Peu importe les personnes interrogées, le constat est quasiment le même : la communication interne n'est pas suffisamment prise en compte, développée, valorisée.

1. « La communication interne, c'est souvent ''la cinquième
roue du carrosse'' »
Peu importe les personnes interrogées, le constat est quasiment le même : la communication interne
n'est pas suffisamment prise en compte, développée, valorisée. « La communication est une
fonction support, bien souvent dans l'ombre » estime Sandra, chargée de communication au sein
d'un centre hospitalier. « Elle est souvent relayée au second plan, les responsables estimant
souvent, à tord, que la communication externe est plus importante » renchérit Céline, directrice de
la communication d'une mairie. Ce que confirme Nathalie, directrice de la communication pour une
autre ville : « la communication interne, c'est souvent ''la cinquième roue du carrosse'', quand la
situation se présente, la priorité est indéniablement donnée à la communication externe ». Cela
résulte de plusieurs facteurs. Il s'agit d'abord d'un manque de temps : « nous avons la volonté de
développer la communication interne mais nous n'avons pas encore trouvé le temps » souligne
Magalie, responsable de la communication d'une mairie. « Nous sommes une petite structure et il
n'y a pas vraiment de personne responsable de la communication interne, excepté le directeur
général qui est très occupé » renchérit Stéphanie, responsable de la communication pour une
agence publique. Même difficulté pour Sandra : « aujourd'hui, pour une structure de 1 500
agents, je suis seule à m'occuper de toute la communication, je dois donc prioriser les actions de
communication ».
En quête de légitimité
« La communication interne de la région n'est pas assez valorisée par manque de moyens,
notamment humains mais aussi en raison de l'éloignement des agents de la collectivité, ce qui
rend difficile la transmission d'informations » ajoute Céline, chargée de communication interne et
externe dans un conseil régional. D'autant que « tous les agents n'ont pas un poste informatique et
tous n'ont donc pas accès à l'information diffusée sur intranet » regrette Laurent, responsable de
la communication interne pour une mairie. « L'idéal serait qu'une personne soit entièrement
dédiée à la communication interne » indique une chargée de communication au sein d'une autre
municipalité. Autre difficulté : la légitimation de la communication. « Il n'est pas simple de faire
reconnaître la communication interne car elle recouvre des champs très larges concernant à la
fois la vie professionnelle des agents, l'organisation et les objectifs de la structure mais aussi le
management » estime Elisabeth, chargée de communication interne au sein d'une communauté
urbaine. « Dans le milieu hospitalier, les responsables des structures sont peu sensibilisés à la
communication et conçoivent trop souvent le service communication comme un service
ressource, le sollicitant au coup par coup » ajoute Sandra, chargée de communication pour un
centre hospitalier.
« Elle n'a pas gagné sa place stratégique »
Néanmoins, la communication interne se développe peu à peu au sein du secteur public. « Dans
notre ville, les actions sont assez bien mises en valeur avec un magazine papier et un site
intranet » assure Laurent. Sonia, chargée de mission communication interne au sein d'une
communauté d'agglomération, estime pour sa part que dans sa structure la communication interne
« dispose d'outils qui lui donnent une certaine visibilité ». Avant néanmoins de relativiser : « la
communication interne est très récente, elle n'a pas encore gagné sa place stratégique,
notamment pour l'accompagnement des changements au sein de l'organisation ». Au-delà de ces
deux exemples, il paraît nécessaire de s'interroger sur les raisons du développement de la
communication interne au sein du secteur public. Denis, chargé de communication au sein d'une
crèche, a son avis sur la question. Pour lui, « la communication interne est valorisée dans les

2. structures qui attachent de l'importance au ''bien travailler ensemble'', qui ont un projet collectif
et des valeurs fortes ». Un point de vue intéressant mais qui interroge : ces trois éléments seraient-
ils cumulatifs ?
Travail effectué dans le cadre de la Licence professionnelle ''Gestion de la communication
publique'' (Université de Lille)
Réalisation des interviews des personnes citées dans l'article par certains élèves de la Licence :
- Morgane WOUTS
- Amandine DERUELLE
- Romaric POCHET
- Clémence MARICAU
- Jessie NOE
- Anthony BURETTE
- Sarah MOSTA
- Marie VAN TORNHOUT
- Morgane VANLICHTERVELDE
- Clémence PIN
Rédaction de l'article de synthèse : Damien ARNAUD (enseignant)