Document
- 1. 20 actualité
Caprins Midi-Pyrénées. Directive “services”
I Antibiothérapie. L’Agence nationale de sécurité
sanitaire (Anses) lance une enquête auprès des
éleveurs de caprins à partir de décembre prochain
Michel Gourmelon condamné
et pendant l’année 2011.
L’objectif est d’étudier les
par l’Ordre régional pour publicité
pratiques d’élevage en
D
epuis novembre 2009, Michel Gourme- même sens certainement et, ensuite, s’il le faut,
matière d’antibiothérapie, les lon exerce à Toulouse sous l’enseigne auprès du Conseil d’Etat. »
produits d’usage courant d’une société anglaise, Merry Vets, une Pour l’avocat du praticien, Thomas Crochet,
© Muriel Landsperger
selon les maladies et leur première en France*. Une société qu’il a lui- « il s’agit d’une affaire de droit, pas de pratique
même créée en terre britannique, où il a décou- professionnelle, et cela aurait pu se juger au civil.
contexte d’utilisation. Un
vert une autre manière de pratiquer. Pour lui, L’interdiction d’exercer ne peut donc se justi-
second volet sera destiné aux rien d’illégal, il ne fait que louer des locaux à fier ». L’Ordre régional, que nous avons contacté,
vétérinaires, dès l’été 2011. la société dont il est actionnaire principal et n’a pas souhaité faire de commentaires.
Une large participation sera le gage d’une amé- dont le siège est toujours à Londres. « La direc-
lioration des connaissances, chez une espèce qui tive “services” devrait pouvoir s’appliquer d’ores Une troisième implantation
bénéficie d’un arsenal thérapeutique restreint. et déjà sur tout le territoire de l’Union euro- à Toulouse est prévue
péenne. La France mène un combat d’arrière- En attendant les suites de cette affaire, Michel
Syndicat des libéraux garde et fait traîner l’application des réglemen- Gourmelon et son associé poursuivent leur
tations pour empêcher la profession d’évoluer. acti vité, qui se porte plutôt bien. Le chiffre
I Elections du CA. Quatre nouveaux membres font Il est temps d’aller de l’avant d’affaires est en constante
leur entrée au conseil d’administration du Syndicat et de considérer nos cabinets évolution et une troisième
national des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL). ou cliniques comme de véri- implantation Merry Vets est
Il s’agit de nos confrères Jean-Yves Gauchot, Eric tables entreprises. » même prévue dans l’agglo-
Lejeau, Véronique Luddeni et Laurent Perrin. Sont L’ouverture du capital, la mération toulousaine. « Je
création de structures satel- suis serein, car ce qui compte
aussi élus les onze membres sortants : Claude
lites, la gestion des sociétés finalement, c’est la qualité
Andrillon, Pierre Bonnemaison, Christophe Buhot, par des non-vétérinaires, la des soins et de l’offre. Nos
Pierre Buisson, Françoise Bussiéras, Thierry Cham- possibilité de communiquer cabinets doivent pouvoir
bon, Eric Février, Rémi Gellé, Hervé Hiard, Claude sont autant de situations par- proposer de nouveaux ser-
Laugier, Bruno Pelletier. faitement admises outre- vices, comme le gardiennage
Manche, et que l’on connaî- ou le toilettage. D’autre part,
Vie des écoles
© Marc Pouiol
tra bientôt partout de façon il est tout à fait possible de
inéluctable, selon Michel concilier l’ouverture à des
I Les étudiants de VetAgro Sup à Equita Lyon.
Gourmelon. « Il faut arrê- capitaux qui permettent le
Comme chaque année depuis quatre ans, les étu- ter de se voiler la face et Michel Gourmelon, le créateur de l’enseigne développement de plateaux
diants de dernière année et les résidants en équine reconnaître enfin le caractère Merry Vets, vient d’être condamné à six mois techniques, en séparant la
de l’école de Lyon sont allés à la rencontre des visi- commercial de notre activité. d’interdiction d’exercer pour publicité. gestion, qui n’est pas notre
teurs du salon Equita Lyon (week-end du 1er novem- Pourquoi, par exemple, les métier de base, du pouvoir
bre) sur un espace dédié, consacré à la santé des animaleries ont-elles le droit de faire de la publi- vétérinaire que nous devons conserver. En Angle-
cité pour vendre leurs produits et pas nous ? » terre, ce système fonctionne bien. Si elle est appli-
chevaux, afin de partager leur savoir. Le lieu était quée, la directive bénéficiera aux clients. »
organisé en quatre stands : la digestion, la res- « Une justice non objective, Michel Gourmelon affirme que nombre de ses
piration, la locomotion et la reproduction, avec cette une décision politique » confrères en France partagent cette concep-
année un “focus” sur la dermatologie. « Nous Fort de ces convictions, ce praticien qui milite tion de la pratique vétérinaire et se dit prêt à
essayons de transmettre les compétences vétéri- pour faire l’Europe des vétérinaires a ouvert, se battre avec eux, notamment au sein de l’asso-
naires au grand public à travers des discussions le 15 juin dernier, une deuxième clinique à ciation DDS**, pour faire bouger les frontières
Tournefeuille, dans la banlieue toulousaine, juridiques et ouvrir de nouveaux horizons aux
informelles avec les visiteurs du salon et des confé-
et ne s’est pas privé de faire de la publicité dans praticiens français. En mettant en place, par
rences », explique Olivier Lepage, professeur au la presse. Comme le décret du 10 juillet 2010, exem ple, une instance européenne de type
pôle équin de VetAgro Sup. qui adapte le Code de déontologie à la direc- ordinal, qui n’interviendrait pas sur les aspects
tive “services”, ne permet pas aux vétérinaires commerciaux.
de communiquer, le conseil régional de l’Ordre Pour l’heure, il considère comme « ridicule »
a condamné Michel Gourmelon et son associé l’obligation, imposée par le décret, d’un adminis-
à six mois d’interdiction d’exercer, par délibéré trateur par domicile professionnel d’exercice.
du 1er octobre 2010. « On ne sait pas à quoi il va servir, sauf à freiner
« C’est vrai, j’ai fait de la publicité, mais la peine le développement des chaînes. Cela n’appor-
est disproportionnée par rapport au fait. Il fallait tera rien, un seul administrateur pour plusieurs
surtout faire un exemple. Le décret n’est pas structures serait suffisant. » I Marc Pouiol
conforme à la directive, le conseil de l’Ordre
est dans le non-droit. Cette justice n’est pas objec- * Voir La Semaine Vétérinaire n° 1399 du 2/4/2010.
© Françoise Sigot
tive, c’est une décision politique. Je ferai appel ** Association pour la défense des intérêts des vétérinaires
auprès du Conseil supérieur qui jugera dans le dans l’application de la directive “services”.
La Semaine Vétérinaire - N°1426 - 19 novembre 2010