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Diaporamas ‘Mémoire et reconnaissance de crimes du passé’
12 - La mémoire des guerres
12.e - Les guerres de Vendée
Étienne Godinot 29.11.2023
12 - La mémoire des guerres
Sommaire (rappel)
Introduction
1 - La mémoire de guerres jusqu’à la fin du 19ème siècle
2 - La mémoire de la Première Guerre mondiale (1914-1918)
3 - La mémoire de la Deuxième Guerre mondiale (1930-1945)
4 - La mémoire des guerres de décolonisation de la France
1 - La mémoire de guerres
jusqu’à la fin du 19ème siècle
Sommaire (rappel)
1 - La mémoire de la guerre de Cent Ans (1337-1453)
2 - La mémoire de la guerre de Trente ans (1618-1648)
3 - La mémoire des guerres de Louis XIV (1635-1714)
4 - La mémoire des guerres de Vendée (1793-1796)
5 - La mémoire des guerres de Napoléon (1805-1815)
6 - La mémoire de la guerre franco-prussienne (1870-1871)
La mémoire
des guerres de Vendée
Les guerres de Vendée sont des guerre civiles qui opposent dans
l'Ouest de la France les Républicains (surnommés les "Bleus") aux
Royalistes ou Contre-révolutionnaires (les "Blancs") pendant la
Révolution française entre 1793 et 1796, avec d'ultimes sursauts en
1799, 1815 et 1832. Les Chouans sont le plus souvent des paysans de
Bretagne, de Mayenne, de Normandie ou du Maine-et-Loire. Leur
symbole est le cœur de Vendée, dit cœur du Christ, qui est porté sur le
drapeau.
En 1791, la constitution civile du clergé* avait déjà provoqué de
forts mécontentements. Le 10 mars 1793, la Convention recourt à la
levée autoritaire de 300 000 hommes pour faire face aux armées
européennes coalisées contre la France révolutionnaire. C’est en
réaction à la levée en masse que la rébellion vendéenne se déclenche,
dans un premier temps comme une jacquerie paysanne classique, avant
de prendre la forme d'un mouvement contre-révolutionnaire.
* Dans la suite de la nationalisation des biens de l'Église en novembre 1789, la constitution
civile du clergé institue une Église constitutionnelle subordonnée à l’État et supprime les ordres
religieux.
Images :
- Le Vendéen, peinture de Julien Le Blant.
- Grenadier républicain, huile sur panneau de Paul Grolleron, 19è siècle
Les débuts
de l’insurrection
L’insurrection vendéenne commence en mars 1793 par des combats à
Pornic puis par le massacre de Républicains à Machecoul.
Progressivement désignés par le nom de "Vendéens", les insurgés
établissent en avril une "Armée catholique et royale" de 40 000 hommes
indisciplinés et sans expérience militaire. Face à elle, les 40 000 à 70 000
Bleus n'ont dans l'ensemble guère plus d'expérience. Ce sont pour la plupart
des volontaires issus des différentes régions du pays.
Les Vendéens*, vainqueurs à Vihiers puis à Pont-Charrault, se
rendent maîtres des campagnes et des villes du bocage (Fontenay-le-
Comte, La Roche-sur-Yon, Bressuire, Thouars, Parthenay), puis de Saumur
et d’Angers.
* Les Vendéens constituent un "Conseil supérieur", des nobles encadrant le mouvement paysan.
Les principaux chefs sont Jean Cottereau, dit Jean Chouan (1771-1794), François-Athanase Charette
de La Contrie (1763-1796), Louis de Salgues, marquis de Lescure (1766-1793), Jacques Cathelineau
(1759-1793), Henri de la Rochejacquelein (1772-1794), Jean-Nicolas Stofflet (1753-1796)
Images : - Le Massacre de Machecoul, huile sur toile de François Flameng. Suite à la bataille de
Pornic, où 200 à 500 insurgés vendéens sont tués au combat ou exécutés sommairement par les
Républicains, 160 à 200 prisonniers républicains sont fusillés ou tués à coups de piques dans les
douves du château de Machecoul du 27 mars au 22 avril 1793.
- Emblème des Vendéens
- Cachet de l'armée royaliste de Bretagne
La victoire des Républicains
En octobre 1793, pour contrer cette révolte, Robespierre et le
Comité de salut public décrètent une loi d’extermination. Plus de
120 000 Vendéens, hommes, femmes et enfants, sont exécutés.​
À l'automne, l'arrivée en renfort de l'Armée de Mayence redonne
l'avantage au camp républicain, qui s'empare le 17 octobre de Cholet,
la plus importante ville contrôlée par les Vendéens.
Après cette défaite, le gros des forces vendéennes traverse la
Loire et se porte jusqu'en Normandie dans une tentative désespérée
de prendre un port pour obtenir l'aide des Britanniques et des émigrés.
Repoussée à Granville, l'armée vendéenne est finalement détruite en
décembre 1793 au Mans et à Savenay.
Images :
- La déroute de Cholet, huile sur toile de Jules Girardet. En 1909, l'historien Joseph
Clémanceau estime qu'environ 2 000 Républicains et 7 000 à 8 000 Vendéens ont été tués ou
blessés lors de la bataille de Cholet.
- Maximilien de Robespierre (1758-1794). À la tête du Comité de salut public en
août 1793, il déclare « Il faut que les brigands de la Vendée soient exterminés avant la fin du
mois ! ». En juin 1794, avec les lois de Prairial, il jette les bases d’une “Grande Terreur”. Il
dénonce pourtant les exactions commises à Nantes par Jean-Baptiste Carrier, lequel
contribue, avec d’autres personnages aussi fanatiques (Paul Barras, Joseph Fouché, Jean-
Lambert Tallien, Joseph Lebon), à la chute et à l’exécution de Robespierre.
La répression féroce
De l'hiver 1793 au printemps 1794, en pleine période de la
Terreur, une violente répression est mise en place par les forces
républicaines. Dans les villes, et en particulier à Nantes, environ
15 000 personnes sont fusillées, noyées ou guillotinées sur ordre des
représentants en mission et des Commissions militaires révolution-
naires.
Dans les campagnes environ 20 000 à 50 000 civils sont
massacrés entre janvier et mars 1794 par "les colonnes infernales"
du général Turreau, qui incendient au passage nombre de bourgs et
de villages.
Photos :
- Louis-Marie Turreau de Lignières, général français (1756-1816). Républicain sous la
Révolution, il dirige les "colonnes infernales" durant la guerre de Vendée. Censées pacifier
cette région après la défaite de l'Armée catholique et royale, ses troupes massacrent des
dizaines de milliers de Vendéens, civils compris, ce qui a pour conséquence de relancer la
guerre civile.
- Vitrail représentant un massacre de civils par les Colonnes Infernales
- Jean-Baptiste Carrier (1756-1794), représentant de la Convention à Nantes. Il forme une
brigade de police politique, le “groupe Lamberty” et la “légion de Marat”, ordonne entre
décembre 1793 et février 1794 les massacres, fusillades et noyades des Vendéens. Sur les
13 000 prisonniers détenus à Nantes, environ 10 000 sont tués, dont 4 000 à 5 000 noyés,
2 000 environ fusillés ou guillotinés, les autres mourront du typhus ou d’autres maladies.
Traités de paix
La répression provoque cependant une résurgence de la
rébellion et en décembre 1794 les Républicains engagent des négocia-
tions qui aboutissent entre février et mai 1795 à la signature de traités de
paix avec les différents chefs vendéens, dont le traité La Jaunaye le 17
février 1795, celui de La Nabilais en avril et de St Florent le Vieil en mai,
entraînant ainsi la fin de la "première guerre de Vendée".
Avec la chute de Robespierre et la fin de la menace extérieure, le
gouvernement révolutionnaire se fait plus conciliant. Le général Lazare
Hoche prend à 25 ans le commandement de l'armée républicaine de
Vendée. Il proscrit sévèrement les pillages et les vengeances, ordonne à
ses troupes d'observer strictement le traité de La Jaunaye concernant la
liberté religieuse, ce qui lui vaudra d'être surnommé le « pacificateur de la
Vendée ».
Images :
- The Pacification of the Vendee, estampe imprimée à Londres en 1804 pour illustrer le traité de la
Jaunaye
- Le général Lazare Hoche (1768-1797) par Jean-Louis Laneuville
La "deuxième guerre de Vendée"
Mais un ancien chef vendéen, le baron François Charette de
la Contrie, projette pour des raisons mal élucidées de rallumer les
hostilités. Les Anglais, engagés dans une guerre inexpiable avec le
gouvernement de Paris, condescendent à lui apporter leur soutien. La
tentative de débarquement, en juin 1795 sur la presqu'île de Quiberon,
de 4 000 à 5 000 immigrés venus d’Angleterre se solde par un cruel
échec en juillet 1795 face au général Lazare Hoche, chef de l’armée
républicaine ​. C’est la "deuxième guerre de Vendée". Les derniers
chefs vendéens se soumettent ou sont exécutés entre janvier et juillet
1796.
Le souvenir des atrocités va alimenter les rancoeurs et les
conspirations chez de nombreux Vendéens et Chouans. Le plus
célèbre de ces derniers, Georges Cadoudal, entrera bien plus tard
dans un ultime complot royaliste contre Napoléon Bonaparte.
Images :
- François Athanase Charette de La Contrie (1763-1796), le général emblématique du
soulèvement vendéen. Ses choix stratégiques, sa rivalité avec d'autres chefs et sa
responsabilité dans des cas d'exactions lui valent cependant d'être le général vendéen le plus
controversé, y compris au sein du camp royaliste.
- Georges Cadoudal (1771-1804), le chef le plus actif de la chouannerie bretonne jusqu‘au
traité de Beauregard qu'il signe le 14 février 1800 avec le général républicain Guillaume Brune
(1763-1815), mettant fin à la troisième chouannerie dans le Morbihan.
Les dernières guerres de Vendée
La Vendée connait encore d'ultimes et brèves insurrections
- avec une "troisième guerre" en 1799 (bataille de Montaigu en
octobre, bataille des Aubiers en novembre),
- une "quatrième" en 1815 (ou "Petite Chouannerie", batailles qui
opposent les Bonapartistes et les Royalistes en mai et juin, pendant
les Cent-Jours),
- et une "cinquième" en 1832, quand la duchesse de Berry tente de
soulever la Vendée contre le roi Louis-Philippe,
mais elles sont d'une bien moindre ampleur.
Images :
- La Petite Chouannerie à Muzillac
- La duchesse de Berry en Vendée, gravure anonyme
Le bilan des guerres de Vendée
Selon les chiffres de l'historien Jacques Hussenet, cette
guerre civile a fait entre 170 000 et 220 000 morts dans une région
qui comptait 800 000 habitants. Le nombre des victimes est le plus
souvent estimé à environ 200 000 morts, dont environ 25 % de
Républicains. Le Choletais a payé le plus lourd tribut en pourcentage,
avec la disparition de 30 % de la population.
Pour autant, s’il y a eu de nombreux crimes de guerre et des
crimes contre l’humanité, on ne peut parler, comme certains
historiens (Reynald Sécher) ou certains politiciens de droite, de
« génocide* vendéen », car la répression gouvernementale contre les
révoltés s’est exercée ailleurs qu’en Vendée : en Bretagne, à Toulon,
à Lyon, etc.
* Dans la Convention de 1948 pour la prévention et le répression du crime de
génocide, « le génocide s'entend de l'un quelconque des actes ci-après, commis dans
l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux,
comme tel : etc. »
Images :
- La mort du général de brigade républicain Jean-Baptiste Moulin à Cholet en février 1794,
par Jules-Benoît Lévy. Pour ne pas être capturé par les Royalistes dirigés par le général
Jean-Nicolas Stofflet, Moulin, déjà atteint de deux balles, se suicide d’un coup de pistolet.
- Les noyades de Vendéens organisées à Nantes par Jean-Baptiste Carrier, représentant de
la Convention
- L’exécution du général royaliste Charrette, tableau de Julien Le Blanc
Crimes de guerre, mais pas génocide
« Les violences de guerre, incontestablement d’une grande
ampleur, ne relèvent pas d’une politique génocidaire, mais s’appa-
rentent à d’autres luttes qui existèrent dans l’histoire du monde entre
État et paysanneries, celles-ci traitées comme des rebelles par celui-
là.
On ne trouve trace, ni dans les archives, ni dans les sources
d’histoire de la Révolution, d’un corps de doctrine organisé autour
d’un projet idéologique d’exclusion, pas plus qu’aucune organisation
matérielle systématique, ou d’une planification des tueries : même les
tribunaux d’exception ont respecté les termes de la loi. Le silence de
la Convention, du Comité de Salut public et de Robespierre sont
assurément à juger, sans oublier leur ignorance de la réalité régionale
au moment où les décisions étaient prises à Paris. »
Jean-Clément Martin,
Professeur émérite Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Images :
- Jean Cottereau, dit Jean Chouan (1757-1794). En octobre 1793, il rejoint l'armée des
Vendéens à Laval et participe aux combats jusqu'à la sanglante défaite du Mans. Il se replie
alors dans sa forêt de Misedon, où il continue la lutte sur un terrain qui lui est plus favorable
que celui d'une bataille rangée.
- Henri du Vergier, comte de la Roche Jaquelein, un des chefs de l‘Armée catholique et
royale. « Allons chercher l'ennemi ! Si je recule, tuez-moi ; si j'avance, suivez-moi ; si je
meurs, vengez-moi ! ».
Les comportements des hommes :
du pire au meilleur…
Comme dans tous les évènements dramatiques de l’histoire, on
rencontre pendant les guerres de Vendée tous les comportements des êtres
humains, du pire au meilleur :
- l’abominable : Jean-Baptiste Carrier, le général Turreau,
- l’exécrable : Robespierre
- les va-t-en-guerre qui relancent les hostilités : le général royaliste Charette
de la Contrie,
- les modérateurs et pacificateurs : le général républicain Lazare Hoche,
- et l’admirable : le général royaliste Charles de Bonchamp*.
* Charles Melchior Artus de Bonchamps (1760-1793), général commandant des armées vendéennes,
empêche les pillages, les incendies et les exécutions, relâche les prisonniers sur la promesse qu’ils ne
reprendront pas les armes.
Le 17 septembre 1793, l'Armée catholique et royale (24 000 hommes, découragés, mal armés,
peu disciplinés) commandée par François de Charette et Charles de Bonchamps, est attaquée par les
Républicains sous les ordres du général Jean-Baptiste Kléber (40 000 hommes).
Bonchamps, mortellement blessé, est conduit à St Florent-le-Vieil. Sur son brancard, il entend
« À mort !, à mort les Bleus ! Tuons-les ! ». Il apprend que dans leur déroute, les Vendéens ont capturé
5 000 Républicains qu’ils ont enfermés dans un couvent. Il demande au comte d’Autichamp, son
cousin, d’obtenir la grâce des Bleus : « Mon ami, c'est sûrement le dernier ordre que je vous donnerai,
laissez-moi l'assurance qu'il sera exécuté ! ». Les soldats vendéens n’ont pas la charité de leur
général, mais ils le respectent profondément : ils libèrent les prisonniers. Quelques heures après, ils
s’agenouillent devant la dépouille de leur chef.
La mémoire
des guerres de Vendée
Aujourd’hui, et alors que l’archéologie continue à documenter l’histoire*, de
nombreux calvaires et monuments témoignent de la violence des batailles et des
exactions commises durant cette période.
Situé aux Lucs sur Boulogne, le ‘Mémorial de la Vendée’ commémore le
massacre des 564 villageois réfugiés dans l’église de la commune en février 1794.
À Saint Sulpice le Verdon, le ‘Logis de la Chabotterie’ où fut arrêté le général
Charette en 1796, présente des animations et spectacles tout au long de l’année.
Au cœur du massif forestier de Grasla aux Brouzils, le ‘refuge de Grasla’ retrace
la vie quotidienne des populations réfugiées durant l’hiver 1794.
* 159 squelettes ont été découverts en 2009 lors de travaux, dans le parc du Quinconce des Jacobins au
Mans : un échantillon des morts de la bataille du Mans, les 12 et 13 décembre 1793, qui a fait près de
3 000 victimes, suivi d'une répression féroce, le tout entraînant au moins 10 000 morts.
Images : - Mémorial de Vendée, Refuge de Grasla
- Calvaire de la rue Sadi Carnot à Cholet en mémoire des Chouans
La mémoire des guerres de Vendée
Musées et monuments
Situé dans la commune des Herbiers, non loin du Puy du Fou, le
mont des Alouettes (232 mètres d’altitude, un des plus hauts sommets de
Vendée) dévoile les astuces pour communiquer et repérer les positions des
armées républicaines pendant la guerre.
Des monuments aux morts honorent les victimes des guerres de
Vendée*.
Le musée d'art et d'histoire de Cholet conserve de nombreuses
collections de la période contre-révolutionnaire dans l'Ouest de la France.
Le « musée des guerres de l’Ouest et de la Chouannerie’ à
Plouharnel, situé dans un blockhaus infirmerie allemand de la 2ème Guerre
mondiale, présente des documents, films et aussi les livres et DVD de
Reynald Sécher.
* Par exemple, au Fief-Sauvin (Montrevault-sur-Èvre), une plaque a été inaugurée
en octobre 2023 au pied du monument aux morts en mémoire des 117 familles
exterminées par les ‘colonnes infernales’ en 1794.
Images :
- Moulin au Mont des Alouettes
- Le Vendéen du monument aux morts du Fief-Sauvin
- Musée de la Chouannerie à Plouharnel
La mémoire des guerres de Vendée
Livres
La mémoire des guerres de Vendée
Livres et revues
La mémoire des guerres de Vendée
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Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12e. Mémoire des guerres : les guerres de Vendée

  • 1. Diaporamas ‘Mémoire et reconnaissance de crimes du passé’ 12 - La mémoire des guerres 12.e - Les guerres de Vendée Étienne Godinot 29.11.2023
  • 2. 12 - La mémoire des guerres Sommaire (rappel) Introduction 1 - La mémoire de guerres jusqu’à la fin du 19ème siècle 2 - La mémoire de la Première Guerre mondiale (1914-1918) 3 - La mémoire de la Deuxième Guerre mondiale (1930-1945) 4 - La mémoire des guerres de décolonisation de la France
  • 3. 1 - La mémoire de guerres jusqu’à la fin du 19ème siècle Sommaire (rappel) 1 - La mémoire de la guerre de Cent Ans (1337-1453) 2 - La mémoire de la guerre de Trente ans (1618-1648) 3 - La mémoire des guerres de Louis XIV (1635-1714) 4 - La mémoire des guerres de Vendée (1793-1796) 5 - La mémoire des guerres de Napoléon (1805-1815) 6 - La mémoire de la guerre franco-prussienne (1870-1871)
  • 4. La mémoire des guerres de Vendée Les guerres de Vendée sont des guerre civiles qui opposent dans l'Ouest de la France les Républicains (surnommés les "Bleus") aux Royalistes ou Contre-révolutionnaires (les "Blancs") pendant la Révolution française entre 1793 et 1796, avec d'ultimes sursauts en 1799, 1815 et 1832. Les Chouans sont le plus souvent des paysans de Bretagne, de Mayenne, de Normandie ou du Maine-et-Loire. Leur symbole est le cœur de Vendée, dit cœur du Christ, qui est porté sur le drapeau. En 1791, la constitution civile du clergé* avait déjà provoqué de forts mécontentements. Le 10 mars 1793, la Convention recourt à la levée autoritaire de 300 000 hommes pour faire face aux armées européennes coalisées contre la France révolutionnaire. C’est en réaction à la levée en masse que la rébellion vendéenne se déclenche, dans un premier temps comme une jacquerie paysanne classique, avant de prendre la forme d'un mouvement contre-révolutionnaire. * Dans la suite de la nationalisation des biens de l'Église en novembre 1789, la constitution civile du clergé institue une Église constitutionnelle subordonnée à l’État et supprime les ordres religieux. Images : - Le Vendéen, peinture de Julien Le Blant. - Grenadier républicain, huile sur panneau de Paul Grolleron, 19è siècle
  • 5. Les débuts de l’insurrection L’insurrection vendéenne commence en mars 1793 par des combats à Pornic puis par le massacre de Républicains à Machecoul. Progressivement désignés par le nom de "Vendéens", les insurgés établissent en avril une "Armée catholique et royale" de 40 000 hommes indisciplinés et sans expérience militaire. Face à elle, les 40 000 à 70 000 Bleus n'ont dans l'ensemble guère plus d'expérience. Ce sont pour la plupart des volontaires issus des différentes régions du pays. Les Vendéens*, vainqueurs à Vihiers puis à Pont-Charrault, se rendent maîtres des campagnes et des villes du bocage (Fontenay-le- Comte, La Roche-sur-Yon, Bressuire, Thouars, Parthenay), puis de Saumur et d’Angers. * Les Vendéens constituent un "Conseil supérieur", des nobles encadrant le mouvement paysan. Les principaux chefs sont Jean Cottereau, dit Jean Chouan (1771-1794), François-Athanase Charette de La Contrie (1763-1796), Louis de Salgues, marquis de Lescure (1766-1793), Jacques Cathelineau (1759-1793), Henri de la Rochejacquelein (1772-1794), Jean-Nicolas Stofflet (1753-1796) Images : - Le Massacre de Machecoul, huile sur toile de François Flameng. Suite à la bataille de Pornic, où 200 à 500 insurgés vendéens sont tués au combat ou exécutés sommairement par les Républicains, 160 à 200 prisonniers républicains sont fusillés ou tués à coups de piques dans les douves du château de Machecoul du 27 mars au 22 avril 1793. - Emblème des Vendéens - Cachet de l'armée royaliste de Bretagne
  • 6. La victoire des Républicains En octobre 1793, pour contrer cette révolte, Robespierre et le Comité de salut public décrètent une loi d’extermination. Plus de 120 000 Vendéens, hommes, femmes et enfants, sont exécutés.​ À l'automne, l'arrivée en renfort de l'Armée de Mayence redonne l'avantage au camp républicain, qui s'empare le 17 octobre de Cholet, la plus importante ville contrôlée par les Vendéens. Après cette défaite, le gros des forces vendéennes traverse la Loire et se porte jusqu'en Normandie dans une tentative désespérée de prendre un port pour obtenir l'aide des Britanniques et des émigrés. Repoussée à Granville, l'armée vendéenne est finalement détruite en décembre 1793 au Mans et à Savenay. Images : - La déroute de Cholet, huile sur toile de Jules Girardet. En 1909, l'historien Joseph Clémanceau estime qu'environ 2 000 Républicains et 7 000 à 8 000 Vendéens ont été tués ou blessés lors de la bataille de Cholet. - Maximilien de Robespierre (1758-1794). À la tête du Comité de salut public en août 1793, il déclare « Il faut que les brigands de la Vendée soient exterminés avant la fin du mois ! ». En juin 1794, avec les lois de Prairial, il jette les bases d’une “Grande Terreur”. Il dénonce pourtant les exactions commises à Nantes par Jean-Baptiste Carrier, lequel contribue, avec d’autres personnages aussi fanatiques (Paul Barras, Joseph Fouché, Jean- Lambert Tallien, Joseph Lebon), à la chute et à l’exécution de Robespierre.
  • 7. La répression féroce De l'hiver 1793 au printemps 1794, en pleine période de la Terreur, une violente répression est mise en place par les forces républicaines. Dans les villes, et en particulier à Nantes, environ 15 000 personnes sont fusillées, noyées ou guillotinées sur ordre des représentants en mission et des Commissions militaires révolution- naires. Dans les campagnes environ 20 000 à 50 000 civils sont massacrés entre janvier et mars 1794 par "les colonnes infernales" du général Turreau, qui incendient au passage nombre de bourgs et de villages. Photos : - Louis-Marie Turreau de Lignières, général français (1756-1816). Républicain sous la Révolution, il dirige les "colonnes infernales" durant la guerre de Vendée. Censées pacifier cette région après la défaite de l'Armée catholique et royale, ses troupes massacrent des dizaines de milliers de Vendéens, civils compris, ce qui a pour conséquence de relancer la guerre civile. - Vitrail représentant un massacre de civils par les Colonnes Infernales - Jean-Baptiste Carrier (1756-1794), représentant de la Convention à Nantes. Il forme une brigade de police politique, le “groupe Lamberty” et la “légion de Marat”, ordonne entre décembre 1793 et février 1794 les massacres, fusillades et noyades des Vendéens. Sur les 13 000 prisonniers détenus à Nantes, environ 10 000 sont tués, dont 4 000 à 5 000 noyés, 2 000 environ fusillés ou guillotinés, les autres mourront du typhus ou d’autres maladies.
  • 8. Traités de paix La répression provoque cependant une résurgence de la rébellion et en décembre 1794 les Républicains engagent des négocia- tions qui aboutissent entre février et mai 1795 à la signature de traités de paix avec les différents chefs vendéens, dont le traité La Jaunaye le 17 février 1795, celui de La Nabilais en avril et de St Florent le Vieil en mai, entraînant ainsi la fin de la "première guerre de Vendée". Avec la chute de Robespierre et la fin de la menace extérieure, le gouvernement révolutionnaire se fait plus conciliant. Le général Lazare Hoche prend à 25 ans le commandement de l'armée républicaine de Vendée. Il proscrit sévèrement les pillages et les vengeances, ordonne à ses troupes d'observer strictement le traité de La Jaunaye concernant la liberté religieuse, ce qui lui vaudra d'être surnommé le « pacificateur de la Vendée ». Images : - The Pacification of the Vendee, estampe imprimée à Londres en 1804 pour illustrer le traité de la Jaunaye - Le général Lazare Hoche (1768-1797) par Jean-Louis Laneuville
  • 9. La "deuxième guerre de Vendée" Mais un ancien chef vendéen, le baron François Charette de la Contrie, projette pour des raisons mal élucidées de rallumer les hostilités. Les Anglais, engagés dans une guerre inexpiable avec le gouvernement de Paris, condescendent à lui apporter leur soutien. La tentative de débarquement, en juin 1795 sur la presqu'île de Quiberon, de 4 000 à 5 000 immigrés venus d’Angleterre se solde par un cruel échec en juillet 1795 face au général Lazare Hoche, chef de l’armée républicaine ​. C’est la "deuxième guerre de Vendée". Les derniers chefs vendéens se soumettent ou sont exécutés entre janvier et juillet 1796. Le souvenir des atrocités va alimenter les rancoeurs et les conspirations chez de nombreux Vendéens et Chouans. Le plus célèbre de ces derniers, Georges Cadoudal, entrera bien plus tard dans un ultime complot royaliste contre Napoléon Bonaparte. Images : - François Athanase Charette de La Contrie (1763-1796), le général emblématique du soulèvement vendéen. Ses choix stratégiques, sa rivalité avec d'autres chefs et sa responsabilité dans des cas d'exactions lui valent cependant d'être le général vendéen le plus controversé, y compris au sein du camp royaliste. - Georges Cadoudal (1771-1804), le chef le plus actif de la chouannerie bretonne jusqu‘au traité de Beauregard qu'il signe le 14 février 1800 avec le général républicain Guillaume Brune (1763-1815), mettant fin à la troisième chouannerie dans le Morbihan.
  • 10. Les dernières guerres de Vendée La Vendée connait encore d'ultimes et brèves insurrections - avec une "troisième guerre" en 1799 (bataille de Montaigu en octobre, bataille des Aubiers en novembre), - une "quatrième" en 1815 (ou "Petite Chouannerie", batailles qui opposent les Bonapartistes et les Royalistes en mai et juin, pendant les Cent-Jours), - et une "cinquième" en 1832, quand la duchesse de Berry tente de soulever la Vendée contre le roi Louis-Philippe, mais elles sont d'une bien moindre ampleur. Images : - La Petite Chouannerie à Muzillac - La duchesse de Berry en Vendée, gravure anonyme
  • 11. Le bilan des guerres de Vendée Selon les chiffres de l'historien Jacques Hussenet, cette guerre civile a fait entre 170 000 et 220 000 morts dans une région qui comptait 800 000 habitants. Le nombre des victimes est le plus souvent estimé à environ 200 000 morts, dont environ 25 % de Républicains. Le Choletais a payé le plus lourd tribut en pourcentage, avec la disparition de 30 % de la population. Pour autant, s’il y a eu de nombreux crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, on ne peut parler, comme certains historiens (Reynald Sécher) ou certains politiciens de droite, de « génocide* vendéen », car la répression gouvernementale contre les révoltés s’est exercée ailleurs qu’en Vendée : en Bretagne, à Toulon, à Lyon, etc. * Dans la Convention de 1948 pour la prévention et le répression du crime de génocide, « le génocide s'entend de l'un quelconque des actes ci-après, commis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel : etc. » Images : - La mort du général de brigade républicain Jean-Baptiste Moulin à Cholet en février 1794, par Jules-Benoît Lévy. Pour ne pas être capturé par les Royalistes dirigés par le général Jean-Nicolas Stofflet, Moulin, déjà atteint de deux balles, se suicide d’un coup de pistolet. - Les noyades de Vendéens organisées à Nantes par Jean-Baptiste Carrier, représentant de la Convention - L’exécution du général royaliste Charrette, tableau de Julien Le Blanc
  • 12. Crimes de guerre, mais pas génocide « Les violences de guerre, incontestablement d’une grande ampleur, ne relèvent pas d’une politique génocidaire, mais s’appa- rentent à d’autres luttes qui existèrent dans l’histoire du monde entre État et paysanneries, celles-ci traitées comme des rebelles par celui- là. On ne trouve trace, ni dans les archives, ni dans les sources d’histoire de la Révolution, d’un corps de doctrine organisé autour d’un projet idéologique d’exclusion, pas plus qu’aucune organisation matérielle systématique, ou d’une planification des tueries : même les tribunaux d’exception ont respecté les termes de la loi. Le silence de la Convention, du Comité de Salut public et de Robespierre sont assurément à juger, sans oublier leur ignorance de la réalité régionale au moment où les décisions étaient prises à Paris. » Jean-Clément Martin, Professeur émérite Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Images : - Jean Cottereau, dit Jean Chouan (1757-1794). En octobre 1793, il rejoint l'armée des Vendéens à Laval et participe aux combats jusqu'à la sanglante défaite du Mans. Il se replie alors dans sa forêt de Misedon, où il continue la lutte sur un terrain qui lui est plus favorable que celui d'une bataille rangée. - Henri du Vergier, comte de la Roche Jaquelein, un des chefs de l‘Armée catholique et royale. « Allons chercher l'ennemi ! Si je recule, tuez-moi ; si j'avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ! ».
  • 13. Les comportements des hommes : du pire au meilleur… Comme dans tous les évènements dramatiques de l’histoire, on rencontre pendant les guerres de Vendée tous les comportements des êtres humains, du pire au meilleur : - l’abominable : Jean-Baptiste Carrier, le général Turreau, - l’exécrable : Robespierre - les va-t-en-guerre qui relancent les hostilités : le général royaliste Charette de la Contrie, - les modérateurs et pacificateurs : le général républicain Lazare Hoche, - et l’admirable : le général royaliste Charles de Bonchamp*. * Charles Melchior Artus de Bonchamps (1760-1793), général commandant des armées vendéennes, empêche les pillages, les incendies et les exécutions, relâche les prisonniers sur la promesse qu’ils ne reprendront pas les armes. Le 17 septembre 1793, l'Armée catholique et royale (24 000 hommes, découragés, mal armés, peu disciplinés) commandée par François de Charette et Charles de Bonchamps, est attaquée par les Républicains sous les ordres du général Jean-Baptiste Kléber (40 000 hommes). Bonchamps, mortellement blessé, est conduit à St Florent-le-Vieil. Sur son brancard, il entend « À mort !, à mort les Bleus ! Tuons-les ! ». Il apprend que dans leur déroute, les Vendéens ont capturé 5 000 Républicains qu’ils ont enfermés dans un couvent. Il demande au comte d’Autichamp, son cousin, d’obtenir la grâce des Bleus : « Mon ami, c'est sûrement le dernier ordre que je vous donnerai, laissez-moi l'assurance qu'il sera exécuté ! ». Les soldats vendéens n’ont pas la charité de leur général, mais ils le respectent profondément : ils libèrent les prisonniers. Quelques heures après, ils s’agenouillent devant la dépouille de leur chef.
  • 14. La mémoire des guerres de Vendée Aujourd’hui, et alors que l’archéologie continue à documenter l’histoire*, de nombreux calvaires et monuments témoignent de la violence des batailles et des exactions commises durant cette période. Situé aux Lucs sur Boulogne, le ‘Mémorial de la Vendée’ commémore le massacre des 564 villageois réfugiés dans l’église de la commune en février 1794. À Saint Sulpice le Verdon, le ‘Logis de la Chabotterie’ où fut arrêté le général Charette en 1796, présente des animations et spectacles tout au long de l’année. Au cœur du massif forestier de Grasla aux Brouzils, le ‘refuge de Grasla’ retrace la vie quotidienne des populations réfugiées durant l’hiver 1794. * 159 squelettes ont été découverts en 2009 lors de travaux, dans le parc du Quinconce des Jacobins au Mans : un échantillon des morts de la bataille du Mans, les 12 et 13 décembre 1793, qui a fait près de 3 000 victimes, suivi d'une répression féroce, le tout entraînant au moins 10 000 morts. Images : - Mémorial de Vendée, Refuge de Grasla - Calvaire de la rue Sadi Carnot à Cholet en mémoire des Chouans
  • 15. La mémoire des guerres de Vendée Musées et monuments Situé dans la commune des Herbiers, non loin du Puy du Fou, le mont des Alouettes (232 mètres d’altitude, un des plus hauts sommets de Vendée) dévoile les astuces pour communiquer et repérer les positions des armées républicaines pendant la guerre. Des monuments aux morts honorent les victimes des guerres de Vendée*. Le musée d'art et d'histoire de Cholet conserve de nombreuses collections de la période contre-révolutionnaire dans l'Ouest de la France. Le « musée des guerres de l’Ouest et de la Chouannerie’ à Plouharnel, situé dans un blockhaus infirmerie allemand de la 2ème Guerre mondiale, présente des documents, films et aussi les livres et DVD de Reynald Sécher. * Par exemple, au Fief-Sauvin (Montrevault-sur-Èvre), une plaque a été inaugurée en octobre 2023 au pied du monument aux morts en mémoire des 117 familles exterminées par les ‘colonnes infernales’ en 1794. Images : - Moulin au Mont des Alouettes - Le Vendéen du monument aux morts du Fief-Sauvin - Musée de la Chouannerie à Plouharnel
  • 16. La mémoire des guerres de Vendée Livres
  • 17. La mémoire des guerres de Vendée Livres et revues
  • 18. La mémoire des guerres de Vendée Films, documentaires et DVD ■