Systèmes agricoles en danger:actions prioritaires pour l'adaptation au change...
Tunisie-le problème de l'eau-
1. Plaidoyer pour un
retour raisonné à
des pratiques
ancestrales
conservatrices
El Guettar
J.ZAOUALI -2018
17
L’EAU:
2. Sans eau pas de vie!
Le problème de l’alimentation en eau est récurrent dans
l’histoire de l’humanité
En Tunisie, depuis des millénaires on a essayé de le résoudre comme l’attestent les très
nombreux ouvrages hydrauliques disséminés sur l’ensemble du territoire
4. La question de l’eau en Tunisie
1-La climatologie
CLIMAT SEMI ARIDE À ARIDE caractérisé par un régime pluviométrique irrégulier
et contrasté pouvant varier de 1500 mm annuels de l’extrême Nord à 50 mm à
l’extrême Sud, avec possibilité de pluies torrentielles ou de périodes de
sécheresse.
Apport d’eau moyen annuel de 36 Milliards de m3 variant de 11 Milliards de m3
en année sèche et environ 90 Milliards de m3 en année pluvieuse.
A l’heure actuelle, un facteur perturbateur additionnel:
le réchauffement climatique global
Le chêne liège - Tabarka
5. Amont du barrage de
Sidi el Baraq
•Eaux souterraines : 29% , elles proviennent de nappes profondes fossiles du Sud
essentiellement non renouvelables.
•Seulement 2% de ces eaux souterraines ont un taux de salinité inférieur à 1,5 gr/litre.
2- Les ressources en eau (source FAO- AQUASTAT)
le potentiel en eau est de 4,8 Milliards de m3 par an, soit une disponibilité des ressources
renouvelables d’eau de l’ordre de 419 m3/an/hab. pour une mobilisation actuelle des ressources
en eau de surface d’environ 93% du potentiel.
•Eaux de surface : les bassins du nord fournissent 72% des eaux de surface avec un
taux de salinité inférieur à 1,5 gr/l
6. mobilisation des
ressources d’ordre
météorique
la Tunisie dispose de
34 barrages, 230
barrages collinaires,
894 lacs collinaires et
13800 puits.
2-1- la disponibilité des ressources en eau
DANS LE NORD, les
barrages et lacs collinaires
8. Les nappes profondes
Les eaux sont dans leur plus grande majorité
FOSSILES , leur âge le plus élevé est de 45 500 ans.
Les eaux datées les plus jeunes ont 25 ans
l’âge moyen est égal à 18.000 ans.
Le Système Aquifère Saharien est transfrontalier
(Algérie, Tunisie et Libye)
Il est exploité par 8800 points d’eau, forages et sources :
3500 au Continental Intercalaire et 5300 au Complexe
Terminal.
La ressource globale est de 6500 milliards m 3 en Algérie, 1200 en Tunisie et 1100 en Libye.
Son exploitation atteint aujourd’hui 2,2 milliards m 3 /an [soit 1.33 Milliards en Algérie,
0.55 en Tunisie et 0.33 en Libye].
10. L’état des ressources est aujourd’hui très préoccupant
En Mm3 potentielles exploitables 1990 2015
EAUX DE SURFACE 2700 2500 1180 2500
barrages 195 5 195
Lacs collinaires 135 5 135
EAUX
SOUTERRAINES
2155 2155 1550 2100
Nappe phréatique 745 700 815
Nappes profondes 1410 850 1285
Total ressources 4855 4655 2730 4600
Taux global de
mobilisation
59% 98%
LE BILAN
Palmeraies (sud tunisien)
implantées autour de forages de
exploitant les nappes profondes
11. Les experts de l’UNESCO au
regard de l’ampleur de la crise
actuelle à l’échelle mondiale
« placent la Tunisie dans la
catégorie des pays qui auront
des problèmes sérieux d’eau à
l’horizon 2025 ».
Libye –
le désert vert - cultures
par aspersion
RÉPARTITION DE LA
RESSOURCE
Domaine
%
Indust
riel
Urbain Agricole
Tunisie 5 15 80
Moyenne
mondiale
19 12 69
12. 3-L’agriculture
L’occupation des sols
La Tunisie dispose de plus de 10 millions d'ha de terres agricoles représentant 62% de la
superficie totale. Elle est occupée à 5% de zones humides, 32% de terres cultivées, 12,5%
de forêts, 0,5% de terres urbanisées et 50% de terres inexploitées.
Oliveraie près de Sfax, culture en
« dry farming »
13. L’irrigation concerne environ 4% des terres agricoles et 8,2% des superficies labourables.
Elle consomme environ 81% des ressources en eau et contribue à hauteur de 37% au PIB agricole.
40% des superficies irriguées sont actuellement approvisionnées en eau de surface, 58.5% en eau
souterraine (37% par les nappes profondes, 22% par les nappes phréatiques) et environ 1.5% avec des
eaux usées traitées.
Les superficies de l’agriculture biologique sont passées de 300 ha en 1997 à 220 mille
hectares en 2015. Le nombre de spéculateurs est passé de 481 en 2002 à 3300 en 2014. La
production a atteint 160 mille tonnes en 2014
Une culture menacée: celle des dattes, avec un taux de surexploitation des nappes
important (à Kebili 197,11%) mettant nettement en évidence la prolifération DES forages
illicites
u,
Le secteur irrigué
14. AFRICA
Madhia
4- Les eaux urbaines
L'accès à l’eau potable est proche de 100 %
dans les zones urbaines et de 90 % dans les
zones rurales
Par le biais de la SONEDE 96 % des citadins
et 52 % de la population rurale ont accès à
l'assainissement amélioré.
15. La montagne près d’el Guettar
Remédiations à apporter pour une gestion
durable de l’eau?
Les acteurs nationaux et internationaux sont très nombreux
A L’ÉCHELLE NATIONALE,
en première ligne: le ministère de l’Agriculture des Ressources hydrauliques et de la Pêche
des Ressources hydrauliques et de la
Pêche,
16. À L’ÉCHELLE RÉGIONALE INTERMAGHRÉBINE
Le projet CREM sous l’égide du Ministère fédéral allemand de la Coopération
économique et du Développement (BMZ)
OBJECTIF
l’échange de bonnes pratiques
dans le cadre d’une gestion
durable des ressources en eau,
l’amélioration de la gestion des
eaux souterraines.
17. Ce projet de portée internationale (association Danielle Mitterrand) –vise le soutien aux
acteurs travaillant à la promotion du droit d’accès à l’eau, à sa préservation et à sa gestion
démocratique.
A L’ÉCHELLE MONDIALE Le projet « EAU, BIEN COMMUN DE L’HUMANITÉ »
Suggestions
Aborder la question
En étudiant et en nous inspirant des techniques traditionnelles locales.
En développant des solutions énergétiques multiples sur un même lieu.
18. POUR UNE UTILISATION RATIONNELLE ET OPTIMALE DES
RESSOURCES EN EAU
Conservation des techniques traditionnelles locales
Dans cette optique le choix de la région d’ EL GUETTAR a été fait . Cette zone sise
dans le centre sud tunisien, peut, en effet, être considérée comme symbolique;
les aménagements hydroagricoles y étant présents depuis la plus haute antiquité.
19. le très lointain passé d’el Guettar apporte un éloquent témoignage de la
dimension spirituelle de l’eau dans les régions pré désertiques avec la présence
d’un sanctuaire, L’HERMAION, monument paléolithique (moustérien) dédié à
une source!
L’HERMAION: à el Guettar , l’eau est une préoccupation
attestée depuis 400 siècles !
20. Maitrise des eaux météoriques en zone aride
1-les travaux hydraulique de surface –
les JESSOURS
RÉGION NORD DU CHOTT EL GUETTAR,
les traces noires correspondent aux zones
mises en culture
21. Produits d’une méthode culturale ancestrale
du sud tunisien, ils consistent en la mise en
exploitation des talwegs avec un
fractionnement par paliers comportant une
petite digue de barrage, une terrasse cultivée
et un déversoir
23. Centre de l’Iran
Ce système hydraulique aurait pris
naissance vers le début du Ier millénaire
avant notre ère, en Asie de l’ouest et
notamment en Perse où on les nomme
Canat
2-Dans le cadre mixte entre vie agricole et urbaine par captage des
eaux de la nappe phréatique superficielle:
LES FOGGARAS
24. Que ce soit la qanat, la khettara, le falj ou
la foggara, toutes ces techniques ont le
même principe de fonctionnement; le
captage des eaux à l’aide de galeries
drainantes munies de puits d’aération.
Cependant, la source d’eau captée diffère
d’un procédé à l’autre.
La qanat et la khettara captent les
eaux de la nappe phréatique au
pied des montagnes (cas d’el
Guettar)
25. LES FOGGARA OU M’KOULA OU ENCORE KRIGA À EL GUETTAR
On enregistre la présence d’une trentaine de foggaras (Mkoula) dont le débit
varie entre 1 et 5 l/s mais elles sont, aujourd’hui, dans leur majorité, frappées
d’obsolescence
El Guettar
.
N.B. les foggaras d’el Guettar dont le point de départ
est le pied du djebel Orbata présentent une
particularité qui est celle de la récupération et donc
de la canalisation des eaux de la condensation
nocturne se faisant sur la roche
27. 3- L’IRRIGATION AU GOUTTE À
GOUTTE par le bais d’engins en
argile perméable, pots, ou,
éventuellement, tubes enterrés.
Cette pratique, branche de l’actuelle
permaculture, était,
vraisemblablement déjà en vigueur
dans la Tunisie romanisée.
Fortement économe en eau, ce
système d’arrosage est, à l’ échelle
expérimentale, remis au goût du
jour dans les zones arides.
Gargoulettes jerbiennes
28. 2- l’extraction de l’eau
2-1-Dans le cadre des activités agricoles,
la remontée de l’eau dans une outre en cuir
Puits traditionnel jerbien
30. Les citernes sous impluvium au sol
Impluvium de la mosquée
de Sidi Djemour, Jerba
2-1- le stockage de l’eau en milieu rural
2-LE STOCKAGE DE L’EAU
31. Les citernes de la Malga
volume de stockage environ
60 000 m3
Les citernes urbaines de très forte capacité alimentées par des
sources lointaines via des aqueducs
2-2- le stockage de l’eau en milieu urbain
34. Pour mieux préserver le patrimoine hydrique
En dehors des pratiques agricoles ancestrales
poursuite des interventions majeures et amélioration de l’efficacité
d’une gestion raisonnée des ressources en eau
35. STEP nord - bassins
de décantation
1- La dépollution par les STEP
des eaux usées
et la redistribution des eaux
épurées
36. 2- Le dessalement
21-Dessalement des eaux salées souterraines
10 stations de dessalement d’eau souterraine d’une capacité variant entre 2000 et
8000 mètres cubes par jour ont été réalisées jusqu’en 2017, et 6 autres le seront au
cours de cette année.
22-Des eaux marines
A Jerba, projet en cours initié en 2010 mais non encore finalisé.
37. Quelles REMÉDIATIONS? :
L’objectif est
l’échange de bonnes pratiques dans le cadre d’une gestion durable des
ressources en eau,
l’amélioration de la gestion des eaux souterraines.
38. QUELLE VOIE SUIVRE?
Moyens
En revalorisant les pratiques conservatoires ancestrales
En soutenant les agricultures familiales paysannes dans la mesure où elles
contribuent à créer richesses et emplois, tout en s’adaptant à la rareté de la
ressource en eau et en répondant aux enjeux actuels de sécurité alimentaire et
d’équité sociale.
En encourageant les techniques permettant de limiter les prélèvements dans
les rivières et les nappes, notamment la récupération des eaux de pluies ou la
multiplication des usages de l’eau avant son épuration.
En dé imperméabilisant les villes : la nature doit revenir dans l’espace urbain, (=
dé bétonnage, implantation d’arbres) de façon à rétablir le cycle local de l’eau
de charriage.