1. Terminale ES SES
Dissertation
Sujet : les actifs non qualifiés constituent-ils une classe sociale ?
Document 1
Un actif non qualifié désigne un travailleur occupant un emploi requérant un niveau de formation et de
compétences plus faible que les autres. Ce type d'emploi est donc peu élevé dans la hiérarchie
professionnelle et sociale. Ce qui compte, ce n'est pas le niveau de qualification du salarié (qui peut être
surdiplômé), mais celle de l'emploi qu'il occupe.
Pour les ouvriers, la distinction sur le niveau de qualification existe dans la nomenclature des professions
et des catégories sociales (PCS). Les ouvriers non qualifiés regroupent donc ici les ouvriers non
qualifiés de type industriel, les ouvriers non qualifiés de type artisanal et les ouvriers agricoles. Pour les
employés non qualifiés, on a : des agents de service, des agents de surveillance et de sécurité, des
standardistes, opérateurs de saisie, caissiers ou vendeurs non qualifiés, serveurs et employés non
qualifiés de la restaurationet du tourisme, assistants maternels, aides à domicile, aides ménagères,
employésde maison et personnels de ménage, concierges et gardiens d’immeubles, employés des
services divers.
Source : Insee
Document 2
Source : CEREQ, 2008
Document 3
évolution de la part de l'emploi non qualifié dans l'emploi salarié en France
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Note du CERC : après une forte baisse durant les années 1980 et une remontée dans les années 1990 (due aux politiques d'exonération
de charges sociales patronales sur les bas salaires), la part de l'emploi non qualifié se stabilise depuis autour d'un quart des emplois
salariés.
Source : CERC - Cereq - Insee
2. Document 4
En 2007, 23 % des employés et des ouvriers non qualifiés sont employés en contrat court, contre 13 %
des employés et des ouvriers qualifiés, et 14 % de l’ensemble des salariés. Un tiers des ouvriers non
qualifiés sont en contrat court : l’intérim prédomine pour les ouvriers du secteur industriel,
l’apprentissage dans l’artisanat, les contrats à durée déterminée (CDD) pour les ouvriers agricoles. Chez
les employés non qualifiés, la part des contrats courts est moins importante (18 %). Les CDD sont
cependant répandus chez les serveurs et les autres employés non qualifiés de la restauration et du
tourisme, les assistants maternels et les caissiers et autres vendeurs non qualifiés.
La part du temps partiel est deux fois plus élevée pour les ouvriers et les employés non qualifiés que pour
l’ensemble des salariés. Le sous-emploi est aussi plus fréquent : 13 % des employés et des ouvriers non
qualifiés travaillent à temps partiel et souhaiteraient travailler plus, contre 6 % de l’ensemble des
salariés. La surreprésentation du temps partiel et les moindres durées d’emploi sont en partie liées au fait
que les employés et les ouvriers non qualifiés sont plus souvent des femmes (62 % contre 49 % de
l’ensemble des salariés) ou des jeunes (18 %ont moins de 25 ans, contre 11 %).
En 2006, 13 % des employés et des ouvriers non qualifiés ayant un emploi au 4e trimestre 2006 vivent
sous le seuil de pauvreté (définitions), contre 6 % des employés et ouvriers qualifiés et 3 % des cadres
et des professions intermédiaires.
Source : "Insee Première" n°1250, Insee, juillet 2009
Document 5
Document 6
Autrefois présentées comme des groupes structurant l’espace social, les classes sociales semblent
aujourd’hui davantage pensées comme une réunion d’individus construisant leur trajectoire au sein de
réseaux. Mais la communauté de conditions objectives d’emploi, de travail et de revenu ne suffit pas à
constituer un groupe social. Un même sentiment d’appartenance, la référence à une identité commune,
des formes d’intégration sociale et professionnelle, des instances de représentation syndicales, politiques
ou culturelles sont aussi nécessaires.
Or, si les travailleurs non-qualifiés semblent objectivement constituer une classe sociale, il n'en va pas de
même subjectivement, dans les représentations des intéressés ; l'’identité de classe, autrefois fortement
structurante dans les milieux populaires, s’est progressivement effacée laissant place, pour les non-
qualifiés, à une attitude de retrait, entre rejet et résignation par rapport aux modèles dominants
d’intégration sociale (celui des cadres, notamment). On assiste plutôt à un repli identitaire sur la sphère
privée : pour les salariés du bas de l’échelle, des formes différentes de construction identitaire opposent
certaines sous-populations, les jeunes et les plus âgés, les hommes et les femmes, les immigrés et les
non-immigrés.
Source : "Les travailleurs non qualifiés : une nouvelle classe sociale ?", Thomas Amossé et Olivier Chardon, "Economie et Statistique",
2006