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Série de diaporamas ‘ De l’offense à la réconciliation’
Série 2 - Justice, pardon et réconciliation
4 - La réconciliation
franco-allemande
Étienne Godinot . 24.05.2023
La série de diaporamas
‘De l’offense à la réconciliation’
Sommaire - Rappel
Série 1 : Mémoire et reconnaissance de crimes du passé
1 - Introduction
2 - La mémoire de l’esclavage
3 - La mémoire du colonialisme
4 - La mémoire du génocide des Arméniens
5 - La mémoire de la Shoah
6 - La mémoire des crimes du communisme
7 - La mémoire des crimes commis par les États-Unis
8 - La mémoire des crimes des Khmers rouges au Cambodge
9 - La mémoire du génocide du Rwanda
10 - La mémoire des crimes commis pendant les guerres en ex-Yougoslavie
11 - La mémoire de l’apartheid en Afrique du Sud
12 - La mémoire des crimes commis par les institutions religieuses
Série 2 : Justice, pardon et réconciliation
1 - Justice, pardon et réconciliation : dissiper les malentendus
2 - Pardon et réconciliation entre personnes
3 - Pardon et réconciliation entre groupes humains
4 - La réconciliation franco-allemande
5-1 - L’Algérie et la France : de 1830 à 1962
5-2 - L’Algérie et la France : depuis 1962
6 - Le Japon et les traces de sa période impériale en Asie du Sud-Est
7 - La Chine. Une volonté de revanche ?
8 - Institutions en faveur de la justice et des droits humains
9 - Relire et dépasser le passé pour inventer l’avenir
La réconciliation
franco-allemande
Si les Allemands ont eu en France, à juste titre depuis 1870, une
réputation d’envahisseurs (1870, 1914, 1940), les armées françaises,
pour leur part, ont maintes fois mené campagne dans les Allemagnes,
et occupé des provinces entières.
Cela, sous l’Ancien Régime, lors des guerres de la Révolution,
sous l’Empire.
Et même, du côté de l’occupation, sous la République, de 1918 à
1925. Puis, après 1945.
Images :
- La bataille d’Iena contre les Prussiens (14 octobre 1806)
- Les Pariser Kanonen, 7 pièces d’artillerie à très longue portée (120 km)
portées sur rails, utilisées au cours de la Première Guerre mondiale
par l'armée allemande pour bombarder Paris.
La réconciliation franco-allemande
1688-1689 - Le sac du Palatinat
Le roi français Louis XIV affirme la puissance de son royaume
en l’engageant dans une série de guerres : guerre de Dévolution
(1667-1668), guerre de Hollande (1672-1678), guerre des Réunions
(1683-1684), guerre de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697) et enfin
guerre de Succession d'Espagne (1701-1713).
La révocation de l'Édit de Nantes (1685) et le sac du Palatinat (1688-
1689, photo du haut) sont deux énormes taches sur le règne du ‘Roi Soleil’.
Le sac du Palatinat, aussi appelé second ravage du
Palatinat (en référence au premier ravage, exercé en
1674 par Turenne…), est une opération de destruction
méthodique menée par les armées de Louis XIV en 1688-
1689 dans le sud-ouest du Saint-Empire romain
germanique.
En septembre 1688, l'armée du Rhin pénètre sans déclaration de guerre formelle
sur les hauteurs dominant le Palatinat et sur la rive gauche du Rhin, et s’enfonce jusqu'en
Bade. Les villes de Heilbronn, Heidelberg et Mannheim (le 10 novembre) sont enlevées et
les fortifications de Philippsbourg sont prises d'assaut.
Images : Louis XIV. Le passage du Rhin par l’armée du Rhin
La réconciliation franco-allemande
1688-1689 - Le sac du Palatinat
En détruisant le Palatinat, Louis XIV et son ministre de la guerre
Louvois (1641-1691) montent l'opinion allemande contre la France.
Dans Les soupirs de la France esclave qui aspire après la
liberté, Pierre Jurieu écrit : « Les Français passaient autrefois pour une
nation honnête, humaine, civile, d'un esprit opposé aux barbaries ; mais
aujour-d'hui un français et un cannibale, c'est à peu près la même chose
dans l'esprit des voisins ». En plus de l'opinion, cet acte incite les princes
allemands à se joindre à l'empereur et à renforcer la coalition opposée à la
France. ../..
Images : L’incendie de Pforzheim
La face non restaurée du château de Heidelberg
Dans une première phase de décembre 1688 à mars 1689, les régions du
Palatinat et du Wurtemberg sont ravagées depuis Heilbronn, y compris Donauwörth,
Marbach-am-Neckar et Schorndorf. À la fin de l'année, les troupes françaises s’emparent
de Heidelberg, capitale de l'électorat de Palatinat, et de plusieurs bourgs le long du
Neckar, dont Ladenburg. Le général Ézéchiel de Mélac fait incendier Pforzheim le 21
janvier 1689.
La réconciliation franco-allemande
1688-1689 - Le sac du Palatinat
Voltaire écrit : « C’était pour la seconde fois que ce beau
pays était désolé sous Louis XIV ; mais les flammes dont
Turenne avait brûlé deux villes et vingt villages du Palatinat
n’étaient que des étincelles, en comparaison de ce dernier
incendie. L’Europe en eut horreur. Les officiers qui l’exécutèrent
étaient honteux d’être les instruments de ces duretés. »
Au vingtième siècle, il arrivait encore aux Allemands de
nommer leur chien de garde ‘Mélac’, en mémoire de l’incendiaire
Ézéchiel de Mélac. Ayant pris sa retraite après les Guerres de la
Ligue d’Augsbourg, celui-ci touchera jusqu’à sa mort une juteuse
rente du roi.
Photos :
- François Michel Le Tellier, marquis de Louvois (1641-1691), ministre de la Guerre de
Louis XIV. En 1689, il convainc le ‘Roi Soleil’ de la nécessité d'un second ravage du
Palatinat.
- Ézéchiel de Mélac (1630-1704), destructeur d’Heidelberg en mars 1689, bourreau du
Palatinat
- Mélac avec une torche incendiaire, œuvre du sculpteur Peter Lenk à Hirsau
La guerre révolutionnaire
de 1792
Dès 1791, les monarchies d'Europe assistent avec préoccupation
à la Révolution française et ses bouleversements, et se demandent si
elles doivent intervenir, soit pour aider Louis XVI, soit pour profiter du
chaos en France. Le personnage clé de la situation est l'empereur
Léopold II, frère de la reine Marie-Antoinette, la femme de Louis XVI.
Il avait d'abord regardé la Révolution avec sérénité mais il devient de
plus en plus inquiet lorsque la Révolution se radicalise.
Le 27 août, Léopold II et le roi Frédéric-Guillaume II de
Prusse, après avoir reçu en consultation des nobles émigrés
français, publient la déclaration de Pillnitz : elle déclare l'intérêt des
monarques d'Europe au bien-être de Louis XVI et de sa famille, se
prononce pour une monarchie constitutionnelle en France, et
menace de graves mais vagues conséquences quiconque les
agresserait.
- La déclaration de Pillnitz (27 aout 1791)
- Léopold II, empereur du St Empire romain germanique à Vienne (sept.1790 - mars
1792), réformateur qui a aboli à Vienne la peine de mort
- Frédéric-Guillaume II, roi de Prusse, roi populaire, mécène de Mozart et Beethoven
La guerre révolutionnaire de 1792
L'invasion continue, mais à la bataille de Valmy, le 20
septembre, les alliés reculent face à l'armée française menée par
Dumouriez et Kellermann. Bien que le résultat de la bataille soit
nul tactiquement, il donne un coup de fouet au moral français.
En outre, les Prussiens, constatant que la campagne est
plus longue et plus coûteuse que prévu, décident que le coût et le
risque de poursuite des combats sont trop grands et se retirent de
France pour préserver leur armée.
Image : La bataille de Valmy
L'Assemblée, sur une proposition du roi Louis XVI, déclare la
guerre au ‘roi de Bohême et de Hongrie’ (: à l'empereur du Saint-
Empire et ses États), lors du vote du 20 avril 1792 après que le
ministre des Affaires étrangères, Charles-François Dumouriez, lui ait
présenté une longue liste de griefs. En juillet, l'invasion prussienne
commence et l'armée de Brunswick prend facilement les forteresses
de Longwy et de Verdun.
Image : La capitulation de Verdun
1804 - L’immense déception
de Ludwig van Beethoven
Le jeune Ludwig van Beethoven (1770-1827) est subjugué par
l’un de ses professeurs qui a suivi la prise de la Bastille et transmet la
fièvre révolutionnaire à ses étudiants. Un jour, assis aux premières
places, il entend bouche bée cet enseignant déclamer une poésie qui
invite le peuple à se libérer des chaînes du despotisme. Le professeur
s’apprête à publier un recueil de poèmes et Beethoven fera partie des
souscripteurs. L’effervescence révolutionnaire atteint l’Allemagne et
Beethoven devient l’un de ses porte-voix. En 1801, il compose une
œuvre pour accompagner le ballet Les Créatures de Prométhée, avec,
à la clé, l’espoir d’une haute fonction à Paris.
Il compose sa 3ème symphonie qu’il veut nommer ‘Symphonie
Bonaparte’ . Il la nommera finalement ‘Symphonie héroïque’. La
décision de Napoléon de s’autoproclamer empereur en 1804 constitue
le point de basculement de cette relation d’amour – d’abord – et de
détestation – ensuite.
Car le républicanisme du compositeur voit dans ce geste (et dans
le rétablissement de l’esclavage en 1802) la trahison des idéaux de la
Révolution française dont Napoléon lui avait donné l’impression d’être le
fer de lance.
1806 - Les batailles de Iéna et Auerstaedt
Frédéric-Guillaume III de Prusse est mécontent que
Napoléon réorganise, sans le tenir informé, le Saint-Empire en
Confédération du Rhin. De plus, Napoléon veut restituer le
Hanovre à son ancien souverain, le roi d'Angleterre. Or, depuis six
mois, ce territoire est occupé par la Prusse.
En août et sept. 1806, la reine de Prusse, Louise de
Mecklembourg-Strelitz, attise la haine de l'armée et de la popula-
tion contre la France, avec qui la Prusse est en paix depuis le traité
de Bâle (1795). Les officiers aiguisent leurs sabres sur les marches
de l'ambassade de France à Berlin tandis que Frédéric-Guillaume
lance à qui veut l'entendre : « Pas besoin de sabres, les gourdins
suffiront pour ces chiens de Français. »
La bataille d'Iéna oppose la France à la Prusse le 14
octobre 1806 à Iéna*. Elle a lieu en parallèle de la bataille
d'Auerstaedt, dans le cadre de la campagne de Prusse et de
Pologne. Les Français, commandés par Napoléon Ier, écrasent les
Prussiens commandés par le général de Hohenlohe.
* à 22km de Weimar
1806 - Iéna et Auerstaedt
Les troupes coalisées subissent de lourdes pertes : 49 géné-
raux, 263 officiers et 12 000 hommes, tués ou blessés, 14 000
prisonniers, 40 drapeaux et 200 canons capturés. Les Français
perdent 6 087 hommes, tués ou blessés.
La bataille d'Auerstaedt* se déroule le même jour, parallèlement
à celle d'Iéna, et oppose l'armée prussienne du roi Frédéric-Guillau-
me III au 3e corps d'armée français commandé par le maréchal Louis
Nicolas Davout. Celui-ci, avec 27 000 hommes, vainc les 61000
soldats du duc de Brunswick-Lunebourg : 3 000 prisonniers, 10 000
tués et 115 canons perdus pour l'armée prussienne. Les Français
perdent 7 000 hommes.
Le sort de la Prusse est décidé après la défaite de son allié
russe à Friedland, le 9 juillet 1807 par le second traité de Tilsit.
* entre Erfurt et Leipzig
Images : Napoléon à Iéna
Davout à Auerstaedt
Iéna et Auerstaedt : l’humiliation de la Prusse
et la naissance du nationalisme allemand
La Prusse est amputée de la moitié de son territoire et de la
majorité de ses places fortes (Magdebourg, Erfurt, Stettin,
Graudenz, Dantzig), la plupart à l'ouest de l'Elbe. Elle perd 5
millions d'habitants et doit payer une indemnité de guerre d'un
montant considérable de 120 millions de francs de l'époque.
La défaite prussienne va déclencher un violent nationalisme
allemand qui conduira à l'unification de la nation allemande au cours
du 19ème siècle.. Elle provoque un traumatisme au sein de l’élite
prussienne et allemande. Des réformateurs tels que Carl von
Clausewitz (qui a participé à la bataille) et Fichte prennent alors
conscience de la nécessité de transformer la vieille Allemagne en un
État moderne et unifié afin de rivaliser avec la France..
Bismarck, en écrasant les Français à Sedan en septembre
1870 et en faisant Napoléon III prisonnier, proclamera la revanche
des Prussiens après les défaites de Iéna et Auerstaedt.
1841 - Lamartine
et La Marseillaise de la paix
Le poète allemand Nikolaus Becker (1809-1845) publie en 1840 un
poème belliqueux, Der deutsche Rhein (‘le Rhin allemand’), qui connait un
immense succès : il est qualifié de ‘Marseillaise allemande’ et mis en
musique plus de 70 fois. Il l’inclut dans un recueil dédié à Lamartine en
1841. Le poème commence ainsi : « Sie sollen ihn nicht haben / den
freien deutschen Rhein » : Ils ne l’auront pas, / le libre Rhin allemand, /
quoi qu’ils le demandent dans leurs cris comme des corbeaux avides. »
Alphonse de Lamartine (1790-1869) publie alors dans La revue des
Deux Mondes un long poème, intitulé La Marseillaise de la paix, réponse
à M. Becker, où il invite les peuples à la fraternité et rappelle le caractère
éphémère des constructions humaines. Il s’adresse directement au Rhin,
fleuve qui sépare et réunit les deux pays :
« * Rou.le, libre et superbe, bentre tes lar.ges rives,
Rhin, Nil de l’Occident, cou.pe des na.ti.ons !
Et des peu.ples sassis qui boi.vent tes eaux vives
empor.te les défis zet les ambi.ti.ons !
* en écriture phonétique
Lamartine
et le Rhin
Déchirez ces drapeaux ; une au.tre voix vous crie : « L’égoïsme met la haine ont
seuls zune patrie ; La fraternité n’en a pas ! » (…)
Ce ne sont plus des mers, des degrés, des rivières, / qui bor.nent l’héritage gen.tre
l’humanité : / les bor.nes des esprits sont leurs seu.les frontières ; / Le monde en
s’éclairant s’élève à l’unité.
Ma patrie est partout où rayon.ne la France, / où son génie éclate aux regards
zéblouis ! / Chacun est du climat de son intelligence. / Je suis concitoyen de tout homme
qui pense : la vérité, c’est mon pays ! (…)
Et pourquoi nous haïr, et mettre en.tre les races / ces bor.nes zou ces eaux
qu’abhor.re l’œil de Dieu ? / Rou.le libre ret paisible entre ces for.tes races / dont ton flot
frémissant trempa l’âme met l’acier ! (…)
Vivent les no.bles fils de la grave Allemagne ! / Le sang-froid de leurs fronts couvre
run foyer ardent. (…) Et vi.vent les essaims de la ru.che de France (…)
Rou.le libre, et grossis tes on.des printanières, / pour écumer d’ivresse autour de tes
roseaux, / et que les sept couleurs qui tei.gnent nos bannières, /arc-en-ciel de la paix,
serpen.tent dans tes eaux ! »
Photo : le Rhin près de la Lorelei, un rocher qui culmine à 132 m près de Sankt Goarshausen. La Lorelei
est aussi le nom d’une nymphe de la mythologie germanique qui par ses chants attire les navigateurs du Rhin jusqu'à
leur perdition, et d’une chanson célèbre (vers de Heinrich Heine en 1824, musique de Friedrich Silcher en 1837)
1871 - Fin de la guerre franco-allemande
Déclenchée à la suite d’un démêlé diplomatique mineur, cette
guerre est considérée par Otto von Bismarck, Premier ministre
prussien - qui fait tout pour qu'elle advienne -, comme une consé-
quence de la défaite prussienne lors des batailles d'Iéna et Auertaedt
en 1806 contre l'Empire français. Le bilan humain est 238 000 morts
du côté français, 49 000 du côté allemand.
Forts de cette victoire, les États allemands s’unissent en un
Empire allemand, proclamé au château de Versailles, le 18 janvier
1871.
Images : - Les soldats français. Leur pantalon garance, couleur rouge sang, est
tellement visible sur les champs de bataille que l'ennemi ne peut pas le rater. Il provoque la
mort de milliers de soldats
- Le traité de Francfort
La guerre franco-allemande de juillet 1870 à janvier 1871
oppose la France à une coalition d'États allemands dirigée par la
Prusse et comprenant les 21 autres États membres de la
confédération de l'Allemagne du Nord ainsi que le royaume de
Bavière, celui de Wurtemberg et le grand-duché de Bade.
L’annexion de l’Alsace-Lorraine par l’Allemagne
Le traité de Francfort (10 mai 1871) prévoit l’annexion par
le Reich de l'Alsace (excepté le Territoire de Belfort) et d'une
grande partie de la Lorraine. La France doit également supporter
l'occupation d'un bon tiers de son territoire jusqu'en 1873, et le
paiement d'une indemnité de 9 milliards de francs-or (5 d'indem-
nité de guerre et 4 de frais de guerre).
La France perd 1 597 000 habitants, 14 470 km², 1 694
communes et 20 % de son potentiel minier et sidérurgique.
L’annexion de l’Alsace-Lorraine est pour Bismarck le
« retour » à l'Allemagne de ces territoires qui ont jadis fait partie
du Saint-Empire romain germanique. La reconquête de l'Alsace-
Lorraine, des « provinces perdues », va devenir une obsession
caractérisée par un revanchisme qui va être l'un des motifs du
déclenchement de la Première Guerre mondiale.
Images
- En présence de Bismarck, le traité de Francfort est scellé par Jules Favre, ministre des
Affaires étrangères de la Troisième République
- La carte de l’Alsace-Lorraine de 1871 à 1914
- Les armes du Reichsland Elsaß-Lothringen ou Alsace-Lorraine : Bas-Rhin, Haut-Rhin
et Moselle.
1871 - 1914 - 1939 - Guerres franco-allemandes :
le cycle des revanches
Ainsi, la 2ème Guerre Mondiale (1939-45) avait pour cause
majeure la volonté de revanche d’Hitler contre l’humiliation subie par le
traité de Versailles (juin 1919),
suite à la Première Guerre mondiale (1914-1918) qui avait pour
raison principale la volonté de revanche des Français après l’humiliation
subie par la proclamation de l’Empire allemand à Versailles (janvier
1971), au traité de Francfort et à l’annexion de l’Alsace-Lorraine,
suite à une guerre de 1870-71 déclenchée pour des motifs
d’ambitions nationalistes et une volonté de revanche des Prussiens
après les victoires des armées napoléonniennes à Iéna et Auerstaedt
en 1806…
Images : - Otto von Bismarck (1815-1898), homme d'État prussien puis chancelier allemand.
« Sans Iena, pas de Sedan ! » dira-t-il
- Pendant l’entre deux-guerres, caricature symbolisant après la défaite de 1871 la
volonté de revanche des Français (le coq gaulois) contre les Allemands (l’aigle impérial).
1871-1945 :
Le drame des Alsaciens
La Française Marthe Réling et l’Allemande Mathilde Goerke
sont deux amies alsaciennes, nées en 1902 et décédées en 2001,
prises malgré elles dans une époque tourmentée, dans cette région
déchirée par les guerres, écartelée entre deux nations. Elles vivent
douloureusement, comme leurs compatriotes, les problèmes
d’identité et de migration des populations. Leur amitié indéfectible
aboutit au mariage de Pierre, le fils aîné de Marthe, avec Yvette, la
fille cadette de Mathilde.
Le monument aux morts de la place de la République à Strasbourg, inauguré en
1936, porte comme seule inscription ‘À nos morts’ sans mentionner la patrie pour
laquelle les soldats sont tombés. En effet, la région a été au gré des guerres tantôt
allemande, tantôt française, et des Alsaciens sont tombés au combat des deux côtés.
Pour honorer ces morts, il a été élevé une Pietà laïque représentant une mère
(symbolisant la ville de Strasbourg) tenant sur ses genoux ses deux enfants mourants.
L'un est allemand et l'autre français, ne portant plus d'uniformes pour les distinguer. Ils
se sont combattus et devant la mort enfin ils se rapprochent, ils se donnent la main.
1918
Fin de la Première Guerre mondiale
Le 11 novembre 1918 est signé l’armistice qui met fin à la
Première Guerre mondiale, d’abord franco-allemande.
Les pertes humaines de cette guerre s'élèvent à environ
18,6 millions de morts : 9,7 millions de militaires (52 %) et 8,9
millions de civils (48 %). Les Alliés comme les Empires centraux
perdent approximativement plus de 9 millions de vies chacun. Durant
les 4 ans du conflit, près de 60 millions d'hommes ont pris les armes.
En France, 10 % de la population masculine active est morte ou a
disparu.
Ces chiffres n’incluent pas le génocide subi par les Arméniens
(1,3 à 1,5 million de morts) ni la grippe espagnole (30 à 50 millions
de morts), conséquences indirectes de la guerre.
La guerre a donné l’occasion à l’humanité d’inventer de
nouveaux moyens de destruction : grenades, mines,
mitrailleuses, gaz asphyxiants, chars d’assaut, avions,
sous-marins, etc.
Photo : La signature de l’armistice dans un wagon
dans la forêt de Rethondes
1919 : Le traité de Versailles
Le traité signé en juin 1919 à Versailles et les traités annexes déterminent les
sanctions prises à l'encontre de l'Allemagne et de ses alliés (Autriche-Hongrie, Empire
ottoman). L’Allemagne, qui n'est pas représentée au cours de la conférence, est
amputée de 15 % de son territoire et de 10 % de sa population au profit de la France,
de la Belgique, du Danemark, et surtout de la Pologne, recréée. Elle est privée de ses
colonies et astreinte à de lourdes réparations économiques et à d'importantes
restrictions de sa capacité militaire.
« Paix » pour les uns, « diktat » pour les autres, le traité contient
en germe les causes d'un second conflit, vingt ans plus tard. Il sera
dénoncé comme tel par des personnalités telles que le pape Benoît
XV (1854-1922), l’économiste anglais John Maynard Keynes (1883-
1946) ou en France par le courant socialiste mené par Jean Longuet
(1876-1938).
La première partie du traité établit une charte pour la création de
la ‘Société des Nations’ (SDN).
Photos : La signature à Versailles
Le traité vu par la presse allemande comme une condamnation à mort
1923 - Heinrich Mann
L’écrivain allemand Heinrich Mann (1871-1950) écrit en 1923 le
texte L’Europe, État suprême, où il déclare : « Notre foi, c’est l’Europe ! »
et en affirme « la nécessité absolue ». Ses œuvres sont brûlées lors des
autodafés nazis de 1933. Il émigre en France, puis aux États-Unis.
Son jeune frère Thomas Mann (1875-1955, image du milieu), lauréat du
prix Nobel de littérature en 1929, également adversaire résolu du nazisme,
émigre en 1933 en Suisse puis aux États-Unis. Il est déchu de la natio-
nalité allemande en 1936. Dans l’essai Dieser Krieg (Cette guerre - 1939)
édité à Amsterdam, il appelle à la résistance au nazisme et souhaite la
naissance d’une « confédération européenne ».
Durant les années de guerre, il lance par la BBC des appels aux
Allemands leur demandant de s’opposer à Hitler en fidélité à Goethe et
Schiller. Il se réinstalle en Suisse en 1952 pour ne pas avoir à choisir entre
l’Allemagne de l’Ouest ou de l’Est.
Klaus Mann (1906-1949), fils de Thomas, Européen antifasciste,
déclare en 1930 : « L'Europe devra s'unir pour des raisons économiques.
Mais cette union demeurera dépourvue de sens s'il lui manque les
présupposés intellectuels qui seuls la doteront d'une réalité supérieure.»
Il résume sa pensée en 1943, dans un texte inspiré intitulé Le coeur de
l'Europe.
1929 - Aristide Briand et Gustav Stresemann
Le 5 septembre 1929 à Genève, lors de la 10ème session de la
Société des Nations (SDN), le Français Aristide Briand (1862-1932),
président du Conseil et ministre des Affaires étrangères, propose un
‘Mémorandum sur l'organisation d'un régime d‘Union fédérale euro-
péenne’.
« Je pense qu’entre des peuples qui sont géographiquement
groupés, comme les peuples d’Europe, il doit exister une sorte de lien
fédéral. Ces peuples doivent avoir à tout instant la possibilité d’entrer en
contact, de discuter de leurs intérêts communs, de prendre des résolutions
communes. »
Le 9 septembre 1929, cette suggestion reçoit le soutien appuyé du
chancelier allemand Gustav Stresemann (1878-1929), lors d’un nouveau
discours portant sur cette même question du "désarmement douanier".
À la tête de cette « Union européenne », conçue comme une « agence
régionale » de la SDN, on trouverait un « organe représentatif directeur » composé
des représentants de tous les gouvernements européens, la « Conférence
européenne ». En complément de cet organe décisionnel, serait créé un organe
exécutif et « instrument d’action », le « Comité politique permanent ». Il s’agit là d’un
système fondamentalement intergouvernemental et sans contrôle démocratique
direct.
1934 - Stefan Zweig
Stefan Zweig (1881-1942), est un écrivain, dramaturge, poète,
romancier, journaliste et biographe autrichien, issu d’une famille juive.
Il est sauvé de la dépression par l’opiniâtreté de son maître Romain
Rolland dans sa lutte contre la guerre. Il condamne ensemble fascisme,
nazisme et stalinisme, considérés comme des « excroissances du
nationalisme ». Il fuit le nazisme en février 1934, se réfugie à Londres (où
il est naturalisé britannique) puis à New-York, puis au Brésil.
L’Europe à construire est un sujet qui le préoccupe une grande
partie de sa vie et plus encore au cours de ses dix dernières années. Il
plaide pour une unification de l’Europe qui passerait également par la
culture et l’humanisme. Dès 1932, il anticipe la construction européenne
et insiste sur l’importance des échanges universitaires. En 1934, il
propose des rencontres de citoyens européens à l’occasion de grands
colloques professionnels.
« Tant que l’idée européenne n’aura pas pris une forme fondamentalement
visible, sensible et capable de susciter l’enthousiasme, elle sera condamnée à la
stérilité et ne parviendra pas à se transformer en réalité. »
« Ma patrie spirituelle, l'Europe, s'est détruite elle-même. (…) Je salue tous
mes amis. Puissent-ils voir encore l'aurore après la longue nuit ! Moi je suis trop
impatient, je pars avant eux. » Lettre expliquant son suicide
1938 - Accords de Munich
Les accords de Munich sont signés le 30 septembre 1938 entre l'Allemagne,
la France, le Royaume-Uni et l'Italie représentés respectivement par Adolf Hitler,
Édouard Daladier, Neville Chamberlain et Benito Mussolini, afin de régler
"pacifiquement" le conflit qui oppose Adolf Hitler et la Tchécoslovaquie.
Ils prévoient l'évacuation du territoire des Sudètes par les Tchèques avant le
10 octobre et son occupation progressive par les troupes allemandes. La France
abandonne ainsi la Tchécoslovaquie à Hitler malgré un traité d’alliance qui garan-
tissait ses frontières.
Winston Churchill aurait proféré une formule célèbre : « Ils devaient choisir
entre le déshonneur et la guerre. Ils ont choisi le déshonneur, et ils auront la
guerre ».
Gandhi de son côté déclare : « L'Europe a vendu son âme pour une
existence terrestre de deux jours de plus. La paix que l'Europe a gagnée à
Munich est le triomphe de la violence, et c'est aussi sa
défaite. Si l'Angleterre et la France avaient été sûres de
la victoire, elles auraient certainement rempli leur devoir :
sauver la Tchécoslovaquie. Mais elles ont reculé devant
la violence combinée de l'Allemagne et de l'Italie. »
1941 - Dietrich Bonhoeffer
Dietrich Boenhoeffer (1906-1945) est un pasteur luthérien, théolo-
gien et écrivain allemand. En 1935, il rejoint ‘l’Église confessante’
(Bekennende Kirche), opposée au nazisme, dissoute en 1937. Interdit
d’enseigner, il dirige un séminaire pastoral clandestin. À Stockholm, il
donne aux Britanniques des preuves de l’extermination des Juifs et leur
demande de l’aide pour éliminer Hitler.
En août 1941, il rédige à Genève avec le pasteur et théologien
néerlandais Willem Visser’t Hooft (1900-1985) le mémoire L’Église et la
réorganisation de l’Europe : « Nous croyons qu’il est possible de
trouver en Allemagne des hommes qui ont prouvé, par leur attitude
pendant les dernières années, qu’ils ne sont pas intoxiqués par des
idées nationales-socialistes, et qu’on peut compter sur eux comme
collaborateurs loyaux d’une communauté européenne des nations. Et
nous croyons qu’il faudrait leur donner une chance, non seulement à
cause de l’Allemagne, mais à cause de l’Europe entière. »
Arrêté le 5 avril 1943 sous l'inculpation d’ "affaiblissement du
potentiel de guerre de l'Allemagne", il est condamné à mort par la Cour
martiale, comme l'amiral Wilhelm Canaris et le général Hans Oster, et
pendu nu dans le camp de Flossenbürg le 9 avril 1945.
1942-1945 :
la tragédie des ‘Malgré-nous’
Défiant les terribles représailles exercées en cas de capture,
jusqu’à fin 1942, 12 000 jeunes gens prennent la fuite. D’autres
recrues qui refusent de porter l’uniforme allemand sont emmenées en
redressement dans le camp de sécurité de Schirmeck.
Cette répression extrêmement brutale incite la plupart des
‘Malgré-nous’ à se résigner et répondre à l’ordre d’appel. Ainsi, plus de
103 000 Alsaciens et 31 000 Mosellans se retrouvent incorporés de
force.
Image du bas : la célèbre bande dessinée de Philippe Collin et Sébastien Goethals (2018) se
base sur l’histoire vraie d’un de ces ‘Malgré-nous’
L'expression les ‘Malgré-nous’ désigne les Alsaciens et Mosellans
incorporés de force dans la Wehrmacht, armée régulière allemande,
durant la Seconde Guerre mondiale, dans la Heer (armée de terre), dans
la Luftwaffe (armée de l'air), dans la Kriegsmarine (marine de guerre), ou
encore dans la Waffen-SS.
En août 1942, les jeunes Alsaciens sont contraints d'effectuer leur
service militaire dans l'armée allemande.
La tragédie des ‘Malgré-nous’
La plupart des ‘Malgré-nous’ sont affectés dans la Wehrmacht,
mais de nombreuses classes sont versées d'autorité dans la Waffen-
SS dont les divisions comptaient de nombreuses pertes lors des
combats.
Souvent maltraités par les Allemands, qui les suspectent d’être
des traîtres, ils vont pourtant combattre leur propre camp, celui de la
France - jusqu’à la mort, pour 35 000 d’entre eux. En France, leur
situation complexe vaudra aux ‘Malgré-nous’, à la Libération, la
réputation d’avoir collaboré.
Ceux qui l’ont vécue n’en parlent pas. Les enfants et les petits-
enfants n’en savent presque rien. Les historiens ne savent pas trop
quoi en faire.
Selon certains historiens, 24 000 malgré-nous sont morts au
front, 16 000 en captivité. Ceux qui ont été capturés par l’Armée
rouge à partir de juin 1943 ont été internés dans des conditions
effroyables au camp 188 de Tambov, à 419 km au sud-est de
Moscou. Sur 18 000 internés, entre 6 et 8 000 y ont laissé la vie.
1943 - La Rose Blanche
Sous le nom Die Weisse Rose (‘la Rose blanche’), des étudiants
munichois* se constituent, à partir du printemps 1942, en groupe de
résistance contre l’idéologie et le régime nazis. L’activité du groupe
consiste pour l’essentiel dans la diffusion de tracts à des milliers
d'exemplaires à Munich et dans plusieurs autres grandes villes. Ces
tracts, d’une haute tenue littéraire et philosophique, soutiennent que
tout Allemand qui ne s’oppose pas ouvertement au régime nazi est
coupable des crimes du régime. Les Résistants sont dénoncés et
exécutés.
L'écrivain allemand anti-nazi en exil Thomas Mann (1875-1955)
leur rend hommage sur les ondes de la BBC tandis que, durant l'été
1943, l'aviation anglaise jette sur le pays un million d'exemplaires du
dernier tract rédigé par le professeur Kurt Huber.
Dans leur 5ème tract, les Résistants écrivent : « Les peuples
européens auront à se connaître et à s'unir pour jeter les bases d'un
relèvement commun. (…) Seule une saine coopération fédérale entre
États permettra à l’Europe exsangue de reprendre vie. »
* Alexander Schmorell, Sophie, Hans et Inge Scholl, Christoph Probst, Willi Graf, Traute
Lafrenz, Jürgen Wittenstein, Lilo Ramdohr, soutenus par leur professeur Kurt Huber.
Photo du haut : H. et S. Scholl et C. Probst
1945
Fin de la Deuxième Guerre mondiale
Le 8 mai 1945 est la date de la victoire des Alliés sur l'Alle-
magne nazie et de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe,
marquée par l'annonce de la capitulation de l'Allemagne. La guerre
prendra fin en Asie avec la capitulation du Japon le 2 septembre
suite aux bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki les 6 et 9 août.
Cette guerre, initiée par des pays d’Europe, constitue le conflit armé
le plus vaste que l’humanité ait connu, mobilisant plus de 100 millions de
combattants de 61 nations, déployant les hostilités sur 22 millions de km2,
et tuant environ 62 millions de personnes, dont une majorité de civils.
On assiste à l'émergence, à une échelle inconnue jusqu'alors, de
crimes de masse particulièrement atroces et pour certains sans précédent,
tout particulièrement à l'instigation de l'Allemagne nazie et du Japon
impérial.
Cette guerre propulse les États-Unis et l’URSS, principaux
vainqueurs, au rang de superpuissances concurrentes appelées à dominer
le monde et à se confronter dans une vive rivalité idéologique et politique,
pendant près d'un demi-siècle, et à s'affronter militairement par États
interposés (guerres de Corée, du Viêtnam, d'Afghanistan).
1946 - Robert Schuman, Konrad Adenauer
et Alcide de Gasperi
En 1946 à Cologne, Robert Schuman (1886-1963, photo 1 verticale),
ministre français des Finances, rencontre Konrad Adenauer (1876-1967,
photo 2 v.), chancelier allemand, et Alcide de Gasperi (1881-1953, photo 3 v.),
président du Conseil italien, lors d'une réunion entre les dirigeants des
partis démocrates chrétiens.
Lors de cette rencontre, ils exposent leurs idéaux et posent les
fondements d'une Europe unie, dépassant l'opposition séculaire de
certains peuples (notamment l’Allemagne et la France).
Parmi les autres "pères fondateurs de l’Europe", il faut citer le
Luxembourgeois Joseph Bech (1887-1975, photo 4), le Néerlandais Johan
Willem Beyen (1897-1976, photo 5), et le Belge Paul-Henri Spaak (1899-
1972, photo 6).
1963 - Traité franco-allemand
Le 22 janvier 1963, Charles de Gaulle (1890-1970), président de la
République française et le chancelier allemand Konrad Adenauer (1876-1967) signent
le ‘traité d'amitié franco-allemand’, dit traité de l'Élysée. Il entérine la relation de
confiance et d'amitié qui s'est instaurée entre les anciens « ennemis héréditaires ».
Ce traité fixe les objectifs d'une coopération accrue entre l'Allemagne et la
France dans les domaines des relations internationales, de la défense et de
l’éducation. Sur le plan politique, il établit un programme pour l'organisation de
sommets intergouvernementaux, afin de soutenir une coopération dans de nombreux
domaines, dont les affaires étrangères, la défense, l'éducation et la jeunesse.
Le traité prévoit la création de ‘l’Office franco-allemand pour la
jeunesse’ (OFAJ), ou Deutsch-Französisches Jugendwerk
(DFJW), qui a pour objectif de faciliter les échanges et l’appren-
tissage de la langue du voisin.
Le binôme franco-allemand
Une très forte impulsion est donnée au binôme
franco allemand par le tandem du Président français,
Valéry Giscard d’Estaing (1926-2020) avec le
Chancelier allemand Helmut Schmitt (1918-2015 ).
Bien que pas toujours d'accord sur tout, VGE, libéral
de centre-droit et Schmidt, social-démocrate, ont
entre eux une vraie amitié personnelle, et ils donnent
une véritable impulsion à la relance européenne,
lançant au passage l'expression "couple franco-
allemand".
La poignée de main de François Mitterrand (1916-
1996) et Helmut Kohl (1930-2017) est l'un des
gestes les plus symboliques de la réconciliation
franco-allemande. Elle a lieu le 22 septembre 1984
devant un catafalque placé à l'entrée de l'ossuaire
de Douaumont, près de Verdun, lors d'une
commémoration des morts de la Première Guerre
mondiale.
Photos : Valéry Giscard d’Estaing et Helmut Schmidt
François Mitterrand et Helmut Kohl
Le binôme franco-allemand (suite)
La ‘Brigade franco-allemande’ est créée le 2 octobre
1989. Elle est la seule grande unité interarmes placée dès
le temps de paix sous le commandement opérationnel du
corps de réaction rapide européen de Strasbourg ou
‘Eurocorps’ (état-major de niveau corps d'armée regroupant
des contingents de 5 pays européens ainsi que de 5 pays
associés).
Le 22 janvier 2019, 56 ans après le traité
franco-allemand de 1963, le traité d'Aix-la-
Chapelle entre la France (président Emmanuel
Macron, né en 1977) et l'Allemagne (chancelière
Angela Merkel, née en 1954) complète et renforce
le traité de l'Élysée. ■
1991 : Arte
Les pionniers de la Chaîne prennent leurs quartiers à Stras-
bourg en juillet 1991, dans les locaux de FR3 Alsace puis, en mars
1992, au 2A, rue de la Fonderie.
Le 30 mai 1992 a lieu la soirée d’ouverture en direct de
l’Opéra de Strasbourg. Les programmes sont diffusés en soirée
dès 17h en France sur le canal de la SEPT (‘Société d’Édition de
Programmes de Télévision’) ainsi que sur une fenêtre de la chaîne
régionale FR3 le samedi après-midi sur le réseau hertzien et, en
Allemagne sur le câble. ../..
Lors du Sommet franco-allemand de Bonn en 1988, le projet d’une chaîne franco-
allemande à vocation culturelle est soutenu par le Président François Mitterrand et le
Chancelier Helmut Kohl.
Le 2 octobre 1990, le Ministre français de la culture et les Ministres-présidents des
11 Länder de l’ex-Allemagne de l’Ouest signent le Traité interétatique établissant les
fondements de la Chaîne Culturelle Européenne. Le 30 avril 1991 sont établis les statuts
d’ARTE (‘Association Relative à la Télévision Européenne’), financée à 95 % par la
contribution à l’audiovisuel public perçue dans les deux pays.
Arte
Le 28 septembre 1992, ARTE diffuse dès 19 h en deux langues auprès
des 3/4 des Français et des Allemands.
Arte est conçue comme une chaîne culturelle franco-allemande, dont la
vocation est de devenir européenne : « Le Groupement a pour objet de concevoir,
réaliser et diffuser ou faire diffuser par satellite ou par tout autre moyen, des
émissions de télévision ayant un caractère culturel et international au sens large,
et propres à favoriser la compréhension et le rapprochement des peuples en
Europe. »
Depuis 2015, la chaîne propose une sélection de programmes en ligne
sous-titrés en anglais, espagnol, polonais et italien. Cette initiative est cofinancée
par l’Union européenne pour favoriser la distribution multilingue de contenus
audiovisuels de qualité.
Sur Internet existent ‘Arte Direct’, ‘Arte TV’, ‘Arte Info’, ‘Arte Concert’,
‘Arte Creative’, ‘Arte Future’, ‘Arte Cinéma’, ‘Culture Touch’.
Photos :
- Siège d’Arte à Baden-Baden
- Arte à Strasbourg au bord de l’Ill, quai du Chanoine Winterer,
à proximité des institutions européennes
■

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Justice, pardon et réconciliation. — 04. La réconciliation franco-allemande

  • 1. Série de diaporamas ‘ De l’offense à la réconciliation’ Série 2 - Justice, pardon et réconciliation 4 - La réconciliation franco-allemande Étienne Godinot . 24.05.2023
  • 2. La série de diaporamas ‘De l’offense à la réconciliation’ Sommaire - Rappel Série 1 : Mémoire et reconnaissance de crimes du passé 1 - Introduction 2 - La mémoire de l’esclavage 3 - La mémoire du colonialisme 4 - La mémoire du génocide des Arméniens 5 - La mémoire de la Shoah 6 - La mémoire des crimes du communisme 7 - La mémoire des crimes commis par les États-Unis 8 - La mémoire des crimes des Khmers rouges au Cambodge 9 - La mémoire du génocide du Rwanda 10 - La mémoire des crimes commis pendant les guerres en ex-Yougoslavie 11 - La mémoire de l’apartheid en Afrique du Sud 12 - La mémoire des crimes commis par les institutions religieuses Série 2 : Justice, pardon et réconciliation 1 - Justice, pardon et réconciliation : dissiper les malentendus 2 - Pardon et réconciliation entre personnes 3 - Pardon et réconciliation entre groupes humains 4 - La réconciliation franco-allemande 5-1 - L’Algérie et la France : de 1830 à 1962 5-2 - L’Algérie et la France : depuis 1962 6 - Le Japon et les traces de sa période impériale en Asie du Sud-Est 7 - La Chine. Une volonté de revanche ? 8 - Institutions en faveur de la justice et des droits humains 9 - Relire et dépasser le passé pour inventer l’avenir
  • 3. La réconciliation franco-allemande Si les Allemands ont eu en France, à juste titre depuis 1870, une réputation d’envahisseurs (1870, 1914, 1940), les armées françaises, pour leur part, ont maintes fois mené campagne dans les Allemagnes, et occupé des provinces entières. Cela, sous l’Ancien Régime, lors des guerres de la Révolution, sous l’Empire. Et même, du côté de l’occupation, sous la République, de 1918 à 1925. Puis, après 1945. Images : - La bataille d’Iena contre les Prussiens (14 octobre 1806) - Les Pariser Kanonen, 7 pièces d’artillerie à très longue portée (120 km) portées sur rails, utilisées au cours de la Première Guerre mondiale par l'armée allemande pour bombarder Paris.
  • 4. La réconciliation franco-allemande 1688-1689 - Le sac du Palatinat Le roi français Louis XIV affirme la puissance de son royaume en l’engageant dans une série de guerres : guerre de Dévolution (1667-1668), guerre de Hollande (1672-1678), guerre des Réunions (1683-1684), guerre de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697) et enfin guerre de Succession d'Espagne (1701-1713). La révocation de l'Édit de Nantes (1685) et le sac du Palatinat (1688- 1689, photo du haut) sont deux énormes taches sur le règne du ‘Roi Soleil’. Le sac du Palatinat, aussi appelé second ravage du Palatinat (en référence au premier ravage, exercé en 1674 par Turenne…), est une opération de destruction méthodique menée par les armées de Louis XIV en 1688- 1689 dans le sud-ouest du Saint-Empire romain germanique. En septembre 1688, l'armée du Rhin pénètre sans déclaration de guerre formelle sur les hauteurs dominant le Palatinat et sur la rive gauche du Rhin, et s’enfonce jusqu'en Bade. Les villes de Heilbronn, Heidelberg et Mannheim (le 10 novembre) sont enlevées et les fortifications de Philippsbourg sont prises d'assaut. Images : Louis XIV. Le passage du Rhin par l’armée du Rhin
  • 5. La réconciliation franco-allemande 1688-1689 - Le sac du Palatinat En détruisant le Palatinat, Louis XIV et son ministre de la guerre Louvois (1641-1691) montent l'opinion allemande contre la France. Dans Les soupirs de la France esclave qui aspire après la liberté, Pierre Jurieu écrit : « Les Français passaient autrefois pour une nation honnête, humaine, civile, d'un esprit opposé aux barbaries ; mais aujour-d'hui un français et un cannibale, c'est à peu près la même chose dans l'esprit des voisins ». En plus de l'opinion, cet acte incite les princes allemands à se joindre à l'empereur et à renforcer la coalition opposée à la France. ../.. Images : L’incendie de Pforzheim La face non restaurée du château de Heidelberg Dans une première phase de décembre 1688 à mars 1689, les régions du Palatinat et du Wurtemberg sont ravagées depuis Heilbronn, y compris Donauwörth, Marbach-am-Neckar et Schorndorf. À la fin de l'année, les troupes françaises s’emparent de Heidelberg, capitale de l'électorat de Palatinat, et de plusieurs bourgs le long du Neckar, dont Ladenburg. Le général Ézéchiel de Mélac fait incendier Pforzheim le 21 janvier 1689.
  • 6. La réconciliation franco-allemande 1688-1689 - Le sac du Palatinat Voltaire écrit : « C’était pour la seconde fois que ce beau pays était désolé sous Louis XIV ; mais les flammes dont Turenne avait brûlé deux villes et vingt villages du Palatinat n’étaient que des étincelles, en comparaison de ce dernier incendie. L’Europe en eut horreur. Les officiers qui l’exécutèrent étaient honteux d’être les instruments de ces duretés. » Au vingtième siècle, il arrivait encore aux Allemands de nommer leur chien de garde ‘Mélac’, en mémoire de l’incendiaire Ézéchiel de Mélac. Ayant pris sa retraite après les Guerres de la Ligue d’Augsbourg, celui-ci touchera jusqu’à sa mort une juteuse rente du roi. Photos : - François Michel Le Tellier, marquis de Louvois (1641-1691), ministre de la Guerre de Louis XIV. En 1689, il convainc le ‘Roi Soleil’ de la nécessité d'un second ravage du Palatinat. - Ézéchiel de Mélac (1630-1704), destructeur d’Heidelberg en mars 1689, bourreau du Palatinat - Mélac avec une torche incendiaire, œuvre du sculpteur Peter Lenk à Hirsau
  • 7. La guerre révolutionnaire de 1792 Dès 1791, les monarchies d'Europe assistent avec préoccupation à la Révolution française et ses bouleversements, et se demandent si elles doivent intervenir, soit pour aider Louis XVI, soit pour profiter du chaos en France. Le personnage clé de la situation est l'empereur Léopold II, frère de la reine Marie-Antoinette, la femme de Louis XVI. Il avait d'abord regardé la Révolution avec sérénité mais il devient de plus en plus inquiet lorsque la Révolution se radicalise. Le 27 août, Léopold II et le roi Frédéric-Guillaume II de Prusse, après avoir reçu en consultation des nobles émigrés français, publient la déclaration de Pillnitz : elle déclare l'intérêt des monarques d'Europe au bien-être de Louis XVI et de sa famille, se prononce pour une monarchie constitutionnelle en France, et menace de graves mais vagues conséquences quiconque les agresserait. - La déclaration de Pillnitz (27 aout 1791) - Léopold II, empereur du St Empire romain germanique à Vienne (sept.1790 - mars 1792), réformateur qui a aboli à Vienne la peine de mort - Frédéric-Guillaume II, roi de Prusse, roi populaire, mécène de Mozart et Beethoven
  • 8. La guerre révolutionnaire de 1792 L'invasion continue, mais à la bataille de Valmy, le 20 septembre, les alliés reculent face à l'armée française menée par Dumouriez et Kellermann. Bien que le résultat de la bataille soit nul tactiquement, il donne un coup de fouet au moral français. En outre, les Prussiens, constatant que la campagne est plus longue et plus coûteuse que prévu, décident que le coût et le risque de poursuite des combats sont trop grands et se retirent de France pour préserver leur armée. Image : La bataille de Valmy L'Assemblée, sur une proposition du roi Louis XVI, déclare la guerre au ‘roi de Bohême et de Hongrie’ (: à l'empereur du Saint- Empire et ses États), lors du vote du 20 avril 1792 après que le ministre des Affaires étrangères, Charles-François Dumouriez, lui ait présenté une longue liste de griefs. En juillet, l'invasion prussienne commence et l'armée de Brunswick prend facilement les forteresses de Longwy et de Verdun. Image : La capitulation de Verdun
  • 9. 1804 - L’immense déception de Ludwig van Beethoven Le jeune Ludwig van Beethoven (1770-1827) est subjugué par l’un de ses professeurs qui a suivi la prise de la Bastille et transmet la fièvre révolutionnaire à ses étudiants. Un jour, assis aux premières places, il entend bouche bée cet enseignant déclamer une poésie qui invite le peuple à se libérer des chaînes du despotisme. Le professeur s’apprête à publier un recueil de poèmes et Beethoven fera partie des souscripteurs. L’effervescence révolutionnaire atteint l’Allemagne et Beethoven devient l’un de ses porte-voix. En 1801, il compose une œuvre pour accompagner le ballet Les Créatures de Prométhée, avec, à la clé, l’espoir d’une haute fonction à Paris. Il compose sa 3ème symphonie qu’il veut nommer ‘Symphonie Bonaparte’ . Il la nommera finalement ‘Symphonie héroïque’. La décision de Napoléon de s’autoproclamer empereur en 1804 constitue le point de basculement de cette relation d’amour – d’abord – et de détestation – ensuite. Car le républicanisme du compositeur voit dans ce geste (et dans le rétablissement de l’esclavage en 1802) la trahison des idéaux de la Révolution française dont Napoléon lui avait donné l’impression d’être le fer de lance.
  • 10. 1806 - Les batailles de Iéna et Auerstaedt Frédéric-Guillaume III de Prusse est mécontent que Napoléon réorganise, sans le tenir informé, le Saint-Empire en Confédération du Rhin. De plus, Napoléon veut restituer le Hanovre à son ancien souverain, le roi d'Angleterre. Or, depuis six mois, ce territoire est occupé par la Prusse. En août et sept. 1806, la reine de Prusse, Louise de Mecklembourg-Strelitz, attise la haine de l'armée et de la popula- tion contre la France, avec qui la Prusse est en paix depuis le traité de Bâle (1795). Les officiers aiguisent leurs sabres sur les marches de l'ambassade de France à Berlin tandis que Frédéric-Guillaume lance à qui veut l'entendre : « Pas besoin de sabres, les gourdins suffiront pour ces chiens de Français. » La bataille d'Iéna oppose la France à la Prusse le 14 octobre 1806 à Iéna*. Elle a lieu en parallèle de la bataille d'Auerstaedt, dans le cadre de la campagne de Prusse et de Pologne. Les Français, commandés par Napoléon Ier, écrasent les Prussiens commandés par le général de Hohenlohe. * à 22km de Weimar
  • 11. 1806 - Iéna et Auerstaedt Les troupes coalisées subissent de lourdes pertes : 49 géné- raux, 263 officiers et 12 000 hommes, tués ou blessés, 14 000 prisonniers, 40 drapeaux et 200 canons capturés. Les Français perdent 6 087 hommes, tués ou blessés. La bataille d'Auerstaedt* se déroule le même jour, parallèlement à celle d'Iéna, et oppose l'armée prussienne du roi Frédéric-Guillau- me III au 3e corps d'armée français commandé par le maréchal Louis Nicolas Davout. Celui-ci, avec 27 000 hommes, vainc les 61000 soldats du duc de Brunswick-Lunebourg : 3 000 prisonniers, 10 000 tués et 115 canons perdus pour l'armée prussienne. Les Français perdent 7 000 hommes. Le sort de la Prusse est décidé après la défaite de son allié russe à Friedland, le 9 juillet 1807 par le second traité de Tilsit. * entre Erfurt et Leipzig Images : Napoléon à Iéna Davout à Auerstaedt
  • 12. Iéna et Auerstaedt : l’humiliation de la Prusse et la naissance du nationalisme allemand La Prusse est amputée de la moitié de son territoire et de la majorité de ses places fortes (Magdebourg, Erfurt, Stettin, Graudenz, Dantzig), la plupart à l'ouest de l'Elbe. Elle perd 5 millions d'habitants et doit payer une indemnité de guerre d'un montant considérable de 120 millions de francs de l'époque. La défaite prussienne va déclencher un violent nationalisme allemand qui conduira à l'unification de la nation allemande au cours du 19ème siècle.. Elle provoque un traumatisme au sein de l’élite prussienne et allemande. Des réformateurs tels que Carl von Clausewitz (qui a participé à la bataille) et Fichte prennent alors conscience de la nécessité de transformer la vieille Allemagne en un État moderne et unifié afin de rivaliser avec la France.. Bismarck, en écrasant les Français à Sedan en septembre 1870 et en faisant Napoléon III prisonnier, proclamera la revanche des Prussiens après les défaites de Iéna et Auerstaedt.
  • 13. 1841 - Lamartine et La Marseillaise de la paix Le poète allemand Nikolaus Becker (1809-1845) publie en 1840 un poème belliqueux, Der deutsche Rhein (‘le Rhin allemand’), qui connait un immense succès : il est qualifié de ‘Marseillaise allemande’ et mis en musique plus de 70 fois. Il l’inclut dans un recueil dédié à Lamartine en 1841. Le poème commence ainsi : « Sie sollen ihn nicht haben / den freien deutschen Rhein » : Ils ne l’auront pas, / le libre Rhin allemand, / quoi qu’ils le demandent dans leurs cris comme des corbeaux avides. » Alphonse de Lamartine (1790-1869) publie alors dans La revue des Deux Mondes un long poème, intitulé La Marseillaise de la paix, réponse à M. Becker, où il invite les peuples à la fraternité et rappelle le caractère éphémère des constructions humaines. Il s’adresse directement au Rhin, fleuve qui sépare et réunit les deux pays : « * Rou.le, libre et superbe, bentre tes lar.ges rives, Rhin, Nil de l’Occident, cou.pe des na.ti.ons ! Et des peu.ples sassis qui boi.vent tes eaux vives empor.te les défis zet les ambi.ti.ons ! * en écriture phonétique
  • 14. Lamartine et le Rhin Déchirez ces drapeaux ; une au.tre voix vous crie : « L’égoïsme met la haine ont seuls zune patrie ; La fraternité n’en a pas ! » (…) Ce ne sont plus des mers, des degrés, des rivières, / qui bor.nent l’héritage gen.tre l’humanité : / les bor.nes des esprits sont leurs seu.les frontières ; / Le monde en s’éclairant s’élève à l’unité. Ma patrie est partout où rayon.ne la France, / où son génie éclate aux regards zéblouis ! / Chacun est du climat de son intelligence. / Je suis concitoyen de tout homme qui pense : la vérité, c’est mon pays ! (…) Et pourquoi nous haïr, et mettre en.tre les races / ces bor.nes zou ces eaux qu’abhor.re l’œil de Dieu ? / Rou.le libre ret paisible entre ces for.tes races / dont ton flot frémissant trempa l’âme met l’acier ! (…) Vivent les no.bles fils de la grave Allemagne ! / Le sang-froid de leurs fronts couvre run foyer ardent. (…) Et vi.vent les essaims de la ru.che de France (…) Rou.le libre, et grossis tes on.des printanières, / pour écumer d’ivresse autour de tes roseaux, / et que les sept couleurs qui tei.gnent nos bannières, /arc-en-ciel de la paix, serpen.tent dans tes eaux ! » Photo : le Rhin près de la Lorelei, un rocher qui culmine à 132 m près de Sankt Goarshausen. La Lorelei est aussi le nom d’une nymphe de la mythologie germanique qui par ses chants attire les navigateurs du Rhin jusqu'à leur perdition, et d’une chanson célèbre (vers de Heinrich Heine en 1824, musique de Friedrich Silcher en 1837)
  • 15. 1871 - Fin de la guerre franco-allemande Déclenchée à la suite d’un démêlé diplomatique mineur, cette guerre est considérée par Otto von Bismarck, Premier ministre prussien - qui fait tout pour qu'elle advienne -, comme une consé- quence de la défaite prussienne lors des batailles d'Iéna et Auertaedt en 1806 contre l'Empire français. Le bilan humain est 238 000 morts du côté français, 49 000 du côté allemand. Forts de cette victoire, les États allemands s’unissent en un Empire allemand, proclamé au château de Versailles, le 18 janvier 1871. Images : - Les soldats français. Leur pantalon garance, couleur rouge sang, est tellement visible sur les champs de bataille que l'ennemi ne peut pas le rater. Il provoque la mort de milliers de soldats - Le traité de Francfort La guerre franco-allemande de juillet 1870 à janvier 1871 oppose la France à une coalition d'États allemands dirigée par la Prusse et comprenant les 21 autres États membres de la confédération de l'Allemagne du Nord ainsi que le royaume de Bavière, celui de Wurtemberg et le grand-duché de Bade.
  • 16. L’annexion de l’Alsace-Lorraine par l’Allemagne Le traité de Francfort (10 mai 1871) prévoit l’annexion par le Reich de l'Alsace (excepté le Territoire de Belfort) et d'une grande partie de la Lorraine. La France doit également supporter l'occupation d'un bon tiers de son territoire jusqu'en 1873, et le paiement d'une indemnité de 9 milliards de francs-or (5 d'indem- nité de guerre et 4 de frais de guerre). La France perd 1 597 000 habitants, 14 470 km², 1 694 communes et 20 % de son potentiel minier et sidérurgique. L’annexion de l’Alsace-Lorraine est pour Bismarck le « retour » à l'Allemagne de ces territoires qui ont jadis fait partie du Saint-Empire romain germanique. La reconquête de l'Alsace- Lorraine, des « provinces perdues », va devenir une obsession caractérisée par un revanchisme qui va être l'un des motifs du déclenchement de la Première Guerre mondiale. Images - En présence de Bismarck, le traité de Francfort est scellé par Jules Favre, ministre des Affaires étrangères de la Troisième République - La carte de l’Alsace-Lorraine de 1871 à 1914 - Les armes du Reichsland Elsaß-Lothringen ou Alsace-Lorraine : Bas-Rhin, Haut-Rhin et Moselle.
  • 17. 1871 - 1914 - 1939 - Guerres franco-allemandes : le cycle des revanches Ainsi, la 2ème Guerre Mondiale (1939-45) avait pour cause majeure la volonté de revanche d’Hitler contre l’humiliation subie par le traité de Versailles (juin 1919), suite à la Première Guerre mondiale (1914-1918) qui avait pour raison principale la volonté de revanche des Français après l’humiliation subie par la proclamation de l’Empire allemand à Versailles (janvier 1971), au traité de Francfort et à l’annexion de l’Alsace-Lorraine, suite à une guerre de 1870-71 déclenchée pour des motifs d’ambitions nationalistes et une volonté de revanche des Prussiens après les victoires des armées napoléonniennes à Iéna et Auerstaedt en 1806… Images : - Otto von Bismarck (1815-1898), homme d'État prussien puis chancelier allemand. « Sans Iena, pas de Sedan ! » dira-t-il - Pendant l’entre deux-guerres, caricature symbolisant après la défaite de 1871 la volonté de revanche des Français (le coq gaulois) contre les Allemands (l’aigle impérial).
  • 18. 1871-1945 : Le drame des Alsaciens La Française Marthe Réling et l’Allemande Mathilde Goerke sont deux amies alsaciennes, nées en 1902 et décédées en 2001, prises malgré elles dans une époque tourmentée, dans cette région déchirée par les guerres, écartelée entre deux nations. Elles vivent douloureusement, comme leurs compatriotes, les problèmes d’identité et de migration des populations. Leur amitié indéfectible aboutit au mariage de Pierre, le fils aîné de Marthe, avec Yvette, la fille cadette de Mathilde. Le monument aux morts de la place de la République à Strasbourg, inauguré en 1936, porte comme seule inscription ‘À nos morts’ sans mentionner la patrie pour laquelle les soldats sont tombés. En effet, la région a été au gré des guerres tantôt allemande, tantôt française, et des Alsaciens sont tombés au combat des deux côtés. Pour honorer ces morts, il a été élevé une Pietà laïque représentant une mère (symbolisant la ville de Strasbourg) tenant sur ses genoux ses deux enfants mourants. L'un est allemand et l'autre français, ne portant plus d'uniformes pour les distinguer. Ils se sont combattus et devant la mort enfin ils se rapprochent, ils se donnent la main.
  • 19. 1918 Fin de la Première Guerre mondiale Le 11 novembre 1918 est signé l’armistice qui met fin à la Première Guerre mondiale, d’abord franco-allemande. Les pertes humaines de cette guerre s'élèvent à environ 18,6 millions de morts : 9,7 millions de militaires (52 %) et 8,9 millions de civils (48 %). Les Alliés comme les Empires centraux perdent approximativement plus de 9 millions de vies chacun. Durant les 4 ans du conflit, près de 60 millions d'hommes ont pris les armes. En France, 10 % de la population masculine active est morte ou a disparu. Ces chiffres n’incluent pas le génocide subi par les Arméniens (1,3 à 1,5 million de morts) ni la grippe espagnole (30 à 50 millions de morts), conséquences indirectes de la guerre. La guerre a donné l’occasion à l’humanité d’inventer de nouveaux moyens de destruction : grenades, mines, mitrailleuses, gaz asphyxiants, chars d’assaut, avions, sous-marins, etc. Photo : La signature de l’armistice dans un wagon dans la forêt de Rethondes
  • 20. 1919 : Le traité de Versailles Le traité signé en juin 1919 à Versailles et les traités annexes déterminent les sanctions prises à l'encontre de l'Allemagne et de ses alliés (Autriche-Hongrie, Empire ottoman). L’Allemagne, qui n'est pas représentée au cours de la conférence, est amputée de 15 % de son territoire et de 10 % de sa population au profit de la France, de la Belgique, du Danemark, et surtout de la Pologne, recréée. Elle est privée de ses colonies et astreinte à de lourdes réparations économiques et à d'importantes restrictions de sa capacité militaire. « Paix » pour les uns, « diktat » pour les autres, le traité contient en germe les causes d'un second conflit, vingt ans plus tard. Il sera dénoncé comme tel par des personnalités telles que le pape Benoît XV (1854-1922), l’économiste anglais John Maynard Keynes (1883- 1946) ou en France par le courant socialiste mené par Jean Longuet (1876-1938). La première partie du traité établit une charte pour la création de la ‘Société des Nations’ (SDN). Photos : La signature à Versailles Le traité vu par la presse allemande comme une condamnation à mort
  • 21. 1923 - Heinrich Mann L’écrivain allemand Heinrich Mann (1871-1950) écrit en 1923 le texte L’Europe, État suprême, où il déclare : « Notre foi, c’est l’Europe ! » et en affirme « la nécessité absolue ». Ses œuvres sont brûlées lors des autodafés nazis de 1933. Il émigre en France, puis aux États-Unis. Son jeune frère Thomas Mann (1875-1955, image du milieu), lauréat du prix Nobel de littérature en 1929, également adversaire résolu du nazisme, émigre en 1933 en Suisse puis aux États-Unis. Il est déchu de la natio- nalité allemande en 1936. Dans l’essai Dieser Krieg (Cette guerre - 1939) édité à Amsterdam, il appelle à la résistance au nazisme et souhaite la naissance d’une « confédération européenne ». Durant les années de guerre, il lance par la BBC des appels aux Allemands leur demandant de s’opposer à Hitler en fidélité à Goethe et Schiller. Il se réinstalle en Suisse en 1952 pour ne pas avoir à choisir entre l’Allemagne de l’Ouest ou de l’Est. Klaus Mann (1906-1949), fils de Thomas, Européen antifasciste, déclare en 1930 : « L'Europe devra s'unir pour des raisons économiques. Mais cette union demeurera dépourvue de sens s'il lui manque les présupposés intellectuels qui seuls la doteront d'une réalité supérieure.» Il résume sa pensée en 1943, dans un texte inspiré intitulé Le coeur de l'Europe.
  • 22. 1929 - Aristide Briand et Gustav Stresemann Le 5 septembre 1929 à Genève, lors de la 10ème session de la Société des Nations (SDN), le Français Aristide Briand (1862-1932), président du Conseil et ministre des Affaires étrangères, propose un ‘Mémorandum sur l'organisation d'un régime d‘Union fédérale euro- péenne’. « Je pense qu’entre des peuples qui sont géographiquement groupés, comme les peuples d’Europe, il doit exister une sorte de lien fédéral. Ces peuples doivent avoir à tout instant la possibilité d’entrer en contact, de discuter de leurs intérêts communs, de prendre des résolutions communes. » Le 9 septembre 1929, cette suggestion reçoit le soutien appuyé du chancelier allemand Gustav Stresemann (1878-1929), lors d’un nouveau discours portant sur cette même question du "désarmement douanier". À la tête de cette « Union européenne », conçue comme une « agence régionale » de la SDN, on trouverait un « organe représentatif directeur » composé des représentants de tous les gouvernements européens, la « Conférence européenne ». En complément de cet organe décisionnel, serait créé un organe exécutif et « instrument d’action », le « Comité politique permanent ». Il s’agit là d’un système fondamentalement intergouvernemental et sans contrôle démocratique direct.
  • 23. 1934 - Stefan Zweig Stefan Zweig (1881-1942), est un écrivain, dramaturge, poète, romancier, journaliste et biographe autrichien, issu d’une famille juive. Il est sauvé de la dépression par l’opiniâtreté de son maître Romain Rolland dans sa lutte contre la guerre. Il condamne ensemble fascisme, nazisme et stalinisme, considérés comme des « excroissances du nationalisme ». Il fuit le nazisme en février 1934, se réfugie à Londres (où il est naturalisé britannique) puis à New-York, puis au Brésil. L’Europe à construire est un sujet qui le préoccupe une grande partie de sa vie et plus encore au cours de ses dix dernières années. Il plaide pour une unification de l’Europe qui passerait également par la culture et l’humanisme. Dès 1932, il anticipe la construction européenne et insiste sur l’importance des échanges universitaires. En 1934, il propose des rencontres de citoyens européens à l’occasion de grands colloques professionnels. « Tant que l’idée européenne n’aura pas pris une forme fondamentalement visible, sensible et capable de susciter l’enthousiasme, elle sera condamnée à la stérilité et ne parviendra pas à se transformer en réalité. » « Ma patrie spirituelle, l'Europe, s'est détruite elle-même. (…) Je salue tous mes amis. Puissent-ils voir encore l'aurore après la longue nuit ! Moi je suis trop impatient, je pars avant eux. » Lettre expliquant son suicide
  • 24. 1938 - Accords de Munich Les accords de Munich sont signés le 30 septembre 1938 entre l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l'Italie représentés respectivement par Adolf Hitler, Édouard Daladier, Neville Chamberlain et Benito Mussolini, afin de régler "pacifiquement" le conflit qui oppose Adolf Hitler et la Tchécoslovaquie. Ils prévoient l'évacuation du territoire des Sudètes par les Tchèques avant le 10 octobre et son occupation progressive par les troupes allemandes. La France abandonne ainsi la Tchécoslovaquie à Hitler malgré un traité d’alliance qui garan- tissait ses frontières. Winston Churchill aurait proféré une formule célèbre : « Ils devaient choisir entre le déshonneur et la guerre. Ils ont choisi le déshonneur, et ils auront la guerre ». Gandhi de son côté déclare : « L'Europe a vendu son âme pour une existence terrestre de deux jours de plus. La paix que l'Europe a gagnée à Munich est le triomphe de la violence, et c'est aussi sa défaite. Si l'Angleterre et la France avaient été sûres de la victoire, elles auraient certainement rempli leur devoir : sauver la Tchécoslovaquie. Mais elles ont reculé devant la violence combinée de l'Allemagne et de l'Italie. »
  • 25. 1941 - Dietrich Bonhoeffer Dietrich Boenhoeffer (1906-1945) est un pasteur luthérien, théolo- gien et écrivain allemand. En 1935, il rejoint ‘l’Église confessante’ (Bekennende Kirche), opposée au nazisme, dissoute en 1937. Interdit d’enseigner, il dirige un séminaire pastoral clandestin. À Stockholm, il donne aux Britanniques des preuves de l’extermination des Juifs et leur demande de l’aide pour éliminer Hitler. En août 1941, il rédige à Genève avec le pasteur et théologien néerlandais Willem Visser’t Hooft (1900-1985) le mémoire L’Église et la réorganisation de l’Europe : « Nous croyons qu’il est possible de trouver en Allemagne des hommes qui ont prouvé, par leur attitude pendant les dernières années, qu’ils ne sont pas intoxiqués par des idées nationales-socialistes, et qu’on peut compter sur eux comme collaborateurs loyaux d’une communauté européenne des nations. Et nous croyons qu’il faudrait leur donner une chance, non seulement à cause de l’Allemagne, mais à cause de l’Europe entière. » Arrêté le 5 avril 1943 sous l'inculpation d’ "affaiblissement du potentiel de guerre de l'Allemagne", il est condamné à mort par la Cour martiale, comme l'amiral Wilhelm Canaris et le général Hans Oster, et pendu nu dans le camp de Flossenbürg le 9 avril 1945.
  • 26. 1942-1945 : la tragédie des ‘Malgré-nous’ Défiant les terribles représailles exercées en cas de capture, jusqu’à fin 1942, 12 000 jeunes gens prennent la fuite. D’autres recrues qui refusent de porter l’uniforme allemand sont emmenées en redressement dans le camp de sécurité de Schirmeck. Cette répression extrêmement brutale incite la plupart des ‘Malgré-nous’ à se résigner et répondre à l’ordre d’appel. Ainsi, plus de 103 000 Alsaciens et 31 000 Mosellans se retrouvent incorporés de force. Image du bas : la célèbre bande dessinée de Philippe Collin et Sébastien Goethals (2018) se base sur l’histoire vraie d’un de ces ‘Malgré-nous’ L'expression les ‘Malgré-nous’ désigne les Alsaciens et Mosellans incorporés de force dans la Wehrmacht, armée régulière allemande, durant la Seconde Guerre mondiale, dans la Heer (armée de terre), dans la Luftwaffe (armée de l'air), dans la Kriegsmarine (marine de guerre), ou encore dans la Waffen-SS. En août 1942, les jeunes Alsaciens sont contraints d'effectuer leur service militaire dans l'armée allemande.
  • 27. La tragédie des ‘Malgré-nous’ La plupart des ‘Malgré-nous’ sont affectés dans la Wehrmacht, mais de nombreuses classes sont versées d'autorité dans la Waffen- SS dont les divisions comptaient de nombreuses pertes lors des combats. Souvent maltraités par les Allemands, qui les suspectent d’être des traîtres, ils vont pourtant combattre leur propre camp, celui de la France - jusqu’à la mort, pour 35 000 d’entre eux. En France, leur situation complexe vaudra aux ‘Malgré-nous’, à la Libération, la réputation d’avoir collaboré. Ceux qui l’ont vécue n’en parlent pas. Les enfants et les petits- enfants n’en savent presque rien. Les historiens ne savent pas trop quoi en faire. Selon certains historiens, 24 000 malgré-nous sont morts au front, 16 000 en captivité. Ceux qui ont été capturés par l’Armée rouge à partir de juin 1943 ont été internés dans des conditions effroyables au camp 188 de Tambov, à 419 km au sud-est de Moscou. Sur 18 000 internés, entre 6 et 8 000 y ont laissé la vie.
  • 28. 1943 - La Rose Blanche Sous le nom Die Weisse Rose (‘la Rose blanche’), des étudiants munichois* se constituent, à partir du printemps 1942, en groupe de résistance contre l’idéologie et le régime nazis. L’activité du groupe consiste pour l’essentiel dans la diffusion de tracts à des milliers d'exemplaires à Munich et dans plusieurs autres grandes villes. Ces tracts, d’une haute tenue littéraire et philosophique, soutiennent que tout Allemand qui ne s’oppose pas ouvertement au régime nazi est coupable des crimes du régime. Les Résistants sont dénoncés et exécutés. L'écrivain allemand anti-nazi en exil Thomas Mann (1875-1955) leur rend hommage sur les ondes de la BBC tandis que, durant l'été 1943, l'aviation anglaise jette sur le pays un million d'exemplaires du dernier tract rédigé par le professeur Kurt Huber. Dans leur 5ème tract, les Résistants écrivent : « Les peuples européens auront à se connaître et à s'unir pour jeter les bases d'un relèvement commun. (…) Seule une saine coopération fédérale entre États permettra à l’Europe exsangue de reprendre vie. » * Alexander Schmorell, Sophie, Hans et Inge Scholl, Christoph Probst, Willi Graf, Traute Lafrenz, Jürgen Wittenstein, Lilo Ramdohr, soutenus par leur professeur Kurt Huber. Photo du haut : H. et S. Scholl et C. Probst
  • 29. 1945 Fin de la Deuxième Guerre mondiale Le 8 mai 1945 est la date de la victoire des Alliés sur l'Alle- magne nazie et de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, marquée par l'annonce de la capitulation de l'Allemagne. La guerre prendra fin en Asie avec la capitulation du Japon le 2 septembre suite aux bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki les 6 et 9 août. Cette guerre, initiée par des pays d’Europe, constitue le conflit armé le plus vaste que l’humanité ait connu, mobilisant plus de 100 millions de combattants de 61 nations, déployant les hostilités sur 22 millions de km2, et tuant environ 62 millions de personnes, dont une majorité de civils. On assiste à l'émergence, à une échelle inconnue jusqu'alors, de crimes de masse particulièrement atroces et pour certains sans précédent, tout particulièrement à l'instigation de l'Allemagne nazie et du Japon impérial. Cette guerre propulse les États-Unis et l’URSS, principaux vainqueurs, au rang de superpuissances concurrentes appelées à dominer le monde et à se confronter dans une vive rivalité idéologique et politique, pendant près d'un demi-siècle, et à s'affronter militairement par États interposés (guerres de Corée, du Viêtnam, d'Afghanistan).
  • 30. 1946 - Robert Schuman, Konrad Adenauer et Alcide de Gasperi En 1946 à Cologne, Robert Schuman (1886-1963, photo 1 verticale), ministre français des Finances, rencontre Konrad Adenauer (1876-1967, photo 2 v.), chancelier allemand, et Alcide de Gasperi (1881-1953, photo 3 v.), président du Conseil italien, lors d'une réunion entre les dirigeants des partis démocrates chrétiens. Lors de cette rencontre, ils exposent leurs idéaux et posent les fondements d'une Europe unie, dépassant l'opposition séculaire de certains peuples (notamment l’Allemagne et la France). Parmi les autres "pères fondateurs de l’Europe", il faut citer le Luxembourgeois Joseph Bech (1887-1975, photo 4), le Néerlandais Johan Willem Beyen (1897-1976, photo 5), et le Belge Paul-Henri Spaak (1899- 1972, photo 6).
  • 31. 1963 - Traité franco-allemand Le 22 janvier 1963, Charles de Gaulle (1890-1970), président de la République française et le chancelier allemand Konrad Adenauer (1876-1967) signent le ‘traité d'amitié franco-allemand’, dit traité de l'Élysée. Il entérine la relation de confiance et d'amitié qui s'est instaurée entre les anciens « ennemis héréditaires ». Ce traité fixe les objectifs d'une coopération accrue entre l'Allemagne et la France dans les domaines des relations internationales, de la défense et de l’éducation. Sur le plan politique, il établit un programme pour l'organisation de sommets intergouvernementaux, afin de soutenir une coopération dans de nombreux domaines, dont les affaires étrangères, la défense, l'éducation et la jeunesse. Le traité prévoit la création de ‘l’Office franco-allemand pour la jeunesse’ (OFAJ), ou Deutsch-Französisches Jugendwerk (DFJW), qui a pour objectif de faciliter les échanges et l’appren- tissage de la langue du voisin.
  • 32. Le binôme franco-allemand Une très forte impulsion est donnée au binôme franco allemand par le tandem du Président français, Valéry Giscard d’Estaing (1926-2020) avec le Chancelier allemand Helmut Schmitt (1918-2015 ). Bien que pas toujours d'accord sur tout, VGE, libéral de centre-droit et Schmidt, social-démocrate, ont entre eux une vraie amitié personnelle, et ils donnent une véritable impulsion à la relance européenne, lançant au passage l'expression "couple franco- allemand". La poignée de main de François Mitterrand (1916- 1996) et Helmut Kohl (1930-2017) est l'un des gestes les plus symboliques de la réconciliation franco-allemande. Elle a lieu le 22 septembre 1984 devant un catafalque placé à l'entrée de l'ossuaire de Douaumont, près de Verdun, lors d'une commémoration des morts de la Première Guerre mondiale. Photos : Valéry Giscard d’Estaing et Helmut Schmidt François Mitterrand et Helmut Kohl
  • 33. Le binôme franco-allemand (suite) La ‘Brigade franco-allemande’ est créée le 2 octobre 1989. Elle est la seule grande unité interarmes placée dès le temps de paix sous le commandement opérationnel du corps de réaction rapide européen de Strasbourg ou ‘Eurocorps’ (état-major de niveau corps d'armée regroupant des contingents de 5 pays européens ainsi que de 5 pays associés). Le 22 janvier 2019, 56 ans après le traité franco-allemand de 1963, le traité d'Aix-la- Chapelle entre la France (président Emmanuel Macron, né en 1977) et l'Allemagne (chancelière Angela Merkel, née en 1954) complète et renforce le traité de l'Élysée. ■
  • 34. 1991 : Arte Les pionniers de la Chaîne prennent leurs quartiers à Stras- bourg en juillet 1991, dans les locaux de FR3 Alsace puis, en mars 1992, au 2A, rue de la Fonderie. Le 30 mai 1992 a lieu la soirée d’ouverture en direct de l’Opéra de Strasbourg. Les programmes sont diffusés en soirée dès 17h en France sur le canal de la SEPT (‘Société d’Édition de Programmes de Télévision’) ainsi que sur une fenêtre de la chaîne régionale FR3 le samedi après-midi sur le réseau hertzien et, en Allemagne sur le câble. ../.. Lors du Sommet franco-allemand de Bonn en 1988, le projet d’une chaîne franco- allemande à vocation culturelle est soutenu par le Président François Mitterrand et le Chancelier Helmut Kohl. Le 2 octobre 1990, le Ministre français de la culture et les Ministres-présidents des 11 Länder de l’ex-Allemagne de l’Ouest signent le Traité interétatique établissant les fondements de la Chaîne Culturelle Européenne. Le 30 avril 1991 sont établis les statuts d’ARTE (‘Association Relative à la Télévision Européenne’), financée à 95 % par la contribution à l’audiovisuel public perçue dans les deux pays.
  • 35. Arte Le 28 septembre 1992, ARTE diffuse dès 19 h en deux langues auprès des 3/4 des Français et des Allemands. Arte est conçue comme une chaîne culturelle franco-allemande, dont la vocation est de devenir européenne : « Le Groupement a pour objet de concevoir, réaliser et diffuser ou faire diffuser par satellite ou par tout autre moyen, des émissions de télévision ayant un caractère culturel et international au sens large, et propres à favoriser la compréhension et le rapprochement des peuples en Europe. » Depuis 2015, la chaîne propose une sélection de programmes en ligne sous-titrés en anglais, espagnol, polonais et italien. Cette initiative est cofinancée par l’Union européenne pour favoriser la distribution multilingue de contenus audiovisuels de qualité. Sur Internet existent ‘Arte Direct’, ‘Arte TV’, ‘Arte Info’, ‘Arte Concert’, ‘Arte Creative’, ‘Arte Future’, ‘Arte Cinéma’, ‘Culture Touch’. Photos : - Siège d’Arte à Baden-Baden - Arte à Strasbourg au bord de l’Ill, quai du Chanoine Winterer, à proximité des institutions européennes ■