1. Entente des Fédérations d’associations de migrants :
Amitié Portugal-Luxembourg asbl (APL), Confédération de la Communauté Portugaise au
Luxembourg asbl (CCPL), Fédération des Associations Capverdiennes au Luxembourg asbl
(FACVL), Fédération des Associations d’Espagnols du Luxembourg asbl (FAEL), Fédération des
Associations Africaines du Luxembourg asbl (FAAL).
Lettre ouverte au Pouvoir politique
Luxembourg, le 31 octobre 2013
« Mir hunn Aarbechter geruff – Mënsche si komm » !? ( * )
Nous savons tous que le Luxembourg ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui sans l'apport
considérable de milliers de personnes issus d'horizons divers.
A l'aube de l'essor économique des années 60 et 70 le Grand-Duché a eu besoin de cette « main
d'œuvre » qui pour d'aucuns se résumait à une « masse », presque anonyme, dont la vocation
était uniquement devenir changer le visage d'un pays qui progressait fièrement vers un
développement exemplaire dans le contexte européen.
Cette « masse non identifiée » s'est avérée être des Hommes, comme vous, comme nous tous,
mais pour lesquels AUCUNE mesure d'accueil n'a été pensée à temps, ni avec le temps
nécessaire à sa mise en place.
Ces hommes ont fait et font encore aujourd'hui la richesse de ce pays en pleine mutation. Qu'on le
veuille, ou non. C'est par la force de leur travail que le Grand-Duché s'enorgueillit aujourd'hui des
routes, des immeubles, des ponts que ces hommes ont construit. Cela aussi, est indéniable.
Au cours de toutes ces décennies le pouvoir politique n'a fait que réagir à des situations
ponctuelles – raccommodant ça et là - au lieu d'agir par la voie d'une politique d'accueil
volontariste et proactive.
Le Foyer de Mühlenbach, qui est à nouveau sur toutes les bouches, est bien une illustration de
cette « non-politique ».
Créé il y a plus de 20 ans pour servir de « premier point d'hébergement» à des travailleurs sans
famille, il est devenu, bon gré, mal gré, un « foyer pour ouvriers migrants seuls ». Aujourd'hui,
une trentaine de ces ouvriers qui y habitent sont sur le point de devoir quitter les lieux car leur
statut ne leur permet plus d'occuper cette soi-disant catégorie d’hébergement d'accueil.
Avoir attendu, 18, 12, 8, 6 ou 2 ans pour arriver à cette conclusion est, pour le moins, étonnant – si
non impensable pour des décideurs politiques d'un pays fondateur de l'Union européenne.
Pour l'Entente des Fédérations de la Maison des Associations, sise au rez-de-chaussée de
cet immeuble appelé « Foyer pour hommes », l'interprétation de la loi ou du règlement qui
Entente des Fédérations de la maison des associations
46, rue de Mühlenbach L-2168 Luxembourg – Mühlenbach
tél: +352 26 68 31 09 |e-mail: info@mda.lu |www.maisondesassociations.lu
2. régit cette situation s'avère inhumaine et met au grand jour la faille du pouvoir politique en
matière d'immigration et d’intégration.
- Pourquoi, une telle mesure ?
- Pourquoi, et pour la deuxième fois, cette décision de donner ordre de quitter les lieux endéans
les 6 mois ?
- Pourquoi ne pas avoir construit, ou mis à disposition d'autres immeubles pouvant devenir un
deuxième ou un troisième « foyer pour travailleurs migrants » ?
- Pourquoi rendre encore plus florissant le commerce du sommeil, à des prix invraisemblables des chambres-taudis dans des cafés ou dans des maisons privées - au lieu de s'atteler à la mise
en place d'une réelle politique d'accueil ?
En tant que voisins, l’Entente des Fédérations de la Maison des Associations veut exprimer
publiquement sa solidarité envers ses actuels 85 voisins – des hommes dont les
ressources financières ne leur permettent pas d’affronter l’impitoyable loi du marché
immobilier au Luxembourg.
L'Entente des Fédérations de la Maison des Associations, fait un appel pressant au pouvoir
politique encore chargé des affaires courantes, ainsi qu'au pouvoir politique qui prendra la relève
gouvernementale dans les prochaines semaines afin de :
− revoir et de geler immédiatement les mesures qui ont été prises
− reclasser définitivement l'immeuble du 46, rue de Mühlenbach en
« Foyer pour travailleurs migrants seuls »
− procéder à une concertation avec le tissu social et associatif en vue de travailler
à de nouvelles pistes pour la mise en place d'une vraie loi d'accueil
− favoriser soit par le biais des institutions publiques, soit avec le concours du
monde associatif, une politique volontariste et dynamique en faveur des processus
d'intégration
− tout mettre en œuvre pour faciliter l'accès au logement face à la nouvelle
vague d'immigration
− mettre en place et ce, à court terme, des mesures innovantes en faveur d'une
politique de logements sociaux qui tienne compte des revenus des plus démunis
L’Entente des Fédérations
Entente des Fédérations de la maison des associations
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3. de la MAISON DES ASSOCIATIONS asbl
(*) 1965, Max Frisch (écrivain suisse) introduction du livre « Siamo italiani – Die Italiener. Gespräche mit italienischen Arbeitern in der
Schweiz » d'Alexander J. Seiler, Zürich.
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