Un monde de 2013, 2014 et 2015 dangereux, explosif raconté à travers des histoires courtes relatant les grands événements de cette période. Un florilège de spasmes, de mots ajoutés à un grain de folie, salés avec une pointe d’humour nommé Spasmotsfolies…
EXTRAIT du roman « Zykë l'Aventure » de Thierry PoncetTaurnada
4e de couverture : Au fond d'un PMU de la rue du Faubourg-Saint-Martin, je tends le texte d'une de mes nouvelles à l'aventurier de la mine d'or. Il lit les premières lignes et déclare : « C'est toi » comme il cracherait deux écorces de graines de tournesol. Il aurait pu dire : « Je viens de décider de t'emmener avec moi, aussi ton destin va-t-il basculer dans les minutes qui suivent, tu vas connaître le monde entier, les grandes ivresses, le sexe, l'amour et le danger, et tu vas devenir écrivain d'une manière que tu n'aurais jamais imaginé. » Mais non. Juste : « C'est toi. » L'incroyable odyssée autour du monde, au sommet du succès littéraire et au cœur de l'amitié de deux hommes que tout oppose. Un récit trépidant et truculent, dur et drôle, invraisemblable et vrai : inlâchable.
Un père militaire décédé, un testament ouvert, un fils curé, la découverte de l’existence de deux demi-frères de sang et un long périple semé d'embûches : voilà le récit d'un Trio infernal qui s'amorce par une quête, un voyage initiatique de trois ruraux limousins : un éleveur athée, un bistrotier jovial, et de ce fils curé (poète à ses heures).
Himaya, jeune médecin parisienne d’origine sahraouie, connaît un destin exceptionnel, à travers une existence dont les périples la conduisent d’un camp gitan à la bourgeoisie européenne puis à l’ashram, en Inde, dans lequel elle connaîtra son éveil.
Vénérée comme un marabout dans son pays d’origine, dans lequel elle aura longtemps exercé comme guérisseuse, c’est en se prosternant devant sa tombe que son fils rebelle, Mahimo, l’auteur de l’ouvrage, trouve enfin sa mission de vie.
Traversant de nombreuses sociétés plus ou moins pluriculturelles, le récit poétique que nous livre l’ex-adolescent révolté fonctionne comme une parabole à caractère universel, à travers laquelle se croisent sans cesse tradition et modernité, tout en laissant librement se côtoyer autant de différentes médecines, comme plusieurs visions du monde, au travers d’us et coutumes parfois radicalement opposés.
Colette Mourey, née à Kenitra en 1954, anciennement professeure à l’Université de Franche-Comté, en France, y aura enseigné la didactique et l’esthétique de la musique auprès de futurs professeurs ; compositrice plusieurs fois primée par la Ibla Foundation, « Music and Earth » et reconnue par une inscription « Done in Musica - Unesco 2017 » pour son œuvre « Abacus », auteure du « World Concerto » et d’un ensemble d’un millier d’œuvres et d’arrangements divers, dont pour l’audio-visuel (« Sad O’Clock Soul Dance ») (Editions Marc Reift, Bergmann, Soldano, Delatour France, Louis David), agissant pour l’association « Passeurs d’Art » qui crée des orchestres d’enfants en France auprès des populations défavorisées, sur le modèle de « El Sistema » sud-américain, elle est parallèlement écrivain : d’une part, chercheuse indépendante en musicologie, elle est l’inventrice d’un nouveau système musical transculturel, l’ « hypertonalité », et l’auteure de : « L’Intelligence musicale », « Essai sur le son mental », « Synergies : De l’espace musical à l’espace urbain » ; d’autre part, dans une seconde thématique, elle traite de destinées féminines variées et pluriculturelles, s’attachant à magnifier l’image de la femme dans tous ses rôles, du plus familial, quotidien et domestique, aux missions professionnelles, politiques, spirituelles et philosophiques que celle-ci peut pleinement remplir.
Baroque ou bizarre? Avatars de la bizarrerie aux XVIe et XVIIe siècles (France, Espagne, Italie), Liliane Picciola (coord.), Presses Universitaires de Paris Ouest (Francia), 2016, p. 59-73. ISBN: 978-28-401-6249-0.
http://presses.parisnanterre.fr/?p=3111
La rueda es un disco con un orificio central por el que pasa un eje que guía su movimiento giratorio. De la rueda se derivan máquinas como poleas, rodillos, engranajes y sistemas correa-polea. Un rodillo es un cilindro más largo que ancho que permite minimizar la fricción al convertir el deslizamiento en rodadura. Los rodillos se usan en cojinetes, para mover cargas, en pasillos rodantes, en laminación y como herramientas para pintar o cocinar.
Un monde de 2013, 2014 et 2015 dangereux, explosif raconté à travers des histoires courtes relatant les grands événements de cette période. Un florilège de spasmes, de mots ajoutés à un grain de folie, salés avec une pointe d’humour nommé Spasmotsfolies…
EXTRAIT du roman « Zykë l'Aventure » de Thierry PoncetTaurnada
4e de couverture : Au fond d'un PMU de la rue du Faubourg-Saint-Martin, je tends le texte d'une de mes nouvelles à l'aventurier de la mine d'or. Il lit les premières lignes et déclare : « C'est toi » comme il cracherait deux écorces de graines de tournesol. Il aurait pu dire : « Je viens de décider de t'emmener avec moi, aussi ton destin va-t-il basculer dans les minutes qui suivent, tu vas connaître le monde entier, les grandes ivresses, le sexe, l'amour et le danger, et tu vas devenir écrivain d'une manière que tu n'aurais jamais imaginé. » Mais non. Juste : « C'est toi. » L'incroyable odyssée autour du monde, au sommet du succès littéraire et au cœur de l'amitié de deux hommes que tout oppose. Un récit trépidant et truculent, dur et drôle, invraisemblable et vrai : inlâchable.
Un père militaire décédé, un testament ouvert, un fils curé, la découverte de l’existence de deux demi-frères de sang et un long périple semé d'embûches : voilà le récit d'un Trio infernal qui s'amorce par une quête, un voyage initiatique de trois ruraux limousins : un éleveur athée, un bistrotier jovial, et de ce fils curé (poète à ses heures).
Himaya, jeune médecin parisienne d’origine sahraouie, connaît un destin exceptionnel, à travers une existence dont les périples la conduisent d’un camp gitan à la bourgeoisie européenne puis à l’ashram, en Inde, dans lequel elle connaîtra son éveil.
Vénérée comme un marabout dans son pays d’origine, dans lequel elle aura longtemps exercé comme guérisseuse, c’est en se prosternant devant sa tombe que son fils rebelle, Mahimo, l’auteur de l’ouvrage, trouve enfin sa mission de vie.
Traversant de nombreuses sociétés plus ou moins pluriculturelles, le récit poétique que nous livre l’ex-adolescent révolté fonctionne comme une parabole à caractère universel, à travers laquelle se croisent sans cesse tradition et modernité, tout en laissant librement se côtoyer autant de différentes médecines, comme plusieurs visions du monde, au travers d’us et coutumes parfois radicalement opposés.
Colette Mourey, née à Kenitra en 1954, anciennement professeure à l’Université de Franche-Comté, en France, y aura enseigné la didactique et l’esthétique de la musique auprès de futurs professeurs ; compositrice plusieurs fois primée par la Ibla Foundation, « Music and Earth » et reconnue par une inscription « Done in Musica - Unesco 2017 » pour son œuvre « Abacus », auteure du « World Concerto » et d’un ensemble d’un millier d’œuvres et d’arrangements divers, dont pour l’audio-visuel (« Sad O’Clock Soul Dance ») (Editions Marc Reift, Bergmann, Soldano, Delatour France, Louis David), agissant pour l’association « Passeurs d’Art » qui crée des orchestres d’enfants en France auprès des populations défavorisées, sur le modèle de « El Sistema » sud-américain, elle est parallèlement écrivain : d’une part, chercheuse indépendante en musicologie, elle est l’inventrice d’un nouveau système musical transculturel, l’ « hypertonalité », et l’auteure de : « L’Intelligence musicale », « Essai sur le son mental », « Synergies : De l’espace musical à l’espace urbain » ; d’autre part, dans une seconde thématique, elle traite de destinées féminines variées et pluriculturelles, s’attachant à magnifier l’image de la femme dans tous ses rôles, du plus familial, quotidien et domestique, aux missions professionnelles, politiques, spirituelles et philosophiques que celle-ci peut pleinement remplir.
Baroque ou bizarre? Avatars de la bizarrerie aux XVIe et XVIIe siècles (France, Espagne, Italie), Liliane Picciola (coord.), Presses Universitaires de Paris Ouest (Francia), 2016, p. 59-73. ISBN: 978-28-401-6249-0.
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El SEACE es el Sistema Electrónico de Contrataciones del Estado de Perú que permite el intercambio electrónico de información sobre contrataciones públicas. Los proveedores pueden consultar oportunidades de negocio y participar en procesos de selección y subastas de forma electrónica a través del portal. El sistema también brinda información sobre planes de contratación, procesos, contratos y usuarios a entidades públicas, ciudadanos y órganos de control.
El documento proporciona una introducción a la mediación. Explica que la mediación es un proceso voluntario de resolución de conflictos con la ayuda de un mediador imparcial. Describe los tipos de mediación, incluida la mediación laboral. Presenta un caso sobre un conflicto laboral y opciones para su resolución.
Support pour la formation "Réseaux de chaleur - Connaissances générales et liens avec l'aménagement des territoires" - CVRH de Nantes, MEDDE - 29 septembre 2014
Support réalisé par le Pôle Réseaux de Chaleur du Cerema
Este documento describe diferentes instrumentos para medir la temperatura como el termómetro, termopar y pirómetro. Explica que la temperatura se refiere a las nociones de calor y frío y que los termómetros más comunes usan mercurio, gas o resistencia eléctrica que cambia con la temperatura. También cubre las escalas de temperatura como Celsius y los usos de instrumentos como pirómetros para medir altas temperaturas en fundiciones.
Este documento presenta una evaluación objetiva de una entrevista de inserción laboral simulada con un usuario y su familia. La evaluación cubre cinco áreas: acogida del usuario, presentación del servicio y objetivos de la entrevista, ejecución de preguntas, recolección de información, y cierre de la entrevista. Se asignan puntajes en cada área basados en criterios como la calidad, organización, y secuencialidad. El objetivo es evaluar la capacidad del participante para realizar una entrevista de inserción laboral efectiva.
Fabrication des médailles en chocolat Aquathlon de Grenoblearcqus
Présentation de la fabrication des médailles en chocolat destinées aux 4iems des podiums de l'Aquathlon de Grenoble.
How-to explaining the process to make chocolat-medals for the forth at the Grenoble Aquathlon
« Quand l’esprit se souvient, le peuple se maintient. » Face au Grand Effacement, qui accompagne le Grand Remplacement, Thibaud Cassel s’est fait passeur, au sens de transmetteur, de quelques grands textes qui fixent les lignes directrices de la civilisation européenne.
Article paru dans le n°2828 de Minute (28 juin 2017) sur le livre "Le chant des alouettes".
Essais -les bons temps de loisirs - la musique, la lecture, le th -tre, le ...abdelmalek aghzaf
Pour une bonne éducation, on doit apprendre aux enfants comment aimer les bonnes choses de la vie, les beaux arts et les voyage à la découverte de la beauté de notre planète.
"Correspondance au marin septentrional", V.L. Meydit GiannoniEditions du Pantheon
Présentation de l'ouvrage "Correspondance au marin septentrional". V.L. Meydit Giannoni est l'auteur de ce recueil de poésies paru aux Éditions du Panthéon en Avril 2013.
Formation M2i - Onboarding réussi - les clés pour intégrer efficacement vos n...M2i Formation
Améliorez l'intégration de vos nouveaux collaborateurs grâce à notre formation flash sur l'onboarding. Découvrez des stratégies éprouvées et des outils pratiques pour transformer l'intégration en une expérience fluide et efficace, et faire de chaque nouvelle recrue un atout pour vos équipes.
Les points abordés lors de la formation :
- Les fondamentaux d'un onboarding réussi
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- L'engagement et la culture d'entreprise
- L'onboarding continu et l'amélioration continue
Formation offerte animée à distance avec notre expert Eric Collin
Cycle de Formation Théâtrale 2024 / 2025Billy DEYLORD
Pour la Saison 2024 / 2025, l'association « Le Bateau Ivre » propose un Cycle de formation théâtrale pour particuliers amateurs et professionnels des arts de la scène enfants, adolescents et adultes à l'Espace Saint-Jean de Melun (77). 108 heures de formation, d’octobre 2024 à juin 2025, à travers trois cours hebdomadaires (« Pierrot ou la science de la Scène », « Montage de spectacles », « Le Mime et son Répertoire ») et un stage annuel « Tournez dans un film de cinéma muet ».
Newsletter SPW Agriculture en province du Luxembourg du 12-06-24BenotGeorges3
Les informations et évènements agricoles en province du Luxembourg et en Wallonie susceptibles de vous intéresser et diffusés par le SPW Agriculture, Direction de la Recherche et du Développement, Service extérieur de Libramont.
Le fichier :
Les newsletters : https://agriculture.wallonie.be/home/recherche-developpement/acteurs-du-developpement-et-de-la-vulgarisation/les-services-exterieurs-de-la-direction-de-la-recherche-et-du-developpement/newsletters-des-services-exterieurs-de-la-vulgarisation/newsletters-du-se-de-libramont.html
Bonne lecture et bienvenue aux activités proposées.
#Agriculture #Wallonie #Newsletter #Recherche #Développement #Vulgarisation #Evènement #Information #Formation #Innovation #Législation #PAC #SPW #ServicepublicdeWallonie
1. Cherry-Brandy<br /> Le poète se mourait. Ses grandes mains gonflées par la faim, aux doigts blancs, exsangues et aux ongles sales, longs et recourbés, reposaient sur sa poitrine sans qu’il les protégeât du froid. Avant, il les cachait sous son caban, contre sa peau nue ; mais, à présent, son corps ne gardait plus assez de chaleur. Ses moufles, on les lui avait volées depuis longtemps : les vols se faisaient en plein jour, pour peu que le voleur ait du toupet. Un soleil électrique blafard, souillé par les mouches et encastré dans un treillis métallique, était fixé au plafond, très haut. La lumière tombait aux pieds du poète : il était couché comme dans un tiroir, dans la profondeur obscure des châlits communs à deux étages, sur la rangée inférieure. De temps à autre, ses doigts bougeaient, claquaient comme des castagnettes, palpaient un bouton, une boutonnière ou un repli de son caban, époussetaient une saleté et s’immobilisaient à nouveau. Le poète se mourait depuis si longtemps qu’il avait cessé de comprendre que c’était la mort. Parfois, une idée simple et forte se frayait un chemin à travers son cerveau, douloureuse et presque impalpable : qu’on lui avait volé le pain qu’il avait mis sous sa tête. Cette idée effroyable le brûlait, au point qu’il était prêt à se disputer, à jurer, à se battre, à chercher, à démontrer. Mais il n’avait pas de force pour le faire et l’idée du pain s’effaçait… Et, immédiatement, il pensait à autre chose. Il pensait qu’on devait leur faire traverser la mer, mais que le bateau était en retard, allez savoir pourquoi, et que c’était bien d’être là. Et, toujours aussi légère et changeante, sa pensée se fixait sur le grand grain de beauté que le chef de baraque avait au milieu de la figure. La plupart du temps, il songeait aux événements qui emplissaient sa vie d’ici. Les visions qui lui apparaissaient n’étaient pas des images de son enfance, de sa jeunesse ou de ses succès. Toute sa vie, il s’était hâté vers quelque but. Et c’était merveilleux de ne pas avoir à se dépêcher, de pouvoir réfléchir lentement. Alors, sans hâte, il pensait à l’auguste uniformité des mouvements d’un moribond, à cette chose que les médecins ont comprise et décrite avant les peintres et les poètes. Le moindre étudiant en médecine connaît la « face hippocratique », le masque du moribond. Cette énigmatique uniformité des mouvements réflexes des moribonds a permis à Freud d’énoncer ses hypothèses les plus audacieuses. L’uniformité, la répétition, tel est le fondement obligatoire de la science. Quant à ce qui ne se répète pas dans la mort, ce sont les poètes qui l’ont cherché, non les médecins. Il lui était agréable de savoir qu’il pouvait encore penser. Il s’était depuis longtemps accoutumé à l’état de nausée provoqué par la faim. Et tout avait valeur égale : Hippocrate, le chef de baraque avec son grain de beauté et son propre ongle noir. La vie entrait en lui puis se retirait, et il se mourait. Mais la vie revenait encore, ses yeux s’ouvraient, des pensées jaillissaient. Seuls les désirs ne venaient pas. Il avait longtemps vécu dans un monde où il fallait souvent rappeler les gens à la vie : au moyen de la respiration artificielle, du glucose, du camphre, de la caféine. Un mort redevenait vivant. Et pourquoi pas ? Il croyait à l’immortalité, à une véritable immortalité de l’homme. Il lui arrivait souvent de penser qu’il n’y avait tout simplement aucune raison biologique pour que l’homme ne vive pas éternellement… La vieillesse n’était qu’une maladie guérissable, et s’il n’y avait pas eu ce tragique malentendu non éclairci jusqu’alors, il aurait pu vivre éternellement. Ou jusqu’à ce qu’il en eût assez. Il n’était pas du tout fatigué de vivre. Même pas maintenant, dans cette baraque d’étape, le « transit », comme disaient affectueusement les habitants d’ici. C’était l’antichambre de l’horreur, mais ce n’était pas l’horreur. Au contraire, il y régnait un esprit de liberté que tous ressentaient. L’avenir, c’était le camp, et le passé, la prison. C’était un monde de transition et le poète le comprenait.<br /> Il y avait encore une voie vers l’immortalité, celle de Tiouttchev :<br /> Heureux qui a connu du monde<br /> Les fatidiques instants.<br /> Mais s’il ne lui était pas donné, apparemment, d’être immortel sous sa forme humaine, comme entité physique, du moins avait-il déjà mérité l’immortalité du créateur. On l’appelait le premier poète russe du XXe siècle et il pensait souvent qu’il en était réellement ainsi. Il croyait en l’immortalité de ses vers. Il n’avait pas de disciples, mais les poètes peuvent-ils les souffrir ? Il avait aussi fait de la mauvaise prose, il avait écrit des articles. Mais c’est seulement dans les vers qu’il avait trouvé quelque chose de neuf pour la poésie, quelque chose d’important, comme il lui avait toujours semblé. Toute sa vie était littérature, livre, conte, rêve, et seul le jour présent était sa véritable vie.<br /> Il pensait tout cela sans esprit de polémique, mais en secret, au plus profond de lui-même. Ces réflexions manquaient de passion. L’indifférence le dominait depuis longtemps. Tout cela n’était que futilité, agitation stérile en regard de la pesanteur maléfique de la vie ! Il s’étonna : comment pouvait-il penser ainsi à la poésie alors que tout était décidé et qu’il le savait fort bien, mieux que quiconque ? D’ailleurs, qui se posait la question ? À qui était-il nécessaire ici, et de qui était-il l’égal ? Pourquoi avait-il fallu comprendre tout cela ? Et il avait attendu… et compris.<br /> En ces instants où la vie regagnait son corps et où ses yeux troubles, mi-clos, se mettaient de nouveau à voir, ses paupières à tressauter et ses doigts à remuer, il avait aussi des pensées qui lui revenaient, dont il ne croyait pas que c’étaient les dernières.<br /> La vie entrait toute seule en lui, comme une hôtesse tyrannique ; il ne l’appelait pas, mais elle n’en pénétrait pas moins son corps, son cerveau, elle entrait comme la poésie, comme l’inspiration. Et, pour la première fois, la signification de ce mot lui fut révélée dans toute sa plénitude. La poésie était la force créatrice dont il vivait. Il en était littéralement ainsi. Il ne vivait pas pour la poésie, il vivait par elle.<br /> Et maintenant il était évident, il était clair de façon perceptible que l’inspiration, c’était la vie : il lui était donné de savoir avant de mourir que la vie, c’était l’inspiration, oui, l’inspiration.<br /> Et il se réjouissait qu’il lui eût été donné de connaître cette ultime vérité.<br /> Tout l’univers tout entier était poésie : le travail, le galop d’un cheval, une maison, un oiseau, un rocher, l’amour : toute la vie entrait facilement dans les vers et s’y installait à son aise. Et il devait en être ainsi, car la poésie c’est le verbe.<br /> Même maintenant, les strophes venaient facilement, l’une après l’autre, et bien qu’il ne notât plus depuis longtemps ses vers, qu’il en fût depuis longtemps incapable, les mots n’en venaient pas moins avec aisance, dans un rythme donné et à chaque fois extraordinaire : la rime était exploratrice, c’était l’instrument d’une quête aimantée des mots et des concepts. Chaque mot était un morceau d’univers, il répondait à la rime, et l’univers entier défilait avec la rapidité d’une machine électrique. Tout criait « prends-moi ! ». Il n’était pas besoin de chercher. Il fallait simplement sélectionner. C’était comme s’il y avait là deux hommes à la fois : celui qui composait, qui avait lancé sa toupie à toute volée ; et un autre qui choisissait et qui, de temps en temps, arrêtait la machine emballée. Et lorsqu’il vit qu’il était deux hommes à la fois, le poète comprit qu’il était en train de créer de véritables poèmes. Et quelle importance qu’ils ne fussent pas notés ? Transcrire, publier, tout cela n’était que vanité. Tout ce qui se crée de manière non désintéressée n’est le meilleur. Le meilleur est ce qui n’est pas noté, ce qui a été créé et qui a disparu, qui s’est dilué sans trace aucune, et seule cette joie de la création qu’il ressent et qu’on ne peut confondre avec rien prouve qu’un poème a été composé, que le merveilleux a été créé. Mais ne se trompait-il pas ? Sa joie créatrice était-elle infaillible ?<br /> Il se rappela combien les derniers poèmes de Blok étaient mauvais et faibles du point de vue poétique et il pensa qu’apparemment, Blok ne s’en était pas rendu compte.<br /> Le poète se contraignit à s’arrêter. C’était plus facile à faire ici que n’importe où, à Leningrad ou à Moscou.<br /> Et là, il se surprit à n’avoir pas réfléchi depuis un long moment. La vie le quittait de nouveau.<br /> Il resta immobile pendant de longues heures et, tout à coup, il aperçut non loin de lui quelque chose qui ressemblait à une cible ou à une carte géologique. La carte était muette et il chercha à identifier ce qu’on avait représenté. Il s’écoula un bon moment avant qu’il ne comprît qu’il s’agissait là de ses propres doigts. Sur les ongles, il y avait encore les traces marron des cigarettes de gros gris qu’il avait fumées, sucées jusqu’au bout, et sur le bout des doigts on voyait nettement le dessin dactyloscopique, semblable au schéma d’un relief montagneux. Le dessin était le même sur chacun des dix doigts : c’était des ronds concentriques semblables à la coupe d’un arbre. Il se rappela qu’autrefois, quand il était petit, le Chinois de la blanchisserie située dans la cave de la maison où il avait grandi l’avait absorbé un jour sur le boulevard. Soudain, le Chinois lui avait pris une main, puis l’autre, les avait retournées paumes en l’air et s’était mis à crier quelque chose dans sa langue sur un ton excité. Il apparut plus tard qu’il avait lu la chance dans les mains du garçonnet qui en avait la marque authentique. Le poète avait souvent repensé à ce signe de chance, plus particulièrement quand on avait publié son premier ouvrage. Maintenant, il songeait au Chinois sans animosité et sans ironie : tout lui était indifférent.<br /> Le plus important, c’était de ne pas être encore mort. À ce propos, que signifiait « mourir en poète » ? Il devait y avoir quelque chose de la naïveté enfantine dans une telle mort. Ou quelque chose de prémédité, de théâtral, comme pour Essénine ou Maïakovski.<br /> « Il est mort en acteur » : oui, cela on pouvait encore le comprendre. Mais mourir en poète ?<br /> Il pouvait deviner une partie de ce qui l’attendait. Pendant le transfert, il avait eu le temps de comprendre et de deviner beaucoup de choses. Et il se réjouissait, il se réjouissait paisiblement d’être aussi faible, et il espérait qu’il allait mourir. Il se souvint d’une très vieille dispute de prison : qu’est-ce qui était le pire et le plus effroyable, le camp ou la prison ? Personne ne le savait vraiment, les arguments étaient théoriques. Et il se rappela le sourire féroce d’un homme qui venait du camp et qu’on avait amené dans cette prison. Le sourire de cet homme s’était gravé en lui pour toujours au point qu’il en appréhendait le souvenir.<br /> Ah ! comme il allait les berner habilement, ceux qui l’avaient amené là, s’il mourait maintenant. Il les tromperait de dix ans. Quelques années auparavant, on l’avait envoyé en relégation et il savait qu’il était inscrit sur les listes spéciales pour toujours. Pour toujours ? Les valeurs avaient changé, les mots n’avaient plus le même sens.<br /> De nouveau, il sentit ses forces affluer. C’était littéralement le flux, comme pour la mer. Un flux qui durerait quelques heures, et puis ce serait le reflux. Mais la mer ne s’en va pas pour toujours. Il allait encore se remettre.<br /> Brusquement, il eut envie de manger. Mais il n’avait pas la force de bouger. Il se souvint avec lenteur et difficulté qu’il avait donné sa part de soupe de la journée à son voisin et qu’il n’avait rien pris depuis la veille, si ce n’est un gobelet d’eau chaude. À part le pain, bien entendu. Mais on avait distribué le pain il y avait très, très longtemps. Quant à celui d’hier, on le lui avait volé. Quelqu’un avait encore suffisamment de forces pour voler.<br /> Et il resta couché ainsi, léger et indifférent, jusqu’au matin. La lumière électrique prit une teinte jaune à peine plus soutenue et on apporta le pain sur de grands plateaux en contre-plaqué, comme tous les jours.<br /> Mais il n’avait plus aucune inquiétude : il ne guettait plus le croûton et il ne pleurait plus si ce n’était pas lui qui l’obtenait ; il ne fourrait plus dans sa bouche, de ses doigts tremblants, sa ration, cette tranche de pain fondait instantanément alors que ses narines se gonflaient et que tout son être savourait le goût et l’odeur du pain de seigle frais. Et il n’avait déjà plus de pain dans la bouche, alors qu’il n’avait même pas eu le temps d’avaler ou de bouger la mâchoire. Le morceau de pain avait fondu, disparu, et c’était là une chose extraordinaire, l’un des nombreux prodiges d’ici. Non, désormais il n’avait plus d’inquiétude. Mais quand on lui mit dans la main sa ration de la journée, il la saisit de ses doigts exsangues et pressa le pain contre ses lèvres. Il y planta ses dents de scorbutique : ses gencives saignaient, ses dents branlaient, mais il ne sentait pas la douleur. De toutes ses forces, il pressait le pain contre sa bouche, le fourrait à l’intérieur, le suçait, le déchirait et le rongeait.<br /> Ses voisins essayèrent de l’arrêter :<br />Ne mange pas tout. Tu en mangeras plus tard, plus tard…<br />Et le poète comprit. Il ouvrit grand les yeux sans lâcher le pain ensanglanté qu’étreignaient ses doigts sales et bleuâtres.<br />Quand ça, plus tard ? articula-t-il clairement et distinctement, et il ferma les yeux.<br />Il mourut vers le soir.<br />Mais on ne le raya des listes que deux jours plus tard. Pendant deux jours, ses ingénieux voisins parvinrent à toucher la ration du mort lors de la distribution quotidienne de pain ; le mort levait le bras comme une marionnette. C’est ainsi qu’il mourut avant la date de sa mort, détail de la plus haute importance pour ses futurs biographes.<br /> 1958<br />