Le constat est partagé par les banquiers, les capital-investisseurs et les entrepreneurs eux-mêmes : la relève pour un grand pan de PME, notamment familiales, n’est pas assurée. Cet état de fait fait peser des risques énormes sur l’entreprise et ses partenaires après le décès du fondateur.

1. 29 La Vie éco – Vendredi 20 octobre 201729 La Vie éco – Vendredi 20 octobre 2017Suivez-nous sur acebook.com/lavieeco L’info continue sur lavieeco.com
La viedes PME En partenariat avec
L
e constat est partagé par les ban-
quiers, les capital-investisseurs et les
entrepreneurs eux-mêmes : la relève
pour un grand pan de PME, notam-
ment familiales, n’est pas assurée. Cet état
de fait fait peser des risques énormes sur
l’entreprise et ses partenaires après le décès
du fondateur. Selon les cabinets spécialisés
dans la transmission, bon nombre de PME
ne survivent pas à la deuxième génération,
tandis que d’autres disparaissent à la troi-
sième génération car très peu d’entre elles
se donnent les moyens de préparer leur
relève. La raison est purement culturelle.
En effet, souvent le fondateur se refuse de
discuter, encore plus de préparer sa relève
de son vivant. Une mort brutale est de ce fait
synonyme de chaos, si les héritiers n’arrivent
pas à un terrain d’entente sur les modalités
de partage.
En dehors de ce souci de pérennisation de
l’affaire, la transmission peut également viser
à accélérer le développement de la PME et/
ou à rendre liquide tout ou partie du patri-
moine de l’actionnaire.
Quoi qu’il en soit, les experts recom-
mandent de changer l’ancrage culturel du
fatalisme en anticipant la transmission, la
préparer dûment et se faire accompagner
par des experts. D’autant plus que le pro-
cessus est assez long et complexe. Les
analystes estiment qu’il faut entre 3 et 5 ans
pour pouvoir finaliser un tel projet.
Sur le marché, les entreprises disposent
aujourd’hui d’une large palette de moyens
permettant de mieux préparer les transitions.
Des banquiers et des capital-investisseurs
prêts à apporter leurs moyens et leur exper-
tise, aux mécanismes et garanties publiques
(Maroc PME et CCG), en passant par le
conseil, elles peuvent trouver une oreille
attentive à chaque étape du processus. A
ce titre, plusieurs banques de la place ont
des offres pour accompagner les PME dans
ce sens. En général, les solutions sont axées
sur l’information et la sensibilisation des
entreprises quant aux différents schémas
de transmission, ainsi que les étapes de ce
processus à construire progressivement ;
l’accompagnement pour le diagnostic de
l’entreprise qui peut bénéficier des aides et
subventions de Maroc PME ; la mise en rela-
tion avec des experts à même d’assister et
de conseiller tout au long du projet de trans-
mission, de cession ou d’acquisition d’entre-
prise ; des solutions spécifiques de finan-
cement des projets d’acquisition d’affaires
existantes ; et des solutions sur-mesure de
gestion patrimoniale privée et profession-
nelle du patrimoine de la famille.
Enfin, il est judicieux de souligner que la
transmission bénéficie de la garantie pu-
blique de la Caisse centrale de garantie.
A travers Damane transmission, la CCG
couvre jusqu’à 60% des crédits bancaires
consentis pour le financement des opéra-
tions de transmission d’entreprises dans la
limite de 10 MDH par opération. Le coût de
la garantie est de 2% du montant du crédit
flat hors taxe. Les demandes sont introduites
à la CCG par l’intermédiaire de la banque
choisie par le bénéficiaire n N.D.
Préparer la transmission, gage
de pérennité pour les PME
• Outre la relève, la transmission peut également viser à accélérer
le développement de l’entreprise • Plusieurs banques de la place
ont des offres pour accompagner les PME dans ce sens.
n Quels sont les métiers de
la Direction du Conseil et
leur valeur ajoutée pour les
PME ?
n La Direction du Conseil est la
banque d’affaires de Société Géné-
rale Maroc. Elle intervient sur les
métiers de Fusions Acquisitions
et de Marchés des capitaux (actions
et dette).
Contrairement aux idées reçues, le
recours aux services d’une banque
d’affaires n’est pas réservé aux
grandes entreprises ! Il est parfai-
tement applicable aux PME, plus
particulièrement dans les cas de
transmission d’entreprise ou d’introduction en bourse (IPO). A travers un accompa-
gnement tout au long du processus lié à une opération de haut de bilan, la banque
d’affaires de Société Générale Maroc apporte une réelle valeur ajoutée aux PME et à
leurs actionnaires dans l’optimisation des conditions de réalisation de l’opération et
ce, en termes de prix, de structuration et de délais.
n En matière de transmission d’entreprises spécifiquement, quel
rôle la banque d’affaires peut-elle jouer ?
n Une transmission d’entreprise vise généralement à en assurer la pérennité, à
accélérer son développement et/ou à rendre liquide tout ou partie du patrimoine de
l’actionnaire. Elle peut prendre la forme d’une ouverture de capital ou d’une cession
totale. L’univers des repreneurs potentiels est généralement constitué d’industriels
nationaux ou internationaux ou de fonds d’investissement.
Le processus d’accompagnement par la banque d’affaires comprend la préparation
de l’opération (business plan, valorisation, mémo d’information), l’identification et
la gestion des échanges avec les repreneurs potentiels (data room, réunions, offres)
puis les négociations et le closing de l’opération.
Les clés d’une transmission d’entreprise réussie sont, à notre sens, l’anticipation, la
préparation et l’accompagnement par des experts.
n Quid des introductions en bourse pour les PME ?
n L’IPO est une décision stratégique importante dans la vie d’une entreprise et doit,
à ce titre, être mûrement réfléchie et bien préparée.
Les PME ont généralement recours à une IPO pour institutionnaliser leur action-
nariat et rendre liquide une partie du patrimoine de l’actionnaire, renforcer leur
notoriété et accéder aux marchés financiers pour le financement de leurs projets de
développement.
Pour faciliter l’accès des PME à la Bourse de Casablanca, des mesures incitatives
ont été mises en place telles que des réductions d’IS, le programme «Elite» -dont
Société Générale Maroc est partenaire- qui inclut formation et accompagnement
ainsi que le projet de création d’un marché dédié aux PME avec des critères d’éligi-
bilité simplifiés.
Le processus d’accompagnement dans le cadre d’une IPO, en sa qualité d’opération
faisant appel public à l’épargne, s’articule autour des phases de préparation de
l’opération, d’obtention des autorisations nécessaires (visa AMMC, accords Bourse
de Casablanca et Maroclear…) et de placement des titres.
Avis d’expert
«Le recours aux services
d’une banque d’affaires
n’est pas réservé aux seules
grandes entreprises !»
HAMZA BEKKALI
Directeur du Conseil du Groupe
Société Générale Maroc