2. Ministère de l’Economie et des Finances
Les hypothèses économiques sur lesquelles est bâtie la loi de finances 2012 sont :
Une croissance économique de 4.2%,
Un déficit budgétaire limité à 5% du PIB,
Une inflation à 2,5%,
Un prix du baril de pétrole à 100 $US, et
Un taux de change $US/MAD égal à 8,2.
Et lors de la présentation de la situation économique du Maroc au Conseil de Gouvernement du
jeudi 31 mai 2012, le Ministre de l’Economie et des Finances, M. Nizar Baraka, a annoncé que
le taux de croissance s'établirait à 3,4 % au lieu des 4,2 % annoncés précédemment.
Situation Economique au Maroc :
Le dernier numéro de la « Note de Conjoncture » publiée par la Direction des Etudes et des
Prévisions Financières (MEF, Avril 2012), dont copie ci-jointe, annonce que les perspectives
économiques sont globalement positives pour le Maroc, malgré un contexte international
encore empreint d’incertitudes, puisque les indicateurs conjoncturels récents attestent d’un bonne
tenue de l’activité économique hors agriculture dans sa globalité.
5. Banque Africaine de Développement
Prévisions 2012-2015 (Source : Document
de la BAD sur la Stratégie Pays 2012-2016)
6. Haut Commissariat au Plan
Depuis son indépendance, le Maroc voit son économie évoluer en dents de scie. Ces fluctuations du
PIB sont imputables essentiellement à la vulnérabilité de la croissance économique aux aléas
climatiques, en raison notamment du rôle stratégique joué par le secteur agricole dans la croissance
économique du pays.
En effet, le secteur agricole représente selon les années de 12 à 17% du PIB global, emploie plus de
40% de la population active et 78% de la population rurale en âge de travailler et constitue 40% des
exportations. Compte tenu cette importance prépondérante dans l’économie marocaine, l’activité
agricole exerce un effet d’entraînement direct sur l’ensemble de l’activité économique par le biais
des revenus, ce qui explique la forte corrélation entre le PIB et la valeur ajoutée agricole.
Néanmoins, depuis 1996, l’impact de la sécheresse sur l’activité économique non agricole est
de plus en plus limité. Le rythme de croissance du PIB hors agriculture ne s’est jamais situé ces
dernières années en deçà de 3% même lors des années de sécheresse.
En effet, depuis la période d’ajustement structurel, mais plus particulièrement après 1995, le Maroc
a engagé une série de réformes structurelles1
dans le but de réaliser une croissance forte et durable
par une réallocation efficiente des ressources nécessaires pour consolider les équilibres financiers.
Aussi, et durant la décennie 90, la plupart des secteurs de l’économie ont été déréglementés. Les
importations ont été libéralisées par la suppression des listes des produits interdits ou soumis à des
restrictions quantitatives et par une réduction considérable des droits de douane. L’ensemble des
prix a été libéralisé à l’exception des prix d’un petit groupe de produits de première nécessité qui
font l’objet de subventions (Sucre, farine de blé tendre, Gasoil et gaz butane). De nombreuses
mesures ont été prises pour impulser le développement des exportations et l’encouragement du
secteur privé.
La libéralisation du commerce extérieur s’est réalisée de manière progressive depuis les années
1990 et s’est traduite par la signature de nombreux accords commerciaux préférentiels avec
notamment l’OMC, l’UE, l’AELE, les Etats-Unis, la Turquie, la Tunisie, la Jordanie et l’Egypte,
etc… avec d’autres accords en cours de négociation.
Comme le montre le tableau ci-dessous, le choix de l’expansion dans la stabilité marque une rupture
avec la politique économique menée depuis l’Indépendance. En effet, un nouveau régime de
croissance, moins inflationniste que par le passé, a débuté depuis le début des années 2000 se
caractérisant par une reprise des investissements public et privé, par la consolidation du PIB non
agricole et par une amélioration des équilibres extérieurs, permettant le renforcement des réserves
de change. Ceci a ramené la croissance économique à une moyenne de 4.8% durant la période
2000-2009 au lieu de 3% entre 1990 et 1999.
1
Ces réformes ont concerné d’une part la libéralisation du secteur financier et la restructuration des finances publiques ayant pour
objectif de maintenir les équilibres fondamentaux de l’économie à des niveaux maîtrisés, et d’autre part la mise en œuvre d’un
ensemble de mesures de nature à améliorer l’offre, comme l’environnement des affaires et de l’investissement.
7. Indicateurs macroéconomiques du Maroc 1990 - 2009
Indicateurs
Moyenne Annuelle
1990-1994 1995-1999 2000-2009
Secteur extérieur
Exportations de biens et services (% du PIB) 25,3 28,0 31,4
Importations de biens et services (% du PIB) 31,4 32,3 37,6
Investissement direct étranger (% du PIB) 1,4 1,9 4,5
Transferts des MRE (% du PIB) 7,2 5,5 7,5
Solde commercial (% du PIB) -8,5 -7,6 -14,0
Compte courant (% du PIB) -1,5 -1,0 1,7
Prix
Inflation 6,2 2,7 1,7
Taux de change effectif réel (indice 2000 = 100) 87,9 96,4 94,1
Termes de l'échange (Base 100 = 1998) 93,3 92,3 96,0
Finances publiques et dette
Pression fiscale (% du PIB) 20,5 19,1 18,8
Epargne publique (% du PIB) 3,7 3,1 1,7
Dette extérieur (% du PIB) 47,7 35,9
Dette intérieure (% du PIB) 25,6 33,3 25
Déficit budgétaire (% du PIB) -2,6 -2,3 -2,5
Déficit budgétaire hors privatisation (% du PIB) -3,3 -3,1 -3,5
Production emploi et salaires
PIB pat tête réel (croissance annuelle en %) 1,1 1,0 2,8
PIB réel (croissance annuelle en %) 3,3 2,2 4,8
Taux d'emploi 40,7 46,3 45,9
Salaire brut annuel moyen (croissance annuelle en %) 4,4 6,2 5,9
Source : HCP 2011
8. Prévisions économiques 2012 du Haut Commissariat au Plan (février 2012)
Le Haut Commissariat au Plan (HCP) a présenté le 15 Février 2012 à Casablanca ses prévisions
de l’économie marocaine pour l’année 2012 :
Croissance économique de 4,1% au lieu de 4,8% en 2011. Elle serait principalement tirée
par la consommation intérieure : +5% pour les ménages et +2% pour les administrations
publiques.
Les activités non agricoles s’accroîtraient de 4,9%.
Le secteur primaire enregistrerait une baisse de valeur ajoutée de 2,2%, étant donné les
conditions climatiques en cours.
Inflation à 2,1% au lieu de 1,3% en 2011.
Echanges extérieurs de biens et services : une contribution négative à la croissance du
PIB de 1,3 point.
Déficit budgétaire de 7,1% du PIB qui s’explique en partie par un taux d’investissement
(37% du PIB) largement supérieur au taux d’épargne (29,9% du PIB).
9. Fonds Monétaire International
L’économie marocaine reste « l’une des plus performantes » de la région (FMI)
Publié dans une revue économique, 14 mai 2012.
La performance de l’économie marocaine reste l’une des « plus performantes » de la région
MENA (Moyen-Orient, Afrique du nord) a indiqué la directrice adjointe du Fonds monétaire
international (FMI) Nemat Shafik, qui entame lundi une visite de travail dans le royaume.
La responsable du FMI s’attend que l’année 2012 soit « marquée notamment par un rebond de la
production agricole et dans les secteurs manufacturier et du tourisme », dans une interview à
l’agence marocaine d’information MAP, avant sa visite.
Selon elle, la consommation intérieure devrait continuer d’être le « principal moteur » de la
croissance dans le royaume.
Le FMI s’attend en 2013 à un rebond de la production agricole après une mauvaise année 2012,
et à la mise en oeuvre de grands projets d’investissement dans le secteur manufacturier,
notamment celui de l’automobile, et de la construction avec plusieurs projets touristiques.
Le Maroc, a-t-elle poursuivi, devra également bénéficier, à l’instar des autres pays de la région,
de la reprise économique attendue dans la zone euro en 2013, indique la MAP.
Le FMI prévoit que le PIB du Maroc atteigne 4,3% en 2013, soit l’un des taux les plus élevés
dans la région.
Cependant, après avoir été estimée à 5%, puis à 4,2% pour l’année 2012, la croissance a été
ramenée récemment à 3% (contre 4,8% l’an dernier), selon les dernières estimations de la
Banque Al Maghrib.
Pour sa part, le Haut-commissariat au Plan (HCP) a indiqué que le PIB du Maroc n’a progressé
que de 2,2% au premier trimestre 2012, en glissement annuel, selon un rapport provisoire publié
la semaine dernière.
Evoquant la crise dans la zone euro et son impact sur les pays de la région, la responsable du
FMI a enfin souligné que des pays comme le Maroc et la Tunisie dépendent très largement de
l’Europe, « destination d’environ 60% des exportations du Maghreb, et la source de 80 à 90% de
ses revenus du tourisme, et d’environ 80% de ses investissements directs ».
10. Banque Mondiale
Perspectives économiques mondiales: Région Moyen-Orient et Afrique du Nord
Publication de la banque mondiale, janvier 2012
Vue d’ensemble
L’activité économique dans les pays en développement de la région Moyen-Orient et Afrique
du Nord a été dominée par les bouleversements politiques du Printemps arabe et la vigueur des
cours du pétrole. Les troubles politiques ont fortement, quoique ponctuellement, perturbé la
croissance dans la région. Celle-ci est aujourd’hui confrontée à deux types de tensions et
d’incertitudes : d’une part, l’éventualité d’une poursuite voire d’une intensification de ces
troubles et, d’autre part, la perspective d’une dégradation de la situation dans les pays européens
à revenu élevé, dont les effets se font déjà sentir sur les échanges de marchandises, le cours des
produits de base, le tourisme et d’autres recettes d’exportation.
Selon les estimations, en 2011, le PIB des pays en développement de la région a progressé de
1,7% seulement, contre 3,6 % en 2010. La croissance risque de rester atone en 2012, à environ
2,3 %, tant chez les exportateurs de pétrole (en partie du fait du repli des cours) que chez les
importateurs, dont bon nombre (Maroc, Tunisie, Égypte) entretiennent des relations
économiques étroites avec les pays européens à revenu élevé, tandis que d’autres (Jordanie et
Liban) ont des liens étroits avec les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). La
croissance devrait s’accélérer pour atteindre 3,2 % d’ici 2013, sous l’effet de la reprise des
investissements — dont les investissements directs étrangers (IDE) — et du retour à la normale
des flux de recettes traditionnels (tourisme et envois de fonds des migrants), sous réserve de
l’apaisement des troubles politiques dans plusieurs pays.
Même si, fin 2011, plusieurs économies de la région, notamment la Tunisie, le Maroc et la
Jordanie, semblaient sur le point d’enregistrer une croissance positive ou renforcée, la crise
financière qui touche les pays à revenu élevé risque fort d’en retarder la concrétisation. Les
perspectives des pays en développement importateurs nets de pétrole sont assombries par la
limitation de leur marge de manoeuvre budgétaire, l’épuisement de leurs réserves et la
persistance de tensions sociales dans plusieurs d’entre eux.
Les pays en développement exportateurs de pétrole (ou, tout du moins, ceux qui ne connaissent
pas de conflits internes) sont mieux à même de résister à la crise, car les revenus et les recettes
publiques sont soutenus par des cours encore élevés. En 2011, les hydrocarbures ont rapporté un
total de 785 milliards de dollars à l’ensemble de la région, les pays pétroliers en développement
(Algérie, Iran, Syrie et Yémen) absorbant 50 milliards des 200 milliards de hausse sur l’année.
La situation budgétaire de ces pays reste tenable aux cours actuels, mais si les conditions
extérieures devaient se dégrader et provoquer une chute sévère du prix du pétrole, les autorités
nationales pourraient se voir contraintes de réduire leurs dépenses.
Les flux de capitaux en direction des pays en développement de la région ont fortement reculé
pendant l’année. Les flux d’IDE (essentiellement en provenance des pays du CCG) se sont
repliés de près de 40 %, tandis que les entrées de fonds propres et de titres obligataires ont chuté
aux troisième et quatrième trimestres à un niveau tout juste égal à la moitié de celui de 2010.
Cependant, dans plusieurs pays de la région, l’aide publique des pays du CCG et d’autres
donateurs permet de compenser une bonne partie (voire plus de 100 % dans certains cas) des
11. pertes de liquidité, et contribue à combler le déficit budgétaire d’un certain nombre d’économies
en transition.
Risques et vulnérabilités
La région est en proie à des incertitudes extrêmes, alors qu’elle doit gérer à la fois la menace
persistante des protestations et une véritable crise dans la zone euro. La région Moyen-Orient et
Afrique du Nord est en effet fortement exposée à une intensification de la crise en Europe, avec
qui elle entretient des liens puissants et étendus via les échanges commerciaux, le tourisme, les
envois de fonds des migrants et, dans une moindre mesure, la finance.
Échanges. Les effets du ralentissement de la croissance en Europe, et dans le monde, se feront
principalement sentir au niveau des échanges, en particulier de pétrole, mais aussi de biens
manufacturés.
Les économies importatrices de pétrole comme les pays en développement exportateurs de
pétrole (hors Iran) entretiennent des liens d’exportation forts avec l’Union européenne. C’est
notamment le cas de la Syrie, dont 80 % des exportations de carburant sont destinées à l’UE des
25, et de l’Algérie, qui exporte des volumes substantiels vers l’UE et les États-Unis.
Cours des produits de base. En cas de ralentissement significatif des cours, les importateurs de
pétrole au sein de la région pourraient voir leur déficit budgétaire se réduire considérablement,
tandis que les exportateurs seraient affectés par un repli de la demande et une baisse des recettes.
En supposant que les pays puissent satisfaire leurs besoins financiers sur les marchés des
capitaux internationaux, l’incidence sur le PIB pourrait aller de - 0,8 à - 1,2 % pour les
importateurs de pétrole et de - 0,2 à - 0,6 % pour les exportateurs.
Tourisme. Le recul du nombre de touristes dans la région est sans précédent. C’est la Syrie qui a
été le plus durement touchée, avec 80 % de visiteurs en moins en 2011, suivie par la Jordanie (57
%), la Tunisie (55 %) et l’Égypte (30 %).
Envois de fonds. En hausse de 2,6 %, les envois de fonds des migrants se sont relativement bien
tenus en 2011. Alors que le durcissement des conditions sur les marchés du travail européens
aurait pu réduire les transferts de revenu vers les pays d’origine, les données indiquent que la
valeur en dollars de ces flux a progressé de 500 millions pour l’Égypte ainsi que pour le Maroc,
et de 100 millions pour le Liban. La Jordanie et la Tunisie n’accusent qu’un déclin modéré. Dans
le même temps, les recettes pétrolières ont permis aux économies du CCG d’enregistrer une
importante progression de leur PIB en 2011, ce qui a permis de soutenir l’activité économique,
l’emploi et les envois de fonds des populations émigrées.
Recommandations sur l’action à mener
Dans l’ensemble, la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord fait face à des risques de
dégradation conjoncturelle, compte tenu de l’ampleur de l’exposition d’un grand nombre de pays
à l’Europe et de leur dépendance vis-à-vis des cours des produits de base. Les pays devront
prendre des mesures décisives et formuler un vaste programme de réforme, destiné à encourager
une croissance inclusive, tout en maintenant la stabilité économique, afin de renforcer la
confiance, de concrétiser les attentes et de récolter les avantages sur le long terme de cette
transformation historique.
12. Les prévisions de la Banque mondiale sont fréquemment mises à jour pour tenir compte de
nouvelles données et de l’évolution des circonstances (à l’échelle mondiale). En conséquence,
les projections présentées ici peuvent être différentes de celles contenues dans d'autres
documents de la Banque mondiale, même si les évaluations de base sur les perspectives des pays
ne diffèrent pas de manière significative d’un moment donné à un autre.
Faute de données suffisantes, aucune prévision n'a été établie pour Djibouti, l’Iraq, la Lybie, la
Cisjordanie et Gaza.
a. Les taux de croissance pour les divers intervalles de temps sont des moyennes composées ; les
contributions à la croissance, les ratios et le déflateur du PIB sont des moyennes.