Revue "AFFEP - Le Psy Déchaîné n°12" octobre 2014
De Franz Anton Mesmer, médecin allemand du 18ème siècle, à Messmer, hypnotiseur de spectacle québequois du 21ème, l’hypnose a toujours fasciné et véhiculé une magie toute particulière et surtout spectaculaire. Et pourtant, derrière ce fantasme, une efficacité bien réelle existe dans le champ médical et psychologique : de l’hypnosédation à des fins opératoires à l’hypnothérapie dans un but psychothérapique, les pratiques sont multiples et hétérogènes, mais sous-tendues par certains points communs.
Historique
Au 18ème siècle, Mesmer, médecin et magistrat, a développé le terme de magnétisme animal. Un fluide universel serait régulé après une crise convulsive déclenchée par l’apposition d’abord d’aimants puis plus tard de ses propres mains, et enfin par des dispositifs collectifs tel un baquet rempli d’eau, de verre, de fer… Des écoles de magnétisme se développèrent pour former des magnétiseurs. Face à ce phénomène curieux, l’Académie Royale de Médecine obtient de Louis XVI que deux commissions scientifiques étudient le phénomène (Lavoisier, Bailly). Ils conclurent que l’efficacité de la méthode venait du pouvoir de l’imagination et non du fluide universel.
Puis Amand de Puységur, disciple de Mesmer, a développé et enrichit ce concept de magnétisme animal. La crise et le contact physique ne sont plus nécessaires. Le pouvoir de guérison est désormais identifié comme appartenant au patient et non plus le magnétiseur : il parle de « médecin interne du patient ».
Au 19ème, James Braid, chirurgien écossais réfute le fluidisme et le magnétisme pour être le premier à développer le concept d’hypnotisme qu’il définit comme une perte de conscience associée à une amnésie au réveil. L’école de Nancy a ensuite été développée par Ambroise A. Liebaut et Hippolyte Bernheim en centrant l’approche sur les suggestions lors de cet état.
D’autres se sont intéressés à l’hypnose, de Pierre Janet à Jean-Martin Charcot en passant par Sigmund Freud qui ne l’a jamais vraiment abandonnée. Chacun développant sa théorie notamment sur la relation entre le patient et le thérapeute avec cette approche.
reseauprosante.fr
Le traitement de la douleur par l'hypnoseRémi Côté
Hénin de Cuvillers a écrit deux ouvrages qu’on peut considérer comme des socles pour l’imaginationnisme : « Le magnétisme éclairé » paru en 1820 et « Le magnétisme animal retrouvé dans l’antiquité » paru en 1821. Le premier livre se veut d’abord une introduction à la revue périodique de la Société du magnétisme animal, « Annales du magnétisme animal ».
Hypnose, hypnotherapie, impulsivite, cenopRémi Côté
Plusieurs recherches ont démontré l’efficacité de l’hypnothérapie. Historiquement, les techniques d’hypnose sont étudiées scientifiquement depuis plus de deux cents ans et sont à l’origine de la psychothérapie.
L’imagerie cérébrale fonctionnelle a démontré que les techniques d’hypnose clinique peuvent modifier l’activité physiologique du cerveau. L’intervention structurée en hypnose clinique engendre des conditionnements adaptés modifiant la structure de certaines régions du cerveau. Elle permet une régulation émotionnelle plus efficace, un meilleur accès aux processus cognitifs de haut niveau (fonction exécutive) telle que la mémoire de travail et la capacité d’attention.
Nous démontrerons en quoi l’hypnose clinique et son mécanisme d’action physiologique, présente un intérêt dans le traitement des trouble de la régulation cognitive et émotionnelle impliquant l’impulsivité.
L’état des connaissances scientifiques sur les techniques d’hypnose de même que les données de la littérature concernant leur utilisation dans les différents troubles psychiatriques marqués par l’impulsivité et finalement des données de notre expérience de l’hypnose clinique chez les jeunes présentant une impulsivité seront rapportés dans cette communication.
Vous avez choisi d’assister à la conférence sur l’hypnose et la gestion du stress. Deux notions que la plupart d’entre nous n’a pas l’habitude de mettre ensemble. C’est pourquoi M. Rémi Côté, psychologue et conférencier, est ici pour nous parler d’un protocole d’autohypnose pour la gestion du stress ou de l’anxiété. Le Dr Rémi Côté Ph.D. est membre de l’Ordre des psychologues du Québec depuis 1990. En 1997, il termine sa thèse de doctorat portant sur l’analyse dynamique de l’influence des perceptions de contrôle et d’équité sur la satisfaction, l’estime de soi et la motivation. En 2002, il est formé à l’intégration de l’hypnose en psychothérapie. Depuis, il utilise cette technique dans le but d’augmenter l’efficacité de ses interventions en psychothérapie.
Les techniques d'hypnose en psychologie scolaireRémi Côté
Comment j’utilise l’hypnose clinique en psychothérapie?
Combien de temps un sujet prend-t-il avant d’être complètement sous hypnose?
Arrive-t-il qu’un patient soit inapte à être hypnotisé et si oui pourquoi?
L’hypnose peut-il réellement faire maigrir, arrêter de fumer ou guérir quelqu’un?
Est-ce que tout le monde peut pratiquer l’hypnose sur une personne ou sur sois même
Est-ce qu’il y a des effets secondaires possibles sur le cerveau après avoir été hypnotisé?
Avez-vous déjà entendu parler d’un cas d’une personne n’étant jamais revenue de son état d’hypnose?
Le patient se rappelle-t-il de sa période d’hypnose?
Une personne peut-elle être hypnotisée contre sa volonté?
Le traitement de la douleur dans la perspective historique de l'hypnose et de son précurseur Étienne-Félix Hénin de Cuvillers
Société Québécoise d'hypnose, 26 novembre 2016
Utilisation des suggestions de détente pour la relaxationRémi Côté
OBJECTIFS VISÉS AU TERME DE LA FORMATION
Comprendre la théorie et la pratique de la détente de groupe
Pouvoir utiliser efficacement des techniques de détente dans son milieu scolaire.
Le traitement de la douleur par l'hypnoseRémi Côté
Hénin de Cuvillers a écrit deux ouvrages qu’on peut considérer comme des socles pour l’imaginationnisme : « Le magnétisme éclairé » paru en 1820 et « Le magnétisme animal retrouvé dans l’antiquité » paru en 1821. Le premier livre se veut d’abord une introduction à la revue périodique de la Société du magnétisme animal, « Annales du magnétisme animal ».
Hypnose, hypnotherapie, impulsivite, cenopRémi Côté
Plusieurs recherches ont démontré l’efficacité de l’hypnothérapie. Historiquement, les techniques d’hypnose sont étudiées scientifiquement depuis plus de deux cents ans et sont à l’origine de la psychothérapie.
L’imagerie cérébrale fonctionnelle a démontré que les techniques d’hypnose clinique peuvent modifier l’activité physiologique du cerveau. L’intervention structurée en hypnose clinique engendre des conditionnements adaptés modifiant la structure de certaines régions du cerveau. Elle permet une régulation émotionnelle plus efficace, un meilleur accès aux processus cognitifs de haut niveau (fonction exécutive) telle que la mémoire de travail et la capacité d’attention.
Nous démontrerons en quoi l’hypnose clinique et son mécanisme d’action physiologique, présente un intérêt dans le traitement des trouble de la régulation cognitive et émotionnelle impliquant l’impulsivité.
L’état des connaissances scientifiques sur les techniques d’hypnose de même que les données de la littérature concernant leur utilisation dans les différents troubles psychiatriques marqués par l’impulsivité et finalement des données de notre expérience de l’hypnose clinique chez les jeunes présentant une impulsivité seront rapportés dans cette communication.
Vous avez choisi d’assister à la conférence sur l’hypnose et la gestion du stress. Deux notions que la plupart d’entre nous n’a pas l’habitude de mettre ensemble. C’est pourquoi M. Rémi Côté, psychologue et conférencier, est ici pour nous parler d’un protocole d’autohypnose pour la gestion du stress ou de l’anxiété. Le Dr Rémi Côté Ph.D. est membre de l’Ordre des psychologues du Québec depuis 1990. En 1997, il termine sa thèse de doctorat portant sur l’analyse dynamique de l’influence des perceptions de contrôle et d’équité sur la satisfaction, l’estime de soi et la motivation. En 2002, il est formé à l’intégration de l’hypnose en psychothérapie. Depuis, il utilise cette technique dans le but d’augmenter l’efficacité de ses interventions en psychothérapie.
Les techniques d'hypnose en psychologie scolaireRémi Côté
Comment j’utilise l’hypnose clinique en psychothérapie?
Combien de temps un sujet prend-t-il avant d’être complètement sous hypnose?
Arrive-t-il qu’un patient soit inapte à être hypnotisé et si oui pourquoi?
L’hypnose peut-il réellement faire maigrir, arrêter de fumer ou guérir quelqu’un?
Est-ce que tout le monde peut pratiquer l’hypnose sur une personne ou sur sois même
Est-ce qu’il y a des effets secondaires possibles sur le cerveau après avoir été hypnotisé?
Avez-vous déjà entendu parler d’un cas d’une personne n’étant jamais revenue de son état d’hypnose?
Le patient se rappelle-t-il de sa période d’hypnose?
Une personne peut-elle être hypnotisée contre sa volonté?
Le traitement de la douleur dans la perspective historique de l'hypnose et de son précurseur Étienne-Félix Hénin de Cuvillers
Société Québécoise d'hypnose, 26 novembre 2016
Utilisation des suggestions de détente pour la relaxationRémi Côté
OBJECTIFS VISÉS AU TERME DE LA FORMATION
Comprendre la théorie et la pratique de la détente de groupe
Pouvoir utiliser efficacement des techniques de détente dans son milieu scolaire.
Hypnose audio-assistée en contexte de psychologie scolaireRémi Côté
Présentation de mon utilisation de l’hypnose en contexte scolaire. Définition et description de la mécanique de l’hypnose.
Mes techniques d’hypnose, le libellé des inductions et des suggestions. Le port du masque et des écouteurs.
Le principe de l'hypnose audio assistée. Les avantages et inconvénients de l'assistance audio. La recherche sur le sujet.
L'induction auto assistée. Le rappel (ou retour) audio assisté. L'auto hypnose audio assistée. Survol des techniques numériques et informatiques utilisées.
Les techniques d'hypnose en psychotherapieRémi Côté
La capacité de bien se détendre est une composante essentielle dans l'apprentissage de la régulation des émotions. Une baisse de la tension psychique et régule les émotions. Les techniques d’hypnoses sont validées scientifiquement. Le libellé (script) est étudié et optimisé.
Cette technique d'hypnose permet d'augmenter considérablement sa capacité d’adaptation pour faire face aux stresseurs quotidiens et mieux gérer ses réactions émotionnelles.
Les stimulus calmant, les sons, le phrasés, qui vient aider à réorienter la pensée logique extéroceptive et la recentrer vers l'intérieur, vers les valeurs intrinsèques
Une attitude bienveillante de l’émetteur des suggestions
Une diminution du tonus musculaire, favorisée par une position confortable, allongée ou assise, qui réduit au minimum le travail postural
L’EMDR est une approche psychothérapeutique. Elle a été découverte fortuitement aux Etats-Unis en 1987 par Francine Shapiro [1], docteur en psychologie au Mental Research Institute de Palo Alto en Californie. Cette méthode a rapidement révolutionné la conception et la pratique de la psychothérapie. Depuis, de nombreuses recherches se sont succédées et la technique n’a cessé de se perfectionner.
« Penser Levinas en philosophie et psychiatrie » présenté par Vincenzo Di Nic...Université de Montréal
« Penser Levinas en philosophie et psychiatrie » présenté par Vincenzo Di Nicola - Séminaire Sciences humaines et psychiatrie - 22.01.2015. Notes de la présentation avec bibliographie.
Le dimanche 19 mai aux chambres d'hôtes Aux Vieux Chênes à Mano (40410) :
Découverte de différentes techniques de relaxation dans un cadre naturellement relaxant, l'airial landais
http://www.auxvieuxchenes.fr/
http://auxvieuxchenes.blogs.sudouest.fr/
Présentation du MeetUp XVRRAA 5 sur les possibilités en VR/AR concernant le milieu du mieux être (projet de médiation à la Méditation et au Lâcher Prise, et d'Atelier d'Aide en Thérapie Antiphobique).
Petit retour sur les possibilités étudiées dans le milieu médical.
Né en avril 2014, « PsyMag » est un magazine de Psychologie initié par des étudiants de Psychologie de la Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis (FSHST). Son objectif est de promouvoir le domaine de la psychologie en Tunisie, et ce en invitant les lecteurs la réflexion autour de sujets issus des dernières découvertes en psychologie.
De périodicité trimestrielle, le magazine constitue également un lieu d’expression qui offre aux lecteurs la liberté de partager leurs idées originales et projets innovants, dans le but de créer un lieu d’échange commun.
Ses lignes sont ouvertes aussi aux étudiants et enseignants de psychologie, mais aussi à toute personne ayant un intérêt pour cette discipline.
Directrice de la rédaction : Asma El Héni
Directrice de la rédaction adjointe : Jihene Matmati
Superviseure éditoriale : Meriem Refai
Superviseure éditoriale : Rahma Najjar
Secrétaire générale : Raouia Haouel
Trésorière : Dora Brahmi
Responsable de communication : Sawsen Jbili Responsable de communication : Syrine Dabbeche
Infographiste : Rania Bel Hadj Ali
Membre rédactrice : Hanen Essebai
Membre rédacteur : Wajdi Ben Hassen
Psychoéducation 3/4 Troubles Bipolaires avril 2012Argos2savoies
Stratégie thérapeutiquePremière phase (étape la plus importante!)
prise de conscience ,
acceptation de la maladie,
renoncement et deuil des phases euphoriques!!!
Trois trajectoires
passage par les étapes de la colère, du déni et de l'ambivalence;
1. il n'est pas rare que les patients refusent pendant des années cette maladie, ainsi que l'idée de devoir se soumettre à un traitement à long terme;
2. certains, au contraire, semblent accepter la maladie et le traitement avec sérénité;
3. la plupart réagit entre ces deux extrêmes.
Hypnose audio-assistée en contexte de psychologie scolaireRémi Côté
Présentation de mon utilisation de l’hypnose en contexte scolaire. Définition et description de la mécanique de l’hypnose.
Mes techniques d’hypnose, le libellé des inductions et des suggestions. Le port du masque et des écouteurs.
Le principe de l'hypnose audio assistée. Les avantages et inconvénients de l'assistance audio. La recherche sur le sujet.
L'induction auto assistée. Le rappel (ou retour) audio assisté. L'auto hypnose audio assistée. Survol des techniques numériques et informatiques utilisées.
Les techniques d'hypnose en psychotherapieRémi Côté
La capacité de bien se détendre est une composante essentielle dans l'apprentissage de la régulation des émotions. Une baisse de la tension psychique et régule les émotions. Les techniques d’hypnoses sont validées scientifiquement. Le libellé (script) est étudié et optimisé.
Cette technique d'hypnose permet d'augmenter considérablement sa capacité d’adaptation pour faire face aux stresseurs quotidiens et mieux gérer ses réactions émotionnelles.
Les stimulus calmant, les sons, le phrasés, qui vient aider à réorienter la pensée logique extéroceptive et la recentrer vers l'intérieur, vers les valeurs intrinsèques
Une attitude bienveillante de l’émetteur des suggestions
Une diminution du tonus musculaire, favorisée par une position confortable, allongée ou assise, qui réduit au minimum le travail postural
L’EMDR est une approche psychothérapeutique. Elle a été découverte fortuitement aux Etats-Unis en 1987 par Francine Shapiro [1], docteur en psychologie au Mental Research Institute de Palo Alto en Californie. Cette méthode a rapidement révolutionné la conception et la pratique de la psychothérapie. Depuis, de nombreuses recherches se sont succédées et la technique n’a cessé de se perfectionner.
« Penser Levinas en philosophie et psychiatrie » présenté par Vincenzo Di Nic...Université de Montréal
« Penser Levinas en philosophie et psychiatrie » présenté par Vincenzo Di Nicola - Séminaire Sciences humaines et psychiatrie - 22.01.2015. Notes de la présentation avec bibliographie.
Le dimanche 19 mai aux chambres d'hôtes Aux Vieux Chênes à Mano (40410) :
Découverte de différentes techniques de relaxation dans un cadre naturellement relaxant, l'airial landais
http://www.auxvieuxchenes.fr/
http://auxvieuxchenes.blogs.sudouest.fr/
Présentation du MeetUp XVRRAA 5 sur les possibilités en VR/AR concernant le milieu du mieux être (projet de médiation à la Méditation et au Lâcher Prise, et d'Atelier d'Aide en Thérapie Antiphobique).
Petit retour sur les possibilités étudiées dans le milieu médical.
Né en avril 2014, « PsyMag » est un magazine de Psychologie initié par des étudiants de Psychologie de la Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis (FSHST). Son objectif est de promouvoir le domaine de la psychologie en Tunisie, et ce en invitant les lecteurs la réflexion autour de sujets issus des dernières découvertes en psychologie.
De périodicité trimestrielle, le magazine constitue également un lieu d’expression qui offre aux lecteurs la liberté de partager leurs idées originales et projets innovants, dans le but de créer un lieu d’échange commun.
Ses lignes sont ouvertes aussi aux étudiants et enseignants de psychologie, mais aussi à toute personne ayant un intérêt pour cette discipline.
Directrice de la rédaction : Asma El Héni
Directrice de la rédaction adjointe : Jihene Matmati
Superviseure éditoriale : Meriem Refai
Superviseure éditoriale : Rahma Najjar
Secrétaire générale : Raouia Haouel
Trésorière : Dora Brahmi
Responsable de communication : Sawsen Jbili Responsable de communication : Syrine Dabbeche
Infographiste : Rania Bel Hadj Ali
Membre rédactrice : Hanen Essebai
Membre rédacteur : Wajdi Ben Hassen
Psychoéducation 3/4 Troubles Bipolaires avril 2012Argos2savoies
Stratégie thérapeutiquePremière phase (étape la plus importante!)
prise de conscience ,
acceptation de la maladie,
renoncement et deuil des phases euphoriques!!!
Trois trajectoires
passage par les étapes de la colère, du déni et de l'ambivalence;
1. il n'est pas rare que les patients refusent pendant des années cette maladie, ainsi que l'idée de devoir se soumettre à un traitement à long terme;
2. certains, au contraire, semblent accepter la maladie et le traitement avec sérénité;
3. la plupart réagit entre ces deux extrêmes.
Christophe André est psychiatre dans le Service Hospitalo-Universitaire de l’hôpital Sainte-Anne, à Paris. Il est spécialisé dans la prise en charge des troubles anxieux et dépressifs et s’est orienté depuis plusieurs années vers la prévention des récurrences de ces troubles émotionnels. À ce titre, il travaille avec ses patients sur toutes les dimensions de nature à renforcer leurs capacités d’équilibre personnel : estime de soi, équilibre émotionnel, capacités à savourer les moments agréables, thèmes qu’il a abordé dans les ouvrages destinés au grand public et qu’il a publié notamment aux éditions Odile Jacob. Il est une des figures historiques des TCC en France, et s’intéresse depuis plusieurs années à ce que l’on nomme la « troisième vague » des TCC : les approches basées sur la méditation de pleine conscience, l’acceptation et la régulation émotionnelle, la psychologie positive... Pour plus d’informations sur son travail, voir son site personnel : http://christopheandre.com/
AFFEP : Dans l’enquête menée par l’AFFEP, entre 75 et 80% des internes sont insatisfaits de leur formation en psychothérapie. Avez-vous une explication ?
C. André : Sans doute pour des raisons quantitatives (pas assez de temps d’enseignement consacré aux psychothérapies) et qualitatives (les différents courants ne sont pas assez abordés, cela dépend trop souvent des orientations des enseignants).
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Revue « Le Psy Déchaîné » n°14 – AFFEP – Juin 2015
Parole aux internes
La psychiatrie est riche de diversité. Mais de cette diversité naît parfois une certaine confusion dans l’esprit de la population : au final, c’est quoi un psychiatre ?
Pour répondre à cette question, et à quelques autres à côté, nous avons rencontré Emanuel Loeb et Manuel Rubio.
Emanuel est interne de psychiatrie en 8ème semestre à Caen. Il a validé un Master 2 en Neurosciences, à Caen, et est actuellement en DESC de pharmacologie clinique.
Manuel est interne en 6ème semestre à Paris et a validé un Master 2 en psychopathologie et psychanalyse.
Le décor était planté, nous nous sommes retrouvés dans les locaux de l’Institut Mutualiste de Montsouris, pour deux heures de débat, dont voici une maigre retranscription, tant les propos furent riches et divers !
Première question, la plus simple apriori : qu'est ce que la psychiatrie ?
Emanuel : C’est une spécialité médicale, issue des études médicales, qui vise à prendre en charge des patients souffrant d’un trouble psychique.
Mais qu'est ce qu'un trouble psychique ?
E : Oui, les troubles psychiques sont des troubles des interactions sociales, de la cognition, en gros les troubles appartenant au grand cadre de la nosographie psychiatrique, nécessitant une prise en charge du fait d’un risque de désinsertion sociale.
Manuel : Pour moi, la psychiatrie est avant tout une tradition, ce n’est pas une discipline. C’est une histoire qui s’est faite avec la médecine, avec la neurologie notamment et à un moment contre elle, lorsqu’elle a abandonné l’idée d’une causalité linéaire, pour aborder la notion particulière qu’est l’inconscient. A partir du moment où l’abord de l’inconscient par la psychanalyse est apparu à l’intérieur de la clinique psychiatrique, il y a eu une modification très importante des concepts. Dans le vocabulaire par exemple : il doit y avoir actuellement 50 % des termes de la psychiatrie qui se réfèrent à la psychanalyse ! Son imprégnation dans la psychiatrie moderne est donc indéniable. Pour quelqu’un qui s’y réfère, comme c’est mon cas, c’est rassurant, puisque cohérent. Et en même temps, ce peut être source de confusion, puisque la plupart des termes ont été dévoyés dans l’usage courant. C’est l’exemple des termes de dissociation ou d’hystérie, imprégnés de présupposés psychanalytiques, et employés largement dans des endroits qui n’utilisent pas par ailleurs des dispositifs qui permettraient d’avoir accès à cette dimension analytique.
...
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L'immersion (Réalité Virtuelle et Augmentée) pour apaiser l'anxiété et la dou...Sylvie Marie Brunet
Présentation de Ludicalm, jouet thérapeutique, dispositif de médiation en réalité augmentée et formation à la distraction et à l’hypnoanalgésie. Retour de 2 ans d'expérience en pédiatrie, en institution hospitalière et en exercice libéral. eExemple de Serious Gaming pour la prévention de la s phobie des soins
Neurologie et psychiatrie je t’aime moi non plusRéseau Pro Santé
Revue « Le Psy Déchaîné » n°14 – AFFEP – Juin 2015
Neurologie et psychiatrie : Je t’aime, moi non plus ?
La neurologie et la psychiatrie ont toujours évolué l’une aux côtés de l’autre. Parfois sous la forme d’un couple uni, lorsqu’elles étaient une seule et même discipline, la neuropsychiatrie. Parfois sous la forme d’un couple divorcé, lorsque neurologues et psychiatres se renvoient tel ou tel patient présentant un tableau délirant lié à une encéphalopathie quelconque.
Où on est-on aujourd’hui ? Et quel avenir semble se dessiner pour ces deux amants ?
Pour répondre à ces questions, nous sommes allés à la rencontre de Jean-Arthur Micoulaud-Franchi, Assistant Hospitalo-Universitaire (AHU) au CHU de Bordeaux. Possédant un parcours atypique, le Docteur Micoulaud-Franchi est psychiatre (ancien Chef de Clinique Assistant au CHU de Marseille), il a passé une certaine partie de son temps à lire et à interpréter des EEG et des potentiels évoqués, et à consulter en épileptologie. Il exerce actuellement dans le service d’explorations fonctionnelles du système nerveux, plus particulièrement dans la Clinique du Sommeil du Pr Philip, où il interprète notamment les examens de polysomnographie et de mesure objective de la vigilance.
Il est également membre fondateur et trésorier de l’Association pour l’Enseignement de la Séméiologie en Psychiatrie (AESP), et a communiqué à plusieurs reprises sur l’importance d’une séméiologie utilisant un vocabulaire consensuel, cohérent et harmonisé dans l’ensemble de l’enseignement de la psychiatrie aux étudiants. Il est très investi dans ce domaine avec des projets d’enseignement utilisant les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Il a accepté de répondre à nos questions avec un grand enthousiasme. Merci à lui !
Comment ont évolué les liens entre neurologie et psychiatrie ces quarante dernières années ?
Un rapprochement indéniable est apparu au point qu’il est évoqué le retour de la neuropsychiatrie, terme qui ne correspond cependant pas tout à fait au processus de rapprochement qui se met en place comme nous allons l’évoquer ensuite.
La standardisation de nos approches en psychiatrie, un langage commun, une nosographie établie consensuelle et une approche sémiologique cohérente ont permis de rendre notre discipline médicale audible pour la neurologie. En parallèle la neurologie a complexifié son approche, qui est de moins en moins basée sur une approche purement lésionnelle, pour adopter une vision plus fonctionnelle, permettant de formuler des modèles physiopathologiques dans lesquels s’enrichissent mutuellement neurologie et psychiatrie.
…
reseauprosante.fr
Revue "Le Psy Déchaîné" n°13 - AFFEP - Février 2015
Notre travail nous passionne. Nous en parlons entre nous, à l’internat, autour d’une bière ou d’un café, en congrès, ou en supervision pour les plus chanceux d’entre nous.
Mais en parlons-nous avec ceux pour qui nous sommes là ?
Dans ce nouveau numéro du Psy Déchainé, nous avons décidé d’inclure une nouvelle rubrique, qui laisserait la parole aux patients, à ceux qui vivent la maladie au quotidien, ou qui l’ont vécue à un moment de leur vie ; à ceux qui viennent aux rendez-vous, qui suivent une psychothérapie, qui prennent leurs traitements, etc.
Et pour ce premier rendez-vous, c’est à Toulouse que nous nous sommes rendus, à la rencontre d’Emmanuelle, qui a accepté de répondre à nos questions avec beaucoup de gentillesse. Nous la remercions grandement.
Pour quelle pathologie êtes-vous suivie en psychiatrie ?
Je souffre d’un trouble bipolaire de type I. Quel a été votre premier contact avec un psychiatre ? J’ai consulté une psychiatre autour de trente ans parce que je me sentais fragile psychiquement. Ma maladie s’est réellement déclenchée un an après.
...
reseauprosante.fr
Revue "Le Psy Déchaîné" n°13 - AFFEP - Février 2015
Notre travail nous passionne. Nous en parlons entre nous, à l’internat, autour d’une bière ou d’un café, en congrès, ou en supervision pour les plus chanceux d’entre nous.
Mais en parlons-nous avec ceux pour qui nous sommes là ?
Dans ce nouveau numéro du Psy Déchainé, nous avons décidé d’inclure une nouvelle rubrique, qui laisserait la parole aux patients, à ceux qui vivent la maladie au quotidien, ou qui l’ont vécue à un moment de leur vie ; à ceux qui viennent aux rendez-vous, qui suivent une psychothérapie, qui prennent leurs traitements, etc.
Et pour ce premier rendez-vous, c’est à Toulouse que nous nous sommes rendus, à la rencontre d’Emmanuelle, qui a accepté de répondre à nos questions avec beaucoup de gentillesse. Nous la remercions grandement.
Pour quelle pathologie êtes-vous suivie en psychiatrie ?
Je souffre d’un trouble bipolaire de type I. Quel a été votre premier contact avec un psychiatre ? J’ai consulté une psychiatre autour de trente ans parce que je me sentais fragile psychiquement. Ma maladie s’est réellement déclenchée un an après.
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1. 9
KÉSAKO ?!?
LePsyDéchaînéN°12•Octobre2014•www.affep.fr
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LePsyDéchaînéN°12•Octobre2014•www.affep.fr
Hypnothérapie :
Une approche
singulière
De Franz Anton Mesmer, médecin allemand du 18ème
siècle, à Messmer, hypnotiseur de spectacle québequois
du 21ème
, l’hypnose a toujours fasciné et véhiculé une
magie toute particulière et surtout spectaculaire. Et
pourtant, derrière ce fantasme, une efficacité bien réelle
existe dans le champ médical et psychologique : de
l’hypnosédation à des fins opératoires à l’hypnothérapie
dans un but psychothérapique, les pratiques sont
multiples et hétérogènes, mais sous-tendues par certains
points communs.
Historique
Au 18ème
siècle, Mesmer, médecin et magistrat, a
développé le terme de magnétisme animal. Un fluide
universel serait régulé après une crise convulsive
déclenchée par l’apposition d’abord d’aimants puis plus
tard de ses propres mains, et enfin par des dispositifs
collectifs tel un baquet rempli d’eau, de verre, de fer…
Des écoles de magnétisme se développèrent pour
former des magnétiseurs. Face à ce phénomène curieux,
l’Académie Royale de Médecine obtient de Louis XVI que
deux commissions scientifiques étudient le phénomène
(Lavoisier, Bailly). Ils conclurent que l’efficacité de la
méthode venait du pouvoir de l’imagination et non du
fluide universel.
Puis Amand de Puységur, disciple de Mesmer, a
développé et enrichit ce concept de magnétisme animal.
La crise et le contact physique ne sont plus nécessaires.
Le pouvoir de guérison est désormais identifié comme
appartenant au patient et non plus le magnétiseur : il
parle de « médecin interne du patient ».
Au 19ème
, James Braid, chirurgien écossais réfute
le fluidisme et le magnétisme pour être le premier à
développer le concept d’hypnotisme qu’il définit comme
une perte de conscience associée à une amnésie au réveil.
L’école de Nancy a ensuite été développée par
Ambroise A. Liebaut et Hippolyte Bernheim en centrant
l’approche sur les suggestions lors de cet état.
D’autres se sont intéressés à l’hypnose, de Pierre Janet à
Jean-Martin Charcot en passant par Sigmund Freud qui
ne l’a jamais vraiment abandonnée. Chacun développant
sa théorie notamment sur la relation entre le patient et le
thérapeute avec cette approche.
Mais nous ne pouvons pas parler d’hypnose sans
évoquer Milton H. Erickson, psychiatre américain du
20ème
siècle qui a permis un renouveau dans sa pratique.
Son approche s’oriente vers une hypnose qui s’appuie
sur les ressources du patient et qui est surtout moins
directive par rapport aux pratiques qui ont cours jusque-
là. L’approche est centrée sur le patient, l’hypnose étant
un outil communicationnel pour mobiliser les processus
psychiques internes du patient vers le changement.
Erickson a marqué un nouveau tournant dans la
pratique de l’hypnose, où ce processus est au service
du patient, lui-même au centre de la prise en charge.
Cette pratique est la plus répandue actuellement. Cette
approche intéresse toujours psychiatres et psychologues
qui l’étudient encore de nos jours en en élargissant les
domaines de pratique.
Principe
Comme nous venons déjà de l’initier, l’hypnose regroupe
deux dimensions. Un état, qualifié d’état hypnotique ou
transe hypnotique, et une relation, qualifiée de rapport
hypnotique. La pratique de l’hypnothérapie regroupe
ces deux dimensions : une relation singulière au patient,
plongé en état de conscience modifiée, pour gagner
en flexibilité psychologique et rendre les processus de
changement plus fluides.
De manière plus précise, l’état hypnotique est un état
de conscience naturel que le thérapeute induit lors d’une
consultation. Cet état est appréhendé quotidiennement
par tout le monde, à des moments où notre attention est
absorbée par une pensée complexe ou une afférence
stimulatrice externe et que nous ne sommes plus attentifs,
de manière consciente, à notre environnement. D’un point
de vue neuroscientifique, les circuits de la détente et de
l’attention sont alors activés en même temps, et ses
liens avec la resting state sont actuellement étudiés. Il ne
s’agit pas de sommeil ni de veille, mais bien d’un état de
conscience modifiée pendant lequel cinq caractéristiques
cliniques sont présentes :
T L’absorption d’attention ;
T La sensation de détente mentale ;
T La baisse (et non la disparition) du jugement et
de la censure ;
T La modification du rapport au temps et à l’espace ;
T Une expérience de réponse quasi automatique
(impression du patient que ce qui se produit se
passe sans son intervention propre). Pendant cet
état, une dissociation psychique est présente, au
sens de Pierre Janet.
Ces caractéristiques de l’état hypnotique induisent une
augmentation de la suggestibilité, une logique proche
du rêve (ou tout est permis) ainsi qu’une hyper-attention.
Dans cet état, le patient vit la situation et ne fait pas
seulement que l’imaginer. Ce qui a été confirmé par
l’imagerie cérébrale qui montre une activation des aires
corticales correspondantes aux types de suggestions
pratiquées : visuelles, auditives…
Cet état est accessible à n’importe qui s’il le souhaite.
Seul le non consentement à ce processus peut empêcher
d’y accéder. La seule variable de l’hypnotisablité est
l’âge, les enfants entrant plus facilement (dans le sens
de rapidement) en hypnose que les adultes chez qui la
phase d’induction devra donc être plus longue.
La pratique de l’hypnose, et particulièrement de
l’hypnothérapie, associe à cet état une relation singulière,
ce qui la distingue d’ailleurs d’une simple technique ou
d’un simple outil. Depuis le 18ème
siècle, de Puységur
à Erickson, l’importance de cette mise en relation a
été soulevée, jusqu’à en faire avec Freud notamment
l’agent propre du changement thérapeutique. Il est
important de noter que le cadre de pratique et l’approche
communicationnelle et relationnelle, particulièrement dans
le modèle Ericksonien, est en fait très largement inspiré
des thérapies humaines telles que proposées par Carl
Rogers : une prise en charge centrée sur le patient, qui
s’adapte à lui et à son monde interne. Le thérapeute
se synchronise au patient, s’ajuste à lui. Chacun trouve
sa place : le patient une sécurité relationnelle et le
praticien, une position pour mieux percevoir ce qui
provient de l’autre. Un lien caractéristique, différent de
celui des autres thérapies, où l’empathie s’installe comme
processus majeur, car elle se trouve potentialisée par les
états de conscience modifiée au cours des séances.
Cette relation, bien qu’évidente cliniquement, reste aussi
la plus difficile à étudier et à théoriser.
Ces deux dimensions - état et relation - permettent à
l’hypnothérapie de trouver un intérêt pour la prise en
charge des patients souffrant de troubles psychiques.
L’état hypnotique, soutenu par une relation hypnotique
singulière, permet au patient d’imaginer le changement,
de le vivre, de le ressentir, de l’appréhender.
Késako ?!?
2. 1110
KÉSAKO ?!? KÉSAKO ?!?
LePsyDéchaînéN°12•Octobre2014•www.affep.fr
LePsyDéchaînéN°12•Octobre2014•www.affep.fr
Analogies et métaphores
L’hypnose et en particulier l’hypnothérapie ne se
conçoivent pas sans métaphores. Une image est bien
plus souvent plus efficace qu’un long discours. Et quand
cette image, par le principe d’analogie, est congruente
au ressenti du patient, elle en est d’autant plus efficace
sur le plan thérapeutique, car évite de se confronter aux
résistances du patient
Ainsi un patient déprimé qui ressent de la lourdeur et un
apragmatisme se verra moins déprimé après des séances
d’hypnose où une mise en mouvement a été suggérée
par l’intermédiaire d’une image (par exemple, un cours
d’eau qui deviendrait progressivement une rivière au fur
et à mesure de ses avancées et expériences nouvelles)
et où un travail sur la lourdeur a été fait par l’intermédiaire
d’image de légèreté, de vol dans les airs. L’hypnose, où
tout est permis et possible, en travaillant sur le ressenti
du patient (lourdeur, apragmatisme), permet de lui être
congruent et de prendre en charge ses difficultés sans
jamais aller à leur encontre.
Les suggestions sont, quant à elles, des propositions
porteuses d’influence et plus explicites quant à leur
objectif. « À la troisième respiration vous ressentirez la
façon dont cette légèreté peut naître dans telle ou telle
partie de votre corps, et vous pouvez d’ailleurs être
curieux de savoir quel endroit du corps va ressentir
cette légèreté en premier ». Il ne s’agit bien sûr non
d’injonctions (comme on le voit en hypnose spectacle)
mais de propositions que le patient accepte ou pas.
Une thérapie pour le corps et l’esprit
Comme nous l’imaginons facilement, l’hypnose
s’intéresse à l’esprit et tous les maux psychiques qu’elle
peut prendre en charge. Mais le corps n’est pas mis de
côté pour autant, surtout à l’époque où il est reproché
à la médecine de trop souvent oublier de prendre en
charge le patient dans sa globalité. Au moment de la
transe hypnotique, c’est l’esprit mais aussi le corps tout
entier qui est concerné et sur lequel nous pouvons agir.
Cela de deux façons. Soit que l’hypnose va permettre
une action autour du corps atteint (douleurs chez le
patient toxicomane), soit que l’hypnose va permettre
à travers un discours concernant les perceptions
corporelles d’aborder avec le patient un certain nombre
de problématiques encore difficiles à verbaliser autrement
ou dont l’expression majeure reste le ressenti corporel
(nous évoquions la lourdeur des patients déprimés,
mais aussi l’impression de mort imminente chez le
patient présentant des attaques de panique, ou encore
le rapport d’étrangeté par rapport à son propre corps
dans certains troubles limites).
Déroulement d’une séance
Chaque séance bien que particulière et unique se déroule
de manière identique sur la forme. Une première prise
de contact pendant laquelle le canal sensoriel préférentiel
du patient est repéré. Ensuite, la phase d’induction qui
permet d’obtenir l’état hypnotique par la focalisation
d’attention. Vient après la phase de travail proprement
dite qui est un approfondissement et une prolongation de
l’état hypnotique. C’est pendant cette phase que se font
les suggestions et métaphores. La séance se termine
ensuite par le retour à un état de conscience normale.
Pratique
L’hypnothérapie ne se conçoit pas seule, comme simple
outil. Il s’agit d’une approche globale du patient où la
relation soignant - soigné est particulière et au centre de
la dimension thérapeutique. Il faut donc, dans les cas de
plus en plus fréquents où la demande émane du patient,
en rechercher l’intérêt pour lui-même. Cette pratique,
souvent perçue comme magique dans l’imaginaire des
gens, nécessite une intention réelle de changement, sur
lequel elle peut d’ailleurs travailler.
Autohypnose
L’hypnothérapie peut se pratiquer seule, dès la première
séance réalisée avec le praticien ou secondairement. Elle
permet au patient une autonomie réelle pour la gestion
à la fois de son trouble psychique mais aussi comme
une manière d’être et de se ressentir. La pratique de leur
séance est le moment où ils se concentrent sur eux-
même pour aller là où ils veulent. Ils le vivent souvent
comme une parenthèse dans leur journée.
Contre-indications
La seule contre-indication à cette pratique est un état
délirant aigu, où la dissociation psychique est majeure.
Il est bien évident que le travail auprès de patients
souffrant de troubles psychotiques demande une double
expérience : à la fois celle de cette population, et de la
pratique de l’hypnose. Elle se construit progressivement.
Indications
Dans le domaine de l’hypnose, elles sont très larges :
de l’hypnosédation qui permet d’opérer avec de faibles
doses d’anesthésiants en local, complétées par un
accompagnement hypnotique, en passant par l’hypnose
à visée antalgique dans les champs de la rhumatologie,
de la dermatologie, de la neurologie et de toutes les
autres affections douloureuses.
Concernant le champ de l’hypnothérapie, les indications
sont l’opposé des contre-indications. Cette approche
est adaptée pour les troubles thymiques, anxieux,
addictifs, les troubles des conduites alimentaires... En
somme, pour toutes les indications des autres pratiques
psychothérapeutiques.
Conclusions
Approche de plus en plus connue et demandée par les
patients, l’hypnose a ceci de particulier qu’elle a toujours
fasciné. D’une pratique ésotérique, l’avènement des
techniques d’imagerie cérébrale lui a permis de gagner
une crédibilité scientifique. Pour autant, l’importance de la
dimension relationnelle qui est par nature intersubjective
n’est pas à minimiser, d’autant plus qu’elle est particulière
et au centre du processus thérapeutique notamment
si elle est associée à l’état hypnotique et au principe
d’analogie métaphorique. L’hypnothérapie gagne à être
connue pour apporter un regard différent aux troubles
psychiques auxquels elle redonne du dynamisme et
de l’espoir, bien souvent perdu en se focalisant sur le
changement, l’avenir, l’autonomisation et la recherche de
solutions.
Sa prise en charge concomitante du corps et de l’esprit
en fait une thérapie singulière et particulièrement pertinente
en psychiatrie. Malgré tout, l’hypnothérapie n’est pas
magique et nécessite une volonté de changement de la
part du patient puisque ses ressources et sa mobilisation
sont nécessaires.
D’autres recherches sont en cours pour toujours mieux
comprendre les ingrédients de la prise en charge par
hypnose qui vont susciter le changement.
Guillaume Chabridon
Interne de psychiatrie à Besançon
gchabridon@yahoo.fr
Bibliographie
Bioy A., Celestin-Lhopiteau I. L’Aide mémoire
d’Hypnothérapie et d’hypnose médicale : Dunod ; 2014.
Bioy A, Crocq L, Bachelart M. Origine, conception
actuelle et indications de l’hypnose. Annales Médico-
psychologiques, revue psychiatrique. 2013;171(9):658-61.
Merci à Antoine Bioy, professeur de psychologie clinique
et psychopathologie à l’université de Bourgogne et expert
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LePsyDéchaînéN°12•Octobre2014•www.affep.fr