1. La révolte de Pointe Coupée 1795
L'importance des esclaves
Un nombre grandissant : 165 en 1763 à La Nouvelle Orléans, 1500 en
l'an 1800
Une milice d'hommes noirs libres (libérés de l'esclavage) assure la
sécurité du territoire en même temps que les soldats espagnols
Les noirs libres sont autonomes et connaissent une paix relative
Les noirs esclaves sont essentiels pour la production de coton, de tabac,
de canne à sucre
Beaucoup d'esclaves noirs ont été apportés par les planteurs blancs qui
ont fui la révolte de Saint Domingue
2. Des rumeurs
9 avril 1795, un officier de cavalerie nommé Alexandre
LeBlanc parla au commandant du poste militaire de la
Pointe Coupée, Guillermo Duparc. Il parla d'une réunion
d'esclaves noirs derrière la plantation de Jacques Vignes
: les rumeurs parleraient de leur volonté de se révolter.
3. Pointe Coupée, un endroit isolé
Pointe Coupée se situe à 150 miles au nord de La
Nouvelle Orléans. Les plantations d'indigo, de tabac, de
maïs et de coton sont très isolées, étirés le long du fleuve
Mississippi.
Il y a 2000 blancs pour 7000 esclaves. Parfois, il n'y a que
3-4 blancs pour contrôler une centaine d'esclaves.
4. Comment se comporter avec les esclaves ?
Le gouverneur général espagnol, Francisco Luis Hector,
baron de Carondelet, incite les planteurs à donner
nourriture, vêtements, abris en quantité et qualité
suffisantes pour leurs esclaves, afin d'éviter les risques
de révoltes.
Les planteurs ne l'écoutent pas, préférant leurs méthodes
beaucoup plus strictes et musclées.
5. Tentative d'étouffement de la révolte
Le 10 avril 1795, Frédéric et Louis Pilche rapportèrent au
capitaine Duparc, commandant à Pointe Coupée, leur
conversation avec des indiens Tunicas : ces derniers
auraient entendu des esclaves qui voulaient forcer les
blancs à leur redonner leur liberté.
Duparc envoie plusieurs patrouilles pour arrêter les
nègres et les étrangers. D'après des informations
données par des esclaves (Juan Bautista Herrera et Maria
Luisa), la révolte aurait lieu du 12 au 13 avril. Le but serait
d'incendier une plantation et de tuer les blancs qui
viendraient éteindre l'incendie.
6. Arrestation des présumés coupables
Rapidement, les leaders présumés de la révolte, Antoine
Sarazin (esclave mulâtre propriété de Julien Poydras),
Grand Joseph (propriété de Colin LaCour) et cinq autres
esclaves sont arrêtés et enfermés.
D'après leur interrogatoire, beaucoup d'autres esclaves
de Julien Poydras rejoindraient la révolte, leur maître
étant parti pour affaires aux Etats-Unis. La plupart sont
arrêtés, sauf la famille d'Antoine Sarazin qui prend peur et
qui parvient à fuir.
7. La pression sur le gouverneur
Les planteurs de Pointe Coupée commencent à s’armer.
Ils rencontrent le capitaine Duparc le 22 avril puis le 28
avril, le pressant de trouver les responsables du
complot.
Ils choisissent Alexandre LeBlanc et François Mayeur
comme délégués pour aller à La Nouvelle Orléans pour
défendre leur cause auprès du gouverneur général.
Le gouverneur Carondelet demande au capitaine de la
garnison de Bâton Rouge, Joseph Bahamonde, d’aider
Duparc dans sa traque des révoltés et ordonne un raid
contre les nègres qui seraient en dehors de leur
plantation à 5 heures du matin, le 30 avril.
8. De nouveaux prisonniers et des rumeurs
Un esclave nommé Thimothé s’est enfui avec deux
fusils. Quand il est rattrapé, il n’a plus les armes qu’il a
dissimulées.
Il refuse de dire où elles se trouvent, même quand il se
fait battre.
On le place dans la prison de Pointe Coupée, enchaîné.
Le 5 mai, un navire appelé Luisiana arrive avec des
soldats en renfort.
Duparc est convaincu que le complot est organisé par
des agents pour les français et contre les espagnols. Le
15 mai, 60 prisonniers croupissent dans la prison de
Pointe Coupée, dans le Luisiana et dans la maison du
commandant.
9. Des témoignages pour une condamnation
L’assesseur (responsable de la justice) Manuel Serrano
arrive le 7 mai à Pointe Coupée. Il recueille des
témoignages pour vérifier s’il y a bien eu un complot de
la part des esclaves.
22 nègres furent déportés ailleurs en Amérique, 23
organisateurs furent condamnés à la pendaison. Un
blanc (un tailleur allemand nommé George
Rockemborgh, qui a écrit un mémoire pour la libération
des nègres), et son associé Boyavel (qui a lu aux
esclaves des extraits de la déclaration des droits de
l'homme et du citoyen) eurent 6 ans de prison.
10. Des témoignages pour une condamnation
Les exécutions eurent lieu du 29 mai au 2 juin. 4 têtes
furent coupées et exposées dans les 4 directions de la
voie royale De Pointe Coupée, 2 autres à La Nouvelle
Orléans, 6 dans d’autres villes de Louisiane, comme
avertissements.
Un noir libre (non esclave, pas soumis aux mêmes lois)
appelé Antonio Coffi fut expulsé de Louisiane après
qu’on ait trouvé chez lui un véritable arsenal d’armes à
feu.