présentation sur l'échafaudage dans des travaux en hauteur
Charlotte B. Amitié
1. Charlotte BAUDIN TES1
ÉTHIQUE À NICOMAQUE
ARISTOTE
Cinquième partie: Traité de l’amitié
I L’amitié.- Sa nécessité. (Livre VIII, 1)
II Les diverses théories sur la nature de l’amitié. (Livre VIII, 2)
III Les espèces de l’amitié: l’amitié fondée sur l’utilité et l’amitié
fondée sur le plaisir. (Livre VIII, 3)
IV L’amitié fondée sur la vertu. (Livre VIII, 4)
V L’égoïsme, son rôle et ses formes. (Livre IX, 8)
VI Si l’homme heureux a besoin d’amis. (Livre IX, 9)
2. Présentation de l’œuvre
L’Ethique à Nicomaque ( thiká Nikomácheia) est un ouvrage
d’Aristote qui traite de l’éthique c’est-à-dire l’ensemble des
conceptions morales qui dictent ses actes à un individu.
Il est l’un des fondements de la pensée économique d’Aristote.
Il est un traité pratique qui doit guider l’homme vers le souverain
bien et le citoyen vers le bien commun de la Cité.
L’auteur y lie éthique et politique et aborde des domaines
philosophiques variés: le bonheur, la vertu, l’activité volontaire, la
tempérance, l’amitié et le plaisir.
3. ARISTOTE
(384-322 av. J.-C.)
Aristote est un philosophe grec né à Stagire
(Macédoine). A 17 ans, il part à Athènes afin de suivre
les cours de Platon à l’Académie. Sa philosophie repose
sur une conception de l’Univers , où la diversité de ce
qui le constitue exprime une unité, que le philosophe
doit montrer dans un discours rigoureux. Aristote fonde
le lycée à Athènes en 335 av. J.-C. Il est l’auteur d’un
grand nombre de traités de logique, de politique,
d’histoire naturelle, de physique et de métaphysique. Il
est le fondateur de la logique formelle. Son œuvre a
marqué la philosophie et le théologie du Moyen Age en
Occident et a influencé plusieurs philosophes de l’islam.
4. Présentation du chapitre
Les livres VIII et IX de l'Ethique à Nicomaque constituent un
traité à part entière. Aristote y développe une théorie de l'amitié (philia).
L'amitié entre amis, mais aussi entre amants, entre parents et enfants,
et même entre citoyens, fait l'objet d'analyses circonstanciées.
Pour Aristote, toute amitié vise soit l'utilité, soit le plaisir, soit le bien,
mais sa forme parfaite est celle d'une bienveillance réciproque, entre
amis vertueux et égaux.
Envers l'ami, alter ego, l'attachement est alors aussi profond qu'envers
soi-même. Dans ce cas, l'amitié conduit au bonheur véritable.
5. Une définition de l’amitié
Le terme Amitié vient du latin amicitia qui est la traduction latine de la philia
grecque
L’amitié désigne, pour Aristote, toute forme d’affection ou d’attachement pour
autrui qui procède d’une inclination spontanée mais qu’élève en conscience
et humanité, le libre choix.
Amitié
Affinité et élection Nature et liberté
6. I Valeur de l’amitié
« Elle est ce qu’il y a de plus nécessaire pour vivre »
Quelque soit la condition et l’âge de l’homme, l’amitié apparaît comme un lien
entre eux.
Aux personnes les plus
Aux hommes fortunés
pauvres
L’amitié est nécessaire
Aux plus jeunes Aux adultes Aux vieillards
7. « La plus haute expression de la justice est, dans l’opinion générale, de la
nature de l’amitié. »
L’amitié est le lien des cités et paraît à ce titre aux législateurs plus
précieuse que la justice.
Dans la Cité, si il y a…
- Amitié -------- La justice n’est pas nécessaire.
- Justice ------- L’amitié reste indispensable.
Amitié
Nécessaire Noble
« sans amis, personne ne choisirait de vivre » Une véritable ami=un homme bon
Aristote considère l’amitié comme une vertu et qu’elle ne peut exister chez un
homme qui n’est pas vertueux. L’amitié lui apparaît comme une condition
nécessaire pour accéder à la vie heureuse.
8. II Ce qui est objet d’amitié
Les conditions nécessaires pour qualifier la relation entre deux personnes d’amitié:
Amitié
Amitié
Les objets d’amitié:
d’ amitié
-Le bon
Bienveillance mutuelle Bienveillance connue d’autrui
d’
- L’agréable
agré
- L’utile
« Il faut donc qu’il y ait bienveillance mutuelle, chacun souhaitant le bien de l’autre,
que cette bienveillance ne reste pas ignorée des intéressés, et qu’elle ait pour cause
un des objets. »
9. III Les espèces de l’amitié
« Ceux dont l’amitié est fondée sur l’utilité aiment pour leur propre bien, et
ceux qui aiment en raison du plaisir, pour leur propre agrément, et non pas
dans l’un et l’autre cas en tant ce qu’est en elle-même la personne aimée,
mais en tant qu’elle est utile ou agréable. »
Formes d’amitié imparfaites
- Recherche de sa propre satisfaction
- Caractère accidentel
- Ephémères
Celle qui repose sur l’utile Celle qui repose sur le plaisir
- Repose sur ce que l’ami peut nous apporter - Repose sur le bien que l’autre nous apporte
- Fréquente chez les vieillards - Fréquente chez les jeunes gens
Ces deux types d’amitié sont imparfaits et fragiles puisqu’ils sont liés à l’utile et à
l’agréable, deux sentiments que l’on attend de la part d’un ami. De plus, elles sont
fondées sur le hasard et les ressemblances.
10. IV L’amitié fondée sur la vertu
L’amitié première est celle de deux hommes semblables en vertu, car les actions
d’un homme vertueux sont identiques ou semblables à celle d’un autre homme
vertueux.
Elle est réciproque: chacun des deux amis, en même temps, aime son propre
bien et rend exactement à l’autre ce qu’il en reçoit
L’amitié parfaite exige de vivre ensemble en formant une communauté durable.
Il en est comme de la vertu, produit de l’habitude, qui exige elle aussi, de
l’expérience et du temps.
Cette amitié parfaite, plus rare et plus lente à se former, est stable puisqu’elle
appartient aux hommes vertueux: les amis font semblablement résider leur
plaisir dans les actions qui expriment leur nature et celles-ci visent toujours le
bien de l’autre.
11. V L’égoïsme et ses
différentes espèces
Egoïstes: « Ceux qui s’aiment par-dessus tout »
Homme pervers Homme de bien
Agit dans son propre intérêt A pour but de satisfaire
l’intérêt de son ami
S’enfonce dans la perversité
Agit pour une cause noble
Agit davantage égoïstement
Accroissement de sa
valeur morale
Le meilleur ami est « celui qui, quand il souhaite du bien à une autre personne, le
souhaite par amour de cette personne, même si nul ne doit jamais le savoir. »
12. Si aimer et être aimé s’opposent comme activité et
passivité, comment un seul et même sujet peut-il en même
temps se donner et recevoir les mêmes marques d’amitié?
Si aimer et être aimé exigent deux sujets distincts, il suffit que chaque
homme soit double, formé d’une partie irrationnelle et d’une partie
rationnelle.
Il n’y a donc pas à proprement parler d’amitié entre un homme et lui-
même, mais entre deux parties de lui-même dont l’une, la raison, est par
excellence son être même.
Etre ami de soi-même, c’est agir par amour de la raison, puisqu’elle est
notre être même.
Toutes les marques de l’amitié parfaite se rencontrent donc dans la relation
de l’homme vertueux avec soi.
13. Deux notions de l’égoïsme
Aristote formule l’aporie suivante:
Que faut-il aimer avant tout, soi-même
ou quelqu’un d’autre?
Blâme de l’égoïsme
Eloge de la raison
Obéissant à la partie irrationnelle de
Celui qui se complaît dans l’intellect,
lui-même, l’égoïste s’attribue la plus
est à la fois parfait égoïste et parfait ami
large part des biens et des plaisirs du corps
« On a le devoir de s’aimer soi-même, ainsi que nous l’avons dit; mais au
sens où la plupart des hommes sont égoïstes, nous ne devons pas l’être. »
L’homme de bien sera suprêmement égoïste, car l’homme vertueux a le
devoir de s’aimer lui-même. Ceci n’a rien à voir avec l’égoïsme vulgaire, car
l’homme de bien obéit à son intellect et l’homme vicieux à ses passions. La
noblesse morale d’une action est la meilleure part de bonheur qu’on peut
espérer.
14. VI Si l’homme heureux et
sage a besoin d’amis
L’homme heureux qui se suffit à soi a-t-il ou non besoin d’amis?
Pour les amitiés fondées sur l’utilité, il est nécessaire à l’homme d’avoir des
amis: le besoin vient de ce qu’on ne se suffit pas à soi-même.
Aristote considère l’amitié comme un critère primordial pour accéder au
bonheur. Les hommes qui ont atteint la vie heureuse sans avoir plus besoin
d’amis sont des hommes qui n’ont alors plus besoin de rien.
Les hommes ayant atteint le bonheur par des amitiés fondées sur l’utilité et
l’agréable n’ont pas besoin d’amis.
15. Or Aristote entend l’amitié sous sa parfaite forme, c’est-à-
dire celle d’un homme vertueux.
La vie humaine est sentir et penser. Cela renvoie à l’acte: vivre, au sens
propre, c’est sentir et penser en acte. Tout acte en tant qu’acte est
déterminé et, à ce titre, est un bien et, pour l’homme vertueux , un bien
réel. Pour lui, la vie est au plus haut degr é digne d’être choisie.
Or, il n’y a pas d’activité, sentir, penser et donc vivre, sans conscience de
cette activité. Avoir conscience qu’on vit est plaisir par soi, car c’est avoir
conscience de posséder un bien. Pour l’homme vertueux qui possède un
bien réel, cette conscience est joie.
L’homme vertueux est à l’égard de son ami comme il est à l’égard de lui-
même, car son ami est un autre lui-même.
L’existence d’un ami fait partie des choses dignes d’être choisies et dont on
manque lorsqu’on ne les possède pas. Donc, un homme heureux a besoin
d’un ami vertueux.
16. CONCLUSION
Pour qu’une communauté stable existe, il faut que cette communauté soit
un bien pour ceux qui en font partie. Par conséquent il faut qu’existe entre
ses membres une bienveillance réciproque qui est une autre manière de
définir l’amitié.
Il existe deux types d’amitié fragiles et imparfaits: l’amitié fondée sur
l’utilité et celle fondée sur l’agréable. Elles sont liées à la nécessité ou au
plaisir que l’on attend de l’ami.
Il existe cependant une forme supérieure de l’amitié, celle qui unit des
hommes vertueux. Ce genre d’amitié n’est pas cultivée en vue d’un bien
quelconque, mais seulement pour elle-même.
L’amitié parfait est le dépassement de tout égoïsme, puisque l’autre devient
un autre soi-même.