1. La guerre d’Algérie:
Comment expliquer la violence pendant la guerre
d’Algérie dans son processus d’indépendance ?
2. I. Une « guerre » pour l’indépendance :
Au sein de la société coloniale en Algérie, les inégalités sont nombreuses et dans de multiples
domaines :
- Les enfants musulmans ne sont pas tous scolarisés (1/5) alors que les enfants d’Européens
le sont tous.
- Les Musulmans occupent les fonctions les moins élevés de la société tandis que les
Européens ont accès aux plus hautes fonctions (sur 100 cadres supérieurs, 7 sont des
musulmans).
- Les Européens habitent majoritairement les villes alors que les Musulmans logent dans les
milieux ruraux.
Même s’ils sont plus nombreux, les musulmans n’ont pas les mêmes avantages et droits que
les Européens.
A partir de l’entre-deux-guerres, des mouvements
nationalistes naissent en Algérie et réclament l’indépendance
du pays :
- Etoile nord-africaine créée en 1926
- Association des Oulémas en 1931 : « l’Arabe est ma langue,
l’Algérie est mon pays, l’Islam est ma religion »
- Le parti communiste et les oulémas créent le congrès
musulman algérien dès 1936
- Le parti du peuple algérien est fondé en 1937.
Pendant la Seconde guerre mondiale, la volonté
indépendantiste des Algériens gagnent du terrain.
Le 8 mai 1945, alors que l’Allemagne capitule, des manifestations éclatent en Algérie
réclamant l’indépendance du pays et virent à l’émeute dans tout l’Est du pays, à Sétif,
Guelma, Kherrata... Les émeutes sont signes de massacres de plusieurs dizaines d’Européens
et de viols de femmes. De Gaulle ordonne l’intervention militaire dans cette région. Les
émeutiers sont sévèrement réprimés (brûlés vivants, fusillés,…). Le 22 mai, la répression
s’achève et tous les hommes doivent prêter allégeance au drapeau français en se traitant de
« chiens ». Le nationalisme se radicalise.
Le 1er novembre 1954, les indépendantistes algériens commettent une trentaine d’attentats
sur le territoire. Ces attentats sont revendiqués par le FLN (Front de Libération Nationale). La
Toussaint rouge fait une dizaine de morts. Le FLN est issu d’un groupe d’hommes dissidents du
MTLD (Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques fondé par Messali Hadj en
1946). Cet évènement est considéré comme le déclencheur de la Guerre d’Algérie.
3. II. Une « guerre » française :
Face à ce trouble, le
contingent français est
appelé pour aller
combattre en Algérie. Les
jeunes hommes faisant
leur service militaire ou
l’ayant quitté récemment
sont chargés
d’« opérations de
maintien de l’ordre ». Le
terme de « guerre » n’est
pas encore utilisé en
France.
Le conflit en Algérie
s’enlise et la Résistance
FLN s’avère difficile à
soumettre, soutenue par
la population algérienne.
En mai 1958, les Français
d’Alger organisent de
grandes manifestations
pour préserver l’Algérie
française soutenus par
les militaires. Le 29 mai
1958, René Coty appelle
de Gaulle pour résoudre
la crise.
Le Général de Gaulle, bien que
rappelé par les partisans de
l’Algérie française, opère un
virage important en annonçant,
le 16 septembre 1959, un
référendum d’autodétermination.
Sa politique consiste à intensifier
la guerre contre les maquis
nationalistes afin d’avoir une
position renforcée dans les
négociations avec le GPRA
(Gouvernement Provisoire de la
République Algérienne, fondé en
1958) en 1960.
Les partisans de l’Algérie française se sentent trahis par le Général de Gaulle et tentent un
putsch en avril 1961. L’OAS (Organisation de l’Armée Secrète) est créée et prône la défense de
l’Algérie française par tous les moyens, même par des attentats. Le cessez-le-feu est signé à
Evian-les-Bains le 18 mars 1962 et rentre en vigueur le lendemain. Les accords d’Evian furent
approuvés par référendum le 8 avril 1962 en France.
4. III. Une « sale guerre »:
L’enjeu principal de la guerre est la conquête des populations civiles. L’armée française met en
place des actions de « guerre psychologique » et cherche à couper le FLN de la base. Ils
évacuent les populations des villages et créent des centres de regroupement.
Les populations sont l’enjeu des combats entre le FLN et l’Armée française. Le FLN torture et/ou
tue les populations qui apportent leur soutien à l’Armée française et inversement. L’opinion
publique se positionne contre les violences et les tortures de l’Armée française.
La guerre d’Algérie a causé la mort de plus de 430 000 Algériens civils, plus de 130 000
combattants algériens et 24 614 soldats français.
En 1962, plus de 800 000 Français d’Algérie sont contraints de partir en France sous la menace
« la valise ou le cercueil » des indépendantistes les plus radicaux. En Algérie, les violences
continuent durant l’été 1962 contre les « pieds-noirs » (Français vivants en Algérie) qui sont
enlevés ou tués. Certains harkis (soldats algériens engagés dans l’Armée française) sont
massacrés. Une guerre civile éclate entre deux parties du FLN qui souhaitent accéder au
pouvoir. Les harkis ont été considérés comme des « traitres » par les indépendantistes et ont
été abandonnés par le gouvernement français. Un peu plus de 43 000 harkis ont réussi à
rejoindre la France. Nicolas Sarkozy est le premier chef de l’Etat français a avoir reconnu la
responsabilité du gouvernement dans l’abandon des harkis.
5. CONCLUSION:
La guerre d’Algérie, terme reconnu en France qu’à partir de 1999, a été une
guerre marquée par la violence, la torture et les exactions. Elle débute par
une série d’attentats le 1er novembre 1954 et s’achève par le massacre
d’une partie des harkis et de certains « pieds-noirs » en 1962, en étant
ponctué par des actions violentes de la part du FLN et de l’Armée française.
La guerre d’Algérie a donné à la France une nouvelle Constitution et une
nouvelle République.