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Le Territoire
1. Qu’est qu’un territoire?
Un territoire est un espace de vie.
La vie est donc territorialisée :
La vie sous sa multiplicité de formes occupe des territoires divers.
Exemple de la tique (carapate) de Jakob Von Uexküll (biologiste/naturaliste) : le monde
de la tique n’est composé que de trois éléments (affects) :
- affect de lumière (grimper en haut d’une branche)
- affect olfactif (se laisser tomber sur un mammifère qui passe sous la branche)
- affect calorifique (chercher la région sans poil et plus chaude pour piquer)
Dans une nature infinie, la tique extrait 3 affects qui vont constituer son monde, sa vie. En
d’autres termes, le territoire de la tique n’est composé que de trois affects… rien d’autre.
C’est pareil pour nous les hommes. Nous vivons dans des mondes composés qui
constituent notre territoire. A la différence de la tique, nos territoires sont beaucoup plus
vastes et plus complexes.
Proposition : nous sommes territorialisés de partout.
- Géographiquement (ma maison, mon quartier, ma ville, mon pays)
- Socialement (moi, ma famille, mes amis, mes ennemis)
- Politiquement (le parti pour lequel je vote, mes idéaux politiques)
- Religieusement (ma religion, mes croyances religieuses, mes superstitions)
- Linguistiquement (ma langue natale à travers laquelle le monde prend un sens pour
moi)
- Culturellement (ce que je perçois et conçois comme art, musique, littérature, poésie,
cinéma, etc.)
Il s’agit là seulement de quelques exemples… la liste est infiniment longue (territoires
économiques, territoires sexuels, territoires gastronomiques, etc.).
Ainsi, je peux m’avancer à dire qu’un individu est une composition territoriale (dans le
sens d’une composition de musique ou d’une composition d’individus, c-à-d un ensemble
déterminé d’individus) !
Ce que nous définissons comme une nation, un peuple ou une communauté est un groupe
d’individus habitant le même territoire.
Il faut ici préciser que les territoires sont aussi divers qu’il y a d’hommes sur terre. Ainsi,
un peuple n’est pas composé d’individus identiques, mais qui peuvent se percevoir et
s’identifier comme habitant un territoire commun. Donc, bien souvent, ce qui constitue un
peuple est une base territoriale commune, comme une ethnie, une religion ou un système
politique.
Par exemple, certains États se définissent par le territoire ethnique (c’est le cas d’Israël),
d’autres par le territoire religieux (les Républiques islamiques) ou le territoire politique
(les États communistes : Cuba). Mais en réalité, un Israélien ne se vie pas comme étant
uniquement un Juif, un Iranien ne se vie pas comme étant uniquement un Musulman et
un Cubain ne se vie pas comme étant uniquement un communiste.
Mais revenons au territoire. Nous essayons de comprendre ce que veut dire un territoire…
Je crois que je peux m’avancer à dire qu’un territoire est un monde. Nous vivons dans des
mondes… et ces mondes déterminent notre manière d’être, notre manière de penser, notre
manière de concevoir le monde et notre manière de vivre. Les coutumes et les traditions
sont affaires de territoires. Même les goûts et les couleurs sont affaires de territoires.
Par exemple, il est malpoli de ne pas fixer les yeux de son interlocuteur dans une
conversation en Amérique Latine. Alors qu’au Japon, il est malpoli de fixer les yeux de son
interlocuteur dans une conversation.
Le territoire à trois affects de la tique constitue son monde. De la même manière, la
composition territoriale d’un individu constitue son monde.
2. Qu’est que la déterritorialisation et la reterritorialisation ?
On est déterritorialisé lorsque l’on se trouve en dehors de son territoire.
Comme la territorialité, la déterritorialisation n’est pas seulement géopolitique, mais
s’étant sur tout les champs culturels.
Il y a des déterritorialisations religieuses (un bon exemple de cela est la conquête que
l’Église a faite dans le nouveau monde – l’Eglise n’a pas pu imposer son dogme aux
peuples indigènes sans y intégrer certains éléments propres aux indigènes).
Il y a des déterritorialisations linguistiques (apprendre une autre langue par exemple).
Il y a également des déterritorialisations musicales (le jazz, le blues, le flamenco), littéraire
(Kafka, Melville et Céline par exemple), poétique, etc.
Mais revenons rapidement à notre définition. Il y a déterritorialisation lorsqu’il y a sortie
du territoire. Mais on ne sort jamais complètement de son territoire… les hommes n’ont
pas la capacité d’effacer toute leur conscience comme on efface la mémoire d’un
ordinateur. Une déterritorialisation ne signifie pas laisser derrière soi son territoire… une
déterritorialisation signifie aller a la conquête d’autres territoires en emportant avec soi
son territoire … Ainsi, une déterritorialisation est une expansion du territoire original.
Toute expansion se fait sur une base déjà acquise que l’on agrandit.
Par exemple, les grands courants colonialistes qui ont bâtis les Empires Anglais et
Français (pour ne citer que ceux-là) étaient des déterritorialisations.
En allant à la conquête d’autres terres, le colon y a instauré son Église, son administration,
son système éducatif, son système judiciaire, ses mœurs, ses coutumes, etc. Nous pouvons
donc dire que la colonisation a amené une déterritorialisation des peuples indigènes en
leur imposant une éducation, une religion, une langue, une culture qui n’étaient pas la
leur.
La colonisation va même pousser la déterritorialisation jusqu’aux mouvements
migratoires de certaines populations afin de peupler les nouveaux territoires (les esclaves
en Amérique, les esclaves et les travailleurs indiens ici à Maurice). Ces gens ont été
déterritorialisés de leurs terres, de leurs mœurs, de leurs coutumes, de leurs cultures afin
de peupler d’autres territoires… mais nous reviendrons sur ce point plus tard.
Donc, les cultures colonialistes ont déterritorialisés les peuples indigènes. Mais le revers
de la médaille est également vrai… à travers la colonisation, les colons vont
déterritorialiser leurs propres cultures en y introduisant des éléments intrinsèques aux
territoires conquis et qui n’y étaient pas présents.
Par exemple, la découverte de l’Amérique va introduire en Europe toute une multitude de
petites cultures dont l’existence était jusque-là totalement ignorée par les Européens : la
culture du tabac (apparition des maisons de tabac), l’introduction de la tomate, de la
pomme de terre et du chocolat dans les habitudes culinaires européennes.
Ou encore, l’introduction d’une culture du thé et des épices en Europe, à travers
l’établissement des comptoirs coloniaux en Inde.
Il est important ici de souligner que lorsque les colons introduisent ces éléments étrangers
dans leurs cultures, l’utilisation et la nature même de ces éléments peuvent changer. Par
exemple, les Européens ne consomment pas le chocolat comme les Mayas le
consommaient. Les Anglais ne consomment pas les épices comme les Indiens les
consomment ; ces éléments déterritorialisés sont réadaptés a la culture des peuples
d’Europe (pour rester dans l’exemple de la colonisation).
Nous pouvons donc dire qu’il y a eu reterritorialisation des éléments déterritorialisés.
La déterritorialisation emmène donc avec elle la problématique de la reterritorialisation.
Ce qui se déterritorialise doit se reterritorialiser.
Ainsi :
La reterritorialisation est l’adaptation de l’élément déterritorialisé dans le
nouveau territoire (territoire au sens large comme on l’a vu au début).
Nous avons donc le mouvement suivant :
Territoire – Sortie du Territoire – Nouveau Territoire
Ou bien
Territoire – Déterritorialisation – Reterritorialisation
3. Pourquoi est-il important de parler de territoire ?
Eh bien tout simplement parce que le « Mauricien » est ce qui convient d’appeler un
individu déterritorialisé !
Les Mauriciens viennent d’Europe, d’Afrique, d’Inde et de Chine (principalement – il y a
d’autres sources migratoires). Le Mauricien a beau résider a l’île Maurice, mais il
transporte toujours avec lui tel un bagage immanent qui est son territoire original ; il est
bien normal que les choses soit ainsi faite… on ne voyage pas sans bagages.
Ces territoires originaux sont imprimés dans le style de vie, la physionomie et la
conscience des Mauriciens.
Il s’agit vraiment d’une empreinte digitale de tout ce qui nous constitue, de tout ce dont
nous sommes faits (territoires sociaux, religieux, culturels, linguistiques).
Il s’agit là d’une grande richesse… Mais il y a la aussi un grand danger : celui de vouloir se
reterritorialiser dans son territoire original.
Il est bien facile de dire « Je suis Africain ! », « Je suis Indien ! », « Je suis Européen ! »
Au fond cela constitue un aveu d’échec : l’échec de la nation mauricienne.
Il est trop facile de se reterritorialiser dans son territoire original… les intolérants et les
petits esprits ont le mérite de toujours gagner puisqu’ils jouent toujours sur ces cordes
sensibles…
Il est bien facile de tomber dans le piège de la démagogie politicienne qui consiste à diviser
et à hétérogénéiser pour mieux régner. Le sectarisme ou le communalisme renvoient
toujours à l’opposition territoriale, ou chaque entité cherche à établir son territoire comme
la dominante… le plus vertueuse et la plus noble.
L’apparition des mouvements politiques comme le FSM, la VOH, ou les lobbies castéistes
sont des symptômes d’un conservatisme dangereux, d’un fascisme grandissant et d’une
société en mal de vivre ensemble (à défaut d’être « un »).
Ces tendances sont aux antipodes du but que chaque mauricien devrait se fixer : celui de
créer une société qui respecte la différence d’autrui tout en donnant à chaque individu un
territoire commun… un territoire vraiment mauricien.
Ainsi, il ne s’agit pas de se reterritorialiser dans son territoire original… nous l’avons laissé
derrière nous !
Notre challenge est de créer un territoire commun qui pourra peut être un jour de donner
l’élan d’un destin commun : celui du Mauricien.
En réalité, chaque Mauricien est un Européen, chaque Mauricien est un Africain, chaque
Mauricien est un Indien, chaque Mauricien est un Chinois… le Mauricien n’est pas l’enfant
d’une seule patrie. Mais le Mauricien n’a pas encore sa propre patrie… utilisons la richesse
de nos origines comme d’un tremplin pour une reterritorialisation ou chaque individu
pourra se reconnaître… pas comme d’une arme de destruction massive.
Il nous reste beaucoup de travail !
Pour conclure donc, je voudrai dire que les concepts de la territorialité sont l’expression
d’une problématique que nous vivons à Maurice : comment réconcilier la multiplicité des
mondes (territoires) qu’est l’île Maurice afin d’en faire une nation ?
Les concepts de territoires n’ont pas pour but de résoudre ce problème, mais ils peuvent
apporter une prise de conscience, la prise de conscience que chaque mauricien est le
résultat d’une multiplicité d’a priori territoriaux, et que notre vision du monde n’est ni
absolue, ni objective, et encore moins universelle. Elle n’est au fond que l’expression de
nos origines : elle n’est qu’une interprétation du monde et de la vie.
Donc peut être que penser le territoire peut nous rendre plus libre du jugement que l’on a
des autres ; ayant pris conscience que nous jugeons un autre territoire par rapport à notre
territoire, et peut être que cela nous amènera à essayer de comprendre au lieu de pointer
du doigt et d’accuser. « Ne pas juger, ne pas accuser mais comprendre : voilà ce qui
différencie l’homme de la raison joyeuse de l’homme des passions tristes » disait Spinoza…
il semble y avoir là une grande leçon a tirer.
Avinaash Munohur
Étudiant en philosophie

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Le territoire

  • 1. Le Territoire 1. Qu’est qu’un territoire? Un territoire est un espace de vie. La vie est donc territorialisée : La vie sous sa multiplicité de formes occupe des territoires divers. Exemple de la tique (carapate) de Jakob Von Uexküll (biologiste/naturaliste) : le monde de la tique n’est composé que de trois éléments (affects) : - affect de lumière (grimper en haut d’une branche) - affect olfactif (se laisser tomber sur un mammifère qui passe sous la branche) - affect calorifique (chercher la région sans poil et plus chaude pour piquer) Dans une nature infinie, la tique extrait 3 affects qui vont constituer son monde, sa vie. En d’autres termes, le territoire de la tique n’est composé que de trois affects… rien d’autre. C’est pareil pour nous les hommes. Nous vivons dans des mondes composés qui constituent notre territoire. A la différence de la tique, nos territoires sont beaucoup plus vastes et plus complexes. Proposition : nous sommes territorialisés de partout. - Géographiquement (ma maison, mon quartier, ma ville, mon pays) - Socialement (moi, ma famille, mes amis, mes ennemis) - Politiquement (le parti pour lequel je vote, mes idéaux politiques) - Religieusement (ma religion, mes croyances religieuses, mes superstitions) - Linguistiquement (ma langue natale à travers laquelle le monde prend un sens pour moi) - Culturellement (ce que je perçois et conçois comme art, musique, littérature, poésie, cinéma, etc.) Il s’agit là seulement de quelques exemples… la liste est infiniment longue (territoires économiques, territoires sexuels, territoires gastronomiques, etc.). Ainsi, je peux m’avancer à dire qu’un individu est une composition territoriale (dans le sens d’une composition de musique ou d’une composition d’individus, c-à-d un ensemble déterminé d’individus) ! Ce que nous définissons comme une nation, un peuple ou une communauté est un groupe d’individus habitant le même territoire. Il faut ici préciser que les territoires sont aussi divers qu’il y a d’hommes sur terre. Ainsi, un peuple n’est pas composé d’individus identiques, mais qui peuvent se percevoir et s’identifier comme habitant un territoire commun. Donc, bien souvent, ce qui constitue un peuple est une base territoriale commune, comme une ethnie, une religion ou un système politique. Par exemple, certains États se définissent par le territoire ethnique (c’est le cas d’Israël), d’autres par le territoire religieux (les Républiques islamiques) ou le territoire politique (les États communistes : Cuba). Mais en réalité, un Israélien ne se vie pas comme étant uniquement un Juif, un Iranien ne se vie pas comme étant uniquement un Musulman et un Cubain ne se vie pas comme étant uniquement un communiste.
  • 2. Mais revenons au territoire. Nous essayons de comprendre ce que veut dire un territoire… Je crois que je peux m’avancer à dire qu’un territoire est un monde. Nous vivons dans des mondes… et ces mondes déterminent notre manière d’être, notre manière de penser, notre manière de concevoir le monde et notre manière de vivre. Les coutumes et les traditions sont affaires de territoires. Même les goûts et les couleurs sont affaires de territoires. Par exemple, il est malpoli de ne pas fixer les yeux de son interlocuteur dans une conversation en Amérique Latine. Alors qu’au Japon, il est malpoli de fixer les yeux de son interlocuteur dans une conversation. Le territoire à trois affects de la tique constitue son monde. De la même manière, la composition territoriale d’un individu constitue son monde. 2. Qu’est que la déterritorialisation et la reterritorialisation ? On est déterritorialisé lorsque l’on se trouve en dehors de son territoire. Comme la territorialité, la déterritorialisation n’est pas seulement géopolitique, mais s’étant sur tout les champs culturels. Il y a des déterritorialisations religieuses (un bon exemple de cela est la conquête que l’Église a faite dans le nouveau monde – l’Eglise n’a pas pu imposer son dogme aux peuples indigènes sans y intégrer certains éléments propres aux indigènes). Il y a des déterritorialisations linguistiques (apprendre une autre langue par exemple). Il y a également des déterritorialisations musicales (le jazz, le blues, le flamenco), littéraire (Kafka, Melville et Céline par exemple), poétique, etc. Mais revenons rapidement à notre définition. Il y a déterritorialisation lorsqu’il y a sortie du territoire. Mais on ne sort jamais complètement de son territoire… les hommes n’ont pas la capacité d’effacer toute leur conscience comme on efface la mémoire d’un ordinateur. Une déterritorialisation ne signifie pas laisser derrière soi son territoire… une déterritorialisation signifie aller a la conquête d’autres territoires en emportant avec soi son territoire … Ainsi, une déterritorialisation est une expansion du territoire original. Toute expansion se fait sur une base déjà acquise que l’on agrandit. Par exemple, les grands courants colonialistes qui ont bâtis les Empires Anglais et Français (pour ne citer que ceux-là) étaient des déterritorialisations. En allant à la conquête d’autres terres, le colon y a instauré son Église, son administration, son système éducatif, son système judiciaire, ses mœurs, ses coutumes, etc. Nous pouvons donc dire que la colonisation a amené une déterritorialisation des peuples indigènes en leur imposant une éducation, une religion, une langue, une culture qui n’étaient pas la leur. La colonisation va même pousser la déterritorialisation jusqu’aux mouvements migratoires de certaines populations afin de peupler les nouveaux territoires (les esclaves en Amérique, les esclaves et les travailleurs indiens ici à Maurice). Ces gens ont été déterritorialisés de leurs terres, de leurs mœurs, de leurs coutumes, de leurs cultures afin de peupler d’autres territoires… mais nous reviendrons sur ce point plus tard. Donc, les cultures colonialistes ont déterritorialisés les peuples indigènes. Mais le revers de la médaille est également vrai… à travers la colonisation, les colons vont
  • 3. déterritorialiser leurs propres cultures en y introduisant des éléments intrinsèques aux territoires conquis et qui n’y étaient pas présents. Par exemple, la découverte de l’Amérique va introduire en Europe toute une multitude de petites cultures dont l’existence était jusque-là totalement ignorée par les Européens : la culture du tabac (apparition des maisons de tabac), l’introduction de la tomate, de la pomme de terre et du chocolat dans les habitudes culinaires européennes. Ou encore, l’introduction d’une culture du thé et des épices en Europe, à travers l’établissement des comptoirs coloniaux en Inde. Il est important ici de souligner que lorsque les colons introduisent ces éléments étrangers dans leurs cultures, l’utilisation et la nature même de ces éléments peuvent changer. Par exemple, les Européens ne consomment pas le chocolat comme les Mayas le consommaient. Les Anglais ne consomment pas les épices comme les Indiens les consomment ; ces éléments déterritorialisés sont réadaptés a la culture des peuples d’Europe (pour rester dans l’exemple de la colonisation). Nous pouvons donc dire qu’il y a eu reterritorialisation des éléments déterritorialisés. La déterritorialisation emmène donc avec elle la problématique de la reterritorialisation. Ce qui se déterritorialise doit se reterritorialiser. Ainsi : La reterritorialisation est l’adaptation de l’élément déterritorialisé dans le nouveau territoire (territoire au sens large comme on l’a vu au début). Nous avons donc le mouvement suivant : Territoire – Sortie du Territoire – Nouveau Territoire Ou bien Territoire – Déterritorialisation – Reterritorialisation 3. Pourquoi est-il important de parler de territoire ? Eh bien tout simplement parce que le « Mauricien » est ce qui convient d’appeler un individu déterritorialisé ! Les Mauriciens viennent d’Europe, d’Afrique, d’Inde et de Chine (principalement – il y a d’autres sources migratoires). Le Mauricien a beau résider a l’île Maurice, mais il transporte toujours avec lui tel un bagage immanent qui est son territoire original ; il est bien normal que les choses soit ainsi faite… on ne voyage pas sans bagages. Ces territoires originaux sont imprimés dans le style de vie, la physionomie et la conscience des Mauriciens. Il s’agit vraiment d’une empreinte digitale de tout ce qui nous constitue, de tout ce dont nous sommes faits (territoires sociaux, religieux, culturels, linguistiques). Il s’agit là d’une grande richesse… Mais il y a la aussi un grand danger : celui de vouloir se reterritorialiser dans son territoire original.
  • 4. Il est bien facile de dire « Je suis Africain ! », « Je suis Indien ! », « Je suis Européen ! » Au fond cela constitue un aveu d’échec : l’échec de la nation mauricienne. Il est trop facile de se reterritorialiser dans son territoire original… les intolérants et les petits esprits ont le mérite de toujours gagner puisqu’ils jouent toujours sur ces cordes sensibles… Il est bien facile de tomber dans le piège de la démagogie politicienne qui consiste à diviser et à hétérogénéiser pour mieux régner. Le sectarisme ou le communalisme renvoient toujours à l’opposition territoriale, ou chaque entité cherche à établir son territoire comme la dominante… le plus vertueuse et la plus noble. L’apparition des mouvements politiques comme le FSM, la VOH, ou les lobbies castéistes sont des symptômes d’un conservatisme dangereux, d’un fascisme grandissant et d’une société en mal de vivre ensemble (à défaut d’être « un »). Ces tendances sont aux antipodes du but que chaque mauricien devrait se fixer : celui de créer une société qui respecte la différence d’autrui tout en donnant à chaque individu un territoire commun… un territoire vraiment mauricien. Ainsi, il ne s’agit pas de se reterritorialiser dans son territoire original… nous l’avons laissé derrière nous ! Notre challenge est de créer un territoire commun qui pourra peut être un jour de donner l’élan d’un destin commun : celui du Mauricien. En réalité, chaque Mauricien est un Européen, chaque Mauricien est un Africain, chaque Mauricien est un Indien, chaque Mauricien est un Chinois… le Mauricien n’est pas l’enfant d’une seule patrie. Mais le Mauricien n’a pas encore sa propre patrie… utilisons la richesse de nos origines comme d’un tremplin pour une reterritorialisation ou chaque individu pourra se reconnaître… pas comme d’une arme de destruction massive. Il nous reste beaucoup de travail ! Pour conclure donc, je voudrai dire que les concepts de la territorialité sont l’expression d’une problématique que nous vivons à Maurice : comment réconcilier la multiplicité des mondes (territoires) qu’est l’île Maurice afin d’en faire une nation ? Les concepts de territoires n’ont pas pour but de résoudre ce problème, mais ils peuvent apporter une prise de conscience, la prise de conscience que chaque mauricien est le résultat d’une multiplicité d’a priori territoriaux, et que notre vision du monde n’est ni absolue, ni objective, et encore moins universelle. Elle n’est au fond que l’expression de nos origines : elle n’est qu’une interprétation du monde et de la vie. Donc peut être que penser le territoire peut nous rendre plus libre du jugement que l’on a des autres ; ayant pris conscience que nous jugeons un autre territoire par rapport à notre territoire, et peut être que cela nous amènera à essayer de comprendre au lieu de pointer du doigt et d’accuser. « Ne pas juger, ne pas accuser mais comprendre : voilà ce qui différencie l’homme de la raison joyeuse de l’homme des passions tristes » disait Spinoza… il semble y avoir là une grande leçon a tirer. Avinaash Munohur Étudiant en philosophie