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1. LeTemps.ch | L’ethnographie, un outil à exploiter pour analyser les besoins des clients 15.04.12 22:29
Commercialisation Vendredi13 avril 2012
L’ethnographie, un outil à exploiter pour
analyser les besoins des clients
Par Marie-Laure Chapatte
Avec sa société lausannoise, Valérie Bauwens prône une approche
sur le terrain, en sept étapes. Son modèle est issu d’une étude sur
les robots aspirateurs, réalisée en partenariat avec l’EPFL
«J’étais chez un grand opérateur de télécoms suisse et j’écrivais des business plans pour de nouveaux
produits et services. Sur le papier, ils étaient très jolis avec de belles images, mais au fond de moi,
j’avais le sentiment qu’ils n’avaient ni queue ni tête. Ils étaient abstraits, déconnectés, j’ai alors eu un
déclic…»
Valérie Bauwens prend alors conscience qu’il faut développer une approche axée sur les utilisateurs et
commence à faire des entretiens pour le compte du groupe. «Quand vous demandez à quelqu’un
comment il utilise son téléphone mobile, vous constatez qu’entre sa réponse et la réalité, il y a un
écart important, c’est pourquoi l’observation sur le terrain est également cruciale.»
Pendant dix ans, elle crée et dirige un observatoire des usages en communication. Après sa formation
académique initiale en administration des affaires, la Belgo-Suisse se mue alors en ethnographe après
avoir achevé des études de psychologie.
En quête d’indépendance, elle monte sa propre société, à Lausanne, baptisée Human Centricity, fin
2010. L’année dernière, elle a réalisé pour le compte de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne
une étude sur l’adoption des robots dans la vie quotidienne, dans le cadre d’un programme national
pour la recherche à travers le Centre national de compétences pour la recherche en robotique (NCCR).
Avec une doctorante, Julia Fink, elle s’est intéressée à un robot déjà commercialisé. Nom de code:
Roomba (de iRobot), l’aspirateur autonome dont bon nombre de ménagères rêvent.
En suivant neuf familles (30 utilisateurs) sur six mois, elle constate que de nombreuses barrières
émergent très tôt et que l’adoption finale est faible, d’autant plus que les robots étaient fournis
gratuitement dans le cadre du projet.
Elle développe alors un modèle en sept étapes pour qu’un produit puisse franchir les «barrières de
l’adoption»: l’utilité pratique, l’espace physique, l’apprentissage de la technologie, les habitudes, la
relation émotionnelle à la technologie, l’influence sociale et l’utilité économique.
«Les entreprises innovantes tombent souvent dans le piège de ne considérer que l’utilité pratique,
voire l’utilité économique.» Dans le cas présent, ont-elles pensé aux efforts que l’usager doit déployer
pour changer ses habitudes de rangement et permettre ainsi au robot d’aspirer sans encombre?
L’aspect du contexte physique est également souvent complètement négligé. «Un participant a dû
passer un dimanche après-midi à accrocher son routeur Wi-Fi au mur pour éviter que les fils ne
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