Voix Off est le magazine de critiques du pôle ciné de la Zone Art, association étudiante de Grenoble Ecole de Management
Sujet du mois : la folie
Bonne lecture
Voix off, le magazine de critiques du pôle ciné Zone Art, association étudiante de GEM
1. Voix OFF
La Folie
Leonardo DiCaprio, Shutter Island (2010) de Martin Scorsese
2. 1|Partenaires
Ce Voix OFF est imprimé grace au soutien de :
L’Edito|2
Le mot de la
rédac’ chef
Bonjour à toi chèr-e gémien-ne !
Après un WEI certainement des plus fous et un premier mois doucement déjanté, 1A, tu commences à te sentir à l’aise à GEM. Les recrutements d’assos sont imminents et tu vas découvrir une nouvelle facette de ton école. 2A, tu as repris tes marques, et l’année s’annonce chargée !
Le mois d’octobre est l’occasion de jouer à se faire peur. Le Voix OFF a donc décidé de se pencher sur la folie que le cinéma adore mettre en scène. Il faut dire que c’est un bon moyen de creuser la profondeur des personnages et de mettre mal à l’aise le spectateur. Les situations insolites peuvent nous donner des frissons dans le dos ou nous faire rire à gorge déployée.
Au fil des pages de ce Voix OFF relooké, découvre donc notre sélection de films sur le thème de la folie, de l’horreur à la comédie légère en passant par des drames et autres thrillers. Bonne lecture !
Flora Goldgran
Rédactrice en chef du Voix OFF
3. #21
Octobre 2014
5
Projection à la Nef:
L’Exorciste, de William Friedkin
7
Les recrutements
9
Les films d’actualité
17
Le thème du mois:
La Folie au cinéma
•
notre sélection de films
•
la série
•
le film coup de coeur
•
l’affiche du mois
31
Jeux
33
Quand tu ne sais pas quoi regarder....
5
L’Exorciste
en projection à la Nef
7
Les recrutements
9
Les films d’actualité
17
Le thème du mois:
la folie au cinéma
4. 5|Projection à la Nef
Projection à la Nef|6
Dans un quartier résidentiel de Washington, la petite Regan a des crises surnaturelles. La médecine n’y fait rien et sa mère appelle alors un exorciste. Le quotidien banal de l’Amérique bourgeoise et puritaine est bouleversé par la métamorphose de cette petite fille fragile. Comment croire à une possession diabolique?
Regan et la représentation du diable provoquèrent des représailles de l’Eglise chrétienne. On déclara même que la pellicule était imprégnée par Satan himself. L’Exorciste révolutionna un genre en panne d’inspiration. Succès du box-office et de la critique, il a eu trois suites. Copié, parodié, mais jamais égalé, il est considéré comme le film le plus terrifiant de tous les temps.
Oserez-vous le (re)voir?
Adapté du roman éponyme de Blatty, l’histoire s’inspire du véritable exorcisme de Robbie Mannheim. Friedkin se rapproche ainsi du documentaire. Les séquences caméra à l’épaule et la lumière naturelle participent à ce réalisme glaçant.
Dans un crescendo haletant, la confrontation entre le Bien et le Mal prend des dimensions dantesques, notamment grâce aux effets spéciaux spectaculaires. Véritable personnage, la bande- son est devenue aussi légendaire. Piano, violons stridents et choeurs religieux ont une présence diabolique.
Avec un sujet aussi sensible, le film fit scandale. Les nombreux blasphèmes de
Daniel Venera
Rendez-vous le 14 octobre, 20h30, à la NEF
5. 7|Recrutements
Jury NTC
Description : A travers une prospection continuelle de « personnalités » du cinéma, essayer de composer un jury prestigieux et original pour l’édition 2015 du festival NTC.
Compétences : Rigueur, organisation, professionnalisme
Le + : Un poste formateur et professionnalisant qui te permets de rencontrer plusieurs professionnels du cinéma.
Com’
Description : Assister le responsable communication dans la création des affiches et de tous les supports de communication du Pôle Ciné.
Compétences : Créativité et originalité
Le + : Accède rapidement à un poste à responsabilité au Pôle ciné !
Les postes à pourvoir au Pôle Ciné
Assistant Community Manager
Description : Gestion du site du festival NTC 2015 et de la vie sur les réseaux sociaux du Pôle Ciné. La compétition inter-associations à GEM sur les réseaux sociaux rend ce poste déterminant.
Compétences : Réactivité, originalité, notions en community management
Le + : Admis GEM n’aura plus de secret pour toi!
Long Métrage et Teambuilding
Description : Assister le vice-respôle pour les diffusions de longs métrage au cinéma La Nef et organiser le teambuilding du Pôle Ciné.
Compétences : Esprit d’équipe, créativité et relationnel
Le + : Etre dans les coulisses de tous les events Pôle Ciné!
Voix OFF
Description : Participer à l’élaboration du magazine de cinéma le Voix OFF: choix du thème, rédaction, et suivi du Voix OFF.
Compétences : Créativité, originalité, réactivité, fiabilité
Le + : Briller en société en étant au courant des nouveautés cinématigraphiques en tout genre et etre lus par tous les GEMiens!
Recrutements|8
Logistique
Description : Organiser et gérer matériellement les événements du Pôle Ciné toute l’année.
Compétences : Organisation, Réactivité, dynamisme, motivation, (un peu d’)excel.
Le + : Etre au coeur de l’action du Pôle Ciné et du festival NTC tout au long de l’année
Ecran Total
Description : Animer et gérer l’émission Ecran Total en partenariat avec Micro-Onde.
Compétences : Dynamisme, motivation, organisation
Le + : Souriez, vous êtes enregistrés !
Réalisation
Description : Le Festival Une Nuit Trop Courte (NTC) nécessite de démarcher des écoles de cinéma à travers le monde. Une fois reçus, il faut visionner les court-métrages afin de sélectionner les films qui seront diffusés et jugés lors de la soirée de compétition de NTC.
Compétences : anglais, espagnol ou allemand (écrit/parlé), oeil critique et disponibilité
Le + : Etre le premier interlocuteur des étudiants et des écoles de cinéma, avant et et après le festival.
Festival
Description : Organisation de voyages dans des festivals de cinéma en France et notamment la sortie au festival de Cannes en fin d’année.
Compétences : Organisation, rigueur, relationnel et négociation.
Le + : Etre en contact avec les membres de l’organisation du festival de Cannes, créer un événement original ouvert à tous!
A bientôt en entretiens !
6. 9|Le Pôle Ciné
Soirée d’ouverture du festival Une
Nuit Trop Courte, édition 2014
Ambiance au Pôle Ciné
Le Pôle Ciné|10
Le Festival NTC 2014
dans le Dauphiné
7. 11|Films d’actualité
Tout semble rouler quand Steve’O, sociopathe au coeur tendre et à la fatuité troublante, sillonne les rues du haut de sa longboard, et pourtant...
A l’aune de ses autres réalisations, Dolan dépeint de nouveau dans Mommy l’histoire d’une famille atypique. Une mère et son fils, puis une voisine, composent ce qui pourrait être dépeint comme un trio de survivants dans une situation d’entraide, à la fois par affection et détresse. Magnifiées par la force visuelle et musicale du film, les relations qui unissent et désunissent les personnages nous entraînent peu à peu dans
un monde où l’espoir montre ce qu’il a de tragique et fataliste.
Long récit sur la différence à la norme, l’évolution de la bande s’apparente des fois à l’aube douce et menaçante du calme avant la tempête. Et puis des fois, le soleil vient quand même poindre à l’horizon. Il n’y a pas que « l’art [qui] est sueur » comme écrit sur un tatouage de Dolan. Dans ce film fucké*, c’est la vie et son équilibre sans cesse perdu et retrouvé qui est sueur.
Guillaume Deltour
SYNOPSIS : Québec, futur proche, Diane « Die » Després tente d’élever seule son fils Steve’O, jeune impulsif atteint de TDAH quand elle rencontre Kyla, voisine d’en face qui tentera de les aider.
*fucké (Québec) (Populaire)
1. Mentalement très dérangé. 2. Brisé, hors service.
Prix du Jury!
Réalisé par Xavier Dolan
Avec Anne Dorval, Suzanne Clément, Antoine-Olivier Pilon
Durée 1h56
Genre drame
Mommy
Films d’actualité|12
Nominé à Cannes cette année, Still the water est loin d’être un coup d’essai pour Naomi Kawase puisqu’il s’agit de sa quatrième nomination au prestigieux festival. La réalisatrice japonaise nous livre un magnifique film contemplatif empreint de cette sensibilité dont seuls les nippons semblent connaître les secrets.
La vie, la mort et l’amour s’entremêlent avec grâce sous nos yeux. Les dialogues sont rares mais percutants, laissant à la nature le soin de retranscrire les sentiments des protagonistes. En résulte une plastique absolument incroyable où l’île,
la mer, le vent, les arbres et les dieux qui les habitent sont plus que jamais sublimés.
Malgré quelques longueurs, la délicatesse du film ne peut que toucher ; sa force, et la véritable expérience sensorielle qu’il constitue, ne peuvent laisser indifférent.
Naomi Kawase fait partie de ces réalisateurs à la sensibilité hypertrophiée qui s’attachent à nous faire ressentir une émotion profonde et à nous prouver que le cinéma est avant tout un art. Avec Still the water, le défi est relevé avec brio.
Marion Ricci
SYNOPSIS : Sur l’île japonaise d’Anami, deux adolescents se retrouvent violemment confrontés à la vie, la mort et l’amour.
Still the Water
Réalisé par Naomi Kawase
Avec Nijirô Murakami, Jun Yoshinaga, Miyuki Matsuda
Durée 1h59
Genre drame, romance
8. 13|Films d’actualité
Saint Laurent est un voyage dans le temps, au plus près des années 1970. Bertand Bonello, dont le cinéma est très sensoriel, signe un magnifique biopic, qui n’en est pas vraiment un, sur l’un des plus grands couturiers de tous les temps. Contrairement au film de Jalil Lespert, plutôt scolaire et sorti neuf mois plus tôt, Bonello met l’accent sur l’esthétique avec des images parfois proches du kaléidoscope. En toile de fond, un questionnement sur le sens de sa quête, Yves (joué par Gaspard Uriel) demande ainsi à Pierre Bergé (Jérémie Renier) « Ce que nous faisons n’est-il pas insignifiant ? ».
Le film nous rappelle également que Saint Laurent n’avait rien d’un saint, on ne rate rien de la débauche et des addictions. On passe du rire à l’effroi, rire devant ses manies, ses chiens, effroi devant le mal être, le malaise, le spleen qui le poursuit et l’habite jusqu’à sa dernière heure. Malgré certaines longueurs ; le film a su retracer une vie intense de création artistique. Saint Laurent est très entouré et pourtant si seul, ne serait-ce pas le paradoxe de tous les génies ?
Laurie Genthon
SYNOPSIS : 1967 - 1976. La rencontre de l’un des plus grands couturiers de tous les temps avec une décennie libre. Aucun des deux n’en sortira intact.
Saint Laurent
Réalisé par Bertrand Bonello
Avec Gaspard Ulliel, Jérémie Renier, Léa Seydoux
Durée 2h30
Genre biopic
Films d’actualité|14
Pride n’est pas une success story, mais une leçon de solidarité. Ce n’est pas non plus un film revendicatif, mais une comédie qui fait l’éloge des grandes valeurs humaines. Inspirée d’une étonnante histoire vraie, elle met en scène deux minorités que tout oppose mais qui se rencontrent dans une lutte commune: l’égalité et la résistance au gouvernement Thatcher.
Matthew Warchus sublime les situations cocasses pour faire de son film une comédie juste et décapante aux personnages attachants et de tous horizons. Il les dessine avec soin et les regarde évoluer
au fil du chemin. Leur histoire personnelle est une tesselle de la mosaïque multicolore de Pride à la prodigieuse force émotionnelle.
Sous la légèreté apparente de ce choc des cultures et de ce combat, se cache une véritable souffrance. Le réalisateur ne tombe pas pour autant dans le dramatique et nous offre une oeuvre positive et galvanisante. Il ne nie pas les terribles difficultés de l’époque, mais rend hommage aux hommes et femmes courageux et fiers qui les ont surmontées: « When someone calls you a name, you take it and you own it ».
Flora Goldgran
SYNOPSIS : En 1984, la politique de la Dame de Fer provoque des mouvements de grèves importants au Royaume Uni. Dans un élan de solidarité, un groupe de militants homosexuels vient en aide à des mineurs gallois.
Pride
Réalisé par Matthe Warchus
Avec Bill Nighy, Andrew Scott, Dominic West
Durée 1h57
Genre comédie
9. 15|Films d’actualité
Le premier opus c’est un casting de fou, une réalisation aux petits oignons et une musique de malade. Basé sur le comic-book CULTE de Frank Miller, le film réussit à adapter une oeuvre dense, violente et noire. L’univers n’est pas le paradis des bisounours, où alors de ceux qui se cament au fond des ruelles sombres la nuit. D’une parfaite neutralité sur le sujet, je suis donc allé voir cette suite.
Le film reprend la plupart des personnages et en introduit de nouveaux dans la même lignée. Seulement l’histoire n’est pas à la hauteur du premier volet.
Plus cartoonesque, l’action est longue et le manque d’ambition plombe le film. La réalisation est soignée, mais le côté trop « dessins animés » déçoit. Il donne pourtant toute sa puissance au premier. Rodriguez donne l’impression de vouloir dire « Eh ! Regardez ce que je sais faire ! », et abuse des filtres, pour rendre le film plus proche de la BD. Le souci ? C’est un film. Un mauvais film ? Non. C’est un mauvais Sin City, qui ne pourra être égalé sans prendre des risques. C’est ça qui faisait sa beauté cruelle.
Romain Garbati
SYNOPSIS : Dans une ville où la justice est impuissante, les plus désespérés réclament vengeance, et les criminels les plus impitoyables sont poursuivis par des milices.
Sin City: j’ai tué pour elle
Réalisé par F. Miller, R. Rodriguez
Avec Eva Green, Josh Brolin, Jessica Alba
Durée 1h42
Genre action, thriller
Films d’actualité|16
Après m’être motivée un mercredi à 22h pour me rendre à la Nef, je me suis rappelée pourquoi j’évitais les films d’espionnage sur le thème du 11/09. Vu et revu, Un Homme très recherché est loin de faire exception. Une fois passée la première demi-heure dans un flou pas très artistique, un soupçon d’espoir réveille le spectateur de son demi-sommeil, mais ce n’était qu’une illusion: un conseil, rendormez-vous. Ou fuyez plutôt. Bien sûr, le sujet est intéressant: les dérives des démocraties, allemande et américaine ici, dans la lutte anti-terroriste. Certes, on se rappelle avec effroi du Patriot Act de Bush qui donnait tous les droits à une CIA aux pratiques plus
que douteuses. Et puis, on saluera évidemment la belle performance d’un grand homme, Philipp Seymour Hoffman. Mais ce film n’est en aucun cas un hommage adéquat pour conclure sa carrière. Outre les intrigues entremêlées et illisibles, les personnages ne sont absolument pas attachants. Entre un réfugié russo-tchétchène soupçonné de terrorisme et une avocate un peu naïve qui le prend sous son aile, on est plus dans un docu-fiction mal reconstitué sans évolution des personnages que dans un film à suspense. Mon astuce : tenez-vous en à Homeland.
Ophélia Delsol
SYNOPSIS : Plus de dix ans après les attentats du 11 Septembre 2001, la ville de Hambourg a du mal à se remettre d’avoir abrité une importante cellule terroriste à l’origine des attaques contre le World Trade Center.Qui est le nouveau venu étranger? Victime ou terroriste?
Un homme très recherché
Réalisé par Anton Corbijn
Avec Philip Seymour Hoffman
Durée 2h02
Genre espionnage, thriller
10. Le thème du mois
La Folie
Les représentations de la folie au cinéma sont étroitement liées aux représentations collectives de l’époque. La folie est d’abord perçue et donc montrée comme une aberration de la nature, avant d’être abordée avec plus de finesse et de compréhension.
comme Frankenstein (1931) de James Whale.
Vient ensuite un début d’empathie, une ouverture sur l’inconscient. On cherche à comprendre la folie. Le fou renoue avec son humanité pour générer encore plus de malaise chez le spectateur (Le boucher (1970), de Claude Chabrol). Petit à petit, la maladie mentale est considérée pour ce qu’elle est : une maladie (Vol au-dessus d’un nid de coucou (1975), Milos Forman). On déculpabilise les personnages et aborde le sujet de manière plus clinique. C’est le début du règne de la psychanalyse.
Aujourd’hui, le cinéma mélange les genres et utilise la folie pour créer des situations insolites et des personnages fascinants… mais aussi pour se faire l’écho de notre société actuelle névrosée.
notre sélection de films
la série
le film coup de coeur
l’affiche du mois
19
26
27
29
« La folie, c’est la loi de la majorité »
Terry Gilliam
Avant les années 1940, les fous apparaissaient principalement dans les films d’horreur. Ils incarnent la perte de sens (M. le maudit (1932), de Fritz Lang). A cette époque, le fou ne mérite même pas le statut d’être humain, en témoignent les nombreux films fantastiques où le fou est un monstre (Dracula (1931), de Tod Browning). Mais certains réalisateurs lui accordent tout de même une certaine intelligence, et nous voilà alors avec une ribambelle de savants fous et des films
Flora Goldgran
11. L’échelle de Jacob
Réalisé par Adrian Lyne
Avec Tim Robins, Elizabeth Pena
Durée 1h52
Année de sortie 1991
L’échelle de Jacob, sorti en 1991 et réalisé par Adrian Lyne, fait partie de ces films inconnus mais qui ont renouvelé un des genres les plus anciens du cinéma : les films d’horreurs.
L’histoire n’est pas évidente à appréhender. On suit Jacob Singer, un employé de la poste newyorkaise, qui souffre d’hallucinations cauchemardesques et de pertes de conscience, se réveillant à des endroits inconnus. Hanté par des flashbacks de son ancienne femme, de la mort de son fils et de la guerre du Vietnam, notre héros s’enfonce de plus en plus dans la folie.
Même si on peut penser que l’histoire est vue et revue, les nombreux rebondissements et virages que prend le scénario permet d’obtenir un résultat très déroutant. L’ambiance vire des journées banales d’un facteur à ses délires hallucinés, souvent glauques et malsains (qui ont inspirés d’ailleurs les designers des Silent Hill, pour ceux qui connaissent).
Les questions soulevées par le film sont peut-être un peu banales, mais permettent de créer cette atmosphère particulière qui, soyez en sûr, laissera une trace dans votre esprit.
Hallucinée, flippante, la descente aux enfers de Jacob fera votre bonheur. Et ne cherchez pas la vérité, elle n’existe plus.
Romain Garbati
La folie au cinéma|20
Shutter Island
Réalisé par Martin Scorsese
Avec Leonardo DiCaprio
Durée 2h17
Année de sortie 2010
Teddy et Chuck, deux agents fédéraux, débarquent sur Shutter Island, où se trouve un asile psychiatrique pour dangereux criminels. Ils doivent retrouver une patiente disparue.
Rapidement, l’enquête patauge. Le personnel ne coopère pas. Il semble impossible qu’elle se soit enfuie. Est-ce un coup monté ?
La noirceur de la photographie, les sons d’outre- tombe, les légendaires ralentis et travellings scorsésiens nous plongent dans les pensées et les angoisses de Teddy.
Sa paranoïa, thème cher au réalisateur, est alimentée par la claustrophobie du lieu. L’asile, semblable à un camp de concentration, lui rappelle son passé violent de Marshall pendant la Seconde Guerre Mondiale et la mort de sa femme, qu’il voit en flash- backs ou en rêves. Le film s’ancre dans la période la plus paranoïaque de l’Histoire, celle de la Guerre Froide et de la bombe H : le « monde extérieur » est aussi fou que l’asile.
Tiré du roman éponyme de Lehane, ce scénario- puzzle, où chaque élément est important, multiplie les indices. Lisible à plusieurs niveaux, c’est au spectateur de se construire une histoire qui ne peut être complètement élucidée.
Shutter Island est un traumatisme cinématographique qui mélange les genres et les interprétations. On est trompé, pris pour fou et on en redemande.
Daniel Venera
19|La folie au cinéma
12. Pi
Réalisé par Darren Aronofsky
Avec Sean Gullette, Mark Margolis
Durée 1h25
Année de sortie 1999
Et si le monde pouvait s’expliquer et se comprendre au travers d’une suite mathématique qui viendrait anéantir les notions d’aléatoire et de hasard ?
C’est l’idée qui hante Max Cohen, un jeune mathématicien surdoué, au point de s’enfermer chez lui nuit et jour. Grâce à cette découverte, il espère prédire les cours boursiers mais également percer tous les mystères de l’univers. Vaste projet, que réalise Darren Aronofsky en 1998 pour son premier long métrage, en noir et blanc, où l’on pressent déjà son génie. Dès les premières images on sait qu’il est de ses réalisateurs qui parviennent à créer une atmosphère, une ambiance glauque et géniale à la fois.
Max se retrouve poursuivi par des agents de Wall Street, ainsi que des juifs fanatiques, tous persuadés que le nombre grec est la clef de tous les secrets religieux comme économiques. Malgré les recommandations de son vieil ami et professeur Sol, Max se perd dans une paranoïa sans fin.
Proche du mysticisme des mathématiques, il croit en la science, comme d’autres ont foi en la religion. Le paradoxe est de taille, il semble qu’à être obsédé par le rationnel notre héros finit par perdre la raison.
Laurie Genthon
21|La folie au cinéma
Un homme
d’exception
Réalisé par Ron Howard
Avec Russel Crowe, Ed Harris, Jennifer Connely
Durée 2h14
Année de sortie 2002
En 1947, John Nash intègre Princeton. La vie de ce génie asocial inspire d’une belle manière ce biopic de Ron Howard. Passionné de mathématiques, il pense que toutes les relations sociales sont régies par des lois scientifiques et sa franchise donne lieu à des situations assez cocasses, comme une scène de « drague » culte (à ne reproduire sous aucun prétexte, les gars !).
La force du film réside dans la séparation des chapitres, la première partie impose le respect d’un spectateur qui observe cet homme d’exception évoluer et développer sans cesse des théories révolutionnaires. ATTENTION SPOILERS : Puis, vient la seconde partie, où le spectateur est témoin de la déchéance du génie, à qui on diagnostique une schizophrénie très grave. Mais, le respect qu’on lui portait en est décuplé, Pr. Nash est magnifié par sa bataille contre la maladie et la paranoïa qui l’empêchent de discerner vie réelle et vie rêvée. FIN DU SPOILER
En somme, Un Homme d’Exception constitue un très beau film, émouvant et porteur d’espoir pour tous les geeks de la planète : pour vous aussi, il est possible de trouver une Jennifer Connelly à qui vous marier. Seul hic : un film sans doute un peu trop «hollywoodien » à mon goût.
Ophélia Delsol
La folie au cinéma|22
13. Le silence des ombres
Réalisé par Björn Stein & Mans Marlind
Avec Julianne Moore et Jonathan Rhys Meyer
Durée 1h52 Année de sortie 2012
Ouverture : le Dr. Cara Harding, psychiatre, témoigne de l’inexistence du dédoublement de personnalité chez un meurtrier et l’envoie donc directement dans le couloir de la mort. Bien. Le ton est donné.
Elle rencontre peu après un nouveau patient : David, un gentil garçon paraplégique, ou plutôt Adam, un gars un peu rustre, qui marche parfaitement et qui, lui, souffre de daltonisme. Joué par l’impressionnant Jonathan Rhys Meyer, le personnage, apparemment schizophrène, intrigue notre bon Dr. Cara Harding, mais pas assez pour la désarçonner. Elle se lance dans une enquête sur le passé de ces identités. Ce qu’elle découvre est à glacer le sang.
Petit à petit, les pièces du puzzle s’assemblent et le scénario tombe dans le surnaturel. Le fil rouge, la confrontation entre la foi en Dieu et les thèses scientifiques se matérialise dans le face à face parfois intense entre le Dr. Harding et son patient. « Qui vous a accordé votre doctorat ? La science, ou Dieu ? », lui demande Adam.
Si des détails du scénario manquent de cohérence, le film est largement porté par des changements de rythme angoissants et le jeu des acteurs. A ne pas voir seul-e dans le noir !
Flora Goldgran
23|La folie au cinéma
Fous d’Irène
Réalisé par P. & B. Farrelly
Avec Jim Carrey et Renée Zellweger
Durée 1h57
Année de sortie 2000
Après le succès de Mary à tout prix, les frères Farrelly ont compris quelque chose : les films cons, ça marche. Fort de ce constat, ils réalisent en 2000 Fous d’Irène, un bijou de stupidité américaine.
Porté par la prestation de Jim Carrey, le film nous fait plonger dans le quotidien de Charlie Baileygates, policier peu respecté par ses concitoyens qui le prennent, excusez-moi le terme, pour un con. Charlie est un garçon qui se moque bien de ce qu’on peut penser de lui. Jusqu’au jour où la rage enfouie en lui finit par exploser et, comme Bruce Banner se transformant en Hulk, Charlie se transforme en Hawk. Si Charlie est un garçon niais, Hawk est plus «direct », ce qui n’est pas au goût de tous.
La majorité du film repose sur l’interprétation de Jim Carrey, qui réalise une performance consistant à pêter les câbles. Car oui, jouer un flic souffrant d’un dédoublement de personnalité pour Jim Carrey, c’est le rôle de sa vie. Un film lourd, mais qui atteint sa cible et fait rire. Plaisir un peu inavouable que j’ai de regarder ce film, et que vous aurez aussi. Donc laissez votre cerveau à vos pieds et regardez la vie palpitante d’un mec fou d’amour et de rage.
Romain Garbati
La folie au cinéma|24
14. Take shelter
Réalisé par Jeff Nichols
Avec Michael Shannon et Jessica Chastain
Durée 2h01
Année de sortie 2012
25|La folie au cinéma
Une pluie ocre et torrentielle, un ciel de plomb, une nuée menaçante, telles sont les images apocalyptiques qui hantent Curtis Laforche. Pour quelles raisons cet ouvrier de l’Ohio qui mène une vie des plus ordinaires dans un coin où il n’y a rien s’imagine-t-il que c’est la fin de tout ?
Cette question est au coeur du deuxième long-métrage de Jeff Nichols, et nous donne des frissons jusqu’à la dernière seconde. Parfaite représentation de la famille nucléaire à l’américaine, Curtis, sa femme, Samantha, et leur fille, Hannah, qui souffre de surdité, mènent une existence paisible et attendent une opération qui pourrait rendre l’ouïe à Sarah. Seulement, des visions de fin du monde tournent à l’obsession pour Curtis, qui entreprend de rouvrir l’abri souterrain et de l’aménager. De cauchemars terrifiants aux véritables paysages de jugement dernier, on y voit une métaphore filée d’une Amérique en perte de repères, assaillie aussi bien par la crise économique que par une possible catastrophe écologique.
Michel Shannon est impressionnant dans son rôle de prophète, et nous oblige à nous demander qui est le plus fou entre celui qui croit trop et celui qui ne croit pas.
Laurie Genthon
La Série|26
True Detective prend place dans les paysages étranges de Louisiane, dans une ambiance à la fois poisseuse, sombre, et sensuelle. Si cette série débute sur une intrigue policière somme toute assez classique, le génie de la réalisation et le ton très littéraire subliment le genre. L’esthétique a une place prépondérante dans ce voyage toujours plus glauque. Les scènes sont photographiques et la bande sonore angoissante à souhait. C’est grâce à une réalisation sans fioriture, au service de la narration, que nous découvrons cette lutte infinie contre les ténèbres : les atrocités perpétrées par un tueur en série psychopathe, mais également la part d’ombre des deux enquêteurs.
On reste captivé-e par Rust Colhe, un enquêteur au lourd passé et à l’instinct aiguisé. Il est à la fois sûr de lui et complètement perdu dans sa vie dévastée, se raccrochant à des certitudes pessimistes: « Time is a flat circle ». Les personnages sont d’autant plus fascinants et humains qu’ils sont interprétés avec les immenses talents de Mattehew McConaughey et Woody Harrelson. Leur duo est la confrontation de deux personnalités qui se complètent et s’opposent. Le jeu de la dualité est récurrent : deux temporalités, deux personnages, deux interprétations.
Flora Goldgran
True detective
Réalisé par Nic Pizzolatto
Avec Matthew McConaughey et Woody Harrelson
Format saison 2 à venir
Genre drame, policier, judiciaire
15. 27|Le coup de coeur
A dangerous method
Réalisé par David Cronenberg
avec Keira Knightley, Michael Fassbender, et Viggo Mortensen
durée 1h43
année de sortie 2011
SYNOPSIS : La psychanalyse fait son essor fin XIXème dans une Europe en pleine effervescence. Souffrant d’hystérie, Sabrina Spielrein serait à la fois l’un des premiers cobayes et l’une des pionnières du mouvement après avoir suivi une thérapie avec Jung et Freud. La différence entre les traitements qu’ils préconiseront, reflet de leurs théories similaires mais parfois antagonistes, signeront les hauts et bas de leur relation professionnelle et amicale.
Profession de foi d’un réalisateur dont la réputation n’est plus à faire, A Dangerous Method est un des films dont on ne sait comment son sujet aussi étriqué parvient à aspirer à des questions universelles. Sexe, drogue, et non certes pas rock’n roll – chaque chose en son époque-, il faut bien avouer que Cronenberg a l’art d’apposer sa patte à toutes ses créations, et en l’occurrence de faire d’un synopsis historico-scientifique à la fois une histoire de coeur tourmentée et une fresque de l’Europe et ses affres à la veille de la Grande Guerre. Ce qui passionne dans ce film condensé de moins de 90 minutes, c’est d’abord la relation sans-dessus- dessous de la psychanalyse à la science, ou le désarroi d’hommes qui se croyaient Dieu tandis que la vérité telle qu’ils la connaissent se dérobe sous leurs pieds… Destins croisés de guérisons et de maladies chroniques, le film
touche à une question sensible pour tout cartésien convaincu à l’image du personnage de Jung, à savoir, combien de vérités est-on prêt à accepter ? Bien évidemment, on ne sort pas indemne de telles réflexions alors comment garder son équilibre mental après avoir perdu ses certitudes les plus profondes sinon en s’engageant auprès de celui/celle qui vous présente, démiurge, les siennes comme vraies ?
Touchants, on croit saisir les personnages tandis qu’ils expérimentent et tentent d’explorer ces nouveaux champs inconnus de la connaissance qui s’offrent à eux : Sabrina Spielrein, sincère dans ses dérives hystériques, Jung désorienté face aux diverses influences qui s’exercent sur lui, et même Freud, qui a certainement gonflé son ego et sa confiance à renfort de quelques lignes de blanche.
Mais c’est bien là l’un des points que pourrait vouloir mettre en avant la mise en scène. Même après avoir disséqué les comportements psychologiques des protagonistes pendant tout le film, on ne se détache jamais complètement de la dimension biomécanique si chère à Cronenberg qui empêche que l’on en prévoit chaque faits et gestes.
Guillaume Deltour
16. 29|L’affiche du mois
Black Swan
Réalisé par Darren Aronofsky
avec Nathalie Portman
durée 1h43
année de sortie 2011
La fissure qui courre le long de
la joue de Nathalie Portman
(Nina) symbolise la fracture
mentale de son personnage, qui
se perd dans une tourmente
mortelle : c’est un esprit brisé.
Le surréalisme de cette fissure
annonce le balancement entre
réalisme et surnaturel qui
met le spectateur à l’épreuve
tout au long de Black Swan.
La simplicité de l’affiche est
marquée par la dualité du
choix de couleur. Le noir et
blanc, la pureté et les ténébres,
les deux cygnes du ballet, les
deux personnalités de Nina, les
deux interprétations du film.
Le texte présent sur l’affiche
se concentre sur la partie infé-rieure,
laissant toute son im-portance
au visage de l’actrice.
La police de «Black Swan» pré-sage
du dramatique de l’oeuvre
avec une élégance classique.
Flora Goldgran
17. 31|Jeux
L’horoscope du Pôle Ciné
Black Sheep
Vous êtes un peu la brebis galeuse, ou encore le vilain petit canard. Vous pensiez que ça allait changer une fois en école ? Dommage, et non vous n’allez pas pécho à la prochaine SAT mais bon vous pouvez toujours vous consoler et aller au ciné !
Mon voisin Totoro
Serrez la vis ou les boulons, mais serrez fort car ce mois vous demande de vous concentrer, de travailler, sans vouloir aller plus vite que la musique. En plus du régime glands et noix, on vous conseille de sortir, vous aérer et d’aller en soirée !
A nous quatre
Alors oui peut-être que votre père ne possède pas de vignoble en Californie, il n’empêche que vous avez un fort penchant pour la boisson… Pour ce mois d’octobre on vous conseille de ralentir, et de moins lever le coude. Reposez-vous sinon vous allez finir comme Lindsay Lohann .
La petite sirène
Après un mois de septembre en eaux troubles, vous fondiez tous vos espoirs sur le mois d’octobre. Malheureusement, Ursula continue de faire des siennes et de vous piquer tous vos copains. On vous rassure Eric est dans le coin, et il est prêt à vous sauver des profondeurs.
Le roi lion
Vous avez vécu un abandon, une relation familiale compliquée ? Reprenez du poil de la bête car de nouvelles vibrations arrivent dans votre signe et vous donne l’énergie nécessaire pour prendre de la hauteur. Hakuna matata !
40 ans toujours puceau
Profitez de ce mois d’octobre pour prendre votre vie en main. On sait que pour vous ça n’a pas toujours été ça, mais on vous rassure Vénus qui entre dans votre signe promet des nouveautés, de l’expérience physique, du sport au grand air, en chambre…
Jeux|32
Que justice soit faite
Si vous avez été secoués ces derniers temps en amour ou au travail, si vos convictions, vos valeurs ont été ébranlées, ce mois est fait pour calmer le jeu, vous détendre. Et surtout n’oubliez pas : « il n’y a pas besoin de justice là où existe l’amour »
Le roi scorpion
Vous commenciez à désespérer ? Pas de panique, Mars, la planète des passions, qui s’était quelque peu embourbée dans votre signe, reprend de la vitesse. On vous promet ce mois-ci (ou le mois d’après) une belle rencontre et ce ne sera pas une momie !
Harry Potter
Vous avez le courage d’Harry, l’humour de Ron, et la beauté d’Hermione, de quoi vous plaignez-vous ? Prenez confiance en vous, autorisez- vous à rêver et allez faire une partie de quiddich entre potes !
Horns
En couple, si vous avez peur de vous réveiller demain matin avec une corne sur la tête (comme le héros du film) on vous conseille de surveiller de plus près le comportement de votre âme soeur en soirée. Célibataire, la vie est belle !
Le grand bleu
Allez ne restez pas sur une position moyenne, faites des vagues ! On vous conseille d’aller de l’avant, de laisser derrière vous les pensées qui vous empoisonnent et de faire le grand saut vers l’inconnu. Attention tout de même, on vit dans un monde de requins !
Nemo
Après la déprime de septembre, profitez de ce mois d’octobre pour vous ressourcer et élargir vos horizons. Si vous avez vécu une déception amoureuse, n’oubliez jamais qu’il y a d’autres poissons dans l’eau.
Qui est-ce ?
a) Martin Scorcese b) Ron Howard c) Darren Aronofsky d) Xavier Dolan
1
2
3
4
solutions : 1-d) ; 2-c) ; 3-a) ; 4-b)
18. 33|Quand tu ne sais pas quoi regarder
...tu t’es fait larguer
Le Pôle Ciné pense au gémien indécis qui a envie de cinéma mais qui ne sait absolument pas quoi regarder. Voici quelques idées adaptées à la situation.
A voir quand...
(S)ex list
Quand Ally apprend que les femmes ayant eu plus de 20 partenaires sexuels ont toutes les chances de rester célibataires, elle décide de revoir tous ses ex pour éviter de passer cette barre fatidique.
Blackout Total
Après une soirée arrosée, Meghan se réveille dans un lieu inconnu sans argent ni téléphone portable. C’est le début de la marche de la honte.
Blanche fesse et les sept mains
Le Voix OFF n’en dira pas plus et vous laisse découvrir cette oeuvre avec plaisir.
Her
Quand Théodroe Twombly tombe amoureux de Samantha, un programme informatique à la voix sexy ...
Pierrot le fou
L‘odyssée à travers la France de Ferdinand dit Pierrot le Fou et de son amie Marianne, poursuivis par des gangsters à la mine patibulaire.
Boyhood
Chaque année, durant 12 ans, le réalisateur Richard Linklater a réuni les mêmes comédiens pour un film unique sur la famille et le temps qui passe
...t’as la gueule de bois
...t’es seul dans le noir
...t’es accompagné dans le noir
...tu veux prouver à tes parents que tu fais des études
...tu veux bé-flan dans les dîners mondains
Evénements|34
Mardi 14 octobre
L’Exorciste, de William Friedkin
Projection au cinéma La Nef (18, boulevard Edouard Rey) à 20h30.
En prévente, la place est à seulement 5€ !
On vous attend nombreux pour cet avant-goût d’Halloween!