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[Cahier des Activités & Interventions]
72H DE NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN EDITION 2
                         [Cheikh Dieylar DIALLO]
                              [3 décembre 2011]
[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]




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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]




                                         [MERCI !]
La seconde Edition des 72H de Njàccaar Visionnaire Africain s’est tenue à Montpellier, les

28-29-30 OCTOBRE 2011.
Avec vous, qui y avez participé, tant par votre présence sur place, votre suivi via internet, ou vos interventions, ces trois
journées d’échanges, de partages de connaissances, de rencontres, de création, furent une totale réussite.

Je viens donc, en ma qualité de Président de l’Association, vous remercier tous et toutes, au nom de nos partenaires et de
Njàccaar Visionnaire Africain, pour votre implication et vos encouragements constants durant et après ces 72H.


72H       au cours desquelles nous tous avions, comme à chaque fois au cours de cet évènement annuel, pour objectif
principal de réunir africains et amis de l'Afrique, dans une dynamique de concertation et de prise d'initiatives. Ainsi, tout
un chacun a pu lors de ces 3 journées et se former et s’informer, afin d’apporter sa contribution à l’épanouissement de la
Mère Afrique, et donc de lui-même.



72H au cours desquelles nous devions apporter une réponse à la question : «Le progrès en Afrique : quelles actions
avec quelles re-sources?» Tous nous avons décidé d’y répondre : «Synergie et Volonté Participative». Ce qui implique :
refus de l’inaction, soutien de tout un chacun aux projets de Njàccaar Visionnaire Africain, et force de proposition.



72H après lesquelles, moi Sadio SANGHARE, en ma qualité de Président de Njàccaar Visionnaire Africain, je nous
propose de nous interroger une nouvelle fois, à l’aune de la nouvelle année d’activités à venir : «Je dis que j’aime
l’Afrique ? Que j’ai la volonté de faire ? Sans actions, ne dois-je me dire que tout appel à la solidarité et au changement
n’est qu’imposture ?».

Si aujourd’hui, en tant que fils et filles de Mère Afrique, nous estimons toujours que donner sa Parole est un acte
d’engagement ne pouvant souffrir aucun retrait,

si nous donnons encore de la Valeur à la promesse faite, il nous incombe à toutes et à tous de répondre à ces nouvelles
interrogations par «Je vais agir. Urgemment. Avec mes frères et sœurs d’Afrique, avec les amis de l’Afrique. Ensemble et
efficacement.»
Voilà donc que nous serons devenus, tous et toutes, aujourd’hui plus que jamais, ces nouveaux hommes et ces nouvelles
femmes animés d'une conscience historique et acteurs de leur propre destinée. De la destinée de Mère Afrique.

En attendant l’Edition 3 des 72H de Njàccaar Visionnaire Africain, nous vous réitérons, Njàccaar et ses Partenaires, nos
remerciements les plus chaleureux pour votre appui indispensable et indéfectible.

Nous vous disons «Au travail ! Et à l’année prochaine pour de nouvelles et concrètes avancées».

Njàccaarement !
Sadio SANGHARE,
Président de Njàccaar Visionnaire Africain
« Faire ce que nous pouvons, avec ce que nous avons »




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                     [ORGANISATION]

[COMMUNICATION & MEDIAS]


1.   VISUEL, PROGRAMME & AFFICHE                                                  Page 05
2.   BANDE-ANNONCE                                                                Page 05
3.   LIVE-BLOGGING & LIVE-STREAMING                                               Page 06
4.   REPORTAGE PHOTOS                                                             Page 06
5.   REPORTAGE VIDEO                                                              Page 06




[LOGISTIQUE]


6.   LE LIEU                                                                      Page 08
7.   INSCRIPTIONS        & INVITATIONS                                            Page 08
8.   HEBERGEMENTS                                                                 Page 08
9.   RESTAURATION                                                                 Page 08




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                               [ACTIVITES]
[VENDREDI 28]
10. COURS. [Initiation à la langue Wolof].                                     Page 11
11. DEBAT. [Le Secteur Agricole en Afrique. Cas de l’arachide.                 Page 13
12. DOCUMENTAIRE suivi de DEBAT. [La dépigmentation].                          Page 15
13. PANEL. PARTIE 1/3 [Et des Acteurs, et des Entrepreneurs].                  Page 16

[SAMEDI 29]
14. COURS. [Initiation au Braille].                                            Page 21
15. ATELIER. [Formation à la création de BD. Partie 1].                        Page 26
16. SOIREE CULTURELLE. [Njàcc’Art].
    EXPOSITION. [Tableaux de Natacha SUPPRISSE].                               Page 33
    DEFILE DE MODE. [Créations d’Aïssatou BADIANE].                            Page 36
    NHAPPY GALSEN [Les Cheveux Naturels]                                       Page 37
    MUSIQUE RAP. [BigL XL]                                                     Page 38
17. PANEL. PARTIE 2/3 [Et des Acteurs, et des Entrepreneurs].                  Page 40

[DIMANCHE 30]
18. CONFERENCE. [De la Recherche Scientifique].                                Page 46
19. PANEL. PARTIE 3/3 [Et des Acteurs, et des Entrepreneurs].                  Page 53
20. PROJECTION DE FILM. [Yeelen].                                              Page 60


         [ACTUALITES ET CONTACTS]                                              Page 61
         [REMERCIEMENTS]                                                       Page 66




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[Communication & Média]
[EQUIPE ORGANISATRICE]

[Abdoul Khadre DIALLO]         Chef d’Equipe
[Ndeye Fatou SARR]             Photographie
[Marie-Madeleine DIOUF]        Live-Blogging
[Adama DIOUF]                  Live-Streaming
[Pape Abdoulaye FAM]           Caméra
[Amadou Kéthiel KEBE]          Caméra


[VISUEL, PROGRAMME & AFFICHE]
Ma responsabilité concernant cette partie de notre plan de communication : création du logo des 72h de
Njàccaar Visionnaire Africain, Edition 2. Puis mise sous format image du programme.
La création du logo n’a pas été une tâche facile, compte tenu des courts délais, et aussi qu’il fallait être
inspiré, et vite, car le temps nous était compté. Pas simple !
J’y suis toutefois arrivé, et ai été d’autant plus satisfait que cela a été apprécié de la majorité. Logo
validé donc !
La suite ? L’affiche et le programme ! Une fois le détail des activités finalisé et validé par notre
Président, Sadio SANGHARE, j’ai entamé la création de l’affiche et du programme, travail créatif
finalement pris en charge et finalisé par Ndeye Fatou SARR.

[BANDE-ANNONCE]
Une fois ces deux images créées, le but était aussi de s’en servir pour la bande-annonce, question
d’apporter plus de technicité autour de l’évènement, et de démontrer les aptitudes des membres de
Njàccaar. Mais force était de constater que je ne disposais pas de « ressources » suffisantes, telles les
vidéos de l’Edition 1 des 72h de Njàccaar Visionnaire Africain, ni à mon avis de toutes les connaissances
requises pour réaliser une bande annonce aussi professionnelle que celles que l’on peut trouver sur You
Tube ou sur les sites professionnels axés «évènementiel». Un membre de Njàccaar se proposa alors pour
m’assister à la réalisation de la vidéo. Puis, manque de temps (imprévus…), ne put s’atteler à cette tâche.
Et c’est ainsi qu’un beau matin, sur un coup de tête, je me suis décidé à aller à la découverte de
Windows Movie Maker (W.M.M), ayant déjà mon idée en tête : une vidéo, du texte, une musique de
fond, un fond d’écran en mouvement, histoire de capter l’attention des internautes qui viendraient à
visionner cette vidéo. Bingo ! C’est ainsi que j’entamai la création de la bande annonce. Seul, mais non
moins fier et satisfait.

La version finale, validée par toute l’équipe, est sortie au même moment que l’affiche et le programme.
Timing idéal pour booster la communication pré-72h.
Et voici qu’une fois postée sur Facebook, les internautes fans de notre page se la transmettaient, « like-
aient » et « partageaient » de partout. Ce, jusqu’au jour J.
Le site web de Njàccaar a également diffusé la bande-annonce, ainsi que l’Affiche et le Programme des
72H Edition 2.




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[LIVE BLOGGING & LIVE STREAMING]
Quelques jours avant les 72h, les leaders de Njàccaar eurent l’idée de former des équipes pour la
communication ‘’In-72h’’. Dès lors, l’équipe communication In-72h naquit. Equipe dont je fus nommé
responsable, pour toute la durée de l’aventure. On voulait faire du live blogging (avec Cover It Live et
Facebook) et du live streaming (avec Live Stream). Il fallait donc s’approprier ces deux outils très
rapidement, et apprendre à suffisamment les maîtriser avant le jour J. Tâche je ne trouvai pas du tout
insurmontable, sauf qu’un problème, de taille pour moi, se posait : je ne savais pas comment et filmer, et
diffuser en direct dans le même temps.

Jour J. Première bonne nouvelle ! Nous pouvions disposer d’internet dans la salle où se tenaient les
activités. Et en plus, nous disposions de 2 ordinateurs : un portable et un fixe. Le portable servit donc à
 « live bloguer » et le fixe au « live streaming ». Mais ce qui résolut réellement le souci bloquant pour le
live streaming, ce fut la caméra amovible de notre cher Président, Sadio SANGHARE. Nous pûmes donc
filmer la quasi-totalité de nos activités. Et afin d’avoir un rendu son si ce n’est parfait mais au moins très
correct, pour la vidéo en live, il y eut les hauts parleurs et les micros. Ce qui a permis, et ce sont les
internautes qui nous l’ont confirmé, de bien nous entendre.




[REPORTAGES PHOTOS & VIDEOS]
S’ajouta la communication en « différé » : photos et enregistrements vidéo non-live. Nous prenions des
photos de toutes les activités et les filmions également, du début à la fin. Figurez-vous que les 2 caméras
dont nous disposions ont tourné quasiment non-stop… 3 jours durant !




[CONCLUSION]
Au-dessus de tous ces aspects matériels, je ne puis terminer sans rappeler ce qui fut le ciment et l’élément
indispensable à la réussite de ce plan de communication : les hommes et les femmes qui, avec moi, ont
travaillé d’arrache-pied à la réalisation de nos objectifs. Mon équipe, initialement composée d’environ 8
personnes, dont moi-même, finit par ne comprendre que 6 personnes ! Qu’importe, ce sont les aléas de
toute entreprise, adaptabilité et réactivité ont dû prendre le pas sur un éventuel abattement, car nous y
croyions dur comme fer, à la réussite de cet évènement. Voilà donc que tous, solidaires, nous avons su
fournir le travail demandé et permettre à ceux qui n’ont pu se déplacer de ne quasiment rien rater de
ces trois journées.
Je tiens également à faire part du profond respect et dévouement dont toute l’équipe a fait preuve à
mon encontre. Je suis jeune, certes, très jeune, mais alors, ce ne fut point un sujet bloquant pour aucun
d’entre eux, car qu’importait le fait que la plupart soient plus âgés que moi (aspect important de la
culture africaine…), dès lors que je leur demandais d’effectuer une tâche quelconque, je n’eus que
retours positifs et actions rapides et efficaces. Et lorsqu’une difficulté ou un problème technique se
présentaient, j’étais celui vers qui, naturellement, tous se tournaient. Demandant quoi faire. N’est-il pas
valorisant de travailler avec une telle équipe ?

Ces 3 mois de préparatifs, suivis des 3 journées d’activités intenses, m’ont permis de découvrir des
aspects de ma personne que je ne soupçonnais pas, à savoir, finalement, des capacités à : diriger,
innover, convaincre, rassembler, m’adapter et optimiser. Jamais, avant que finalement je ne
constate et me dise « Waouh ! Tu l’as fait ! », je n’aurais cru être capable de réaliser tout ce que
Njàccaar m’a confié comme responsabilités, me permettant par la même occasion de me réaliser


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pleinement. J’en tire une fierté immense, et ma confiance en moi n’en est que renforcée. Je suis ravi
d’avoir eu à travailler avec toutes ces personnes toutes aussi motivées les unes que les autres, ces
personnes engagées, sérieuses et travailleuses.

Ah ! Autre chose ! L’activité fut certes intense, mais quelle passion ! Partant de là, nul ne ressentait ni
la difficulté des tâches, ni la fatigue physique… il nous fallait juste faire, nous y avons toute notre
force et tout notre cœur. Intense ! Inoubliable !




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[LOGISTIQUE]
[EQUIPE ORGANISATRICE]
[Aïssatou BADIANE] [Sadio SANGHARE] [Abdoul Khadre DIALLO] [Cheikh Dieylar DIALLO] [Marie-
Hélène MOREIRA] [Fatoumata MBAYE] [Sakinatou BÂ] [Marie-Madeleine DIOUF]


[UNE VILLE : MONTPELLIER]
Choix de la ville de Montpellier…..


[DES LOCAUX PRATIQUES ET AGREABLES]
1 / Maison Martin Luther KING, 27 BLD Louis Blanc, 34000 Montpellier
2 / Centre 665, 665 route de Mende, 34090 Montpellier
3 / Espace Aragon, 117 rue des Etats Généraux Richter, 34000 Montpellier


[LES INSCRIPTIONS & INVITATIONS]
1 / Création d’un Evènement dans Facebook, espace dédié à renvoyer les personnes intéressées à
s’inscrire via le formulaire ci-dessus cité, créé depuis Google Docs.
2 / Confirmation de la prise en compte de la participation aux 72H des personnes ayant répondu
« OUI » ou « PEUT-ETRE », par post d’un message via la page de l’Evènement dans Facebook. Le
message promettait aux invités de leur faire parvenir, dès clôture des inscriptions, l’invitation officielle. Le
formulaire d’inscription était disponible en ligne via Google Docs.
 3 / Formalisation des invitations par l’envoi, une fois les inscriptions online clôturées, de courriers
d’Invitation Officielle, personnalisés, et reprenant : coordonnées, jours de présence, demande éventuelle
d’hébergement ainsi que coordonnées et adresses de l’hébergeant.




[LES HEBERGEMENTS]
Grâce au réseau amical de Sadio SANGHARE, Président de Njàccaar Visionnaire Africain, nous avons pu
disposer, sur Montpellier, de lieux d’hébergement chez l’habitant. Tout le monde a pu être correctement
logé, pour cela nous ne remercierons jamais assez tous ces bons amis nous ayant apporté leur soutien :
Sara DKIL, Sonia, Clébert CODJO, Sadio SANGHARE, Mambaye LÔ, Absa KANE, Hamady Oumar
NDIAYE, Omar CAMARA, Ibrahima BASSE CISSE.


[LA RESTAURATION – LA CUISINE]
Pour mener à bien la tenue et l’organisation de la 2ème édition des 72h de Njàccaar, les membres du
comité de pilotage se sont répartis en équipes. C’est ainsi que je fus nommée responsable du menu des
trois journées, et par la même occasion de l’équipe cuisine.

Afin de cadrer avec le thème de l’évènement, je devais proposer un menu composé de plats et produits
essentiellement africains. Ce fut entendu.


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Etape 1 : constituer mon équipe. Je n’ai eu aucune difficulté à trouver des volontaires souhaitant nous
assister dans cette tâche.

Etape 2 : arrivée à Montpellier deux jours avant les 72H. Première chose faite : dresser un tableau
prévisionnel du menu pour les 3 jours d’activités.

Etape 3 : Le lendemain, jeudi, c’est flanquée des membres présents sur place que je me suis rendue au
marché, chez l’épicier, en grande surface… pour faire les courses correspondant au menu.

Etape 4 : soirée du jeudi. Préparation des plats et autres mets du vendredi. D’abord les beignets, qui ont
servi d’amuses gueules durant les activités. Puis vint le tour du Yassa poulet (Riz blanc nature
accompagné d’une sauce oignon, avec des poulets au four) et du « Cere Siim » (couscous à base de mil
accompagné d’une sauce rouge à la viande). Et pour finir, préparation du jus de bissap. Ouf !
Préparation des plats terminée à temps, grâce à la précieuse aide de l’un des membres de Njàccaar.
Ouf donc ! Je n’aurais pas à rater une quelconque activité le lendemain, d’autant plus que je devais
ouvrir les activités, moi-même et Sadio SANGHARE, à savoir le cours d’initiation à la langue Wolof.
Vendredi donc, nous avons dégusté notre Yassa à midi, Yassa qui fut fort apprécié par toutes les
personnes présentes.

Etape 5 : Ouh la la ! Il faut à présent penser aux repas de samedi ! Le stress de cette cuisine du
lendemain restant à faire ne cessant de me guetter, je fis appel à la bonne volonté de Marie Madeleine
Diouf (Membre de Njàccaar), et nous allâmes faire les courses pour le lendemain. Le soir arrivé, les
invités regroupés chez le Président Sadio Sangharé pour la veillée nocturne, ont pu déguster comme
prévu le couscous de mil accompagné de la sauce viande, ou « Cere Siim ». Jusque-là, nous étions dans
les temps… nous savourions donc ce moment ensemble avec les autres.

Etape 6 : Samedi ! Pour le petit déjeuner, nous avions à notre disposition du Tapioka (céréale béninoise).
Mélangé avec du lait chaud sucré, c’est un délice ! Marie Madeleine DIOUF et Ndèye Fatou SARR se
chargèrent de servir nos invités présents ce matin-là.

Etape 7 : La tension monte, ce jour-là, je ne pouvais assister aux activités, faute de ressources humaines
en cuisine. Heureusement que notre très chère Fatoumata MBAYE (Membre de Njàccaar), était là pour
diriger les opérations. Je l’assistai donc, et c’est ainsi qu’elle a pu nous préparer : riz à la viande pour le
midi, tartes au thon et à la viande pour le repas du soir. Ce fut une journée laborieuse, dans la mesure
où nous avions eu des problèmes techniques en cuisine, avec une marmite qui n’était pas adaptée pour la
cuisson du riz. Nous avions donc perdu énormément de temps en cuisine. Malgré tout, et encore grâce au
savoir-faire de Fatoumata, qui a su nous faire patienter et a su canaliser nos impatiences, tout put finir en
beauté. Le plat tant attendu fut fin prêt, quoique en fin d’après-midi. Eh bien, alors ? Nos estomacs se
sont adaptés ! Et le plat fut servi ! Et les purent l’apprécier, eux qui l’attendaient depuis ! Tout le monde
eut donc son assiette de riz… fort heureusement. Et le soir venu, c’est le même sort que réservèrent les
estomacs affamés de nos invités aux délicieuses tartes de la Chef Fatoumata (je puis vous dire que les
gens en parlent toujours, de ces tartes…). Une journée réussie de plus !

Etape 8 : Dimanche, dernier jour ! Nous reprenons le train-train quotidien : petit déjeuner commun autour
d’un café, thé, du pain accompagné de pâte à tartiner, beurre,… Pour le midi, les riz, poulet, cere et
autres tartes, laissèrent respectueusement leur place à un succulent Thiacry, concocté par Sakinatou BÂ
(Membre de Njàccaar).

Etape 9 : Le soir venu (il y’a déjà moins de monde et aussi moins de bouches à nourrir…), nous clôturons
en beauté les 72h autour de pizzas choisies par Cheikh Dieylar DIALLO et Sadio SANGHARE. Nous


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savions déjà que c’étaient des hommes de goût, et là aussi, dans le domaine du culinaire, ils ont su nous le
prouver ! C’est cela les Njàccaar !!!

BILAN CUISINE : SA-TIS-FAI-SANT !!!! Même si nous n’avons finalement pu essentiellement préparer
des plats africains, nous avons su gérer et la préparation des plats, et les imprévus. Attention Edition
3 ! Ce sera du tonnerre cette fois-ci !
Merci à toute mon équipe cuisine !




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[ACTIVITES - VENDREDI 28]
COURS. [INITIATION A LA LANGUE WOLOF]

[Aïssatou BADIANE] [Sadio SANGHARE]

La Seconde Edition des 72H de Njàccaar Visionnaire Africain s’est ouverte sur un cours d’initiation à la
langue wolof.
Animateurs : Sadio SANGHARE et Aïssatou BADIANE.

Nous rappelons que nous ne sommes pas des professionnels de la formation, et encore moins des
Professeurs de la langue wolof, que nous ne prétendrons pas ici maîtriser. Néanmoins, chez Njàccaar
Visionnaire Africain, notre credo étant de faire « ce que nous pouvons avec ce que nous avons », et nous
rajouterons même, « avec ce que nous sommes et connaissons », nous nous sommes, en toute modestie,
                                          décidés à donner ce cours de wolof, en faisant appel et à nos
                                          humbles connaissances en la matière, et en notre soif de
                                          transmettre.
                                          Cette volonté d’apprendre chaque jour un peu plus, de pousser
                                          l’autre à apprendre et à s’approprier pleinement sa culture,
                                          nous l’avons solidifiée par une intense et très diversifiée
                                          documentation. Et c’est ainsi que nous avons pu donner ce cours
                                          d’initiation à la langue wolof.

Le cours a débuté par un rappel historique sur l’origine de la langue wolof et par la définition des
territoires sur lesquels est parlée la langue wolof.

Une langue de la famille Niger-Congo. Classée dans la branche nord du groupe Atlantique, le wolof
est parlé par huit à dix millions de locuteurs, principalement au Sénégal, en Gambie et en Mauritanie, le
wolof figure parmi les langues nationales de ces pays mais y fonctionne aussi, souvent, comme langue de
communication.
Une langue à tradition orale. C’est avec l’islamisation du Sénégal qu’il y eût les premières tentations
d’écriture du wolof en caractères arabes, qui plus tard est appelée le « Wolofal ». Néanmoins, le
Sénégal a pu se doter depuis 1971 d’une orthographe officielle basée sur l’alphabet latin. L’alphabet
(Liifantu) wolof est alors composé de 29 lettres dont 9 voyelles et 20 consonnes.

Une langue à classe nominale. L’ensemble du lexique nominal est réparti en dix classes qui déterminent
un accord syntaxique, limité en wolof aux déterminants du nom. Ces classes sont marquées par un
classificateur, généralement postposé au nom et constitué d’une consonne à laquelle sont suffixés
différents éléments intervenant dans la détermination nominale.
Les déterminants nominaux sont généralement postposés et, pour la plupart, formés à l’aide de la
consonne de classe et d’un suffixe spatial indiquant la position du référent par rapport au locuteur.

Une grammaire. Après avoir abordé les bases fondamentales de la langue wolof, nous avons survolé
brièvement la grammaire wolof. Mais nous avons tenu à faire une remarque fondamentale sur la
grammaire car le système des temps grammaticaux en wolof n'est pas comparable à celui du français.
Le wolof n'a pas de temps grammaticaux à proprement parlé. L'ensemble des 6 conjugaisons appelés
modes est soumis en wolof à l'opposition des deux aspects « accompli / inaccompli », mais seulement
avec des variations d'emploi.


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Un système verbal. Basé sur (ndeminu waxeel bi).
- Trois modes (anam) : l'indicatif (tegtal), l'injonctif (ndigal) et le subordinatif (jokk)
- Deux formes (ndemin) : la forme affirmative (ndeminu waaw) et la forme négative (ndeminu déet)
- Deux aspects (gis-gis) : l'accompli (lu sotti) et l'inaccompli (lu sotteegul)
Les pronoms personnels intègrent le mode et l'aspect du verbe. C'est donc le pronom qui varie et non la
base du verbe qui reste invariable.
Le wolof ne possède pas d'adjectifs. Ce sont des verbes qui en tiennent lieu. Les notions exprimées en
français par être - adjectif attribut sont rendues par des verbes qui ont un statut de verbes d'état par
opposition aux verbes d'action.
Des règles grammaticales. C’est alors après cette remarque, que nous avons abordé les règles
grammaticales wolof en les traitants comme telles :
- Les signes de ponctuation
- Les particules « daan », « doon » et « na »
- Les interjections
- Le nom et ses modalités
- Les pronoms personnels objets
- Les adverbes généraux
- Les adverbes de manière
- Les adverbes d'affirmation et de négation
- Les adverbes d'intensité
- Les adverbes de lieu
- Les adverbes de quantité
- Les adverbes de temps
- Les locutions adverbiales
- La dérivation nominale
- La dérivation verbale
- La dérivation complexe

                                     Nous avons terminé la première partie du cours avec ces règles
                                     grammaticales, puis nous avons enchainé avec la deuxième
                                     partie qui consistait à présenter au public la traduction intégrale
                                     de tous les concepts mathématiques traduits en wolof par le Pr.
                                     Cheikh Anta Diop et enfin de l’appliquer dans des exemples
                                     d’équations.
                                     Cette présentation nous a permis d’interagir avec les
                                     participants, parmi eux des sénégalais qui ignoraient qu’ils
                                     utilisaient chaque jour des expressions mathématiques sans
                                     pour autant se rendre compte.
                                     Pour terminer le cours, toujours dans une logique de faire
participer le public, nous avions prévu des devinettes afin qu’on puisse s’appliquer à tout ce qui a
été dit en théorie dans le cours.




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DEBAT. [LE SECTEUR AGRICOLE. ENTRE
AMENESIE, ASYMETRIE ET APHONIE. LE CAS DE
L’ARACHIDE AU SENEGAL]

[Enhougban Séraphin Georges IVANHOE] Agriculteur,
paysagiste.
[Adama DIOUF] Etudiant en Droit des Entreprises,
Coordonnateur Njàccaar Toulouse.
[Cheikh Dieylar DIALLO] Membre de Njàccaar.

Timing : 16h30-18h00 : Présentation. 19h00 -20h30 : Echanges
Gérant de 2 entreprises, paysagiste et créateur ANTHROPOSOLS d’ART, Enghoungban Séraphin
Georges IVANHOE est aussi exploitant agricole dans le Lot. Surnommé le jardinier poète, il ouvre
son intervention par une citation de Platon : « Il n’est personne jusqu’ici, fut-il sans culture, qui ne
devienne poète quand de lui amour s’est emparé ». L’autre aurait dit « a-t-il craqué ? ». Au lieu de
parler des vers de terre de son jardin, Séraphin préfère plutôt déclamer des vers sur la terre et l’amour
qu’il lui porte. « Je suis passionné par la terre » dit-il. Et le lien avec la citation devient alors beaucoup
plus clair.


La monoculture entraîne une perte de la biodiversité. Cette dernière est fondamentale pour le système
du Vivant et son équilibre. Dans la nature, ou ce qu’il en reste, il est encore possible d’observer cette
biodiversité sur 1m² de terre. En effet sur une telle surface vivent des bactéries, des insectes, des
végétaux etc. Pour s’en rendre compte, il suffit d’observer voire de creuser un peu. Toutefois, quand
l’Homme y plante de l’arachide, par exemple, cette bande de sol s’appauvrit à long terme et au final
elle ne capte qu’une petite partie de l’ensemble des éléments chimiques présents dans la nature. Le sol
s’appauvrit alors. De plus en Afrique, les sols sont qualifiés de « vieux » et se dégradent vite
contrairement aux sols en Europe où le climat est tempéré et les terres « jeunes ». Ces quelques raisons
                                                   poussent Séraphin à penser que la monoculture,
                                                   malgré ses avantages, atrophie les économies des
                                                   pays africains qui la pratiquent toujours.


                                                     Le mot « arachide » provient de « arachidna » une
                                                     plante originaire du Brésil et du Pérou. Pourtant
                                                     c’est le terme « cacahuète » qui aurait été plus
                                                     précis pour designer cette plante oléagineuse
                                                     mesurant 75 cm au plus et dont le cycle végétatif
                                                     dure 3 mois environ. L’arachide est la 4ème plante
                                                     alimentaire mondiale après le riz, le maïs et le blé.
Le 1er producteur mondial d’arachide est la Chine, suivi de l’Inde, de l’Argentine et des Etats-Unis. Le
Nigéria est le 1er producteur d’arachide en Afrique. Le choix de la filière arachidière au Sénégal
s’explique par sa spécificité tant dans son introduction au XIXe par les colonisateurs Français que par son
essor et son importance dans l’économie du pays.




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L’arachide est introduite au Sénégal vers la fin de la 1ère moitié du XIXe siècle. Son introduction
s’explique principalement par des raisons économiques que sont l’abolition de la traite négrière et le
déclin de la gomme arabique. L’arachide devient une économie de substitution pour les colons Français.
Appelé symboliquement « Or du Sénégal » pour la couleur jaune de sa fleur et la richesse qu’elle
représente. En moins d’un siècle, la culture de l’arachide au Sénégal a profondément bouleversé
l’organisation sociale de plus d’un tiers de la population. Le Sénégal est entre autre qualifié de pays de
monoculture extrême au point qu’une autorité du pays laissait un jour entendre que lorsque l’arachide se
porte bien tout va bien.
Même si le pays de la Teranga (hospitalité en langue Wolof) ne figure pas parmi les premiers
producteurs mondiaux d’arachide, il est tout de même le 1er producteur d’huile d’arachide. Le Sénégal
n’en demeure pas moins importateur d’huile de tournesol. Les principaux acteurs de cette filière sont
essentiellement les producteurs, les distributeurs et les commerçants. Les transformateurs peuvent aussi
être ajoutés, surtout avec la délocalisation au Sénégal de la transformation par la firme Lesieur pendant
la seconde guerre mondiale. Qu’ils soient paysans, propriétaires terriens, chefs religieux tout simplement
saisonniers, les acteurs de la production ont été et demeurent aujourd’hui encore les acteurs les plus
faibles de la filière. Victimes de et quelquefois coupables, ils souffrent de la spéculation des acheteurs,
des prix fixés sans leurs consultations, de bons impayés, des fluctuations du marché intérieur et
extérieure, des politiques libérales de l’Etat et des plans d’ajustement structurel des institutions financières
internationales : Banque Mondiale, Fond Monétaire Internationale et l’Organisation Mondiale du
Commerce.
Sous le prisme des producteurs, certes mais pas seulement, le constat est effrayant : le secteur est en
crise. Celle-ci ne date pas d’aujourd’hui. Les maux qui gangrène la filière remontent à ses débuts et
pourtant perdurent. En 2001, l’Etat dissout la Sonagraine et libéralise la collecte alors que l’histoire a
déjà montré les limites de cette libéralisation. Bons impayés de la part des intermédiaires ou collecteurs,
méfiance et spéculation, bradage de la production dans les loumas (marchés hebdomadaires) à des prix
atteignant souvent la moitié du prix fixé par l’Etat. La mauvaise gestion des semences et des récoltes des
paysans les entraîne dans un cercle infernal de dettes. La culture de l’arachide épuise et appauvrit les
sols poussant les paysans à augmenter les surfaces cultivés. Les sols sont en danger et les terres sont
bradées aux étrangers. Surproduction et lieux de stockage inexistant ou inadaptés. Enfin des politiques
agricoles incohérentes, avouant du moins en apparence un pilotage à vue, voire soumises au diktat
extérieur sans oublier la baisse du cours des matières premières depuis 1970. Résultat des courses, le
secteur est en pleine crise, dont les acteurs s’entendent unanimement sur son existence et son caractère
avancé. Pour toutes ces raisons l’avenir de l’arachide au Sénégal est plus que menacé. Que faire alors?
Ne conviendrait-il pas de tirer les enseignements des erreurs du passé, ce avant toute chose ? Au moins
cela permettrait de faire de nouvelles erreurs et de sortir du comportement amnésique qui semble
caractériser le siècle et demi passé. Ensuite l’Etat comme les producteurs devront entamer la sortie de la
monoculture de rente, valoriser et diversifier les utilisations de l’arachide, produit dont la totalité, la
plante comme la coque et le fruit peuvent servir à l’Homme ou aux bêtes de somme. Ainsi l’asymétrie des
moyens de décision et donc de pression entre l’Etat ou les intermédiaires et les producteurs d’une part et
les institutions financières internationales et l’Etat d’autre part pourrait diminuer voire disparaître, laissant
place à une véritable souveraineté du Sénégal, par extension des Etats Africains, synonyme de
protection des marchés locaux id est des producteurs. Nous sommes alors convaincus que ces derniers se
libérant de l’étau de la dépendance multiforme, celle-ci accrue par le capitalisme financier et la
mondialisation, pourront oser et proposer de nouveaux modes de vie donc une nouvelle façon de
consommer, proactive et plus participative. Ils recentreront le système sur l’Homme et viendront alors et
enfin à bout de cette aphonie des décideurs. L’épanouissement à partir de la base, voilà le défi que
l’Afrique, et l’humanité en général, doit relever pour son progrès, aujourd’hui sa survie.



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DOCUMENTAIRE SUIVI DE DEBAT. [LA DEPIGMENTATION OU « XESSAL »]

[Aïssatou BADIANE]

La réalisation d’un documentaire, sur la dépigmentation est un projet qui est né il y a 4 mois au sein de
Njàccaar même. Motivée par la lutte contre ce phénomène Ŕ que je qualifie d’ailleurs de fléau social -
j’en ai discuté avec le Président Sadio SANGHARE, qui m’a donné feu vert pour la diffusion et le
commentaire du documentaire lors des 72h de Njàccaar Edition 2.
J’ai donc travaillé sur ce projet en collaboration avec Njàccaar Sénégal. Cependant, les courts délais
dont nous disposions ne nous permettant pas de réaliser un projet aussi abouti que souhaité dans les
temps (pour les 72H…), j’ai décidé d’adopter une formule plus simple, et de poser le problème
différemment, tout en laissant place au débat; c’est ainsi que j’ai sollicité les personnes de mon
entourage motivées par cette lutte, et acceptant d’être interviewées sur le sujet, en répondant à mes
questions, qui pour la majeure partie tournaient autour du pourquoi et du comment de ce phénomène. En
outre, j’ai eu l’honneur de rencontrer le Docteur Khadi SY BIZET, dermatologue-esthéticienne, qui tient son
cabinet à Paris. Entièrement engagée dans la lutte contre le Xessal, elle m’a accueillie les bras grands
ouverts et à répondu à toutes mes questions.
Ainsi lors des 72h, j’ai pu, avec l’aide d’Abdoul Khadre Diallo (membre de Njàccaar), diffuser des vidéos
de 3 à 7 minutes de la dermatologue. Cette dernière évoquait des points très intéressants à connaître sur
ce fléau, à savoir : les causes de ce phénomène (l’histoire de notre continent Ŕ qui a beaucoup souffert
de l’esclavage et de la colonisation Ŕ , le complexe de l’homme noir par rapport à l’homme blanc, le
désir des femmes d’être belles et plus appréciées sachant que dans nos cultures la femme claire et
synonyme de fertilité et de clarté, la médiatisation grandissante des femmes au teint clair via le petit
écran, …).
J’ai pu diffuser des vidéos assez « choquantes » sur les conséquences de la dépigmentation;
accompagnées des récits du docteur Bizet, qui évoquait les risques de maladies telles que l’hypertension
artérielle, le diabète, la stérilité chez la femme, la malformation infantile, et des problèmes de
cicatrisations de la peau, j’ose espérer que cette diffusion a pu porter quelque fruit dans l’esprit de ceux
et celles qui croiraient encore que s’adonner à la pratique du Xessal est exempt de tout danger pour la
vie humaine elle-même..
Le but de ce documentaire n’étant pas de blâmer ceux qui s’adonnent à cette pratique, il doit sensibiliser
sur les conséquences au niveau sanitaire de ce fléau qui sont très sérieuses. CE phénomène n’est ni bien
pour notre santé, ni pour notre culture, sans parler de notre économie. Je pense, pour les 30 minutes que
j’ai eues pour défendre ma position par rapport à ce phénomène, le message est bien passé.




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PANEL 1. [ET DES ACTEURS, ET DES ENTREPRENEURS]

Modérateur [Cheikh Dieylar DIALLO]

LA COURS DES ENFANTS (CDE), « LES ENFANTS C’EST L’AVENIR ».
La Cours Des Enfants est une association loi 1901 créée à Bordeaux il y a 2 ans. Composée
majoritairement de femmes, elle a pour objectif de venir en aide aux enfants défavorisés du Sénégal. Le
Sénégal parce que c’est le pays qu’ils connaissaient le mieux.
L’idée de créer la CDE est venue suite à la diffusion par M6 de reportages sur les « talibés ». Malgré les
stéréotypes que les habitants du Sénégal ont sur les émigrés et leurs enfants, «Bounty » ou « déracinés »,
les membres de la CDE ont décidé de venir en aide aux enfants défavorisés, sachant que « les enfants
c’est l’avenir » lâche la présidente, Fatou Lô.




Au niveau des actions, la CDE est venue en soutien à une pouponnière à Mbour (ville qui se situe à 80 km
de Dakar au Sénégal) en achetant du lait et des couches.
Oumy LÔ, membre de la CDE, prend le micro et présente une autre action de l’association à savoir La
reconstruction en brique de 2 classes de CI (Cours d’Initiation) dans une école à Louga car actuellement
elles sont en paille. Au départ le projet était planifié pour l’été 2012 mais pour des raisons financières la
fin est prévue pour l’été 2013. Pour financer ces actions la CDE organisent des événements, des soirées,
des animations. Aussi l’association vend-t-elle des bonbons et fait-elle des séances de maquillage pour
les enfants toujours pour réunir les fonds suffisants à l’aboutissement du projet de reconstruction. La
présidente prend bien le soin de préciser que c’est le directeur de l’école à Louga qui a été demandeur.
« Une des bases de l’association c’est d’une part de ne pas envoyer d’argent comme ça. On fait
beaucoup d’appel aux dons. On n’a jamais fait de demande de subventions. Pas d’envoi d’argent et
surtout on ne crée pas de besoins», poursuit Fatou LÔ.




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Pendant les 2 premières années, la CDE a d’abord essayé de remplir ses caisses en attendant que des
associations ou des structures dans le besoin aillent la solliciter même si parallèlement elle a aussi
prospecté sur « ce qu’on pouvait faire, ce qu’on se sentait capable de faire » dixit la présidente.
La 1ère année a servi à trouver des fonds. Par exemple grâce à un défilé, organisé pourtant avec des
habits personnels, la somme de 500€ est récoltée en une après-midi. Autre exemple de moyens qui ont
servi à trouver des sous, c’est la tenue de stand d’animation sur différents marchés à Bordeaux ou la
vente sur les plages de plats et de produits africains, sénégalais en particulier, comme le « ceebu jën »
(Riz au poisson), le « gerte suukër » (Cacahuète au sucre). Par ailleurs la CDE s’est mise au tressage et
toutes autres activités dont ils se sentaient capable et pouvant rapporter des fonds comme l’organisation
de soirée où les salles étaient quelquefois gratuites et les étudiants présents. Des artistes comme Nit Dof
et Ass Malick les soutiennent car ceux-ci sont allés à Bordeaux tenir des concerts gratuitement pour la
CDE.
Dernièrement l’association est intervenue sur le problème survenue dans la corne de l’Afrique.
L’association Afrique Terre de Culture faisait une collecte de denrées alimentaires. La CDE a fait le relais
sur Bordeaux et est parvenue à remplir un camion. La semaine dernière, elle a organisée une soirée
toujours à Bordeaux et tous les bénéfices, soit à peu près 1500€, iront à Action Contre La Faim en vue de
l’achat de denrées alimentaire pour la Somalie.
2 membres de l’association sont établis au Sénégal. La pouponnière de Mbour accueille 183 enfants de
0 à 1 ans qui ont perdus leurs mamans. Les parents de l’enfant sont tenus de venir récupérer l’enfant à
l’âge de 1 an. Malheureusement dans 30% des cas l’enfant reste à la pouponnière. Tout dernièrement un
site d’information sur le Sénégal révélait que la SENELEC menaçait de couper l’électricité de la
pouponnière, ce qui constitue un gros souci. A la base, c’est une Française qui a créé la pouponnière, et
la frustration n’a pas manqué de gagner les membres de la CDE car très souvent les actions menées au
pays sont l’œuvre d’étrangers. La CDE souhaiterait réunir différentes associations en France en créant
des évènements où tous les bénéfices reviendraient à la pouponnière. Les évènements auraient lieu la
même date voire la même période et que chaque association de manière indépendante s’organise de
son côté. Les compétences et les connaissances sont disponibles et variées. Les fonds récoltés serviraient à
financer un projet concerté entre les différentes associations en actions.
En somme être membre de la CDE, c’est investir son temps et son argent.
Les participants sont touchés par les actions de la CDE et pour beaucoup se proposent de contribuer
essentiellement par leur temps et leurs compétences à la réussite des actions présentées.
Avec la CDE, Ibrahima DIOP a appris à « faire des actions » et à « donner». Fatma de poursuivre « j’ai
appris à m’occuper des autres, à savoir ce qui se passe vraiment dans mon pays, à savoir le milieux des
enfants abandonnés, à être plus autonome, à donner et à recevoir. »
Fatou LÔ revient sur la Pouponnière de Mbour.
Lorsque la pouponnière de Mbour comptait 140 enfants, elle avait besoin de 3500€ pour les nourrir.
Sous l’émotion, la présidente revient sur les photos, la collecte. Après la collecte des sous, les membres
ont photographié l’argent. La présidente termine par « tu vois les photos avec tout le lait autour, tous les
enfants et là tu dis Diantre, grâce à moi ça se trouve y’a 2 ou 3 qui vont vivre encore un peu. Et là
franchement tu reçois énormément, plus que si on te donnait 1 million € ».
Fatoumata MBAYE. Tout part du désir d’aller aider une pouponnière et se termine dans un orphelinat.
Sur le point d’aller au Sénégal en voyage, elle envoie un message sur Facebook à toutes ses
connaissances en vue de récolter de l’argent pour en faire un don à une pouponnière. Elle parvient à


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réunir 500€ ce qui permet d’acheter du riz par contre le bénéficiaire est un orphelinat qui se trouve dans
le quartier Liberté VI. La structure est tenue par une dame qui faisait ses études en France. Pareille aux
membres de la CDE, elle décida un jour de venir de faire une action pour les enfants. A sa grande
surprise, elle se rendit compte que l’écrasante majorité des personnes qui venaient en aide aux enfants
défavorisés sont des étrangers. Elle se demanda alors ce qu’elle pouvait faire pour aider. Elle construisit
alors un étage de plus au-dessus de sa maison pour en faire un orphelinat. Elle accueille 40 enfants et les
élève jusqu’à l’âge de 18 ans. « Quand j’ai vu cette dame, je me suis dite je vais plus jamais être
découragée… on a tous quelque chose à donner et on va foncer. » Une cousine à Fatoumata lui suggère
de venir en aide aux enfants dans le domaine de l’éducation. Même s’il existe des personnes volontaires,
il demeure néanmoins un manque d’organismes, de structures capables de définir un plan. « Au-delà de
la nourriture, que pourrait-on faire pour améliorer leur avenir et leur insertion dans la société ? »


ASH : ASSOCIATION DES SENEGALAIS DE L’HERAULT.
Président en exercice de la structure, Oumar Hamady NDIAYE n’est pas seulement chargé de la
présidence de l’ASH il porte aussi sur ses épaules un deuxième prénom, Amadou Fatou, chose fréquente
chez les Pulaar. « Je me présente pour mes cousins Sérères et mes cousins Diolas qui sont là » ajoute-t-il.
L’ASH est une personne morale qui représente tous les Sénégalais de la région Languedoc-Roussillon plus
particulièrement du département de l’Hérault.
Ndiaga SYLLA occupe actuellement le poste de secrétaire général et Malick LOUM est adjoint de la
commission presse et information.
L’association comprend 3 volets : pédagogique, culturel et social. « Elle a été créée pour garantir les
intérêts moraux et matériels des Sénégalais ».
Même si le bureau est composé uniquement d’étudiants, l’association est soutenue par les travailleurs et
les familles sénégalaises montpelliéraines sans oublier les autorités administratives de la ville. Assister les
Sénégalais de l’Hérault quelque soient leurs catégories socioprofessionnelles et promouvoir la culture
sénégalaise, voici les 2 axes prioritaires de association. Créer un cadre convivial où on peut se
regrouper, échanger et partager en un mot s’épanouir.
L’ASH organise des matchs de Football en invitant d’autres associations, des soirées dansantes et une
semaine culturelle chaque mois d’Avril.
Le principal acquis social de la structure non des moindres, c’est les logements de Las Rebes octroyés par
le CROUS à l’ASH. Une convention bipartite a en effet été signée afin d’accueillir et d’héberger les
nouveaux étudiants sénégalais. Par ceux-là, il faut comprendre les primo-arrivants.
Pour terminer le président de l’ASH a porté à la connaissance de tous les participants du panel le
« projet de rapatriement en cas de décès » car « toute âme qui goutte à la vie, gouttera à la mort »
insiste-t-il. C’est pourquoi un système de rapatriement des corps au Sénégal est en étude.


AAPIJAS : ASSOCIATION DES ANCIENS PENSIONNAIRES DE L’INSTITUT DES JEUNES AVEUGLES DU SENEGAL.
« L’association a été en 1998, à ce moment j’étais au Sénégal, je suis venu (en France) 4 ans après. »
déclare Pape GNING, un membre de l’AAPIJAS venu présenter cette structure au panel.




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Les anciens pensionnaires de l’institut des jeunes aveugles du Sénégal jugeaient nécessaires de se
regrouper ensuite « de penser comment faire des actions au Sénégal pour rendre service aux non-
voyants qui sont là-bas parce qu’au Sénégal les personnes en situation d’handicap souffrent beaucoup.
Beaucoup de gens souffrent certes mais encore plus les personnes en situation d’handicap. »
Il y a 2 ans, l’AAPIJAS a fait un don de 500 cannes blanches au Sénégal dont 75 grâce à des bonnes
volontés établies à Montpellier. Grâce à ces cannes, des non-voyants ont abandonné le « bâton ». Elle a
aussi fait un don de 20 ordinateurs accompagnés du logiciel JAWS pour montrer aux Sénégalais qu’un
non-voyant peut utiliser un ordinateur.
A Thiès les non-voyants sont assez connus pour fréquenter collèges et lycées, comme le Lycée Malick SY.
Arrivés en France après l’obtention du bac et d’une bourse d’étude de la République du Sénégal,
obtenus avec mérite, les 35 membres de l’association sont disséminés dans les villes françaises et se
réunissent une fois par an dans une ville pour les besoins de l’association à l’instar de l’assemblée
générale annuelle.
L’AAPIJAS cherche à assurer l’éducation des personnes en situation d’handicap, surtout pour les non-
voyants car c’est un droit et non un privilège. A la création de l’IJAS (Institut des Jeunes Aveugles du
Sénégal), les autorités disaient que c’était un privilège. Le premier bachelier est allé étudier le droit en
France. A son retour il a revisité les textes et les statuts de l’institut pour leur dire que l’éducation n’est
pas un privilège mais un droit pour tout enfant. Donc il avait du mérite d’aller changer cela.
Le handicap n’est pas une fin en soi. Et au-delà de l’éducation, il y a aussi lieu de penser à l’insertion.
La stigmatisation des personnes en situation d’handicap va jusqu’à les empêcher d’obtenir un emploi car
les voyants doutent de leurs compétences or des membres de l’AAPIJAS donnent des cours dans des
universités en françaises et d’autres travaillent un peu partout. Alors pourquoi pas dans leurs pays
d’origine ? « La réponse est qu’au Sénégal, on ne fait pas confiance aux non-voyants » dit Pape GNING.
En somme c’est pour toutes ces raisons que l’AAPIJAS a été créé.
Plusieurs rencontres entre l’AAPIJAS et les autorités sénégalaises ont eu lieu pour parler des objectifs de
l’association. Ce fut notamment l’occasion d’expliquer les évolutions profondes de la technologie et des
techniques pour l’éducation et l’insertion professionnelle des aveugles.
Tout ce que les voyants font avec la souris et l’écran, les non-voyants sont capables de le faire avec le
clavier et le logiciel JAWS. « On n’a pas mal d’atouts que nous offre la France et nous leur en
remercions » ajoute Pape. En France il est permis pour un non-voyant de s’insérer socialement. En ce qui
concerne l’insertion professionnelle chacun, là où il est, essaie de se battre pour trouver un emploi au
Sénégal ou en France. Cela ouvrira peut-être aux Sénégalais les yeux sur la capacité des aveugles à
travailler et à réussir.
« Par sa volonté et son courage, le non-voyant est aujourd’hui capable de réussir comme tout le monde »
conclue Mr GNING.


ETS : EDUCATION POUR TOUS AU SENEGAL
Déclarée à Cannes, l’association a été créée par Yaya, un cuisinier. Il a créé 2 écoles avec un effectif de
225 élèves qui y apprennent le français, l’arabe et le Coran.
Saliou FALL, un nouveau membre s’est alors posé la question : « Qu’est-ce que je peux faire pour être
utile ? Comment tout le monde peut l’aider ?»


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L’association compte aujourd’hui 5 membres pour faire un effort à l’endroit des jeunes et aider les
générations futures à s’armer de savoirs, elle aurait besoin de gens de bonne volonté.


CRI : COLLECTIF POUR LA RENOVATION ET L’INITIATIVE (DU LYCEE LIMAMOULAYE DE GUEDIAWAYE).
Babacar NDIAYE, responsable de la communication du CRI, a représenté la structure dans le Panel.
Crée en 2009 au mois de juillet parce qu’à l’époque il fallait crier. En effet « Ku bëgg dee wekku » dit
d’ailleurs l’adage Wolof. (A bout de force, tout Homme réagit).
Le choix du terme « collectif » au détriment de l’association s’explique par l’idée très répandue selon
laquelle les associations poursuivent beaucoup plus des objets culturels alors que ce n’était pas encore
une question urgente pour le collectif.
« Rénovation » parce que certains élèves du lycée font des cours sous des tentes et que des
effondrements ont déjà eu lieu.
« Initiative » pour inciter les gens à initier des projets.
Pour rester ouvert, les responsables du CRI ont volontairement omis le nom du lycée afin que les anciens
ne soient pas les seuls concernés.
Au sujet de la rénovation le CRI a mis en place une pétition, car « on ne peut pas se substituer au rôle de
l’Etat » soutient Babacar.
Côté social, le CRI a mis en place des projets pour la plupart en collaboration avec l’assistante sociale du
Lycée Limamou Laye de Guédiawaye. Entre autre, on peut compter:
Un projet de don de fourniture au début de chaque année scolaire pour les élèves dans le besoin.
Un projet de distribution de prix au meilleur élève du lycée. L’année dernière c’est un ordinateur
portable qui a été offert.
Un projet d’accueil et de conseils des nouveaux bacheliers en France.
                                                                               D’autres projets sont en
                                                                               cours comme la création
                                                                               d’un portail Internet ainsi
                                                                               que d’un journal pour
                                                                               informer les élèves du lycée
                                                                               sur leur besoin avant et
                                                                               après le bac notamment en
                                                                               matière         d’orientation
                                                                               académique et d’insertion
                                                                               professionnelle.
                                                                               Pour atteindre ses objectifs,
                                                                               le CRI a besoin de tout le
                                                                               monde, à commencer tout
                                                                               naturellement par        les
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[ACTIVITES - SAMEDI 29]
COURS. [INITIATION AU BRAILLE]

[Pape Ibrahima GNING] Doctorant. Dernière année. Thèse en Sciences de Gestion à l’Université de
Montpellier 3.

Pape a présenté les composantes de la méthode braille, méthode créée par Louis Braille.
Au menu de la séance il y eut un exposé théorique au départ, ensuite de la pratique, avant de terminer
par des questions suivies de réponses.
Pape souhaite la sensibilisation au handicap visuel afin que l’ignorance et donc la marginalisation recule
pour laisser place au mieux-vivre ensemble. « Pour informer les gens et les sensibiliser, rien ne me gêne »
ajoute Pape pour mettre à l’aise le public.
L’écriture en braille se fait à l’aide d’une tablette qu’on ouvre. La feuille de papier s’insère à l’intérieur
de la tablette qui se referme sur elle en la coinçant pour éviter qu’elle se déplace.
La tablette de Pape est composée de 9 lignes, chacune d’elles comprend des cases. Une case est
ensemble de 6 trous, en réalité appelés des points, alignés en 2 colonnes et 3 lignes. Les 6 points
permettent en fait d’écrire une lettre, un chiffre ou tout autre caractère.
En plus de la tablette, il faut compter le poinçon dans les outils d’écriture en braille. Il est composé d’une
aiguille qui permet de faire des trous donc d’écrire des points.
Maintenant grâce aux avancées technologiques, des ordinateurs en braille existent. C’est pourquoi
depuis son arrivée en France, Pape n’utilise plus les tablettes qu’il utilisait au Sénégal. Celles-ci sont
encore largement utilisées en Afrique parce que « Le matériel informatique coûte très cher et en France,
les aveugles le reçoivent grâce aux divers financements. »
Découverte des points et de leur agencement.
Chaque participant a écrit une lettre avec la tablette en suivant l’ordre de l’alphabet français. Avec leur
main chacun pouvait sentir les points saillants signifiant une lettre, un chiffre ou un caractère.


Q : Y-a-t il des supports spécifiques pour écrire en braille ?
R : Oui il y a un papier spécial beaucoup plus épais que les papiers utilisés normalement par les voyants.
Il permet de bien mettre en relief les écritures étant donné que c’est à partir du touché que les aveugles
lisent.


Q : Est-ce que ça coûte cher ou pas ?
R : Tout ce qui concerne le matériel des non-voyants coûtent chers non seulement pour leur spécificité mais
aussi parce qu’ils sont financés.




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Q : Est-ce que les gens qui corrigent ou donnent des cours aux aveugles sont des enseignants voyants
simplement formés à la méthode braille ?
R : Tout à fait. C’est des enseignants comme ceux des autres établissements mais qui ont juste été formé
en braille.


Q : Combien de temps est-ce nécessaire pour lire de façon littérale en braille ?
R : L’écriture peut être assimilée assez rapidement. La lecture en revanche prend beaucoup plus de
temps. Les voyants n’ont pas besoin de développer leur touché pour lire le braille dans la mesure où ils
peuvent voir les points. Les non-voyants quant à eux ont vraiment besoin de développer le touché. Il y a
aussi le braille abrégé qui prend moins de place et qui est plus rapide.


Q : Au Sénégal avant de venir en France, y-avait-il les outils nécessaires pour suivre les cours en braille à
l’université ou dans l’école où vous étiez?
R : Pour les études supérieures le matériel est quasi inexistant. L’université n’est pas encore prêt pour
accueillir des non-voyants parce qu’ils n’ont toujours pas le matériel qu’il faut pour que les non-voyants
puissent continuer les études. C’est la raison pour laquelle les bacheliers non-voyants n’ont d’autres choix
que d’aller étudier à l’étranger, en France pour la plupart. A l’institut par contre, le matériel nécessaire
existe bel et bien. C’est l’Etat du Sénégal qui alloue à l’Institut un budget de fonctionnement dans lequel
réside une partie pour l’achat de matériels didactiques. L’école fournit ainsi le papier, les poinçons, les
aiguilles et les cahiers.


Q : Est-ce que vous suivez entièrement votre scolarité à l’institut ? Ou bien vous apprenez seulement la
méthode braille avant d’entrer dans des écoles classiques comme les voyants ?
R : L’Institut comprend un internat et s’arrête au primaire. Après l’entrée en 6ème « nous sommes orientés
vers les collèges et lycées de Thiès » précise Pape. Ensuite les non-voyants et les voyants partages les
mêmes classes. Les CM Ousmane NGOM, Mamadou DIAW, Idrissa DIOP sont des exemples. Après le
BFEM (Brevet de Fin d’Études Moyennes), les élèves non-voyants vont directement au lycée. « Là-bas
aussi on partage la même classe que nos camarades. Nous écrivons en braille et eux ils écrivent avec
leurs stylos, c’est la seule différence » ajoute Pape.


Q : Est-ce que les professeurs qui vous corrigent au lycée sont formés en méthode braille ?
R : Non. Ils n’ont pas de compétences en braille mais dans chaque lycée ou dans chaque collège, il y a un
enseignant spécialisé en braille qui transcrit les sujets pour les non-voyants d’une part et recopie les
copies des non-voyants pour les professeurs. « La seule différence se trouve au bac. Vu que c’est des
copies anonymes, on ne donne pas le papier en braille donc le correcteur ne sait même pas si c’est un
valide ou non-voyant. »




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Q : Comment l’écriture braille est transposée en informatique ?
R : Il y a 2 systèmes. Le premier est un ordinateur classique dans lequel le logiciel JAWS, une synthèse
vocal, est installé et « tout ce que je touche il me le dit et tout ce qui apparait sur l’écran il me le lit ». Le
deuxième est un ordinateur n’a pas de synthèse vocale mais est exclusivement en braille. C’est appareil
avec des lignes. Si par exemple j’ai une clé, je l’insère dans l’ordinateur et tout ce qui s’y trouve,
l’ordinateur me le sort en braille. Une imprimante en braille existe aussi, il sort des écritures en braille.


Q : Comment faites-vous pour écrire des formules en mathématiques ? Vous est-il possible de poursuivre
des études en science ?
R : Souvent c’est la bête noire des non-voyants les mathématiques. Aucun des membres de l’AAPIJAS n’est
dans un domaine des sciences exactes, que ce soit au lycée ou plus tard. Il est bien possible tout de
même d’écrire les formules mathématiques en braille mais il convient de préciser la difficulté que cela
représente pour les non-voyants.


Q : Juste par simple curiosité, auriez-vous une boîte e-mail ?
R : Oui.


Q : Comment faites-vous pour écrire l’arobase en braille ?
R : Il existe un signe en braille représentant l’arobase.


Q : Est-ce qu’au Sénégal il existe une législation qui permet ou impose de transcrire les textes et/
documents en braille ?
R : Non, il n’y en a pas. Le braille est très volumineux. Les enseignants transcrivent plutôt des extraits que
l’intégralité des documents dont les non-voyants ont besoin. Au Sénégal le papier coûte cher, donc on
préfère se limiter au minimum. En France par contre, tout ce que le non-voyant souhaite comme document
il peut l’avoir en braille, même son relevé bancaire.




Q : Y-a-t-il des non-voyants qui font de la musique ?
R : Oui. Les notes de musiques en braille existent.
« Vous avez la feuille sur laquelle nous avons essayé de transcrire, est-ce que vous pouvez corriger pour
voir si nous n’avons pas fait de bêtises? Rires. »
Pape Gning rappelle aux participants qu’ils peuvent ne pas s’arrêter au braille et demander aussi des
précisions sur la vie quotidienne d’un non-voyant. « N’hésitez pas à poser des questions sur la vie
quotidienne d’un non-voyant».




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Q : Est-ce que le petit point sur la lettre « J » du clavier est destiné aux aveugles afin qu’ils puissent se
repérer ?
R : Les points ou tirets sur les touches « J » et « F » nous permettent de nous repérer. Quand les non-
voyants se forment en informatique, il leur demander de mettre les deux index sur ces deux touches et
leurs autres doigts sur toute l’étendue du clavier. Ainsi ils utilisent les 10 doigts de la main.


Q (Facebook) : Y-a-t’il une différence entre la transcription en braille de l’alphabet grecque et
l’alphabet arabe?
R : Oui il y a une différence. Les Arabes ont adapté le braille à leur mode d’écriture. Vu que je n’ai pas
appris le braille en arabe, je ne saurai vous en dire plus.


Q : Est-ce que le braille a été adapté à des langues africaines ? Comment vous vous êtes sentis
marginalisé au Sénégal ? Si oui comment pensez-vous qu’on pourrait y remédier ?
R : Des gens écrivent le wolof en braille mais en utilisant l’alphabet français par exemple. Les besoins
des non-voyants sont énormes car il n’existe pas de politique de prise en charge. La marginalisation est
prégnante, il ne faut pas le nier mais elle s’explique majoritairement par l’ignorance. La population ne
nous côtoie pas assez pour nous connaître. Les non-voyants sont souvent associés à la mendicité or depuis
que des structures telles que l’Institut des Jeunes Aveugles du Sénégal existent, les non-voyants et leurs
familles sont sensibilisées partout de plus en plus dans les coins les plus reculés du pays pour que ceux-ci
intègrent ces structures pour bénéficier d’une éducation.
Même le diplôme en poche, le non-voyant est toujours confronté à des difficultés pour s’insérer
professionnellement. Les gens agissent plus par pitié que par devoir, alors qu’ils devraient quand même
faire confiance aux diplômés. Or la pitié tue l’effort. En France les gens agissent par devoir, si tu dois
avoir quelque chose tu l’as.
L’égalité des chances fait qu’une fois tu as des compétences, tu as des chances de t’en sortir.
Un de mes prédécesseurs donne des cours de droit à l’université de Caen. Donc pourquoi en France on
nous fait confiance, et chez nous non ? Cela prouve l’existence de cette marginalisation. Nous avons
quand même rencontré les autorités sénégalaises. L’AAPIJAS a rencontré le président de la République
du Sénégal à 2 voire 3 reprises à Paris. Cela a fait avancer les choses dans la mesure où on compte
maintenant la loi d’orientation du handicap qui a été voté à l’Assemblée Nationale du Sénégal à
l’unanimité même si elle n’est toujours pas promulguée.
Mais tous les handicapés au Sénégal souffrent de la marginalisation et des structures de prise en charge
inexistantes ou inadaptées. A l’université par exemple, j’ai entendu les handicapés physiques se plaindre
de l’absence d’ascenseurs car ils sont incapables de monter les escaliers alors qu’en France partout où il
n’y pas d’ascenseurs il y a une pente qui te permet de monter ou de descendre. En France tout ou
presque est prévu mais en Afrique ça tarde et la volonté politique fait vraiment défaut.
C’est la volonté politique qui permet à tout un citoyen d’être indépendant.


Q : Comment font les étudiants non-voyants pour lire les œuvres au programme philosophique ou
sociologique par exemple ?



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R : Auparavant les œuvres étaient principalement lus et enregistrées en sonore. Depuis peu, un site
Internet canadien regroupe toutes les œuvres disponibles en formule numérique. Un non-voyant qui veut
lire tel bouquin va dans ce site, télécharge l’œuvre souhaité ensuite le met dans son ordinateur en braille.
Il parvient ainsi à lire les œuvres au programme ou tout simplement celles qu’il aimerait lire. Dans les
facultés, c’est très difficile voire très rare de trouver des œuvres en braille.

L’EXPOSE A ETE CLAIR ET CONCIS. LES PARTICIPANTS ONT ETE ALORS CONVIES A SE RAPPROCHER DE
PAPE, A PRENDRE EVENTUELLEMENT SES COORDONNEES ET LUI POSER DES QUESTIONS AU BESOIN, CAR
C’EST AINSI ET SEULEMENT AINSI QUE TOUS ENSEMBLES NOUS VIENDRONT A EFFICACEMENT BOUT DE LA
MARGINALISATION DES NON-VOYANTS DANS LES SOCIETES AFRICAINES




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ATELIER. [FORMATION A LA CREATION DE BD]

[NJACC’ART] Ndeye Fatou SARR - Abdoul Khadre DIALLO - Cheikh Dieylar DIALLO

Il y a bien des façons de définir la bande dessinée…
Qui vous dira que c’est un « moyen de communication de masse », associant étroitement l’image et le
langage, et cela est vrai. Le graphiste, lui, affirmera qu’il s’agit plutôt d’un genre de littérature dessinée,
et c’est encore vrai. Et tel autre vous soutiendra que la bande dessinée est au fond plus proche du
cinéma que de la littérature, et c’est une définition qui ne manque pas non plus de vérité.
S’il est si difficile de définir avec précision la bande dessinée, c’est qu’elle se situe précisément au
carrefour de plusieurs moyens d’expression artistique : l’art graphique, l’art cinématographique et la
littérature. Elle est tout à la fois dessin, cinéma, écriture, se conjuguant entre eux pour former un art
nouveau, doté d’un ensemble de moyens d’expression extrêmement complets et variés, comme nous allons
nous en rendre compte.
    MOYENS D’EXPRESSION DERIVES DE L’ART CINEMATOGRAPHIQUE :
Les « plans » (gros plan, plan d’ensemble, etc.), le « cadrage » ou « angles de vue » (plongée, contre-
plongée, etc.), le « montage » ou enchainement des plans…
    MOYENS D’EXPRESSION DERIVES DE L’ART GRAPHIQUE
Le graphisme, la composition des images, les jeux d’ombre et de lumière, la perspective, la couleur …
    MOYENS D’EXPRESSION DERIVES DE LA LITTERATURE
Les textes et les dialogues…


Auxquels il faut ajouter un certain nombre de moyens d’expression non moins remarquables qui sont
propres à la bande dessinée :
    Les CADRES (ou « cases ») qui peuvent varier de proportion d’une image à l’autre, rétrécir, s’étirer à
    volonté selon les nécessités du récit.
    Les PHYLACTERES (ou « bulles » ou « ballons ») qui intègrent le langage à l’image et permettent de
    faire parler les personnages.
    Les ONOMATOPEES qui constituent le « bruitage » expressif des bandes dessinées.
Ensuite tout dépendra du talent avec lequel le créateur de bandes dessinées saura choisir parmi ces
moyens d’expression très divers, ceux qui conviennent le mieux à ce qu’il veut exprimer à chaque moment
du récit.


Extraits de: «De l’Art de la BD Ŕ Tome 1- Editions Glénat» (du scénario à la réalisation de DUC, page 6)




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NJACC’ART est un label de production et de création de Njàccaar Visionnaire Africain. Pour le moment
il ne compte qu’un seul volet : la bande dessinée. Toutefois, NJACC’ART aspire à élargir sa production à
tous les domaines de l’art.
Lors de l’élaboration du Programme de la Seconde Edition des 72h de Njàccaar Visionnaire Africain
(rappel du Thème : Quelles Actions, avec quelles re-sources ?), l’équipe BD de NJACC’ART décide de
proposer un atelier « simulation d’un studio de BD ».
Ne cherchant point à discuter au préalable de l’histoire de la BD ou à en donner une définition, les
participants ont souhaité aller droit à l’essentiel. Pour ceux disposant d’Illustrator, il s’agissait de créer
une planche ou une étiquette. Quant aux équipes de scénaristes, il leur incombait de proposer des
scénarii.


Installation des participants
Ceux disposant d’ordinateurs portables aux capacités suffisantes pour utiliser le logiciel Adobe Illustrator
furent installés sur le devant. Ceux n’en ayant pas, quant à eux, furent automatiquement affectés à une
équipe de scénaristes, et occupèrent les tables restantes.


Phase d’écriture du scénario
Des feuilles furent distribuées pour l’écriture des scénarii, ceux étant équipés d’e-PC ou autres portables,
également affectés à une équipe de scénaristes, étant tenus de dactylographier leur scénario. Au final 3
équipes de scénaristes se forment et compétissent pour le meilleur scénario.


Par où commencer ?
Une fois les installations de logiciels effectuées, et ces derniers lancés, « par où doit-on commencer ? »
CDD s’adresse à son public : « D’après vous, par où commencer ? ». Il poursuit, selon son principe, en ces
termes «Plus vite vous répondrez, plus vite nous avancerons ! Alors ?». Des réponses fusent alors çà-et-là,
et c’est ainsi que l’atelier débuta concrètement, par une suite de Questions-Réponses.




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                       Questions fort nombreuses, par ailleurs, et portant sur :

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                                              - Le scénario
                                                  - L’idée
                                              - Le synopsis
                                            - Les personnages
                                           - Où l’on veut aller
                                              - Le(s) lieu(x)
                                              - Le contexte
                                                - Le cadre
                                               - La couleur
                                                  - Arbre
                                                - Musique
                                                - Bruitage
                                                  - Public
                                           - Acteurs => Héros
                                                   - Titre
                                          - Nombre d’épisodes
                                               - Le papier
                                               - Le support
                                               - La volonté
                                             - La définition
                                                - L’humour
                                                 - Le style



Une fois achevée la collecte d’idées (ou brainstorming, ou remue-méninge ou encore « sottante xalat »)
terminée, arrive le moment crucial de celles qui vont être retenues ou mises ensemble. Au final ne
resteront plus que celles qui ne sont pas ci-dessus barrées dans la liste.


Conclusion : pour concrétiser la création de la BD, il nous faudra avoir au sein de chaque groupe des
acteurs jouant ces deux rôles essentiels : celui de scénariste (les dénicheurs d’idées), et celui de
dessinateur. Le rôle du premier : définir un titre, écrire un scénario et un synopsis, préciser le
contexte, décrire de façon détaillée chaque héros, définir et décrire la cible, choisir si la BD sera en
couleur ou en noir et blanc. Quant au second, il aura à : dessiner, encrer, colorier, ajouter les bulles.




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                FIGURE 1 ETIQUETTE 1, ENCRAGE TERMINE




                FIGURE 2 ETIQUETTE 2, ENCRAGE TERMINE




                                                                              Page 29
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Pour les besoins de cet atelier, Marof, membre de NJACC’ART, a déjà dessiné une planche, dont nous
allons faire l’encrage au cours de l’atelier. Pour ce faire, il existe plusieurs méthodes, et nos participants
vont appliquer celle consistant à encrer à l’aide d’un logiciel de dessin vectoriel : Illustrator. Ils seront
essentiellement initiés aux outils plume, zoom, ellipse et rectangle, entre autres.


Au final, le groupe des dessinateurs n’est pas parvenu à encrer en totalité, mais la plupart des binômes
est parvenue à un rendu correct d’au moins une étiquette.
Ainsi ils ont compris qu’avec de la volonté, de la patience et beaucoup d’efforts il était possible de créer
une BD, et ce avec peu de moyens matériels.
    1. L’étudiant Noir - Equipe 2 - 13 voix
    2. Les Visionnaires - Equipe 3 - 9 voix
    3. Temps Boy - Equipe 1 - 4 voix

Convient-il de préciser que seule l’équipe 1 a suivi le canevas proposé ci-dessus ? Au vu des résultats,
constitués des votes des participants, force était d’admettre qu’il valait peut-être mieux poursuivre son
propre schéma, mais en même temps, tous étaient-ils prêts à en assumer les conséquences, qu’elles soient
heureuses ou malheureuses.




                           FIGURE 3 ETIQUETTE 3, ENCRAGE NON TERMINE




                                                                                                     Page 30
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RESULTATS DES VOTES


1ère Position - L’Etudiant Noir - Equipe 2
29 octobre 2011 : Ngoor nouveau bachelier sénégalais débarque à Orly (Paris).
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Ngoor à la vue de la grandeur de l’aéroport de Orly s’exclame « waaw fii mom bakane na di,
wallay le président Wade nous blague ».
Après quelques minutes d’attentes il appelle son ami qui devait venir le chercher
Ngoor : « mais sa waadji mom pourquoi il ne répond pas, c’est bizarre pourtant il avait dit qu’il
viendrait me prendre à l’aéroport à 17h ; bon je vais patienter encore un peu »
                                                                                23h à Orly………
Ngoor: « sheuuteeeuuteuh mais man fouma dieum. Déjà y’a Birane qui n’est pas venu me prendre
en plus il fait très froid et je ne connais personne dans cette grande ville, et les gens sont si
pressés qu’ils n’ont même pas le temps de répondre à mes questions».
Vers 1H du matin à Orly
Ngoor : « ahh pèkhé amoul je vais être obligé de dormir ici en plus j’ai tellement faim et froid
Tieyy Yalla… »
Ngoor couché sur un banc public devant l’aéroport tente de dormir en vain.
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Amina jeune étudiante de 25 ans qui travaille comme femme de ménage à Orly…
Amina : « waaaaw » étonnement
Ngoor toujours couché sur un banc et Amina le regardant eu pitié de lui.
Amina « Wa ki avec ce froid il dort ici à l’aéroport ? En plus mome ses habits sont légers di…
Ndeysaaaane…
Amina entre dans l’aéroport et va travailler
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Amina sort du travail et répond à une de ses copines « Wa yow nam nala di naka
Sénégal ? »…
Ngoor(en pensée) « Ha ki dé c’est une sénégalaise. Attend je vais lui demander de l’aide »
Ngoor : « Yow sokhna ci on dirait que tu es une sénégalaise ?
Amina : « Wi je suis sénégalaise kayy » Je t’ai vu ici tout à l’heure quand je suis arrivée. Qu’est-
ce que tu fais sur ce banc en plus avec ce froid la ?




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Alors Ngoor triste et choqué par ce qu’il vient de vivre raconte son triste histoire à Amina et elle,
les larmes aux yeux car touchée par la situation du jeune homme prend sa valise et lui demande
de la suivre...
A Suivre …


Synopsis de la BD
Idée : Ngoor nouveau bachelier sénégalais âgé de 18ans débarque à Orly, un milieu qui lui est
totalement inconnu…
Titre : L’étudiant noir
Héros : Ngoor et Amina
Contexte : Situation de certains jeunes étudiants africains en France (Paris)
Cible : Tout public
NB ou Couleur : En noir et blanc


2nde Position – Les Visionnaires – Equipe 3
N’ayant pas les mêmes moyens financiers que les autres équipes de scénaristes, l’équipe 3 a
rédigé le texte sur une feuille.
Intitulé « les visionnaires », le scénario a un rapport avec le contexte des 72h de Njàccaar
Visionnaire Africain. Les personnages choisis ont des visions différentes de l’avenir de leurs pays.
Le premier personnage contrairement au second en a une vision laxiste. Il fait passer ses intérêts
avec ceux de son peuple. Il s‘agit d’un père et de son successeur dans un village du Sénégal.
Cette histoire vise tous les lecteurs quel que soit leur âge. La BD sera en couleur et elle pourra
ainsi mettre en valeur la nature et ses couleurs comme la verdure, les animaux et la terre.


3ème Position - Temps Boy – Equipe 3
C’est l’histoire qui retrace le vécu d’une personne durant son cursus scolaire dans le milieu
sénégalais.
Nous entamons pour une meilleure optique la description de son quotidien. L’exemple d’une
personne qui malgré les difficultés de la scolarisation d’un enfant dans un milieu pauvre au
Sénégal nous dévoile les rouages de sa vie avec une volonté inébranlable de s’en sortir même si
son entourage lui rend la vie plus dure et le combat plus long.
        Les héros

       Makhoura : jeune Sénégalais qui combat la vie au quotidien et qui essaie de réussir dans
        la société.
       Tonton Laye : oncle de Makoura au chômage qui rentre tous les jours au petit matin saoul
        et qui entretient une relation autoritaire avec Makhoura.
       M. Bâ l : professeur de Makhoura qui encourage le jeune Sénégalais.


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        Contexte : les études dans le milieu social sénégalais.
        Cible : les Sénégalais et la diaspora africaine.
        Couleur : Noir & Blanc.

SOIREE CULTURELLE : NJACC’ART.

[EXPOSITION DE TABLEAUX : Natacha SUPPRISSE]

Le thème de la Seconde Edition des 72h à peine déterminé, nous prîmes contact avec Natacha
SUPPRISSE, qui en fut informée et fut invitée à exposer une fois de plus ses créations (elle était déjà
présente lors de la Première Edition des 72H de Njàccaar Visionnaire Africain). Natacha nous accueilla
comme à l’accoutumée avec chaleur et sourire, et nous informa avoir écoulé ses dernières toiles.
« Heureusement ! » nous fit-elle comprendre, car elle préférait de loin nous fournir de nouvelles œuvres
pour cette occasion de la 2ème Edition des 72H de Njàccaar, peindre de nouveaux tableaux
spécialement pour l’occasion d’autant plus que l’inspiration était déjà au rendez-vous. C’est ainsi qu’elle
s’engagea à exposer à nouveaux pendant les 72h de Njàccaar après la 1ère édition. Ne pouvant
assister aux 72h, elle a tenu à envoyer un message aux organisateurs afin que celui-ci soit lu aux
participants. Nous vous le délivrons ici : «Salut Cheikh, j’ai tout fait pour faire partir mon e-mail mais rien
n’y fait donc je vais résumer mes idées par texto. Il y a des chiffres au dos des toiles. Il s’agit du classement
dans l’ordre pour l’affichage des tableaux. Allez, l’idée c’est que les spectateurs observent les tableaux et
donnent à l’oral leurs propres interprétations, avant que je ne leur donne ma vision des choses.»




    D ONC MOI JE METS EN LUMIERE PLUSIEURS ASPECTS . J’UTILISE DES SYMBOLES STEREOTYPES QUI ME RENVOIENT A
    L ’ HISTOIRE DE L ’A FRIQUE , NOTAMMENT LES MASQUES ET LES ELEMENTS DISCONTINUS RENVOYANT A L ’EPOQUE
    DES PHARAONS .

    J’ AI CHOISI DE REINTERPRETER DES MASQUES . CERTAINS REGARDENT VERS LE PASSEE ( DROITE), D’AUTRES VERS LE
    FUTUR ( GAUCHE ). E T UN MASQUE VERS LE PRESENT QUI EST DE FACE . E T PUIS IL Y A DE PETITS RESEAUX DE LIGNES
    BLANCHES . CELLES - CI REPRESENTENT LES CIRCUITS QU ’ ON PEUT VOIR DANS LES PUCES ELECTRONIQUES PAR
    EXEMPLE .



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   L’ IDEE C ’EST QU’ ON PEUT RASSEMBLER ET UNIR TOUTES LES CONNAISSANCES TECHNOLOGIQUES ANCESTRALES DE
   CE CONTINENT . IL Y A AUSSI UNE IDEE D ’ UNITE AFIN DE PERMETTRE A L ’AFRIQUE DE RAYONNER A NOUVEAU.
   N OUS SAVONS PAR EXEMPLE QUE LES EGYPTIENS ETAIENT DES VISIONNAIRES DANS LE DOMAINE DES SCIENCES .
   A INSI JE PROPOSE UN DEVELOPPEMENT DES CAPACITES SCIENTIFIQUES POUR APPORTER QUELQUES ELEMENTS DE
   REPONSE CONCERNANT UN DEVELOPPEMENT FUTUR DE CE BEAU CONTINENT.

   Q UE   CE SOIT DANS LE DOMAINE DE LA BIOLOGIE, DE L ’ECOLOGIE ETC . PERMETTRE A TOUS D ’ ACCEDER A LA
   CONNAISSANCE . L E RESEAU DE LIGNE BLANCHE EST TRES LIMITE CAR CETTE IDEE D ’ UTILISER LES TECHNOLOGIES ET
   LES SCIENCES DOIT ETRE RAISONNABLE ET LIMITEE CAR UTILISEE A MAUVAIS ESCIENT , ELLE EST DEVASTATRICE .

   V OICI EN RESUME CE QUE J’ AI VOULU TRADUIRE A TRAVERS CES IMAGES . »
   NATACHA SUPPRISSE , TEXTO ENVOYE LE SAMEDI 29 OCTOBRE 2011 A 18H46 ET A LIRE AU PUBLIC DES 72 H.




Selon les souhaits de l’auteur des toiles donc, les organisateurs disposèrent celles-ci dans l’ordre puis
demandèrent au public présent d’en donner sa propre interprétation. Quelle ne fût la surprise générale
en écoutant chacun exprimer sa vision ! Au final, en effet, en regroupant les idées des uns et des autres,
le public avait tout bonnement et simplement saisi le message de Natacha ! Mais Les personnes présentes
n’ayant pas encore eu connaissance de la vision propre de l’auteur des toiles, l’une d’elles, sentant
sûrement l’adrénaline monter, demanda s’ils auraient la réponse de Natacha. Hilarité totale ! On lui
répondit «Peut-être bien que oui, peut-être bien que non ». Et ce fut le suspens, que nous nous amusâmes
à faire durer jusqu’au bout. Le public reporta de nouveau son attention vers les toiles, et les échanges
reprirent de plus belle.




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Puis vint le moment de leur lire le message de Natacha. Au fur et à mesure le message leur était lu, les
chuchotements laissaient place à des applaudissements dirigés à l’encontre de telle ou telle autre
personne ayant deviné telle ou telle composante du message de l’artiste. Et voilà que la personne
applaudie, jouant le jeu de celui qui avait su percer les mystères de l’œuvre en question, et afin de faire
rire, caricaturait son contentement en gonflant le thorax, s’enflant de fierté exagérée et de satisfaction
non déguisée, « faisant sa star » lors de ce court moment où cela lui était permis. De cette furtive
notoriété, profitaient également toutes les personnes assises à côté d’elle, qui saisissaient alors l’occasion
qui leur était donnée en disant « c’est nous, c’est nous ! » par des mouvements de bras, de mains, d’yeux,
de tête, tout aussi désordonnés, drôles, qu’explicites. Quels drôles et agréables moments ce fût là !




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A la fin de la lecture du message, acclamations et des sifflements animèrent la salle pendant un moment.
Inutile de vous dire que la personne ainsi applaudie et saluée avec déférence, c’était Natacha, absente,
certes, mais fort présente par le message qu’elle nous avait transmis là, et n’avait nullement besoin de
nous convaincre à y croire. Il nous parlait, ce message c’était tout simplement aussi une vision de Njàccaar
Visionnaire Africain.
Elle fut donc applaudie en tant qu’artiste, pour son talent et son très beau travail. Puis pour sa
pédagogie, son humilité, sa générosité, et la façon ludique avec laquelle elle a partagé avec nous ses
créations, sa vision.
Mais ces applaudissements, en plus d’être principalement adressés à l’artiste, étaient également destinés
au public lui-même, pour avoir su capter l’essence même des œuvres, le sens de ces images, pour avoir
décodé et compris le message de Natacha, qui fut tout à la fois opinion et réponse, espoir et solution.
Message qui répondait tout simplement, dans sa globalité, aux questions « que faire ? », « comment ? »
et « avec quoi ? ».
«L’exercice est très intéressant ! », « A renouveler !», « N’y aurait-il pas d’autres tableaux ? »,
«Malheureusement non.», «Ooooh ! (de dépit)», «Et si l’on veut en acquérir un, de ces tableaux ? ».
Pouvions-nous entendre çà-et-là. Une fois la clameur des voix évanouie, emportant avec elle l’un des
moments forts de ces journées, les esprits s’apaisèrent, se firent pensifs, rêveurs, la parole devint silence
et introspection. Instants inoubliables, gravés pour un long moment dans l’imaginaire des visionnaires.
Instants de pure poésie.


[COUTURE-STYLISME-DEFILE DE MODE : Aïssatou BADIANE]

Dans le programme des 72h de Njàccaar, il a été convenu d’organiser une soirée culturelle, où
créativités, cultures et festivités seraient au rendez-vous. C’est à cette occasion que des activités à savoir,
une exposition de tableaux d’art, un concert, un défilé de modes, … ont été proposées.
Etant une amoureuse du stylisme et notamment de la mode, je me suis occupée de la section défilé de
mode de cette soirée avec l’aide de Ndeye Fatou SARR (membre de Njàccaar) avec qui j’ai pu dessiner
des modèles d’habits. Ce fut un défi à relever, dans la mesure où le résultat de cette activité devait être
au parfum du thème de l’évènement et de notre slogan : « Faire ce que nous pouvons avec ce que nous
avons ».




C’est ainsi que j’ai sensibilisé quelques fille de Njàccaar (membres et sympathisantes) afin de se joindre
à nous dans cette entreprise pour mener à bien cette activité.



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Néanmoins plusieurs problèmes se posaient. Nous n’avions pas un budget énorme pour organiser un
défilé de mode, ainsi j’ai proposé de faire un Défilé 100% Made In Njàccaar.
Je n’ai jamais cousu de ma vie mais je savais que j’aimais coudre.
Sans réfléchir, je suis allé acheter des tissus africains (wax, imprimés, …), accessoires (perles, plumes,
accessoires coutures, …), j’ai commandé une machine à coudre, et j’ai décidé de coudre, à la grande
surprise générale. On m’a conseillée de commander les modèles à Dakar, d’aller voir un professionnel, et
même de laisser tomber, mais rien y fait j’avais déjà décidé de coudre et comme suis connue pour être
très têtue, personne n’allait m’empêcher d’arriver à mes fins.
Mes débuts en couture furent 8 semaines exactement avant la cérémonie, je commence à regarder les
tutoriels sur internet Ŕ j’utilise là une des qualités que Njàccaar m’a inculquée : aller chercher, prendre,
entreprendre, s’auto-former, c’est ce qui se fait dans Njàccaar-, je monte ma machine. Je fus découragée
au début car les résultats n’étaient pas conformes à ce que l’on voit en réalité, mais il a suffi d’un peu de
patience pour comprendre ce qu’i n’a pas marché et ainsi continuer dans le travail.
Les jours passent, je fini un modèle, à la grandes surprise de mes amis ; et de deux et de trois, ainsi de
suite. Le travail commence à ralentir, je n’arrive pas à avoir les mesures des mannequins à temps, les
examens et cours s’accélèrent ainsi ils me restaient 4 modèles à coudre. Seulement 4 jours me séparent
de mon jour de départ pour Montpellier et je devais absolument finir les modèles. J’étais habitée par
une motivation inconditionnelle, je ne voyais une seule et unique chose : finir les modèles. Il a fallu une
journée entière et une nuit pour finir le tout, sauf une robe que j’ai dû finir à la main en coulisses.
Ce fut un voyage long, périlleux mais passionnant que j’ai vécu en réalisant ces modèles, même si j’étais
épuisée physiquement, mon morale était en pleine forme car j’étais satisfaite d’avoir accompli ma
mission.
Les filles ont essayé leur modèle, j’ai dû ajuster pour certaines, pour d’autre c’étaient parfait, et place au
défilé que s’est passé avec succès tant dans le déroulement tant sur le dénouement car j’ai pu faire
passer un message : celui de faire comprendre aux jeunes africains que le développement de l’Afrique
commence par nous-même, chacun a un atout qui sommeille au plus profond de soi. Il faut le savoir, oser
le dire et avoir l’audace d’agir.
Mission accomplie dans la mesure où nous sommes retournés aux ressources pour réaliser ce défilé, et
avec ce que nous avons : nos talents, notre volonté, notre motivation et notre confiance en la réussite de
cet évènement.



[N’HAPPY GALSEN]

A l’occasion des 72h de Njàccaar Visionnaire Africain, le groupe N’happy Galsen avec Mado, Mariétou
et Neïfa a été invité pour se présenter et animer un débat à la suite de la projection de leur reportage
sur les cheveux crépus.

LE GROUPE
Il a été créé au mois de Mars 2011 par Marie Madeleine DIOUF et Ndeye Fatou SARR. Le but initial
était de regrouper les sénégalaises qui avaient les cheveux crépus ou étaient dans un processus de
retour vers des cheveux non défrisés ou voulaient juste s’informer. Au fur et à mesure que le groupe
grandissait, d’autres sœurs d’autres pays d’Afrique nous on rejoint, par la suite des frères.



                                                                                                     Page 37
Le cahier des 72 h de njàccaar edition2   28-29_30 oct 2011
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Le cahier des 72 h de njàccaar edition2 28-29_30 oct 2011

  • 1. [Cahier des Activités & Interventions] 72H DE NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN EDITION 2 [Cheikh Dieylar DIALLO] [3 décembre 2011]
  • 2. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] Page 1
  • 3. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] [MERCI !] La seconde Edition des 72H de Njàccaar Visionnaire Africain s’est tenue à Montpellier, les 28-29-30 OCTOBRE 2011. Avec vous, qui y avez participé, tant par votre présence sur place, votre suivi via internet, ou vos interventions, ces trois journées d’échanges, de partages de connaissances, de rencontres, de création, furent une totale réussite. Je viens donc, en ma qualité de Président de l’Association, vous remercier tous et toutes, au nom de nos partenaires et de Njàccaar Visionnaire Africain, pour votre implication et vos encouragements constants durant et après ces 72H. 72H au cours desquelles nous tous avions, comme à chaque fois au cours de cet évènement annuel, pour objectif principal de réunir africains et amis de l'Afrique, dans une dynamique de concertation et de prise d'initiatives. Ainsi, tout un chacun a pu lors de ces 3 journées et se former et s’informer, afin d’apporter sa contribution à l’épanouissement de la Mère Afrique, et donc de lui-même. 72H au cours desquelles nous devions apporter une réponse à la question : «Le progrès en Afrique : quelles actions avec quelles re-sources?» Tous nous avons décidé d’y répondre : «Synergie et Volonté Participative». Ce qui implique : refus de l’inaction, soutien de tout un chacun aux projets de Njàccaar Visionnaire Africain, et force de proposition. 72H après lesquelles, moi Sadio SANGHARE, en ma qualité de Président de Njàccaar Visionnaire Africain, je nous propose de nous interroger une nouvelle fois, à l’aune de la nouvelle année d’activités à venir : «Je dis que j’aime l’Afrique ? Que j’ai la volonté de faire ? Sans actions, ne dois-je me dire que tout appel à la solidarité et au changement n’est qu’imposture ?». Si aujourd’hui, en tant que fils et filles de Mère Afrique, nous estimons toujours que donner sa Parole est un acte d’engagement ne pouvant souffrir aucun retrait, si nous donnons encore de la Valeur à la promesse faite, il nous incombe à toutes et à tous de répondre à ces nouvelles interrogations par «Je vais agir. Urgemment. Avec mes frères et sœurs d’Afrique, avec les amis de l’Afrique. Ensemble et efficacement.» Voilà donc que nous serons devenus, tous et toutes, aujourd’hui plus que jamais, ces nouveaux hommes et ces nouvelles femmes animés d'une conscience historique et acteurs de leur propre destinée. De la destinée de Mère Afrique. En attendant l’Edition 3 des 72H de Njàccaar Visionnaire Africain, nous vous réitérons, Njàccaar et ses Partenaires, nos remerciements les plus chaleureux pour votre appui indispensable et indéfectible. Nous vous disons «Au travail ! Et à l’année prochaine pour de nouvelles et concrètes avancées». Njàccaarement ! Sadio SANGHARE, Président de Njàccaar Visionnaire Africain « Faire ce que nous pouvons, avec ce que nous avons » Page 2
  • 4. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] [ORGANISATION] [COMMUNICATION & MEDIAS] 1. VISUEL, PROGRAMME & AFFICHE Page 05 2. BANDE-ANNONCE Page 05 3. LIVE-BLOGGING & LIVE-STREAMING Page 06 4. REPORTAGE PHOTOS Page 06 5. REPORTAGE VIDEO Page 06 [LOGISTIQUE] 6. LE LIEU Page 08 7. INSCRIPTIONS & INVITATIONS Page 08 8. HEBERGEMENTS Page 08 9. RESTAURATION Page 08 Page 3
  • 5. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] [ACTIVITES] [VENDREDI 28] 10. COURS. [Initiation à la langue Wolof]. Page 11 11. DEBAT. [Le Secteur Agricole en Afrique. Cas de l’arachide. Page 13 12. DOCUMENTAIRE suivi de DEBAT. [La dépigmentation]. Page 15 13. PANEL. PARTIE 1/3 [Et des Acteurs, et des Entrepreneurs]. Page 16 [SAMEDI 29] 14. COURS. [Initiation au Braille]. Page 21 15. ATELIER. [Formation à la création de BD. Partie 1]. Page 26 16. SOIREE CULTURELLE. [Njàcc’Art]. EXPOSITION. [Tableaux de Natacha SUPPRISSE]. Page 33 DEFILE DE MODE. [Créations d’Aïssatou BADIANE]. Page 36 NHAPPY GALSEN [Les Cheveux Naturels] Page 37 MUSIQUE RAP. [BigL XL] Page 38 17. PANEL. PARTIE 2/3 [Et des Acteurs, et des Entrepreneurs]. Page 40 [DIMANCHE 30] 18. CONFERENCE. [De la Recherche Scientifique]. Page 46 19. PANEL. PARTIE 3/3 [Et des Acteurs, et des Entrepreneurs]. Page 53 20. PROJECTION DE FILM. [Yeelen]. Page 60 [ACTUALITES ET CONTACTS] Page 61 [REMERCIEMENTS] Page 66 Page 4
  • 6. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] [Communication & Média] [EQUIPE ORGANISATRICE] [Abdoul Khadre DIALLO] Chef d’Equipe [Ndeye Fatou SARR] Photographie [Marie-Madeleine DIOUF] Live-Blogging [Adama DIOUF] Live-Streaming [Pape Abdoulaye FAM] Caméra [Amadou Kéthiel KEBE] Caméra [VISUEL, PROGRAMME & AFFICHE] Ma responsabilité concernant cette partie de notre plan de communication : création du logo des 72h de Njàccaar Visionnaire Africain, Edition 2. Puis mise sous format image du programme. La création du logo n’a pas été une tâche facile, compte tenu des courts délais, et aussi qu’il fallait être inspiré, et vite, car le temps nous était compté. Pas simple ! J’y suis toutefois arrivé, et ai été d’autant plus satisfait que cela a été apprécié de la majorité. Logo validé donc ! La suite ? L’affiche et le programme ! Une fois le détail des activités finalisé et validé par notre Président, Sadio SANGHARE, j’ai entamé la création de l’affiche et du programme, travail créatif finalement pris en charge et finalisé par Ndeye Fatou SARR. [BANDE-ANNONCE] Une fois ces deux images créées, le but était aussi de s’en servir pour la bande-annonce, question d’apporter plus de technicité autour de l’évènement, et de démontrer les aptitudes des membres de Njàccaar. Mais force était de constater que je ne disposais pas de « ressources » suffisantes, telles les vidéos de l’Edition 1 des 72h de Njàccaar Visionnaire Africain, ni à mon avis de toutes les connaissances requises pour réaliser une bande annonce aussi professionnelle que celles que l’on peut trouver sur You Tube ou sur les sites professionnels axés «évènementiel». Un membre de Njàccaar se proposa alors pour m’assister à la réalisation de la vidéo. Puis, manque de temps (imprévus…), ne put s’atteler à cette tâche. Et c’est ainsi qu’un beau matin, sur un coup de tête, je me suis décidé à aller à la découverte de Windows Movie Maker (W.M.M), ayant déjà mon idée en tête : une vidéo, du texte, une musique de fond, un fond d’écran en mouvement, histoire de capter l’attention des internautes qui viendraient à visionner cette vidéo. Bingo ! C’est ainsi que j’entamai la création de la bande annonce. Seul, mais non moins fier et satisfait. La version finale, validée par toute l’équipe, est sortie au même moment que l’affiche et le programme. Timing idéal pour booster la communication pré-72h. Et voici qu’une fois postée sur Facebook, les internautes fans de notre page se la transmettaient, « like- aient » et « partageaient » de partout. Ce, jusqu’au jour J. Le site web de Njàccaar a également diffusé la bande-annonce, ainsi que l’Affiche et le Programme des 72H Edition 2. Page 5
  • 7. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] [LIVE BLOGGING & LIVE STREAMING] Quelques jours avant les 72h, les leaders de Njàccaar eurent l’idée de former des équipes pour la communication ‘’In-72h’’. Dès lors, l’équipe communication In-72h naquit. Equipe dont je fus nommé responsable, pour toute la durée de l’aventure. On voulait faire du live blogging (avec Cover It Live et Facebook) et du live streaming (avec Live Stream). Il fallait donc s’approprier ces deux outils très rapidement, et apprendre à suffisamment les maîtriser avant le jour J. Tâche je ne trouvai pas du tout insurmontable, sauf qu’un problème, de taille pour moi, se posait : je ne savais pas comment et filmer, et diffuser en direct dans le même temps. Jour J. Première bonne nouvelle ! Nous pouvions disposer d’internet dans la salle où se tenaient les activités. Et en plus, nous disposions de 2 ordinateurs : un portable et un fixe. Le portable servit donc à « live bloguer » et le fixe au « live streaming ». Mais ce qui résolut réellement le souci bloquant pour le live streaming, ce fut la caméra amovible de notre cher Président, Sadio SANGHARE. Nous pûmes donc filmer la quasi-totalité de nos activités. Et afin d’avoir un rendu son si ce n’est parfait mais au moins très correct, pour la vidéo en live, il y eut les hauts parleurs et les micros. Ce qui a permis, et ce sont les internautes qui nous l’ont confirmé, de bien nous entendre. [REPORTAGES PHOTOS & VIDEOS] S’ajouta la communication en « différé » : photos et enregistrements vidéo non-live. Nous prenions des photos de toutes les activités et les filmions également, du début à la fin. Figurez-vous que les 2 caméras dont nous disposions ont tourné quasiment non-stop… 3 jours durant ! [CONCLUSION] Au-dessus de tous ces aspects matériels, je ne puis terminer sans rappeler ce qui fut le ciment et l’élément indispensable à la réussite de ce plan de communication : les hommes et les femmes qui, avec moi, ont travaillé d’arrache-pied à la réalisation de nos objectifs. Mon équipe, initialement composée d’environ 8 personnes, dont moi-même, finit par ne comprendre que 6 personnes ! Qu’importe, ce sont les aléas de toute entreprise, adaptabilité et réactivité ont dû prendre le pas sur un éventuel abattement, car nous y croyions dur comme fer, à la réussite de cet évènement. Voilà donc que tous, solidaires, nous avons su fournir le travail demandé et permettre à ceux qui n’ont pu se déplacer de ne quasiment rien rater de ces trois journées. Je tiens également à faire part du profond respect et dévouement dont toute l’équipe a fait preuve à mon encontre. Je suis jeune, certes, très jeune, mais alors, ce ne fut point un sujet bloquant pour aucun d’entre eux, car qu’importait le fait que la plupart soient plus âgés que moi (aspect important de la culture africaine…), dès lors que je leur demandais d’effectuer une tâche quelconque, je n’eus que retours positifs et actions rapides et efficaces. Et lorsqu’une difficulté ou un problème technique se présentaient, j’étais celui vers qui, naturellement, tous se tournaient. Demandant quoi faire. N’est-il pas valorisant de travailler avec une telle équipe ? Ces 3 mois de préparatifs, suivis des 3 journées d’activités intenses, m’ont permis de découvrir des aspects de ma personne que je ne soupçonnais pas, à savoir, finalement, des capacités à : diriger, innover, convaincre, rassembler, m’adapter et optimiser. Jamais, avant que finalement je ne constate et me dise « Waouh ! Tu l’as fait ! », je n’aurais cru être capable de réaliser tout ce que Njàccaar m’a confié comme responsabilités, me permettant par la même occasion de me réaliser Page 6
  • 8. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] pleinement. J’en tire une fierté immense, et ma confiance en moi n’en est que renforcée. Je suis ravi d’avoir eu à travailler avec toutes ces personnes toutes aussi motivées les unes que les autres, ces personnes engagées, sérieuses et travailleuses. Ah ! Autre chose ! L’activité fut certes intense, mais quelle passion ! Partant de là, nul ne ressentait ni la difficulté des tâches, ni la fatigue physique… il nous fallait juste faire, nous y avons toute notre force et tout notre cœur. Intense ! Inoubliable ! Page 7
  • 9. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] [LOGISTIQUE] [EQUIPE ORGANISATRICE] [Aïssatou BADIANE] [Sadio SANGHARE] [Abdoul Khadre DIALLO] [Cheikh Dieylar DIALLO] [Marie- Hélène MOREIRA] [Fatoumata MBAYE] [Sakinatou BÂ] [Marie-Madeleine DIOUF] [UNE VILLE : MONTPELLIER] Choix de la ville de Montpellier….. [DES LOCAUX PRATIQUES ET AGREABLES] 1 / Maison Martin Luther KING, 27 BLD Louis Blanc, 34000 Montpellier 2 / Centre 665, 665 route de Mende, 34090 Montpellier 3 / Espace Aragon, 117 rue des Etats Généraux Richter, 34000 Montpellier [LES INSCRIPTIONS & INVITATIONS] 1 / Création d’un Evènement dans Facebook, espace dédié à renvoyer les personnes intéressées à s’inscrire via le formulaire ci-dessus cité, créé depuis Google Docs. 2 / Confirmation de la prise en compte de la participation aux 72H des personnes ayant répondu « OUI » ou « PEUT-ETRE », par post d’un message via la page de l’Evènement dans Facebook. Le message promettait aux invités de leur faire parvenir, dès clôture des inscriptions, l’invitation officielle. Le formulaire d’inscription était disponible en ligne via Google Docs. 3 / Formalisation des invitations par l’envoi, une fois les inscriptions online clôturées, de courriers d’Invitation Officielle, personnalisés, et reprenant : coordonnées, jours de présence, demande éventuelle d’hébergement ainsi que coordonnées et adresses de l’hébergeant. [LES HEBERGEMENTS] Grâce au réseau amical de Sadio SANGHARE, Président de Njàccaar Visionnaire Africain, nous avons pu disposer, sur Montpellier, de lieux d’hébergement chez l’habitant. Tout le monde a pu être correctement logé, pour cela nous ne remercierons jamais assez tous ces bons amis nous ayant apporté leur soutien : Sara DKIL, Sonia, Clébert CODJO, Sadio SANGHARE, Mambaye LÔ, Absa KANE, Hamady Oumar NDIAYE, Omar CAMARA, Ibrahima BASSE CISSE. [LA RESTAURATION – LA CUISINE] Pour mener à bien la tenue et l’organisation de la 2ème édition des 72h de Njàccaar, les membres du comité de pilotage se sont répartis en équipes. C’est ainsi que je fus nommée responsable du menu des trois journées, et par la même occasion de l’équipe cuisine. Afin de cadrer avec le thème de l’évènement, je devais proposer un menu composé de plats et produits essentiellement africains. Ce fut entendu. Page 8
  • 10. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] Etape 1 : constituer mon équipe. Je n’ai eu aucune difficulté à trouver des volontaires souhaitant nous assister dans cette tâche. Etape 2 : arrivée à Montpellier deux jours avant les 72H. Première chose faite : dresser un tableau prévisionnel du menu pour les 3 jours d’activités. Etape 3 : Le lendemain, jeudi, c’est flanquée des membres présents sur place que je me suis rendue au marché, chez l’épicier, en grande surface… pour faire les courses correspondant au menu. Etape 4 : soirée du jeudi. Préparation des plats et autres mets du vendredi. D’abord les beignets, qui ont servi d’amuses gueules durant les activités. Puis vint le tour du Yassa poulet (Riz blanc nature accompagné d’une sauce oignon, avec des poulets au four) et du « Cere Siim » (couscous à base de mil accompagné d’une sauce rouge à la viande). Et pour finir, préparation du jus de bissap. Ouf ! Préparation des plats terminée à temps, grâce à la précieuse aide de l’un des membres de Njàccaar. Ouf donc ! Je n’aurais pas à rater une quelconque activité le lendemain, d’autant plus que je devais ouvrir les activités, moi-même et Sadio SANGHARE, à savoir le cours d’initiation à la langue Wolof. Vendredi donc, nous avons dégusté notre Yassa à midi, Yassa qui fut fort apprécié par toutes les personnes présentes. Etape 5 : Ouh la la ! Il faut à présent penser aux repas de samedi ! Le stress de cette cuisine du lendemain restant à faire ne cessant de me guetter, je fis appel à la bonne volonté de Marie Madeleine Diouf (Membre de Njàccaar), et nous allâmes faire les courses pour le lendemain. Le soir arrivé, les invités regroupés chez le Président Sadio Sangharé pour la veillée nocturne, ont pu déguster comme prévu le couscous de mil accompagné de la sauce viande, ou « Cere Siim ». Jusque-là, nous étions dans les temps… nous savourions donc ce moment ensemble avec les autres. Etape 6 : Samedi ! Pour le petit déjeuner, nous avions à notre disposition du Tapioka (céréale béninoise). Mélangé avec du lait chaud sucré, c’est un délice ! Marie Madeleine DIOUF et Ndèye Fatou SARR se chargèrent de servir nos invités présents ce matin-là. Etape 7 : La tension monte, ce jour-là, je ne pouvais assister aux activités, faute de ressources humaines en cuisine. Heureusement que notre très chère Fatoumata MBAYE (Membre de Njàccaar), était là pour diriger les opérations. Je l’assistai donc, et c’est ainsi qu’elle a pu nous préparer : riz à la viande pour le midi, tartes au thon et à la viande pour le repas du soir. Ce fut une journée laborieuse, dans la mesure où nous avions eu des problèmes techniques en cuisine, avec une marmite qui n’était pas adaptée pour la cuisson du riz. Nous avions donc perdu énormément de temps en cuisine. Malgré tout, et encore grâce au savoir-faire de Fatoumata, qui a su nous faire patienter et a su canaliser nos impatiences, tout put finir en beauté. Le plat tant attendu fut fin prêt, quoique en fin d’après-midi. Eh bien, alors ? Nos estomacs se sont adaptés ! Et le plat fut servi ! Et les purent l’apprécier, eux qui l’attendaient depuis ! Tout le monde eut donc son assiette de riz… fort heureusement. Et le soir venu, c’est le même sort que réservèrent les estomacs affamés de nos invités aux délicieuses tartes de la Chef Fatoumata (je puis vous dire que les gens en parlent toujours, de ces tartes…). Une journée réussie de plus ! Etape 8 : Dimanche, dernier jour ! Nous reprenons le train-train quotidien : petit déjeuner commun autour d’un café, thé, du pain accompagné de pâte à tartiner, beurre,… Pour le midi, les riz, poulet, cere et autres tartes, laissèrent respectueusement leur place à un succulent Thiacry, concocté par Sakinatou BÂ (Membre de Njàccaar). Etape 9 : Le soir venu (il y’a déjà moins de monde et aussi moins de bouches à nourrir…), nous clôturons en beauté les 72h autour de pizzas choisies par Cheikh Dieylar DIALLO et Sadio SANGHARE. Nous Page 9
  • 11. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] savions déjà que c’étaient des hommes de goût, et là aussi, dans le domaine du culinaire, ils ont su nous le prouver ! C’est cela les Njàccaar !!! BILAN CUISINE : SA-TIS-FAI-SANT !!!! Même si nous n’avons finalement pu essentiellement préparer des plats africains, nous avons su gérer et la préparation des plats, et les imprévus. Attention Edition 3 ! Ce sera du tonnerre cette fois-ci ! Merci à toute mon équipe cuisine ! Page 10
  • 12. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] [ACTIVITES - VENDREDI 28] COURS. [INITIATION A LA LANGUE WOLOF] [Aïssatou BADIANE] [Sadio SANGHARE] La Seconde Edition des 72H de Njàccaar Visionnaire Africain s’est ouverte sur un cours d’initiation à la langue wolof. Animateurs : Sadio SANGHARE et Aïssatou BADIANE. Nous rappelons que nous ne sommes pas des professionnels de la formation, et encore moins des Professeurs de la langue wolof, que nous ne prétendrons pas ici maîtriser. Néanmoins, chez Njàccaar Visionnaire Africain, notre credo étant de faire « ce que nous pouvons avec ce que nous avons », et nous rajouterons même, « avec ce que nous sommes et connaissons », nous nous sommes, en toute modestie, décidés à donner ce cours de wolof, en faisant appel et à nos humbles connaissances en la matière, et en notre soif de transmettre. Cette volonté d’apprendre chaque jour un peu plus, de pousser l’autre à apprendre et à s’approprier pleinement sa culture, nous l’avons solidifiée par une intense et très diversifiée documentation. Et c’est ainsi que nous avons pu donner ce cours d’initiation à la langue wolof. Le cours a débuté par un rappel historique sur l’origine de la langue wolof et par la définition des territoires sur lesquels est parlée la langue wolof. Une langue de la famille Niger-Congo. Classée dans la branche nord du groupe Atlantique, le wolof est parlé par huit à dix millions de locuteurs, principalement au Sénégal, en Gambie et en Mauritanie, le wolof figure parmi les langues nationales de ces pays mais y fonctionne aussi, souvent, comme langue de communication. Une langue à tradition orale. C’est avec l’islamisation du Sénégal qu’il y eût les premières tentations d’écriture du wolof en caractères arabes, qui plus tard est appelée le « Wolofal ». Néanmoins, le Sénégal a pu se doter depuis 1971 d’une orthographe officielle basée sur l’alphabet latin. L’alphabet (Liifantu) wolof est alors composé de 29 lettres dont 9 voyelles et 20 consonnes. Une langue à classe nominale. L’ensemble du lexique nominal est réparti en dix classes qui déterminent un accord syntaxique, limité en wolof aux déterminants du nom. Ces classes sont marquées par un classificateur, généralement postposé au nom et constitué d’une consonne à laquelle sont suffixés différents éléments intervenant dans la détermination nominale. Les déterminants nominaux sont généralement postposés et, pour la plupart, formés à l’aide de la consonne de classe et d’un suffixe spatial indiquant la position du référent par rapport au locuteur. Une grammaire. Après avoir abordé les bases fondamentales de la langue wolof, nous avons survolé brièvement la grammaire wolof. Mais nous avons tenu à faire une remarque fondamentale sur la grammaire car le système des temps grammaticaux en wolof n'est pas comparable à celui du français. Le wolof n'a pas de temps grammaticaux à proprement parlé. L'ensemble des 6 conjugaisons appelés modes est soumis en wolof à l'opposition des deux aspects « accompli / inaccompli », mais seulement avec des variations d'emploi. Page 11
  • 13. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] Un système verbal. Basé sur (ndeminu waxeel bi). - Trois modes (anam) : l'indicatif (tegtal), l'injonctif (ndigal) et le subordinatif (jokk) - Deux formes (ndemin) : la forme affirmative (ndeminu waaw) et la forme négative (ndeminu déet) - Deux aspects (gis-gis) : l'accompli (lu sotti) et l'inaccompli (lu sotteegul) Les pronoms personnels intègrent le mode et l'aspect du verbe. C'est donc le pronom qui varie et non la base du verbe qui reste invariable. Le wolof ne possède pas d'adjectifs. Ce sont des verbes qui en tiennent lieu. Les notions exprimées en français par être - adjectif attribut sont rendues par des verbes qui ont un statut de verbes d'état par opposition aux verbes d'action. Des règles grammaticales. C’est alors après cette remarque, que nous avons abordé les règles grammaticales wolof en les traitants comme telles : - Les signes de ponctuation - Les particules « daan », « doon » et « na » - Les interjections - Le nom et ses modalités - Les pronoms personnels objets - Les adverbes généraux - Les adverbes de manière - Les adverbes d'affirmation et de négation - Les adverbes d'intensité - Les adverbes de lieu - Les adverbes de quantité - Les adverbes de temps - Les locutions adverbiales - La dérivation nominale - La dérivation verbale - La dérivation complexe Nous avons terminé la première partie du cours avec ces règles grammaticales, puis nous avons enchainé avec la deuxième partie qui consistait à présenter au public la traduction intégrale de tous les concepts mathématiques traduits en wolof par le Pr. Cheikh Anta Diop et enfin de l’appliquer dans des exemples d’équations. Cette présentation nous a permis d’interagir avec les participants, parmi eux des sénégalais qui ignoraient qu’ils utilisaient chaque jour des expressions mathématiques sans pour autant se rendre compte. Pour terminer le cours, toujours dans une logique de faire participer le public, nous avions prévu des devinettes afin qu’on puisse s’appliquer à tout ce qui a été dit en théorie dans le cours. Page 12
  • 14. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] DEBAT. [LE SECTEUR AGRICOLE. ENTRE AMENESIE, ASYMETRIE ET APHONIE. LE CAS DE L’ARACHIDE AU SENEGAL] [Enhougban Séraphin Georges IVANHOE] Agriculteur, paysagiste. [Adama DIOUF] Etudiant en Droit des Entreprises, Coordonnateur Njàccaar Toulouse. [Cheikh Dieylar DIALLO] Membre de Njàccaar. Timing : 16h30-18h00 : Présentation. 19h00 -20h30 : Echanges Gérant de 2 entreprises, paysagiste et créateur ANTHROPOSOLS d’ART, Enghoungban Séraphin Georges IVANHOE est aussi exploitant agricole dans le Lot. Surnommé le jardinier poète, il ouvre son intervention par une citation de Platon : « Il n’est personne jusqu’ici, fut-il sans culture, qui ne devienne poète quand de lui amour s’est emparé ». L’autre aurait dit « a-t-il craqué ? ». Au lieu de parler des vers de terre de son jardin, Séraphin préfère plutôt déclamer des vers sur la terre et l’amour qu’il lui porte. « Je suis passionné par la terre » dit-il. Et le lien avec la citation devient alors beaucoup plus clair. La monoculture entraîne une perte de la biodiversité. Cette dernière est fondamentale pour le système du Vivant et son équilibre. Dans la nature, ou ce qu’il en reste, il est encore possible d’observer cette biodiversité sur 1m² de terre. En effet sur une telle surface vivent des bactéries, des insectes, des végétaux etc. Pour s’en rendre compte, il suffit d’observer voire de creuser un peu. Toutefois, quand l’Homme y plante de l’arachide, par exemple, cette bande de sol s’appauvrit à long terme et au final elle ne capte qu’une petite partie de l’ensemble des éléments chimiques présents dans la nature. Le sol s’appauvrit alors. De plus en Afrique, les sols sont qualifiés de « vieux » et se dégradent vite contrairement aux sols en Europe où le climat est tempéré et les terres « jeunes ». Ces quelques raisons poussent Séraphin à penser que la monoculture, malgré ses avantages, atrophie les économies des pays africains qui la pratiquent toujours. Le mot « arachide » provient de « arachidna » une plante originaire du Brésil et du Pérou. Pourtant c’est le terme « cacahuète » qui aurait été plus précis pour designer cette plante oléagineuse mesurant 75 cm au plus et dont le cycle végétatif dure 3 mois environ. L’arachide est la 4ème plante alimentaire mondiale après le riz, le maïs et le blé. Le 1er producteur mondial d’arachide est la Chine, suivi de l’Inde, de l’Argentine et des Etats-Unis. Le Nigéria est le 1er producteur d’arachide en Afrique. Le choix de la filière arachidière au Sénégal s’explique par sa spécificité tant dans son introduction au XIXe par les colonisateurs Français que par son essor et son importance dans l’économie du pays. Page 13
  • 15. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] L’arachide est introduite au Sénégal vers la fin de la 1ère moitié du XIXe siècle. Son introduction s’explique principalement par des raisons économiques que sont l’abolition de la traite négrière et le déclin de la gomme arabique. L’arachide devient une économie de substitution pour les colons Français. Appelé symboliquement « Or du Sénégal » pour la couleur jaune de sa fleur et la richesse qu’elle représente. En moins d’un siècle, la culture de l’arachide au Sénégal a profondément bouleversé l’organisation sociale de plus d’un tiers de la population. Le Sénégal est entre autre qualifié de pays de monoculture extrême au point qu’une autorité du pays laissait un jour entendre que lorsque l’arachide se porte bien tout va bien. Même si le pays de la Teranga (hospitalité en langue Wolof) ne figure pas parmi les premiers producteurs mondiaux d’arachide, il est tout de même le 1er producteur d’huile d’arachide. Le Sénégal n’en demeure pas moins importateur d’huile de tournesol. Les principaux acteurs de cette filière sont essentiellement les producteurs, les distributeurs et les commerçants. Les transformateurs peuvent aussi être ajoutés, surtout avec la délocalisation au Sénégal de la transformation par la firme Lesieur pendant la seconde guerre mondiale. Qu’ils soient paysans, propriétaires terriens, chefs religieux tout simplement saisonniers, les acteurs de la production ont été et demeurent aujourd’hui encore les acteurs les plus faibles de la filière. Victimes de et quelquefois coupables, ils souffrent de la spéculation des acheteurs, des prix fixés sans leurs consultations, de bons impayés, des fluctuations du marché intérieur et extérieure, des politiques libérales de l’Etat et des plans d’ajustement structurel des institutions financières internationales : Banque Mondiale, Fond Monétaire Internationale et l’Organisation Mondiale du Commerce. Sous le prisme des producteurs, certes mais pas seulement, le constat est effrayant : le secteur est en crise. Celle-ci ne date pas d’aujourd’hui. Les maux qui gangrène la filière remontent à ses débuts et pourtant perdurent. En 2001, l’Etat dissout la Sonagraine et libéralise la collecte alors que l’histoire a déjà montré les limites de cette libéralisation. Bons impayés de la part des intermédiaires ou collecteurs, méfiance et spéculation, bradage de la production dans les loumas (marchés hebdomadaires) à des prix atteignant souvent la moitié du prix fixé par l’Etat. La mauvaise gestion des semences et des récoltes des paysans les entraîne dans un cercle infernal de dettes. La culture de l’arachide épuise et appauvrit les sols poussant les paysans à augmenter les surfaces cultivés. Les sols sont en danger et les terres sont bradées aux étrangers. Surproduction et lieux de stockage inexistant ou inadaptés. Enfin des politiques agricoles incohérentes, avouant du moins en apparence un pilotage à vue, voire soumises au diktat extérieur sans oublier la baisse du cours des matières premières depuis 1970. Résultat des courses, le secteur est en pleine crise, dont les acteurs s’entendent unanimement sur son existence et son caractère avancé. Pour toutes ces raisons l’avenir de l’arachide au Sénégal est plus que menacé. Que faire alors? Ne conviendrait-il pas de tirer les enseignements des erreurs du passé, ce avant toute chose ? Au moins cela permettrait de faire de nouvelles erreurs et de sortir du comportement amnésique qui semble caractériser le siècle et demi passé. Ensuite l’Etat comme les producteurs devront entamer la sortie de la monoculture de rente, valoriser et diversifier les utilisations de l’arachide, produit dont la totalité, la plante comme la coque et le fruit peuvent servir à l’Homme ou aux bêtes de somme. Ainsi l’asymétrie des moyens de décision et donc de pression entre l’Etat ou les intermédiaires et les producteurs d’une part et les institutions financières internationales et l’Etat d’autre part pourrait diminuer voire disparaître, laissant place à une véritable souveraineté du Sénégal, par extension des Etats Africains, synonyme de protection des marchés locaux id est des producteurs. Nous sommes alors convaincus que ces derniers se libérant de l’étau de la dépendance multiforme, celle-ci accrue par le capitalisme financier et la mondialisation, pourront oser et proposer de nouveaux modes de vie donc une nouvelle façon de consommer, proactive et plus participative. Ils recentreront le système sur l’Homme et viendront alors et enfin à bout de cette aphonie des décideurs. L’épanouissement à partir de la base, voilà le défi que l’Afrique, et l’humanité en général, doit relever pour son progrès, aujourd’hui sa survie. Page 14
  • 16. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] DOCUMENTAIRE SUIVI DE DEBAT. [LA DEPIGMENTATION OU « XESSAL »] [Aïssatou BADIANE] La réalisation d’un documentaire, sur la dépigmentation est un projet qui est né il y a 4 mois au sein de Njàccaar même. Motivée par la lutte contre ce phénomène Ŕ que je qualifie d’ailleurs de fléau social - j’en ai discuté avec le Président Sadio SANGHARE, qui m’a donné feu vert pour la diffusion et le commentaire du documentaire lors des 72h de Njàccaar Edition 2. J’ai donc travaillé sur ce projet en collaboration avec Njàccaar Sénégal. Cependant, les courts délais dont nous disposions ne nous permettant pas de réaliser un projet aussi abouti que souhaité dans les temps (pour les 72H…), j’ai décidé d’adopter une formule plus simple, et de poser le problème différemment, tout en laissant place au débat; c’est ainsi que j’ai sollicité les personnes de mon entourage motivées par cette lutte, et acceptant d’être interviewées sur le sujet, en répondant à mes questions, qui pour la majeure partie tournaient autour du pourquoi et du comment de ce phénomène. En outre, j’ai eu l’honneur de rencontrer le Docteur Khadi SY BIZET, dermatologue-esthéticienne, qui tient son cabinet à Paris. Entièrement engagée dans la lutte contre le Xessal, elle m’a accueillie les bras grands ouverts et à répondu à toutes mes questions. Ainsi lors des 72h, j’ai pu, avec l’aide d’Abdoul Khadre Diallo (membre de Njàccaar), diffuser des vidéos de 3 à 7 minutes de la dermatologue. Cette dernière évoquait des points très intéressants à connaître sur ce fléau, à savoir : les causes de ce phénomène (l’histoire de notre continent Ŕ qui a beaucoup souffert de l’esclavage et de la colonisation Ŕ , le complexe de l’homme noir par rapport à l’homme blanc, le désir des femmes d’être belles et plus appréciées sachant que dans nos cultures la femme claire et synonyme de fertilité et de clarté, la médiatisation grandissante des femmes au teint clair via le petit écran, …). J’ai pu diffuser des vidéos assez « choquantes » sur les conséquences de la dépigmentation; accompagnées des récits du docteur Bizet, qui évoquait les risques de maladies telles que l’hypertension artérielle, le diabète, la stérilité chez la femme, la malformation infantile, et des problèmes de cicatrisations de la peau, j’ose espérer que cette diffusion a pu porter quelque fruit dans l’esprit de ceux et celles qui croiraient encore que s’adonner à la pratique du Xessal est exempt de tout danger pour la vie humaine elle-même.. Le but de ce documentaire n’étant pas de blâmer ceux qui s’adonnent à cette pratique, il doit sensibiliser sur les conséquences au niveau sanitaire de ce fléau qui sont très sérieuses. CE phénomène n’est ni bien pour notre santé, ni pour notre culture, sans parler de notre économie. Je pense, pour les 30 minutes que j’ai eues pour défendre ma position par rapport à ce phénomène, le message est bien passé. Page 15
  • 17. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] PANEL 1. [ET DES ACTEURS, ET DES ENTREPRENEURS] Modérateur [Cheikh Dieylar DIALLO] LA COURS DES ENFANTS (CDE), « LES ENFANTS C’EST L’AVENIR ». La Cours Des Enfants est une association loi 1901 créée à Bordeaux il y a 2 ans. Composée majoritairement de femmes, elle a pour objectif de venir en aide aux enfants défavorisés du Sénégal. Le Sénégal parce que c’est le pays qu’ils connaissaient le mieux. L’idée de créer la CDE est venue suite à la diffusion par M6 de reportages sur les « talibés ». Malgré les stéréotypes que les habitants du Sénégal ont sur les émigrés et leurs enfants, «Bounty » ou « déracinés », les membres de la CDE ont décidé de venir en aide aux enfants défavorisés, sachant que « les enfants c’est l’avenir » lâche la présidente, Fatou Lô. Au niveau des actions, la CDE est venue en soutien à une pouponnière à Mbour (ville qui se situe à 80 km de Dakar au Sénégal) en achetant du lait et des couches. Oumy LÔ, membre de la CDE, prend le micro et présente une autre action de l’association à savoir La reconstruction en brique de 2 classes de CI (Cours d’Initiation) dans une école à Louga car actuellement elles sont en paille. Au départ le projet était planifié pour l’été 2012 mais pour des raisons financières la fin est prévue pour l’été 2013. Pour financer ces actions la CDE organisent des événements, des soirées, des animations. Aussi l’association vend-t-elle des bonbons et fait-elle des séances de maquillage pour les enfants toujours pour réunir les fonds suffisants à l’aboutissement du projet de reconstruction. La présidente prend bien le soin de préciser que c’est le directeur de l’école à Louga qui a été demandeur. « Une des bases de l’association c’est d’une part de ne pas envoyer d’argent comme ça. On fait beaucoup d’appel aux dons. On n’a jamais fait de demande de subventions. Pas d’envoi d’argent et surtout on ne crée pas de besoins», poursuit Fatou LÔ. Page 16
  • 18. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] Pendant les 2 premières années, la CDE a d’abord essayé de remplir ses caisses en attendant que des associations ou des structures dans le besoin aillent la solliciter même si parallèlement elle a aussi prospecté sur « ce qu’on pouvait faire, ce qu’on se sentait capable de faire » dixit la présidente. La 1ère année a servi à trouver des fonds. Par exemple grâce à un défilé, organisé pourtant avec des habits personnels, la somme de 500€ est récoltée en une après-midi. Autre exemple de moyens qui ont servi à trouver des sous, c’est la tenue de stand d’animation sur différents marchés à Bordeaux ou la vente sur les plages de plats et de produits africains, sénégalais en particulier, comme le « ceebu jën » (Riz au poisson), le « gerte suukër » (Cacahuète au sucre). Par ailleurs la CDE s’est mise au tressage et toutes autres activités dont ils se sentaient capable et pouvant rapporter des fonds comme l’organisation de soirée où les salles étaient quelquefois gratuites et les étudiants présents. Des artistes comme Nit Dof et Ass Malick les soutiennent car ceux-ci sont allés à Bordeaux tenir des concerts gratuitement pour la CDE. Dernièrement l’association est intervenue sur le problème survenue dans la corne de l’Afrique. L’association Afrique Terre de Culture faisait une collecte de denrées alimentaires. La CDE a fait le relais sur Bordeaux et est parvenue à remplir un camion. La semaine dernière, elle a organisée une soirée toujours à Bordeaux et tous les bénéfices, soit à peu près 1500€, iront à Action Contre La Faim en vue de l’achat de denrées alimentaire pour la Somalie. 2 membres de l’association sont établis au Sénégal. La pouponnière de Mbour accueille 183 enfants de 0 à 1 ans qui ont perdus leurs mamans. Les parents de l’enfant sont tenus de venir récupérer l’enfant à l’âge de 1 an. Malheureusement dans 30% des cas l’enfant reste à la pouponnière. Tout dernièrement un site d’information sur le Sénégal révélait que la SENELEC menaçait de couper l’électricité de la pouponnière, ce qui constitue un gros souci. A la base, c’est une Française qui a créé la pouponnière, et la frustration n’a pas manqué de gagner les membres de la CDE car très souvent les actions menées au pays sont l’œuvre d’étrangers. La CDE souhaiterait réunir différentes associations en France en créant des évènements où tous les bénéfices reviendraient à la pouponnière. Les évènements auraient lieu la même date voire la même période et que chaque association de manière indépendante s’organise de son côté. Les compétences et les connaissances sont disponibles et variées. Les fonds récoltés serviraient à financer un projet concerté entre les différentes associations en actions. En somme être membre de la CDE, c’est investir son temps et son argent. Les participants sont touchés par les actions de la CDE et pour beaucoup se proposent de contribuer essentiellement par leur temps et leurs compétences à la réussite des actions présentées. Avec la CDE, Ibrahima DIOP a appris à « faire des actions » et à « donner». Fatma de poursuivre « j’ai appris à m’occuper des autres, à savoir ce qui se passe vraiment dans mon pays, à savoir le milieux des enfants abandonnés, à être plus autonome, à donner et à recevoir. » Fatou LÔ revient sur la Pouponnière de Mbour. Lorsque la pouponnière de Mbour comptait 140 enfants, elle avait besoin de 3500€ pour les nourrir. Sous l’émotion, la présidente revient sur les photos, la collecte. Après la collecte des sous, les membres ont photographié l’argent. La présidente termine par « tu vois les photos avec tout le lait autour, tous les enfants et là tu dis Diantre, grâce à moi ça se trouve y’a 2 ou 3 qui vont vivre encore un peu. Et là franchement tu reçois énormément, plus que si on te donnait 1 million € ». Fatoumata MBAYE. Tout part du désir d’aller aider une pouponnière et se termine dans un orphelinat. Sur le point d’aller au Sénégal en voyage, elle envoie un message sur Facebook à toutes ses connaissances en vue de récolter de l’argent pour en faire un don à une pouponnière. Elle parvient à Page 17
  • 19. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] réunir 500€ ce qui permet d’acheter du riz par contre le bénéficiaire est un orphelinat qui se trouve dans le quartier Liberté VI. La structure est tenue par une dame qui faisait ses études en France. Pareille aux membres de la CDE, elle décida un jour de venir de faire une action pour les enfants. A sa grande surprise, elle se rendit compte que l’écrasante majorité des personnes qui venaient en aide aux enfants défavorisés sont des étrangers. Elle se demanda alors ce qu’elle pouvait faire pour aider. Elle construisit alors un étage de plus au-dessus de sa maison pour en faire un orphelinat. Elle accueille 40 enfants et les élève jusqu’à l’âge de 18 ans. « Quand j’ai vu cette dame, je me suis dite je vais plus jamais être découragée… on a tous quelque chose à donner et on va foncer. » Une cousine à Fatoumata lui suggère de venir en aide aux enfants dans le domaine de l’éducation. Même s’il existe des personnes volontaires, il demeure néanmoins un manque d’organismes, de structures capables de définir un plan. « Au-delà de la nourriture, que pourrait-on faire pour améliorer leur avenir et leur insertion dans la société ? » ASH : ASSOCIATION DES SENEGALAIS DE L’HERAULT. Président en exercice de la structure, Oumar Hamady NDIAYE n’est pas seulement chargé de la présidence de l’ASH il porte aussi sur ses épaules un deuxième prénom, Amadou Fatou, chose fréquente chez les Pulaar. « Je me présente pour mes cousins Sérères et mes cousins Diolas qui sont là » ajoute-t-il. L’ASH est une personne morale qui représente tous les Sénégalais de la région Languedoc-Roussillon plus particulièrement du département de l’Hérault. Ndiaga SYLLA occupe actuellement le poste de secrétaire général et Malick LOUM est adjoint de la commission presse et information. L’association comprend 3 volets : pédagogique, culturel et social. « Elle a été créée pour garantir les intérêts moraux et matériels des Sénégalais ». Même si le bureau est composé uniquement d’étudiants, l’association est soutenue par les travailleurs et les familles sénégalaises montpelliéraines sans oublier les autorités administratives de la ville. Assister les Sénégalais de l’Hérault quelque soient leurs catégories socioprofessionnelles et promouvoir la culture sénégalaise, voici les 2 axes prioritaires de association. Créer un cadre convivial où on peut se regrouper, échanger et partager en un mot s’épanouir. L’ASH organise des matchs de Football en invitant d’autres associations, des soirées dansantes et une semaine culturelle chaque mois d’Avril. Le principal acquis social de la structure non des moindres, c’est les logements de Las Rebes octroyés par le CROUS à l’ASH. Une convention bipartite a en effet été signée afin d’accueillir et d’héberger les nouveaux étudiants sénégalais. Par ceux-là, il faut comprendre les primo-arrivants. Pour terminer le président de l’ASH a porté à la connaissance de tous les participants du panel le « projet de rapatriement en cas de décès » car « toute âme qui goutte à la vie, gouttera à la mort » insiste-t-il. C’est pourquoi un système de rapatriement des corps au Sénégal est en étude. AAPIJAS : ASSOCIATION DES ANCIENS PENSIONNAIRES DE L’INSTITUT DES JEUNES AVEUGLES DU SENEGAL. « L’association a été en 1998, à ce moment j’étais au Sénégal, je suis venu (en France) 4 ans après. » déclare Pape GNING, un membre de l’AAPIJAS venu présenter cette structure au panel. Page 18
  • 20. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] Les anciens pensionnaires de l’institut des jeunes aveugles du Sénégal jugeaient nécessaires de se regrouper ensuite « de penser comment faire des actions au Sénégal pour rendre service aux non- voyants qui sont là-bas parce qu’au Sénégal les personnes en situation d’handicap souffrent beaucoup. Beaucoup de gens souffrent certes mais encore plus les personnes en situation d’handicap. » Il y a 2 ans, l’AAPIJAS a fait un don de 500 cannes blanches au Sénégal dont 75 grâce à des bonnes volontés établies à Montpellier. Grâce à ces cannes, des non-voyants ont abandonné le « bâton ». Elle a aussi fait un don de 20 ordinateurs accompagnés du logiciel JAWS pour montrer aux Sénégalais qu’un non-voyant peut utiliser un ordinateur. A Thiès les non-voyants sont assez connus pour fréquenter collèges et lycées, comme le Lycée Malick SY. Arrivés en France après l’obtention du bac et d’une bourse d’étude de la République du Sénégal, obtenus avec mérite, les 35 membres de l’association sont disséminés dans les villes françaises et se réunissent une fois par an dans une ville pour les besoins de l’association à l’instar de l’assemblée générale annuelle. L’AAPIJAS cherche à assurer l’éducation des personnes en situation d’handicap, surtout pour les non- voyants car c’est un droit et non un privilège. A la création de l’IJAS (Institut des Jeunes Aveugles du Sénégal), les autorités disaient que c’était un privilège. Le premier bachelier est allé étudier le droit en France. A son retour il a revisité les textes et les statuts de l’institut pour leur dire que l’éducation n’est pas un privilège mais un droit pour tout enfant. Donc il avait du mérite d’aller changer cela. Le handicap n’est pas une fin en soi. Et au-delà de l’éducation, il y a aussi lieu de penser à l’insertion. La stigmatisation des personnes en situation d’handicap va jusqu’à les empêcher d’obtenir un emploi car les voyants doutent de leurs compétences or des membres de l’AAPIJAS donnent des cours dans des universités en françaises et d’autres travaillent un peu partout. Alors pourquoi pas dans leurs pays d’origine ? « La réponse est qu’au Sénégal, on ne fait pas confiance aux non-voyants » dit Pape GNING. En somme c’est pour toutes ces raisons que l’AAPIJAS a été créé. Plusieurs rencontres entre l’AAPIJAS et les autorités sénégalaises ont eu lieu pour parler des objectifs de l’association. Ce fut notamment l’occasion d’expliquer les évolutions profondes de la technologie et des techniques pour l’éducation et l’insertion professionnelle des aveugles. Tout ce que les voyants font avec la souris et l’écran, les non-voyants sont capables de le faire avec le clavier et le logiciel JAWS. « On n’a pas mal d’atouts que nous offre la France et nous leur en remercions » ajoute Pape. En France il est permis pour un non-voyant de s’insérer socialement. En ce qui concerne l’insertion professionnelle chacun, là où il est, essaie de se battre pour trouver un emploi au Sénégal ou en France. Cela ouvrira peut-être aux Sénégalais les yeux sur la capacité des aveugles à travailler et à réussir. « Par sa volonté et son courage, le non-voyant est aujourd’hui capable de réussir comme tout le monde » conclue Mr GNING. ETS : EDUCATION POUR TOUS AU SENEGAL Déclarée à Cannes, l’association a été créée par Yaya, un cuisinier. Il a créé 2 écoles avec un effectif de 225 élèves qui y apprennent le français, l’arabe et le Coran. Saliou FALL, un nouveau membre s’est alors posé la question : « Qu’est-ce que je peux faire pour être utile ? Comment tout le monde peut l’aider ?» Page 19
  • 21. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] L’association compte aujourd’hui 5 membres pour faire un effort à l’endroit des jeunes et aider les générations futures à s’armer de savoirs, elle aurait besoin de gens de bonne volonté. CRI : COLLECTIF POUR LA RENOVATION ET L’INITIATIVE (DU LYCEE LIMAMOULAYE DE GUEDIAWAYE). Babacar NDIAYE, responsable de la communication du CRI, a représenté la structure dans le Panel. Crée en 2009 au mois de juillet parce qu’à l’époque il fallait crier. En effet « Ku bëgg dee wekku » dit d’ailleurs l’adage Wolof. (A bout de force, tout Homme réagit). Le choix du terme « collectif » au détriment de l’association s’explique par l’idée très répandue selon laquelle les associations poursuivent beaucoup plus des objets culturels alors que ce n’était pas encore une question urgente pour le collectif. « Rénovation » parce que certains élèves du lycée font des cours sous des tentes et que des effondrements ont déjà eu lieu. « Initiative » pour inciter les gens à initier des projets. Pour rester ouvert, les responsables du CRI ont volontairement omis le nom du lycée afin que les anciens ne soient pas les seuls concernés. Au sujet de la rénovation le CRI a mis en place une pétition, car « on ne peut pas se substituer au rôle de l’Etat » soutient Babacar. Côté social, le CRI a mis en place des projets pour la plupart en collaboration avec l’assistante sociale du Lycée Limamou Laye de Guédiawaye. Entre autre, on peut compter: Un projet de don de fourniture au début de chaque année scolaire pour les élèves dans le besoin. Un projet de distribution de prix au meilleur élève du lycée. L’année dernière c’est un ordinateur portable qui a été offert. Un projet d’accueil et de conseils des nouveaux bacheliers en France. D’autres projets sont en cours comme la création d’un portail Internet ainsi que d’un journal pour informer les élèves du lycée sur leur besoin avant et après le bac notamment en matière d’orientation académique et d’insertion professionnelle. Pour atteindre ses objectifs, le CRI a besoin de tout le monde, à commencer tout naturellement par les anciens. Page 20
  • 22. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] [ACTIVITES - SAMEDI 29] COURS. [INITIATION AU BRAILLE] [Pape Ibrahima GNING] Doctorant. Dernière année. Thèse en Sciences de Gestion à l’Université de Montpellier 3. Pape a présenté les composantes de la méthode braille, méthode créée par Louis Braille. Au menu de la séance il y eut un exposé théorique au départ, ensuite de la pratique, avant de terminer par des questions suivies de réponses. Pape souhaite la sensibilisation au handicap visuel afin que l’ignorance et donc la marginalisation recule pour laisser place au mieux-vivre ensemble. « Pour informer les gens et les sensibiliser, rien ne me gêne » ajoute Pape pour mettre à l’aise le public. L’écriture en braille se fait à l’aide d’une tablette qu’on ouvre. La feuille de papier s’insère à l’intérieur de la tablette qui se referme sur elle en la coinçant pour éviter qu’elle se déplace. La tablette de Pape est composée de 9 lignes, chacune d’elles comprend des cases. Une case est ensemble de 6 trous, en réalité appelés des points, alignés en 2 colonnes et 3 lignes. Les 6 points permettent en fait d’écrire une lettre, un chiffre ou tout autre caractère. En plus de la tablette, il faut compter le poinçon dans les outils d’écriture en braille. Il est composé d’une aiguille qui permet de faire des trous donc d’écrire des points. Maintenant grâce aux avancées technologiques, des ordinateurs en braille existent. C’est pourquoi depuis son arrivée en France, Pape n’utilise plus les tablettes qu’il utilisait au Sénégal. Celles-ci sont encore largement utilisées en Afrique parce que « Le matériel informatique coûte très cher et en France, les aveugles le reçoivent grâce aux divers financements. » Découverte des points et de leur agencement. Chaque participant a écrit une lettre avec la tablette en suivant l’ordre de l’alphabet français. Avec leur main chacun pouvait sentir les points saillants signifiant une lettre, un chiffre ou un caractère. Q : Y-a-t il des supports spécifiques pour écrire en braille ? R : Oui il y a un papier spécial beaucoup plus épais que les papiers utilisés normalement par les voyants. Il permet de bien mettre en relief les écritures étant donné que c’est à partir du touché que les aveugles lisent. Q : Est-ce que ça coûte cher ou pas ? R : Tout ce qui concerne le matériel des non-voyants coûtent chers non seulement pour leur spécificité mais aussi parce qu’ils sont financés. Page 21
  • 23. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] Q : Est-ce que les gens qui corrigent ou donnent des cours aux aveugles sont des enseignants voyants simplement formés à la méthode braille ? R : Tout à fait. C’est des enseignants comme ceux des autres établissements mais qui ont juste été formé en braille. Q : Combien de temps est-ce nécessaire pour lire de façon littérale en braille ? R : L’écriture peut être assimilée assez rapidement. La lecture en revanche prend beaucoup plus de temps. Les voyants n’ont pas besoin de développer leur touché pour lire le braille dans la mesure où ils peuvent voir les points. Les non-voyants quant à eux ont vraiment besoin de développer le touché. Il y a aussi le braille abrégé qui prend moins de place et qui est plus rapide. Q : Au Sénégal avant de venir en France, y-avait-il les outils nécessaires pour suivre les cours en braille à l’université ou dans l’école où vous étiez? R : Pour les études supérieures le matériel est quasi inexistant. L’université n’est pas encore prêt pour accueillir des non-voyants parce qu’ils n’ont toujours pas le matériel qu’il faut pour que les non-voyants puissent continuer les études. C’est la raison pour laquelle les bacheliers non-voyants n’ont d’autres choix que d’aller étudier à l’étranger, en France pour la plupart. A l’institut par contre, le matériel nécessaire existe bel et bien. C’est l’Etat du Sénégal qui alloue à l’Institut un budget de fonctionnement dans lequel réside une partie pour l’achat de matériels didactiques. L’école fournit ainsi le papier, les poinçons, les aiguilles et les cahiers. Q : Est-ce que vous suivez entièrement votre scolarité à l’institut ? Ou bien vous apprenez seulement la méthode braille avant d’entrer dans des écoles classiques comme les voyants ? R : L’Institut comprend un internat et s’arrête au primaire. Après l’entrée en 6ème « nous sommes orientés vers les collèges et lycées de Thiès » précise Pape. Ensuite les non-voyants et les voyants partages les mêmes classes. Les CM Ousmane NGOM, Mamadou DIAW, Idrissa DIOP sont des exemples. Après le BFEM (Brevet de Fin d’Études Moyennes), les élèves non-voyants vont directement au lycée. « Là-bas aussi on partage la même classe que nos camarades. Nous écrivons en braille et eux ils écrivent avec leurs stylos, c’est la seule différence » ajoute Pape. Q : Est-ce que les professeurs qui vous corrigent au lycée sont formés en méthode braille ? R : Non. Ils n’ont pas de compétences en braille mais dans chaque lycée ou dans chaque collège, il y a un enseignant spécialisé en braille qui transcrit les sujets pour les non-voyants d’une part et recopie les copies des non-voyants pour les professeurs. « La seule différence se trouve au bac. Vu que c’est des copies anonymes, on ne donne pas le papier en braille donc le correcteur ne sait même pas si c’est un valide ou non-voyant. » Page 22
  • 24. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] Q : Comment l’écriture braille est transposée en informatique ? R : Il y a 2 systèmes. Le premier est un ordinateur classique dans lequel le logiciel JAWS, une synthèse vocal, est installé et « tout ce que je touche il me le dit et tout ce qui apparait sur l’écran il me le lit ». Le deuxième est un ordinateur n’a pas de synthèse vocale mais est exclusivement en braille. C’est appareil avec des lignes. Si par exemple j’ai une clé, je l’insère dans l’ordinateur et tout ce qui s’y trouve, l’ordinateur me le sort en braille. Une imprimante en braille existe aussi, il sort des écritures en braille. Q : Comment faites-vous pour écrire des formules en mathématiques ? Vous est-il possible de poursuivre des études en science ? R : Souvent c’est la bête noire des non-voyants les mathématiques. Aucun des membres de l’AAPIJAS n’est dans un domaine des sciences exactes, que ce soit au lycée ou plus tard. Il est bien possible tout de même d’écrire les formules mathématiques en braille mais il convient de préciser la difficulté que cela représente pour les non-voyants. Q : Juste par simple curiosité, auriez-vous une boîte e-mail ? R : Oui. Q : Comment faites-vous pour écrire l’arobase en braille ? R : Il existe un signe en braille représentant l’arobase. Q : Est-ce qu’au Sénégal il existe une législation qui permet ou impose de transcrire les textes et/ documents en braille ? R : Non, il n’y en a pas. Le braille est très volumineux. Les enseignants transcrivent plutôt des extraits que l’intégralité des documents dont les non-voyants ont besoin. Au Sénégal le papier coûte cher, donc on préfère se limiter au minimum. En France par contre, tout ce que le non-voyant souhaite comme document il peut l’avoir en braille, même son relevé bancaire. Q : Y-a-t-il des non-voyants qui font de la musique ? R : Oui. Les notes de musiques en braille existent. « Vous avez la feuille sur laquelle nous avons essayé de transcrire, est-ce que vous pouvez corriger pour voir si nous n’avons pas fait de bêtises? Rires. » Pape Gning rappelle aux participants qu’ils peuvent ne pas s’arrêter au braille et demander aussi des précisions sur la vie quotidienne d’un non-voyant. « N’hésitez pas à poser des questions sur la vie quotidienne d’un non-voyant». Page 23
  • 25. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] Q : Est-ce que le petit point sur la lettre « J » du clavier est destiné aux aveugles afin qu’ils puissent se repérer ? R : Les points ou tirets sur les touches « J » et « F » nous permettent de nous repérer. Quand les non- voyants se forment en informatique, il leur demander de mettre les deux index sur ces deux touches et leurs autres doigts sur toute l’étendue du clavier. Ainsi ils utilisent les 10 doigts de la main. Q (Facebook) : Y-a-t’il une différence entre la transcription en braille de l’alphabet grecque et l’alphabet arabe? R : Oui il y a une différence. Les Arabes ont adapté le braille à leur mode d’écriture. Vu que je n’ai pas appris le braille en arabe, je ne saurai vous en dire plus. Q : Est-ce que le braille a été adapté à des langues africaines ? Comment vous vous êtes sentis marginalisé au Sénégal ? Si oui comment pensez-vous qu’on pourrait y remédier ? R : Des gens écrivent le wolof en braille mais en utilisant l’alphabet français par exemple. Les besoins des non-voyants sont énormes car il n’existe pas de politique de prise en charge. La marginalisation est prégnante, il ne faut pas le nier mais elle s’explique majoritairement par l’ignorance. La population ne nous côtoie pas assez pour nous connaître. Les non-voyants sont souvent associés à la mendicité or depuis que des structures telles que l’Institut des Jeunes Aveugles du Sénégal existent, les non-voyants et leurs familles sont sensibilisées partout de plus en plus dans les coins les plus reculés du pays pour que ceux-ci intègrent ces structures pour bénéficier d’une éducation. Même le diplôme en poche, le non-voyant est toujours confronté à des difficultés pour s’insérer professionnellement. Les gens agissent plus par pitié que par devoir, alors qu’ils devraient quand même faire confiance aux diplômés. Or la pitié tue l’effort. En France les gens agissent par devoir, si tu dois avoir quelque chose tu l’as. L’égalité des chances fait qu’une fois tu as des compétences, tu as des chances de t’en sortir. Un de mes prédécesseurs donne des cours de droit à l’université de Caen. Donc pourquoi en France on nous fait confiance, et chez nous non ? Cela prouve l’existence de cette marginalisation. Nous avons quand même rencontré les autorités sénégalaises. L’AAPIJAS a rencontré le président de la République du Sénégal à 2 voire 3 reprises à Paris. Cela a fait avancer les choses dans la mesure où on compte maintenant la loi d’orientation du handicap qui a été voté à l’Assemblée Nationale du Sénégal à l’unanimité même si elle n’est toujours pas promulguée. Mais tous les handicapés au Sénégal souffrent de la marginalisation et des structures de prise en charge inexistantes ou inadaptées. A l’université par exemple, j’ai entendu les handicapés physiques se plaindre de l’absence d’ascenseurs car ils sont incapables de monter les escaliers alors qu’en France partout où il n’y pas d’ascenseurs il y a une pente qui te permet de monter ou de descendre. En France tout ou presque est prévu mais en Afrique ça tarde et la volonté politique fait vraiment défaut. C’est la volonté politique qui permet à tout un citoyen d’être indépendant. Q : Comment font les étudiants non-voyants pour lire les œuvres au programme philosophique ou sociologique par exemple ? Page 24
  • 26. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] R : Auparavant les œuvres étaient principalement lus et enregistrées en sonore. Depuis peu, un site Internet canadien regroupe toutes les œuvres disponibles en formule numérique. Un non-voyant qui veut lire tel bouquin va dans ce site, télécharge l’œuvre souhaité ensuite le met dans son ordinateur en braille. Il parvient ainsi à lire les œuvres au programme ou tout simplement celles qu’il aimerait lire. Dans les facultés, c’est très difficile voire très rare de trouver des œuvres en braille. L’EXPOSE A ETE CLAIR ET CONCIS. LES PARTICIPANTS ONT ETE ALORS CONVIES A SE RAPPROCHER DE PAPE, A PRENDRE EVENTUELLEMENT SES COORDONNEES ET LUI POSER DES QUESTIONS AU BESOIN, CAR C’EST AINSI ET SEULEMENT AINSI QUE TOUS ENSEMBLES NOUS VIENDRONT A EFFICACEMENT BOUT DE LA MARGINALISATION DES NON-VOYANTS DANS LES SOCIETES AFRICAINES Page 25
  • 27. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] ATELIER. [FORMATION A LA CREATION DE BD] [NJACC’ART] Ndeye Fatou SARR - Abdoul Khadre DIALLO - Cheikh Dieylar DIALLO Il y a bien des façons de définir la bande dessinée… Qui vous dira que c’est un « moyen de communication de masse », associant étroitement l’image et le langage, et cela est vrai. Le graphiste, lui, affirmera qu’il s’agit plutôt d’un genre de littérature dessinée, et c’est encore vrai. Et tel autre vous soutiendra que la bande dessinée est au fond plus proche du cinéma que de la littérature, et c’est une définition qui ne manque pas non plus de vérité. S’il est si difficile de définir avec précision la bande dessinée, c’est qu’elle se situe précisément au carrefour de plusieurs moyens d’expression artistique : l’art graphique, l’art cinématographique et la littérature. Elle est tout à la fois dessin, cinéma, écriture, se conjuguant entre eux pour former un art nouveau, doté d’un ensemble de moyens d’expression extrêmement complets et variés, comme nous allons nous en rendre compte. MOYENS D’EXPRESSION DERIVES DE L’ART CINEMATOGRAPHIQUE : Les « plans » (gros plan, plan d’ensemble, etc.), le « cadrage » ou « angles de vue » (plongée, contre- plongée, etc.), le « montage » ou enchainement des plans… MOYENS D’EXPRESSION DERIVES DE L’ART GRAPHIQUE Le graphisme, la composition des images, les jeux d’ombre et de lumière, la perspective, la couleur … MOYENS D’EXPRESSION DERIVES DE LA LITTERATURE Les textes et les dialogues… Auxquels il faut ajouter un certain nombre de moyens d’expression non moins remarquables qui sont propres à la bande dessinée : Les CADRES (ou « cases ») qui peuvent varier de proportion d’une image à l’autre, rétrécir, s’étirer à volonté selon les nécessités du récit. Les PHYLACTERES (ou « bulles » ou « ballons ») qui intègrent le langage à l’image et permettent de faire parler les personnages. Les ONOMATOPEES qui constituent le « bruitage » expressif des bandes dessinées. Ensuite tout dépendra du talent avec lequel le créateur de bandes dessinées saura choisir parmi ces moyens d’expression très divers, ceux qui conviennent le mieux à ce qu’il veut exprimer à chaque moment du récit. Extraits de: «De l’Art de la BD Ŕ Tome 1- Editions Glénat» (du scénario à la réalisation de DUC, page 6) Page 26
  • 28. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] NJACC’ART est un label de production et de création de Njàccaar Visionnaire Africain. Pour le moment il ne compte qu’un seul volet : la bande dessinée. Toutefois, NJACC’ART aspire à élargir sa production à tous les domaines de l’art. Lors de l’élaboration du Programme de la Seconde Edition des 72h de Njàccaar Visionnaire Africain (rappel du Thème : Quelles Actions, avec quelles re-sources ?), l’équipe BD de NJACC’ART décide de proposer un atelier « simulation d’un studio de BD ». Ne cherchant point à discuter au préalable de l’histoire de la BD ou à en donner une définition, les participants ont souhaité aller droit à l’essentiel. Pour ceux disposant d’Illustrator, il s’agissait de créer une planche ou une étiquette. Quant aux équipes de scénaristes, il leur incombait de proposer des scénarii. Installation des participants Ceux disposant d’ordinateurs portables aux capacités suffisantes pour utiliser le logiciel Adobe Illustrator furent installés sur le devant. Ceux n’en ayant pas, quant à eux, furent automatiquement affectés à une équipe de scénaristes, et occupèrent les tables restantes. Phase d’écriture du scénario Des feuilles furent distribuées pour l’écriture des scénarii, ceux étant équipés d’e-PC ou autres portables, également affectés à une équipe de scénaristes, étant tenus de dactylographier leur scénario. Au final 3 équipes de scénaristes se forment et compétissent pour le meilleur scénario. Par où commencer ? Une fois les installations de logiciels effectuées, et ces derniers lancés, « par où doit-on commencer ? » CDD s’adresse à son public : « D’après vous, par où commencer ? ». Il poursuit, selon son principe, en ces termes «Plus vite vous répondrez, plus vite nous avancerons ! Alors ?». Des réponses fusent alors çà-et-là, et c’est ainsi que l’atelier débuta concrètement, par une suite de Questions-Réponses. Page 27
  • 29. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] Questions fort nombreuses, par ailleurs, et portant sur : - Par où commencer - Le scénario - L’idée - Le synopsis - Les personnages - Où l’on veut aller - Le(s) lieu(x) - Le contexte - Le cadre - La couleur - Arbre - Musique - Bruitage - Public - Acteurs => Héros - Titre - Nombre d’épisodes - Le papier - Le support - La volonté - La définition - L’humour - Le style Une fois achevée la collecte d’idées (ou brainstorming, ou remue-méninge ou encore « sottante xalat ») terminée, arrive le moment crucial de celles qui vont être retenues ou mises ensemble. Au final ne resteront plus que celles qui ne sont pas ci-dessus barrées dans la liste. Conclusion : pour concrétiser la création de la BD, il nous faudra avoir au sein de chaque groupe des acteurs jouant ces deux rôles essentiels : celui de scénariste (les dénicheurs d’idées), et celui de dessinateur. Le rôle du premier : définir un titre, écrire un scénario et un synopsis, préciser le contexte, décrire de façon détaillée chaque héros, définir et décrire la cible, choisir si la BD sera en couleur ou en noir et blanc. Quant au second, il aura à : dessiner, encrer, colorier, ajouter les bulles. Page 28
  • 30. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] FIGURE 1 ETIQUETTE 1, ENCRAGE TERMINE FIGURE 2 ETIQUETTE 2, ENCRAGE TERMINE Page 29
  • 31. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] Pour les besoins de cet atelier, Marof, membre de NJACC’ART, a déjà dessiné une planche, dont nous allons faire l’encrage au cours de l’atelier. Pour ce faire, il existe plusieurs méthodes, et nos participants vont appliquer celle consistant à encrer à l’aide d’un logiciel de dessin vectoriel : Illustrator. Ils seront essentiellement initiés aux outils plume, zoom, ellipse et rectangle, entre autres. Au final, le groupe des dessinateurs n’est pas parvenu à encrer en totalité, mais la plupart des binômes est parvenue à un rendu correct d’au moins une étiquette. Ainsi ils ont compris qu’avec de la volonté, de la patience et beaucoup d’efforts il était possible de créer une BD, et ce avec peu de moyens matériels. 1. L’étudiant Noir - Equipe 2 - 13 voix 2. Les Visionnaires - Equipe 3 - 9 voix 3. Temps Boy - Equipe 1 - 4 voix Convient-il de préciser que seule l’équipe 1 a suivi le canevas proposé ci-dessus ? Au vu des résultats, constitués des votes des participants, force était d’admettre qu’il valait peut-être mieux poursuivre son propre schéma, mais en même temps, tous étaient-ils prêts à en assumer les conséquences, qu’elles soient heureuses ou malheureuses. FIGURE 3 ETIQUETTE 3, ENCRAGE NON TERMINE Page 30
  • 32. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] RESULTATS DES VOTES 1ère Position - L’Etudiant Noir - Equipe 2 29 octobre 2011 : Ngoor nouveau bachelier sénégalais débarque à Orly (Paris). 17h à Orly………. Ngoor à la vue de la grandeur de l’aéroport de Orly s’exclame « waaw fii mom bakane na di, wallay le président Wade nous blague ». Après quelques minutes d’attentes il appelle son ami qui devait venir le chercher Ngoor : « mais sa waadji mom pourquoi il ne répond pas, c’est bizarre pourtant il avait dit qu’il viendrait me prendre à l’aéroport à 17h ; bon je vais patienter encore un peu » 23h à Orly……… Ngoor: « sheuuteeeuuteuh mais man fouma dieum. Déjà y’a Birane qui n’est pas venu me prendre en plus il fait très froid et je ne connais personne dans cette grande ville, et les gens sont si pressés qu’ils n’ont même pas le temps de répondre à mes questions». Vers 1H du matin à Orly Ngoor : « ahh pèkhé amoul je vais être obligé de dormir ici en plus j’ai tellement faim et froid Tieyy Yalla… » Ngoor couché sur un banc public devant l’aéroport tente de dormir en vain. 6h du matin à Orly…….. Amina jeune étudiante de 25 ans qui travaille comme femme de ménage à Orly… Amina : « waaaaw » étonnement Ngoor toujours couché sur un banc et Amina le regardant eu pitié de lui. Amina « Wa ki avec ce froid il dort ici à l’aéroport ? En plus mome ses habits sont légers di… Ndeysaaaane… Amina entre dans l’aéroport et va travailler 2h plus tard….. Amina sort du travail et répond à une de ses copines « Wa yow nam nala di naka Sénégal ? »… Ngoor(en pensée) « Ha ki dé c’est une sénégalaise. Attend je vais lui demander de l’aide » Ngoor : « Yow sokhna ci on dirait que tu es une sénégalaise ? Amina : « Wi je suis sénégalaise kayy » Je t’ai vu ici tout à l’heure quand je suis arrivée. Qu’est- ce que tu fais sur ce banc en plus avec ce froid la ? Page 31
  • 33. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] Alors Ngoor triste et choqué par ce qu’il vient de vivre raconte son triste histoire à Amina et elle, les larmes aux yeux car touchée par la situation du jeune homme prend sa valise et lui demande de la suivre... A Suivre … Synopsis de la BD Idée : Ngoor nouveau bachelier sénégalais âgé de 18ans débarque à Orly, un milieu qui lui est totalement inconnu… Titre : L’étudiant noir Héros : Ngoor et Amina Contexte : Situation de certains jeunes étudiants africains en France (Paris) Cible : Tout public NB ou Couleur : En noir et blanc 2nde Position – Les Visionnaires – Equipe 3 N’ayant pas les mêmes moyens financiers que les autres équipes de scénaristes, l’équipe 3 a rédigé le texte sur une feuille. Intitulé « les visionnaires », le scénario a un rapport avec le contexte des 72h de Njàccaar Visionnaire Africain. Les personnages choisis ont des visions différentes de l’avenir de leurs pays. Le premier personnage contrairement au second en a une vision laxiste. Il fait passer ses intérêts avec ceux de son peuple. Il s‘agit d’un père et de son successeur dans un village du Sénégal. Cette histoire vise tous les lecteurs quel que soit leur âge. La BD sera en couleur et elle pourra ainsi mettre en valeur la nature et ses couleurs comme la verdure, les animaux et la terre. 3ème Position - Temps Boy – Equipe 3 C’est l’histoire qui retrace le vécu d’une personne durant son cursus scolaire dans le milieu sénégalais. Nous entamons pour une meilleure optique la description de son quotidien. L’exemple d’une personne qui malgré les difficultés de la scolarisation d’un enfant dans un milieu pauvre au Sénégal nous dévoile les rouages de sa vie avec une volonté inébranlable de s’en sortir même si son entourage lui rend la vie plus dure et le combat plus long. Les héros  Makhoura : jeune Sénégalais qui combat la vie au quotidien et qui essaie de réussir dans la société.  Tonton Laye : oncle de Makoura au chômage qui rentre tous les jours au petit matin saoul et qui entretient une relation autoritaire avec Makhoura.  M. Bâ l : professeur de Makhoura qui encourage le jeune Sénégalais. Page 32
  • 34. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] Contexte : les études dans le milieu social sénégalais. Cible : les Sénégalais et la diaspora africaine. Couleur : Noir & Blanc. SOIREE CULTURELLE : NJACC’ART. [EXPOSITION DE TABLEAUX : Natacha SUPPRISSE] Le thème de la Seconde Edition des 72h à peine déterminé, nous prîmes contact avec Natacha SUPPRISSE, qui en fut informée et fut invitée à exposer une fois de plus ses créations (elle était déjà présente lors de la Première Edition des 72H de Njàccaar Visionnaire Africain). Natacha nous accueilla comme à l’accoutumée avec chaleur et sourire, et nous informa avoir écoulé ses dernières toiles. « Heureusement ! » nous fit-elle comprendre, car elle préférait de loin nous fournir de nouvelles œuvres pour cette occasion de la 2ème Edition des 72H de Njàccaar, peindre de nouveaux tableaux spécialement pour l’occasion d’autant plus que l’inspiration était déjà au rendez-vous. C’est ainsi qu’elle s’engagea à exposer à nouveaux pendant les 72h de Njàccaar après la 1ère édition. Ne pouvant assister aux 72h, elle a tenu à envoyer un message aux organisateurs afin que celui-ci soit lu aux participants. Nous vous le délivrons ici : «Salut Cheikh, j’ai tout fait pour faire partir mon e-mail mais rien n’y fait donc je vais résumer mes idées par texto. Il y a des chiffres au dos des toiles. Il s’agit du classement dans l’ordre pour l’affichage des tableaux. Allez, l’idée c’est que les spectateurs observent les tableaux et donnent à l’oral leurs propres interprétations, avant que je ne leur donne ma vision des choses.» D ONC MOI JE METS EN LUMIERE PLUSIEURS ASPECTS . J’UTILISE DES SYMBOLES STEREOTYPES QUI ME RENVOIENT A L ’ HISTOIRE DE L ’A FRIQUE , NOTAMMENT LES MASQUES ET LES ELEMENTS DISCONTINUS RENVOYANT A L ’EPOQUE DES PHARAONS . J’ AI CHOISI DE REINTERPRETER DES MASQUES . CERTAINS REGARDENT VERS LE PASSEE ( DROITE), D’AUTRES VERS LE FUTUR ( GAUCHE ). E T UN MASQUE VERS LE PRESENT QUI EST DE FACE . E T PUIS IL Y A DE PETITS RESEAUX DE LIGNES BLANCHES . CELLES - CI REPRESENTENT LES CIRCUITS QU ’ ON PEUT VOIR DANS LES PUCES ELECTRONIQUES PAR EXEMPLE . Page 33
  • 35. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] L’ IDEE C ’EST QU’ ON PEUT RASSEMBLER ET UNIR TOUTES LES CONNAISSANCES TECHNOLOGIQUES ANCESTRALES DE CE CONTINENT . IL Y A AUSSI UNE IDEE D ’ UNITE AFIN DE PERMETTRE A L ’AFRIQUE DE RAYONNER A NOUVEAU. N OUS SAVONS PAR EXEMPLE QUE LES EGYPTIENS ETAIENT DES VISIONNAIRES DANS LE DOMAINE DES SCIENCES . A INSI JE PROPOSE UN DEVELOPPEMENT DES CAPACITES SCIENTIFIQUES POUR APPORTER QUELQUES ELEMENTS DE REPONSE CONCERNANT UN DEVELOPPEMENT FUTUR DE CE BEAU CONTINENT. Q UE CE SOIT DANS LE DOMAINE DE LA BIOLOGIE, DE L ’ECOLOGIE ETC . PERMETTRE A TOUS D ’ ACCEDER A LA CONNAISSANCE . L E RESEAU DE LIGNE BLANCHE EST TRES LIMITE CAR CETTE IDEE D ’ UTILISER LES TECHNOLOGIES ET LES SCIENCES DOIT ETRE RAISONNABLE ET LIMITEE CAR UTILISEE A MAUVAIS ESCIENT , ELLE EST DEVASTATRICE . V OICI EN RESUME CE QUE J’ AI VOULU TRADUIRE A TRAVERS CES IMAGES . » NATACHA SUPPRISSE , TEXTO ENVOYE LE SAMEDI 29 OCTOBRE 2011 A 18H46 ET A LIRE AU PUBLIC DES 72 H. Selon les souhaits de l’auteur des toiles donc, les organisateurs disposèrent celles-ci dans l’ordre puis demandèrent au public présent d’en donner sa propre interprétation. Quelle ne fût la surprise générale en écoutant chacun exprimer sa vision ! Au final, en effet, en regroupant les idées des uns et des autres, le public avait tout bonnement et simplement saisi le message de Natacha ! Mais Les personnes présentes n’ayant pas encore eu connaissance de la vision propre de l’auteur des toiles, l’une d’elles, sentant sûrement l’adrénaline monter, demanda s’ils auraient la réponse de Natacha. Hilarité totale ! On lui répondit «Peut-être bien que oui, peut-être bien que non ». Et ce fut le suspens, que nous nous amusâmes à faire durer jusqu’au bout. Le public reporta de nouveau son attention vers les toiles, et les échanges reprirent de plus belle. Page 34
  • 36. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] Puis vint le moment de leur lire le message de Natacha. Au fur et à mesure le message leur était lu, les chuchotements laissaient place à des applaudissements dirigés à l’encontre de telle ou telle autre personne ayant deviné telle ou telle composante du message de l’artiste. Et voilà que la personne applaudie, jouant le jeu de celui qui avait su percer les mystères de l’œuvre en question, et afin de faire rire, caricaturait son contentement en gonflant le thorax, s’enflant de fierté exagérée et de satisfaction non déguisée, « faisant sa star » lors de ce court moment où cela lui était permis. De cette furtive notoriété, profitaient également toutes les personnes assises à côté d’elle, qui saisissaient alors l’occasion qui leur était donnée en disant « c’est nous, c’est nous ! » par des mouvements de bras, de mains, d’yeux, de tête, tout aussi désordonnés, drôles, qu’explicites. Quels drôles et agréables moments ce fût là ! Page 35
  • 37. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] A la fin de la lecture du message, acclamations et des sifflements animèrent la salle pendant un moment. Inutile de vous dire que la personne ainsi applaudie et saluée avec déférence, c’était Natacha, absente, certes, mais fort présente par le message qu’elle nous avait transmis là, et n’avait nullement besoin de nous convaincre à y croire. Il nous parlait, ce message c’était tout simplement aussi une vision de Njàccaar Visionnaire Africain. Elle fut donc applaudie en tant qu’artiste, pour son talent et son très beau travail. Puis pour sa pédagogie, son humilité, sa générosité, et la façon ludique avec laquelle elle a partagé avec nous ses créations, sa vision. Mais ces applaudissements, en plus d’être principalement adressés à l’artiste, étaient également destinés au public lui-même, pour avoir su capter l’essence même des œuvres, le sens de ces images, pour avoir décodé et compris le message de Natacha, qui fut tout à la fois opinion et réponse, espoir et solution. Message qui répondait tout simplement, dans sa globalité, aux questions « que faire ? », « comment ? » et « avec quoi ? ». «L’exercice est très intéressant ! », « A renouveler !», « N’y aurait-il pas d’autres tableaux ? », «Malheureusement non.», «Ooooh ! (de dépit)», «Et si l’on veut en acquérir un, de ces tableaux ? ». Pouvions-nous entendre çà-et-là. Une fois la clameur des voix évanouie, emportant avec elle l’un des moments forts de ces journées, les esprits s’apaisèrent, se firent pensifs, rêveurs, la parole devint silence et introspection. Instants inoubliables, gravés pour un long moment dans l’imaginaire des visionnaires. Instants de pure poésie. [COUTURE-STYLISME-DEFILE DE MODE : Aïssatou BADIANE] Dans le programme des 72h de Njàccaar, il a été convenu d’organiser une soirée culturelle, où créativités, cultures et festivités seraient au rendez-vous. C’est à cette occasion que des activités à savoir, une exposition de tableaux d’art, un concert, un défilé de modes, … ont été proposées. Etant une amoureuse du stylisme et notamment de la mode, je me suis occupée de la section défilé de mode de cette soirée avec l’aide de Ndeye Fatou SARR (membre de Njàccaar) avec qui j’ai pu dessiner des modèles d’habits. Ce fut un défi à relever, dans la mesure où le résultat de cette activité devait être au parfum du thème de l’évènement et de notre slogan : « Faire ce que nous pouvons avec ce que nous avons ». C’est ainsi que j’ai sensibilisé quelques fille de Njàccaar (membres et sympathisantes) afin de se joindre à nous dans cette entreprise pour mener à bien cette activité. Page 36
  • 38. [72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER] Néanmoins plusieurs problèmes se posaient. Nous n’avions pas un budget énorme pour organiser un défilé de mode, ainsi j’ai proposé de faire un Défilé 100% Made In Njàccaar. Je n’ai jamais cousu de ma vie mais je savais que j’aimais coudre. Sans réfléchir, je suis allé acheter des tissus africains (wax, imprimés, …), accessoires (perles, plumes, accessoires coutures, …), j’ai commandé une machine à coudre, et j’ai décidé de coudre, à la grande surprise générale. On m’a conseillée de commander les modèles à Dakar, d’aller voir un professionnel, et même de laisser tomber, mais rien y fait j’avais déjà décidé de coudre et comme suis connue pour être très têtue, personne n’allait m’empêcher d’arriver à mes fins. Mes débuts en couture furent 8 semaines exactement avant la cérémonie, je commence à regarder les tutoriels sur internet Ŕ j’utilise là une des qualités que Njàccaar m’a inculquée : aller chercher, prendre, entreprendre, s’auto-former, c’est ce qui se fait dans Njàccaar-, je monte ma machine. Je fus découragée au début car les résultats n’étaient pas conformes à ce que l’on voit en réalité, mais il a suffi d’un peu de patience pour comprendre ce qu’i n’a pas marché et ainsi continuer dans le travail. Les jours passent, je fini un modèle, à la grandes surprise de mes amis ; et de deux et de trois, ainsi de suite. Le travail commence à ralentir, je n’arrive pas à avoir les mesures des mannequins à temps, les examens et cours s’accélèrent ainsi ils me restaient 4 modèles à coudre. Seulement 4 jours me séparent de mon jour de départ pour Montpellier et je devais absolument finir les modèles. J’étais habitée par une motivation inconditionnelle, je ne voyais une seule et unique chose : finir les modèles. Il a fallu une journée entière et une nuit pour finir le tout, sauf une robe que j’ai dû finir à la main en coulisses. Ce fut un voyage long, périlleux mais passionnant que j’ai vécu en réalisant ces modèles, même si j’étais épuisée physiquement, mon morale était en pleine forme car j’étais satisfaite d’avoir accompli ma mission. Les filles ont essayé leur modèle, j’ai dû ajuster pour certaines, pour d’autre c’étaient parfait, et place au défilé que s’est passé avec succès tant dans le déroulement tant sur le dénouement car j’ai pu faire passer un message : celui de faire comprendre aux jeunes africains que le développement de l’Afrique commence par nous-même, chacun a un atout qui sommeille au plus profond de soi. Il faut le savoir, oser le dire et avoir l’audace d’agir. Mission accomplie dans la mesure où nous sommes retournés aux ressources pour réaliser ce défilé, et avec ce que nous avons : nos talents, notre volonté, notre motivation et notre confiance en la réussite de cet évènement. [N’HAPPY GALSEN] A l’occasion des 72h de Njàccaar Visionnaire Africain, le groupe N’happy Galsen avec Mado, Mariétou et Neïfa a été invité pour se présenter et animer un débat à la suite de la projection de leur reportage sur les cheveux crépus. LE GROUPE Il a été créé au mois de Mars 2011 par Marie Madeleine DIOUF et Ndeye Fatou SARR. Le but initial était de regrouper les sénégalaises qui avaient les cheveux crépus ou étaient dans un processus de retour vers des cheveux non défrisés ou voulaient juste s’informer. Au fur et à mesure que le groupe grandissait, d’autres sœurs d’autres pays d’Afrique nous on rejoint, par la suite des frères. Page 37