédiate et la mise en route de l'antibiothérapie avant même les résultats de l'examen microscopique du LCR lorsque le liquide prélevé est trouble ; • un syndrome infectieux aigu associé à des signes de défaillance circulatoire (choc infectieux) ; le traitement est institué dans l'heure qui suit la prise en charge après hémocultures (une lors du bilan biologique initial, une deuxième immédiatement préalable à l'administration de la première dose d'antibiotique IV), ECBU (si nitrites+ à la bandelette urinaire) ; • la pyélonéphrite aiguë, dès lors qu'ont été prélevés, après détection de la présence de nitrites à la bandelette urinaire, un ECBU et une hémoculture. L'urgence est extrême chez la femme enceinte, et en cas de distension urétérale (pyélonéphrite sur obstacle ; avis chirurgical). Une céphalosporine de troisième génération, particulièrement chez la femme enceinte (céfotaxime, ceftriaxone) est recommandée ; • une infection grave des parties molles (dermohypodermites aiguës et fasciites nécrosantes), qui réclame en outre un avis chirurgical immédiat. Un aspect inflammatoire cutané, des douleurs intenses, une hypoesthésie, des ecchymoses, bulles ou lésions de nécrose, une crépitation, etc. doivent être recherchés. Un traitement immédiat, actif sur les bactéries aérobies (en particulier les streptocoques) et anaérobies à Gram positif et négatif, est recommandé, par exemple par une association β-lactamine + inhibiteur de β-lactamases ; • un accès fébrile aigu du toxicomane, réclamant en règle un traitement antistaphylococcique aigu dans l'heure, après deux hémocultures à une heure d'intervalle.
  • 41. 6 On ne doit pas omettre que : • l'antibiothérapie n'est souvent que l'un des éléments de la thérapeutique d'urgence ; • l'urgence est souvent à assurer aussi un geste chirurgical (péritonite, infection sur obstacle urinaire ou biliaire, etc.) ; • toutes les urgences fébriles ne sont pas bactériennes ! Penser aux viroses aiguës bien sûr mais aussi et surtout au paludisme +++. II Indications et modalités pratiques d'un traitement antibiotique probabiliste Qu'est-ce qu'un traitement antibiotique probabiliste ? On appelle traitement antibiotique probabiliste un traitement mis en route sans que soit établi formellement le diagnostic microbiologique de l'infection. En pratique médicale courante, la majorité des traitements antibiotiques sont probabilistes, et le demeurent faute de données microbiologiques. En réanimation et en médecine d'urgence, l'urgence et la gravité peuvent conduire à des traitements d'urgence probabilistes. Tout doit cependant être fait, et sans retarder le traitement lorsqu'il s'agit d'urgences vraies, pour assurer secondairement le diagnostic bactériologique et permettre la réévaluation secondaire du traitement initial. A Indications des traitements antibiotiques probabilistes Un traitement antibiotique probabiliste est indiqué : • lorsqu'il s'agit d'une urgence antibiotique vraie liée à la gravité de l'état du patient ou à des facteurs de risque particuliers liés au terrain (voir objectif) : par exemple, choc infectieux, méningite, neutropénie, etc. ;
  • 42. 7 • lorsqu'il n'y a aucun bénéfice à retarder un traitement devant une infection de diagnostic simple : par exemple, pyélonéphrite aiguë non compliquée, érysipèle, etc. ; • lorsque les difficultés ou incertitudes du diagnostic microbiologique expliquent que la majorité des traitements soient mis en route en l'absence d'information bactériologique : par exemple, pneumopathie aiguë communautaire, infection biliaire ou péritonéale, etc. B Sur quoi fonder un traitement antibiotique probabiliste ? 1 Contexte de survenue de l'infection : communautaire ou nosocomial ? C'est une étape capitale : antibiothérapie « probabiliste » ne signifie pas antibiothérapie « à l'aveugle » ; on devrait d'ailleurs parler d'une antibiothérapie « dirigée » par un « diagnostic probabiliste »…. Les infections communautaires sont le plus souvent dues à des germes banals, généralement sensibles aux antibiotiques usuels « de première ligne ». On y retrouve les bactéries mentionnées au tableau 47.1. Ce sont celles qu'il faut savoir prendre en considération et dont il faut connaître la sensibilité aux antibiotiques usuels.
  • 43. 8 Tableau 47.1 Principales bactéries responsables d'infections communautaires Espèces bactériennes Où les suspecter ? Coques à Gram positif Streptococcus pyogenes (groupe A surtout) Pneumocoque Staphylocoques Entérocoques Coques à Gram négatif Infections ORL et cutanées Infections respiratoires et ORL, méningites Infections cutanées et vasculaires Infections urinaires, digestives, génitales Coques à Gram négatif Neisseria meningitidis Méningites Bacilles à Gram négatif Entérobactéries : Infections urinaires Infections digestives, biliaires, péritonéales Infections gynécologiques – E. coli – Proteus sp. – Klebsiella sp. – Enterobacter sp., Serratia, Citrobacter, etc. Autres : Haemophilus influenzae Sur terrain fragilisé : pneumopathies Infections ORL Bacilles à Gram positif Listeria monocytogenes Méningites, septicémies (grossesse) Bactéries anaérobies À Gram positif : clostridies, peptostreptocoques, etc. À Gram négatif : Prevotella, Bacteroides fragilis, etc. Infections graves des parties molles Péritonites, infections gynécologiques En revanche, les infections acquises en milieu hospitalier ou infections nosocomiales et les infections associées aux soins, ont un profil bactériologique plus complexe, du fait de la nature des patients, de l'environnement hospitalier, de l'impact des traitements antibiotiques antérieurs,
  • 44. 9 l'ensemble modifiant à la fois l'épidémiologie microbienne et la sensibilité usuelle des bactéries impliquées ; le dernier facteur est le plus important à cet égard. Les probabilités étiologiques bactériologiques dépendent de l'épidémiologie locale, de la colonisation du patient (oropharyngée, digestive, cutanée, etc.) par certaines espèces bactériennes, et bien sûr de la nature de l'infection. Les résistances aux antibiotiques sont fréquentes. Les décisions de traitement doivent être appuyées sur des recommandations locales tenant compte de l'environnement épidémiologique de l'hôpital et de l'unité d'hospitalisation. En pratique cependant, les choses ne sont pas aussi simples : • des infections nosocomiales précoces, survenant dans les premiers jours de l'hospitalisation, sont souvent dues à des bactéries « communautaires » (S. aureus méti-S, pneumocoque, H. influenzae, E. coli, etc.) ; • des infections survenant en milieu « communautaire » peuvent être dues à des bactéries de « profil » hospitalier : c'est notamment le cas chez des patients antérieurement hospitalisés, ou venant régulièrement à l'hôpital ( « hôpital de jour »), ce qui a d'ailleurs conduit à élargir le champ des infections « nosocomiales » à celui des « infections associées aux soins » pour prendre en compte ces infections et les distinguer des infections communautaires vraies ; il est rare, en revanche que des malades jamais hospitalisés ni en contact avec un milieu de soins aient une infection par des bactéries résistantes, mais cela est possible avec les SARM communautaires (aux États-Unis essentiellement) ou surtout maintenant avec les entérobactéries productrices de β-lactamases à spectre étendu dont la fréquence est croissante ;
  • 45. 10 • les résistances aux antibiotiques ne sont pas l'apanage des bactéries « hospitalières » ; c'est par exemple le cas chez les pneumocoques, particulièrement en pathologie ORL de l'enfant et dans les méningites, où elles ont cependant diminué. 2 Siège de l'infection L'identification en est souvent cliniquement simple, sur les seules données de l'interrogatoire et de l'examen physique, aidé, le cas échéant, d'examens complémentaires d'imagerie usuels : pneumopathie aiguë, pyélonéphrite, infection des parties molles, etc. Dans un état septicémique, on recherche le foyer primaire ( « porte d'entrée »), source de l'infection systémique : sa nature guide le traitement antibiotique et peut conduire à un geste thérapeutique complémentaire (retrait d'un cathéter, chirurgie, etc.). Le tableau réalisé peut cependant parfois être celui d'un état infectieux aigu sans point d'appel particulier. 3 Profil épidémiologique microbiologique de l'infection L'important est surtout de retenir quelles sont les espèces qui ne doivent absolument pas être oubliées. Il est la base du traitement antibiotique probabiliste : sa connaissance permet en effet de savoir quelles espèces bactériennes cibler à travers le choix d'un traitement antibiotique. Les principales espèces bactériennes à prendre en compte pour le traitement probabiliste des infections les plus couramment rencontrées en réanimation et en médecine d'urgence figurent au tableau 47.2. Ce sont celles qui sont prises en compte dans les référentiels existants, en particulier pour la prise en charge des infections communautaires
  • 46. 11 Tableau 47.2 Profil épidémiologique microbiologique des infections les plus fréquentes en réanimation et médecine d'urgence Infections communautaires Espèces bactériennes Pneumopathies aiguës Pneumocoque +++ Legionella, Mycoplasma, Chlamydia sp. Rarement : H. influenzae, S. aureus, entérobactéries Anaérobies (pneumopathie d'inhalation) Pleurésie purulente Anaérobies, streptocoques, pneumocoque, etc. Infections urinaires et pyélonéphrites E. coli +++, Proteus sp, Klebsiella, entérocoques Infections cutanées Streptococcus pyogenes, staphylocoques Infections graves des parties molles Streptocoques, anaérobies à Gram positif et Gram négatif Méningites Pneumocoque, méningocoque, Listeria monocytogenes Endocardites d’Osler Streptocoques non groupables (viridans) Staphylocoques Endocardites aiguës S. aureus Infections digestives et péritonéales E. coli, Bacteroides fragilis, entérocoques Infections biliaires E. coli, entérocoques Ascite infectée E. coli, Klebsiella Purpura aigu fébrile Méningocoque +++, pneumocoque Infections nosocomiales Pneumopathies nosocomiales Pseudomonas aeruginosa Entérobactéries hospitalières ( S. aureus méti-R) Infections sur cathéter veineux Staphylocoque à coagulase négative S. aureus (méti-S et méti-R) Bacilles gram négatif Candida sp. Infections urinaires Entérobactéries hospitalières Pseudomonas aeruginosa Entérocoques Infections sur terrain particulier Toxicomanie IV S. aureus, Candida sp. Splénectomisé ou asplénique Méningocoque, pneumocoque, Haemophilus Neutropénie Bacilles à Gram négatif, staphylocoques, streptocoques Aspergillus (poumon, cerveau), Candida (cathéter)
  • 47. 12 4 Épidémiologie des résistances aux antibiotiques usuels parmi les espèces bactériennes le plus fréquemment rencontrées On se fonde souvent sur des données générales pour les infections dues à des bactéries « communautaires ». Ces données sont celles qui figurent, sous le terme de « spectre d'activité antibactérienne », dans les documents d'information sur les antibiotiques, par exemple dans le dictionnaire Vidal. L'important est de savoir si un antibiotique est habituellement actif sur telle ou telle espèce bactérienne, ou s'il existe une résistance acquise pour une partie des souches de l'espèce (espèces inconstamment sensibles). Si tel est le cas, en l'absence d'identification de la souche et d'antibiogramme, un traitement probabiliste par cet antibiotique comporte une marge d'incertitude et fait courir au malade un risque d'inefficacité du traitement. En fonction des hypothèses diagnostiques qui sont faites, le prescripteur doit donc savoir quel(s) antibiotique(s) offre(nt) la plus grande probabilité d'activité sur l'espèce bactérienne suspectée. Les principales données à connaître figurent au tableau 47.3. Pour les infections nosocomiales, l'épidémiologie locale doit aussi être prise en compte, de manière à moduler ce qui est connu de la résistance aux antibiotiques en général.
  • 48. 13 Tableau 47.3 Antibiotiques les plus régulièrement actifs selon les espèces bactériennes Espèces bactériennes Antibiotiques Pneumocoques Amoxicilline et dérivés Céfotaxime, ceftriaxone Imipénème Lévofloxacine, moxifloxacine Vancomycine Autres streptocoques Amoxicilline Céfotaxime, ceftriaxone Vancomycine Staphylocoques méti-S Pénicillines M (oxacilline, cloxacilline, etc.) Amoxicilline + acide clavulanique Céphalosporines de 1e et 2e générations Fluoroquinolones Céfotaxime, ceftriaxone Staphylocoques méti-R Glycopeptides (vancomycine, teicoplanine) Oxazolidinones (linezolid) Daptomycine Entérocoque Amoxicilline, vancomycine Méningocoque Amoxicilline, céfotaxime, ceftriaxone Haemophilus influenzae Amoxicilline + acide clavulanique Céfotaxime, ceftriaxone Fluoroquinolones Entérobactéries (E. coli, etc.) Céfotaxime, ceftriaxone Pireracilline (±tazobactam) Imipénème Fluoroquinolones Aminosides Pseudomonas aeruginosa Pireracilline (±tazobactam) Ceftazidime Imipénème Ciprofloxacine Amikacine Listeria monocytogenes Amoxicilline Cotrimoxazole Imipénème Anaérobies à Gram positif Pénicillines, céfotaxime, imipénème, vancomycine, etc. Anaérobies à Gram négatif Pénicilline + inhibiteur de β-lactamases, imipénème, métronidazole, ornidazole Legionella Macrolides, fluoroquinolones, rifampicine Mycoplasma, Chlamydia Macrolides, ofloxacine, levofloxacine, moxifloxacine