La Corruption et les impacts sur les finances publiques à Madagascar
1. L’IMPACT DE LA
CORRUPTION SUR LES
FINANCES PUBLIQUES
Conférence – Débat Ancien de l’ENA Paris
30 Mai 2014 – Development Learning Center
2. L’IMPACT DE LA CORRUPTION SUR LES FINANCES PUBLIQUES
1. Les différentes facettes de la corruption
1.1. Définition de la corruption
1.2. Facettes à Madagascar (Fiscal, Judiciaire, Entreprise, Santé, Education, Commerce, Administration
Décentralisée, … )
2. Les impacts sur les Finances Publiques
2.1. Définition Finances Publiques
2.2. Impacts directs
2.3. Impacts indirects
3. Piste de réflexion sur la lutte contre la corruption
3. 1. Les Différentes Facettes de la Corruption
1.1. DÉFINITION DE LA CORRUPTION
Concept difficile à définir car plusieurs définitions (Economique, Juridique, Institutionnelle, Sociale,
Biblique, … ).
Selon Transparency International, « la corruption consiste en l'abus d'un pouvoir reçu en
délégation à des fins privées ».
L'assemblée parlementaire, du Conseil de l'Europe définit la corruption comme « l’utilisation et
l'abus du pouvoir public à des fins privées ».
La Banque mondiale retient la définition suivante pour la corruption : « Utiliser sa position de
responsable d'un service public à son bénéfice personnel ».
Les économistes sont très partagées sur la définition compte tenu des débats d’écoles
classiques, modernes ou néoclassiques (Approche sur l’Intégrité, Approche sur le
Comportement, Approche sur l’Interaction, Approche sur la Politique).
Le commun des mortels utilisent plus souvent le mot « POT DE VIN »,
« TSOLOTRA/KOLIKOLY »
4. 1. Les Différentes Facettes de la Corruption
1.1. DÉFINITION DE LA CORRUPTION
Le terme « corruption » vient du verbe latin "rumpere" qui signifie rompre, enfreindre, briser ou
casser. Il indique donc que quelque chose s'est cassée : un code de conduites morales ou sociales
ou une règle administrative.
La corruption est la perversion ou le détournement d'un processus ou d'une interaction avec une
ou plusieurs personnes dans le dessein, pour le corrupteur, d'obtenir des avantages ou des
prérogatives particulières ou, pour le corrompu, d'obtenir une rétribution en échange de sa
bienveillance. Elle conduit en général à l'enrichissement personnel du corrompu ou à
l’enrichissement de l'organisation corruptrice (groupe mafieux, entreprise, club, etc. ). C'est une
pratique qui peut être tenue pour illicite selon le domaine considéré (commerce, affaires, politique,
...).
5. 1. Les Différentes Facettes de la Corruption
1.1. DÉFINITION DE LA CORRUPTION
• Elle peut concerner toute personne bénéficiant d'un pouvoir de décision, que ce soit une
personnalité politique, un fonctionnaire, un chef ou cadre d'une entreprise privée, un médecin,
un arbitre ou un sportif', un syndicaliste ou l'organisation à laquelle ils appartiennent.
• La corruption est subjective mais elle transgresse toujours la frontière du droit et de la morale.
En effet, on peut distinguer la corruption active de la corruption passive ; la corruption active
consiste à proposer de l'argent ou un service à une personne qui détient un pouvoir en échange
d'un avantage indu ; la corruption passive consiste à accepter cet argent.
• La Bible est très claire sur la corruption : « Leurs mains sont habiles à faire le mal : Le prince a
des exigences, Le juge réclame un salaire, Le grand manifeste son avidité, Et ils font ainsi cause
commune. Le meilleur d’entre eux est comme une ronce, Le plus droit pire qu’un buisson
d’épines. » Michée 1 : 3-4a
6. 1. Les Différentes Facettes de la Corruption
1.2. FACETTES DE LA CORRUPTION
Elle est une pratique généralisée et répartie sur toute la surface du globe, qui ne connaît pas de
frontières et qui touche tous les pays. Elle fut et demeure de tout lieu et de tout temps. Qu'elle
prenne pour nom pot-de-vin, dessous-de-table, trafic d’influence, détournement de fonds ou
entraves à la justice, qu'elle soit active ou passive, sa nature se veut multiple. Mais quelle qu'elle
soit, la corruption est néfaste pour un pays, et incontestablement plus pour un pays en voie de
développement.
Madagascar est classé 127°/177 en 2013 par Transparency International contre 123° en 2010. Et
en plus nous sommes toujours dans la zone rouge où le degré de corruption reste élevé.
7.
8. 1. Les Différentes Facettes de la Corruption
1.2. FACETTES DE LA CORRUPTION
1.2.1. Les Causes
Mauvaise gouvernance
Absence de toute politique anti-corruption préventive
Institutions faibles
Culture administrative et corporatiste peu propice
Aspects culturels
Insuffisance d’intégrité des gouvernants et des chefs d’entreprises
Modèle de l'économiste KLITGAARD : Corruption = Monopole + Pouvoir - Transparence
9. 1. Les Différentes Facettes de la Corruption
1.2. FACETTES DE LA CORRUPTION
1.2.2. Les formes
La Banque mondiale retient les formes suivantes de corruption :
Les « Dessous de table » : ce sont des versements à des responsables officiels afin qu'ils agissent plus vite,
de façon plus souple et plus favorable .
La « Fraude » : c'est la falsification de données, de factures, la collusion, ... .
« L‘Extorsion » : c'est l'argent obtenu par la coercition ou la force.
Le « Favoritisme » (« Népotisme », « Collusion ») : c'est le fait de favoriser des proches.
Le « Détournement de fonds » : c'est le vol de ressources publiques par des fonctionnaires.
Le « Trafic d'influence » est un délit qui consiste, pour un dépositaire des pouvoirs publics, à recevoir des
dons (argent, biens) de la part d'une personne physique ou morale, en échange de l’octroi ou de la
promesse à cette dernière d'avantages divers (décoration, marché, emploi, arbitrage favorable, ...).
13. Trafic
d’influence
Extorsion de
fonds
Blanchiment
Parti
Politique
Parti
Politique
Non respect
des normes
Secteur
Informel élevé
Blanchiment
CommerceCommerce
Mauvaise
allocation des
ressources
Favoritisme
Fraudes
Education
Publique
Education
Publique
Abus de
pouvoir
Extorsion de
fonds
Soins
médicaux
Mauvaise
allocation des
ressources
Administration
Pénitenciaire
Administration
Pénitenciaire
1. Les Différentes Facettes de la Corruption
14.
15. 2. Les Impacts sur les Finances Publiques
2.1. DÉFINITION DE LA FINANCE PUBLIQUE
Les finances publiques constituent un domaine important dans la vie non seulement économique
mais aussi sociale, politique et autre d'un pays. Dès lors, leur mobilisation, leur utilisation, leur
affectation ou répartition ainsi que leur évaluation exigent une bonne gestion pouvant permettre
au gouvernement de réaliser ses objectifs économiques. La Finance Publique est composée des
recettes et des dépenses de l’Etat. La Loi des Finances exige donc un équilibre entre les deux
composantes.
Cependant, il ne faut pas oublier que les ressources financières sont limitées alors que les besoins
sociaux sont illimités. Pour atteindre un niveau de développement acceptable, un pays a besoin
d’un taux d’investissement important.
Ainsi, dans les économies pauvres comme le cas de Madagascar, le problème se pose au niveau
social et sur le plan de développement. Les économistes estiment que pour atteindre un taux de
croissance régulier de 2 chiffres, le pays a besoin au moins d’un investissement (Public et Privé) de
500 Million USD/an.
16. 2. Les Impacts sur les Finances Publiques
2.1. DÉFINITION DE LA FINANCE PUBLIQUE (LF 2014 Madagascar)
Les défis pour l’année 2014 se focaliseront sur le bon fonctionnement de l’administration et
l’amélioration des conditions sociales. Les projections de recettes pour 2014 resteront encore
prudentes malgré des perspectives optimistes dans les activités de production. Le taux de pression
fiscale sera de 10,7% du PIB, soit un niveau de recettes fiscales de 2712,4 milliards d’Ariary. Les
recettes fiscales intérieures s’élèveront à 1493,7 milliards d’Ariary et les recettes douanières
atteindront 1218,7 milliards d’Ariary. Les dépenses totales seront fixées en fonction du niveau du
déficit budgétaire soutenable. Elles devront s’établir à 3479,3 milliards d’Ariary pour l’année 2014,
soit une hausse de 5,2% par rapport à la Loi de Finances 2013. L’augmentation des dépenses
d’investissement est surtout perceptible. En effet, les dépenses d’investissements publics
s’élèveront à 811,5 milliards d’Ariary, dont 168,0 milliards d’Ariary assurés par les ressources
intérieures et 643,5 milliards d’Ariary par les ressources extérieures. Quant aux dépenses
courantes, elles se chiffreront à 2675,8 milliards d’Ariary dont 720,8 milliards d’Ariary pour les
dépenses de fonctionnement et 1589,1 milliards d’Ariary pour les dépenses de personnel (dont
1505,6 milliards d’Ariary pour les dépenses de solde et 83,5 milliards d’Ariary pour les indemnités).
17. 2. Les Impacts sur les Finances Publiques
2.2. IMPACTS DIRECTS
Sur les recettes de l’Etat (Fiscalité et Douane)
Pratique
Commerciale
• Meilleure Intégration du secteur Informel
• Lutte contre l’évasion fiscale
Recettes
Fiscales
• Amélioration de 20 à 30% des recettes fiscales de l’Etat/an
• Diminuera les pressions fiscales et les extorsions de fonds
Impact
• Meilleures ressources pour le PIP et meilleure dotation en moyen des agents
de sécurité publique
• Diminution de la dépendance extérieure
Evasion en Capital et
Investissement
Potentiel (2009-2013)
750 Million USD
Evasion Fiscale (2009-
2013)
200 Million USD
Fraudes sur les
données comptables
(2009-2013)
150 Million USD
18. 2. Les Impacts sur les Finances Publiques
2.2. IMPACTS DIRECTS
Sur les recettes de l’Etat (Gouvernance Forestière et Minière)
Forêt et
Mines
• Meilleure Transparence
• Lutte contre l’évasion en Capital et Fraudes
Recettes
Fiscales
• Amélioration substantielle des recettes fiscales de l’Etat/an
• Diminution du taux de la TVA jusqu’à 7,5%
Impact
• Meilleures ressources pour le PIP et amélioration de la sécurité publique
• Possible gratuité des services sociaux (Santé, Médicaments et Education)
• Diminution de la dépendance extérieure
Evasion en Capital et
Investissement
Potentiel (2009-2013)
10 Milliard USD
Evasion Fiscale (2009-
2013)
3 Milliard USD
19. 2. Les Impacts sur les Finances Publiques
2.2. IMPACTS DIRECTS
Sur les recettes de l’Etat
Une meilleure
Gouvernance fiscale et
environnementale
- Augmentation du TCE
de 2 points/an
-Augmentation de l’IDH
de 0,30/an
20. 2. Les Impacts sur les Finances Publiques
2.2. IMPACTS INDIRECTS
Quelques chiffres (Judiciaire)
Le montant de la
corruption au niveau de la
TPI d’Antananarivo est
estimé à 30 Million
MGA/jour
Le montant de la
corruption au niveau de la
prison d’Antanimora est
estimé à 1 Million
MGA/jour
21. 2. Les Impacts sur les Finances Publiques
2.2. IMPACTS INDIRECTS
Sur les dépenses publiques (Judiciaire)
Appareil
Judiciaire
• Equité et Intégrité dans la prise de décision sur les MD et LP
• Meilleure qualité dans les enquêtes et instructions judiciaires
• Eviter l’engorgement des maisons d’arrêt
Recettes
Hors Fiscales
• Application du paiement de la caution des Libertés Conditionnelles
• Augmentation des recettes hors fiscales
Impact
• Amélioration des conditions de vie des prisonniers et des agents pénitentiaires
• Possible gratuité des services sociaux (Santé, Médicaments et Education)
• Diminution de la dépendance extérieure
Un détenu coûte à
l’Etat
1.400.000 à
2.000.000 MGA/an
Cette somme n’est
pas suffisante pour
faire face aux
besoins des prisons
22. 2. Les Impacts sur les Finances Publiques
2.2. IMPACTS INDIRECTS
Quelques chiffres (Commission de marché et Trafic d’influence)
Le montant de la corruption
des commissions de marché
2004-2008 : 300 Million USD
2009-2013 : 150 Million USD
Le Montant de Trafic d’influence
lors des élections 2013
Blanchiment : 100 Million USD
Détournement deniers publics :
250 Million USD
23. 2. Les Impacts sur les Finances Publiques
2.2. IMPACTS INDIRECTS
Quelques chiffres (Pots de vin des ménages et secteur privé)
Le montant de la corruption des
pots de vin avec l’administration
publique (Ministères et Communes)
2004-2008 : 50 Million USD
2009-2013 : 100 Million USD
Le montant des pots de vin au
niveau des services fonciers
2009-2013 : 50 Million USD
24. 2. Les Impacts sur les Finances Publiques
2.2. IMPACTS INDIRECTS
25. 2. Les Impacts sur les Finances Publiques
2.2. IMPACTS INDIRECTS
26. 3. Pistes de réflexion
3.1. SUR LE CAPITAL HUMAIN
Une prise de conscience générale est nécessaire. La pauvreté ne devrait pas être une excuse ou
un échappatoire concernant la corruption. Au contraire cela entraîne un cercle vicieux dangereux.
Nous pensons que l’élément vital de la cause de la corruption est la CUPIDITE.
La bible est claire sur ce point : « Ils ont l’intelligence obscurcie, ils sont étrangers à la vie de Dieu,
à cause de l’ignorance qui est en eux, à cause de l’endurcissement de leur cœur. Ayant perdu tout
sentiment, ils se sont livrés à la dissolution, pour commettre toute espèce d’impureté jointe à la
cupidité. » Eph 4 : 18-19
Pour combattre la corruption il faut éduquer l’homme, car tout système aussi excellent soit-il
n’aurait aucun impact. Il ne faut pas oublier que 95% des corrupteurs et des corrompus sont des
chrétiens ou se disent chrétiens.
27. 3. Pistes de réflexion
3.2. SUR LE SYSTEME
Toute lutte contre la corruption ne doit pas être «Antiéconomique », quelle soit préventive ou
répressive.
Il faudrait donner une protection judiciaire aux journalistes d’investigation qui sont prêts à donner
des preuves sur la «Grande Corruption » pour éviter les représailles.
Accorder des amnisties fiscales pour les fuites de capitaux et les intégrer sur le circuit économique
de Madagascar.
Revoir les procédures en matière d’exportation des bois précieux et des minerais.
Afficher plus de transparence sur le traitement des documents administratifs (Ministères et
Communes).
28. 3. Pistes de réflexion
3.2. SUR LE SYSTEME
Reforme sur le système judiciaire (Application de la loi sur la Liberté Conditionnelle)
Reforme fiscale (Innovation et Incitative)
Reforme sur les codes d’investissement
… .