Article publié dans le numero 145 de la revue Préventique http://www.preventique.org proposant une clarification des objectifs, politiques, instances, démarches théoriques, ..., relativement aux questions des risques, de la santé-sécurité des patients/résidents et du personnel dans le domaine sanitaire et médico-social.
Phytochemical profile and antioxidant activity of two varieties of dates (Pho...
Entre Sécurité des patients et bien-être des soignants
1. et leur encadrement (cadres et médecin
coordonnateur ou MedCo).
L’expérience semble montrer que trop
souvent, certains soignants, encadrants,
médecins se fixent des objectifs person-
nels non partagés, inaccessibles, sans
lien avec les attentes connues ou pré-
supposées de l’institution ou de l’usa-
ger qui aboutissent à une dégradation
ressentie des conditions d’accomplisse-
ment au travail.Cependant,si ce constat
permet d’identifier rétrospectivement
des causalités conflictuelles et donc
leur prevention tertiaire, il ne permet
pas,en l’état,de construire une réponse
adaptée dans un esprit de prévention
primaire ou même secondaire.
Une démarche plus
systémique ?
Au-delà de cette approche pragma-
tique, il apparaît nécessaire, compte
tenu des enjeux, de recourir à une
démarche plus systémique. Dans cet
esprit, l’IMdR a créé un sous-groupe de
travail, au sein du GTR « Santé et cindy-
niques »,sur la thématique de « la sécu-
rité des patients/ résidents et qualité de
vie au travail ».4
L’objectif de ce sous-groupe consiste
donc à proposer une exploration de
« Facteurs humains », « Stress », « Sécurité
des patients/résidents » et « Bien-être au
travail » via, notamment, les 5 qualifica-
teurs de l’hyperespace des cindyniques.
On retrouve, à travers ces 5 qualifi-
cateurs, les thèmes identifiés dans le
travail sur les RPS en Ehpad illustré
ci-dessus comme, par exemple, le qua-
lificateur « téléologique » lorsque les
finalités implicites ou explicites des réfé-
rentiels sanitaires et médico-sociaux se
retrouvent partagées — ou non — par
les acteurs de la prise en charge.
Cette exploration des qualificateurs cin-
dyniques complétée par la recherche
des 10 déficits systémiques cindyniques
(DSC) et des 4 types de déficits indi-
viduels cindynogènes (DIC) permet-
tra non seulement une cartographie
exhaustive de l’interrelation entre
« Facteurs humains »,« Stress »,« Sécu-
rité du patient/résident » et « Bien-être
au travail »,mais aussi l’identification de
leviers actionnables à moyens constants
pour répondre à cette injonction appa-
remment paradoxale d’amélioration
conjointe de l’efficience de la prise en
charge et de l’accomplissement profes-
sionnel dont l’enjeu sous-jacent est,pour
les secteurs sanitaires et médico-sociaux,
l’adoption par toutes les parties pre-
nantes, d’une posture de bientraitance
au bénéfice de l’usager. n
Au total,ces notions sont chargées d’en-
jeux humains,psychologiques et sociaux
forts,que les approches financières clas-
siques doivent intégrer, tant en termes
d’enjeux stratégiques qu’en termes de
communication vers des parties pre-
nantes culturellement très diverses.
Cette intégration est en marche à travers
la norme Iso 31000 ou l’apparition de la
fonction hygiène-santé-environnement
(HSE) ou des métier de risk manager et
de l’ingénieur qualité ou encore par la
prise de conscience que le bien-être au
travail constitue un véritable avantage
compétitif dans un environnement
financièrement contraint.
Une enquête
Au-delà de ces progrès en cours, que
faire concrètement pour améliorer la
situation au quotidien ? Un travail mené
sur les risques psychosociaux (RPS),dans
un établissement hébergeant des per-
sonnes âgées dépendantes (Ehpad) de
la taille d’une PME, a permis d’identifier
le conflit de priorité entre les exigences
du référentiel sanitaire et les attentes du
référentiel médico-social comme fac-
teur de risque majeur d’une part et de
proposer une méthodologie de résolu-
tion de ce conflit d’autre part en faisant
intervenir les acteurs (aides-soignantes
(AS) et infirmières diplômées d’État (IDE)
Établissements de santé
Entre sécurité des patients et bien-être des soignants
D’autres notions s’avèrent, elles, parti-
culièrement complexes comme le bien-
être qui correspond à « l’état d’esprit
confiant et tranquille qui résulte du sen-
timent, bien ou mal fondé, que l’on est à
l’abri de tout danger » que les soignants
des secteurs sanitaire et médico-social
se doivent d’induire chez ceux qu’ils
prennent en charge tout en préservant
leur propre qualité de vie au travail.Dans
un contexte où l’étude de la qualité de
vie au travail se fonde sur 26 facteurs de
risques psychosociaux regroupés dans
sept grandes familles3
:
1. Intensité et complexité du travail.
2. Horaires de travail difficiles.
3. Exigences émotionnelles.
4. Faible autonomie au travail.
5. Rapports sociaux au travail dégradés.
6. Conflits de valeurs.
7. Insécurité de l’emploi et du travail
Enfin, les instances concernées sont
nombreuses, telles que le conseil
de surveillance (sanitaire), le conseil
d’administration (médico-social), la
commission médicale d’établissement
(sanitaire), la commission de coordina-
tion gérontologique (médico-social),
le conseil technique d’établissement
(équivalent du comité d’établissement),
le CHSCT, le comité d’éthique… avec
des objectifs et des intérêts parfois non
congruents.
Dans l’universdu sanitaire
(patients) et du médico-social (résidents),
les notions de facteurhumain,stress,sécu-
rité et bien-être au travail se retrouvent
paradoxalement intriquées et dispersées
dans différentes politiques du projet
d’établissement,par exemple :
–– sociale ;
–– qualité et gestion des risques ;
–– soins infirmiers,de rééducation et
médico-techniques (SIRMT).
Dispersion dans
diverses approches et
politiques
Politiques que l’on retrouve regroupées
dans le concept de la responsabilitésocié-
tale de l’entreprise ou RSE qui englobe
l’environnement, la santé-sécurité au
travail, les conditions de travail… sans
pour autant apporter une clarification
déterminante.
Bien plus, certaines notions peuvent
êtres extrêmement ambiguës. Il en
est ainsi de la gestion du risque qui se
définit, selon l’Inspection générale des
affaires sociales (Igas), comme l’ensem
ble des actions mises en œuvre pour
améliorer l’efficience du système de
santé, c’est-à-dire le rapport entre sa
qualité et son coût et non pas comme
seulement une approche purement
« préventique »1
. D’ailleurs, la gestion
du risque est une mission propre aux
agences régionales de santé (ARS) qui
en assurent le pilotage,la mise en œuvre
et l’évaluation au niveau régional, en
lien avec les organismes d’assurance
maladie et sur la base d’un programme
pluriannuel régional de gestion du
risque (PPRGDR), cette politique étant
animée au niveau national par la Direc-
tion de la sécurité sociale (DSS)2
.
Les questions des risques, de
la santé-sécurité des patients et
du personnel dans le domaine
sanitaire relèvent de divers
objectifs, politiques, instances,
démarches
théoriques.
Les enjeux sont
réels : un effort
de clarification
est nécessaire.
Jan-Cédric Hansen
Médecin coordonnateur
des activités médico-sociales
du centre hospitalier
de Pacy-sur-Eure
«induire du bien-être
chez ceux qu’on prend en charge
tout en préservant sa qualité
de vie au travail
»
«cette intégration est
en marche à travers
la norme Iso 31000
»
1. Bocquet P.Y.,Peltier M.,Missionsurlagestiondurisque,rapport IGAS no
RM2010-163P,
déc.2010.
2. Loi no
2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients,
à la santé et aux territoires.
3. Évaluer les facteurs de risques psychosociaux :l’outil RPS-DU,INRS,ED 6140 - 2013
4. Pour information,les travaux du sous-groupe du GTR de l’IMdR feront l’objet
d’une communication à l’occasion du prochain congrès Lambda-Mu.
PhotoD.Chazal-GroupePréventique
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145 – Mars 2016 - Préventique 65 64 Préventique – No
145 – Mars 2016