2. Tunis le 8 septembre 2015
Des associations appellent à un audit au sein de
l’Etablissement de la Télévision tunisienne
pour identifier les obstacles entravant sa réforme
Les associations sous-signées mettent en garde contre le danger que représentent
la tension et les dissensions qui ne cessent de croitre depuis mars dernier, au sein
de l’Etablissement de la Télévision Tunisienne (ETT).
Elles dénoncent également, les allégations au sujet de sa gouvernance, et attirent
l’attention sur les répercussions négatives que pourrait avoir ce climat malsain sur
le droit du citoyen tunisien à des médias publics indépendants et respectueux des
règles et de la déontologie de la profession. Un tel climat pourrait aussi
compromettre l’avenir de ceux qui travaillent dans cet établissement public.
Ces associations tiennent à souligner que les institutions de l’Etat qui ont
contribué à la nomination d’un président directeur général à la tête de cet
établissement public, en juin 2014, se sont basées sur un mécanisme transparent
mettant les critères de la compétence, de l’expérience et de l’Independence
d’esprit, une pratique propre aux pays démocratiques, au-dessus de l’allégeance
politique et du népotisme. De ce fait, ces institutions sont les plus habilitées à
évaluer le rendement du PDG.
Les associations regrettent que le Syndicat général de l’information soit utilisé
pour alimenter et raviver cette cabale. Sachant que son secrétaire général s’était
mobilisé, sous Ben Ali, pour “être au service du pouvoir, notamment au cours des
élections présidentielles.”
Ce même secrétaire général n’a pas manqué, au lendemain de la Révolution, de
prêter main forte à certains groupes de pression politiques et commerciaux pour
empêcher l’application de nouveaux textes de loi jugés progressistes en matière
de régulation des médias et salués par des ONGs nationales, arabes et
internationales.
Les associations sous-signées appellent à un audit au sein de l’Etablissement de la
Télévision Tunisienne afin d’évaluer le lourd héritage légué par les années de
dictature et de recrutement basé sur l’allégeance partisane et le népotisme. Un
audit qui ferait également la lumière sur le fonctionnement de la direction
3. générale et sur les différents obstacles entravant la réforme de ce service public.
L’opinion publique devrait être informée des résultats et des recommandations de
cet audit.
Les signataires:
La Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme
L’Association tunisienne des femmes démocrates
Le Forum tunisien des droits économiques et sociaux
Le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie
L’Association Vigilance pour la Démocratie et l’Etat civique
Le Centre de Tunis pour la liberté de la presse
L’Association tunisienne de défense des valeurs universitaires
L’Organisation 23_10 d’appui à la transition démocratique