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6 7
ment du territoire fixe les normes techniques d’accessibilité facilitant le déplacement des per-
sonnes handicapées à l’intérieur des bâtiments publics, des espaces, des équipements collectifs,
des complexes d’habitation et des bâtiments privés ouverts au public.
Dans les faits, la mise en œuvre et le respect de ces réglementations restent symboliques et
leurs impacts au niveau de l’insertion et la participation sociale des personnes en situation
de handicap sont difficilement observables. Cependant, depuis la révolution de janvier
2011, de nouvelles dynamiques se mettent en place au niveau national et au niveau local,
portées par les personnes handicapées elles-mêmes, désireuses de participer de manière di-
recte aux décisions qui les concernent. Au niveau national, Handicap International appuie
différents groupes auto-représentatifs dans leur démarches de plaidoyer mais aussi dans
la mise en place de diagnostic participatif des services et dans la mise en place d’espace de
concertation entre usagers et autorités locales.
II- LE PROJET VIE AUTONOME ET PARTICIPATION SOCIALE
(VAPS)
Construit sur la base de partenariats avec l’ensemble des acteurs concernés au niveau national et lo-
cal (société civile, pouvoirs publics, fournisseurs de services et groupes auto-représentatifs), le projet
VAPS vise à travers une participation renforcée des PSH et par un développement des mécanismes
de coordination de ces acteurs, l’atteinte des résultats suivants:
`` Les mouvements émergeant auto-représentatifs de Personnes en Situation de Handicap (PSH)
et de leurs familles dans les deux gouvernorats participent aux dynamiques locales de dévelop-
pement et de sensibilisation.
`` 	Les structures publiques et associatives agissant directement ou indirectement auprès des PSH
ainsi que les mouvements auto-représentatifs développent de manière concertée des initiatives
garantissant une meilleure qualité des services.
`` La qualité des services en direction des PSH est renforcée par la mise en œuvre des principes et
outils de l’accompagnement social personnalisé.
Afin de cerner au mieux la problématique du handicap dans les agglomérations ciblées, de favoriser l’appro-
priation des problématiques rencontrées par les PSH mais aussi de mettre en œuvre des actions prioritaires
à mener au sein du projet VAPS, un diagnostic local a été réalisé de mars 2013 à juin 2013, en partenariat
avec l’Union Tunisienne d’Aide aux Insuffisants Mentaux (UTAIM) de Gabes, Association Générale des In-
suffisants Moteurs (AGIM) de Douz, Handicap International et les groupes auto représentatifs de la région.
III- OBJECTIFS DU DIAGNOSTIC
De façon plus spécifique, le diagnostic local s’articule selon les objectifs suivants :
`` Connaître les caractéristiques sociales et économiques des personnes handicapées ;
`` Comparer l’utilisation et les besoins en matière de services sanitaires, sociaux, éducatifs et de
services de l’emploi des personnes handicapées par rapport à la population générale ;
`` Déterminer le niveau d’accessibilité aux services et identifier les barrières environnementales qui
ne permettent pas l’accès des personnes en situation de handicap à ces services ;
`` Connaître les pratiques des professionnels des principaux fournisseurs de services en prenant
en compte leurs représentations sociales des besoins des personnes handicapées ainsi que le
système d’acteurs : société civile/pouvoirs publics/ fournisseurs de services ;
`` Formuler une série de recommendations à destination des acteurs et décideurs locaux sur le
territoire étudié.
INTRODUCTION
I- LE CONTEXTE TUNISIEN	
La Tunisie a signé et ratifié la CRDPH (Convention internationale relative aux droits des personnes
handicapées) le 2 avril 2008 :
Cette convention est basée sur 8 principes généraux :
`` la dignité, l’autonomie, la liberté de choix, l’indépendance
`` la non-discrimination
`` la participation et l’intégration à la société
`` le respect de la différence
`` l’égalité des chances
`` l’accessibilité
`` l’égalité de genre
`` le respect du développement de l’enfant handicapé
A partir de réformes législatives et institutionnelles relativement complexes (lois, formation de pro-
fessionnels, mise en place de structures de dépistage et d’orientation etc ...) la Tunisie s’est engagée
à favoriser et promouvoir l’insertion scolaire et économique des personnes handicapées.
`` En 2005, une loi de protection et de promotion des personnes handicapées a été promulguée.
Elle couvre tous les aspects de la prévention, de la prise en charge et de l’insertion des per-
sonnes handicapées. Des subventions annuelles sont accordées aux structures spécialisées pour
la prise en charge des personnes handicapées par les caisses sociales et le Ministère des Affaires
Sociales.
`` Le décret N° 1477-2006 du Ministère des affaires sociales, de la solidarité et des tunisiens à
l’étranger explicite l’adaptation des moyens d’information et de communication afin de garan-
tir leur droit d’accès à l’information. Le même décret spécifie les conditions d’environnement
qui facilitent le transport des personnes handicapées.
`` Les décrets N° 3086, N° 1859- 2006 et la circulaire N° 10-2006 ont créé la commission régio-
nale du handicap, défini sa composition et son fonctionnement et les modalités d’octroi de la
« carte d’handicapé ».
`` Le décret N°3087-2005 et la circulaire N°18-2006 définissent les entreprises publiques et privées
qui sont obligées de par la loi de recruter des personnes handicapées, précisent les conditions
de substitution en cas d’impossibilité d’emploi direct, les encouragements de l’Etat à l’emploi
des personnes handicapées, l’obligation d’information en cas d’emploi d’une personne handi-
capée, ainsi que les modalités de suivi de l’application des dispositions de cette loi.
`` Le décret N° 3030-2005 prévoit les conditions pour les personnes handicapées pour bénéficier
de la couverture au titre des frais de soins et d’hospitalisation dans les structures publiques.
`` L’arrêté du Ministre de la jeunesse du 3 janvier 2006 instaure pour les personnes handicapées,
le principe de gratuité d’accès aux stades et espaces sportifs.
`` Le Décret nº 2006-1467 de 2006 du Ministère de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménage-
P r o j e t vaps
8 9
Méthodologie du diagnostic
VAPS
MISE EN ŒUVRE DE 4 PRINCIPES CLES :
1. La méthode est globale
Elle prend en compte des éléments quantitatifs
et qualitatifs pour une stratégie d’intervention
globale.
Le diagnostic dresse un état des lieux complet
de la situation et de l’accès aux services des per-
sonnes handicapées.
2. La méthode est opérationnelle
Le diagnostic associe une approche par : sec-
teurs de service /profils de professionnels/lo-
giques d’interpellation.
Le diagnostic produit un document de débat
accessible, synthétique et opérationnel.
3. La méthode est dynamique
Elle permet aux acteurs d’engager une dyna-
mique de concertation.
De réfléchir collectivement sur :
`` Les pratiques
`` Les besoins des personnes handicapées
`` Les logiques d’acteurs
`` Les solutions aux problèmes
4. La méthode est dynamique
Elle permet aux acteurs d’engager une dyna-
mique de concertation.
De réfléchir collectivement sur :
`` Les pratiques
`` Les besoins des personnes handicapées
`` Les logiques d’acteurs
`` Les solutions aux problèmes
CINQ PHASES DE REALISATION
Phase 1 : Préparation du diagnostic
`` Elaboration du cadre méthodologique
`` Recherche exploratoire sur le territoire et les
acteurs concernés.
Phase 2 : Lancement du diagnostic
`` Mise en place et formation des enquêteurs et
binômes.
`` Présentation du processus du diagnostic aux
acteurs du territoire.
Phase 3 : Enquêtes de terrain
`` Enquête sur la situation et l’accès aux services
des personnes handicapées (enquête quantita-
tive)
`` Audit d’accessibilité des services (grille d’au-
dit)
`` Enquête sur l’analyse des besoins et solutions
aux besoins (focus groupes)
`` Entretiens avec les associations dédiées et par-
ties prenantes du territoire (entretiens appro-
fondis)
Phase 4 : Analyse des données
`` Analyse statistique des données quantitatives
collectées (EPSOS, SPSS, Excel)
`` Analyse des comptes rendus et groupes de
discussion
Phase 5 : Restitution des données
Faouar
Douz
Souk Lahad
Kébili Nord
Kébili Sud
Gabès
Matmata
La Nouvelle
Matmata Mareth
El Hamma
IV- Zone d’enquête
et échantillonnage
Ce diagnostic est un état des lieux des réalités
locales propres aux agglomérations de Gabès,
Douz et de Kebili. Il permet à la fois de mettre
en relief les constats déjà existants, d’entendre
les personnes en situation de handicap et les pro-
fessionnels ainsi que de souligner les problèmes
spécifiques relatifs aux conditions d’accessibillité
aux différents services nécessaires à l’inclusion
sociale et économique des personnes en situation
de handicap (PSH) :
`` L’étude comparative de la situation socio-économique et des conditions d’accès aux services des
personnes handicapées en comparaison au reste de la population dans les agglomérations de
Gabès, Kebili et de Douz a été réalisée réalisée à partir de l’échantillon ci-dessous.
Personnes
contrôles
503
213284
Personnes
avec incapacités
497
190213
répondant en situation
de handicap
ayant répondu
18,60%
81,40%
Personnes
enquêtées
1000
`` L’évaluation de la qualité de l’offre de services existants dans les trois agglomérations s’est égale-
ment appuyée sur un audit d’accessibilité des structures. Ce diagnostic d’accessibilité construit sur
le principe de l’APCU (Atteindre, Pénétrer, Circuler, Utiliser1
) nous a permis d’estimer les obstacles
à la mobilité à l’intérieur d’équipements collectifs public ou privé existants dans les zones du projet
VAPS. Au total, 140 structures ont été observées et évaluées se répartissant en 6 secteurs de la
manière suivante :
1 L’approche APCU est inspirée du document cadre thématique : Handicap International, Accessibilité. Comment concevoir et pro-
mouvoir un environnement accessible pour tous, Lyon, 2009.
La méthodologie développée sera présentée plus amplement dans le chapitre consacré à l’accessibilité des services.
	
Education
Services sociaux
et administratifs
Santé
Services
de proximité
Loisirs
Emploi et formations
professionnelles
17%13%
10%
24%
23%
12%
Poste, STEG, SONEDE,TELECOM,
une sélection Publinet
Dispensaires, planning familial,
centre de santé universitaire,
centre santé de reproduction,
Unités Régionales de Réhabili-
tation, hôpitaux
ULPS, Délégations des Affaires
Sociales, Municipalités, Recettes
des finances
Centres spécialisés, écoles
spécialisées, écoles intégrées,
centre d’alphabétisation,
Instituts supérieurs
Bureaux d’emploi, centre de
formation professionnelle,
centre d’artisanat
Stade, terrains sportifs,
centre de loisirs
Personne ayant répondu à
l’enquête échantillon PSH
STEG : Société Tunisienne d’Electricité et de Gaz
SONEDE : Société Nationale d’Exploitation et de
Distribution des Eaux
ULPS : Unité Locale de Promotion Sociale
Services audités
10 11
CHAPITRE PREMIER
Cette synthèse présente des données issues des enquêtes quantitatives ainsi que des entretiens et
focus groupes. Certaines informations proviennent donc du ressenti des prestataires de services et
des personnes handicapées elles-mêmes mais ne se basent pas sur des données chiffrées.
I- Représentation du handicap et participation sociale	
La Tunisie a signé et ratifié la CRDPH (Convention internationale relative aux droits des personnes
handicapées) le 2 avril 2008 :
`` La majorité des personnes interrogées lors de notre enquête quantitative associe en premier lieu la
déficience qu’elle soit physique,d’origine intellectuelle ou mentale à une dimension héréditaire et
médicale de la déficience (43,1%) ou divine (31,8%). Le regard qui est porté par la société tuni-
sienne sur les personnes handicapées semble ainsi souvent être un regard de pitié et de charité.
En filigrane, cette perception, n’intégrant pas la responsabilité de l’environnement, semble engen-
drer certaines difficultés d’intégration sociale, ne favorisant ni l’implication positive de la société, ni
la responsabilité collective.
« La majorité des personnes interrogées ne perçoivent pas que la qualité de l’environnement impact
la qualité de vie et la participation sociale des personnes handicapées. Selon l’échantillon, le handi-
cap est seulement d’origine médicale ou divine. »
`` Cependant, pour 81% des personnes interrogées, et comme mentionné dans l’article 4 de la CR-
DPH, l’Etat doit prendre en charge les personnes en situation de handicap. Il a donc le devoir de
réunir les conditions nécessaires de prise en charge de la personne handicapée. Dans un contexte
de transition démocratique, plus que jamais, les pouvoirs publics aussi bien au niveau central que
local, sont en charge des politiques publiques, des mécanismes de régulations institutionnelles et
doivent fournir les ressources financières nécessaires. En deuxième et troisième position, appa-
raissent la famille puis les associations. Quelques soient les groupes interrogés (PSH et non-PSH),
la famille a la responsabilité d’assumer la charge de la personne en situation de handicap, de
prendre soin d’elle au quotidien, et de l’accompagner dans son environnement (dans la ville). Les
associations quant à elles, répondent de manière directe aux besoins des usagers et se doivent de
fournir des services de qualité. Toutefois, les actions de prise en charge restent toujours réduites
à un champ d’actions particulier circonscrit dans une zone géographique précise. Ce contexte
concourt à la méconnaissance des institutions existantes en dehors des chantiers battus tout
comme lesdifférents programmes sociaux (et de formation existants au-delà des murs associatifs.
Connaissance Besoin Utilisation
Services PSH Non-PSH PSH Non-PSH PSH Non-PSH
Directions des Affaires
Sociales et de la Solidarité
58,5% 72,6% 75,5% 44,4% 69,4% 56,2%
Unité Locale de Promotion
Sociale (ULPS)
51,8% 61,8% 75,9% 36,8% 61,5% 38,6%
CNSS-CNAM-CNRPS 41,9% 64,5% 79,7% 75,2% 57,4% 77,5%
P r o j e t vaps
Il est frappant de constater la méconnaissance générale et plus fortement exprimée chez les per-
sonnes handicapées des services et programmes sociaux de la région, une personne sur 2 connait
et utilise ces programmes d’envergure pourtant nationale.
`` Le principal service d’accompagnement social, l’ULPS n’est connu que par la moitié des per-
sonnes handicapées interrogées alors qu’il pourrait répondre aux difficultés financières et so-
ciales rencontrées par une importante partie de la population.
`` La participation sociale des personnes handicapées dans les deux zones de notre enquête semble
marquée par des difficultés quotidiennes dans les activités les plus anodines, avec un faible niveau
général de mobilisation et d’adhésion aux associations et une faible participation aux manifestations
culturelles et citoyennes. Bien que la famille semble constituer un pilier social, il semble difficile pour
les personnes handicapées de pouvoir participer au sein de la famille à la prise de décision et par-
tager certaines responsabilités. Cette situation est d’autant plus précaire que la personne s’inscrit
tdifficilement dans un parcours professionnel. La réduction de la participation sociale des personnes
handicapées peut se mesurer à partir des capacités et des difficultés qu’elles rencontrent dans leurs
habitudes de vie pour effectuer différentes activités de la vie quotidienne :
PSH Non PSH
Capacité à exercer les activités de la vie quotidienne (aller à
la pharmacie, banque, coiffeur, marché, épicerie, Hammam,
« Hammas », au restaurant etc)
40,80% 63,50%
La participation sociale et citoyenne
(participer à un événement familial, culturel, politique, syndical etc ) 13,90% 21,70%
Difficulté dans les responsabilités personnelles et familiales (sa-
voir prendre des décisions pour soi-même, pour la famille, et
bénéficier de l’appui de sa famille dans la vie quotidienne)
43,40% 31,10%
«63,50% des personnes non handicapées utilisent les services de proximité (pharmarcie, banque,
épicerie,…) contre seulement 40% des personnes handicapées. »
Concernant la sphère politique, le taux de participa-
tion aux dernières élections est relativement élevé
(corrélé aux taux de participation élevé de 76,7%
des non PSH dans la région) mais ne traduit nulle-
ment un quelconque engagement puisque aucune
femme interrogée ne fait partie d’un parti politique
et seulement 4% des hommes ont une activité poli-
tique
En posant un regard sur les freins au vote dans
toutes les zones enquêtées, le frein le plus souvent
cité par les personnes en situation de handicap est
leur difficulté à se déplacer et à accéder au bureau
de vote. Ensuite, pour l’ensemble des deux popula-
tions, apparait significativement leur désintérêt de la vie politique. Il est intéressant de souligner que
de nombreuses personnes handicapées n’ont pas su répondre à la question.
«La difficulté à se déplacer et à accéder au bureau de vote est un frein cité par plus de 80%
des personnes en situation de handicap.»
12 13
Je me souviens du jour des élections comme un périple qui a com-
mencé avant même de descendre de ma moto puisque je n’arrivais
pas à trouver une place de parking. Au final, j’ai dû la mettre à 500
mètres du bureau de vote. Comme tous les citoyens lors du vote, je
me suis armé de patience car il y avait foule et la file d’attente n’était
pas très ordonnée. Handicapé moteur, il m’a fallu un long moment
pour me faufiler entre les gens et pouvoir enfin accéder au bureau
de vote dans lequel j’ai été pris en charge. Pour moi, il n’y a pas de
difficultés insurmontables pour celui qui s’arme de volonté. En tant que PSH, notre volonté doit
être encore plus forte pour nous faire une place dans la société mais c’est faisable. Lors de l’uni-
versité par exemple, dans un premier temps, mes salles de cours étaient au 1er étage, j’ai dû me
battre pour changer de salles et aménager mon emploi du temps. Il est indispensable de prendre
en considération tous les individus dans la société et l’accessibilité des institutions publiques est
à mes yeux un premier palier indispensable.
Sami Jawali-Gabès
II- Situation socio-économique des personnes en situation de
handicap rencontrées
`` Types de déficiences rencontrées :
Les personnes rencontrées lors de notre enquête présentent les déficiences suivantes :
Types
de déficiences
Etudiant Ne
travaille
pas/à la
maison
Recherche
d'emploi
Refus Retraité Salarié Travail
au foyer
Travail
indépendant
Travail
journalier
Total
général
Déficience
auditive
- 5% - 8% 6% 8% - 3% 8% 5%
Déficience
intellectuelle
15% 26% 20% 38% 17% 18% 62% 13% 23% 24%
Déficience
physique
55% 36% 50% 31% 44% 33% 31% 61% 51% 41%
Déficience
psychique
13% 3% - - - 13% - - 5% 4%
Déficience
visuelle
5% 10% 20% - 6% 15% - 10% 6% 9%
Polyhandicap 11% 16% 10% 23% 22% 16% 8% 12% 5% 14%
Non renseigné 3% 4% - - 6% - - - 3% 3%
Total général 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100%
« Plus le handicap est lourd et multiple, plus la personne handicapée se trouve assujettie à
une limitation d’autonomie et à une stigmatisation sociale »
Sur les 497 personnes handicapées interrogées 79% décla-
rent avoir la carte de handicap, et citent en premier lieux, les
3 ayants droits suivants :
`` Gratuité des transports ou transport à tarif réduit (60,9%)
`` Prise en charge médicale (49,6%)
`` Droit priorité accueil administrations et entreprises
(20,3%)
15,4% des personnes ne connaissent pas les avantages de la
carte.
`` Ages
Dans l’échantillon des personnes filtrées en situation de handicap, la proportion d’hommes et de
femmes selon l’âge est assez proche sauf pour les 46-60 ans où il y a une majorité d’hommes (81
contre 51 femmes). L’âge moyen est de 32 ans.
Pyramide des âges des personnes handicapées rencontrées
20 40 60 80 100
Déficience physique
46-60 ans
36-45 ans
26-35 ans
18-25 ans
13-17 ans
7-12 ans
Déficience physique
Déficience auditive
Déficience psychique
Non renseigné
0 5 15 25 35 4510 20 30 40 50
020406080100
`` Statut familial
Il n’existe pas de tendance générale quant au statut familial des personnes en situation de handicap
par rapport au groupe contrôle : il y a proportionnellement autant de femmes que d’hommes han-
dicapés (près de 50%) qui se marient. Cependant, la fréquence des divorces est statistiquement plus
élevée chez les personnes handicapées sans différence entre les hommes et les femmes.
`` Niveau d’éducation
« Il y a huit fois plus de personnes handicapées sans instruction que de personnes non handicapées. »
« Si 43% des personnes handicapées interrogées disent avoir fréquenté le cycle primaire,
il y a un décrochage progressif qui se fait au secondaire puis de façon plus marquée au
niveau de l’enseignement supérieur universitaire. Les personnes handicapées ne sont que
6% à avoir fréquenté l’université contre 16% pour le reste de la population. Ces écarts sont
d’autant plus marqués dans la région de Kebili. »
14 15
Le taux des 1% imposé par la loi Tunisienne définissant l’obligation des entreprises publiques et
privées de recruter des personnes handicapées semblent donc loin d’être appliqué et respecté.
Beaucoup de personnes handicapées rencontrées sont inactives du fait entre autres de l’inexistence
d’offres d’emploi adaptées à leurs besoins/conditions et d’une discrimination à l’embauche persis-
tante de la part des employeurs.
Connaissance
Type de service Femmes Hommes
PSH Non-PSH PSH Non-PSH
Bureau d’emploi 32,5% 76% 80,9% 83,4%
Centre formation pro-
fessionnelle
26,5% 72,1% 82,1% 87,4%
Service/fournisseur de
micro-crédit
15,9% 53% 57,2% 59,1%
« La connaissance des services d’emploi et d’insertion professionnelle par les femmes han-
dicapées est nettement inférieure à celle des hommes et des femmes non handicapées. Il
existe donc une double discrimination liée à la fois au genre et à la fois au handicap. »2
La moyenne du revenu des ménages s’élève à 446 dinars
tunisiens par mois. Au-delà du fait que le revenu infé-
rieur à la moyenne nationale (684d en 2005) fait écho à
la disparité régionale, la précarité économique des mé-
nages au sein desquels vivent des personnes handica-
pées est extrêmement forte puisque leur revenu est infé-
rieur de 40% au reste de la population (327d contre
547d).
« Le revenu des familles ayant un membre en situation de handicap est 40% inférieur à celui
du reste de la population.
Précarité, instabilité financière et isolement forment donc un cercle vicieux pour les PSH ».
III- Accès aux services par secteur d’activité
La participation sociale des personnes à la vie de leur communauté implique nécessairement le plein
accès aux services de base, comme les services de santé, les services administratifs et sociaux, les
écoles, les lieux de formation et d’emploi, les transports, les infrastructures liées aux loisirs, etc.
Une personne handicapée, quelle que soit sa déficience, doit pouvoir se déplacer librement à l’inté-
rieur de son logement, se rendre de son logement à un établissement public en utilisant les trottoirs
et rues aménagés ainsi que des transports publics ou privés, doit pouvoir se mouvoir au sein des
divers établissements et les utiliser 3
.
Dans la majorité des structures visitées, des aménagements extérieurs spécifiques ont été réalisées,
offrant dans la majorité des cas une signalétique conforme et des rampes d’accès permettant d’en-
trer dans le bâtiment.
2	 Pour des questions de facilité de lecture des tableaux : Personnes en situation de handicap = PSH /
Personnes en non situation de handicap = non-PSH.
3	 Une bonne accessibilité se construit ainsi autour du principe de l’APCU : Atteindre, Pénétrer, Circuler, Utiliser.
Niveau scolaire atteint PSH
Universitaire 6%
Secondaire (collège et lycée) 30%
Primaire 43,1%
Sans éducation 19,7%
Autre 1,2%
Total 100%
« 64% des personnes handicapées n’atteignent pas le niveau collège et 94% le niveau uni-
versitaire »
« 26% des femmes handicapées ont accès à aucune l’éducation contre seulement 4% des
femmes du reste de la population»
Chez les personnes en situation de handicap sans instruction, 85,4 % ne savent pas lire et écrire
contre 66,7 % chez le reste de la population.
« L’analphabétisme est plus fréquent chez les femmes handicapées. En effet sur les 60
femmes qui ne savent ni lire ni écrire, 56 d’entre elles sont handicapées ».
`` Situations professionnelles et activités exercées
Activités principales
Total
PSH Non-PSH
Travail indépendant 6% 15%
Travail au foyer 3% 1%
Travail journalier 13% 16%
Salarié 8% 13%
Recherche d’emploi 2% 3%
Ne travaille pas/ à la maison 55% 27%
Retraité 4% 3%
Etudiant 8% 22%
Total exprimé 100% 100%
« Seulement 8% des travailleurs handicapés occupent un emploi salarié contre 13% des per-
sonnes non handicapées. En revanche, les inégalités sont moins importantes lorsqu’il s’agit
d’un travail journalier. Ainsi, les personnes handicapées ont moins accès à un emploi sécuri-
sant et stable et sont davantage touchés par la précarité que le reste de la population. »
Pour celles et ceux en situation de handicap qui ont une occupation professionnelle, leurs activités se
répartissent principalement entre le travail journalier (13%), le travail salarial (8%) et le travail indé-
pendant (6%). Néanmoins, nous pouvons remarquer que le travail indépendant ne constitue pas un
levier pour l’inclusion économique des porteurs de handicap puisque leur nombre est inférieur de
moitié à celui du reste de la population.
De manière générale, l’inactivité touche plus fortement les personnes qui sont en situation de han-
dicap. En effet le statut « ne travaille pas / à la maison » est de 55% chez les personnes handicapées
contre 27% chez le reste de la population.
« Plus de la moitié des PSH interrogées ne travaillent pas / restent à la maison contre
seulement un tiers des personnes non handicapés.»
16 17
Seulement 17% des
structures ont des
professionnels formés
à l’accueil et à la prise
en charge des psh
45% des structures
visitées n’ont pas de
sanitaires adaptés aux
personnes à mobilités
réduites
Sur les 63 structures
nécessitant l’amé-
nagement de leurs
sanitaires, seulement 7
auraient besoin d’une
barre d’appui (inter-
vention peu coûteuse)
1. Accessibilité des services sanitaires
Atteindre
Accès extérieur
accessible
Pénétrer
Entrer dans
les bâtiments
Circuler
Circulation intérieur
sans obstacle
Utiliser
Toilettes accessibles
Information accessible
Accueil des PSH
76% 58% 71% 55%
`` Toutes les barrières environnementales sont ressenties d’une manière huit fois plus fortes chez les
personnes en situation de handicap que le reste de la population
`` Les coûts sont clairement perçus comme les trois premières difficultés que cela soit pour payer le
matériel de compensation (74,5%), payer les médicaments (68,1%) ou pour payer un service de
santé (64, 2%). Bien que la carte de handicap donne des ayants-droits financiers, s’acquitter des
coûts de santé s’avère être un important problème. A ce jour, il n’existe donc pas de système de
prestations sociales suffisant pour les personnes handicapées et leurs familles. La seule prestation
dont bénéficient certaines personnes handicapées est une prestation liée à la pauvreté (sachant
que handicap et pauvreté interagissent bien souvent mutuellement). En effet les personnes han-
dicapées sont plus pauvres que les non handicapées
`` Cette prestation reste souvent symbolique et ne compense pas les surcoûts engendrés par la défi-
cience pour la personne et son entourage.
`` L’accessibilité physique est aussi problématique principalement dans la région de Kebili, l’accessi-
bilité des dispensaires et de l’hôpital étant particulièrement difficile ;
`` L’accès à l’information demeure délicat pour de nombreuses personnes handicapées, il s’agirait
d’un problème de coordination et d’orientation entre les services mais également d’un problème
de formation des professionnels.
Difficulté à : PSH Non-PsH
Se faire soigner dans un service 53,7% 7,5%
Payer les frais médicaux 69% 13,5%
Entrer et circuler dans
les services
56% 6,6%
Avoir de l’information 53% 9%
Etre bien accueilli 46,9% 10,1%
« Les difficultés à se faire soigner dans un service, à payer les frais médicaux, à entrer et
circuler dans les services, à avoir de l’information et à être bien accueilli sont ressenties de
façon 5 à 9 fois plus importantes pour les personnes handicapées que pour le reste de la
population »
« Une fois à l’intérieur, il est cependant difficile d’accéder aux services de l’établissement
à cause de la hauteur des guichets, du cheminement intérieur encombré ou du manque de
formation des professionnels à l’accueil et à la prise en charge des personnes en situation
de handicap. »
Difficulté à :
`` Entrer et circuler dans un hôpital : 50,7 %
`` Entrer et circuler dans un centre de réadaptation : 60, 4%
`` Etre bien accueilli par les personnels des hôpitaux, des cliniques et des centres de réadaptation
: 46, 9 %
`` Entrer et circuler dans les bâtiments d’enseignement : 29,9 %
`` Etre bien accueilli par les professionnels des services sociaux : 57 %
`` Accéder et se déplacer dans les bâtiments des services culturels, sportifs et de loisirs : 56,7%
`` Etre accepté par les professionnels des services culturels, sportifs et de loisirs : 45, 4 %
« Les deux dimensions déficitaires sont Circuler, niveau d’accessibilité globale de 55% et
Utiliser avec un niveau d’accessibilité faible de 44%. Ainsi, plus de la moitié des structures
visitées peuvent être « utilisées » par les PSH »
Pour l’ensemble des services visités, la moyenne générale du niveau d’accessibilité de toutes les
zones et tous les services confondus se situe dans la zone orange avec un niveau d’accessibilité
global de 59%.
Douz
49%
Kebili
55%
Gabès
66%
« En comparant les zones, l’écart montre de fortes disparités d’équipement en infrastruc-
tures. L’agglomération de Douz connait plus de difficultés au niveau des transports et de
certains services. De plus, les structures de Gabès sont globalement et dans l’ensemble
plus accessibles qu’à Kebili et Douz, soulignant le fait que les inégalités régionales sont à la
fois au niveau structurel et social. »
Echelle indicative
Accessible en conformité avec la réglementation Taux compris entre 70%-100%
Partiellement accessible Taux compris entre 50%-70%
Non accessible Taux compris entre 0-50%
Parmi les obstacles à l’utilisation des services :
`` Guichets et présentoirs trop élevés ne permettant aucun contact avec le fonctionnaire ou le pro-
fessionnel
`` Boutons d’éclairage et poignées de porte inaccessibles.
`` Portes avec petite marche ou bien trop étroites
`` Sanitaires inaccessibles
`` Personnels non formés
18 19
L’emploi hante le sommeil des jeunes et des moins jeunes jusqu’à deve-
nir un rêve impossible. Ce rêve quasi impossible est tout simplement un
cauchemar pour nous personnes porteuses dehandicap, anciennement
manipulés à des fins de propagande et désormais objet de convoitise
des juristes et autres défenseurs des droits de la personne sans davan-
tage de résultats.
Je ne pensais pas que des lois pouvaient constituer une simple décoration.
La loi de 2005 en est la preuve et pire encore, chaque fois que nous nous
y référons pour revendiquer nos droits légitimes, cette loi se révèle être le
couvercle qui étouffe nos voix, un artifice aux mains des politiciens.
Isolés comme si nous n’étions pas les enfants de cette nation triomphante de l’oppression au
prix du sang, ni le gouvernement, ni les partis de l’opposition qui se mêlent dans les discours
de défense de Droits de l’Homme ne nous prêtent oreille. Nous n’allons pas pour autant aban-
donner, nous allons mener ce combat pour rendre effective les lois qui garantissent nos droits,
pour rendre réelle la ratification en 2008 par notre pays de la Convention Internationale pour la
défense des Droits des Personnes ayant des besoins spécifiques, convention aujourd’hui ignorée
de tous.
ZiedZridi-Gabès
4. Accessibilité des services et programmes sociaux
Atteindre
Accès extérieur acces-
sible
Pénétrer
Entrer dans les bâti-
ments
Circuler
Circulation intérieur
sans obstacle
Utiliser
Toilettes accessibles
Information accessible
Accueil des PSH
73% 54% 70% 42%
`` Sans surprise, l’accessibilité physique aux services et programmes sociaux est problématique pour
63,6% des personnes handicapées. Lors de notre audit d’accessibilité, nous avons en effet trouvé
certains services à l’étage, sans signalétique lisible et visible. L’existence de ces barrières est due
à plusieurs facteurs : constructions anciennes, nouvelles constructions ne respectant pas le cadre
législatif existant, absence d’aménagement incluant la question du handicap dans l’aménage-
ment du territoire (usage abusif des espaces …). A cela s’ajoute le manque de formation du per-
sonnel aux besoins aussi bien ordinaires que spécifiques des personnes en situation de handicap.
Cette absence d’approche intégrée et transversale des programmes d’assistance sociale pourrait
expliquer la précarité économique et l’isolement social vécu de façon générale par la majorité des
personnes handicapées rencontrées lors de notre diagnostic.
`` Le mécanisme de divulgation des programmes sociaux locaux et nationaux semblent insuffisam-
ment ciblé auprès des personnes handicapées.
Difficulté à : PSH Non-PsH
Etre bénéficiaire de l'un des programmes sociaux 59,6% 19,6%
Avoir des infos sur les programmes d'action sociale existants 61,1% 16,3%
Etre orienté entre les différents services 59,1% 17,3%
Etre bien accueilli par les professionnels 57,0% 18,7%
Se déplacer de la maison au service 63,6% 14,5%
Etre accepté par les professeurs et les élèves 39,8% 4,6%
2. Accessibilité des services de l’éducation
Atteindre
Accès extérieur
accessible
Pénétrer
Entrer dans
les bâtiments
Circuler
Circulation intérieur
sans obstacle
Utiliser
Toilettes accessibles
Information accessible
Accueil des PSH
68% 58% 69% 50%
« Les PSH intérrogées considèrent que les difficultés financières comme la première bar-
rière qui les empêchent d’accéder à l’éducation »
`` Tous les obstacles et difficultés sont ressentis plus fortement et de manière plus significative par
les personnes en situation de handicap (10 fois plus).
`` Comme pour la santé, ce sont avant tout les barrières économiques qui pénalisent le plus dure-
ment une personne handicapée sur deux souhaitant accéder à l’éducation, vient ensuite l’acces-
sibilité physique aux bâtiments (42,1%) et l’accessibilité au matériel pédagogique adapté (42%).
`` Le manque d’informations concernant les solutions éducatives adaptées et les établissements
adaptés est également très important (40,8%). Le manque d’appui familial ainsi que l’accueil
mitigé par le corps enseignant et par les pairs semblent constituer également des barrières à la
scolarisation des enfants en situation de handicap.
Difficulté à : PSH Non-PsH
Aller, circuler dans les bâtiments d’enseignement 36% 3,6%
Payer les couts et accéder au matériel éducatif 46% 12,5%
Avoir un appui familial pour étudier 34,1% 8,1%
Accéder à l’information sur les écoles que vous pouvez fréquenter 40,8% 11,9%
Suivre les cours et passer les examens 30% 6,1%
Etre accepté par les professeurs et les élèves 39,8% 4,6%
3. Accessibilité des services de l’emploi et de la formation professionnelle
Atteindre
Accès extérieur acces-
sible
Pénétrer
Entrer dans
les bâtiments
Circuler
Circulation intérieur
sans obstacle
Utiliser
Toilettes accessibles
Information accessible
Accueil des PSH
70% 56% 58% 42%
20 21
6. Accessibilité des moyens de transport
Les transports, aussi bien publics que privés, constituent une barrière non négligeable. L’inacces-
sibilité des moyens de transports dans les deux gouvernorats constitue une barrière importante à
l’insertion et à l’autonomie des personnes handicapées. Comme on a pu le constater, aucun bus
n’est adapté pour les personnes à mobilité réduite, leur signalétique n’est pas toujours visible, les
interconnections locales et régionales sont difficiles. Il n’y a pas de services de transport adapté spé-
cialisé (de porte à porte), et les chauffeurs de taxis ou louages (taxis collectifs) refusent de s’encom-
brer d’appareillages (bouteilles d’oxygène, fauteuil roulant, etc).
Nous avons pu observer que ces difficultés semblaient plus fortes dans les agglomérations de Douz
et de Kebili.
« Aucun moyen de transport n’est accessible aux personnes handicapées dans les régions
de l’enquête »
« Les difficultés à être bénéficiaire de l’un des programmes sociaux, avoir des infos sur les
programmes d’action sociale existants, être orienté entre les différents services et être bien
accueilli par les professionnels sont ressenties de façon jusqu’à 5 fois plus importantes pour
les personnes handicapées que pour le reste de la population »
5. Accessibilité des services de loisirs
Atteindre
Accès extérieur
accessible
Pénétrer
Entrer dans
les bâtiments
Circuler
Circulation
intérieur sans obstacle
Utiliser
Toilettes accessibles
Information accessible
Accueil des PSH
55% 48% 53% 37%
`` « Toutes les difficultés sont vécues par les personnes handicapées interrogées comme
des obstacles bien plus lourds et importants que par le reste de la population, les deux
principales contraintes étant la disponibilité d’infrastructures adaptées (62,5%) ainsi que
les barrières économiques (62,1%). »
`` Ces difficultés sont toutefois suivies de près par le manque d’accessibilité physique entre les infras-
tructures et le domicile (60,6%).
`` Les activités liées aux loisirs ne semblent pas démocratisées dans la zone en raison d’absence
d’infrastructures culturelles et sportives adaptées et accessibles ainsi que des coûts proposés.
L’accueil des personnes handicapées n’est pas encore développé comme une partie intégrée du
projet des structures de loisirs même si la volonté existe. Les actions inclusives sont encore très peu
développées dans la région.
Difficultés à : PSH non-PSH
Aller, accéder et se déplacer dans ces services 58,6% 8,5%
S'acquitter du prix des activités culturelles et sportives 62,1% 11,0%
Trouver les installations permettant une pratique culturelle et sportive 62,5% 18,8%
Avoir des infos sur les événements culturels et sportifs 58,5% 14,0%
Etre accepté par les autres personnes dans ces services 45,4% 3,7%
Etre accepté par les professeurs et les élèves 39,8% 4,6%
Centre d’entrainement sportif de l’élite tunisienne des jeux paralympiques à Gabès :
« Nous sommes obligés de changer une fois par semaine les roues de fauteuils roulants. Le ma-
gasin (dépôt) où se trouve le matériel sportif adapté est inaccessible et loin. Se rendre au stade
est en soi une séance d’échauffement. Les toilettes ? (rires) il faut retourner à la case départ, au
moins 10 minutes à pieds ou à fauteuil !!! »
22 23
Tableau 26, audit d’accessibilité, Pistes d’intervention par structures.
Actions de mise en accessibilité*: signalétique, rampes d’accès, hauteur des guichets, formation
des professionnels à l’accueil et à la prise en charge des PSH, sanitaires adaptées aux personnes à
mobilité réduite, etc
La recherche d’une meilleure accessibilité implique une démarche transversale, associant différents
corps de métier, différentes maîtrises d’ouvrage, différentes échelles d’action, et faisant le lien avec
de nombreuses autres thématiques telles que la prise en charge précoce, l’éducation inclusive, l’in-
sertion professionnelle, la pratique du sport.
CONCLUSION
Le bilan des audits d’accessibilité couplé aux résultats de l’enquête quantitative permet d’établir
certaines recommandations par degré d’intervention pour chaque structure. Si la dimension de mise
en accessibilité devrait se positionner en tête des priorités à travers l’amélioration du cadre législa-
tif mais aussi des appels à initiatives, les interventions devront également se décliner au niveau de
l’échange de bonnes pratiques, des activités d’information et de sensibilisation ainsi que l’accompa-
gnement des décideurs.
Intervention souhaitable Intervention importante Intervention prioritaire
Structures
Type
d’intervention
Echangedebonnespratiques
Evaluationdesusagers
Comitédesusagerspourl’amé-
liorationdesservices
Informationsdansdesformats
alternatifs
Appelàinitiativesd’amélioration
ducadrelégislatifet
réglementaire
Miseenplacedecommission
localedecontrôleindépendante
Actionsdemiseenaccessibilité*
Accompagnementdesdécideurs
danslamiseenplacedemesures
rapidesd’accessibilité
Modifierlesinstallationsexis-
tantespourlesrendreaccessibles
Accessibilitébonne
Bureaux d’emploi × × × ×
Centres de formation
professionnelle
× × × ×
Les maisons de jeunes
de Gabès
× × × ×
Hôpital régional de
Gabes
× × × ×
CNRPS × × × ×
Délégations × × × ×
Accessibilitéàaméliorer
Instituts supérieurs × × ×
Instituts et associations
spécialisés
× × ×
Dispensaires × × × ×
URR × × × ×
Postes × × ×
STEG × × ×
SONEDE × × ×
Recettes des finances × × ×
Municipalité × × ×
Planning familial × × × ×
Accessibilitéproblématique
Centre d’alphabétisation × × × ×
Ecole intégrées
(à l’exception de deux
écoles à Gabès)
× × × ×
ULPS × × × ×
Centre formation en
artisanat
× × × ×
Micro crédit × × × ×
Bibliothèques × × × ×
Complexe sportif × × × ×
Maison de la culture × × × ×
Maison des jeunes Kebili
et Douz
× × × ×
Télécom × × × ×
24 25
Axe 3 Formation des professionnels
Il est recommandé de :
`` Former les professionnels (formation initiale et continue) à l’accueil et à la prise en charge des
personnes handicapées (agent de santé, professeurs, éducateurs sportifs, formateurs).
`` Former les professionnels à des compétences techniques et au développement d’attitudes favo-
risant l’accès aux services de qualité
`` Accompagner par une expertise en formation (analyse des besoins de formation, ingénierie, pé-
dagogie et évaluation) des agents d’accompagnement à l’emploi et des assistants sociaux.
`` Mettre en place une supervision régulière de suivi ou de post formation.
`` Formation des professionnels à l’Accompagnement Social Personnalisé (ASP).
Axe 4 Appel à initiatives de mise en accessibilité de la ville et des services
Il est recommandé de :
`` Améliorer l’accessibilité physique des voiries
`` Améliorer l’accessibilité des structures (construction de rampes, mise en accessibilité des sani-
taires, aménagement à la mobilité intérieure) en s’appuyant sur le Décret nº 2006-1467 de 2006
`` Développer des signalétiques adaptées et visibles.
`` Favoriser le développement de transports adaptés.
Axe 5 Développement de services de support
Il est recommandé de :
`` Informer les professionnels sur les services disponibles sur l’ensemble du territoire.
`` Création d’un service de support d’information et d’orientation pour les familles et les personnes
handicapées.
`` Création de structure pilote de prise en charge précoce
`` Appuyer les cours d’alphabétisation
`` Mettre en place des groupes de paroles et d’entraide
Axe 6 Rendre les services plus inclusifs
Il est recommandé de :
`` Améliorerla qualité interne du service : appui au management, évaluation, renforcement des liens
entre le prestataire et les usagers.
`` Renforcer les capacités d’accueil au sein du service.
`` Renforcer l’accessibilité aux informations au sein des services.
`` Renforcer les capacités d’accompagnement des personnes en situation de handicap dans ULPS,
et à l’URR de Kebili.
`` Outiller les institutions spécialisées dans le processus d’accompagnement avec des spécialistes
présents de façon hebdomadaire, des bénévoles, des guides imprimés.
`` Prévoir des équipes « ressources » formées pour le territoire.
Axe 7 Développer le travail en réseau et les mécanismes de concertation
Il est recommandé de :
`` Développer une méthodologie et des outils d’accompagnement et de suivi standardisés et com-
muns.
`` Orienter le travail des associations spécialisées vers les structures scolaires et les formations pro-
fessionnelles
CHAPITRE DEUXIEME
I- RECOMMANDATIONS PAR AXE D’INTERVENTION
Axe 1 Formation sur les normes nationales et appui à la mise en œuvre de
cadre législatif existant
Il est recommandé de :
`` Clarifier les ayants droits de la carte de handicap (gratuité des transports, exonération des médi-
caments, soins médicaux, frais de scolarité et loisirs).
`` Mener un plaidoyer pour un meilleur accès aux services, pour la gratuité des soins médicaux, des
frais de scolarité et pour l’embauche des personnes en situation de handicap.
`` Appuyer les autorités nationales, par rapport à la réforme sectorielle des services défaillants (ser-
vices sociaux ULPS, et l’Unité Régionale de Réhabilitation).
`` Appuyer les services sociaux et médicaux décentralisés à travers l’octroi de ressources humaines
et matérielles.
`` Clarifier les conditions d’intégration scolaire des établissements : formation des enseignants,
moyens pédagogiques adaptés.
`` Instaurer des mécanismes incitatifs à l’embauche au niveau des entreprises et veiller au respect
des emplois protégés(le décret N°3087-2005 et la circulaire N°18-2006).
`` Instaurer des mécanismes incitatifs (avantages fiscaux) pour l’achat des produits des ateliers de
production des centres spécialisés.
Axe 2 Activités de sensibilisation
Il est recommandé de :
`` Informer les personnes en situation de handicap sur leurs droits et sur les ayants droits de la carte
en s’appuyant sur les décrets N° 3086, N° 1859- 2006 et la circulaire N° 10-2006.
`` Sensibiliser l’opinion publique à travers les médias sur les droits des personnes en situation de
handicap en matière de transport, d’éducation et d’emploi.
`` Informer les personnes en situation de handicap sur les prestations sociales existantes.
`` Informer les personnes en situation de handicap sur les services ordinaires et sur les services spé-
cialisés disponibles sur le territoire (annuaire de services).
`` Sensibiliser les familles sur la nécessité d’une prise en charge précoce, sur la scolarisation et la
formation professionnelle.
`` Sensibiliser les entreprises privées à l’embauche des personnes en situation de handicap.
`` Sensibiliser les acteurs de l’aménagement du territoire à la mise en accessibilité.
`` Sensibiliser sur une approche genre
`` Diffuser les bonnes pratiques et les expériences pilotes : trajectoires professionnelles réussies,
intégrations scolaires réussies, inclusion dans une entreprise, etc.
P r o j e t vaps
26 27
`` Améliorer l’accessibilité physique des ULPS à Gabès, Douz et Kebili
`` Renforcer les capacités des assistants sociaux des ULP en matière d’accompagnement des per-
sonnes handicapées, et les former sur l’ASP
Education
Il est recommandé de :
`` Sensibiliser les personnes handicapées sur leurs droits en matière d’éducation au niveau du cycle
primaire, secondaire et des études universitaires
`` Sensibiliser les familles sur la nécessité d’une prise en charge précoce, sur la scolarisation et la
formation professionnelle
`` Sensibiliser les jardins d’enfants à l’accueil des enfants handicapées (corps professionnels et pa-
rents)
`` Appuyer la mise en accessibilité des jardins d’enfants, des écoles et universités
`` Former des professionnels référents sur l’accompagnement éducatif d’enfants handicapés
`` Former les professeurs à l’accueil d’un élève en situation de handicap dans la classe
`` Faire des campagnes de sensibilisation sur l’intégration scolaire
`` Développer l’intégration de classes partielles dans les écoles ordinaires avec un éducateur spécia-
lisé
`` Développer et mettre en place les ressources matérielles adaptées à l’intégration scolaire (effectif
réduit, outils pédagogiques adaptés, etc.)
`` Créer une base de données d’experts pouvant effectuer une formation de sensibilisation au han-
dicap et à l’inclusion, et des évaluations auprès des enseignants concernés
`` Exempter de frais de scolarité les enfants handicapés de familles modestes
Formation professionnelle et emploi
Il est recommandé de :
`` Améliorer l’accessibilité physique des centres de formations professionnels
`` Adapter le cursus et les méthodologies aux personnes handicapées
`` Favoriser l’accès des personnes handicapées au système de formation
`` Informer les personnes handicapées sur les orientations et débouchés possibles en fonction des
aptitudes, de l’intérêt vers certains ateliers en leur laissant le choix de leurs parcours
`` Renforcer les liens entre les structures spécialisées, les bureaux d’emplois et les centres de forma-
tions professionnels afin de favoriser l’insertion économique des personnes handicapées
`` Légaliser les diplômes et le cas échéant développer des partenariats avec des centres de forma-
tions étatiques reconnus pour un examen final adapté et diplômant (plus pratique que théorique)
`` Ouvrir les centres de production vers l’extérieur (participation à des foires) et offrir dans les unités
de production, une indemnité personnalisée en fonction de la production et des capacités de
chacun
`` Protéger la production de ces ateliers en réfléchissant à des mesures incitatives pour les acheteurs
`` Sensibiliser les personnes handicapées à leurs droits en matière d’accès à l’emploi en s’appuyant
sur le décret N°3087-2005 et la circulaire N°18-2006
`` Faire des campagnes de sensibilisation auprès des dirigeants, du personnel en charge de la gestion
des ressources humaines, des artisans à l’embauche et à l’intégration de personnes handicapées
`` Organiser en partenariat avec des artisans locaux des ateliers « découverte » d’un métier
`` Inciter les demandeurs d’emploi handicapés à s’inscrire au bureau d’emploi
`` Former les conseillers d’emploi à l’insertion professionnelle et à l’accompagnement des personnes
handicapées
`` Mettre en place un dispositif d’accompagnement personnalisé des demandeurs d’emploi handi-
capés et de suivi dans l’emploi
`` Créer un annuaire des formations professionnelles sur le territoire accessibles aux personnes han-
dicapées et un annuaire des entreprises employant des personnes handicapées et susceptibles
`` Renforcer les échanges de pratiques entre les professionnels des différents services.
`` Favoriser une approche transversale pour intégrer les familles et les personnes au sein des projets
d’établissements
`` Diversifier les échanges : échange de pratiques, d’informations à travers l’espace de concertation
Axe 8 Evaluation et contrôle
Il est recommandé de :
`` Définir une charte des usagers afin améliorer la qualité des services
`` Renforcer les groupes auto représentatifs dans leur plaidoyer et dans la défense des usagers
`` Contrôler la mise en accessibilité des services
`` Réaliser le monitoring et l’évaluation des services sociaux et sanitaires en faveur des personnes
handicapées
`` Renforcer les acteurs locaux dans le suivi et l’évaluation des accompagnateurs.
II- RECOMMANDATIONS PAR SECTEUR D’INTERVENTION
Santé
Il est recommandé de :
`` Sensibiliser les personnes handicapées sur leurs droits en matière de santé en s’appuyant sur le
décret N° 3030-2005
`` Informer les usagers en situation de handicap sur les unités de santé présentes sur le territoire
`` Développer dans les centres de santé de bases des activités de sensibilisation et de prévention
(bilan prénuptial, violences conjugales, femme enceinte, maladie contagieuse..)
`` Améliorer l’accessibilité physique des centres de santé de base, des plannings familiaux et l’hôpi-
tal de Kebili
`` Améliorer l’accès aux médicaments, aux soins de santé, de rééducation et d’appareillage : exoné-
ration ou réduction des frais, visite à domicile pour les personnes à mobilité réduite
`` Former les professionnels de la santé à l’annonce du handicap dans les maternités ou dans les
services pédiatriques : formation minimale dans le cursus des professionnels, sensibiliser le corps
médical aux syndromes psychologiques liés à l’annonce, répondre aux besoins élémentaires des
parents (structure d’orientation, structures associatives, etc.)
`` Former les professionnels à l’accueil et prise en charge des personnes handicapées
`` Développer à Kebili une équipe mobile spécialisée et pluridisciplinaire
`` Mettre en place des bonnes pratiques en termes de prise en charge, de qualité des soins, forma-
tion sur les dispositifs d’étayage du service (supervision clinique, groupe de parole type Balint pour
professionnels, analyse de la pratique, etc.) et de suivi.
`` Développer des outils de suivis standardisés pour accompagner au mieux et de façon continue le
patient
`` Pousser les jeunes de la région vers les professions qui font défaut: psychomotricité, ergothérapie,
etc.
`` Créer un centre d’appareillage dans la région
`` Développer et favoriser l’émergence d’un accompagnement psychologique pour les familles et les
personnes en situation de handicap (guidance parentale, groupes de parole)
Services et programmes sociaux
Il est recommandé de :
`` Sensibiliser les personnes handicapées sur leurs droits en matière de protection sociale
`` Réaffirmer la prise en charge des personnes handicapée comme prioritaire des services et pro-
grammes sociaux
`` Informer les personnes handicapées sur les dispositifs et prestations sociales existantes
28 29
d’en embaucher d’autres
Loisirs
Il est recommandé de :
`` Sensibiliser les personnes handicapées à leurs droits en matière de participation à la vie culturelle,
aux sports et aux loisirs en s’appuyant sur l’arrêté du Ministre de la jeunesse du 3 janvier 2006.
`` Promouvoir la pratique d’activités sportives auprès des personnes handicapées et de leurs familles
`` Améliorer l’accessibilité du stade d’entrainement sportif de Gabès et des installations sportives à
Kebili et Douz
`` Faciliter la mise en place de compétitions sportives et culturelles inter associatives
`` Améliorer l’accessibilité des maisons de jeunes et des maisons de la culture

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Synthèse diagnostic vaps

  • 1. 6 7 ment du territoire fixe les normes techniques d’accessibilité facilitant le déplacement des per- sonnes handicapées à l’intérieur des bâtiments publics, des espaces, des équipements collectifs, des complexes d’habitation et des bâtiments privés ouverts au public. Dans les faits, la mise en œuvre et le respect de ces réglementations restent symboliques et leurs impacts au niveau de l’insertion et la participation sociale des personnes en situation de handicap sont difficilement observables. Cependant, depuis la révolution de janvier 2011, de nouvelles dynamiques se mettent en place au niveau national et au niveau local, portées par les personnes handicapées elles-mêmes, désireuses de participer de manière di- recte aux décisions qui les concernent. Au niveau national, Handicap International appuie différents groupes auto-représentatifs dans leur démarches de plaidoyer mais aussi dans la mise en place de diagnostic participatif des services et dans la mise en place d’espace de concertation entre usagers et autorités locales. II- LE PROJET VIE AUTONOME ET PARTICIPATION SOCIALE (VAPS) Construit sur la base de partenariats avec l’ensemble des acteurs concernés au niveau national et lo- cal (société civile, pouvoirs publics, fournisseurs de services et groupes auto-représentatifs), le projet VAPS vise à travers une participation renforcée des PSH et par un développement des mécanismes de coordination de ces acteurs, l’atteinte des résultats suivants: `` Les mouvements émergeant auto-représentatifs de Personnes en Situation de Handicap (PSH) et de leurs familles dans les deux gouvernorats participent aux dynamiques locales de dévelop- pement et de sensibilisation. `` Les structures publiques et associatives agissant directement ou indirectement auprès des PSH ainsi que les mouvements auto-représentatifs développent de manière concertée des initiatives garantissant une meilleure qualité des services. `` La qualité des services en direction des PSH est renforcée par la mise en œuvre des principes et outils de l’accompagnement social personnalisé. Afin de cerner au mieux la problématique du handicap dans les agglomérations ciblées, de favoriser l’appro- priation des problématiques rencontrées par les PSH mais aussi de mettre en œuvre des actions prioritaires à mener au sein du projet VAPS, un diagnostic local a été réalisé de mars 2013 à juin 2013, en partenariat avec l’Union Tunisienne d’Aide aux Insuffisants Mentaux (UTAIM) de Gabes, Association Générale des In- suffisants Moteurs (AGIM) de Douz, Handicap International et les groupes auto représentatifs de la région. III- OBJECTIFS DU DIAGNOSTIC De façon plus spécifique, le diagnostic local s’articule selon les objectifs suivants : `` Connaître les caractéristiques sociales et économiques des personnes handicapées ; `` Comparer l’utilisation et les besoins en matière de services sanitaires, sociaux, éducatifs et de services de l’emploi des personnes handicapées par rapport à la population générale ; `` Déterminer le niveau d’accessibilité aux services et identifier les barrières environnementales qui ne permettent pas l’accès des personnes en situation de handicap à ces services ; `` Connaître les pratiques des professionnels des principaux fournisseurs de services en prenant en compte leurs représentations sociales des besoins des personnes handicapées ainsi que le système d’acteurs : société civile/pouvoirs publics/ fournisseurs de services ; `` Formuler une série de recommendations à destination des acteurs et décideurs locaux sur le territoire étudié. INTRODUCTION I- LE CONTEXTE TUNISIEN La Tunisie a signé et ratifié la CRDPH (Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées) le 2 avril 2008 : Cette convention est basée sur 8 principes généraux : `` la dignité, l’autonomie, la liberté de choix, l’indépendance `` la non-discrimination `` la participation et l’intégration à la société `` le respect de la différence `` l’égalité des chances `` l’accessibilité `` l’égalité de genre `` le respect du développement de l’enfant handicapé A partir de réformes législatives et institutionnelles relativement complexes (lois, formation de pro- fessionnels, mise en place de structures de dépistage et d’orientation etc ...) la Tunisie s’est engagée à favoriser et promouvoir l’insertion scolaire et économique des personnes handicapées. `` En 2005, une loi de protection et de promotion des personnes handicapées a été promulguée. Elle couvre tous les aspects de la prévention, de la prise en charge et de l’insertion des per- sonnes handicapées. Des subventions annuelles sont accordées aux structures spécialisées pour la prise en charge des personnes handicapées par les caisses sociales et le Ministère des Affaires Sociales. `` Le décret N° 1477-2006 du Ministère des affaires sociales, de la solidarité et des tunisiens à l’étranger explicite l’adaptation des moyens d’information et de communication afin de garan- tir leur droit d’accès à l’information. Le même décret spécifie les conditions d’environnement qui facilitent le transport des personnes handicapées. `` Les décrets N° 3086, N° 1859- 2006 et la circulaire N° 10-2006 ont créé la commission régio- nale du handicap, défini sa composition et son fonctionnement et les modalités d’octroi de la « carte d’handicapé ». `` Le décret N°3087-2005 et la circulaire N°18-2006 définissent les entreprises publiques et privées qui sont obligées de par la loi de recruter des personnes handicapées, précisent les conditions de substitution en cas d’impossibilité d’emploi direct, les encouragements de l’Etat à l’emploi des personnes handicapées, l’obligation d’information en cas d’emploi d’une personne handi- capée, ainsi que les modalités de suivi de l’application des dispositions de cette loi. `` Le décret N° 3030-2005 prévoit les conditions pour les personnes handicapées pour bénéficier de la couverture au titre des frais de soins et d’hospitalisation dans les structures publiques. `` L’arrêté du Ministre de la jeunesse du 3 janvier 2006 instaure pour les personnes handicapées, le principe de gratuité d’accès aux stades et espaces sportifs. `` Le Décret nº 2006-1467 de 2006 du Ministère de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménage- P r o j e t vaps
  • 2. 8 9 Méthodologie du diagnostic VAPS MISE EN ŒUVRE DE 4 PRINCIPES CLES : 1. La méthode est globale Elle prend en compte des éléments quantitatifs et qualitatifs pour une stratégie d’intervention globale. Le diagnostic dresse un état des lieux complet de la situation et de l’accès aux services des per- sonnes handicapées. 2. La méthode est opérationnelle Le diagnostic associe une approche par : sec- teurs de service /profils de professionnels/lo- giques d’interpellation. Le diagnostic produit un document de débat accessible, synthétique et opérationnel. 3. La méthode est dynamique Elle permet aux acteurs d’engager une dyna- mique de concertation. De réfléchir collectivement sur : `` Les pratiques `` Les besoins des personnes handicapées `` Les logiques d’acteurs `` Les solutions aux problèmes 4. La méthode est dynamique Elle permet aux acteurs d’engager une dyna- mique de concertation. De réfléchir collectivement sur : `` Les pratiques `` Les besoins des personnes handicapées `` Les logiques d’acteurs `` Les solutions aux problèmes CINQ PHASES DE REALISATION Phase 1 : Préparation du diagnostic `` Elaboration du cadre méthodologique `` Recherche exploratoire sur le territoire et les acteurs concernés. Phase 2 : Lancement du diagnostic `` Mise en place et formation des enquêteurs et binômes. `` Présentation du processus du diagnostic aux acteurs du territoire. Phase 3 : Enquêtes de terrain `` Enquête sur la situation et l’accès aux services des personnes handicapées (enquête quantita- tive) `` Audit d’accessibilité des services (grille d’au- dit) `` Enquête sur l’analyse des besoins et solutions aux besoins (focus groupes) `` Entretiens avec les associations dédiées et par- ties prenantes du territoire (entretiens appro- fondis) Phase 4 : Analyse des données `` Analyse statistique des données quantitatives collectées (EPSOS, SPSS, Excel) `` Analyse des comptes rendus et groupes de discussion Phase 5 : Restitution des données Faouar Douz Souk Lahad Kébili Nord Kébili Sud Gabès Matmata La Nouvelle Matmata Mareth El Hamma IV- Zone d’enquête et échantillonnage Ce diagnostic est un état des lieux des réalités locales propres aux agglomérations de Gabès, Douz et de Kebili. Il permet à la fois de mettre en relief les constats déjà existants, d’entendre les personnes en situation de handicap et les pro- fessionnels ainsi que de souligner les problèmes spécifiques relatifs aux conditions d’accessibillité aux différents services nécessaires à l’inclusion sociale et économique des personnes en situation de handicap (PSH) : `` L’étude comparative de la situation socio-économique et des conditions d’accès aux services des personnes handicapées en comparaison au reste de la population dans les agglomérations de Gabès, Kebili et de Douz a été réalisée réalisée à partir de l’échantillon ci-dessous. Personnes contrôles 503 213284 Personnes avec incapacités 497 190213 répondant en situation de handicap ayant répondu 18,60% 81,40% Personnes enquêtées 1000 `` L’évaluation de la qualité de l’offre de services existants dans les trois agglomérations s’est égale- ment appuyée sur un audit d’accessibilité des structures. Ce diagnostic d’accessibilité construit sur le principe de l’APCU (Atteindre, Pénétrer, Circuler, Utiliser1 ) nous a permis d’estimer les obstacles à la mobilité à l’intérieur d’équipements collectifs public ou privé existants dans les zones du projet VAPS. Au total, 140 structures ont été observées et évaluées se répartissant en 6 secteurs de la manière suivante : 1 L’approche APCU est inspirée du document cadre thématique : Handicap International, Accessibilité. Comment concevoir et pro- mouvoir un environnement accessible pour tous, Lyon, 2009. La méthodologie développée sera présentée plus amplement dans le chapitre consacré à l’accessibilité des services. Education Services sociaux et administratifs Santé Services de proximité Loisirs Emploi et formations professionnelles 17%13% 10% 24% 23% 12% Poste, STEG, SONEDE,TELECOM, une sélection Publinet Dispensaires, planning familial, centre de santé universitaire, centre santé de reproduction, Unités Régionales de Réhabili- tation, hôpitaux ULPS, Délégations des Affaires Sociales, Municipalités, Recettes des finances Centres spécialisés, écoles spécialisées, écoles intégrées, centre d’alphabétisation, Instituts supérieurs Bureaux d’emploi, centre de formation professionnelle, centre d’artisanat Stade, terrains sportifs, centre de loisirs Personne ayant répondu à l’enquête échantillon PSH STEG : Société Tunisienne d’Electricité et de Gaz SONEDE : Société Nationale d’Exploitation et de Distribution des Eaux ULPS : Unité Locale de Promotion Sociale Services audités
  • 3. 10 11 CHAPITRE PREMIER Cette synthèse présente des données issues des enquêtes quantitatives ainsi que des entretiens et focus groupes. Certaines informations proviennent donc du ressenti des prestataires de services et des personnes handicapées elles-mêmes mais ne se basent pas sur des données chiffrées. I- Représentation du handicap et participation sociale La Tunisie a signé et ratifié la CRDPH (Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées) le 2 avril 2008 : `` La majorité des personnes interrogées lors de notre enquête quantitative associe en premier lieu la déficience qu’elle soit physique,d’origine intellectuelle ou mentale à une dimension héréditaire et médicale de la déficience (43,1%) ou divine (31,8%). Le regard qui est porté par la société tuni- sienne sur les personnes handicapées semble ainsi souvent être un regard de pitié et de charité. En filigrane, cette perception, n’intégrant pas la responsabilité de l’environnement, semble engen- drer certaines difficultés d’intégration sociale, ne favorisant ni l’implication positive de la société, ni la responsabilité collective. « La majorité des personnes interrogées ne perçoivent pas que la qualité de l’environnement impact la qualité de vie et la participation sociale des personnes handicapées. Selon l’échantillon, le handi- cap est seulement d’origine médicale ou divine. » `` Cependant, pour 81% des personnes interrogées, et comme mentionné dans l’article 4 de la CR- DPH, l’Etat doit prendre en charge les personnes en situation de handicap. Il a donc le devoir de réunir les conditions nécessaires de prise en charge de la personne handicapée. Dans un contexte de transition démocratique, plus que jamais, les pouvoirs publics aussi bien au niveau central que local, sont en charge des politiques publiques, des mécanismes de régulations institutionnelles et doivent fournir les ressources financières nécessaires. En deuxième et troisième position, appa- raissent la famille puis les associations. Quelques soient les groupes interrogés (PSH et non-PSH), la famille a la responsabilité d’assumer la charge de la personne en situation de handicap, de prendre soin d’elle au quotidien, et de l’accompagner dans son environnement (dans la ville). Les associations quant à elles, répondent de manière directe aux besoins des usagers et se doivent de fournir des services de qualité. Toutefois, les actions de prise en charge restent toujours réduites à un champ d’actions particulier circonscrit dans une zone géographique précise. Ce contexte concourt à la méconnaissance des institutions existantes en dehors des chantiers battus tout comme lesdifférents programmes sociaux (et de formation existants au-delà des murs associatifs. Connaissance Besoin Utilisation Services PSH Non-PSH PSH Non-PSH PSH Non-PSH Directions des Affaires Sociales et de la Solidarité 58,5% 72,6% 75,5% 44,4% 69,4% 56,2% Unité Locale de Promotion Sociale (ULPS) 51,8% 61,8% 75,9% 36,8% 61,5% 38,6% CNSS-CNAM-CNRPS 41,9% 64,5% 79,7% 75,2% 57,4% 77,5% P r o j e t vaps Il est frappant de constater la méconnaissance générale et plus fortement exprimée chez les per- sonnes handicapées des services et programmes sociaux de la région, une personne sur 2 connait et utilise ces programmes d’envergure pourtant nationale. `` Le principal service d’accompagnement social, l’ULPS n’est connu que par la moitié des per- sonnes handicapées interrogées alors qu’il pourrait répondre aux difficultés financières et so- ciales rencontrées par une importante partie de la population. `` La participation sociale des personnes handicapées dans les deux zones de notre enquête semble marquée par des difficultés quotidiennes dans les activités les plus anodines, avec un faible niveau général de mobilisation et d’adhésion aux associations et une faible participation aux manifestations culturelles et citoyennes. Bien que la famille semble constituer un pilier social, il semble difficile pour les personnes handicapées de pouvoir participer au sein de la famille à la prise de décision et par- tager certaines responsabilités. Cette situation est d’autant plus précaire que la personne s’inscrit tdifficilement dans un parcours professionnel. La réduction de la participation sociale des personnes handicapées peut se mesurer à partir des capacités et des difficultés qu’elles rencontrent dans leurs habitudes de vie pour effectuer différentes activités de la vie quotidienne : PSH Non PSH Capacité à exercer les activités de la vie quotidienne (aller à la pharmacie, banque, coiffeur, marché, épicerie, Hammam, « Hammas », au restaurant etc) 40,80% 63,50% La participation sociale et citoyenne (participer à un événement familial, culturel, politique, syndical etc ) 13,90% 21,70% Difficulté dans les responsabilités personnelles et familiales (sa- voir prendre des décisions pour soi-même, pour la famille, et bénéficier de l’appui de sa famille dans la vie quotidienne) 43,40% 31,10% «63,50% des personnes non handicapées utilisent les services de proximité (pharmarcie, banque, épicerie,…) contre seulement 40% des personnes handicapées. » Concernant la sphère politique, le taux de participa- tion aux dernières élections est relativement élevé (corrélé aux taux de participation élevé de 76,7% des non PSH dans la région) mais ne traduit nulle- ment un quelconque engagement puisque aucune femme interrogée ne fait partie d’un parti politique et seulement 4% des hommes ont une activité poli- tique En posant un regard sur les freins au vote dans toutes les zones enquêtées, le frein le plus souvent cité par les personnes en situation de handicap est leur difficulté à se déplacer et à accéder au bureau de vote. Ensuite, pour l’ensemble des deux popula- tions, apparait significativement leur désintérêt de la vie politique. Il est intéressant de souligner que de nombreuses personnes handicapées n’ont pas su répondre à la question. «La difficulté à se déplacer et à accéder au bureau de vote est un frein cité par plus de 80% des personnes en situation de handicap.»
  • 4. 12 13 Je me souviens du jour des élections comme un périple qui a com- mencé avant même de descendre de ma moto puisque je n’arrivais pas à trouver une place de parking. Au final, j’ai dû la mettre à 500 mètres du bureau de vote. Comme tous les citoyens lors du vote, je me suis armé de patience car il y avait foule et la file d’attente n’était pas très ordonnée. Handicapé moteur, il m’a fallu un long moment pour me faufiler entre les gens et pouvoir enfin accéder au bureau de vote dans lequel j’ai été pris en charge. Pour moi, il n’y a pas de difficultés insurmontables pour celui qui s’arme de volonté. En tant que PSH, notre volonté doit être encore plus forte pour nous faire une place dans la société mais c’est faisable. Lors de l’uni- versité par exemple, dans un premier temps, mes salles de cours étaient au 1er étage, j’ai dû me battre pour changer de salles et aménager mon emploi du temps. Il est indispensable de prendre en considération tous les individus dans la société et l’accessibilité des institutions publiques est à mes yeux un premier palier indispensable. Sami Jawali-Gabès II- Situation socio-économique des personnes en situation de handicap rencontrées `` Types de déficiences rencontrées : Les personnes rencontrées lors de notre enquête présentent les déficiences suivantes : Types de déficiences Etudiant Ne travaille pas/à la maison Recherche d'emploi Refus Retraité Salarié Travail au foyer Travail indépendant Travail journalier Total général Déficience auditive - 5% - 8% 6% 8% - 3% 8% 5% Déficience intellectuelle 15% 26% 20% 38% 17% 18% 62% 13% 23% 24% Déficience physique 55% 36% 50% 31% 44% 33% 31% 61% 51% 41% Déficience psychique 13% 3% - - - 13% - - 5% 4% Déficience visuelle 5% 10% 20% - 6% 15% - 10% 6% 9% Polyhandicap 11% 16% 10% 23% 22% 16% 8% 12% 5% 14% Non renseigné 3% 4% - - 6% - - - 3% 3% Total général 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% « Plus le handicap est lourd et multiple, plus la personne handicapée se trouve assujettie à une limitation d’autonomie et à une stigmatisation sociale » Sur les 497 personnes handicapées interrogées 79% décla- rent avoir la carte de handicap, et citent en premier lieux, les 3 ayants droits suivants : `` Gratuité des transports ou transport à tarif réduit (60,9%) `` Prise en charge médicale (49,6%) `` Droit priorité accueil administrations et entreprises (20,3%) 15,4% des personnes ne connaissent pas les avantages de la carte. `` Ages Dans l’échantillon des personnes filtrées en situation de handicap, la proportion d’hommes et de femmes selon l’âge est assez proche sauf pour les 46-60 ans où il y a une majorité d’hommes (81 contre 51 femmes). L’âge moyen est de 32 ans. Pyramide des âges des personnes handicapées rencontrées 20 40 60 80 100 Déficience physique 46-60 ans 36-45 ans 26-35 ans 18-25 ans 13-17 ans 7-12 ans Déficience physique Déficience auditive Déficience psychique Non renseigné 0 5 15 25 35 4510 20 30 40 50 020406080100 `` Statut familial Il n’existe pas de tendance générale quant au statut familial des personnes en situation de handicap par rapport au groupe contrôle : il y a proportionnellement autant de femmes que d’hommes han- dicapés (près de 50%) qui se marient. Cependant, la fréquence des divorces est statistiquement plus élevée chez les personnes handicapées sans différence entre les hommes et les femmes. `` Niveau d’éducation « Il y a huit fois plus de personnes handicapées sans instruction que de personnes non handicapées. » « Si 43% des personnes handicapées interrogées disent avoir fréquenté le cycle primaire, il y a un décrochage progressif qui se fait au secondaire puis de façon plus marquée au niveau de l’enseignement supérieur universitaire. Les personnes handicapées ne sont que 6% à avoir fréquenté l’université contre 16% pour le reste de la population. Ces écarts sont d’autant plus marqués dans la région de Kebili. »
  • 5. 14 15 Le taux des 1% imposé par la loi Tunisienne définissant l’obligation des entreprises publiques et privées de recruter des personnes handicapées semblent donc loin d’être appliqué et respecté. Beaucoup de personnes handicapées rencontrées sont inactives du fait entre autres de l’inexistence d’offres d’emploi adaptées à leurs besoins/conditions et d’une discrimination à l’embauche persis- tante de la part des employeurs. Connaissance Type de service Femmes Hommes PSH Non-PSH PSH Non-PSH Bureau d’emploi 32,5% 76% 80,9% 83,4% Centre formation pro- fessionnelle 26,5% 72,1% 82,1% 87,4% Service/fournisseur de micro-crédit 15,9% 53% 57,2% 59,1% « La connaissance des services d’emploi et d’insertion professionnelle par les femmes han- dicapées est nettement inférieure à celle des hommes et des femmes non handicapées. Il existe donc une double discrimination liée à la fois au genre et à la fois au handicap. »2 La moyenne du revenu des ménages s’élève à 446 dinars tunisiens par mois. Au-delà du fait que le revenu infé- rieur à la moyenne nationale (684d en 2005) fait écho à la disparité régionale, la précarité économique des mé- nages au sein desquels vivent des personnes handica- pées est extrêmement forte puisque leur revenu est infé- rieur de 40% au reste de la population (327d contre 547d). « Le revenu des familles ayant un membre en situation de handicap est 40% inférieur à celui du reste de la population. Précarité, instabilité financière et isolement forment donc un cercle vicieux pour les PSH ». III- Accès aux services par secteur d’activité La participation sociale des personnes à la vie de leur communauté implique nécessairement le plein accès aux services de base, comme les services de santé, les services administratifs et sociaux, les écoles, les lieux de formation et d’emploi, les transports, les infrastructures liées aux loisirs, etc. Une personne handicapée, quelle que soit sa déficience, doit pouvoir se déplacer librement à l’inté- rieur de son logement, se rendre de son logement à un établissement public en utilisant les trottoirs et rues aménagés ainsi que des transports publics ou privés, doit pouvoir se mouvoir au sein des divers établissements et les utiliser 3 . Dans la majorité des structures visitées, des aménagements extérieurs spécifiques ont été réalisées, offrant dans la majorité des cas une signalétique conforme et des rampes d’accès permettant d’en- trer dans le bâtiment. 2 Pour des questions de facilité de lecture des tableaux : Personnes en situation de handicap = PSH / Personnes en non situation de handicap = non-PSH. 3 Une bonne accessibilité se construit ainsi autour du principe de l’APCU : Atteindre, Pénétrer, Circuler, Utiliser. Niveau scolaire atteint PSH Universitaire 6% Secondaire (collège et lycée) 30% Primaire 43,1% Sans éducation 19,7% Autre 1,2% Total 100% « 64% des personnes handicapées n’atteignent pas le niveau collège et 94% le niveau uni- versitaire » « 26% des femmes handicapées ont accès à aucune l’éducation contre seulement 4% des femmes du reste de la population» Chez les personnes en situation de handicap sans instruction, 85,4 % ne savent pas lire et écrire contre 66,7 % chez le reste de la population. « L’analphabétisme est plus fréquent chez les femmes handicapées. En effet sur les 60 femmes qui ne savent ni lire ni écrire, 56 d’entre elles sont handicapées ». `` Situations professionnelles et activités exercées Activités principales Total PSH Non-PSH Travail indépendant 6% 15% Travail au foyer 3% 1% Travail journalier 13% 16% Salarié 8% 13% Recherche d’emploi 2% 3% Ne travaille pas/ à la maison 55% 27% Retraité 4% 3% Etudiant 8% 22% Total exprimé 100% 100% « Seulement 8% des travailleurs handicapés occupent un emploi salarié contre 13% des per- sonnes non handicapées. En revanche, les inégalités sont moins importantes lorsqu’il s’agit d’un travail journalier. Ainsi, les personnes handicapées ont moins accès à un emploi sécuri- sant et stable et sont davantage touchés par la précarité que le reste de la population. » Pour celles et ceux en situation de handicap qui ont une occupation professionnelle, leurs activités se répartissent principalement entre le travail journalier (13%), le travail salarial (8%) et le travail indé- pendant (6%). Néanmoins, nous pouvons remarquer que le travail indépendant ne constitue pas un levier pour l’inclusion économique des porteurs de handicap puisque leur nombre est inférieur de moitié à celui du reste de la population. De manière générale, l’inactivité touche plus fortement les personnes qui sont en situation de han- dicap. En effet le statut « ne travaille pas / à la maison » est de 55% chez les personnes handicapées contre 27% chez le reste de la population. « Plus de la moitié des PSH interrogées ne travaillent pas / restent à la maison contre seulement un tiers des personnes non handicapés.»
  • 6. 16 17 Seulement 17% des structures ont des professionnels formés à l’accueil et à la prise en charge des psh 45% des structures visitées n’ont pas de sanitaires adaptés aux personnes à mobilités réduites Sur les 63 structures nécessitant l’amé- nagement de leurs sanitaires, seulement 7 auraient besoin d’une barre d’appui (inter- vention peu coûteuse) 1. Accessibilité des services sanitaires Atteindre Accès extérieur accessible Pénétrer Entrer dans les bâtiments Circuler Circulation intérieur sans obstacle Utiliser Toilettes accessibles Information accessible Accueil des PSH 76% 58% 71% 55% `` Toutes les barrières environnementales sont ressenties d’une manière huit fois plus fortes chez les personnes en situation de handicap que le reste de la population `` Les coûts sont clairement perçus comme les trois premières difficultés que cela soit pour payer le matériel de compensation (74,5%), payer les médicaments (68,1%) ou pour payer un service de santé (64, 2%). Bien que la carte de handicap donne des ayants-droits financiers, s’acquitter des coûts de santé s’avère être un important problème. A ce jour, il n’existe donc pas de système de prestations sociales suffisant pour les personnes handicapées et leurs familles. La seule prestation dont bénéficient certaines personnes handicapées est une prestation liée à la pauvreté (sachant que handicap et pauvreté interagissent bien souvent mutuellement). En effet les personnes han- dicapées sont plus pauvres que les non handicapées `` Cette prestation reste souvent symbolique et ne compense pas les surcoûts engendrés par la défi- cience pour la personne et son entourage. `` L’accessibilité physique est aussi problématique principalement dans la région de Kebili, l’accessi- bilité des dispensaires et de l’hôpital étant particulièrement difficile ; `` L’accès à l’information demeure délicat pour de nombreuses personnes handicapées, il s’agirait d’un problème de coordination et d’orientation entre les services mais également d’un problème de formation des professionnels. Difficulté à : PSH Non-PsH Se faire soigner dans un service 53,7% 7,5% Payer les frais médicaux 69% 13,5% Entrer et circuler dans les services 56% 6,6% Avoir de l’information 53% 9% Etre bien accueilli 46,9% 10,1% « Les difficultés à se faire soigner dans un service, à payer les frais médicaux, à entrer et circuler dans les services, à avoir de l’information et à être bien accueilli sont ressenties de façon 5 à 9 fois plus importantes pour les personnes handicapées que pour le reste de la population » « Une fois à l’intérieur, il est cependant difficile d’accéder aux services de l’établissement à cause de la hauteur des guichets, du cheminement intérieur encombré ou du manque de formation des professionnels à l’accueil et à la prise en charge des personnes en situation de handicap. » Difficulté à : `` Entrer et circuler dans un hôpital : 50,7 % `` Entrer et circuler dans un centre de réadaptation : 60, 4% `` Etre bien accueilli par les personnels des hôpitaux, des cliniques et des centres de réadaptation : 46, 9 % `` Entrer et circuler dans les bâtiments d’enseignement : 29,9 % `` Etre bien accueilli par les professionnels des services sociaux : 57 % `` Accéder et se déplacer dans les bâtiments des services culturels, sportifs et de loisirs : 56,7% `` Etre accepté par les professionnels des services culturels, sportifs et de loisirs : 45, 4 % « Les deux dimensions déficitaires sont Circuler, niveau d’accessibilité globale de 55% et Utiliser avec un niveau d’accessibilité faible de 44%. Ainsi, plus de la moitié des structures visitées peuvent être « utilisées » par les PSH » Pour l’ensemble des services visités, la moyenne générale du niveau d’accessibilité de toutes les zones et tous les services confondus se situe dans la zone orange avec un niveau d’accessibilité global de 59%. Douz 49% Kebili 55% Gabès 66% « En comparant les zones, l’écart montre de fortes disparités d’équipement en infrastruc- tures. L’agglomération de Douz connait plus de difficultés au niveau des transports et de certains services. De plus, les structures de Gabès sont globalement et dans l’ensemble plus accessibles qu’à Kebili et Douz, soulignant le fait que les inégalités régionales sont à la fois au niveau structurel et social. » Echelle indicative Accessible en conformité avec la réglementation Taux compris entre 70%-100% Partiellement accessible Taux compris entre 50%-70% Non accessible Taux compris entre 0-50% Parmi les obstacles à l’utilisation des services : `` Guichets et présentoirs trop élevés ne permettant aucun contact avec le fonctionnaire ou le pro- fessionnel `` Boutons d’éclairage et poignées de porte inaccessibles. `` Portes avec petite marche ou bien trop étroites `` Sanitaires inaccessibles `` Personnels non formés
  • 7. 18 19 L’emploi hante le sommeil des jeunes et des moins jeunes jusqu’à deve- nir un rêve impossible. Ce rêve quasi impossible est tout simplement un cauchemar pour nous personnes porteuses dehandicap, anciennement manipulés à des fins de propagande et désormais objet de convoitise des juristes et autres défenseurs des droits de la personne sans davan- tage de résultats. Je ne pensais pas que des lois pouvaient constituer une simple décoration. La loi de 2005 en est la preuve et pire encore, chaque fois que nous nous y référons pour revendiquer nos droits légitimes, cette loi se révèle être le couvercle qui étouffe nos voix, un artifice aux mains des politiciens. Isolés comme si nous n’étions pas les enfants de cette nation triomphante de l’oppression au prix du sang, ni le gouvernement, ni les partis de l’opposition qui se mêlent dans les discours de défense de Droits de l’Homme ne nous prêtent oreille. Nous n’allons pas pour autant aban- donner, nous allons mener ce combat pour rendre effective les lois qui garantissent nos droits, pour rendre réelle la ratification en 2008 par notre pays de la Convention Internationale pour la défense des Droits des Personnes ayant des besoins spécifiques, convention aujourd’hui ignorée de tous. ZiedZridi-Gabès 4. Accessibilité des services et programmes sociaux Atteindre Accès extérieur acces- sible Pénétrer Entrer dans les bâti- ments Circuler Circulation intérieur sans obstacle Utiliser Toilettes accessibles Information accessible Accueil des PSH 73% 54% 70% 42% `` Sans surprise, l’accessibilité physique aux services et programmes sociaux est problématique pour 63,6% des personnes handicapées. Lors de notre audit d’accessibilité, nous avons en effet trouvé certains services à l’étage, sans signalétique lisible et visible. L’existence de ces barrières est due à plusieurs facteurs : constructions anciennes, nouvelles constructions ne respectant pas le cadre législatif existant, absence d’aménagement incluant la question du handicap dans l’aménage- ment du territoire (usage abusif des espaces …). A cela s’ajoute le manque de formation du per- sonnel aux besoins aussi bien ordinaires que spécifiques des personnes en situation de handicap. Cette absence d’approche intégrée et transversale des programmes d’assistance sociale pourrait expliquer la précarité économique et l’isolement social vécu de façon générale par la majorité des personnes handicapées rencontrées lors de notre diagnostic. `` Le mécanisme de divulgation des programmes sociaux locaux et nationaux semblent insuffisam- ment ciblé auprès des personnes handicapées. Difficulté à : PSH Non-PsH Etre bénéficiaire de l'un des programmes sociaux 59,6% 19,6% Avoir des infos sur les programmes d'action sociale existants 61,1% 16,3% Etre orienté entre les différents services 59,1% 17,3% Etre bien accueilli par les professionnels 57,0% 18,7% Se déplacer de la maison au service 63,6% 14,5% Etre accepté par les professeurs et les élèves 39,8% 4,6% 2. Accessibilité des services de l’éducation Atteindre Accès extérieur accessible Pénétrer Entrer dans les bâtiments Circuler Circulation intérieur sans obstacle Utiliser Toilettes accessibles Information accessible Accueil des PSH 68% 58% 69% 50% « Les PSH intérrogées considèrent que les difficultés financières comme la première bar- rière qui les empêchent d’accéder à l’éducation » `` Tous les obstacles et difficultés sont ressentis plus fortement et de manière plus significative par les personnes en situation de handicap (10 fois plus). `` Comme pour la santé, ce sont avant tout les barrières économiques qui pénalisent le plus dure- ment une personne handicapée sur deux souhaitant accéder à l’éducation, vient ensuite l’acces- sibilité physique aux bâtiments (42,1%) et l’accessibilité au matériel pédagogique adapté (42%). `` Le manque d’informations concernant les solutions éducatives adaptées et les établissements adaptés est également très important (40,8%). Le manque d’appui familial ainsi que l’accueil mitigé par le corps enseignant et par les pairs semblent constituer également des barrières à la scolarisation des enfants en situation de handicap. Difficulté à : PSH Non-PsH Aller, circuler dans les bâtiments d’enseignement 36% 3,6% Payer les couts et accéder au matériel éducatif 46% 12,5% Avoir un appui familial pour étudier 34,1% 8,1% Accéder à l’information sur les écoles que vous pouvez fréquenter 40,8% 11,9% Suivre les cours et passer les examens 30% 6,1% Etre accepté par les professeurs et les élèves 39,8% 4,6% 3. Accessibilité des services de l’emploi et de la formation professionnelle Atteindre Accès extérieur acces- sible Pénétrer Entrer dans les bâtiments Circuler Circulation intérieur sans obstacle Utiliser Toilettes accessibles Information accessible Accueil des PSH 70% 56% 58% 42%
  • 8. 20 21 6. Accessibilité des moyens de transport Les transports, aussi bien publics que privés, constituent une barrière non négligeable. L’inacces- sibilité des moyens de transports dans les deux gouvernorats constitue une barrière importante à l’insertion et à l’autonomie des personnes handicapées. Comme on a pu le constater, aucun bus n’est adapté pour les personnes à mobilité réduite, leur signalétique n’est pas toujours visible, les interconnections locales et régionales sont difficiles. Il n’y a pas de services de transport adapté spé- cialisé (de porte à porte), et les chauffeurs de taxis ou louages (taxis collectifs) refusent de s’encom- brer d’appareillages (bouteilles d’oxygène, fauteuil roulant, etc). Nous avons pu observer que ces difficultés semblaient plus fortes dans les agglomérations de Douz et de Kebili. « Aucun moyen de transport n’est accessible aux personnes handicapées dans les régions de l’enquête » « Les difficultés à être bénéficiaire de l’un des programmes sociaux, avoir des infos sur les programmes d’action sociale existants, être orienté entre les différents services et être bien accueilli par les professionnels sont ressenties de façon jusqu’à 5 fois plus importantes pour les personnes handicapées que pour le reste de la population » 5. Accessibilité des services de loisirs Atteindre Accès extérieur accessible Pénétrer Entrer dans les bâtiments Circuler Circulation intérieur sans obstacle Utiliser Toilettes accessibles Information accessible Accueil des PSH 55% 48% 53% 37% `` « Toutes les difficultés sont vécues par les personnes handicapées interrogées comme des obstacles bien plus lourds et importants que par le reste de la population, les deux principales contraintes étant la disponibilité d’infrastructures adaptées (62,5%) ainsi que les barrières économiques (62,1%). » `` Ces difficultés sont toutefois suivies de près par le manque d’accessibilité physique entre les infras- tructures et le domicile (60,6%). `` Les activités liées aux loisirs ne semblent pas démocratisées dans la zone en raison d’absence d’infrastructures culturelles et sportives adaptées et accessibles ainsi que des coûts proposés. L’accueil des personnes handicapées n’est pas encore développé comme une partie intégrée du projet des structures de loisirs même si la volonté existe. Les actions inclusives sont encore très peu développées dans la région. Difficultés à : PSH non-PSH Aller, accéder et se déplacer dans ces services 58,6% 8,5% S'acquitter du prix des activités culturelles et sportives 62,1% 11,0% Trouver les installations permettant une pratique culturelle et sportive 62,5% 18,8% Avoir des infos sur les événements culturels et sportifs 58,5% 14,0% Etre accepté par les autres personnes dans ces services 45,4% 3,7% Etre accepté par les professeurs et les élèves 39,8% 4,6% Centre d’entrainement sportif de l’élite tunisienne des jeux paralympiques à Gabès : « Nous sommes obligés de changer une fois par semaine les roues de fauteuils roulants. Le ma- gasin (dépôt) où se trouve le matériel sportif adapté est inaccessible et loin. Se rendre au stade est en soi une séance d’échauffement. Les toilettes ? (rires) il faut retourner à la case départ, au moins 10 minutes à pieds ou à fauteuil !!! »
  • 9. 22 23 Tableau 26, audit d’accessibilité, Pistes d’intervention par structures. Actions de mise en accessibilité*: signalétique, rampes d’accès, hauteur des guichets, formation des professionnels à l’accueil et à la prise en charge des PSH, sanitaires adaptées aux personnes à mobilité réduite, etc La recherche d’une meilleure accessibilité implique une démarche transversale, associant différents corps de métier, différentes maîtrises d’ouvrage, différentes échelles d’action, et faisant le lien avec de nombreuses autres thématiques telles que la prise en charge précoce, l’éducation inclusive, l’in- sertion professionnelle, la pratique du sport. CONCLUSION Le bilan des audits d’accessibilité couplé aux résultats de l’enquête quantitative permet d’établir certaines recommandations par degré d’intervention pour chaque structure. Si la dimension de mise en accessibilité devrait se positionner en tête des priorités à travers l’amélioration du cadre législa- tif mais aussi des appels à initiatives, les interventions devront également se décliner au niveau de l’échange de bonnes pratiques, des activités d’information et de sensibilisation ainsi que l’accompa- gnement des décideurs. Intervention souhaitable Intervention importante Intervention prioritaire Structures Type d’intervention Echangedebonnespratiques Evaluationdesusagers Comitédesusagerspourl’amé- liorationdesservices Informationsdansdesformats alternatifs Appelàinitiativesd’amélioration ducadrelégislatifet réglementaire Miseenplacedecommission localedecontrôleindépendante Actionsdemiseenaccessibilité* Accompagnementdesdécideurs danslamiseenplacedemesures rapidesd’accessibilité Modifierlesinstallationsexis- tantespourlesrendreaccessibles Accessibilitébonne Bureaux d’emploi × × × × Centres de formation professionnelle × × × × Les maisons de jeunes de Gabès × × × × Hôpital régional de Gabes × × × × CNRPS × × × × Délégations × × × × Accessibilitéàaméliorer Instituts supérieurs × × × Instituts et associations spécialisés × × × Dispensaires × × × × URR × × × × Postes × × × STEG × × × SONEDE × × × Recettes des finances × × × Municipalité × × × Planning familial × × × × Accessibilitéproblématique Centre d’alphabétisation × × × × Ecole intégrées (à l’exception de deux écoles à Gabès) × × × × ULPS × × × × Centre formation en artisanat × × × × Micro crédit × × × × Bibliothèques × × × × Complexe sportif × × × × Maison de la culture × × × × Maison des jeunes Kebili et Douz × × × × Télécom × × × ×
  • 10. 24 25 Axe 3 Formation des professionnels Il est recommandé de : `` Former les professionnels (formation initiale et continue) à l’accueil et à la prise en charge des personnes handicapées (agent de santé, professeurs, éducateurs sportifs, formateurs). `` Former les professionnels à des compétences techniques et au développement d’attitudes favo- risant l’accès aux services de qualité `` Accompagner par une expertise en formation (analyse des besoins de formation, ingénierie, pé- dagogie et évaluation) des agents d’accompagnement à l’emploi et des assistants sociaux. `` Mettre en place une supervision régulière de suivi ou de post formation. `` Formation des professionnels à l’Accompagnement Social Personnalisé (ASP). Axe 4 Appel à initiatives de mise en accessibilité de la ville et des services Il est recommandé de : `` Améliorer l’accessibilité physique des voiries `` Améliorer l’accessibilité des structures (construction de rampes, mise en accessibilité des sani- taires, aménagement à la mobilité intérieure) en s’appuyant sur le Décret nº 2006-1467 de 2006 `` Développer des signalétiques adaptées et visibles. `` Favoriser le développement de transports adaptés. Axe 5 Développement de services de support Il est recommandé de : `` Informer les professionnels sur les services disponibles sur l’ensemble du territoire. `` Création d’un service de support d’information et d’orientation pour les familles et les personnes handicapées. `` Création de structure pilote de prise en charge précoce `` Appuyer les cours d’alphabétisation `` Mettre en place des groupes de paroles et d’entraide Axe 6 Rendre les services plus inclusifs Il est recommandé de : `` Améliorerla qualité interne du service : appui au management, évaluation, renforcement des liens entre le prestataire et les usagers. `` Renforcer les capacités d’accueil au sein du service. `` Renforcer l’accessibilité aux informations au sein des services. `` Renforcer les capacités d’accompagnement des personnes en situation de handicap dans ULPS, et à l’URR de Kebili. `` Outiller les institutions spécialisées dans le processus d’accompagnement avec des spécialistes présents de façon hebdomadaire, des bénévoles, des guides imprimés. `` Prévoir des équipes « ressources » formées pour le territoire. Axe 7 Développer le travail en réseau et les mécanismes de concertation Il est recommandé de : `` Développer une méthodologie et des outils d’accompagnement et de suivi standardisés et com- muns. `` Orienter le travail des associations spécialisées vers les structures scolaires et les formations pro- fessionnelles CHAPITRE DEUXIEME I- RECOMMANDATIONS PAR AXE D’INTERVENTION Axe 1 Formation sur les normes nationales et appui à la mise en œuvre de cadre législatif existant Il est recommandé de : `` Clarifier les ayants droits de la carte de handicap (gratuité des transports, exonération des médi- caments, soins médicaux, frais de scolarité et loisirs). `` Mener un plaidoyer pour un meilleur accès aux services, pour la gratuité des soins médicaux, des frais de scolarité et pour l’embauche des personnes en situation de handicap. `` Appuyer les autorités nationales, par rapport à la réforme sectorielle des services défaillants (ser- vices sociaux ULPS, et l’Unité Régionale de Réhabilitation). `` Appuyer les services sociaux et médicaux décentralisés à travers l’octroi de ressources humaines et matérielles. `` Clarifier les conditions d’intégration scolaire des établissements : formation des enseignants, moyens pédagogiques adaptés. `` Instaurer des mécanismes incitatifs à l’embauche au niveau des entreprises et veiller au respect des emplois protégés(le décret N°3087-2005 et la circulaire N°18-2006). `` Instaurer des mécanismes incitatifs (avantages fiscaux) pour l’achat des produits des ateliers de production des centres spécialisés. Axe 2 Activités de sensibilisation Il est recommandé de : `` Informer les personnes en situation de handicap sur leurs droits et sur les ayants droits de la carte en s’appuyant sur les décrets N° 3086, N° 1859- 2006 et la circulaire N° 10-2006. `` Sensibiliser l’opinion publique à travers les médias sur les droits des personnes en situation de handicap en matière de transport, d’éducation et d’emploi. `` Informer les personnes en situation de handicap sur les prestations sociales existantes. `` Informer les personnes en situation de handicap sur les services ordinaires et sur les services spé- cialisés disponibles sur le territoire (annuaire de services). `` Sensibiliser les familles sur la nécessité d’une prise en charge précoce, sur la scolarisation et la formation professionnelle. `` Sensibiliser les entreprises privées à l’embauche des personnes en situation de handicap. `` Sensibiliser les acteurs de l’aménagement du territoire à la mise en accessibilité. `` Sensibiliser sur une approche genre `` Diffuser les bonnes pratiques et les expériences pilotes : trajectoires professionnelles réussies, intégrations scolaires réussies, inclusion dans une entreprise, etc. P r o j e t vaps
  • 11. 26 27 `` Améliorer l’accessibilité physique des ULPS à Gabès, Douz et Kebili `` Renforcer les capacités des assistants sociaux des ULP en matière d’accompagnement des per- sonnes handicapées, et les former sur l’ASP Education Il est recommandé de : `` Sensibiliser les personnes handicapées sur leurs droits en matière d’éducation au niveau du cycle primaire, secondaire et des études universitaires `` Sensibiliser les familles sur la nécessité d’une prise en charge précoce, sur la scolarisation et la formation professionnelle `` Sensibiliser les jardins d’enfants à l’accueil des enfants handicapées (corps professionnels et pa- rents) `` Appuyer la mise en accessibilité des jardins d’enfants, des écoles et universités `` Former des professionnels référents sur l’accompagnement éducatif d’enfants handicapés `` Former les professeurs à l’accueil d’un élève en situation de handicap dans la classe `` Faire des campagnes de sensibilisation sur l’intégration scolaire `` Développer l’intégration de classes partielles dans les écoles ordinaires avec un éducateur spécia- lisé `` Développer et mettre en place les ressources matérielles adaptées à l’intégration scolaire (effectif réduit, outils pédagogiques adaptés, etc.) `` Créer une base de données d’experts pouvant effectuer une formation de sensibilisation au han- dicap et à l’inclusion, et des évaluations auprès des enseignants concernés `` Exempter de frais de scolarité les enfants handicapés de familles modestes Formation professionnelle et emploi Il est recommandé de : `` Améliorer l’accessibilité physique des centres de formations professionnels `` Adapter le cursus et les méthodologies aux personnes handicapées `` Favoriser l’accès des personnes handicapées au système de formation `` Informer les personnes handicapées sur les orientations et débouchés possibles en fonction des aptitudes, de l’intérêt vers certains ateliers en leur laissant le choix de leurs parcours `` Renforcer les liens entre les structures spécialisées, les bureaux d’emplois et les centres de forma- tions professionnels afin de favoriser l’insertion économique des personnes handicapées `` Légaliser les diplômes et le cas échéant développer des partenariats avec des centres de forma- tions étatiques reconnus pour un examen final adapté et diplômant (plus pratique que théorique) `` Ouvrir les centres de production vers l’extérieur (participation à des foires) et offrir dans les unités de production, une indemnité personnalisée en fonction de la production et des capacités de chacun `` Protéger la production de ces ateliers en réfléchissant à des mesures incitatives pour les acheteurs `` Sensibiliser les personnes handicapées à leurs droits en matière d’accès à l’emploi en s’appuyant sur le décret N°3087-2005 et la circulaire N°18-2006 `` Faire des campagnes de sensibilisation auprès des dirigeants, du personnel en charge de la gestion des ressources humaines, des artisans à l’embauche et à l’intégration de personnes handicapées `` Organiser en partenariat avec des artisans locaux des ateliers « découverte » d’un métier `` Inciter les demandeurs d’emploi handicapés à s’inscrire au bureau d’emploi `` Former les conseillers d’emploi à l’insertion professionnelle et à l’accompagnement des personnes handicapées `` Mettre en place un dispositif d’accompagnement personnalisé des demandeurs d’emploi handi- capés et de suivi dans l’emploi `` Créer un annuaire des formations professionnelles sur le territoire accessibles aux personnes han- dicapées et un annuaire des entreprises employant des personnes handicapées et susceptibles `` Renforcer les échanges de pratiques entre les professionnels des différents services. `` Favoriser une approche transversale pour intégrer les familles et les personnes au sein des projets d’établissements `` Diversifier les échanges : échange de pratiques, d’informations à travers l’espace de concertation Axe 8 Evaluation et contrôle Il est recommandé de : `` Définir une charte des usagers afin améliorer la qualité des services `` Renforcer les groupes auto représentatifs dans leur plaidoyer et dans la défense des usagers `` Contrôler la mise en accessibilité des services `` Réaliser le monitoring et l’évaluation des services sociaux et sanitaires en faveur des personnes handicapées `` Renforcer les acteurs locaux dans le suivi et l’évaluation des accompagnateurs. II- RECOMMANDATIONS PAR SECTEUR D’INTERVENTION Santé Il est recommandé de : `` Sensibiliser les personnes handicapées sur leurs droits en matière de santé en s’appuyant sur le décret N° 3030-2005 `` Informer les usagers en situation de handicap sur les unités de santé présentes sur le territoire `` Développer dans les centres de santé de bases des activités de sensibilisation et de prévention (bilan prénuptial, violences conjugales, femme enceinte, maladie contagieuse..) `` Améliorer l’accessibilité physique des centres de santé de base, des plannings familiaux et l’hôpi- tal de Kebili `` Améliorer l’accès aux médicaments, aux soins de santé, de rééducation et d’appareillage : exoné- ration ou réduction des frais, visite à domicile pour les personnes à mobilité réduite `` Former les professionnels de la santé à l’annonce du handicap dans les maternités ou dans les services pédiatriques : formation minimale dans le cursus des professionnels, sensibiliser le corps médical aux syndromes psychologiques liés à l’annonce, répondre aux besoins élémentaires des parents (structure d’orientation, structures associatives, etc.) `` Former les professionnels à l’accueil et prise en charge des personnes handicapées `` Développer à Kebili une équipe mobile spécialisée et pluridisciplinaire `` Mettre en place des bonnes pratiques en termes de prise en charge, de qualité des soins, forma- tion sur les dispositifs d’étayage du service (supervision clinique, groupe de parole type Balint pour professionnels, analyse de la pratique, etc.) et de suivi. `` Développer des outils de suivis standardisés pour accompagner au mieux et de façon continue le patient `` Pousser les jeunes de la région vers les professions qui font défaut: psychomotricité, ergothérapie, etc. `` Créer un centre d’appareillage dans la région `` Développer et favoriser l’émergence d’un accompagnement psychologique pour les familles et les personnes en situation de handicap (guidance parentale, groupes de parole) Services et programmes sociaux Il est recommandé de : `` Sensibiliser les personnes handicapées sur leurs droits en matière de protection sociale `` Réaffirmer la prise en charge des personnes handicapée comme prioritaire des services et pro- grammes sociaux `` Informer les personnes handicapées sur les dispositifs et prestations sociales existantes
  • 12. 28 29 d’en embaucher d’autres Loisirs Il est recommandé de : `` Sensibiliser les personnes handicapées à leurs droits en matière de participation à la vie culturelle, aux sports et aux loisirs en s’appuyant sur l’arrêté du Ministre de la jeunesse du 3 janvier 2006. `` Promouvoir la pratique d’activités sportives auprès des personnes handicapées et de leurs familles `` Améliorer l’accessibilité du stade d’entrainement sportif de Gabès et des installations sportives à Kebili et Douz `` Faciliter la mise en place de compétitions sportives et culturelles inter associatives `` Améliorer l’accessibilité des maisons de jeunes et des maisons de la culture