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MIEUX VIEILLIR AVEC LES OBJETS CONNECTéS
« Regards croisés entre fabricants, utilisateurs et services à la personne
2
Préambule
17%
J’envisage d’en
acheter un !
73%
Je privilégie les aspects
sécurité et santé !
Je ne connais pas les
objets connectés !
44%
Lors du précédent baromètre, nous avions interviewé «à l’aveugle»
les 250 bénéficiaires (personnes âgées ou dépendantes) du Réseau
Senior Compagnie. La majorité était peu sensibilisée aux objets
connectés et avait marqué un intérêt modéré pour en acquérir.
Afin de pousser plus loin notre analyse, nous avons complété et
élargit notre panel, comme suit :
- interview de fabricants d’objets connectés et/ou de dispositifs de	
télé-assistance,
- interview d’utilisateurs / clients actuels de ces dispositifs,
- interview de bénéficiaires du Réseau Senior Compagnie ayant
marqué une curiosité vis à vis des objets connectés,
- interview croisé d’Olivier Peraldi (Directeur Général de la FESP) et
de Nicolas Hurtiger (Président Fondateur de Senior Compagnie)
sur la place des objets connectés dans le Service à la Personne.
Nous remercions les fabricants de nous avoir donné l’opportunité
d’agrémenter les interviews par des démonstrations des différents
dispositifs au domicile des populations cibles.
Avis recueillis lors du précédent sondage auprès de 250 bénéficiaires du réseau Senior Compagnie
3
SOMMAIRE
1. Positionnement des fabricants d’objets connectés		
						
1.1 Chiffres sur le marché des objets connectés en francE
					
1.2 vivago							
A) Portrait de l’entreprise
B) Descriptif des produits sélectionnés
1.3 visiomed								
A) Portrait de l’entreprise
B) Descriptif des produits sélectionnés
1.4 Handisco							
A) Portrait de l’entreprise
B) Descriptif des produits sélectionnés
1.5 Astelia								
A) Portrait de l’entreprise
B) Descriptif des produits sélectionnés
1.6 Principaux verbatims des fabricants interviewés			
					
2. Perceptions des personnes âgées et dépendantes 		
						
2.1 RéSULTATS DU SONDAGE SUITE AUX DéMONSTRATIONS	
2.2 VERBATIMS
A) Montre téléphone MINIFONE CLASSIC d’ASTELIA
B) ELDERIS (VIVAGO) : Tv connectée et Interactive
C) Objets de santé connectés (VISIOMED)
D) Téléphone TRUE KARE (VITALLY - VIVAGO)
2.3. Ce qu’il faut retenir des interviews					
				
A) Une démocratisation en devenir !
B) Un usage devant être engagé
C) Le service apporté et l’ergonomie passent avant l’esthétisme
D) Rester connecté avec son entourage
3. INTERVIEW CROISéE FESP – SENIOR COMPAGNIE 	
										
	
3.1 QUELS SONT LES ENJEUX SOCIéTAUX DES OBJETS CONNECTéS ?	
		
3.2 QUELS SONT LES ENJEUX éCONOMIQUES DES OBJETS CONNECTés ?
3.3 QUID DES PERSONNES âGéES ET DES OBJETS CONNECTéS ?
4
4
5
6
7
8
9
12
12
17
19
234. Annexe 	
20
21
22
15
4
A l’horizon 2020, 85% des produits high-tech vendus seront connectés
(Xerfi).
D’ici 2020, les produits « intelligents », capables d’analyser l’information
qu’ils collectent, représenteront 60 % de l’ensemble du marché
(cf. étude GFK).
83 % des français souhaitent des objets connectés complétés ou articulés
avec une intervention humaine (Cf. sondage IFOP - FESP).
En 2022, un domicile représentatif devrait accueillir près de 500 objets
connectés (cf. étude Harris Interactive 2014).
Extrait du livre blanc de la FESP (Fédération du Service aux Particuliers).
1 Positionnement des fabricants d’objets connectés
1.1	 Chiffres sur le marché des objets connectés en France
5
a)	portrait de l’entreprise
VIVAGO couvre 3 gammes de produits:
• Téléalarme destinié à la sécurité des personnes seules
• Produit d’appel infirmière, anti fugue, protection du personnel, suivi d’activité
physiologique
• Produits de bien être, dont la montre actimètre WELLNESS
Personne interviewée: Didier JARDIN, Président de VIVAGO. Version intégrale de
l’interview disponible en Annexe 4.3.
b)	 descriptif des produits/services sélectionnés
• Télévision interactive Elderis
Bouquets de services et d’informations : messagerie, loisirs, rendez-vous
santé, prestataires d’aide à domicile, commerces de proximité, vie de la 	
	 commune, etc.
• Téléphone True-Kare
Un bouton SOS permet les appels d’urgence vers des numéros
pré-enregistrés.True-Kare peut être également relié à un tensiomètre,
un thermomètre, un glucomètre, un pèse-personne et permet l’envoi des 	
	 données à une plateforme médicalisée.
1 Positionnement des fabricants d’objets connectés
1.2	 VIVAGO
6
a)	portrait de l’entreprise
Visiomed® Group, créé en 2007, est spécialisé dans l’électronique médicale.
Le laboratoire développe et commercialise des produits de santé dans les
domaines porteurs de l’autodiagnostic à usage médical et du bien-être.
b)	 descriptif des produits/services sélectionnés
MyThermo est un dispositif médical équipé de la technologie ThermoFlash®. Il per-
met de détecter la fièvre instantanément, de suivre l’évolution de la température à la
fréquence souhaitée, et de paramétrer un rappel pour un suivi régulier.
MyTensio est un dispositif médical innovant, développé par Visiomed en partenariat
avec la SFHTA. Il permet un résultat précis et fiable de la tension artérielle selon un
protocole de 3 mesures consécutives à intervalle régulier.
MyOxy, la précision au bout des doigts. Il détecte les éléments hypoxiques avant
même que l’organisme ne démontre des signes cliniques en privation d’oxygène.
La prise de mesure est indolore et non invasive.
Ces dispositifs médicaux sont connectés à l’application BewellConnect, plateforme
d’interprétation médicale. Elle assure un suivi des mesures et un accompagnement
personnalisé 24h/24. Analysées et interprétées conformément aux règles de l’OMS,
les données de santé sont protégées et hébergées sur des serveurs sécurisés. En cas
d’anomalie, la plateforme peut également les transmettre en un temps record à un
professionnel de santé.
1 Positionnement des fabricants d’objets connectés
1.3	 VISIOMED
7
a)	portrait de l’entreprise
Handisco a été créé en 2014 par 3 ingénieurs de Nancy. La société lance une canne
connectée dans le but d’améliorer considérablement l’autonomie, l’accessibilité et la
sécurité des personnes fragilisées au sein de nos villes. Handisco a déjà gagné diffé-
rents prix (Défi Cisco 2014, lauréate OCIRP, Pepite (i-lab), Defilor, coup de coeur des
trophées Silver Talent 2015).
Personne interviewée: Mathieu CHEVALIER, Président d’HANDISCO. Version
intégrale de l’interview disponible en Annexe 4.4
b)	 descriptif du produit/service sélectionné
La canne blanche intelligente équipée de détecteurs d’obstacles et connectée en
temps réel à son environnement a pour ambition d’améliorer considérablement la vie
des personnes souffrantes de problèmes visuels. Cette canne, reliée à une oreillette
bluetooth, permet aux utilisateurs d’avoir accès à des informations vocales utiles
pendant leurs déplacements (zones de dangers, horaires de transports en commun,
accessibilité des lieux publics, etc).
1 Positionnement des fabricants d’objets connectés
1.4	 HANDISCO
8
a)	portrait de l’entreprise
Lancé en 2008 sur le marché de la géronto-technologie, Astelia propose plusieurs
dispositifs de téléassistance dont un détecteur de chute, une montre téléphone, etc.
Personne interviewée: Romain FRéton, PDG d’ASTélia. Version intégrale de
l’interview disponible en Annexe 4.2.
b)	 descriptif du produit/service sélectionné
Le "Minifone classic est une "montre téléphone" reliée à un service de télé-assistan-
ce 24h/24. Elle peut servir à appeler quotidiennement et à recevoir des appels de sa
famille et ses amis, mais également, elle sert de dispositif de secours en cas de chute
ou de malaise. Elle fonctionne en mode main libre.
1 Positionnement des fabricants d’objets connectés
1.5	ASTELIA
9
1 Positionnement des fabricants d’objets connectés
1.6	 PRINCIPAUX VERBATIMS DES FABRICANTS INTERVIEWéS
Question 1 : Quels sont les enjeux sociétaux des objets connectés et des dispositifs de télé-assistance
«Faciliter l’autonomie des personnes âgées et dépendantes»
«Conserver le lien social»
«Assurer la sécurité des personnes dépendantes et fragiles»«Permettre une médecine personnalisée et préventive»
Question 2 : Quelle est votre vision du marché français des objets connectés ?
«Nécessité de regrouper toutes les parties prenantes pour créer la plus-value»
	 «Les startups et pme avancent plus vite que le CAC et les institutionnels»
«le marché se divise entre sécurité et santé»
«Garder les seniors en bonne santé»
«maintenir la dignité des seniors»
«Un marché encore trop réservé aux technophiles» «le marché français est encore immature»
10
Question 3 : Quels sont les problématiques éthiques des objets connectés ?
Sécurité (stockage, exploitation, confidentialité des données) :
Peur d’être contrôlé (Big Brother) :
Capacité d’exploitation et d’interprétation des données:
Question 4 : Que pensez-vous des objets connectés permettant de faire du quantified self ?
50%
33%
17%
«Danger : les seniors ne savent pas interpréter les données»
	 «Le quantified self est inutile sans surveillance médicale»
«Il faut passer du stade du gadget au dispositif d’analyse médical»
	 «DÉVELOPPER UNE médecine personnalisée et prédictive»
«l’enjeu de demain est la médecine préventive»
«les seniors de 60-70 ans sont prêts à l’auto-diagnostic»
11
Question 5 : Quelle complémentarité voyez-vous entre les objets connectés et la téléassistance ?
«Surveiller si l’activité de l’utilisateur reste normale»
«anticiper et faciliter les alertes en cas de problème»
«Favoriser le lien social et familial»
«Le téléphone mobile peut servir de pivot entre les objets connectés et la téléassistance»
12
Possédez-vous un objet connecté et/ou un dispositif de télé-assistance ?
Marque des objets connectés utilisés et/ou testés :
Pourquoi avoir acquis spécialement cet objet connecté ?
je ne sais pas
suite à une chute
75 % oui
25 %
non
pour rompre l’isolement
pour pouvoir alerter les secours
15%
25%
26%
44%
Type d’objet possédé :
Qu’est ce qui vous a séduit ?
La qualité de service associé
la téléassistance médicale
la simplicité d’utilisation
L’esthétisme et l’ergonomie ne sont pas des critères de choix prioritaires.
30%
50%
20%
15%
39%
46%
1 2 3
4 5 6
30%
un pendentif connecté
une télévision
connectée
Un téléphone portable
2 Perceptions des personnes âgées et dépendantes (suite à des démonstrations)
2.1 Questions / Réponses avec Statistiques
13
Envisagez vous d’acquérir d’autres objets connectés ?
Si non, pourquoi ?
je n’en n’éprouve pas le besoin
j’en ai suffisamment
je ne me sens pas concerné
Si oui, quel type d’appareil ?
Pilulier connecté
Montre téléphone
Bijou de téléassistance
La canne connecté n’a pas rencontré son public !
Qui a incité votre achat ?
Aucun sondé n’a cité son médecin comme prescripteur
86 % non
33%
33%
34%
24%
26%
50%
la publicité 10%
la famille 50%
la collectivité
40%
14
Avez vous déjà utilisé votre dispositif de télé-assistance ?
											
Si vous en aviez le choix, qui appelleriez vous en premier en cas
problème ?
la téléassistance
ou les secours
20%
34%
46%
oui 49% non 51%
Si, oui dans quelles conditions ?
A appuyé accidentellement sur le bouton
Suite à une chute
Suite à un malaise
Vous sentez vous rassuré avec votre appareil ?
100 % de oui
67%
OUI
Votre famille se sent-elle plus rassurée ?
100%
O U I
15
2.2 verbatims
2 Perceptions des personnes âgées et dépendantes (suite à des démonstrations)
a)	Montre téléphone Minifone classic d’Astelia
« Je n’ai pas entendu parler des objets connectés, mais c’est sûrement très bien par rapport à ce que vous m’avez montré »
« Je me moque des apparences : si j’ai besoin de porter un appareil médical, je le ferai…les gens pensent ce qu’ils veulent »
« On fait tout pour être indépendant et rester à domicile et pour éviter la maison de retraite trop couteuse »
« Je ne savais pas qu’autant de choses étaient connectées à Internet. Quels progrès ! »
« Ces appareils sont pratiques, ils donnent confiance pour les sorties et les promenades »
« Cela m’est égal que l’on voit mon handicap et mon appareil connecté, du moment que je me sens en sécurité »
b)	 Elderis (de Vivago) : TV connectée et interactive
« J’adore ce service »
« Ce service a permis de resserrer le lien familial avec mes enfants, 18 petits-enfants et 16 arrières petits-enfants »
« Ma mère est rassurée mais cela ne couvre pas tous les risques »
« Il faut une téléassistance 24 h/24 h »
« C’est un produit très innovant » « Le système doit rester simple »
16
c)	 Objets de santé connectés (tensiomètre, thermomètre médical sans contact, oxymètre de pouls) avec Visiomed
« C’est innovant » 				 « Les objets connectés ne risquent-ils pas d’affoler les gens ? »
« Mettre autant de savoir entre des mains néophytes est dangereux »
« Quelle est la vraie valeur médicale des objets connectés ? »
« Nous sommes dans l’ère du changement »
« Il faut inventer des objets connectés qui vont plus loin »
« Je ne veux pas faire le boulot à la place du médecin »
								 « C’est rassurant de pouvoir prendre son pouls et sa tension à tout moment »
			« OK si cela vient du médecin »
« Je ne veux pas changer mes habitudes »
« Cela serait utile si mon médecin était loin de mon domicile »
d)	Téléphone True Kare de Vitally - Vivago
« Utiliser un objet connecté m’a donné envie d’aller plus loin, j’ai donc acheté une tablette pour communiquer via Skype»
« J’ai acquis le réflexe d’appuyer si besoin »« Mes amis n’en veulent pas »
« C’est pratique d’être connecté à l’exterieur »				
« C’est difficile d’accepter d’être diminuée »
« Mon petit-fils m’a montré le Truekare suite à une chute à l’extérieur de mon domicile »
17
2.3. Ce qu’il faut retenir des interviews
2 Perceptions des personnes âgées et dépendantes (suite à des démonstrations)
a)	Une démocratisation en devenir !
• Quelques résistances aux changements : les « objets connectés sont des gadgets »
• Relative méconnaissance du potentiel des objets connectés
• Les objets connectés sont tout de même perçus comme « synonymes de progrès »
• Les utilisateurs actuels ou personnes ayant assisté à une démonstration d’objets connectés le plébiscite
• Les objets connectés incitent à la découverte d’autres innovations digitales
b)	Un usage devant être encadré
• Importance des prescripteurs référents: médecin, gériatre, famille, pouvoir public !
• Quid du traitement de l’information ? Il est dangereux de placer des informations sensibles entre les mains de personnes incapables de
les traduire.
• Faut-il proposer les dispositifs de e-santé uniquement aux utilisateurs ayant explicitement donné leur accord ?
• Les objets connectés doivent avoir une vraie valeur / utilité médicale
• L’objet connecté ne doit pas remplacer le médecin (expertise, suivi et relation humaine). C’est tout de même pratique quand le médecin
et la famille sont loins du domicile…
18
c)	Le service apporté et l’ergonomie passent avant l’esthétisme
• Peu importe les apparences, seul compte l’efficacité de l’objet connecté
• L’objet connecté doit prouver son utilité
• L’objet connecté doit faciliter l’autonomie et le maintien à domicile
• Le service associé est désormais indispensable
d)	Rester connecté avec son entourage
• Il est rassurant d’être relié à l’extérieur grâce aux objets connectés
• L’objet connecté resserre les liens familiaux
• Pour les propriétaires d’objet connectés, leur utilisation est désormais un réflexe quotidien
19
(*) Interview d’Olivier Peraldi, Directeur Général de la FESP et de Nicolas Hurtiger, Président Fondateur de Senior Compagnie. Version intégrale de
l’interview disponible en Annexe 4.1.
« Les objet connectés (IoT) sont cités partout »	
								« Le domicile connecté doit bénéficier à l’ensemble du public, dépendant ou non »
« Le domicile est le prochain territoire de conquète du numérique»
« Les acteurs technologiques, industriels et de services doivent agir de concert»
« La donnée a une valeur. Mais qui contrôlera cette valeur ? »
« Nous avons besoin d’un cadre juridique et règlementé »
« Nous devons être acteurs et pas uniquement spectateurs »
« Les entreprises de SAP font la relation avec les utilisateurs »
« L’un des grands enjeux reste la sécurisation des données de santé échangées »
« Les personnes âgées sont soucieuses de leur santé et de leur sécurité »
3 INTERVIEW CROISéE FESP – SENIOR COMPAGNIE *
3.1	qUELS SONT LES ENJEUX SOCIéTAUX DES OBJETS CONNECTéS ?
20
3.2 QUELS SONT LES ENJEUX éCONOMIQUES DES OBJETS CONNECTéS ?
3 INTERVIEW CROISéE FESP – SENIOR COMPAGNIE *
« Nous parlons d’un vrai levier de croissance »
« Il nous faut aussi distinguer la valeur technologique de la valeur d’usage »
« Il faut une approche plus systémique et penser à l’ensemble de l’écosystème »
« Nous avons besoin d’une co-conception des solutions de service à la personne en environnement numérique»
« Dans les nouveaux « business models » du digital, le contrôle des flux est plus important que les actifs »
« La valeur ajoutée se situe au niveau de la relation client » 		 « Il faut standardiser les outils »
« En France, la culture industrielle prédomine toujours »
« La donnée est un levier économique »
« Un risque: les plateformes de traitement pourraient exploiter la donnée à leur profit, au détriment des services serviciels »
« L’Etat Providence doit-il tout payer ? »
													
« S’autorise-t-on à exploiter cette donnée ? » 
« La donnée a une valeur. Mais qui controlera cette valeur? Sera-t-elle revendu? Et à quel prix? »
21
3.3	 QUID DES PERSONNES âGéES ET DES OBJETS CONNECTéS ?
3 INTERVIEW CROISéE FESP – SENIOR COMPAGNIE *
« C’est la technologie qui doit être au service de l’humain et non l’inverse »
« Les personnes âgées sont soucieuses de leur santé et de leur sécurité »
« Les technologies doivent s’adapter aux réalités des publics » 	 					« Mieux vivre à domicile »
« Les « papy-boomers » ont une bonne capacité d’adaptation »
« Il faut s’appuyer sur les séniors «pivots» soutenant à la fois leurs ascendants et leurs descendants»
« Il y a une défiance des seniors envers la technologie »
« Les objets connectés n’ont de valeur ajoutée que s’ils répondent à des besoins latents »
22
3.4	 COMMENT ADAPTER L’EMPLOI ET LES FORMATIONS ?
« Il faut créer une maison de la domotique avec application pédagogique »
« La FESP participe à la création de modules gérontologiques à implémenter dans les formations »
« Le soutien technologique doit faciliter le quotidien des salariés »
« Les candidats viendront s’il y a création de valeur avec redistribution auprès des salariés »
« Dans ces conditions l’accueil réservé par les aidants professionnels à ces nouvelles technologies sera forcément favorable »
« La réussite des objets connectés passe par le SAP et les aidants »
3 INTERVIEW CROISéE FESP – SENIOR COMPAGNIE *
23
4.1	 Interview CROISée
4 ANNEXE
Interview croisée - Olivier Peraldi (Directeur Général de la FESP) et Nicolas Hurtiger (Président
Fondateur de Senior Cie)
Question 1 : Quels sont les grands enjeux sociétaux des objets connectés dans le cadre du Service à la Personne (SAP) ?
Olivier Peraldi (OP) : Les objet connectés (IoT) sont cités partout mais encore insuffisamment dans le cadre du domicile qui est pourtant le prochain
territoire de conquête du numérique. Tout le monde parle couramment désormais de la voiture connectée, du travail connecté, demain ce sera
le cas pour le domicile. Nous parlons d’un vrai levier de croissance. Le modèle économique n’a pas encore trouvé son équilibre pour les services
à la personne (SAP), car il est pour l'instant centré sur le seul segment des personnes âgées dépendantes. La Silver Economie existe depuis deux
ans mais reste décevante quant à ses résultats. Le scope est trop réduit. On enchaîne les expérimentations avec les collectivités locales, les acteurs
privés, les acteurs publics mais sans résultat suffisamment probants ou pérennes. Il faut élargir la cible à l’ensemble des Seniors dont le
dénominateur commun est le domicile et, au-delà, adopter une approche du domicile numérique à l'ensemble des publics, dépendants ou non.
Le numérique seul, c'est à dire la technologie sans l'intervention des autres acteurs de l'écosystème, n’a pas de public et pas de succès. Il faut une
approche plus systémique et penser à l’ensemble de l’écosystème pour faire se rencontrer une offre réellement dimensionnée à l'immensité des
besoins d'aujourd'hui et de demain. Si les acteurs technologiques, industriels et serviciels ne réagissent pas ensemble, la seule offre et le seul
modèle économique disponibles seront ceux des GAFA. Omniprésents mais moins qualitatifs.
24
		 a.	 Et plus particulièrement auprès des Seniors ? (actifs, fragiles, dépendants) ?
Nicolas Hurtiger (NH) : Je suis d’accord avec tout ce que vient de dire Oliver Peraldi. Il nous faut aussi distinguer la valeur technologique de la
valeur d’usage, ne pas tomber dans l’idéologie et mieux mesurer les valeurs d’usage. En quoi les objets connectés nous facilitent notre quotidien ?
Il ne faut non plus créer des produits stigmatisant. Pour l’anecdote, Apple avait créé son Ipad pour les personnes âgées avant d’élargir son spectre
de clients potentiels. Maintenant, l’un des grands enjeux reste la sécurisation des données de santé échangées. Qui les traite ? Qui les stocke ?
C’est aux pouvoirs publics de placer des garde-fous.
OP : Nicolas a raison. La sécurisation des données renvoie à une valeur éthique, personnelle. Nous avons besoin d’un cadre juridique et règle-
menté.
Question 2: Quels sont les grands enjeux économiques dans le cadre des SAP ?
OP : La donnée est un levier économique. La question est : « s’autorise-t-on à exploiter cette donnée ? ». Il ne faut pas non plus
s’enfermer dans un cadre trop strict. Je peux vous assurer que les GAFA ne s’embarrassent pas avec ces détails. En tout cas les assureurs sont très
intéressés par la question : il faut traiter le sujet. Le sujet porte aussi sur les plateformes de traitement qui ont accès à la donnée et pour-
raient l'exploiter à leur seul profit au détriment des acteurs serviciels du domicile qui pourraient à l'extrême se voir dans l'obli-
gation de collecter et transmettre de la donnée sans pouvoir en bénéficier dans le cadre de leur développement par exemple.
Il faut ainsi penser exploitation de la donnée de façon collégiale et pas uniquement sur un seul secteur d’activité. Nous avons
besoin d’une « co-conception » des solutions de services à la personne en environnement numériques. D’après Cisco, le marché mon-
dial des objets connectés représentera d’ici 2020, 14 400 millions de $. Il y a, selon les services prospectifs du premier Ministre, France
Stratégie, 1,2 million d’emplois à créer en France d'ici 2022 dans les métiers des SAP, dont environ 750 000 remplacements de départs à la retraite.
25
Nos métiers restent dynamiques, mais l'avènement du numérique vont les faire changer. Nous devons être acteurs et pas uniquement spectateurs.
C'est ce que nous avons proposé au cabinet du ministre, Emmanuel Macron lors de la présentation début novembre du livre blanc « pour une filière
des services à la personne en environnement numérique » issu des réflexions d'un groupe de travail réunissant plus de soixante acteurs économiques
des services et du numérique. Nous avons entamé avec le ministère des discussions sur certaines des propositions du groupe dont les 5, 6 et 7.
Pour rappel :
Mesure 5 : « Déterminer le cadre juridique et réglementaire des services pouvant être réalisés à distance dans le cadre de la filière SAP en
environnement numérique ». Pour ouvrir droit aux avantages fiscaux et sociaux attachés aux SAP les activités de services à la personne doivent
être réalisées au domicile, ou de façon exceptionnelle hors du domicile, ou dans un environnement proche. Elles doivent alors être incluses dans
une offre globale de SAP exercées à domicile. Le développement d’un environnement numérique du domicile permettra de plus en plus l’émer-
gence de services additionnels exercés à distance, en complément ou en articulation avec des SAP réalisés en présentiel. La possibilité pour les
SAP d’offrir des services à distance doit être l’occasion d’une réflexion sur la capacité des acteurs de SAP à conjuguer dans l’avenir ces deux types
de services, au domicile et à distance.
Mesure 6 : « Adapter la formation professionnelle aux métiers des SAP en environnement numérique ». Pour exercer les métiers des SAP, il
est nécessaire, sauf exception, de disposer d’un titre ou diplôme reconnu par le Répertoire national de la certification professionnelle (RNCP),
qui a pour objet de tenir à la disposition des personnes et des entreprises une information actualisée sur les diplômes et les titres à finalité
professionnelle. Il existe soixante-deux certifications et titres dans les métiers du secteur des SAP, alors qu’il repose sur un socle commun de com-
pétences à mobiliser. Il y aurait donc lieu de construire un référentiel commun transverse à toutes les activités et métiers couverts par les dix-neuf
certifications du niveau V. L’arrivée d’objets connectés au domicile et l’émergence de l’environnement numérique dans l’exercice des métiers du
service à la personne invitent à inclure dans le référentiel transverse les notions indispensables au maintien d’un exercice qualitatif de ces métiers
dans un contexte technologique.
26
	 a.	Auprès des personnes âgées ?
NH : Où se situe la création de valeur et de richesses ? Comment les répartir ? La valeur ajoutée se situe au niveau de la relation client que peu d’autres
acteurs opérationnels pourraient reconnaître. Les fédérations professionnelles doivent organiser la captation et la distribution de la valeur ajoutée et
de la richesse. Il ne faut surtout pas créer des normes inapplicables par les entreprises du SAP (pas de marge, pas de plus-value, pas de formation).
OP : Il ne faut pas se laisser imposer un cahier des charges. Les entreprises du SAP doivent partager leur expérience. Il faut standardiser les ou-
tils pour éviter ce que nous pourrions appeler la « cacophonie technologique » et la « guerre des normes », c’est à dire des dépenses inutiles.
NH : Quel mode de financement faut-il privilégier ? L’Etat Providence doit-il tout payer ? Est-ce que les clients sont solvables ? Il ne faut pas traiter
que les exigences du payeur.
Mesure 7 : « Favoriser l’émergence de plateformes de services à la personne en environnement numérique ». Les plateformes sont des sys-
tèmes qui permettent d’agréger, d’enrichir, de récréer, de contextualiser des informations, mais c’est surtout par leur biais que les usages et les
fonctionnalités peuvent être repensées et incarnées. Dans le secteur des SAP les plates-formes auraient vocation à appareiller des « solutions »
de mises à disposition de biens et/ou de personnes avec des « solutions » dématérialisées à base d’objets connectés. Ces « solutions » seraient à
leur tour intégrées en « bouquets de solutions » qui regrouperaient des ensembles de réponses aux besoins, intégrant des interventions humaines,
référents intermédiaires entre les consommateurs et le monde virtuel qui les entoure. Les plateformes constitueraient une porte d’entrée pour
les particuliers pour s’informer et trouver les SAP et l’aide à domicile dont ils ont besoin, d’obtenir des informations sur le secteur des SAP : com-
ment trouver une aide à domicile, une garde d’enfant… mais aussi les différentes modalités d’intervention et de prises en charge disponibles, etc.
Elles permettraient aussi de transmettre les besoins clairement formalisés des particuliers à une sélection d’organismes de SAP référencés sur une
zone géographique déterminée, susceptibles de répondre au mieux à leurs attentes et qui s’engageraient à les rappeler dans des délais (courts)
eux-mêmes préalablement prédéterminés. Elles devront enfin contribuer à développer la création d’emplois qualifiés et pérennes et à participer à
la formation initiale et/ou continue des professionnels du secteur.
27
Question 3 : Olivier Peraldi, dans votre livre blanc vous parlez des loE (Internet Of Everything), pouvez-vous mieux préciser ce concept dans le 	
	 cadre des SAP ?
OP : Il faut penser le numérique de façon large et avoir un socle commun reproductible sur les territoires pour « plugger » facilement des services
adaptés aux besoins spécifiques des différents publics à leur domicile. Il faut donner une nouvelle dimension.
	 a.	Dans le cadre des SAP aux personnes âgées ?
NH : Seule une dynamique entrepreneuriale peut apporter l’innovation. Pourquoi le projet de la CNAM de numériser tous les dossiers médicaux
est un échec ? Parce que tous les acteurs ne sont pas pris en compte ! Dans les nouveaux « business models » du digital, le contrôle des flux est
plus important que les actifs (ex : Blablacar et AirbNB n’ont aucun actif). Nous avons besoin d’une vision simple et globale plus que parcellaire.
OP:Ladonnéeaunevaleur.Maisquicontrôleracettevaleur?Sera-t-ellerevendue?Etàquelprix?Lesmodèleséconomiquessontaujourd’huiincomplets,
voire inexistants. Aujourd’hui, le Royaume-Uni représente un marché de 4,5 millions d’objets connectés en téléassistance. En France seulement 500 000.
Pourquoi?ParcequenotreapprocheéconomiquedateduXIX‌esiècle!LesproduitsissusdelaSilverEconomiesontatomisésetnetrouventpasleurpublic.
SeuleslesentreprisesSAPpeuventaiderenentrantdansunedémarchedeco-conceptiondesolutionsservitiellesnumériquearticuléeavecl’intervention
humaine.Celanepeutsefairequ’avecunebonnecompréhensiondeseslimitesparl’Industrie.Limitedepertinencedanslaconceptionetd’efficacitédans
la distribution. Les relations entre industriels et SAP sont parcellaires et largement insuffisantes. En France, la culture industrielle doit changer de logiciel !
NH : Les SAP sont difficiles à valoriser. Nous avons des coûts de production incompressibles et dégageons de faibles marges. Mais le marché va se
structurer, des champions vont apparaître.
28
OP : Le numérique est une formidable opportunité pour créer de la valeur ajoutée sur des solutions de services différenciés, étof-
fées et partagées par l'écosystème industriel et serviciel. La conception de gamme sera transversale. Les futurs champions intégre-
ront d’autres métiers. Il faut que les SAP soient repérés pour ce qu'ils sont, c'est à dire la clef de voûte d'une offre globale non plus
seulement segmentée par public, mais prenant en compte l'environnement global du domicile et tous les besoins en services que ce lieu de vie génère.
Si l’offre est seulement technologique, soit elle continuera à ne pas trouver son public, soit elle sera dévaluée, soit les deux.
Question 4 : Selon vous les personnes âgées dépendantes et en perte d’autonomie ont-elles perçu de l’intérêt pour les objets connectés dans le 	
	 cadre de leur maintien à domicile ? Car les médias disent que les Iots sont très demandés alors que notre dernier baromètre indiquait 	
	 une méconnaissance des personnes âgées vis-à-vis des objets connectés.
OP : Il y a une défiance d’une partie des Seniors envers la technologie. De façon générale, les personnes âgées ne perçoivent certes pas l’intérêt du
recours aux objets connectés. Mais elles sont une majorité à être d’accord pour en bénéficier dès lors qu’ils sont associés à une présence humaine. Il
y a clairement aujourd’hui un échec de la silver économie malgré les fonds publics. Les SAP sont la solution.
NH : Les personnes âgées sont soucieuses de leur santé et de leur sécurité. Les « papy-boomers » ont une bonne capacité d’adaptation.
OP : Les technologies doivent aussi s’adapter aux réalités des publics. C’est une réalité économique qui permet d’espérer toucher le public le plus
large.
29
Question 5 : Dans l’aide à domicile, la pénurie de main d'œuvre est déjà patente. Selon vous, l’utilisation progressive de l’Internet des Objets dans 	
	 les prestations de maintien à domicile va-t-il attirer un plus large public de candidat ?
NH : Oui s’il y a création de valeur avec redistribution auprès des salariés.
OP : Oui. Le soutien technologique doit faciliter le quotidien des salariés. Aujourd’hui ces outils le compliquent. Pour l’aide à domicile cela n’aide
pas et pourtant il y a injonction de former.
	 a.	 Par ailleurs, comment organiser les formations initiales et continues pour les professionnels devant utiliser les nouvelles technologies 	
		 en appui de leurs prestations traditionnelles ?
OP : Il faut créer des maisons domotiques d'application pédagogique, telle que celle expérimentée actuellement par la FESP, la CCI d'Alençon et la
Région Basse-Normandie. Il faut permettre aux salariés de se former dans un environnement pédagogique innovant et en pointe technologiquement.
Il faut également créer les modules de formation intégrant la dimension technologique et numérique du domicile. La FESP rédige actuellement avec
le Gérontopole des Pays de la Loire un référentiel qui permettra d'implanter de tels modules dans les formations.
Question 6 : Nicolas Hurtiger, les interviews que vous avez menées auprès des bénéficiaires de Senior Compagnie (personnes âgées et
	 dépendantes) confirment-elles l’importance de l’accompagnement humain vis à vis des objets connectés ?
NH : Les interviews menés auprès de nos bénéficiaires confirment ce que nous savions déjà : que c’est la technologie qui doit être au service de
l’humain et non l’inverse ! Les objets connectés n’ont de valeur ajoutée que s’ils répondent à des besoins latents. Notre étude montre que les
principales attentes des personnes en perte d’autonomie portent sur les problématiques liées à la santé et à la sécurité.
30
Question 7 : Olivier Peraldi, dans votre livre blanc, vous parlez de box communicantes. Quel avenir ont-elles dans l’aide à domicile ?
OP : L’intégration des services passe par la création d'un hub, telle qu'une ou plusieurs plateformes et / ou par une « Box » communicante.
Ces évolutions de structures et d'outils faciliteront la communication entre les différents acteurs du domicile.
Question 8 : Nicolas Hurtiger, selon vous, quel accueil les auxiliaires de vie réserveront-elles aux box communicantes ?
NH : Si ces nouvelles technologies sont utilisées et appliquées en bonne intelligence, elles devraient permettre d'améliorer le cadre de vie des per-
sonnes aidées, tout en valorisant le métier d'auxiliaire de vie. Les « box » communicantes doivent être un outil de travail pour les aides à domicile, et
non une contrainte professionnelle. Dans ces conditions, l'accueil réservé par les aidants professionnels à ces nouvelles technologies sera forcément
favorable.
Question 9 : Selon vous, la problématique de l’exploitation des données sur la vie privée est-elle le principal frein des utilisateurs des objets
connectés ?																				
	
OP : L’offre n’est pas suffisamment travaillée. Elle est trop techno, trop atomisée et il n’y pas d’interface avec la réalité physique du métier. Elle ne ré-
pond pas, faute de prise en compte des réalités sur le terrain et - osons le dire -, des présupposés justifiés ou non des publics qui se sentent démunis
ou distancés face au numérique. Le caractère relativement anxiogène de ce qui peut être perçu comme une intrusion dans le domicile est méconnue,
voire niée, par l'industrie. L'insuffisance d'assurance sur la gestion de la donnée personnelle est l'un des freins au numérique à domicile, particulière-
ment pour les personnes en situation de dépendance.
Question 10 : L’Anah accorde d’ores et déjà des subventions pour le financement d’équipements domotique économisant de l’énergie. Les
		 subventions parapubliques devraient quant à elle être élargies à l’Internet des Objets facilitant le maintien à domicile des personnes 	
		 âgées et dépendantes ?
OP : Oui, mais pourquoi seulement sur les personnes dépendantes ? La Silver Economie se réduit aujourd’hui au chantier de la dépendance alors
que la cible du contrat de filière silver économie était les 50 ans et plus, que ceux-ci soient dépendants ou non. Il faut revenir à une vision globale
sur toutes les tranches d’âges. Il faut rendre le domicile de tous les ménages plus performant ce qui consolidera notament les données énergétiques
répondant aux programmes de l’Anah.
31
Question 11 : Le livre blanc mentionne le manque de dialogue entre les fabricants des solutions technologiques (IoT notamment) et les prestataires 		
	 de SAP. Que préconisez-vous pour améliorer cette situation ? Pensez-vous instaurer des tables rondes avec les industriels ?
NH : Il ne faut pas généraliser, mais souvent les travaux de recherche et développement autour des technologies du domicile connecté sont conduits
par des fabricants sans concertation avec les opérateurs de SAP. Comme le soulignait Olivier Peraldi, les fabricants ne sollicitent les prestataires de
services à domicile que pour la distribution et la vente, une fois la solution validée et mise sur le marché.
Instaurer des tables rondes est une bonne initiative, mais qui ne pourra être constructive qu'à condition que les rôles de chacun soit clairement définis,
et encore une fois que le partage des richesses soit équitable.
Question 12 : Olivier Peraldi, dans votre livre blanc, vous parlez des seniors « pivots » soutenant tout à la fois leurs ascendants et leurs descendants, 	
		 comme cœur de cible des services technologiques. Pouvez-vous nous en dire plus ?
OP : La génération pivot est celle des 56-65 ans. Elle s’occupe de ses parents et de ses enfants. Globalement, c'est la première génération en France a
disposer à la fois de la plus grande part de l’épargne et du patrimoine. Les jeunes générations entrent plus tard dans la vie active et épargnent moins.
La génération pivot est celle qui, aujourd'hui en France, présente la plus forte capacité à consommer. La filière des services à la personne en environ-
nement numérique est la seule à pouvoir créer une offre à la hauteur des besoins de cette génération en s'appuyant en outre sur le levier de consom-
mation le plus important parmi les publics concernés.
Question 13 : Nicolas Hurtiger, les sociétés de service à la personne doivent-elles jouer un rôle sociétal consistant à sensibiliser le public et relayer les 	
		 avancées technologiques en faveur du mieux vivre à domicile ?
NH : Oui bien sûr. C'est l'ensemble des acteurs du domicile qui doivent se mobiliser pour favoriser le mieux vivre à domicile, en développant tous
les axes d'innovation possibles que ce soit sur des bases technologiques ou non d'ailleurs. Il ne faut pas tout ramener à la technologie, il peut
aussi y avoir des innovations servicielles dans la relation « aidant – aidé », le suivi des prestations, la communication intergénérationnelle, etc.
Les actions mise en place dans le cadre de la Silver Economie ont suscité un bel élan économique et ont permis de matérialiser la constitution d'une
filière d'avenir, mais j'ai le sentiment que le soufflé est en train de retomber... ce qui est fort dommage. Il faut continuer à œuvrer en faveur du mieux
vivre à domicile en fédérant l'ensemble des parties prenantes.
32
Question 14 : Olivier Peraldi, vous préconisez des offres de services technologiques adaptées aux différentes générations de Français – moins de 	
		 50 ans, 50-59 ans, 60-69 ans, 70-79 ans, 80 ans et plus ? Pensez-vous que ces segmentations d’offres soient également judicieuses 	
		 concernant les objets connectés ? Pouvez-vous nous en dire plus ?
OP : Oui mais pourquoi se priver d'apporter des SAP en environnement numérique dès le plus jeune âge ? La garde à domicile du jeune
enfant est également un formidable terrain de développement des technologies, des services et d'une offre servicielle à domicile. Nous
touchons la limite du socle commun. Nous avons besoin d’un protocole unique de manière à « plugger » différents objets connectés ou
systèmes sans coût supplémentaire. Pour ne parler que des personnes dépendantes en GIR 3 et 2, elles restent malheureusement en moyenne
que cinq ans chez elles. En ne considérant que ce segment de public, il est difficile de trouver un équilibre économique en dehors du recours
au financement public et l'on se prive des leviers de financements privés, tels que ceux que pourraient organiser les assureurs par exemple.
Question 15 : Votre livre blanc préconise la mise en place d’un tiers de confiance concernant les données recueillies au domicile des personnes 	
		 dans le cadre de la délivrance des services à domicile des personnes en environnement numérique. Qu’en est-il aujourd’hui dans les 	
		 SAP ?
NH : Je suis entièrement d'accord avec cette préconisation. Les acteurs du maintien à domicile ont un cahier des charges à respecter dans le cadre
de l'agrément délivré par l'Etat, et bientôt de l'autorisation délivrée par les conseils départementaux, et doivent déclarer à la CNIL les données
recueillies.
OP : Le tiers de confiance peut répondre à la défiance mais on ne sait pas encore le définir. Ce tiers de confiance indispensable ne peut voir le jour
que par le dialogue entre tous les acteurs de l'écosystème à commencer, bien entendu, par les entreprises de SAP.
33
4.2	 Interview Romain Fréton, Pdg d’Astelia
4 ANNEXE
Question 1 : Pouvez-vous nous décrire Astelia et ses principaux produits et services "connectés" apportant du mieux vivre aux personnes âgées et 		
		 dépendantes ?
Astelia propose un choix de 4 dispositifs de téléassistance :
- Le minifone automatic est un déclencheur d’alarme équipé d’un détecteur de chute. Il s’adresse à des personnes très fragilisées ou
	 souhaitant un niveau élevé de sécurité.
- Le minifone bip est un déclencheur d’alarme traditionnel qui répond aux attentes des personnes âgées souhaitant une solution simple.
- Le minifone classic une montre téléphone qui fonctionne au domicile. C’est une solution qui correspond à des profils plus autonomes à la
	 recherche d’une solution discrète.
- Le minifone mobile est une montre téléphone mobile qui fonctionne partout en France, c’est un dispositif idéal pour les personnes
	 souhaitant sécuriser leurs déplacements.
Pour chacun de ces dispositifs, Astelia offre le choix du service à ses clients, ils peuvent raccorder leur minifone à leur entourage ou à notre service de
téléassistance 24h/24. Pour le minifone classic et pour le minifone automatic, ils peuvent même faire les deux, les minifone peuvent appeler
l’entourage d’abord, puis la téléassistance.
Grâce à notre gamme de minifone, nous offrons à nos clients la possibilité de trouver la téléassistance qui convient à leur profil et à leur besoin de
sécurité.
34
Nos enquêtes de satisfaction démontrent que les utilisateurs du minifone ainsi que leur entourage sont rassurés par l’usage de leur minifone car
avec minifone, ils trouvent la téléassistance qui leur convient.
- 82% des utilisateurs du minifone classic déclarent le porter tout le temps (taux deux fois supérieur au standard du marché)
- 78% des utilisateurs du minifone classic se sert du minifone pour répondre au téléphone
- 93% de l’entourage déclare avoir gagné en sérénité depuis que leur parent est équipé du minifone
Question 2 : Quelle complémentarité voyez-vous entre objets connectés et télé-assistance ?
Une montre ou un bracelet de téléassistance comme le minifone est elle-même un objet connecté, porté. La complémentarité est forte à travers le
développement de l’ensemble des objets connectés non portés, je pense aux capteurs installés au domicile par exemple qui mesurent l’actimétrie des
résidents. Nous venons d’ailleurs de lancer une nouvelle solution avec le minifone detect. Il s’agit de capteurs installés au domicile qui mesurent les pas-
sages de nos utilisateurs dans leur lieu de vie. En cas d’activité anormale, le minifone detect transmet une alerte à l’entourage. Le système a aussi une
approche préventive et mesure l’activité et le dynamisme de l’utilisateur ce qui permet à leur entourage d’anticiper les éventuelles chutes de vitalité.
Question 3 : Quels sont, selon vous, les principaux enjeux sociétaux vis à vis des objets connectés à destination des seniors ?
Les objets connectés sont des solutions qui apportent sécurité, à travers la téléassistance mais aussi santé et confort au domicile et dans une
moindre mesure, suivi de l’activité sportive pour les plus jeunes seniors.
Question 4 : Quelle est votre vision sur le marché français et l’utilisation des objets connectés par les personnes âgées ?
Les objets connectés bénéficient d’une forte médiatisation car on les envisage comme une nouvelle rupture technologique. Dans les faits c’est au-
jourd’hui un marché limité à quelques gadgets très apprécié des technophiles. Pour les personnes âgées, par nature plus critique vis à des vis des
gadgets, plus focalisées sur des fonctions et usages essentiels, les objets connectés n’ont pas encore démontré leur nécessité. Ils sont encore
cantonnés à un rôle mineur. Il faut qu’ils trouvent un service, un usage déterminant et ce n’est, selon moi, pas encore le cas.
35
Question 5 : Selon vous les seniors sont-ils prêts à surveiller leur propre état de santé grâce à de nombreux indicateurs « Quantified Self » ? Quelle 		
	 passerelle voyez-vous entre Quantified Self et télé-assistance ?
Les bracelets de mesure d’activité sont utilisés très régulièrement par les sportifs pour la mesure de leur performance.
Les mesures liées aux données de santé sont très réduites en France car l’ensemble des infrastructures de télé-médecine sont très peu déve-
loppées. Il ne sert à rien de mesurer mon rythme cardiaque ou ma tension si aucune analyse ou surveillance médicale ne peut en être faite…
Pour les autres éléments du quantified self (nombre de pas, calories,…), il est avéré que ces dispositifs sont remisés dans les tiroirs après quelques
semaines de découverte. Les seniors n’ont pas d’incitation particulière pour surveiller leur état de santé grâce à ces nouveaux outils : un intérêt limité
pour les gadgets, pas d’analyse médicale derrière la collecte de données,…
Question 6 : Quelles sont les problématiques éthiques liées à l’utilisation des objets connectés dans la prévention santé ?
Le stockage des données, leur exploitation, leur confidentialité.
36
4.3	 Interview DE Didier jardin, pdg de vivago
4 ANNEXE
Vivago équipe 400 maisons de retraite, emploie 14 personnes et existe depuis 15 ans
Question 1 : Quels sont les principaux enjeux sociétaux vis-à-vis des objets connectés à destination des seniors ?
	 -	 Préserver l’autonomie des personnes car ils contribuent la croissance économique
	 -	 Préserver et encourager la proximité sociale
Question 2 : Quelle est votre vision sur le marché français et l’utilisation des objets connectés à destination des personnes âgées ?
	 - 	Le marché se divise entre sécurité et santé
	 - 	Le marché des IoT pour les Seniors se divise en deux catégories :
		 o 	 Grabataires : boutons d’appels
		 o 	Autonomes (téléassistance mobile – intérieur/extérieur)
	 -	 « Le marché explosera entre 2020 et 2040 »
	 -	 « L’objet connecté est un trait d’union sociale »
	 -	Le vrai problème de ce marché est : comment traiter la quantité phénoménale de données récupérées ?
			o	A qui les envoyer ?
			 o	 Qui les analyse ?
	 -	 «Le marché de la téléassistance est très petit et est appelé à se développer avec le smartphone : « nous sommes à ce jour incapables 		
		 de mesurer les économies réalisées par la téléassistance »
-		 « Il ne faut pas empiler les objets connectés mais les proposer sous forme de package avec du service »
-		 « Il faut revenir au service »
-		 « Il faut créer des GIE entre industriels et sociétés de services ».
37
	 -	Le smartphone a déjà connecté tout le monde, c’est notre nouvelle canne blanche
	 -	L’automobile est le premier objet connecté aujourd’hui
	 -	 « Quand tout sera connecté les coûts diminueront logiquement »
	 -	 Parler d’objets connectés est déjà « has been » car tout le monde est connecté, y compris les 60-70 ans
	 -	 Sur ce marché les PME s’adaptent plus vite que le CAC 40
Question 3 : Selon vous les seniors sont-ils mûrs pour suivre leur propre état de santé grâce à de nombreux indicateurs « quantified self » ?
	 -	OUI
	 -	 Surtout la tranche 60-70 ans mais le revers de la médaille est que chacun se prend pour un spécialiste
	 -	L’être humain croit en ce qu’il fait lui-même
Question 4 : Quels sont les problématiques éthiques liées à l’utilisation des objets connectés dans la prévention de la santé ?
	 -	Les problèmes concernent le piratage des données
	 -	La peur du piratage est plus psychologique que réelle
	 -	Le risque porte sur le contrôle total des personnes.
38
4.4	 Interview DE Mathieu chevalier, president d’handisco
4 ANNEXE
Question 1 : Pouvez vous nous présenter l’offre et le positionnement de Handisco ?
Les aveugles et malvoyants restent encore aujourd’hui confrontés à des problèmes de sécurité, d’autonomie et d’accessibilité. Les offres actuelles ne
satisfont que partiellement leurs attentes (ergonomie et usages). Elles nécessitent souvent des infrastructures spécifiques (physiques et couteuses).
Notre innovation : À partir d’une étude des besoins, Handisco® a développé une solution autour de deux axes technologiques :
- 	Un boîtier embarquant toutes les techniques actuelles et mobiles : Géolocalisation, GPRS, Bluetooth, détecteurs d’obstacles. Il s’adaptera à 		
	 toutes les cannes blanches selon les contraintes d’ergonomie, de poids et de simplicité.
-	Une connexion permanente à l’environnement : Grâce à un écosystème basé sur l’Open Data, accès à des informations en temps réel (lignes 	
	 de transport en commun, arrêts, horaires, zones de danger, accessibilité des lieux et informations pratiques, etc.). Hébergé dans le cloud,
	 aucune infrastructure physique n’est nécessaire.
L’association de ces technologies permet à l'utilisateur de bénéficier d’une aide technique complète et des services d'informations en temps réel liés
aux usages quotidiens de la ville.
Question 2 : Quels sont, selon vous, les principaux enjeux sociétaux vis à vis des objets connectés à destination des seniors ?
Le principal enjeux est le maintien de l’autonomie des personnes âgées et handicapées qui souhaitent conserver leur liberté.
39
Question 3 : Quelle est votre vision sur le marché français et l’utilisation des objets connectés par les personnes âgées ?
Le marché est peu mature. Il a besoin de plus de simplicité et d’intuitivité. Le marché nécessite une vraie plus-value à travers le service lié au IoT.
Question 4 : Selon vous les seniors sont-ils mûrs pour suivre leur propre état de santé grâce à de nombreux indicateurs « quantified self » ?
Oui mais ils veulent garder leur liberté et ne pas avoir un fil à la patte (IoT de surveillance). De plus les personnes âgées ne sauront pas traduire les
données récupérées…
Question 4 : Quels sont les problématiques éthiques liées à l’utilisation des objets connectés dans la prévention de la santé ?
La récupération et la mauvaise utilisation des données sont des problématiques majeures !

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  • 1. MIEUX VIEILLIR AVEC LES OBJETS CONNECTéS « Regards croisés entre fabricants, utilisateurs et services à la personne
  • 2. 2 Préambule 17% J’envisage d’en acheter un ! 73% Je privilégie les aspects sécurité et santé ! Je ne connais pas les objets connectés ! 44% Lors du précédent baromètre, nous avions interviewé «à l’aveugle» les 250 bénéficiaires (personnes âgées ou dépendantes) du Réseau Senior Compagnie. La majorité était peu sensibilisée aux objets connectés et avait marqué un intérêt modéré pour en acquérir. Afin de pousser plus loin notre analyse, nous avons complété et élargit notre panel, comme suit : - interview de fabricants d’objets connectés et/ou de dispositifs de télé-assistance, - interview d’utilisateurs / clients actuels de ces dispositifs, - interview de bénéficiaires du Réseau Senior Compagnie ayant marqué une curiosité vis à vis des objets connectés, - interview croisé d’Olivier Peraldi (Directeur Général de la FESP) et de Nicolas Hurtiger (Président Fondateur de Senior Compagnie) sur la place des objets connectés dans le Service à la Personne. Nous remercions les fabricants de nous avoir donné l’opportunité d’agrémenter les interviews par des démonstrations des différents dispositifs au domicile des populations cibles. Avis recueillis lors du précédent sondage auprès de 250 bénéficiaires du réseau Senior Compagnie
  • 3. 3 SOMMAIRE 1. Positionnement des fabricants d’objets connectés 1.1 Chiffres sur le marché des objets connectés en francE 1.2 vivago A) Portrait de l’entreprise B) Descriptif des produits sélectionnés 1.3 visiomed A) Portrait de l’entreprise B) Descriptif des produits sélectionnés 1.4 Handisco A) Portrait de l’entreprise B) Descriptif des produits sélectionnés 1.5 Astelia A) Portrait de l’entreprise B) Descriptif des produits sélectionnés 1.6 Principaux verbatims des fabricants interviewés 2. Perceptions des personnes âgées et dépendantes 2.1 RéSULTATS DU SONDAGE SUITE AUX DéMONSTRATIONS 2.2 VERBATIMS A) Montre téléphone MINIFONE CLASSIC d’ASTELIA B) ELDERIS (VIVAGO) : Tv connectée et Interactive C) Objets de santé connectés (VISIOMED) D) Téléphone TRUE KARE (VITALLY - VIVAGO) 2.3. Ce qu’il faut retenir des interviews A) Une démocratisation en devenir ! B) Un usage devant être engagé C) Le service apporté et l’ergonomie passent avant l’esthétisme D) Rester connecté avec son entourage 3. INTERVIEW CROISéE FESP – SENIOR COMPAGNIE 3.1 QUELS SONT LES ENJEUX SOCIéTAUX DES OBJETS CONNECTéS ? 3.2 QUELS SONT LES ENJEUX éCONOMIQUES DES OBJETS CONNECTés ? 3.3 QUID DES PERSONNES âGéES ET DES OBJETS CONNECTéS ? 4 4 5 6 7 8 9 12 12 17 19 234. Annexe 20 21 22 15
  • 4. 4 A l’horizon 2020, 85% des produits high-tech vendus seront connectés (Xerfi). D’ici 2020, les produits « intelligents », capables d’analyser l’information qu’ils collectent, représenteront 60 % de l’ensemble du marché (cf. étude GFK). 83 % des français souhaitent des objets connectés complétés ou articulés avec une intervention humaine (Cf. sondage IFOP - FESP). En 2022, un domicile représentatif devrait accueillir près de 500 objets connectés (cf. étude Harris Interactive 2014). Extrait du livre blanc de la FESP (Fédération du Service aux Particuliers). 1 Positionnement des fabricants d’objets connectés 1.1 Chiffres sur le marché des objets connectés en France
  • 5. 5 a) portrait de l’entreprise VIVAGO couvre 3 gammes de produits: • Téléalarme destinié à la sécurité des personnes seules • Produit d’appel infirmière, anti fugue, protection du personnel, suivi d’activité physiologique • Produits de bien être, dont la montre actimètre WELLNESS Personne interviewée: Didier JARDIN, Président de VIVAGO. Version intégrale de l’interview disponible en Annexe 4.3. b) descriptif des produits/services sélectionnés • Télévision interactive Elderis Bouquets de services et d’informations : messagerie, loisirs, rendez-vous santé, prestataires d’aide à domicile, commerces de proximité, vie de la commune, etc. • Téléphone True-Kare Un bouton SOS permet les appels d’urgence vers des numéros pré-enregistrés.True-Kare peut être également relié à un tensiomètre, un thermomètre, un glucomètre, un pèse-personne et permet l’envoi des données à une plateforme médicalisée. 1 Positionnement des fabricants d’objets connectés 1.2 VIVAGO
  • 6. 6 a) portrait de l’entreprise Visiomed® Group, créé en 2007, est spécialisé dans l’électronique médicale. Le laboratoire développe et commercialise des produits de santé dans les domaines porteurs de l’autodiagnostic à usage médical et du bien-être. b) descriptif des produits/services sélectionnés MyThermo est un dispositif médical équipé de la technologie ThermoFlash®. Il per- met de détecter la fièvre instantanément, de suivre l’évolution de la température à la fréquence souhaitée, et de paramétrer un rappel pour un suivi régulier. MyTensio est un dispositif médical innovant, développé par Visiomed en partenariat avec la SFHTA. Il permet un résultat précis et fiable de la tension artérielle selon un protocole de 3 mesures consécutives à intervalle régulier. MyOxy, la précision au bout des doigts. Il détecte les éléments hypoxiques avant même que l’organisme ne démontre des signes cliniques en privation d’oxygène. La prise de mesure est indolore et non invasive. Ces dispositifs médicaux sont connectés à l’application BewellConnect, plateforme d’interprétation médicale. Elle assure un suivi des mesures et un accompagnement personnalisé 24h/24. Analysées et interprétées conformément aux règles de l’OMS, les données de santé sont protégées et hébergées sur des serveurs sécurisés. En cas d’anomalie, la plateforme peut également les transmettre en un temps record à un professionnel de santé. 1 Positionnement des fabricants d’objets connectés 1.3 VISIOMED
  • 7. 7 a) portrait de l’entreprise Handisco a été créé en 2014 par 3 ingénieurs de Nancy. La société lance une canne connectée dans le but d’améliorer considérablement l’autonomie, l’accessibilité et la sécurité des personnes fragilisées au sein de nos villes. Handisco a déjà gagné diffé- rents prix (Défi Cisco 2014, lauréate OCIRP, Pepite (i-lab), Defilor, coup de coeur des trophées Silver Talent 2015). Personne interviewée: Mathieu CHEVALIER, Président d’HANDISCO. Version intégrale de l’interview disponible en Annexe 4.4 b) descriptif du produit/service sélectionné La canne blanche intelligente équipée de détecteurs d’obstacles et connectée en temps réel à son environnement a pour ambition d’améliorer considérablement la vie des personnes souffrantes de problèmes visuels. Cette canne, reliée à une oreillette bluetooth, permet aux utilisateurs d’avoir accès à des informations vocales utiles pendant leurs déplacements (zones de dangers, horaires de transports en commun, accessibilité des lieux publics, etc). 1 Positionnement des fabricants d’objets connectés 1.4 HANDISCO
  • 8. 8 a) portrait de l’entreprise Lancé en 2008 sur le marché de la géronto-technologie, Astelia propose plusieurs dispositifs de téléassistance dont un détecteur de chute, une montre téléphone, etc. Personne interviewée: Romain FRéton, PDG d’ASTélia. Version intégrale de l’interview disponible en Annexe 4.2. b) descriptif du produit/service sélectionné Le "Minifone classic est une "montre téléphone" reliée à un service de télé-assistan- ce 24h/24. Elle peut servir à appeler quotidiennement et à recevoir des appels de sa famille et ses amis, mais également, elle sert de dispositif de secours en cas de chute ou de malaise. Elle fonctionne en mode main libre. 1 Positionnement des fabricants d’objets connectés 1.5 ASTELIA
  • 9. 9 1 Positionnement des fabricants d’objets connectés 1.6 PRINCIPAUX VERBATIMS DES FABRICANTS INTERVIEWéS Question 1 : Quels sont les enjeux sociétaux des objets connectés et des dispositifs de télé-assistance «Faciliter l’autonomie des personnes âgées et dépendantes» «Conserver le lien social» «Assurer la sécurité des personnes dépendantes et fragiles»«Permettre une médecine personnalisée et préventive» Question 2 : Quelle est votre vision du marché français des objets connectés ? «Nécessité de regrouper toutes les parties prenantes pour créer la plus-value» «Les startups et pme avancent plus vite que le CAC et les institutionnels» «le marché se divise entre sécurité et santé» «Garder les seniors en bonne santé» «maintenir la dignité des seniors» «Un marché encore trop réservé aux technophiles» «le marché français est encore immature»
  • 10. 10 Question 3 : Quels sont les problématiques éthiques des objets connectés ? Sécurité (stockage, exploitation, confidentialité des données) : Peur d’être contrôlé (Big Brother) : Capacité d’exploitation et d’interprétation des données: Question 4 : Que pensez-vous des objets connectés permettant de faire du quantified self ? 50% 33% 17% «Danger : les seniors ne savent pas interpréter les données» «Le quantified self est inutile sans surveillance médicale» «Il faut passer du stade du gadget au dispositif d’analyse médical» «DÉVELOPPER UNE médecine personnalisée et prédictive» «l’enjeu de demain est la médecine préventive» «les seniors de 60-70 ans sont prêts à l’auto-diagnostic»
  • 11. 11 Question 5 : Quelle complémentarité voyez-vous entre les objets connectés et la téléassistance ? «Surveiller si l’activité de l’utilisateur reste normale» «anticiper et faciliter les alertes en cas de problème» «Favoriser le lien social et familial» «Le téléphone mobile peut servir de pivot entre les objets connectés et la téléassistance»
  • 12. 12 Possédez-vous un objet connecté et/ou un dispositif de télé-assistance ? Marque des objets connectés utilisés et/ou testés : Pourquoi avoir acquis spécialement cet objet connecté ? je ne sais pas suite à une chute 75 % oui 25 % non pour rompre l’isolement pour pouvoir alerter les secours 15% 25% 26% 44% Type d’objet possédé : Qu’est ce qui vous a séduit ? La qualité de service associé la téléassistance médicale la simplicité d’utilisation L’esthétisme et l’ergonomie ne sont pas des critères de choix prioritaires. 30% 50% 20% 15% 39% 46% 1 2 3 4 5 6 30% un pendentif connecté une télévision connectée Un téléphone portable 2 Perceptions des personnes âgées et dépendantes (suite à des démonstrations) 2.1 Questions / Réponses avec Statistiques
  • 13. 13 Envisagez vous d’acquérir d’autres objets connectés ? Si non, pourquoi ? je n’en n’éprouve pas le besoin j’en ai suffisamment je ne me sens pas concerné Si oui, quel type d’appareil ? Pilulier connecté Montre téléphone Bijou de téléassistance La canne connecté n’a pas rencontré son public ! Qui a incité votre achat ? Aucun sondé n’a cité son médecin comme prescripteur 86 % non 33% 33% 34% 24% 26% 50% la publicité 10% la famille 50% la collectivité 40%
  • 14. 14 Avez vous déjà utilisé votre dispositif de télé-assistance ? Si vous en aviez le choix, qui appelleriez vous en premier en cas problème ? la téléassistance ou les secours 20% 34% 46% oui 49% non 51% Si, oui dans quelles conditions ? A appuyé accidentellement sur le bouton Suite à une chute Suite à un malaise Vous sentez vous rassuré avec votre appareil ? 100 % de oui 67% OUI Votre famille se sent-elle plus rassurée ? 100% O U I
  • 15. 15 2.2 verbatims 2 Perceptions des personnes âgées et dépendantes (suite à des démonstrations) a) Montre téléphone Minifone classic d’Astelia « Je n’ai pas entendu parler des objets connectés, mais c’est sûrement très bien par rapport à ce que vous m’avez montré » « Je me moque des apparences : si j’ai besoin de porter un appareil médical, je le ferai…les gens pensent ce qu’ils veulent » « On fait tout pour être indépendant et rester à domicile et pour éviter la maison de retraite trop couteuse » « Je ne savais pas qu’autant de choses étaient connectées à Internet. Quels progrès ! » « Ces appareils sont pratiques, ils donnent confiance pour les sorties et les promenades » « Cela m’est égal que l’on voit mon handicap et mon appareil connecté, du moment que je me sens en sécurité » b) Elderis (de Vivago) : TV connectée et interactive « J’adore ce service » « Ce service a permis de resserrer le lien familial avec mes enfants, 18 petits-enfants et 16 arrières petits-enfants » « Ma mère est rassurée mais cela ne couvre pas tous les risques » « Il faut une téléassistance 24 h/24 h » « C’est un produit très innovant » « Le système doit rester simple »
  • 16. 16 c) Objets de santé connectés (tensiomètre, thermomètre médical sans contact, oxymètre de pouls) avec Visiomed « C’est innovant » « Les objets connectés ne risquent-ils pas d’affoler les gens ? » « Mettre autant de savoir entre des mains néophytes est dangereux » « Quelle est la vraie valeur médicale des objets connectés ? » « Nous sommes dans l’ère du changement » « Il faut inventer des objets connectés qui vont plus loin » « Je ne veux pas faire le boulot à la place du médecin » « C’est rassurant de pouvoir prendre son pouls et sa tension à tout moment » « OK si cela vient du médecin » « Je ne veux pas changer mes habitudes » « Cela serait utile si mon médecin était loin de mon domicile » d) Téléphone True Kare de Vitally - Vivago « Utiliser un objet connecté m’a donné envie d’aller plus loin, j’ai donc acheté une tablette pour communiquer via Skype» « J’ai acquis le réflexe d’appuyer si besoin »« Mes amis n’en veulent pas » « C’est pratique d’être connecté à l’exterieur » « C’est difficile d’accepter d’être diminuée » « Mon petit-fils m’a montré le Truekare suite à une chute à l’extérieur de mon domicile »
  • 17. 17 2.3. Ce qu’il faut retenir des interviews 2 Perceptions des personnes âgées et dépendantes (suite à des démonstrations) a) Une démocratisation en devenir ! • Quelques résistances aux changements : les « objets connectés sont des gadgets » • Relative méconnaissance du potentiel des objets connectés • Les objets connectés sont tout de même perçus comme « synonymes de progrès » • Les utilisateurs actuels ou personnes ayant assisté à une démonstration d’objets connectés le plébiscite • Les objets connectés incitent à la découverte d’autres innovations digitales b) Un usage devant être encadré • Importance des prescripteurs référents: médecin, gériatre, famille, pouvoir public ! • Quid du traitement de l’information ? Il est dangereux de placer des informations sensibles entre les mains de personnes incapables de les traduire. • Faut-il proposer les dispositifs de e-santé uniquement aux utilisateurs ayant explicitement donné leur accord ? • Les objets connectés doivent avoir une vraie valeur / utilité médicale • L’objet connecté ne doit pas remplacer le médecin (expertise, suivi et relation humaine). C’est tout de même pratique quand le médecin et la famille sont loins du domicile…
  • 18. 18 c) Le service apporté et l’ergonomie passent avant l’esthétisme • Peu importe les apparences, seul compte l’efficacité de l’objet connecté • L’objet connecté doit prouver son utilité • L’objet connecté doit faciliter l’autonomie et le maintien à domicile • Le service associé est désormais indispensable d) Rester connecté avec son entourage • Il est rassurant d’être relié à l’extérieur grâce aux objets connectés • L’objet connecté resserre les liens familiaux • Pour les propriétaires d’objet connectés, leur utilisation est désormais un réflexe quotidien
  • 19. 19 (*) Interview d’Olivier Peraldi, Directeur Général de la FESP et de Nicolas Hurtiger, Président Fondateur de Senior Compagnie. Version intégrale de l’interview disponible en Annexe 4.1. « Les objet connectés (IoT) sont cités partout » « Le domicile connecté doit bénéficier à l’ensemble du public, dépendant ou non » « Le domicile est le prochain territoire de conquète du numérique» « Les acteurs technologiques, industriels et de services doivent agir de concert» « La donnée a une valeur. Mais qui contrôlera cette valeur ? » « Nous avons besoin d’un cadre juridique et règlementé » « Nous devons être acteurs et pas uniquement spectateurs » « Les entreprises de SAP font la relation avec les utilisateurs » « L’un des grands enjeux reste la sécurisation des données de santé échangées » « Les personnes âgées sont soucieuses de leur santé et de leur sécurité » 3 INTERVIEW CROISéE FESP – SENIOR COMPAGNIE * 3.1 qUELS SONT LES ENJEUX SOCIéTAUX DES OBJETS CONNECTéS ?
  • 20. 20 3.2 QUELS SONT LES ENJEUX éCONOMIQUES DES OBJETS CONNECTéS ? 3 INTERVIEW CROISéE FESP – SENIOR COMPAGNIE * « Nous parlons d’un vrai levier de croissance » « Il nous faut aussi distinguer la valeur technologique de la valeur d’usage » « Il faut une approche plus systémique et penser à l’ensemble de l’écosystème » « Nous avons besoin d’une co-conception des solutions de service à la personne en environnement numérique» « Dans les nouveaux « business models » du digital, le contrôle des flux est plus important que les actifs » « La valeur ajoutée se situe au niveau de la relation client » « Il faut standardiser les outils » « En France, la culture industrielle prédomine toujours » « La donnée est un levier économique » « Un risque: les plateformes de traitement pourraient exploiter la donnée à leur profit, au détriment des services serviciels » « L’Etat Providence doit-il tout payer ? » « S’autorise-t-on à exploiter cette donnée ? »  « La donnée a une valeur. Mais qui controlera cette valeur? Sera-t-elle revendu? Et à quel prix? »
  • 21. 21 3.3 QUID DES PERSONNES âGéES ET DES OBJETS CONNECTéS ? 3 INTERVIEW CROISéE FESP – SENIOR COMPAGNIE * « C’est la technologie qui doit être au service de l’humain et non l’inverse » « Les personnes âgées sont soucieuses de leur santé et de leur sécurité » « Les technologies doivent s’adapter aux réalités des publics » « Mieux vivre à domicile » « Les « papy-boomers » ont une bonne capacité d’adaptation » « Il faut s’appuyer sur les séniors «pivots» soutenant à la fois leurs ascendants et leurs descendants» « Il y a une défiance des seniors envers la technologie » « Les objets connectés n’ont de valeur ajoutée que s’ils répondent à des besoins latents »
  • 22. 22 3.4 COMMENT ADAPTER L’EMPLOI ET LES FORMATIONS ? « Il faut créer une maison de la domotique avec application pédagogique » « La FESP participe à la création de modules gérontologiques à implémenter dans les formations » « Le soutien technologique doit faciliter le quotidien des salariés » « Les candidats viendront s’il y a création de valeur avec redistribution auprès des salariés » « Dans ces conditions l’accueil réservé par les aidants professionnels à ces nouvelles technologies sera forcément favorable » « La réussite des objets connectés passe par le SAP et les aidants » 3 INTERVIEW CROISéE FESP – SENIOR COMPAGNIE *
  • 23. 23 4.1 Interview CROISée 4 ANNEXE Interview croisée - Olivier Peraldi (Directeur Général de la FESP) et Nicolas Hurtiger (Président Fondateur de Senior Cie) Question 1 : Quels sont les grands enjeux sociétaux des objets connectés dans le cadre du Service à la Personne (SAP) ? Olivier Peraldi (OP) : Les objet connectés (IoT) sont cités partout mais encore insuffisamment dans le cadre du domicile qui est pourtant le prochain territoire de conquête du numérique. Tout le monde parle couramment désormais de la voiture connectée, du travail connecté, demain ce sera le cas pour le domicile. Nous parlons d’un vrai levier de croissance. Le modèle économique n’a pas encore trouvé son équilibre pour les services à la personne (SAP), car il est pour l'instant centré sur le seul segment des personnes âgées dépendantes. La Silver Economie existe depuis deux ans mais reste décevante quant à ses résultats. Le scope est trop réduit. On enchaîne les expérimentations avec les collectivités locales, les acteurs privés, les acteurs publics mais sans résultat suffisamment probants ou pérennes. Il faut élargir la cible à l’ensemble des Seniors dont le dénominateur commun est le domicile et, au-delà, adopter une approche du domicile numérique à l'ensemble des publics, dépendants ou non. Le numérique seul, c'est à dire la technologie sans l'intervention des autres acteurs de l'écosystème, n’a pas de public et pas de succès. Il faut une approche plus systémique et penser à l’ensemble de l’écosystème pour faire se rencontrer une offre réellement dimensionnée à l'immensité des besoins d'aujourd'hui et de demain. Si les acteurs technologiques, industriels et serviciels ne réagissent pas ensemble, la seule offre et le seul modèle économique disponibles seront ceux des GAFA. Omniprésents mais moins qualitatifs.
  • 24. 24 a. Et plus particulièrement auprès des Seniors ? (actifs, fragiles, dépendants) ? Nicolas Hurtiger (NH) : Je suis d’accord avec tout ce que vient de dire Oliver Peraldi. Il nous faut aussi distinguer la valeur technologique de la valeur d’usage, ne pas tomber dans l’idéologie et mieux mesurer les valeurs d’usage. En quoi les objets connectés nous facilitent notre quotidien ? Il ne faut non plus créer des produits stigmatisant. Pour l’anecdote, Apple avait créé son Ipad pour les personnes âgées avant d’élargir son spectre de clients potentiels. Maintenant, l’un des grands enjeux reste la sécurisation des données de santé échangées. Qui les traite ? Qui les stocke ? C’est aux pouvoirs publics de placer des garde-fous. OP : Nicolas a raison. La sécurisation des données renvoie à une valeur éthique, personnelle. Nous avons besoin d’un cadre juridique et règle- menté. Question 2: Quels sont les grands enjeux économiques dans le cadre des SAP ? OP : La donnée est un levier économique. La question est : « s’autorise-t-on à exploiter cette donnée ? ». Il ne faut pas non plus s’enfermer dans un cadre trop strict. Je peux vous assurer que les GAFA ne s’embarrassent pas avec ces détails. En tout cas les assureurs sont très intéressés par la question : il faut traiter le sujet. Le sujet porte aussi sur les plateformes de traitement qui ont accès à la donnée et pour- raient l'exploiter à leur seul profit au détriment des acteurs serviciels du domicile qui pourraient à l'extrême se voir dans l'obli- gation de collecter et transmettre de la donnée sans pouvoir en bénéficier dans le cadre de leur développement par exemple. Il faut ainsi penser exploitation de la donnée de façon collégiale et pas uniquement sur un seul secteur d’activité. Nous avons besoin d’une « co-conception » des solutions de services à la personne en environnement numériques. D’après Cisco, le marché mon- dial des objets connectés représentera d’ici 2020, 14 400 millions de $. Il y a, selon les services prospectifs du premier Ministre, France Stratégie, 1,2 million d’emplois à créer en France d'ici 2022 dans les métiers des SAP, dont environ 750 000 remplacements de départs à la retraite.
  • 25. 25 Nos métiers restent dynamiques, mais l'avènement du numérique vont les faire changer. Nous devons être acteurs et pas uniquement spectateurs. C'est ce que nous avons proposé au cabinet du ministre, Emmanuel Macron lors de la présentation début novembre du livre blanc « pour une filière des services à la personne en environnement numérique » issu des réflexions d'un groupe de travail réunissant plus de soixante acteurs économiques des services et du numérique. Nous avons entamé avec le ministère des discussions sur certaines des propositions du groupe dont les 5, 6 et 7. Pour rappel : Mesure 5 : « Déterminer le cadre juridique et réglementaire des services pouvant être réalisés à distance dans le cadre de la filière SAP en environnement numérique ». Pour ouvrir droit aux avantages fiscaux et sociaux attachés aux SAP les activités de services à la personne doivent être réalisées au domicile, ou de façon exceptionnelle hors du domicile, ou dans un environnement proche. Elles doivent alors être incluses dans une offre globale de SAP exercées à domicile. Le développement d’un environnement numérique du domicile permettra de plus en plus l’émer- gence de services additionnels exercés à distance, en complément ou en articulation avec des SAP réalisés en présentiel. La possibilité pour les SAP d’offrir des services à distance doit être l’occasion d’une réflexion sur la capacité des acteurs de SAP à conjuguer dans l’avenir ces deux types de services, au domicile et à distance. Mesure 6 : « Adapter la formation professionnelle aux métiers des SAP en environnement numérique ». Pour exercer les métiers des SAP, il est nécessaire, sauf exception, de disposer d’un titre ou diplôme reconnu par le Répertoire national de la certification professionnelle (RNCP), qui a pour objet de tenir à la disposition des personnes et des entreprises une information actualisée sur les diplômes et les titres à finalité professionnelle. Il existe soixante-deux certifications et titres dans les métiers du secteur des SAP, alors qu’il repose sur un socle commun de com- pétences à mobiliser. Il y aurait donc lieu de construire un référentiel commun transverse à toutes les activités et métiers couverts par les dix-neuf certifications du niveau V. L’arrivée d’objets connectés au domicile et l’émergence de l’environnement numérique dans l’exercice des métiers du service à la personne invitent à inclure dans le référentiel transverse les notions indispensables au maintien d’un exercice qualitatif de ces métiers dans un contexte technologique.
  • 26. 26 a. Auprès des personnes âgées ? NH : Où se situe la création de valeur et de richesses ? Comment les répartir ? La valeur ajoutée se situe au niveau de la relation client que peu d’autres acteurs opérationnels pourraient reconnaître. Les fédérations professionnelles doivent organiser la captation et la distribution de la valeur ajoutée et de la richesse. Il ne faut surtout pas créer des normes inapplicables par les entreprises du SAP (pas de marge, pas de plus-value, pas de formation). OP : Il ne faut pas se laisser imposer un cahier des charges. Les entreprises du SAP doivent partager leur expérience. Il faut standardiser les ou- tils pour éviter ce que nous pourrions appeler la « cacophonie technologique » et la « guerre des normes », c’est à dire des dépenses inutiles. NH : Quel mode de financement faut-il privilégier ? L’Etat Providence doit-il tout payer ? Est-ce que les clients sont solvables ? Il ne faut pas traiter que les exigences du payeur. Mesure 7 : « Favoriser l’émergence de plateformes de services à la personne en environnement numérique ». Les plateformes sont des sys- tèmes qui permettent d’agréger, d’enrichir, de récréer, de contextualiser des informations, mais c’est surtout par leur biais que les usages et les fonctionnalités peuvent être repensées et incarnées. Dans le secteur des SAP les plates-formes auraient vocation à appareiller des « solutions » de mises à disposition de biens et/ou de personnes avec des « solutions » dématérialisées à base d’objets connectés. Ces « solutions » seraient à leur tour intégrées en « bouquets de solutions » qui regrouperaient des ensembles de réponses aux besoins, intégrant des interventions humaines, référents intermédiaires entre les consommateurs et le monde virtuel qui les entoure. Les plateformes constitueraient une porte d’entrée pour les particuliers pour s’informer et trouver les SAP et l’aide à domicile dont ils ont besoin, d’obtenir des informations sur le secteur des SAP : com- ment trouver une aide à domicile, une garde d’enfant… mais aussi les différentes modalités d’intervention et de prises en charge disponibles, etc. Elles permettraient aussi de transmettre les besoins clairement formalisés des particuliers à une sélection d’organismes de SAP référencés sur une zone géographique déterminée, susceptibles de répondre au mieux à leurs attentes et qui s’engageraient à les rappeler dans des délais (courts) eux-mêmes préalablement prédéterminés. Elles devront enfin contribuer à développer la création d’emplois qualifiés et pérennes et à participer à la formation initiale et/ou continue des professionnels du secteur.
  • 27. 27 Question 3 : Olivier Peraldi, dans votre livre blanc vous parlez des loE (Internet Of Everything), pouvez-vous mieux préciser ce concept dans le cadre des SAP ? OP : Il faut penser le numérique de façon large et avoir un socle commun reproductible sur les territoires pour « plugger » facilement des services adaptés aux besoins spécifiques des différents publics à leur domicile. Il faut donner une nouvelle dimension. a. Dans le cadre des SAP aux personnes âgées ? NH : Seule une dynamique entrepreneuriale peut apporter l’innovation. Pourquoi le projet de la CNAM de numériser tous les dossiers médicaux est un échec ? Parce que tous les acteurs ne sont pas pris en compte ! Dans les nouveaux « business models » du digital, le contrôle des flux est plus important que les actifs (ex : Blablacar et AirbNB n’ont aucun actif). Nous avons besoin d’une vision simple et globale plus que parcellaire. OP:Ladonnéeaunevaleur.Maisquicontrôleracettevaleur?Sera-t-ellerevendue?Etàquelprix?Lesmodèleséconomiquessontaujourd’huiincomplets, voire inexistants. Aujourd’hui, le Royaume-Uni représente un marché de 4,5 millions d’objets connectés en téléassistance. En France seulement 500 000. Pourquoi?ParcequenotreapprocheéconomiquedateduXIX‌esiècle!LesproduitsissusdelaSilverEconomiesontatomisésetnetrouventpasleurpublic. SeuleslesentreprisesSAPpeuventaiderenentrantdansunedémarchedeco-conceptiondesolutionsservitiellesnumériquearticuléeavecl’intervention humaine.Celanepeutsefairequ’avecunebonnecompréhensiondeseslimitesparl’Industrie.Limitedepertinencedanslaconceptionetd’efficacitédans la distribution. Les relations entre industriels et SAP sont parcellaires et largement insuffisantes. En France, la culture industrielle doit changer de logiciel ! NH : Les SAP sont difficiles à valoriser. Nous avons des coûts de production incompressibles et dégageons de faibles marges. Mais le marché va se structurer, des champions vont apparaître.
  • 28. 28 OP : Le numérique est une formidable opportunité pour créer de la valeur ajoutée sur des solutions de services différenciés, étof- fées et partagées par l'écosystème industriel et serviciel. La conception de gamme sera transversale. Les futurs champions intégre- ront d’autres métiers. Il faut que les SAP soient repérés pour ce qu'ils sont, c'est à dire la clef de voûte d'une offre globale non plus seulement segmentée par public, mais prenant en compte l'environnement global du domicile et tous les besoins en services que ce lieu de vie génère. Si l’offre est seulement technologique, soit elle continuera à ne pas trouver son public, soit elle sera dévaluée, soit les deux. Question 4 : Selon vous les personnes âgées dépendantes et en perte d’autonomie ont-elles perçu de l’intérêt pour les objets connectés dans le cadre de leur maintien à domicile ? Car les médias disent que les Iots sont très demandés alors que notre dernier baromètre indiquait une méconnaissance des personnes âgées vis-à-vis des objets connectés. OP : Il y a une défiance d’une partie des Seniors envers la technologie. De façon générale, les personnes âgées ne perçoivent certes pas l’intérêt du recours aux objets connectés. Mais elles sont une majorité à être d’accord pour en bénéficier dès lors qu’ils sont associés à une présence humaine. Il y a clairement aujourd’hui un échec de la silver économie malgré les fonds publics. Les SAP sont la solution. NH : Les personnes âgées sont soucieuses de leur santé et de leur sécurité. Les « papy-boomers » ont une bonne capacité d’adaptation. OP : Les technologies doivent aussi s’adapter aux réalités des publics. C’est une réalité économique qui permet d’espérer toucher le public le plus large.
  • 29. 29 Question 5 : Dans l’aide à domicile, la pénurie de main d'œuvre est déjà patente. Selon vous, l’utilisation progressive de l’Internet des Objets dans les prestations de maintien à domicile va-t-il attirer un plus large public de candidat ? NH : Oui s’il y a création de valeur avec redistribution auprès des salariés. OP : Oui. Le soutien technologique doit faciliter le quotidien des salariés. Aujourd’hui ces outils le compliquent. Pour l’aide à domicile cela n’aide pas et pourtant il y a injonction de former. a. Par ailleurs, comment organiser les formations initiales et continues pour les professionnels devant utiliser les nouvelles technologies en appui de leurs prestations traditionnelles ? OP : Il faut créer des maisons domotiques d'application pédagogique, telle que celle expérimentée actuellement par la FESP, la CCI d'Alençon et la Région Basse-Normandie. Il faut permettre aux salariés de se former dans un environnement pédagogique innovant et en pointe technologiquement. Il faut également créer les modules de formation intégrant la dimension technologique et numérique du domicile. La FESP rédige actuellement avec le Gérontopole des Pays de la Loire un référentiel qui permettra d'implanter de tels modules dans les formations. Question 6 : Nicolas Hurtiger, les interviews que vous avez menées auprès des bénéficiaires de Senior Compagnie (personnes âgées et dépendantes) confirment-elles l’importance de l’accompagnement humain vis à vis des objets connectés ? NH : Les interviews menés auprès de nos bénéficiaires confirment ce que nous savions déjà : que c’est la technologie qui doit être au service de l’humain et non l’inverse ! Les objets connectés n’ont de valeur ajoutée que s’ils répondent à des besoins latents. Notre étude montre que les principales attentes des personnes en perte d’autonomie portent sur les problématiques liées à la santé et à la sécurité.
  • 30. 30 Question 7 : Olivier Peraldi, dans votre livre blanc, vous parlez de box communicantes. Quel avenir ont-elles dans l’aide à domicile ? OP : L’intégration des services passe par la création d'un hub, telle qu'une ou plusieurs plateformes et / ou par une « Box » communicante. Ces évolutions de structures et d'outils faciliteront la communication entre les différents acteurs du domicile. Question 8 : Nicolas Hurtiger, selon vous, quel accueil les auxiliaires de vie réserveront-elles aux box communicantes ? NH : Si ces nouvelles technologies sont utilisées et appliquées en bonne intelligence, elles devraient permettre d'améliorer le cadre de vie des per- sonnes aidées, tout en valorisant le métier d'auxiliaire de vie. Les « box » communicantes doivent être un outil de travail pour les aides à domicile, et non une contrainte professionnelle. Dans ces conditions, l'accueil réservé par les aidants professionnels à ces nouvelles technologies sera forcément favorable. Question 9 : Selon vous, la problématique de l’exploitation des données sur la vie privée est-elle le principal frein des utilisateurs des objets connectés ? OP : L’offre n’est pas suffisamment travaillée. Elle est trop techno, trop atomisée et il n’y pas d’interface avec la réalité physique du métier. Elle ne ré- pond pas, faute de prise en compte des réalités sur le terrain et - osons le dire -, des présupposés justifiés ou non des publics qui se sentent démunis ou distancés face au numérique. Le caractère relativement anxiogène de ce qui peut être perçu comme une intrusion dans le domicile est méconnue, voire niée, par l'industrie. L'insuffisance d'assurance sur la gestion de la donnée personnelle est l'un des freins au numérique à domicile, particulière- ment pour les personnes en situation de dépendance. Question 10 : L’Anah accorde d’ores et déjà des subventions pour le financement d’équipements domotique économisant de l’énergie. Les subventions parapubliques devraient quant à elle être élargies à l’Internet des Objets facilitant le maintien à domicile des personnes âgées et dépendantes ? OP : Oui, mais pourquoi seulement sur les personnes dépendantes ? La Silver Economie se réduit aujourd’hui au chantier de la dépendance alors que la cible du contrat de filière silver économie était les 50 ans et plus, que ceux-ci soient dépendants ou non. Il faut revenir à une vision globale sur toutes les tranches d’âges. Il faut rendre le domicile de tous les ménages plus performant ce qui consolidera notament les données énergétiques répondant aux programmes de l’Anah.
  • 31. 31 Question 11 : Le livre blanc mentionne le manque de dialogue entre les fabricants des solutions technologiques (IoT notamment) et les prestataires de SAP. Que préconisez-vous pour améliorer cette situation ? Pensez-vous instaurer des tables rondes avec les industriels ? NH : Il ne faut pas généraliser, mais souvent les travaux de recherche et développement autour des technologies du domicile connecté sont conduits par des fabricants sans concertation avec les opérateurs de SAP. Comme le soulignait Olivier Peraldi, les fabricants ne sollicitent les prestataires de services à domicile que pour la distribution et la vente, une fois la solution validée et mise sur le marché. Instaurer des tables rondes est une bonne initiative, mais qui ne pourra être constructive qu'à condition que les rôles de chacun soit clairement définis, et encore une fois que le partage des richesses soit équitable. Question 12 : Olivier Peraldi, dans votre livre blanc, vous parlez des seniors « pivots » soutenant tout à la fois leurs ascendants et leurs descendants, comme cœur de cible des services technologiques. Pouvez-vous nous en dire plus ? OP : La génération pivot est celle des 56-65 ans. Elle s’occupe de ses parents et de ses enfants. Globalement, c'est la première génération en France a disposer à la fois de la plus grande part de l’épargne et du patrimoine. Les jeunes générations entrent plus tard dans la vie active et épargnent moins. La génération pivot est celle qui, aujourd'hui en France, présente la plus forte capacité à consommer. La filière des services à la personne en environ- nement numérique est la seule à pouvoir créer une offre à la hauteur des besoins de cette génération en s'appuyant en outre sur le levier de consom- mation le plus important parmi les publics concernés. Question 13 : Nicolas Hurtiger, les sociétés de service à la personne doivent-elles jouer un rôle sociétal consistant à sensibiliser le public et relayer les avancées technologiques en faveur du mieux vivre à domicile ? NH : Oui bien sûr. C'est l'ensemble des acteurs du domicile qui doivent se mobiliser pour favoriser le mieux vivre à domicile, en développant tous les axes d'innovation possibles que ce soit sur des bases technologiques ou non d'ailleurs. Il ne faut pas tout ramener à la technologie, il peut aussi y avoir des innovations servicielles dans la relation « aidant – aidé », le suivi des prestations, la communication intergénérationnelle, etc. Les actions mise en place dans le cadre de la Silver Economie ont suscité un bel élan économique et ont permis de matérialiser la constitution d'une filière d'avenir, mais j'ai le sentiment que le soufflé est en train de retomber... ce qui est fort dommage. Il faut continuer à œuvrer en faveur du mieux vivre à domicile en fédérant l'ensemble des parties prenantes.
  • 32. 32 Question 14 : Olivier Peraldi, vous préconisez des offres de services technologiques adaptées aux différentes générations de Français – moins de 50 ans, 50-59 ans, 60-69 ans, 70-79 ans, 80 ans et plus ? Pensez-vous que ces segmentations d’offres soient également judicieuses concernant les objets connectés ? Pouvez-vous nous en dire plus ? OP : Oui mais pourquoi se priver d'apporter des SAP en environnement numérique dès le plus jeune âge ? La garde à domicile du jeune enfant est également un formidable terrain de développement des technologies, des services et d'une offre servicielle à domicile. Nous touchons la limite du socle commun. Nous avons besoin d’un protocole unique de manière à « plugger » différents objets connectés ou systèmes sans coût supplémentaire. Pour ne parler que des personnes dépendantes en GIR 3 et 2, elles restent malheureusement en moyenne que cinq ans chez elles. En ne considérant que ce segment de public, il est difficile de trouver un équilibre économique en dehors du recours au financement public et l'on se prive des leviers de financements privés, tels que ceux que pourraient organiser les assureurs par exemple. Question 15 : Votre livre blanc préconise la mise en place d’un tiers de confiance concernant les données recueillies au domicile des personnes dans le cadre de la délivrance des services à domicile des personnes en environnement numérique. Qu’en est-il aujourd’hui dans les SAP ? NH : Je suis entièrement d'accord avec cette préconisation. Les acteurs du maintien à domicile ont un cahier des charges à respecter dans le cadre de l'agrément délivré par l'Etat, et bientôt de l'autorisation délivrée par les conseils départementaux, et doivent déclarer à la CNIL les données recueillies. OP : Le tiers de confiance peut répondre à la défiance mais on ne sait pas encore le définir. Ce tiers de confiance indispensable ne peut voir le jour que par le dialogue entre tous les acteurs de l'écosystème à commencer, bien entendu, par les entreprises de SAP.
  • 33. 33 4.2 Interview Romain Fréton, Pdg d’Astelia 4 ANNEXE Question 1 : Pouvez-vous nous décrire Astelia et ses principaux produits et services "connectés" apportant du mieux vivre aux personnes âgées et dépendantes ? Astelia propose un choix de 4 dispositifs de téléassistance : - Le minifone automatic est un déclencheur d’alarme équipé d’un détecteur de chute. Il s’adresse à des personnes très fragilisées ou souhaitant un niveau élevé de sécurité. - Le minifone bip est un déclencheur d’alarme traditionnel qui répond aux attentes des personnes âgées souhaitant une solution simple. - Le minifone classic une montre téléphone qui fonctionne au domicile. C’est une solution qui correspond à des profils plus autonomes à la recherche d’une solution discrète. - Le minifone mobile est une montre téléphone mobile qui fonctionne partout en France, c’est un dispositif idéal pour les personnes souhaitant sécuriser leurs déplacements. Pour chacun de ces dispositifs, Astelia offre le choix du service à ses clients, ils peuvent raccorder leur minifone à leur entourage ou à notre service de téléassistance 24h/24. Pour le minifone classic et pour le minifone automatic, ils peuvent même faire les deux, les minifone peuvent appeler l’entourage d’abord, puis la téléassistance. Grâce à notre gamme de minifone, nous offrons à nos clients la possibilité de trouver la téléassistance qui convient à leur profil et à leur besoin de sécurité.
  • 34. 34 Nos enquêtes de satisfaction démontrent que les utilisateurs du minifone ainsi que leur entourage sont rassurés par l’usage de leur minifone car avec minifone, ils trouvent la téléassistance qui leur convient. - 82% des utilisateurs du minifone classic déclarent le porter tout le temps (taux deux fois supérieur au standard du marché) - 78% des utilisateurs du minifone classic se sert du minifone pour répondre au téléphone - 93% de l’entourage déclare avoir gagné en sérénité depuis que leur parent est équipé du minifone Question 2 : Quelle complémentarité voyez-vous entre objets connectés et télé-assistance ? Une montre ou un bracelet de téléassistance comme le minifone est elle-même un objet connecté, porté. La complémentarité est forte à travers le développement de l’ensemble des objets connectés non portés, je pense aux capteurs installés au domicile par exemple qui mesurent l’actimétrie des résidents. Nous venons d’ailleurs de lancer une nouvelle solution avec le minifone detect. Il s’agit de capteurs installés au domicile qui mesurent les pas- sages de nos utilisateurs dans leur lieu de vie. En cas d’activité anormale, le minifone detect transmet une alerte à l’entourage. Le système a aussi une approche préventive et mesure l’activité et le dynamisme de l’utilisateur ce qui permet à leur entourage d’anticiper les éventuelles chutes de vitalité. Question 3 : Quels sont, selon vous, les principaux enjeux sociétaux vis à vis des objets connectés à destination des seniors ? Les objets connectés sont des solutions qui apportent sécurité, à travers la téléassistance mais aussi santé et confort au domicile et dans une moindre mesure, suivi de l’activité sportive pour les plus jeunes seniors. Question 4 : Quelle est votre vision sur le marché français et l’utilisation des objets connectés par les personnes âgées ? Les objets connectés bénéficient d’une forte médiatisation car on les envisage comme une nouvelle rupture technologique. Dans les faits c’est au- jourd’hui un marché limité à quelques gadgets très apprécié des technophiles. Pour les personnes âgées, par nature plus critique vis à des vis des gadgets, plus focalisées sur des fonctions et usages essentiels, les objets connectés n’ont pas encore démontré leur nécessité. Ils sont encore cantonnés à un rôle mineur. Il faut qu’ils trouvent un service, un usage déterminant et ce n’est, selon moi, pas encore le cas.
  • 35. 35 Question 5 : Selon vous les seniors sont-ils prêts à surveiller leur propre état de santé grâce à de nombreux indicateurs « Quantified Self » ? Quelle passerelle voyez-vous entre Quantified Self et télé-assistance ? Les bracelets de mesure d’activité sont utilisés très régulièrement par les sportifs pour la mesure de leur performance. Les mesures liées aux données de santé sont très réduites en France car l’ensemble des infrastructures de télé-médecine sont très peu déve- loppées. Il ne sert à rien de mesurer mon rythme cardiaque ou ma tension si aucune analyse ou surveillance médicale ne peut en être faite… Pour les autres éléments du quantified self (nombre de pas, calories,…), il est avéré que ces dispositifs sont remisés dans les tiroirs après quelques semaines de découverte. Les seniors n’ont pas d’incitation particulière pour surveiller leur état de santé grâce à ces nouveaux outils : un intérêt limité pour les gadgets, pas d’analyse médicale derrière la collecte de données,… Question 6 : Quelles sont les problématiques éthiques liées à l’utilisation des objets connectés dans la prévention santé ? Le stockage des données, leur exploitation, leur confidentialité.
  • 36. 36 4.3 Interview DE Didier jardin, pdg de vivago 4 ANNEXE Vivago équipe 400 maisons de retraite, emploie 14 personnes et existe depuis 15 ans Question 1 : Quels sont les principaux enjeux sociétaux vis-à-vis des objets connectés à destination des seniors ? - Préserver l’autonomie des personnes car ils contribuent la croissance économique - Préserver et encourager la proximité sociale Question 2 : Quelle est votre vision sur le marché français et l’utilisation des objets connectés à destination des personnes âgées ? - Le marché se divise entre sécurité et santé - Le marché des IoT pour les Seniors se divise en deux catégories : o Grabataires : boutons d’appels o Autonomes (téléassistance mobile – intérieur/extérieur) - « Le marché explosera entre 2020 et 2040 » - « L’objet connecté est un trait d’union sociale » - Le vrai problème de ce marché est : comment traiter la quantité phénoménale de données récupérées ? o A qui les envoyer ? o Qui les analyse ? - «Le marché de la téléassistance est très petit et est appelé à se développer avec le smartphone : « nous sommes à ce jour incapables de mesurer les économies réalisées par la téléassistance » - « Il ne faut pas empiler les objets connectés mais les proposer sous forme de package avec du service » - « Il faut revenir au service » - « Il faut créer des GIE entre industriels et sociétés de services ».
  • 37. 37 - Le smartphone a déjà connecté tout le monde, c’est notre nouvelle canne blanche - L’automobile est le premier objet connecté aujourd’hui - « Quand tout sera connecté les coûts diminueront logiquement » - Parler d’objets connectés est déjà « has been » car tout le monde est connecté, y compris les 60-70 ans - Sur ce marché les PME s’adaptent plus vite que le CAC 40 Question 3 : Selon vous les seniors sont-ils mûrs pour suivre leur propre état de santé grâce à de nombreux indicateurs « quantified self » ? - OUI - Surtout la tranche 60-70 ans mais le revers de la médaille est que chacun se prend pour un spécialiste - L’être humain croit en ce qu’il fait lui-même Question 4 : Quels sont les problématiques éthiques liées à l’utilisation des objets connectés dans la prévention de la santé ? - Les problèmes concernent le piratage des données - La peur du piratage est plus psychologique que réelle - Le risque porte sur le contrôle total des personnes.
  • 38. 38 4.4 Interview DE Mathieu chevalier, president d’handisco 4 ANNEXE Question 1 : Pouvez vous nous présenter l’offre et le positionnement de Handisco ? Les aveugles et malvoyants restent encore aujourd’hui confrontés à des problèmes de sécurité, d’autonomie et d’accessibilité. Les offres actuelles ne satisfont que partiellement leurs attentes (ergonomie et usages). Elles nécessitent souvent des infrastructures spécifiques (physiques et couteuses). Notre innovation : À partir d’une étude des besoins, Handisco® a développé une solution autour de deux axes technologiques : - Un boîtier embarquant toutes les techniques actuelles et mobiles : Géolocalisation, GPRS, Bluetooth, détecteurs d’obstacles. Il s’adaptera à toutes les cannes blanches selon les contraintes d’ergonomie, de poids et de simplicité. - Une connexion permanente à l’environnement : Grâce à un écosystème basé sur l’Open Data, accès à des informations en temps réel (lignes de transport en commun, arrêts, horaires, zones de danger, accessibilité des lieux et informations pratiques, etc.). Hébergé dans le cloud, aucune infrastructure physique n’est nécessaire. L’association de ces technologies permet à l'utilisateur de bénéficier d’une aide technique complète et des services d'informations en temps réel liés aux usages quotidiens de la ville. Question 2 : Quels sont, selon vous, les principaux enjeux sociétaux vis à vis des objets connectés à destination des seniors ? Le principal enjeux est le maintien de l’autonomie des personnes âgées et handicapées qui souhaitent conserver leur liberté.
  • 39. 39 Question 3 : Quelle est votre vision sur le marché français et l’utilisation des objets connectés par les personnes âgées ? Le marché est peu mature. Il a besoin de plus de simplicité et d’intuitivité. Le marché nécessite une vraie plus-value à travers le service lié au IoT. Question 4 : Selon vous les seniors sont-ils mûrs pour suivre leur propre état de santé grâce à de nombreux indicateurs « quantified self » ? Oui mais ils veulent garder leur liberté et ne pas avoir un fil à la patte (IoT de surveillance). De plus les personnes âgées ne sauront pas traduire les données récupérées… Question 4 : Quels sont les problématiques éthiques liées à l’utilisation des objets connectés dans la prévention de la santé ? La récupération et la mauvaise utilisation des données sont des problématiques majeures !