Les applications de rencontre dans la lutte contre les ist
1. L’USAGE DES APPLICATIONS DE
RENCONTRE DANS LA LUTTE
CONTRE LES INFECTIONS
SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES
VASSEUR ELENA & LEGRAND THOMAS
L3 ICAS TD1 - TECHNOLOGIES NUMÉRIQUES
2. LE CAS DE L’APPLICATION
« GRINDR »
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE
L’APPLICATION
LES UTILISATEURS
Quelles motivations ? Quels besoins ?
▸ Grindr est une application mobile de rencontre avec service de
géolocalisation, destinée aux hommes ayant des rapports sexuels avec
d’autres hommes. Elle permet des rencontres rapides et faciles entre les
utilisateurs.
4. LES UTILISATEURS
LES IST
☞ LE CAS DE L’APPLICATION « GRINDR »
MOTIVATIONS PRINCIPALES
4
2
3 Trouver l’amour
Se faire des amis
« Plan d’un soir »
sé : la catégorie « HSH » (Hommes ayant des rapports Sexuels avec d’autres
*Panel détaillé en fin de partie
5. DIFFÉRENTES RÉCEPTIONS DE
L’APPLICATION
LES IST
☞ LE CAS DE L’APPLICATION « GRINDR »
« J'utilise Grindr assez souvent, dès que j'ai du temps libre.
J’ouvre l'application sur mon téléphone et je parcours les
différents profils d’hommes situés à proximité. C'est devenu
presque un automatisme.
Au début je souhaitais juste voir à quoi cela ressemblait, car
plusieurs de mes connaissances me vantaient la facilité de
prise de contact. Avec les différentes rencontres que j'ai pu
faire, il n'y a jamais eu de prises de tête, et chacun y trouvait
son compte. »
Robin, 24 ans, utilisateur de Grindr
6. « J'ai eu du mal à comprendre toute l'effervescence qu'il y avait
autour de cette application. Cela me mettait mal à l'aise de
rencontrer des gens par écrans interposés. Mais mon
compagnon m’a quitté, c’est ce qui m’a décidé à passer le cap et
à installer Grindr. Après beaucoup de rencontres autours d'un
café qui se sont avérées être un véritable fiasco, j’ai trouvé la
perle rare, quelqu'un qui me comprenait et avec qui je pouvait
échanger facilement.
Aujourd'hui cela fait deux ans que je suis avec lui, nous
envisageons même d' emménager ensemble, cette application a
changé ma vie, et j'en suis très heureux »
Eddy, 36 ans, utilisateur de Grindr
LES IST
☞ LE CAS DE L’APPLICATION « GRINDR »
7. LES IST
☞ LE CAS DE L’APPLICATION « GRINDR »
L’idée d’une responsabilité liée à l’application, vis-à-
vis de la hausse des IST
Les applis de rencontre, responsables d’une hausse des MST ?, par L’Express, 29/05/2015
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/les-applis-de-rencontres-responsables-d-une-
hausse-des-mst_1684268.html
Les applis de rencontre à la Tinder, mauvaises pour votre santé ?
C'est ce qu'affirme le département de Santé de Rhode Island aux
Etats-Unis, comme le révèle Libération.
"Les comportements à risques incluent l'usage des réseaux sociaux
pour avoir des relations sexuelles occasionnelles et souvent avec des
inconnus, faire l'amour sans préservatif, avoir plusieurs partenaires
sexuels, et avoir des rapports sous l'influence de drogue ou alcool",
écrit le département dans un communiqué.
8. 3
4
2
« Pensez-vous que les applications de
rencontres ont une responsabilité vis-à-vis
de la hausse des IST ? » *
LES IST
☞ LE CAS DE L’APPLICATION « GRINDR »
Oui
Sans avis
Non
*Panel détaillé en fin de partie
9. LES IST
☞ LE CAS DE L’APPLICATION « GRINDR »
À la question « Pensez-vous que les applications de rencontre pourraient
constituer un bon moyen de prévention dans le lutte contre les IST ? »,
79,1% des répondants ont répondu « Oui ».
Comment ?
*Panel détaillé en fin de partie
10. LES IST
☞ LE CAS DE L’APPLICATION « GRINDR »
Mises en cause par cette idée de favorisation des transmissions
de maladies, certaines applications ont entrepris de filtrer leurs
utilisateurs. C’est le cas de Grindr, qui a soumis une proposition
ayant fait polémique, celle de ne permettre qu’aux hommes
séronégatifs de s’inscrire.
« Non seulement ça envoie un très mauvais signal
concernant la perception des séropositifs, mais ça n’instaure
pas un sentiment de sécurité réel, c’est une fausse
protection », fait remarquer Mathieu Brancourt, rédacteur
pour l’association de lutte contre le Sida Aides.
Filtrer les séropositifs sur Grindr ? La proposition qui passe mal, par L’Obs, 14/07/2016
http://rue89.nouvelobs.com/2016/07/14/filtrer-les-utilisateurs-statut-vih-proposition-grindr-passe-
mal-264645
11. * Les estimations précédentes ont été réalisées à partir des réponses données par le panel suivant,
composé de 129 personnes et ayant répondu à notre questionnaire entre le 15 novembre et le 7
décembre 2016 :
-74,4% de femmes (=96), 24,8% d’hommes (=32), et 0,8% (=1) se définissant comme
n’appartenant à aucun genre (excluant les genres queer et trans)
-76,7% de 15-24ans (=99), 14,7% de 25-30ans (=19), et 8,5% de 31-45ans (=11)
-70,5% d’hétérosexuels (=91), 12,4% de bisexuels (=16), 10,9% d’homosexuels (=14), 4,7%
de pansexuels (=7), et 1,6% ayant coché la case « autres » (=2)
-43,8% (=56) ont utilisé des applications de rencontre, 35,2% (=45) n’en ont jamais utilisé,
20,3% (=26) en utilisent, et 0,8% (=1) songe en utiliser à l’avenir
12. L’USAGE ASSOCIATIF DES
APPLICATIONS
LE CAS DE L’ASSOCIATION
« AIDES »
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE
L’ASSOCIATION
▸ L’association AIDES est la première association Française en terme de
lutte contre le VIH / Sida et les hépatites. Créée en 1984 par Daniel Defert
après le décès du philosophe Michel Foucault, son compagnon, elle est
reconnue d’utilité publique en 1990. Elle intervient dans les domaines de
la prévention et de la promotion ainsi que du soutien des personnes
atteintes du VIH / Sida.
13. QUELLES MOTIVATIONS DE LA PART
DES MILITANTS ?
LES IST
☞ L’USAGE ASSOCIATIF DE GRINDR : LE CAS DE L’ASSOCIATION AIDES
Février 2016 : sondage réalisé
auprès d’un panel de 228
personnes
« Estimez-vous être
suffisamment
renseigné(e) sur le
VIH / Sida ? »
151 personnes (soit 65,7%) ont
répondu « Oui »
POURTANT
*Panel détaillé en fin de partie
14. Dans ce même sondage, à la question
« Sans protection, le VIH
se transmet par ? »
Les réponses suivantes ont été collectées :
Fellation sans éjaculation : 117 « Non » (51,7%)
Fellation avec éjaculation : 66 « Non » (29,6%)
Piqûre de moustique : 50 « Oui » (21,7%)
Pénétration anale : 25 « Non » (11,7%)
Baiser avec la langue : 22 « Oui » (9,6%)
Masturbation : 19 « Oui » (8,3%)
Échange de seringue usagée (consommation produits) : 14 « Non » (7%)
Baiser sans la langue : 9 « Oui » (3,9%)
Pénétration vaginale : 6 « Non » (3,5%)
Utilisation de WC publics sans nettoyage préalable : 6 « Oui » (2,6%)
*Panel détaillé en fin de partie
15. Dans ce même sondage, à la question
« De manière générale,
les fluides corporels
responsables de la
transmission du VIH /
Sida sont : »
Les réponses suivantes ont été collectées :
Les sécrétions sexuelles : 31 « Non » (14,3%)
La salive : 21 « Oui » (9,1%)
Le sang : 8 « Non » (4,3%)
L’urine : 9 « Oui » (3,9%)
Les larmes : 1 « Oui » (0,4%)
*Panel détaillé en fin de partie
16. Dans ce même sondage, à la question
« Un séropositif sous traitement
(trithérapie) peut vivre aussi longtemps
qu’un séronégatif »
55 personnes (soit 23,9%) estiment que c’est faux
« Un séropositif sous traitement
(trithérapie) peut avoir des relations
sexuelles non protégées sans risque
de transmettre le VIH à son / sa
partenaire »
179 personnes (soit 77,8%) estiment que c’est faux
DONC
*Panel détaillé en fin de partie
17. Prise de conscience de la part des militants d’un manque important d’informations autour du VIH / Sida, y
compris au sein des populations les plus visées. Dès lors, de nouveaux moyens de prévention ont été
sollicités : ceux relatifs à l’usage de l’outil numérique, notamment celui de l’application Grindr, de Facebook
et de Twitter afin de cibler directement l’une des catégories de personnes vulnérables face au VIH : les
HSH.
LES IST
☞ L’USAGE ASSOCIATIF DE GRINDR : LE CAS DE L’ASSOCIATION AIDES
COMMENT ?
Création de comptes Grindr, Facebook et Twitter
Prises de contacts directes avec les utilisateurs
Réalisation d’entretiens individuels privés et confidentiels
Diffusion de messages de prévention
Promotion des actions associatives
QUELLE FRÉQUENCE ?
1 à 2 fois par semaine pour Grindr
Quotidiennement pour les réseaux sociaux (Facebook et Twitter)
18. LES IST
☞ L’USAGE ASSOCIATIF DE GRINDR : LE CAS DE L’ASSOCIATION AIDES
DIFFÉRENTES RÉCEPTIONS DE CETTE
UTILISATION
Février 2016 : sondage réalisé
auprès d’un panel de 228
personnes
« Que diriez-vous d’une
présence régulière de
l’association AIDES sur les
réseaux sociaux et Grindr ? »
« Je suis intéressé » : 189
« Je ne suis pas intéressé » : 39
« Si pas intéressé, pourquoi ? »
Les réponses récurrentes sont :
« Intrusif » et « voyeurisme »
Du côté des utilisateurs
*Panel détaillé en fin de partie
19. LES IST
☞ L’USAGE ASSOCIATIF DE GRINDR : LE CAS DE L’ASSOCIATION AIDES
Du côté des gérants d’applications
Certains gérants ont perçu, à travers l’utilisation de leurs applications par les
associations, l’idée d’une tentative de profit commercial : les associations utiliseraient
les applications pour élargir leur public et, par conséquent, leurs revenus.
Or, les associations telles que AIDES sont à but non-lucratif,
puisqu’elles sont soumises à la Loi 1901
Des actions de plaidoyer ont été réalisées auprès de ces gérants d’applications, afin
de leur faire comprendre les enjeux et les objectifs d’une telle utilisation.
20. LES IST
☞ L’USAGE ASSOCIATIF DE GRINDR : LE CAS DE L’ASSOCIATION AIDES
QUELS RÉSULTATS ?
Aucune étude complète et sérieuse n’a jusqu’ici été réalisée sur les résultats liés à la
présence et à la visibilité des associations sur les réseaux sociaux et sur les
applications de rencontre, au niveau d’une baisse des IST ou d’une augmentation
des connaissances pour les populations.
Néanmoins, les militants de AIDES actifs sur ce terrain
numérique ont constaté :
Une augmentation du nombre d’entretiens individuels
Un accroissement de la visibilité de l’association, permettant à un plus grand nombre
de personnes de la connaitre et de la reconnaitre
Un élargissement du nombre et de la diversité du public sur les actions physiques :
« On a su sur Twitter que vous seriez là ! »
21. LES IST
☞ L’USAGE ASSOCIATIF DE GRINDR : LE CAS DE L’ASSOCIATION AIDES
QUELS ENJEUX ACTUELLEMENT ?
Actuellement, l’utilisation des outils numériques est en plein essor au sein des
associations. Il reste néanmoins certains objectifs à atteindre :
« Il faut convaincre les gérants de nous permettre d’utiliser leurs
applications en mode premium, afin d’atteindre un nombre plus
large d’individus », suggère Christophe Fourmeau, délégué du
lieu de mobilisation de AIDES Lille.
Aujourd’hui, les discussions avec ces commerciaux ont déjà permis certaines
avancées :
« Nous avons réussi à faire installer aux développeurs de Grindr
l’apparition de pop-up à l’ouverture de l’application, rappelant
quelques éléments, comme les moyens de transmission du VIH
notamment. Nous tentons maintenant de leur faire diffuser des
messages de promotion, présentant aux utilisateurs les
différentes institutions et associations engagées dans la lutte, à
proximité de leur localisation », explique-t-il.
22. * Les estimations précédentes ont été réalisées à partir des réponses données par le panel suivant,
composé de 230 personnes et ayant répondu à ce questionnaire en février 2016 :
-73,9% de femmes (=170), 23,9% d’hommes (=55), 1,7% (=4) se définissant comme
n’appartenant à aucun genre (excluant les genres queer et trans), et 0,4% (=1) transexuel FtoM
(« female to male »)
-80,4% de 15-24ans (=185), 8,3% de 25-30ans (=19), et 7,4% de 31-45ans (=17), 3,5% de 46-
60ans (=8) et 0,4% de 61ans+ (=1)
-76,5% d’hétérosexuels (=176), 12,2% de bisexuels (=28), 5,2% d’homosexuels (=12), 3,9%
de pansexuels (=9), et 2,2% ayant coché la case « autres » (=5)
-Niveau d’étude : Sans diplôme 2,6% = 6), BEP/CAP (1,7% = 4), Baccalauréat (17,4% = 40),
Bac+2 et équivalents (35,7% = 82), Bac+3 et équivalents (27,4% = 63), Master et équivalents
(11,7% = 27), Doctorat et équivalents (1,7% = 4), et « autres » (1,7% = 4)
23. Si les associations ont compris que l’outil numérique pouvaient
leur permettre d’élargir leur public et, par conséquent, la
diffusion de connaissances autour de la transmission des IST et
notamment du VIH / Sida, il reste donc encore beaucoup de
travail à accomplir dans ce domaine, afin de lui permettre de
faire partie à part entière des moyens de lutte contre le VIH.
24. Parallèlement à cette activité associative,
certaines applications voient le jour
depuis quelques mois. C’est le cas de
l’application « TUP : Trouve Un
Préservatif », qui permet, grâce à un
système de géolocalisation, de repérer
instantanément les lieux proches de
l’endroit où l’on est situé, où il est
possible de trouver un préservatif.
Source : www.trouverunpreservatif.fr
Vidéo de présentation