Dans cette présentation interactive, découvrez des initiatives inspirantes qui boostent la culture du livre en Afrique par et pour les Africains. Entre exemples concrets et réflexions futures, plongez dans la réalité éditoriale d’écrivains défendant notre patrimoine linguistique.
Du Nigeria au Sénégal en passant par Madagascar, voyez comment associations, crowdfunding et soutien public dynamisent ce domaine porteur. Des micro-projets aux résidences d'auteurs, apprenez comment de petites structures relancent l’écrit en haoussa, bambara ou malgache.
Vous y découvrirez également des idées novatrices pour produire davantage d’ouvrages bilingues et de traductions. Car au-delà des frontières, la connaissance n’a pas de langue !
Cette présentation riche en illustrations sonores et visuelles vous convaincra que livres et langues vont de pair pour l’avenir de millions d’Africains. N’hésitez plus à la consulter et à la partager avec vos réseaux pour encourager ce combat culturel essentiel.
Alors laissez-vous inspirer par ces initiatives qui font entendre la voix de l’Afrique dans toute sa diversité. Car c’est en lisant dans nos langues maternelles que le continent se révèle à lui-même !
Blended learning et révolution des pratiques pédagogiques
Opportunités de financement pour l'édition bilingue en Afrique
1. Edition bilingue en Afrique: états des lieux,
financements et perspectives
Christian Elongué,
Président Muna Kalati, l’unique plateforme et réseau spécialisé sur la promotion et diffusion du livre jeunesse
africain
Email: elongue@munakalati.org Phone: +233550157572
3. Introduction
+ Malgré son riche patrimoine linguistique, très peu de langues africaines
sont écrites et utilisées dans l’édition.
+ La majorité des livres jeunesse publiés en Afrique sont publiés en une
seule langue.
+ Les langues officielles sont les plus représentées.
+ Les langues locales sont moins représentées, mais leur présence est en
augmentation.
+ L'édition bilingue en langues nationales en Afrique est un domaine en
pleine expansion, avec de nombreuses initiatives prometteuses mises en
œuvre dans différents pays. Cependant, le financement de ces initiatives
reste un défi majeur.
+ Réf: https://www.globalbookalliance.org/news-views/guest-blog-
multilingual-publishing-africa
4. 1. Etats des lieux
+ Ethnologue, considérée comme la ressource la plus crédible sur les langues du monde, inventorie 7 099 "langues
vivantes" et, pour le continent africain, sa base de données contient 2 143 langues vivantes, qu'elle classe comme
"institutionnelles : 198, en développement : 538, vigoureuses : 1 018, difficulté : 255, mourantes : 134".
+ On constate que les langues africaines représentent environ 30% de toutes les langues du monde. Or, le nombre
de publications dans ces langues africaines reste minuscule.
+ À quelques exceptions près - pour des langues majeures comme le kiswahili, le hausa, le yoruba, l'isiZulu ou
l'isiXhosa -, la plupart des langues africaines ont encore un statut inférieur et un rôle restreint pour un certain
nombre de raisons, notamment l'héritage colonial, les perceptions négatives du multilinguisme, leur état de
développement linguistique, l'intégration nationale, la modernisation et le développement économique, parmi d'autres.
+ Il n'existe pas de statistiques fiables sur le nombre de livres publiés en langues africaines. À ma connaissance,
personne n'a entrepris de recherches significatives dans ce domaine.
+ Plus de 20 pays d'Afrique n'ont toujours pas de bibliographie nationale. Seuls quelques-uns offrent actuellement
des bases de données numériques pour le suivi bibliographique et l'enregistrement de la production éditoriale
nationale.
+ Il y a donc une grave pénurie de données statistiques sur la production de livres en langues africaines, voire
sur la production éditoriale africaine en général… et c'est regrettable.
+ Trois décennies ou plus de négligence de la part des gouvernements à l'égard des services de bibliothèques
publiques en Afrique sont probablement une autre raison pour laquelle l'édition en langues africaines n'est pas
florissante. De nombreux services de bibliothèques fonctionnent aujourd'hui avec des budgets d'achat de livres
dérisoires, ou bien les nouvelles acquisitions ont complètement cessé.
+ Beaucoup de responsables gouvernementaux considèrent les dons de livres provenant de l'étranger comme la
méthode la plus efficace et la plus économique pour fournir des livres à leurs bibliothèques, sans frais pour elles:
déplorable.
5. 2. Constats sur l’édition bilingue en Afrique
+ Il n’existe pratiquement pas de maisons d’édition consacrées aux langues africaines. Ngugi Wa Thiongo
+ Les éditeurs africains sont moins susceptibles de miser sur les écrivains qui écrivent en langue nationale.
+ La majorité des prix en littérature africaine sont décernés à des auteurs qui n’écrivent pas en langue africaine. La littérature
africaine peut-elle véritablement être détachée des langues africaines? Pourquoi des prix littéraires tels que le prix Nobel,
le prix de littérature du Commonwealth et même le prix Noma, centré sur l'Afrique, sont rarement décernés à des écrivains
dans des langues africaines?
+ Ngugi Wa Thiongo a constamment remis en question le statu quo en continuant à utiliser le gĩkũyũ et il demande même à son
éditeur d'attendre deux ans avant de publier les traductions anglaises de ses livres.
+ Le besoin de diversité dans la littérature mondiale pour enfants se fait de plus en plus sentir. La traduction et l'édition
bilingue sont deux moyens essentiels d'accroître le corpus existant de livres pour enfants et jeunes adultes provenant de
divers continents, en particulier dans les langues africaines.
+ Mais actuellement, il y a peu de traducteurs experts de livres pour enfants des langues internationales (anglais, français,
portugais, espagnol, etc.) vers les langues indigènes africaines.
+ Les auteurs et les éditeurs de livres pour enfants en Afrique ont des difficultés à trouver des traducteurs compétents et
formés pour les livres et les histoires.
+ Enfin, notons que le niveau de développement et d'utilisation des langues africaines est étroitement lié au niveau de
développement de la traduction littéraire en Afrique.
+ Source: https://cursus.edu/en/27501/publish-more-multilingual-children-books-from-africa
6. 3. Quelques éditeurs africains en langues nationales
1. Edition Gafé & Maison Likina (Mali): Édite des albums en bambara, tamasheq, fulfulde;
2. Éditions Editions Nara, NEAS, ARED (Sénégal): Collections en wolof, pulaar, sérère;
3. Gàgara Yé (Côte d'Ivoire): Livres jeunesse en baoulé, dioula, en langues vernaculaires
4. Ofesi Ventures (Nigeria): Première maison d'édition uniquement dédiée aux langues locales
nigérianes comme le yoruba, hausa et igbo;
5. Tiempos (Angola): Albums en kimbundu, umbundu, kikongo et autres langues bantoues
d'Angola;
6. Uziba Publishing (Tanzanie): Apprentissage du kiswahili et livres en sambaa, nyamwezi;
7. Mlalaku Books (Kenya): Production multilingue en kikuyu, luhya, dholuo et autres langues
du pays;
8. Le Sel des Mots (Burkina Faso): Livres en mooré, dioula, fulfulde, gourmantché...;
9. Ruisseaux d'Afrique (Bénin): Publications bilingues pour revaloriser les identités.
• Référence: La nécessité d'écrire et de publier des livres pour enfants dans les langues
africaines : https://munakalati.org/the-need-of-writing-and-publishing-children-books-in-
indigenous-african-languages
7. 4. Des éditeurs africains en langues nationales (2)
1. Angola: Editorial Nzila (portugais, kimbundu, kikongo)
2. Burkina Faso: Éditions Donniya (français, bambara, moré, dioula, fulfuldé)
3. Cameroun: Editions Akoma Mba, Akwa éditions (français, anglais, pidgin, douala)
4. Congo-Brazzaville: Éditions Brazzaville (français, lingala, kikongo)
5. Côte d'Ivoire: Éditions CEDA (français, bambara, dioula, baoulé), Éditions Nouvelles Éditions
Africaines (français, bambara, dioula, baoulé)
6. Égypte: Al-Hayat (arabe) et Dar Al-Shorouk (arabe)
7. Ghana: Afram Publications (anglais, akan, ewe, haoussa) et Woeli Publishing Services
(anglais, akan, ewe, haoussa)
8. Guinée: Éditions Gaandal etc.
9. Kenya: East African Educational Publishers (anglais, kiswahili, kinyarwanda, swahili) et
Longman Kenya (anglais, kiswahili, kinyarwanda, swahili)
10. Maroc: Éditions La Croisée des Chemins (arabe, français, amazigh) et Éditions Marsam
(arabe, français, amazigh)
11. Mauritanie: Éditions Le Fennec (français, arabe, hassanya) et Éditions Confluences
12. Références: Publier davantage de livres multilingues pour enfants en provenance d'Afrique :
https://cursus.edu/en/27501/publish-more-multilingual-children-books-from-africa
8. 5. Initiatives de promotion et soutien à l'édition en langues africaines (1)
• Le projet ÉCOLE ET LANGUES NATIONALES EN AFRIQUE (ELAN-Afrique) est un programme mis en
œuvre par l'Agence française de développement (AFD) et l'Organisation internationale de la
Francophonie (OIF). Ce projet vise à promouvoir l'utilisation des langues africaines dans l'éducation et
à soutenir la publication de livres en langues africaines.
• Le Programme de promotion des langues africaines (PPLA), mis en œuvre par l'UNESCO pour
promouvoir l'utilisation des langues africaines et la publication de livres en langues africaines.
• Le Réseau des éditeurs africains (APNET) a mis en œuvre des programmes de soutien aux éditeurs
africains, notamment en matière de formation et de promotion de leurs livres
• Le programme Biblionef de l'OIF offre des subventions et formations à de petits éditeurs sur le
continent. Depuis 2010, plus de 800 livres ont été produits dans une vingtaine de langues locales.
1. Au Niger, l'association Read Niger organise des « book bikes » qui transportent chaque année plus de
3000 livres en haoussa et autres dans des villages reculés.
2. Des résidences d’auteurs comme Talents d’Afrique au Bénin et le Centre Mandé au Mali stimulent
l’émergence de nouvelles plumes à travers des ateliers d’écriture.
3. Des prix littéraires prestigieux tels qu'Afriques en créations au Sénégal récompensent des romans
inédits en langues comme le wolof et le pulaar.
9. 6. Initiatives de promotion et soutien à l'édition en langues africaines (2)
1. La Journée mondiale de la langue maternelle, chaque 21 février, donne une belle visibilité aux éditeurs
locaux.
2. La décennie des langues africaines (2022-2032) encourage leur utilisation dans différents domaines comme
l'édition.
3. Des programmes de formation sont organisés par des organisations comme l'OIF pour accompagner les
éditeurs débutants dans ces langues.
4. Des programmes de l’OIF et de l’Unesco encouragent la traduction d’ouvrages entre langues africaines afin
d’étendre l’accessibilité des savoirs.
5. Des subventions sont accordées aux maisons d'édition publiant en langues africaines, à l'image du Fonds
Afrilivres de l'OIF.
6. Des évènements tels que le Salon du livre jeunesse et de la BD de Yaoundé (SALIJEY), Foire du livre de Dakar
ou de Bamako mettent en valeur ces publications à travers des prix et programmes spéciaux.
7. Des campagnes, à l’instar de celles menées par Muna Kalati comme Lecture Plaisir, Un Dimanche , Une famille
etc., encouragent la lecture précoce des tout-petits dans leur langue maternelle, comme « une langue, mille
histoires ».
8. Des bibliothèques mobiles sillonnent les villages éloignés pour familiariser petits et grands avec ces livres.
9. Des traductions d'œuvres importantes en langues occidentales élargissent l'accès à la connaissance partout.
10. 7. Modèles et stratégies de financement (1)
1. Financements publics: subventions des gouvernements (ex: fonds du
Ministère de la Culture Bénin pour les traductions, Fonds d’Aide à
l’Edition du Ministère de la Culture et de la Communication au Sénégal),
des collectivités territoriales, d'institutions comme l’OIF, British Council,
USAID, Goethe Institute.
2. Mécenat d'entreprises: partenariats win-win avec des entreprises
sensibles aux enjeux sociétaux (ex: MTN Foundation, Tangerine Bank &
editions Tieko au Ghana).
3. Crowdfunding et préventes: campagnes de financement participatif sur
des plateformes comme Leetchi, Ulule, Kickstarter, préventes sur les
réseaux sociaux (ex: éditions Mandingue & Kompakte Books au
Sénégal).
4. Vente de droits: cessions de droits d'édition en langues nationales à des
pays voisins ou de la diaspora (ex: les Editions Ruisseaux d'Afrique en
France et au Sénégal).
5. Partenariats Nord-Sud: coéditions ou traduction avec des éditeurs
européens (ex: Maison Likina et l'École des Loisirs, Kangue et l'Alizés).
11. 8. Modèles de financement de l'édition bilingue (2)
+ Dons et parrainages: dons d'individuels ou fondations pour soutenir des lignes éditoriales innovantes.
+ Résidences d'auteurs: ateliers d'écriture subventionnés permettant la production de contenus (ex: Centre
Média de Bamako au Mali).
+ Financement participatif sur prêt: des plateformes comme Lendosphere ou Kickstarter permettent de réunir
des fonds sous forme de prêts rémunérés.
+ Campagnes de précommandes sur les plateformes d'édition à la demande: des sites comme Ingram
Content Group ou Lightning Source appuient de petits éditeurs.
+ Microfinance et finance solidaire: des institutions comme le Crédit coopératif en France financent les
projets d'éditeurs à impact social. Cela peut aussi être reproduit en Afrique.
+ Edition à la demande: modèle où l'éditeur ne produit qu'à la vente effective, réduisant les stocks (ex:
PubliCan au Canada).
+ Philanthropie d'entreprise: nouveau mécénat autour de business models inclusifs (ex: Flying Publishers et
ses livres audio en Afrique).
+ Distributeurs-partenaires: gros distributeurs comme Mastodonte au Canada accompagnent de jeunes
maisons.
+ Crédits d'impôt: certains pays, le Sénégal entre autres, offrent des réductions fiscales sur les dons
culturels et les traductions.
+ Fonds de transition/démarrage: porte les projets le temps qu'ils gagnent en autonomie (ex: Incubateur de
l'Irep au Burkina Faso).
+ Référence: Écrire et publier dans les langues africaines, est-ce une façon de rester invisible ? :
https://munakalati.org/does-writing-and-publishing-in-african-languages-a-way-to-remain-invisible/
12. 9. Quelques exemples (Modèles financement)
+ Au Ghana, le projet "Ghana Reads" a été financé par une subvention du
gouvernement ghanéen. Ce projet a permis de produire et de distribuer plus de 10
millions de livres en langues nationales ghanéennes.
+ Au Sénégal, la maison d'édition "Editions Donniya" a été financée par un prêt du
Fonds d'appui aux industries culturelles et créatives (FAIC). Cette maison d'édition
publie des livres en plusieurs langues nationales sénégalaises.
+ Au Kenya, la plateforme de crowdfunding "M-Changa" a été utilisée pour financer
la production d'un livre en langue swahili. Ce livre a été vendu à plus de 10 000
exemplaires.
+ Au Nigeria, la société de téléphonie mobile "MTN Nigeria" a parrainé un
programme de lecture en langues nationales. Ce programme a permis à plus de
500 000 enfants d'accéder à des livres en langues nationales.
+ Ces exemples montrent que le financement de l'édition bilingue en langues
nationales en Afrique est possible.
+ Source : https://kabodgroup.com/5-strategies-that-african-publishers-can-use-to-
promote-african-languages-more-effectively
13. 10. Quelques exemples concrets (2)
1. Financement participatif: Le Fonds Africain pour le Développement du Livre aurait lancé une campagne par equity
crowdfunding en 2021.
a. Maison Likina au Mali lance régulièrement des campagnes sur Kickstarter pour imprimer de nouveaux titres.
2. Tokenization: EdBookChain développe un jeton numérique pour sécuriser les droits et rémunérations en Tanzanie.
a. L'ONG Book Blocks expérimente la création de NFT représentant des droits sur des livres numériques en Afrique du Sud.
3. Livre service: Les applications YouScribe, BiBook ou Safiri permettrait l'accès illimité à une bibliothèque virtuelle en échange
d'un abonnement mensuel dans plusieurs pays africains. Ref: https://munakalati.org/bibook-une-app-made-in-africa-pour-
acceder-au-livres-numeriques-sur-votre-telephone/
a. La plateforme ReadAfrika propose un large catalogue en streaming contre un abonnement de 3-5$/mois au Nigeria, Ghana, Kenya.
4. Brand partnerships: L'éditeur nigérian Cassava Republic collaborerait avec la marque de cosmétiques Shea Moisture pour
des BD éducatives. Les éditions Mawenzi co-éditeraient une collection jeunesse avec Coca-Cola Afrique sur la diversité
culturelle.
5. Micro-mécenat: Le Labo du Livre au Sénégal connecte les jeunes auteurs avec des professionnels de la communication,
finance...
• Le projet Books in Barbershops forme des bénévoles en salons de coiffure d'Afrique de l'Est pour animer des ateliers littéraires.
6. Financement prédictif: L'UVA de l'ISTEC testerait des algorithmes de recommandation de nouveautés au Kenya. Une équipe
de Data scientists de l'Université du Cap développe des outils prédictifs pour 50 maisons d'Afrique.
7. Fonds sectoriel: EditAFrik aurait lancé un incubateur itinérant de formations pour éditeurs débutants. Le projet Ressources
Educatives lancé par l’Institut Français, l’AFD et l’UNESCO, accorde des microfinancement pour les projets sur le livre
jeunesse.
8. Ref: https://munakalati.org/lapp-bibook-facilite-lacces-gratuit-aux-livres-et-remunere-les-auteurs-au-premier-livre-vendu/
14. 11. Propositions pour booster l’édition bilingue en langues africaines
1. Les éditeurs africains devraient miser davantage sur les écrivains qui écrivent dans les
langues africaines
2. Créer davantage de maisons d'édition dédiées exclusivement aux écrits en langues
africaines.
• C’est une decision sacrificielle et un risque financier nécessaire. Une pilule à avaler.
3. Organiser des concours d'écriture/lecture en langues africaines
1. Le Prix Safal Cornell Kiswahili, de 15 000$, se concentre sur l'écriture en langues africaines et encourage la traduction depuis, entre et vers les
langues africaines.
15. 12. Propositions pour booster l’édition bilingue en langues africaines
1. Réseauter avec des traducteurs de langues africaines pour la traduction
bilingue de livres.
L’ Association des traducteurs et enseignants des langues africaines (ALATT) regroupe des professionnels travaillant en
langues africaines – contactez-les si vous avez besoin de traducteurs de langues africaines. Cet article présente également
quelques initiatives liées à la traduction de livres pour enfants en langues africaines.
L'éditeur Aliou Sow (Editions Ganndal, Guinée ) suggère qu'une coédition transfrontalière accrue dans les langues
africaines (comme le pular dans une vaste région d'Afrique de l'Ouest francophone, anglophone et lusophone) pourrait faire
tomber les barrières.
2. Engager les décideurs politiques à soutenir davantage les initiatives
autochtones.
En Afrique du Sud, nous avons le Programme d’édition en langues autochtones, qui est une priorité
sectorielle gouvernementale mise en œuvre par le Conseil sud-africain pour le développement du livre.
Le programme de réimpression de classiques sud-africains dans des langues autochtones coordonné par le
Centre du livre de la Bibliothèque nationale d'Afrique du Sud.
16. 13. Perspectives
1. Dépendre des partenaires techniques et financiers (PTF) ou de l’aide extérieure
n’est pas un modèle durable pour l’édition en langues africaines. L’essentiel du
financement doit et peut être majoritaire endogène. Si nous considérons
véritablement nos langues nationales, des fonds conséquents doivent être alloués
pour faciliter leur développement et promotion.
2. Au-delà de l’édition en langues bilingues, il faut également investir davantage dans
l’édition monolingues directement en langues locales.
3. Des ponts (partenariats et collaborations) doivent être établir/renfocer entre les
pays d’Afrique francophone, anglophone, lusophone et arabophones. Il y’a de
nombreux modèles et pratiques innovantes qui existent chez l’un et sont
entièrement méconnus chez l’autre. Le partage de connaissances et
d’expériences Sud-Sud est à encourager.
4. Au-delà d’une reconnaissance de la valeur des langues nationales, il faut
désormais passer aux actions, en finançant les projets qui facilitent l’accès et
l’utilisation à celles-ci. Des fonds d’aide à l’édition en langues nationales doivent
être mis sur pieds, des prix littéraires et programmes de formation pour auteurs,
illustrateurs et promoteur du livre bilingue doivent être organisé.
5. L’Intelligence artificielle a un potentiel, jusque là, insuffisamment exploré, dans
la promotion et vulgarisation du livre bilingue en Afrique.
17. 14. Perspectives (2)
1. Des formations pratiques doivent être mises sur pied pour renforcer les capacités des
éditeurs, auteurs, illustrateurs et distributeurs dans l’usage du numérique pour optimiser les
processus actuel.
2. La formation à distance (via email, webinaire etc.) n’est pas suffisamment exploité dans la
formation des acteurs du livre. L’Observatoire Africain pour les professionnels de l’Edition,
Afrilivres et APNET doivent davantage organiser des formations en ligne.
3. La commercialisation du livre et les agences littéraires doivent être davantage
professionnaliser.
4. L’innovation et l’expérimentation de nouvelles méthodes et pratiques, est essentiel pour
surmonter les défis de distribution. C’est le cas de Ange Mbelle au Cameroun
5. Les pratiques professionnelles sur l’édition jeunesse doivent être documentées dans le
champ scientifique. Muna Kalati, en tant que première structure de promotion et
documentation sur le livre jeunesse africain, établit des ponts avec les partenaires publics
(Institut de Recherche en Linguistique Appliquée (IRLA – Guinée), Takam Tikou de la BnF,
American Library Association etc.), universitaires (Dschang, Université Senghor, etc°). La
visibilité scientifique de l’édition jeunesse africaine contribue à sa légitimation et consécration
dans l’imaginaire public et social.
6. Références: Comment surmonter les défis de la traduction dans l'édition en langues
africaines pour les enfants? : https://munakalati.org/overcoming-the-translation-challenges-
in-african-language-publishing-for-children/
18. Conclusion
+ L’édition bilingue, n’est qu’un moyen, parmi tant d’autres, pour
promouvoir l’accès et l’usage des langues africaines.
+ C’est un devoir et une responsabilité d’écrire et publier en langues
nationales afin de préserver notre patrimoine linguistico-culturel.
+ Aucun pays ou civilisation ne s’est développé avec la langue de
l’Autre. L’Afrique ne fera point l’exception.
+ A défaut d’abandonner les langues étrangères, il faut continuer à les
africaniser.
+ Il est plus facile de trouver un Shakespeare en Afrique qu'un Ngugi
Wa Thiongo. Cela doit et peut changer. Des initiatives portées par
l’association des libraires par terre au Sénégal, sont prometteuses.
19. Conclusion (2)
• Etablir davantage d’incitations pour former et déployer davantage d’enseignants
de langues africaines
• L’État devrait contribuer aux services de traduction (le coût le plus élevé pour
l’industrie) afin de faciliter les investissements des éditeurs dans les langues
autochtones.
+ Ecrire et publier en langues nationale est davantage une question d’identité, de
fierté et de courage qu’une question économique. L’Afrique a besoin d’une “race”
d’entrepreneurs culturels audacieux pour défier le statu quo, innover et avancer
malgré les obstacles traditionnels. Muna Kalati, OAPE, les Editions Gafé, Akoma
Mba, Livres au Sénégal (LAS) et les récents salons jeunesse, le témoigne.
+ Bien que les débuts soit difficiles, je reste confiant qu’une industrie structurée et
solide émergera autour du livre en langue nationale en Afrique.
+ Peu importe la longueur de la nuit, le jour finit toujours par paraitre et dure que la
nuit…
21. Références
1. « L'édition en langues africaines : défis et perspectives » est un livre très utile qui explore les tendances, les
problèmes et les opportunités de l'édition dans les langues nombreuses et variées d'Afrique du point de vue
des éditeurs, des écrivains et de l'État, et soulève des thèmes importants. à vous de réfléchir.
2. The Case for Multilingual Publishing Within the Children's Book Industry in Africa:
https://www.globalbookalliance.org/news-views/guest-blog-multilingual-publishing-africa
3. Publish more multilingual children books from Africa: https://cursus.edu/en/27501/publish-more-multilingual-
children-books-from-africa
4. La nécessité d'écrire et de publier des livres pour enfants dans les langues africaines indigènes:
https://munakalati.org/the-need-of-writing-and-publishing-children-books-in-indigenous-african-languages
5. 5 stratégies que les éditeurs africains peuvent utiliser pour promouvoir plus efficacement les langues
africaines: https://kabodgroup.com/5-strategies-that-african-publishers-can-use-to-promote-african-languages-
more-effectively
6. Écrire et publier dans les langues africaines, est-ce une façon de rester invisible ? :
https://munakalati.org/does-writing-and-publishing-in-african-languages-a-way-to-remain-invisible/
7. Comment surmonter les défis de la traduction dans l'édition en langues africaines pour les enfants? :
https://munakalati.org/overcoming-the-translation-challenges-in-african-language-publishing-for-children/