Scd strasbourg u2-u3 exposition première guerre mondiale
1.
2. Au seuil de la guerre, l’affiche illustrée est déjà largement développée
dans les pays européens et aux Etats-Unis. […] Pendant la Grande
Guerre, tandis que le placard de texte informe, ordonne ou interdit,
l’affiche illustrée va jouer sur l’émotion […].
Dans l’affiche stricto sensu, il s’agit d’exalter directement le
patriotisme : sur les murs, l’image des soldats se mêle aux symboles
du pays (comme l’aigle et le coq) et aux figures allégoriques, celle de
la France se confondant avec celle de Marianne.
L’affiche illustrée a participé à un ensemble de représentations
idéologiques et sociales […] qui a vraisemblablement été important
dans un monde où, en l’absence de radio et de télévision notamment,
elle était un support médiatique de tout premier plan, utilisé pour la
première fois à une telle échelle.
3.
4. 1914-1918 : orages de papier : les collections de guerre des bibliothèques.
9. A l’été 1914, les grandes puissances européennes, poussées par la fièvre nationaliste et une volonté d’en découdre contenue depuis des
décennies, décrètent la mobilisation. La Russie et l’Autriche-Hongrie appellent les classes d’âge concernées sous les drapeaux à la fin de
juillet 1914. Les autres pays qui pratiquent l’obligation militaire, telles la France (service de trois ans) et l’Allemagne (service de deux ans),
les imitent dès les premiers jours du mois d’août. L’ordre de mobilisation est placardé sur les murs des mairies et des bâtiments publics, ne
laissant aucun autre choix possible à leurs citoyens que l’obéissance. Ils sont 3 millions d’Allemands à gagner les casernes que l’armée
active a quittées afin de rejoindre les troupes entrées en campagne, et quelques 2,7 millions de Français. Les vides creusés dans les
rangs des soldats jetés dans la mêlée sanglante et meurtrière des batailles livrées pendant l’automne 1914 contraignant les
gouvernements, désormais plongés dans une longue guerre, à faire appel à des millions de nouvelles recrues. A la fin de la guerre, la
France s’adresse déjà aux conscrits de la classe 1920, âgés de 18 ans à peine.
Patrick Facon. 1914-1918 : la guerre des affiches : la Grande Guerre racontée par les images de
propagande. Grenoble : Ed. Atlas, 2013. p. 14
27. Tandis que les puissances européennes continentales procèdent à la mobilisation de ceux qui
sont en âge de porter les armes, l’Angleterre, les Etats-Unis ou encore le Canada, l’Australie et la
Nouvelle-Zélande appellent les volontaires à s’engager. Le patriotisme, l’amour-propre ou la soif
de vengeance sont les leitmotivs d’une campagne de propagande planétaire qui, malgré
quelques résistances, pousse des millions d’hommes à partir en guerre.
Patrick Facon. 1914-1918 : la guerre des affiches : la Grande Guerre racontée par les images de propagande.
Grenoble : Ed. Atlas, 2013. p. 13
33. *+
#
$%'
Jamais, dans toute l’histoire des conflits, autant d’hommes sont partis se battre. La propagande de tous les pays en guerre prend bien soin
de vanter leurs qualités guerrières et leur courage indomptable auprès d’une opinion publique dont la préservation du moral est
essentielle. Elle a besoin de ces repères pour adhérer à la perspective des immenses sacrifices que les autorités politiques et militaires
attendent d’elle.
L’affiche ne montre jamais l‘âpreté des combats mais glorifie le soldat et son engagement sans borne.
Patrick Facon. 1914-1918 : la guerre des affiches : la Grande Guerre racontée par
les images de propagande. Grenoble : Ed. Atlas, 2013. p. 75
40. ,
.
Hormis le Salon des armées, où sont présentées les œuvres d’artistes qui risquent leur vie sur le front, la France, à l’initiative du Sénat et
de la Chambre des députés, organise les premières Journées du Poilu dès 1915. C’est ainsi que des collectes de fonds sont organisées
dans tout le pays par des associations patriotiques ou caritatives afin d’être utilisées pour fournir aux soldats de quoi améliorer leur
quotidien.
Si le mot « Poilu » est peu utilisé par les soldats français pour se désigner entre eux, en revanche il fait largement recette dans la presse et
à l’arrière. Se référant à la bravoure et au courage des combattants, mais aussi à leur pilosité liée aux conditions de vie erratiques des
tranchées, ce vocable connaît une extraordinaire popularité.
Patrick Facon. 1914-1918 : la guerre des affiches : la Grande Guerre racontées par
les images de propagande
52. Le 7 août 1914, l’armée Dubail pénètre en Alsace. Mois d’août glorieux pour les Français, puis recul obligé. Alors commence la guerre de positions :
quatre ans de combats meurtriers dans les Vosges. Pendant ce temps, en Alsace, le drame arrive à son paroxysme : près de deux cent cinquante mille
Alsaciens et Lorrains seront mobilisés dans l’armée allemande
53. -sept mille engagés volontaires dans les troupes françaises seront bientôt
rejoints par de nombreux déserteurs. À Berlin on parle de trahison, et l’on envisage de rattacher l’Alsace à la Bavière ou à la Prusse. C’est l’époque des
« proscrits » (condamnation des civils, déportations). Le Reichsland s’écroule dans la peur, la haine, le déchirement des familles. Les quelques
politiciens qui rêvent encore sont réveillés brutalement par le Conseil central des travailleurs et des soldats, mis en place par la révolution du
10 novembre 1918. Les événements se précipitent : le 17 novembre, entrée délirante des Français dans Mulhouse, le 18 dans Colmar, le 22 dans
Strasbourg.
Françoise LÉVY-COBLENTZ, Universalis, « ALSACE-LORRAINE QUESTION D’ », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 24 octobre 2014. URL : http://www.universalis-edu.com/
encyclopedie/question-d-alsace-lorraine/
61. Les hostilités s’inscrivant dans la durée, les nations belligérantes sont confrontées à de tels besoins financiers que les ressources propres
des États se révèlent rapidement insuffisantes. Dès lors, force est d’en appeler à l’épargne des particuliers par le biais d’emprunts
considérables. En échangeant leur or contre des bons de la Défense nationale, ceux qui acceptent de souscrire jouent, à leur façon, un
rôle majeur dans l’effort de guerre.
Patrick Facon. 1914-1918 : la guerre des affiches : la Grande Guerre racontée par les images de
propagande. Grenoble : Ed. Atlas, 2013. p. 43
67. Plongées dans une guerre totale et brutale, les sociétés des pays belligérants sont amenées à faire montre d’une solidarité sans faille à
l’égard de tous les éprouvés, les blessés, prisonniers, veuves, orphelins… Dans tous les pays en guerre, les associations caritatives et
humanitaires, dont celles liées à la Croix-Rouge internationale, s’emploient à soulager, autant que faire se peut, les maux dont souffrent
les populations.
Patrick Facon. 1914-1918 : la guerre des affiches : la Grande Guerre racontée par les images de propagande. Grenoble : Ed. Atlas, 2013.
p. 133
74. Les économies des pays précipités dans le premier conflit mondial sont mises à rude épreuve pendant les quatre ans et demi sur lesquels
celui-ci s’étend.
Soumises à des privations de toutes sortes, frappées par les nombreuses maladies dues à la dégradation des conditions de vie ou à la
présence de nombreux contingents de soldats sur leur sol, les populations civiles sont appelées non seulement à s’investir totalement au
profit de l’effort de guerre, mais aussi à se priver du superflu et du nécessaire.
Patrick Facon. 1914-1918 : la guerre des affiches : la Grande Guerre racontée par les images de
propagande. Grenoble : Ed. Atlas, 2013. p. 101
78. Contrairement à la France où les auteurs des affiches sont généralement des dessinateurs de presse (Faivre, Poulbot, Sem, Willette, etc.)
et où l’affiche est dominée par le dessin au crayon, les Etats-Unis font appel aux meilleurs graphistes, tels Charles Buckles ou James
Montgomery Flagg.
L’oncle Sam (Uncle Sam, pour US, c’est-à-dire United States), figure traditionnelle des Etats-Unis, apparaît souvent dans les thèmes d’une
propagande qui tente de convaincre les conscrits à s’engager dans le conflit.
86. Quatre armistices ayant été conclus entre les vainqueurs et les vaincus (d’octobre à novembre 1918), les traités de paix suivent quelques
mois, voire quelques années plus tard. Le premier d’entre eux est celui de Versailles, signé le 28 juin 1919, entre les alliés de l’Entente et
l’Allemagne, qui subit la loi du talion. Hormis des pertes territoriales importantes (15%de sa superficie) au profit de la France, d’une
Pologne qui renaît, mais aussi de la Belgique et du Danemark, les Allemands sont contraints de livrer la plus grande partie de leur matériel
de guerre.
Patrick Facon. 1914-1918 : la guerre des affiches : la Grande Guerre racontée par les images de
propagande. Grenoble : Ed. Atlas, 2013. p. 163
97. Les économies des pays belligérants ont été proprement dévastées par la guerre. […] En raison des dettes de guerre qu’elles ont
contractées, les nations belligérantes, hormis les Etats-Unis, se retrouvent au bord de la ruine. Le conflit a coûté plus de 1000 milliards de
francs de l’époque (186 milliards de dollars) dont les deux tiers reviennent aux pays de l’Entente. L’arrêt du remboursement des emprunts
russes, décidé par le gouvernement bolchévique, est une catastrophe pour l’épargne française. L’inflation, inconnue avant la Grande
Guerre, atteint des sommets catastrophiques.
Patrick Facon. 1914-1918 : la guerre des affiches : la Grande Guerre racontée par les images de
propagande. Grenoble : Ed. Atlas, 2013. p. 160-161