Analyse du match Lin Dan / Lee Chong Wei

1. THAIHOT CHINA OPEN 2015 – SEMI-FINAL - LEE CHONG WEI VS LIN DAN
MARIE LUCAS – COURTOIS BAPTISTE
UFR-STAPS LYON – L2 PRINTEMPS 2016
Niveau expert
au badminton

2. Observation

3. 0 0 0 0
1
2
3 3
4 4
5
6 6 6
7 7 7 7
8
9 9 9 9
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1
2
3
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AxisTitle
score
Titre de l'axe
Troisième set du match LCW vs LD
nombre d'échange nombre d'échange point pour LCW point pour LD décalage
Arv : Avant (sur revers)
Acd : Avant (sur coup droit)
Frv : Fond (sur revers)
Fcd : Fond (sur coup droit)
SO : smash opportuniste
Acc : accélère
LJ : laisse jouer
F : feinte

4. -2
0
2
4
6
8
10
12
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
NONBRE
N° D'ÉCHANGE
Type de service Lee Chong Wei
Court revers Court droit long revers Long droit
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0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
NONBRE
N° D'ÉCHANGE
Type de service Lin dan
Court revers Court droit Long revers Long droit
Observation des services des deux joueurs :
• Les deux joueurs font très peu de services longs
• Lee Chong Wei, fait une série de services au centre très
efficace.
• Lin Dan privilégie les services excentrés sur le coup
droit (en début de set)

5. -1
0
1
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3
4
5
6
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0 10 20 30 40 50
N° D'ÉCHANGE
Retour de service LEE CHONG WEI
retour avant coup droit
retour avant revers
retour arrière coup
droit
retour arrière revers
retour smash
-2
0
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0 10 20 30 40 50
N° D'ECHANGE
Retour de service LIN DAN
retour avant coup droit
retour avant revers
retour arrière coup
droit
retour arrière revers
retour smash
Observation des retours de services :
• Lee Chong Wei varie beaucoup ses retours
• Lee Chong Wei privilégie les retours arrière et
avant sur le revers.
• Lin Dan a une proportion démesurée de retour
arrière sur le coup droit !
• Lin Dan varie peu ses retours de services

6. -2
0
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0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
ECHANGE N°
FAUTE LIN DAN
Faute direct Faute provoquée Volant au sol
-2
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0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
ECHANGE N°
FAUTE LEE CHONG WEI
Faute direct Faute provoquée Volant au sol
Observation des types de fautes :
• Les deux joueurs font peu de fautes provoquées
• Pour Lee Chong Wei le nombre de faute directe
est très élevé : 9 en un set
• Lee Chong Wei laisse quelque volant au sol : 8
volants au sol
• Lin Dan fait moins de fautes directes : 5
seulement
• Mais il laisse le volant tomber au sol 12 fois
• Cela peut-il être l’indicateur d’une fatigue physique ?
d’un écart de maitrise technique? Ou encore d’une
différence de prise de risque ?

7. HYPOTHÈSES ET PROBLÈME PRIORITAIRE
De 9-14 à 19-16 on observe :
• Des retours de services identiques (fond coup
droit)
• Des points perdus sur des volants directs
• Des décalages créés par du jeu au filet et des
échanges très longs
Hypothèse d’un problème
prioritaire sur le plan émotionnel
De 0-0 à 4-0 on observe :
• 1 faute provoquée et deux fautes directes
• Des décalages créés au filet et en attaquant
Hypothèse d’un problème
secondaire sur le plan énergétique
LIN Dan LEE Chong Wei

8. Interprétation

9. LE RÔLE DU STRESS
• Théorie en « u inversée » :
• Il existe un degré optimum d’anxiété pour lequel une performance sera optimale (Oxendine 1970).
• Par exemple une forte anxiété est bénéfique pour une activité qui sollicite rapidité, endurance et force. Mais il sera néfaste
pour une activité demandant une coordination complexe, des mouvements fins et de l’équilibre.
• Le badminton alterne les phases où l’anxiété est bénéfique et néfaste. En début de set, il est bénéfique, et dans un échange
rallye il est néfaste… ce qui explique la difficulté qu’ont les joueurs (même expert) à gérer leur stress!
• Théorie des catastrophes : (Lew Hardy 1987).
• Théorie de l’efficacité du traitement : le stress fait que les ressources cognitives sont utilisées pour s’ inquiéter et pas pour se
concentrer. Le stresse rend les tâches plus importantes et augmente donc l’ effort du sujet.
• Théorie du renversement: ce qui est perçu comme du stress sera perçu comme de l’excitation si le sujet a confiance en lui !
C’est donc le but à recherché en badminton pour être performant.

10. LE PÔLE ÉNERGÉTIQUE
• Les deux joueurs (particulièrement Lin Dan) souffrent d’un manque de ressources
énergétique au cours de leur match.
• Le badminton est un sport à haute dépense énergétique car :
• Il demande une grande puissance (force et vitesse)
• Car il y a répétition de grands sauts verticaux
• Car l’effort est intermittent et d’intensité maximale
• Les matchs peuvent durer 1h 30 ! Donc demande de l’endurance.

11. LES PHASES D’EXPLORATION ET D’ EXÉCUTION
• La phase d’exploration : le joueur cherche à valider les connaissances apprises en entrainement
(les coups qui gagne) mais aussi à valider les connaissances sur son adversaire (les coups qui gêne
l’adversaire)
• Une connaissance est plus facilement validée (1 test), qu’invalidée (3-5 tests) par le joueur en
compétition.
• La phase d’exécution : le joueur donne la priorité aux coups gagnants et varie le jeu uniquement
pour empêcher que l’adversaire s’habitue et trouve un contre. Dans cette phase le joueur cherche
à marquer des points.

12. VERS UNE RÉSOLUTION DE PROBLÈME ?
De 9-14 à 19-16 on observe :
• Des retours de services identiques (fond coup
droit)
• Des points perdus sur des volants directs
• Des décalages créés par du jeu au filet et des
échanges très longs
Hypothèse d’un problème
prioritaire sur le plan émotionnel
De 0-0 à 4-0 on observe :
• 1 faute provoquée et deux fautes directes
• Des décalages créés au filet et en attaquant
Hypothèse d’un problème
secondaire sur le plan énergétique
LIN Dan LEE Chong Wei

13. Piste d’intervention

14. APPRENDRE À IDENTIFIER LES PARTICULARITÉS DU JEU ADVERSE À
L’ENTRAINEMENT
• Objectif 1 : développer la capacité à observer le jeu d’autres joueurs hors action
• Utilisation de grille d’observable préétablie
• Le joueur et le coach observent un match puis discutent et comparent leurs observations
• Objectif 2 : développer la capacité à observer le jeu d’autres joueurs pendant
l’action
• En match, un des deux joueurs doit respecter un thème de jeu (service , retour de service, placement, style de
jeu) inconnu de son adversaire. Et l’adversaire doit découvrir le thème en un nombre de points limité.
• Complexification : les deux joueurs peuvent avoir un thème à deviner, en peu de points
• Simplification : donner l’idée générale du thème, et beaucoup de points.
• Exemple de thème : retour de service long sur le coup droit / service court au centre

15. APPRENDRE À TESTER L’EFFICACITÉ DE DIFFÉRENTS COUPS À
L’ENTRAINEMENT
• Objectif : repérer l’efficacité des différentes configurations de jeu
• Faire plusieurs sets de peu de points avec des configurations de jeu variées
• Faire un dernier set plus long , où chaque joueur choisit son thème de jeu et le bonifie
• Exemple : LIN Dan fait un set où il crée le décalage au filet, puis il créé le décalage au fond de
cours , puis où il laisse jouer.

16. AMÉLIORÉ SA GESTION DES SYMPTÔMES D’ANXIÉTÉ
• Objectif : rester concentré et confiant en situation d’échec
• Techniques d’imagerie mentale / routine de performances
• Utiliser des techniques de préparation mentales complémentaires (méditation, yoga, pleine
conscience, hypnose …)
• Application en match :
• Placer le joueur en situation d’échec (pression temporelle induite par un placement spécifique ,
une obligation de frappe, un adversaire plus fort etc…)
• Observer ses réactions, la continuité du jeu, les fautes …

17. Annexes

18. LE RÔLE DU STRESSE
• Théorie en « u inversée » : il existe un degré optimum d’anxiété pour lequel une performance sera optimale
(Oxendine 1970). Il est fonction de la complexité de la tâche et sa forme. Par exemple une forte anxiété est
bénéfique pour une activité qui sollicite rapidité endurance et force. Mais il sera néfaste pour une activité
demandant une coordination complexe, des mouvements fins et de l’équilibre. Le badminton alterne les phases où
l’anxiété est bénéfique et néfaste. En début de set, il est bénéfique, et dans un échange rallye il est néfaste… ce qui
explique la difficulté qu’ont les joueurs (même expert) à gérer leur stress!
• Théorie des catastrophes : cette théorie complète la précédente en expliquant comment le stresse influe sur la
performance (Lew Hardy 1987).
• Théorie de l’efficacité du traitement : les ressources cognitives sont limitées, et lorsque l’on est anxieux une partie est utilisée
pour s’ inquiéter et non pour se concentrer sur la tâche à effectuer, ce qui explique une chute de performance après un
certain niveau de stress. De plus, le stresse peut faire en sorte qu’une tâche soit signalée comme très importante, ce qui
augmente l’effort fourni lors de cette tache. Cela peut à la fois induire une fatigue prématurée ou une implication salutaire
dans la tâche.
• Théorie du renversement: la confiance en soi influe sur la performance. En effet ce qui sera perçu comme dû stresse sera
perçu comme de l’excitation si le sujet a confiance en lui ! C’est donc le but à recherché en badminton pour être performant.
Elle s’obtient souvent lors de points successivement gagnés…

19. PRÉPARATION PHYSIQUE
• Définition : « la PP est l’ensemble organisé et hiérarchisé des procédures d’entrainement »
• Il existe plusieurs types de PP :
• La PP générale : harmoniser les qualités physiques (travails des points faibles surtout)
• La PP auxiliaire: développement des qualités physiques (travail des points forts)
• La PP spécifique : harmoniser tous les facteurs conditionnant la performance (« état de condition physique
absolu »)

20. LES PHASES D’EXPLORATION ET D’ EXÉCUTION
• À l’entrainement:
• les joueurs seront plutôt dans une visée « d’apprentissage ». Cette visée créera chez les joueurs l’envie de tester
de nouveaux coups pour améliorer l’efficacité de leur jeu. Ils accepteront plus facilement les erreurs comme il
n’y a pas de réel enjeu à gagner les matchs en entrainement.
• Les joueurs cherchent à acquérir des connaissances pour les réutiliser en compétition.
• En compétition, les joueurs seront dans une visée de « performance ». Cela engendre une faible
variation de leurs jeux. Mais on observe tout de même deux phases distinctes.
• La phase d’exploration : en début de rencontre ou de set, le joueur cherche à valider les connaissances
apprises en entrainement (les coups qui gagne) mais aussi à valider les connaissances sur leurs adversaires (les
coups qui gêne l’adversaire)
• Une connaissance est plus facilement validée (1 test), qu’invalidée (3-5 tests) par le joueur en compétition.
• La phase d’exécution : le joueur priorise les coups gagnants et varie le jeu uniquement pour empêcher que
l’adversaire s’habitue et trouve un contre. Dans cette phase le joueur cherche à marquer des points.

21. RÉFÉRENCES
• Imagerie mentale : Bernard Gasquet, UN MODELE D’ORGANISATION MENTALE DANS LES
SPORTS A BOUCLE FERMEE (TIR, PENTATHLON, GOLF)
• Hypnose : Jean-Jacques MENUET , HYPNOSE ET PREPARATION MENTALE
• Préparation physique : Michel Pradet , La préparation Physique
• Le stresse : texte, les alternatives à la théorie du U inversé
• Apprentissage : Apprendre en compétition et à l’entrainement, Seve, 2001