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Guillaume Rovère
AssurDeal
52 ans passés à imaginer le futur avec, notamment, la participation à 52 projets d’entreprise.
Un parcours professionnel et personnel qui a eu des effets positifs sur ma compréhension
des autres, de leurs attentes, des miennes et des évolutions sociétales.
Une vie professionnelle axée sur l’appropriation de la technologie avec toujours en tête,
l’objectif d’améliorer les processus de production et d’augmenter les capacités
d’épanouissement des opérants dans leur quotidien, ce que l’on nomme le « Human centric »
et aussi le « Consumer centric ».
Ma question sera éternellement, « où est la place de l’humain », dans la compréhension
d’une société en pleine transformation numérique #TransfoNum ? Et comment lui donner tout
son sens avec les révolutions technologiques qui modifient notre mode de vie en profondeur.
C’est en ce sens que j’ai imaginé AssurDeal. Cette plateforme a pour mission d’accompagner
les courtiers d’assurance, qui sont des entrepreneurs de proximité, audacieux et innovant,
dans l’évolution rapide de leur métier. AssurDeal a pour vocation d’éclairer avec bienveillance
ces entrepreneurs et pour certains, startupeurs au travers des Insurtech, dans leur réflexion
sur les différents aspects de ce que devraient être leurs actions à mener pour faire partie des
solutions de demain, en anticipant et accompagnant la métamorphose des attentes de leurs
clients.
Avide d’échanges, n’hésitez pas à me contacter sur @GuillaumeRovere et sur Linkedin
Site : https://www.assurdeal.pro
Twitter : https://twitter.com/GuillaumeRovere
LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/guillaumerovere/
2. 2
#PortraitDeStartuper
Startup, le nouveau Graal des Grands Groupes ?
Ce qui était une jeune entreprise au XXème siècle, est
devenu une sorte de quête existentielle des nouvelles
générations, savamment inspirées par des années de
matraquage médiatique sur les vertus de devenir « son
patron ».
Comme pour bousculer l’inamovible structure ankylosée
d’inspiration « gauchisante » post-soixante-huitarde, les
politiques, les médias, les écoles et même les parents ont
trouvé LE filon qui allait « enfin » remplacer le « tu seras
fonctionnaire, mon enfant ! ».
Les mêmes catégories de parents qui, il y a 20 ans
rêvaient de voir leurs enfants « mettre à l’abri » leur plan
retraite, fantasment aujourd’hui avec la même ardeur, à
inciter leur progéniture à se lancer dans l’entreprenariat.
Que dis-je, à devenir Startuper ! Des parents qui bien
souvent n’ont que peu de culture de cette démarche et de
l’écosystème.
Donc, on se retrouve avec des bataillons de jeunes
motivés pour lancer une activité codifiée sous une batterie
de termes très valorisants comme Pitch, Scrum, Agile,
DevOps, Entreprise libérée, Télé dans le réfectoire, ah
non, sorry, dans l’espace détente. Mais aussi, moins drôle
car beaucoup moins léger bien que tout aussi gloriole au
repas de famille du dimanche à l’heure où la semoule va
être recouverte des légumes à couscous, au moment où
le veau a terminé de mariner dans la sauce blanche pour
aller s’écraser prêt du riz long, comme les sujets liés à la
toujours « prochaine » levée de fonds, des contacts avec
des fonds qui opportunément voudraient absolument
investir dans notre projet à prix d’or, du NDA que l’on vient
de signer avec un « ENORme » groupe et enfin, les
coefficients de valorisation dont on a presque de la gêne
à les annoncer, tellement ils sont
monstrueusement…mensongers. Devant Papy, on n’a
pas envie de dire que l’on bosse sur un coin de table sans
être payé, car un jour et on y croit dur comme fer, on sera
le prochain Bill Gates. Alors autant commencer à les
habituer à cette idée en distillant des mots creux qui font
s’ouvrir les yeux de la tablée, persuadée d’avoir un petit
génie à ses côtés.
Enfin, pas tous. Les jeunes qui sortent des meilleures
écoles et surtout, aux meilleures places eux, hésitent plus
souvent à lancer leur activité « front scratch » car ils
savent qu’ils doivent rembourser leur prêt étudiant ou
alors, ce sont les parents qui font tinter la cloche du
montant de l’investissement réalisé pour arriver à leur
diplôme. Ainsi, les meilleurs des meilleures écoles sont-ils
des candidats pour la création, peut-être, mais plutôt
après une dizaine d’années car les portes des grands
groupes leur sont grandes ouvertes.
Ces grands groupes qui, après des années de discours,
de colloques, de forums, de salons, d’articles sur
l’impérieuse nécessité d’aller enfin vers une société plus
ouverte par la transformation agile de leur organisation
ont parfois connu des déconvenues dans l’application de
cette mutation. Alors ils se prennent à imaginer vendre à
leur conseil d’administration que si changer de modèle
d’organisation est lourd car il nécessite l’adhésion de
tous, peut-être qu’en rachetant des startups, ils pourraient
analyser puis dupliquer leur modèle qui fonctionne (à 25)
sur un groupe de milliers de personnes… Le plus
« drôle », c’est que certains administrateurs sont
emballés par cette vision « moderne » de faire changer la
structure et la démarche d’un éléphant sur la base de la
colonne vertébrale d’un lapin. Cela va occuper un temps
les équipes financières, juridiques, commerciales,
marketing, pour étudier précisément les implications,
avant de stopper net le projet car une fusion est devenue
prioritaire, avec un autre éléphant. Et les mois passés à
dépenser des sommes folles dans cette étude parfois
saugrenue sont des tortures pour le startuper cible, qui
attend comme un Graal, l’annonce de la signature
définitive car il vient déjà de se passer huit mois depuis la
signature du NDA et de la réception fière, de la lettre de
principe. Qui n’a pour seul principe, que de fixer un cadre
si large, qu’un Airbus A380 pourrait atterrir sans risque
avec le pilote les yeux bandés, la nuit, sous une pluie
battante… Le pauvre startuper qui avait embauché et
poursuivi ses investissements sur l’espérance de cette
arrivée d’un acteur solide, va déchanter encore un
moment. Car il va tarder encore un peu à recevoir le « no
go » définitif. D’ici là, certains auront usés leurs dernières
cartouches et le voile de l’agilité fermera les yeux emplis
d’espoirs de nos jeunes entrepreneurs. Le temps pour
une startup est une course effrénée et chaque jour est un
enjeu pour sa solvabilité.
Expert #14
AssurDeal – Guillaume Rovère
3. 3
#PortraitDeStartuper
Les grands groupes ont une vision du temps qui n’a rien à
voir avec la dure réalité du compte de trésorerie de la
cible. Il arrive même que la startup use sa trésorerie à se
faire belle pour plaire à son acheteur ou futur associé et
que cela vide les caisses à tel point que l’intéressé finisse
par renoncer car il a la sensation d’investir dans une
structure peu viable économiquement. Amusant, non ?
Enfin, pas pour celui qui a fait espérer à son équipe que
l’avenir allait être rayonnant car la douche est bien froide
ensuite pour relever l’enthousiasme ainsi claqué. C’est
souvent le moment de démotivation non pas du startuper
mais des éléments clés de son équipe. Et voilà un frêle
édifice qui tangue dangereusement, juste parce que le
temps est une donnée relative, à savoir apprécier à sa
juste mesure. C’est comme une forte houle qui n’aura pas
la même incidence sur un catboat Optimist que sur la
coque d’un supertanker. Le temps agit comme la houle,
capable de couler comme de porter.
Soyons positifs et admettons que tout ne s’est pas arrêté.
Le startuper motivé a su passer les nombreuses étapes
qui ressemblent aux astuces de la file d’attente d’une
attraction de Disney. A chaque étape « finale », on vous
annonce que vous avez brillamment remporté l’étape
mais qu’ils ont besoin d’un peu plus d’analyse pour
s’engager « à fond » derrière vous…
Donc, le startuper, épuisé mais encore debout sur son
esquif tanguant de plus en plus, voit au loin, le rivage des
documents mentionnant les conditions d’investissement
du grand groupe dans sa petite entreprise qui ne connait
rien d’autre que les crises. Il s’aperçoit que beaucoup de
clauses semblent protéger les intérêts de l’investisseur et
que la totalité des apports, ne verra le jour qu’à la
condition de respecter l’atteinte d’objectifs précis et
horodatés. Pour le startuper, ce papier signifie la fin de
longs mois de sacrifices familiaux, personnels et
professionnels. La préservation des sommes investies par
sa famille et ses amis et qui sont le fruit du labeur de ceux
qui ont eu foi en lui et qu’il ne veut pas décevoir. Alors à
ce moment-là, pas qu’il ne sache pas lire un contrat ou
écouter son avocat, mais la signature est quasiment la
seule alternative qui lui reste avant de stopper son
ambitieux projet d’émancipation sociale. Il signe. Il le fait
en considérant qu’il protège aussi le job des
collaborateurs qui ont donné leur confiance à un moment
où la société était plus souvent dans les fonds sous-
marins que sous la lumière des projecteurs.
Parfois, cette étape, si elle sauve le projet, fragilise le
startuper agile qui voit arriver avec résistance les
méthodes d’organisation et de contrôle du grand groupe.
(A lire, l’article avec l’étude du cas Morning, de Stéphane
Girardot, Consultant et #612Rencontres émérite). Depuis,
les choses se sont accélérées pour le patron de Morning,
écarté de sa Fintech pourtant citée comme prometteuse
mais épinglée par l’ACPR en décembre pour des
problèmes réglementaires. Cette jeune pousse qui voulait
« réveiller la banque » a dû se résoudre à laisser les
commandes à la banque Edel et à son actionnaire de
référence, MAIF. Dans cette histoire, comme souvent
dans ce type de configuration, le fondateur, celui qui a
pris tous les risques et qui a porté une idée jusqu’à
l’embryon d’une création de valeur, souvent trop axée sur
celle d’un outil technologique, se retrouve évincé et la
gouvernance tombe alors dans un schéma redevenu
« traditionnel » avec le positionnement de cadres dudit
grand groupe pour donner à la startup, l’organisation de
sa « maison mère », faisant fi des projets initiaux qui
étaient d’apporter de l’agilité au groupe par l’absorption
d’une startup agile mais tellement fragile.
Expert #14
AssurDeal – Guillaume Rovère
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#PortraitDeStartuper
Manager dans un cabinet de conseil, il est dans le domaine du Digital, du Management, de l’Innovation et de l’Agilité
depuis 2000. Sa vision de demain est un monde numérique dans lequel les changements profonds de comportements
des hommes, les interactions au sein des entreprises, la compétition internationale des grands groupes, le
management et les organisations seront complètement remis en question. La société bouge vite, très vite, l’innovation
et la nécessité de plus d’agilité dans les organisations doivent être une préoccupation majeure, il n'y a plus de doute
là-dessus.
Ses convictions sont que sans une prise de conscience de ces enjeux de société, les entreprises d’aujourd'hui
prennent un risque important pour leur survie. Les individus, managers ou collaborateurs, devront s’adapter encore
plus vite et plus fort que ce qu’il n’aura été nécessaire à leurs grands-parents lors de la première révolution
industrielle. En effet, le quotidien de tout un chacun va évoluer avec l’explosion du digital. Ces modifications pourraient
ressembler à de la science fiction encore aujourd’hui, mais elles sont inévitables et bien réelles car la transformation
est en marche.
Passionné par l’innovation, le numérique et le management, il s’intéresse particulièrement aux mécanismes liés
à l’entreprenariat et en particulier aux startups. Cela l’a amené à réaliser une série de portraits de startupers pour les
partager sur son blog. Son objectif est multiple, comprendre les parcours de ces créateurs de startups, les difficultés
qu’ils ont rencontrées, et comment tout cela se matérialise concrètement, finalement un vrai feedback d’entrepreneur.
Par ailleurs, il est auteur de nombreux articles sur Le Cercle Les Echos, Le Journal Du Net, L’Obs ou encore Siècle
Digital. Il est aussi l’auteur du livre blanc de « #80PortraitDeStartuper » et du livre « Portraits de startupers – édition
2017 » aux éditions Maxima.
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Sébastien Bourguignon
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À propos de l’auteur