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N°229 - semaine du 24 août au 31 août 2010
Barack Obama face à la défaite
- Les sondages actuels
- Les explications
- Les conséquences
La
tempête de
novembre
2010 ?
Barack Obama peut-il
encore inverser la
tendance ?
Tous les sondages placent
les Républicains en tête.
Des scrutins emblémati-
ques pour les Démocrates
s’annoncent pour le
mieux serrés ou quasi-
ingagnables. En Califor-
nie, Meg Whitman est en
passe de réussir un ex-
ploit inconcevable il y a
quelques mois quand la
mode était alors de se
moquer des pratiques de
«Queen Meg». Dans le
même Etat, Carly Fiorina
se détache et acquiert dé-
sormais une marge de sé-
curité face à la Sénatrice
Démocrate sortante, Bar-
bara Boxer.
Harry Reid, leader des
Démocrates au Sénat, ré-
élu sans difficulté depuis
1987 est au coude à cou-
de avec Sharron Angle,
candidate de la «Sarah
team».
Et la liste des défaites
cinglantes pourrait être
longue.
La Maison Blanche recon-
naît déjà que la Chambre
des Représentants est
perdue.
Il pourrait en être de mê-
me du Sénat où pas
moins de 13 sièges sont
actuellement tantôt dans
des duels au coude à cou-
de tantôt placés dans des
prévisions favorables aux
candidats Républicains.
Comment faire renaître
la flamme de 2008 ?
Tous les indicateurs sont
au rouge. Plus de 60 %
des Américains désap-
prouvent la gestion prési-
dentielle. Les rumeurs les
plus fantaisistes, dont cel-
le sur la religion du Prési-
dent, ont maintenant pri-
se. Sur le seul mois de
juillet 2010, sur le plan
fédéral, le Parti Républi-
cain a levé 8, 5 millions
de dollars quand pour le
même mois, le Parti Dé-
mocrate levait … 6, 2 mil-
lions de dollars.
A quoi est dû ce total re-
tournement de tendan-
ce ?
Certes, l’économie ne re-
démarre pas. Les déficits
se creusent. Les Républi-
cains déchaînent les cam-
pagnes négatives où ils
excellent. Mais, le mal
paraît plus profond com-
me si le «charme Obama»
n’opérait plus.
En 2008, la mode était au
changement. En 2010, la
mode est à la punition. Le
résumé de cette évolution
pourrait accréditer l’idée
selon laquelle l’opinion a
muté. Elle est restée la
même respectant les ten-
dances profondes qui
avaient fait la victoire de
2008.
Tout d’abord, chacun vote
pour soi et pas pour un
candidat. La nouvelle gé-
nération est consomma-
trice. Elle vise d’abord l’a-
mélioration de son sort
individuel. Aucun signe ne
lui permet de penser que
la politique d’Obama va
améliorer la situation in-
2
Tous les indicateurs
sont au rouge :
• Chambre des Repré-
sentants perdue en
novembre,
• 13 scrutins au Sénat
incertains donc doute
sur la majorité au Sé-
nat,
• 41 % d’opinions favo-
rables,
• 62 % de désapproba-
tion de la politique
présidentielle,
• ...
Barack Obama face à la tempête de novembre 3
dividuelle d’une large ma-
jorité des citoyens Améri-
cains ; bien au contraire.
L’opinion vote pour une
star mais à la condition
qu’elle lui ressemble. En
2008, Obama était le can-
didat de proximité. C’est
ce trait de tempérament
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même du Parti Démocrate
dans la lutte implacable
contre Hillary Clinton
alors perçue comme l’ex
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Enfin, l’opinion vote pour
un gagnant et pas pour
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publicaine, ils ont amplifié
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restés les mêmes. Hier,
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La nouvelle révolution
conservatrice
Ce qui est plus inquiétant
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cice, c’est qu’une nouvelle
révolution conservatrice
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volution annonce des
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De cette fragilité peut pa-
radoxalement naître une
embellie pour Obama. Les
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vivre une compétition in-
terne redoutable. Non
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Barack Obama face à la tempête de novembre 4
Mais surtout, parce qu’ils
demeurent séparés sur
des questions de fond en-
tre des radicaux qui sur-
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les modérés toujours per-
suadés que la présiden-
tielle se gagne au centre
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lier les couches moyen-
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Les radicaux ont des thè-
ses qui peuvent inquiéter
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Bien davantage, les radi-
caux ont une figure em-
blématique, Sarah Palin,
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lité requise.
Quel équilibre sera obte-
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ton dans la foulée de la
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vembre 2010.
Hausseront-ils le ton au
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voix républicaines ?
En novembre 2010, Oba-
ma va perdre la main.
Il devra ensuite jouer en
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faiblesses du camp adver-
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Un impératif : restau-
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Le danger ultime pour
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ressenties comme des
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rêts américains.
Cette carterisation est la
stratégie mise en place
par le Parti Républicain
qui n’hésite plus à mettre
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pour évoquer celles du
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C’est le sillon de Sarah
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Sarah Palin est sur tous les
fronts : réunions de soutien
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cains, colloques locaux du
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émissions à la TV. Sa course
pré-présidentielle répond
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très précises.
Les Républicains attendent
un leader fort. Leur principal
critère est l’examen de la
force morale de son tempé-
rament. Pour les Démocra-
tes, c’est la capacité de ju-
gement qui compte.
La sécurité nationale est la
première priorité pour les
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est largement devancée par
l’économie pour les Démo-
crates. Pour ces derniers,
les questions sociales arri-
vent même devant la sécu-
rité nationale.
Mais surtout, il résulte que
l’électeur Américain ne vote
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il ne le connaît pas.
Ces données portaient en
elles les scores des primai-
res 2008.
Sarah Palin est actuellement
la présidentiable qui effec-
tue le «tour de chauffe» le
plus intense et méthodique.
Il est même question de la
«team Sarah» qui truste les
investitures locales. Des in-
vestitures ou des responsa-
bilités qui pèseront très
lourd en 2011 lors des pri-
maires internes au Parti Ré-
publicain pour le choix de
son représentant en 2012.
Barack Obama face à la tempête de novembre 5
Janvier 2010 : le message de
Boston ...
En janvier 2010, le Républicain, Scott
Brown, a défait la candidate démocrate,
Martha Coakley, avec 53% des suffrages
contre 47% à sa principale adversaire
lors d'une élection partielle.
La circonscription sénatoriale de Ted
Kennedy échappait aux Démocrates. Le
Président Obama était descendu dans
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tuant un voyage éclair à Boston pour ap-
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Il a rappelé à la foule des partisans dé-
mocrates que les grandes initiatives de
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Brown a parlé simple sur peu de sujets.
C'est la logique de la campagne qui
transforme le scrutin en referendum :
emploi et fiscalité.
Après d’autres défaites significatives lors
de partielles, les Démocrates ont inter-
prété «ce message de Boston» comme
un vote local entre un candidat républi-
cain très charismatique et une candidate
démocrate très … effacée.
Les démocrates ont regretté que, Vicki,
la veuve de Ted Kennedy, n’ait pas été
leur candidate et ont alors considéré que
le score aurait été inversé.
Ce vote avait probablement une portée
considérablement plus large. L’opinion
passait ses premiers messages même
dans un «sanctuaire démocrate». La va-
gue républicaine avait pris naissance et
allait gagner en volume.
pas les couilles» pour
conduire la politique de
lutte contre l’immigration.
C’est presque du copier /
coller avec les campagnes
publicitaires de Reagan le
présentant en 1980 com-
me «un homme».
Ce nouveau leadership
culturel doit remplir deux
missions essentielles.
D’une part, réconcilier
Obama avec les couches
moyennes qui feront la
décision en 2012.
D’autre part, mobiliser
des segments électoraux
de couches sociales défa-
vorisées qui avaient
beaucoup voté en 2008 et
qui se sont réfugiées de
nouveau dans l’absten-
tion.
Construire une nouvel-
le équipe
2008 a été la victoire d’u-
ne nouvelle génération.
Depuis cette date, elle est
au pouvoir. Dans ce ca-
dre, les actes n’ont pas
toujours été à la hauteur
des espoirs d’alors.
Le thème du changement
des mœurs de Washing-
ton n’a pas donné lieu à
des faits marquants.
Des réformes dont celle
de la santé ont renvoyé
les Démocrates aux vieux
démons des images d’an-
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pôts fédéraux croissants.
Si les promesses n’ont
pas toujours donné les
résultats escomptés, des
modifications jugées trop
mineures ont parfois dé-
mobilisé à l’exemple de la
continuité en matière de
défense.
La mode est désormais
aux «nouveaux Républi-
cains» : Thune, Cantor,
Brown, Angle, Fiorina,
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Les ex nouveaux Démo-
crates ont tardé à impri-
mer leur valeur ajoutée.
Les uns subissent le pro-
cès de «centrisme» à
l’exemple de Mark Warner
tandis que d’autres sont
qualifiés de «socialistes».
Dans les deux cas, ce
sont des qualificatifs qui
pénalisent dans la vie pu-
Barack Obama face à la tempête de novembre 6
blique Américaine.
Le focus de l’opinion n’est
plus dirigé à destination
des «nouveaux Démocra-
tes» mais à destination
des «nouveaux Républi-
cains».
Ces derniers sont suppo-
sés incarner l’opinion pro-
fonde de l’Amérique dura-
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Pour «reprendre la main»,
les ex-nouveaux Démo-
crates doivent régler trois
enjeux majeurs :
• la reprise économi-
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• la stabilisation des
prélèvements obliga-
toires,
• la réconciliation avec
les classes moyennes
probablement par le
biais de la moralisa-
tion de l’industrie fi-
nancière.
Le lendemain des élec-
tions de novembre s’an-
nonce comme une res-
tructuration en profon-
deur de l’équipe d’Obama.
L’actuel Secrétaire Géné-
ral de la Maison Blanche
pourrait quitter son poste
ouvrant une réorganisa-
tion en profondeur non
seulement des collabora-
teurs personnels directs
du Président mais aussi
des membres du Cabinet.
Le sort de son équipe
économique sera observé
à la loupe et plus particu-
lièrement le sort de deux
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matiques jugés trop pro-
ches de Wall Street. C’est
le cas de Tim Geithner,
actuel Secrétaire d’Etat
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Ce qui est plus inquiétant
à ce sujet c’est une dou-
ble rupture. D’une part,
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John Thune : le Républicain modéré
John Thune incarne la nouvelle génération
du Parti Républicain.
Il est Sénateur du Dakota du Sud. Il fait
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dats aux élections de novembre 2010.
Toute son histoire personnelle le relie au
Dakota du Sud où il est né le 7 janvier
1961. Il a grandi dans la ville de Muro
(Dakota du Sud). Il a effectué son parcours
universitaire dans cet Etat. En 1984, il épou-
se Kimberley Weems, elle-même originaire
de cet Etat. Son parcours professionnel est
toujours lié à la politique. Il débute comme
Assistant de Jim Abdnor, Sénateur. Puis il
occupe des postes administratifs dans des
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publicains.
Sa première candidature date de 1996
quand il est élu à la Chambre des Représen-
tants. Il connaît deux réélections à cette
fonction dont l’une particulièrement brillante
puisqu’il capitalisera la plus grande marge
dans l’histoire du Dakota du Sud lors d’une
élection.
En 2002, il se présente au Sénat mais il est
battu. Il se présente alors dans une autre
circonscription sénatoriale en 2004. A cette
époque, peu d’observateurs parient sur ses
chances de victoire car il est candidat contre
le Démocrate Tom Daschle qui n’est autre
que le leader des Démocrates au Sénat.
Pourtant, le 2 novembre 2004, il bat Tom
Daschle et devient l’un des symboles de la
jeune génération républicaine.
Il est libéral en économie, conservateur sur
les valeurs.
Il a construit avec méthode l’image du Sé-
nateur travailleur, bon père de famille, pas-
sionné de sports (basket et jogging), à l’é-
cart des mœurs de Washington, préférant la
chasse au faisan dans les prairies aux lon-
gues réunions dans la Capitale fédérale.
Mais John Thune considère que la présiden-
tielle se gagne toujours au centre. Par
conséquent, il garde ses distances avec les
thèses les plus populistes du Mouvement
Tea Party.
Barack Obama face à la tempête de novembre 7
relativement égales. Si la
victoire est acquise, il fait
le pas de faço n
ostentatoire y compris
parfois contre des
ancrages conservateurs
comme lors de la
première campagne de
T o n y B l a i r . L e
communiqué du Groupe
pour expliquer les
v e r s e m e n t s f a i t
"référence à des valeurs
en période critique pour
l'économie". C'est le
probable marqueur le plus
manifeste de la victoire
a s s u r é e p o u r l e s
Républicains et d'une
défaite d'ampleur pour les
Démocrates.
En 2008, le schéma était
clair même en dehors du
vote sanction contre GW
Bush. Il y avait d'un côté
le candidat du quotidien
(Obama) et de l'autre
celui qui ne connaissait ni
le nombre de ses
propriétés ni celui de ses
véhicules (McCain) ... La
partie était trop inégale.
O b a m a t r a v e r s e
a c t u e l l e m e n t u n e
véritable crise d’identité.
Il doit reconquérir sa
valeur ajoutée initiale.
Est-ce possible en étant
le Président en exercice ?
tenu de la radicalisation
des positions républicai-
nes. Mais surtout, la mo-
de au sein des Démocra-
tes est à la distanciation
avec les positions d’Oba-
ma à l’exemple caricatu-
ral des dernières prises
de positions sur l’installa-
tion de la Mosquée à
Ground Zero. Un sujet qui
résume à lui seul la réac-
tivité de l’opinion comme
l’ampleur du fossé d’in-
compréhension qui s’est
creusée.
Si le noyau dur de l’équi-
pe de 2007-2008 est
voué à demeurer (Plouffe,
Axelrod, Favrau …), il fau-
dra trouver des nouvelles
personnalités dans des
conditions très difficiles
qui risquent de neutrali-
ser bon nombre des meil-
leurs atouts potentiels.
Une information récente a
établi la gravité de la si-
tuation actuelle. News
Corp, groupe de Rupert
Murdoch, vient de verser
un million de dollars au
Parti Républicain. Un
signe de plus de l'actuelle
fragilité politique de
B a r a c k O b a m a . L a
tradition du groupe
Murdoch est simple :
accompagner la victoire.
Si la victoire est indécise,
il répartit ses versements
dans des conditions
Editeur :
Newday
Directeur
De publication :
Denis BONZY
Barack Obama face à la tempête de novembre 8
Lettre 230 : Premier Ministre, une fonction en péril ? 9
Au sommaire de notre
prochain numéro :
• L’évolution de la
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Ministre
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dentielle 2012
Parution le 31 août 2010

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Barack Obama et le rappel des facteurs de la défaite de novembre 2010

  • 1. N°229 - semaine du 24 août au 31 août 2010 Barack Obama face à la défaite - Les sondages actuels - Les explications - Les conséquences La tempête de novembre 2010 ?
  • 2. Barack Obama peut-il encore inverser la tendance ? Tous les sondages placent les Républicains en tête. Des scrutins emblémati- ques pour les Démocrates s’annoncent pour le mieux serrés ou quasi- ingagnables. En Califor- nie, Meg Whitman est en passe de réussir un ex- ploit inconcevable il y a quelques mois quand la mode était alors de se moquer des pratiques de «Queen Meg». Dans le même Etat, Carly Fiorina se détache et acquiert dé- sormais une marge de sé- curité face à la Sénatrice Démocrate sortante, Bar- bara Boxer. Harry Reid, leader des Démocrates au Sénat, ré- élu sans difficulté depuis 1987 est au coude à cou- de avec Sharron Angle, candidate de la «Sarah team». Et la liste des défaites cinglantes pourrait être longue. La Maison Blanche recon- naît déjà que la Chambre des Représentants est perdue. Il pourrait en être de mê- me du Sénat où pas moins de 13 sièges sont actuellement tantôt dans des duels au coude à cou- de tantôt placés dans des prévisions favorables aux candidats Républicains. Comment faire renaître la flamme de 2008 ? Tous les indicateurs sont au rouge. Plus de 60 % des Américains désap- prouvent la gestion prési- dentielle. Les rumeurs les plus fantaisistes, dont cel- le sur la religion du Prési- dent, ont maintenant pri- se. Sur le seul mois de juillet 2010, sur le plan fédéral, le Parti Républi- cain a levé 8, 5 millions de dollars quand pour le même mois, le Parti Dé- mocrate levait … 6, 2 mil- lions de dollars. A quoi est dû ce total re- tournement de tendan- ce ? Certes, l’économie ne re- démarre pas. Les déficits se creusent. Les Républi- cains déchaînent les cam- pagnes négatives où ils excellent. Mais, le mal paraît plus profond com- me si le «charme Obama» n’opérait plus. En 2008, la mode était au changement. En 2010, la mode est à la punition. Le résumé de cette évolution pourrait accréditer l’idée selon laquelle l’opinion a muté. Elle est restée la même respectant les ten- dances profondes qui avaient fait la victoire de 2008. Tout d’abord, chacun vote pour soi et pas pour un candidat. La nouvelle gé- nération est consomma- trice. Elle vise d’abord l’a- mélioration de son sort individuel. Aucun signe ne lui permet de penser que la politique d’Obama va améliorer la situation in- 2
  • 3. Tous les indicateurs sont au rouge : • Chambre des Repré- sentants perdue en novembre, • 13 scrutins au Sénat incertains donc doute sur la majorité au Sé- nat, • 41 % d’opinions favo- rables, • 62 % de désapproba- tion de la politique présidentielle, • ... Barack Obama face à la tempête de novembre 3
  • 4. dividuelle d’une large ma- jorité des citoyens Améri- cains ; bien au contraire. L’opinion vote pour une star mais à la condition qu’elle lui ressemble. En 2008, Obama était le can- didat de proximité. C’est ce trait de tempérament qui a fait sa force au sein même du Parti Démocrate dans la lutte implacable contre Hillary Clinton alors perçue comme l’ex First Lady. Enfin, l’opinion vote pour un gagnant et pas pour un perdant. Dès que les sondages ont été annon- ciateurs d’une vague ré- publicaine, ils ont amplifié cette contestation nais- sante, entrant dans cette d y n a m i q u e a u t o - entretenue qui modèle une partie de l’opinion qui accompagne le courant dominant. Les critères de 2008 sont restés les mêmes. Hier, ils ont fait la victoire d’O- bama. Aujourd’hui, ils creusent sa défaite. La nouvelle révolution conservatrice Ce qui est plus inquiétant pour le Président en exer- cice, c’est qu’une nouvelle révolution conservatrice est en marche. Cette ré- volution annonce des jours sombres avec quand même heureusement quelques embellies éven- tuelles. Les jours sombrent nais- sent de circonstances po- litiques très compliquées pour la seconde moitié de son premier mandat. Il lui va falloir partager le pou- voir avec l’impact psycho- logique d’une nouvelle majorité plus fraîche car sortie des urnes lors de la toute dernière élection. Cette nouvelle majorité aura souvent gagné sa légitimité sur des bases radicales, avec des for- mulations populistes qui ne supportent pas les nuances. Donc les bras de fer devraient être vio- lents. Mais surtout, puisque fra- gile, le Président en exer- cice apparaît battable en 2012. Par conséquent, les meilleurs des Républi- cains vont passer à l’as- saut de la prochaine échéance présidentielle. C’est d’ailleurs là, le véri- table enjeu politique des élections dites du mid term. Si l’exécutif les ga- gne, il calme les ardeurs des meilleurs concur- rents. S’il les perd, il s’ex- pose aux candidatures des plus redoutables concurrents. De cette fragilité peut pa- radoxalement naître une embellie pour Obama. Les Républicains vont devoir vivre une compétition in- terne redoutable. Non seulement, parce que les candidats sont nombreux. Barack Obama face à la tempête de novembre 4
  • 5. Mais surtout, parce qu’ils demeurent séparés sur des questions de fond en- tre des radicaux qui sur- fent sur les valeurs du Mouvement Tea Party et les modérés toujours per- suadés que la présiden- tielle se gagne au centre avec la capacité à se ral- lier les couches moyen- nes. Les radicaux ont des thè- ses qui peuvent inquiéter les couches moyennes. Bien davantage, les radi- caux ont une figure em- blématique, Sarah Palin, qui n’a pas la présidentia- lité requise. Quel équilibre sera obte- nu dans le temps sur 2011 ? Toujours plus mo- bilisés, les radicaux de- vraient encore hausser le ton dans la foulée de la probable victoire de no- vembre 2010. Hausseront-ils le ton au point de susciter une can- didature indépendante sortie des rangs Républi- cains classiques mais qui changerait totalement la donne en captant une part même modeste des voix républicaines ? En novembre 2010, Oba- ma va perdre la main. Il devra ensuite jouer en contre pour profiter des faiblesses du camp adver- se. Ces faiblesses exis- tent. Elles sont même nombreuses et profondes. Un impératif : restau- rer son leadership culturel Le danger ultime pour Obama c’est l’évolution éventuelle de son image vers une carterisation. Jimmy Carter est l’exem- ple à ne pas suivre. Cette morale du «cœur en ban- doulière» est considérée comme le socialisme ram- pant sur le plan intérieur par la multiplication des programmes fédéraux. C’est la faiblesse à l’inter- national par la multiplica- tion de précautions inuti- les. Ces deux logiques heur- tent les classes moyen- nes. Sur le plan intérieur, les programmes fédéraux annoncent des hausses d’impôts et de bureaucra- tie. Sur le plan internatio- nal, les précautions sont ressenties comme des handicaps à l’efficacité, donc une dévalorisation de la force américaine et une fragilisation des inté- rêts américains. Cette carterisation est la stratégie mise en place par le Parti Républicain qui n’hésite plus à mettre en doute les qualités de Commandant en Chef pour évoquer celles du «Comédien en Chef». C’est le sillon de Sarah Palin quand elle dénonce le fait que selon elle «le Président Obama n’aurait Sarah Palin : à l’offensive ! Sarah Palin est sur tous les fronts : réunions de soutien à des candidats républi- cains, colloques locaux du mouvement Tea Party et émissions à la TV. Sa course pré-présidentielle répond aux conclusions d’études très précises. Les Républicains attendent un leader fort. Leur principal critère est l’examen de la force morale de son tempé- rament. Pour les Démocra- tes, c’est la capacité de ju- gement qui compte. La sécurité nationale est la première priorité pour les Républicains tandis qu’elle est largement devancée par l’économie pour les Démo- crates. Pour ces derniers, les questions sociales arri- vent même devant la sécu- rité nationale. Mais surtout, il résulte que l’électeur Américain ne vote pas pour un candidat quand il ne le connaît pas. Ces données portaient en elles les scores des primai- res 2008. Sarah Palin est actuellement la présidentiable qui effec- tue le «tour de chauffe» le plus intense et méthodique. Il est même question de la «team Sarah» qui truste les investitures locales. Des in- vestitures ou des responsa- bilités qui pèseront très lourd en 2011 lors des pri- maires internes au Parti Ré- publicain pour le choix de son représentant en 2012. Barack Obama face à la tempête de novembre 5
  • 6. Janvier 2010 : le message de Boston ... En janvier 2010, le Républicain, Scott Brown, a défait la candidate démocrate, Martha Coakley, avec 53% des suffrages contre 47% à sa principale adversaire lors d'une élection partielle. La circonscription sénatoriale de Ted Kennedy échappait aux Démocrates. Le Président Obama était descendu dans l'arène le dimanche précédant en effec- tuant un voyage éclair à Boston pour ap- porter son soutien à Martha Coakley. Il a rappelé à la foule des partisans dé- mocrates que les grandes initiatives de sa présidence --la couverture médicale, la lutte contre les gaz à effet de serre et la réforme financière-- étaient en jeu. Brown a parlé simple sur peu de sujets. C'est la logique de la campagne qui transforme le scrutin en referendum : emploi et fiscalité. Après d’autres défaites significatives lors de partielles, les Démocrates ont inter- prété «ce message de Boston» comme un vote local entre un candidat républi- cain très charismatique et une candidate démocrate très … effacée. Les démocrates ont regretté que, Vicki, la veuve de Ted Kennedy, n’ait pas été leur candidate et ont alors considéré que le score aurait été inversé. Ce vote avait probablement une portée considérablement plus large. L’opinion passait ses premiers messages même dans un «sanctuaire démocrate». La va- gue républicaine avait pris naissance et allait gagner en volume. pas les couilles» pour conduire la politique de lutte contre l’immigration. C’est presque du copier / coller avec les campagnes publicitaires de Reagan le présentant en 1980 com- me «un homme». Ce nouveau leadership culturel doit remplir deux missions essentielles. D’une part, réconcilier Obama avec les couches moyennes qui feront la décision en 2012. D’autre part, mobiliser des segments électoraux de couches sociales défa- vorisées qui avaient beaucoup voté en 2008 et qui se sont réfugiées de nouveau dans l’absten- tion. Construire une nouvel- le équipe 2008 a été la victoire d’u- ne nouvelle génération. Depuis cette date, elle est au pouvoir. Dans ce ca- dre, les actes n’ont pas toujours été à la hauteur des espoirs d’alors. Le thème du changement des mœurs de Washing- ton n’a pas donné lieu à des faits marquants. Des réformes dont celle de la santé ont renvoyé les Démocrates aux vieux démons des images d’an- tan : bureaucratie et im- pôts fédéraux croissants. Si les promesses n’ont pas toujours donné les résultats escomptés, des modifications jugées trop mineures ont parfois dé- mobilisé à l’exemple de la continuité en matière de défense. La mode est désormais aux «nouveaux Républi- cains» : Thune, Cantor, Brown, Angle, Fiorina, Haley ... Les ex nouveaux Démo- crates ont tardé à impri- mer leur valeur ajoutée. Les uns subissent le pro- cès de «centrisme» à l’exemple de Mark Warner tandis que d’autres sont qualifiés de «socialistes». Dans les deux cas, ce sont des qualificatifs qui pénalisent dans la vie pu- Barack Obama face à la tempête de novembre 6
  • 7. blique Américaine. Le focus de l’opinion n’est plus dirigé à destination des «nouveaux Démocra- tes» mais à destination des «nouveaux Républi- cains». Ces derniers sont suppo- sés incarner l’opinion pro- fonde de l’Amérique dura- ble. Pour «reprendre la main», les ex-nouveaux Démo- crates doivent régler trois enjeux majeurs : • la reprise économi- que, • la stabilisation des prélèvements obliga- toires, • la réconciliation avec les classes moyennes probablement par le biais de la moralisa- tion de l’industrie fi- nancière. Le lendemain des élec- tions de novembre s’an- nonce comme une res- tructuration en profon- deur de l’équipe d’Obama. L’actuel Secrétaire Géné- ral de la Maison Blanche pourrait quitter son poste ouvrant une réorganisa- tion en profondeur non seulement des collabora- teurs personnels directs du Président mais aussi des membres du Cabinet. Le sort de son équipe économique sera observé à la loupe et plus particu- lièrement le sort de deux ou trois conseillers emblé- matiques jugés trop pro- ches de Wall Street. C’est le cas de Tim Geithner, actuel Secrétaire d’Etat au Trésor, qui incarne le poids excessif des finan- ciers. La reconduction du ticket Geithner - Sum- mers susciterait des pas- ses d’armes redoutables au Congrès. Ce qui est plus inquiétant à ce sujet c’est une dou- ble rupture. D’une part, l’approche bipartisane est passée de mode compte John Thune : le Républicain modéré John Thune incarne la nouvelle génération du Parti Républicain. Il est Sénateur du Dakota du Sud. Il fait partie des orateurs vedettes pour les candi- dats aux élections de novembre 2010. Toute son histoire personnelle le relie au Dakota du Sud où il est né le 7 janvier 1961. Il a grandi dans la ville de Muro (Dakota du Sud). Il a effectué son parcours universitaire dans cet Etat. En 1984, il épou- se Kimberley Weems, elle-même originaire de cet Etat. Son parcours professionnel est toujours lié à la politique. Il débute comme Assistant de Jim Abdnor, Sénateur. Puis il occupe des postes administratifs dans des structures gérées par des responsables ré- publicains. Sa première candidature date de 1996 quand il est élu à la Chambre des Représen- tants. Il connaît deux réélections à cette fonction dont l’une particulièrement brillante puisqu’il capitalisera la plus grande marge dans l’histoire du Dakota du Sud lors d’une élection. En 2002, il se présente au Sénat mais il est battu. Il se présente alors dans une autre circonscription sénatoriale en 2004. A cette époque, peu d’observateurs parient sur ses chances de victoire car il est candidat contre le Démocrate Tom Daschle qui n’est autre que le leader des Démocrates au Sénat. Pourtant, le 2 novembre 2004, il bat Tom Daschle et devient l’un des symboles de la jeune génération républicaine. Il est libéral en économie, conservateur sur les valeurs. Il a construit avec méthode l’image du Sé- nateur travailleur, bon père de famille, pas- sionné de sports (basket et jogging), à l’é- cart des mœurs de Washington, préférant la chasse au faisan dans les prairies aux lon- gues réunions dans la Capitale fédérale. Mais John Thune considère que la présiden- tielle se gagne toujours au centre. Par conséquent, il garde ses distances avec les thèses les plus populistes du Mouvement Tea Party. Barack Obama face à la tempête de novembre 7
  • 8. relativement égales. Si la victoire est acquise, il fait le pas de faço n ostentatoire y compris parfois contre des ancrages conservateurs comme lors de la première campagne de T o n y B l a i r . L e communiqué du Groupe pour expliquer les v e r s e m e n t s f a i t "référence à des valeurs en période critique pour l'économie". C'est le probable marqueur le plus manifeste de la victoire a s s u r é e p o u r l e s Républicains et d'une défaite d'ampleur pour les Démocrates. En 2008, le schéma était clair même en dehors du vote sanction contre GW Bush. Il y avait d'un côté le candidat du quotidien (Obama) et de l'autre celui qui ne connaissait ni le nombre de ses propriétés ni celui de ses véhicules (McCain) ... La partie était trop inégale. O b a m a t r a v e r s e a c t u e l l e m e n t u n e véritable crise d’identité. Il doit reconquérir sa valeur ajoutée initiale. Est-ce possible en étant le Président en exercice ? tenu de la radicalisation des positions républicai- nes. Mais surtout, la mo- de au sein des Démocra- tes est à la distanciation avec les positions d’Oba- ma à l’exemple caricatu- ral des dernières prises de positions sur l’installa- tion de la Mosquée à Ground Zero. Un sujet qui résume à lui seul la réac- tivité de l’opinion comme l’ampleur du fossé d’in- compréhension qui s’est creusée. Si le noyau dur de l’équi- pe de 2007-2008 est voué à demeurer (Plouffe, Axelrod, Favrau …), il fau- dra trouver des nouvelles personnalités dans des conditions très difficiles qui risquent de neutrali- ser bon nombre des meil- leurs atouts potentiels. Une information récente a établi la gravité de la si- tuation actuelle. News Corp, groupe de Rupert Murdoch, vient de verser un million de dollars au Parti Républicain. Un signe de plus de l'actuelle fragilité politique de B a r a c k O b a m a . L a tradition du groupe Murdoch est simple : accompagner la victoire. Si la victoire est indécise, il répartit ses versements dans des conditions Editeur : Newday Directeur De publication : Denis BONZY Barack Obama face à la tempête de novembre 8
  • 9. Lettre 230 : Premier Ministre, une fonction en péril ? 9 Au sommaire de notre prochain numéro : • L’évolution de la fonction de Premier Ministre • Les perspectives possibles • Matignon et la prési- dentielle 2012 Parution le 31 août 2010