Mairies communes du Pays de Fouesnant --phpcd5 ll5
Faits divers du Pays de Fouesnant - jzu-hj
1. Annick Le Douget
Autour des luttes de Saint-Cadou de Gouesnac’h
En parcourant la sympathique revue Le Fureteur breton de février 1907, nous avons eu
le plaisir d’y retrouver la transcription d’un sermon repris dans un article glané dans le journal
Le National du 9 octobre 1932, et publié avec un dessin du Fouesnantais Jos Parker. Les
rédacteurs du Fureteur breton s’interrogeaient à l’époque sur l’authenticité du sermon. Nous
n’avons pas davantage la réponse aujourd’hui !
Le Sermon d'un curé breton en 1831
« D'après un usage antique et généralement répandu dans le département du Finistère,
les fêtes patronales de chaque village sont précédées de courses, de luttes et de danses.
Lorsque le clergé était moins intolérant, les pasteurs, loin de proscrire ces joyeux exercices, y
assistaient avec bienveillance ; mais depuis quelque temps tout est changé.
Dessin de Louis Le Guennec : l’oratoire de Saint-Cadou à Gouesnac’h
(Source : les Amis de Louis Le Guennec)
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2. “Mes chers frères, s'écriait l'autre jour un curé de campagne, j'ai deux avis à vous
donner. Le premier c'est que vous arrivez trop tard à l'église : vous feriez mieux de nous
porter votre argent pour en faire de bonnes oeuvres que de le dépenser à l'auberge du bourg.
Le second, et c'est le plus important, c'est de ne point aller samedi prochain voir les luttes de
Saint-Cadou. Ces assemblées, mes chers frères, ne sont pour vous que des occasions de
pécher. Je vous déclare que vous n'en reviendrez pas sans être chargés de sept péchés mortels.
Je sais bien, ajoute le curé en élevant la voix, que les Romains avaient aussi leurs luttes et
leurs jeux ; mais ils étaient païens. Je sais aussi que le roi David dansa devant l'arche sainte,
mais ce n'est plus cela, les temps sont changés : alors tout était pour Dieu ; aujourd'hui la race
humaine est pervertie.
Ces réunions ne sont que des réunions diaboliques, le diable s'y montre sous toutes les
formes. Je vous le dis en vérité, toutes les personnes qui iront aux luttes de Saint-Cadou ne
seront que des voleurs, des débauchés et de la canaille, qui grilleront dans l'enfer pendant
l'éternité. L'enfer est grand, mes chers frères, il contient beaucoup de monde ; mais il y a
encore assez de place pour tous les Bretons.”
Ce discours, prononcé en langue celtique, accompagné d'une gesticulation animée et
grotesque, a produit sur les assistants l'impression la plus vive. Tout l'auditoire riait ; et le
samedi suivant, les habitants, curieux de connaître tous les damnés de leur commune, se sont
rencontrés en foule aux luttes de Saint-Cadou. »
« Pardon breton » – Ce dessin peu connu, de Jos Parker illustrait l’article du Fureteur
breton.
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