Samuel noble-appel-aux-hommes-reflechis-de toutes-les-denominations-saint-amand-1862-(traduit-de-l'anglais-1826-boston-1830-1845-et-de-nombreuses-editions-anglaises-depuis)
Similaire à Samuel noble-appel-aux-hommes-reflechis-de toutes-les-denominations-saint-amand-1862-(traduit-de-l'anglais-1826-boston-1830-1845-et-de-nombreuses-editions-anglaises-depuis)
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L'expression du but : fiche et exercices niveau C1 FLE
Samuel noble-appel-aux-hommes-reflechis-de toutes-les-denominations-saint-amand-1862-(traduit-de-l'anglais-1826-boston-1830-1845-et-de-nombreuses-editions-anglaises-depuis)
1. APPEL
AUX
HOMMES REFLECHIS
EN FAVEUR DES
DOCTRINES DE LA NOUVELLE JERUSALEM
Pa.. le Rev. 8. NOBI.E
TRADUCTION LIDRE DE L'ANGLAIS
NOUVELLE EDITION
Pr6el!d~e d'uno Notice sur l'Aateur.
SAINT-AMAND (CIIEIl)
Ala Librairie de LA NOUVELLE JERUSALEM, choE Portc,librairo.
PAnIS
M. MINOT, RUB UONSIIlUR-LE-PRINCE, G8,
E. IllNG-TRIlUTTEL, LIORAmB, RUIl DE J.ILLS, 49.
LONDRES
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NEW CIIURCU BOOK-ROOM, 346, BROADWAY.
t862
2.
3.
4. APPEL
AUK
HOMMES REFLECHIS
EN I'AVEUR DES
DOCTRINES DE LA NOUVELLE JERUSALEM
Pa.. le Bev. 8. NOBI.E
TRADOCTION LIBRE DE L'.NGLAIS
NOUVELLE EDITION
Precedl5c d'une Notice sur I'Aateur.
SAINT-AMAND (CIIEfI)
A10 Libroirie de LA flOUVELLE JERUSALEM, cbe. Parte, Jibroirc.
PARIS
M. MINOT, nUll MONSIIlUR-LIl-PRINCB, 58.
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NIlV CIIVRClI DOO"-ROOM, 3~6, BROADWAY.
1862
5.
6. NOTICE
'sun
SAMUEL NOBLE
Samuel Noble naqllit a Londrcs, le 4 mars 177D.
11 n'avait que cinq ans IOI'SqU'i! pe'(lit son pere, qui
etait libl'aire et auteur d'un ouvl'age remarquable Sill'
les (ll~lements de la Perspective lineail'e. ) Les soins
d'une jeune famille furent des lol's a la charge de sa
mCl'e, qui joignit beaucoujl de prudence a une grallde
tendresse pour dil'iger ses enfants; am;si Noble s' cst
i! appesanti avec beaucou'p de sensibilite SUI' la m:l
niere admirable dont elle a l'el11pli ses devoirs matcl'
Bets, et attribue-t-il il son enseignement ce qu'i!
eprouva de plus heureux dans la suite. Aprcs avoir
re<;u une bonne education, comprenant la connais
sance solide du latin, it fut mis en appl'enlis!klge chez
un gravenI'. Plus tard, i! acquit de la distinction dans
son art; neanmoi~s, ses gOlitS et ses talents 6taient
plutot Iiw~raires qU'artistiques. Du resCe, it fnt guide
pal' un principe rigide de religion, qui le )'endit exell1
plaire dans sa conduite, et lui gagna I'aft'ection et la
confiance de ceux avec lesquels il clait en rapport.
Quoique Noble elH toujOlll'S eu des I'enfance un tres
7. ~
11 NOTICE
grand respect pour la Bible, qu'il considel'ait comme
etant la Parole de Dieu, il fut peniblement affeete, a
I'age d'en'viron seize ans, par une discussion qui eut
lieu en sa presence sur un ouvrage de Paine (['Age
de raison), alors recemment publie. llais il sortit en
fin victorieux de I'incertitude dans laquelle il avait ete
jete, et fut ensuite de plus en plus confirme dans la
saintete de l'Ecriture; cependant il lui restait un
grand desir de connaitre avec certitude les doctriues
reelles qU'elle contenait, et d'acquerir quelque assu
rance positive it l'egard des moyens de salut fJu'elle
pl,esente. 11 raconte lui-mcme qucl etait alors l'etat
de son esprit sur ce sujet.
(c Mon desiI', dit-il, d'obtenir une connaissance
certaine de la verile et des moyens de salut devint si
excessif, qU'il me remplit d'une anxiete conslante. En
cherch:lOt allssi assislance d'en haut, je commenf;ai a
clre grandemcnt tourmente par des doules a l'egard
de I'objet propre vcrs lequel jc devais diriger ma
priere. J'eus la conscience que mon esprit el'l'ait d'un
Etre divin a un Autre, et quelfJuefois je me senlis ex
cessivemenl tourmente de la crainte que pendant que
je me tOllrnais vel's l'Un, I'Autl'e pill prenrlre ombrage;
tellement que je sais hien par experience ce que pro
duit sur des esprits vraiment serieux I'idee de pIu..
sieurs Personnes diyines, et que, quelque nom qu' on
leur donne, une pluralile de Personnes ne peut pas
etre distinguee d'une pluralite de Dieux. Ce fnl dans
eet elat de perplexite que les doctrines de la Nouvelle
8. SUR SAMUEL NOBLE. III
Eglise furent envoyees a mon assistance. Quelques
lIns des CCl'its qui les renferment me tomberent entl'e
les mains d'une falion l'emarquable; mais sous l'im
pression des bruits calomnieux qui circulaient a lour
cgard, je commenliai a lire avec beaucoup de defiance
et de prevenLion. Le premier livre que j'ouvris futle
tl'aite Du Ciel et de l' En[er. Je IllS quelques pages
vel's le milieu du volume; mais rencontrant des cho
ses qui contrariaient fort mes prcjuges, je le lI'aitai
bient6t avec derision, et le rejetai enfin avec mepris.
Prenant ncanmoins quelques-uns des ouvrages doctri
naux, j'eprouvai promptement un trcs-vif interel. Je
vis des le commencement que chaque doctl'ine avancee
devait etre la verite; mais j'etais tellement imbu des
opinions erronees communement I'eliues, que je re
tloutai la pensee d'en embrassel' de nouvelles, de peur
que, m'ecartant de la foi, les consequences ne me de
vinssent fata1es. Enfin, j'appris l'existenced'un lieu oil
etaient prechees ces doctrines, et j'y allai pour enten
dre. SoiL qne ce que j'entendis alors rut mieux appro
prie a mon etat de conception que ce que j'avais Ill,
ou soit que la verite parlee posscde une influence plus
puissante que la vel'ite llle, je ne saurais le dire; mitis
je revins avec la pleine assurance que les doctrines
avancees comme etant celles de la Nouvelle Jerusalem
doivent I1tre veritablement celles de la Nouvelle Jeru
salem. J'eprouvai la conviction in time qU'il ne pouvait
y avoir aucun peril a risquer mon salut sur la verite
de ces doctrines. Je jelai donc aux vents toutes mes
9. IV NOTICE
obscures notions de trois Personnes divines, et les
doctrines qui exigent pour leur applJi trois Divini-les
distinctes. Je me debarrassai de mes idoles, et IlIes
anxictes et mes craintes partirent avec elles. Si j'avais
etc convaincu autrefois que l'Ecriture est assurement
la Parole de Dieu, j'acquis alors la cel'titude tout
aussi compli.~te que les doctrines de la Nouvelle Je
rusalem sont les doctrines veri tables de la Parole; et
jamais depuis aucun doute sur ce sujet n'a pu s'empa
reI' de mon esprit. "
Des l'instant que Noble eut acquis une conviction
entiere de la verite des doctrines de la Nouvelle Eglise,
il suivit avec (161ices les instructions du RCv. J. Proud,
l'cloffllent prCdicateur par qui sa foi avait etc scellce,
et devint un membre de la Nouvelle Eglise. Ses qua
lites eminentes I'y fil'entbient6t remarquer favorable
ment, et, gr,ice il ses talents, iI devint tres-utile. En
tre autres services nombreux rendus a la cause qu'il
avait epousce avec tant d'ardeur, il contl'ihua al!a
blir, en 1810, la Societe qui ~xiste maintenant 11 LOIl
dres pour l'impression et la publication des ecri'is de
Swedenborg; et, en 1813, le journal de l'Eglise,
The Intellectual Repository. Son zele actif et ses
utiles travaux contribucl'ont beaucoup au succes des
deux entreprises. 11 fut, pendant vingt-huit annees,
l'cuiteur en chef du journal, et, durant toute celle
periode, iI en fut de beaucoup le principal collabo
rateur. Cependant, c'est comme ministre, et auteur
des ouvrages publics sous son nOIlI, qu'il est le mieux
connu.
10. SUR SAMUEL NOBLE. 'v
Une appreciation de son merite et de ses talents
I'avait fait engager de bonne heure It remplir de
temps a autre la chaire; et, a l' occasion de la mOl't
du docteur Hodson, en 1812, iI precha un sermon
qui fut imprime et forma le premier de ses discours
pUblics. Des I'an 1801, trois ans apres etre entre
dans I'Eglise, 11. Proud l'avait chaudement encou-
rage ase proposer comme ministre, en vue de se con-
sacrer au service de l'Eglise, exprimant sa conviction
que la Providence le destinait au ministel'e, et decla-
rant sa conviction que son « cher et jeune ami Il de-
viendl'ait eminen t dans I'Eglise. Quatre ans apres, on
l'invila instamment a devenir ministre regulier de la
chapelle dans Cross Street, dont la chaire se trouvait
vacante; mais il refusa, sous pretexte qu'il Hait trop
jeune, determination que son jugement plus mlir ap-
prouva entierement. Enfin, en 1819, lorsque la meme
congregation, se reunissant alors dans Lisle Street,
fut privee des services du docteur Churchill, que sa
saute delicate obligea a se retirer des devoirs actifs
du ministere, on l'invita unanimement It en remplir
la charge devenue ainsi vacante. Noble etait alors en-
gage avec succes dans sa profession seculiere, qui lui
rapporlait un revenu beaucoup plus considerable que
celui qU'il pouvait s'attendre a tirer jamais de I'reuvre
qu'on I'invitait aentl'eprendre. Cependant, aprcs une
mlire deliberation, il consentit a tout abandonner et
a suivre avec oMissance la direction dans laquelle le
Seigneur paraissait si evidemment le conduire. Le di-
•
11. VI NOTICE
manche de la Penlecolede l'annee suivanle, iI fut
ordonnc ministre (10 la Nouvelle ltglise; el alors com
menl;a cello carricl'e d'utilile que, comme predicaleur
et ecrivain religieux, il poursuivil si long-temps etavcc
lant de succcs. Les offets uliles de ses travaux devin
rent bientOt manifeslos dans sa propre congregation,
([ui, quelques annees apres, ctait si prospere, qu'elle
put'acheter, dans Cross Strect, l'eglise dont il OC
cupa la chaire jusqn'a ce qU'il flit alleint de l'infirmite
qui priva la societe de ses services.
Peu de temps apres avoir etc revetu du ministcre,
ses talents comme predicateur acquil'ent un nouveau
lustre pal' un discours qu'il prononl;a a Douvres, dis
COUl'S regarde a bon droit comme la pl'oduclion d'un
homme sur lecplell'Eglise avail avec raison conl;u de
grandes esperances. La premiere partie de cc dis
COUl'S, enrichie de notes nombreuses, fut publice
plus lard sous forme de traitc; et, avcc le titl'C dc
Ob;'et veritable du Guile. elIe eut plusieurs edi
tions. L'cspoil' que ceLle lecture avait fait concevoir
a I'Eglise ful plus que realise par des ouvrages ulte
ricurs, dont nous aHons menlionncr quelques-uns.
Dam; l'ann6c 1821, Noble ful engage par la Societe)
de missionnaires de la Nouvelle Eglise a Londres
POUl' faire un cours de six leclures, afin de dCfendre
les Ecdtures contre les objections dcs incrCdules. Il
chercha 11 cll'ectuel' cet objet en l1lontrant, d'aprcs dcs
pl'CUVes internes, que les Saintes Ecritures sont une
Revelation di"inc. D'autl'cs docteurs chrcticns ont
12. SUR SAMUEL NOBLE. VII
entrepris, non sans quelque succcs, d'etablir, d'apres
des preuves internes, la verite des Ecritures, mais le
tet'rain pris par 1'0rateur fut entierement nouveau, n
montra que les Ecritures, comme etant line Revela
tion de Dieu, doivent etre l'expression de son divin
Amour et de sa divine Sagesse, etqu'une telle Revela
tion, quoique donnee au monde dans un langage na
turel, et adaptee al'inteHigence et al'etat d'hommes
imparfaits et dechus, doit contenir sous sa rude et
simple enveloppe des tresorsde sagesse purement spi
rituelle et divine. Comme la Revelation et la Creation
ont la meme source divine, et qu'eHes expriment et
manifestent le meme amour et la m~me sagesse inlinis
par des voies differentes mais ayant de l'affinite, il
doit y avoir une analogie ou correspondance parfaite
entre eUes, et les reuvres de Dieu doivent ~tre les
moyens d'illustrer Sa Parole. La loi de l'analogie est
done une loi instituee par la creation entre les choses
spirituelles et les choses natureUes, de maniere que
le sens naturel ou litteral de la Parole, pris dans la
nature, correspond par analogie a son sens spiri
toel, derive de Dieu hors du ciel, lequel sens, en
descendant dans le monde, se revctit de la lettre
comme enve]oPlle necessaire et convenable, Pal'
l'application de ceUe loi, l'auteur fit voir comment
les obscurites, les inconsequences et les contradic
tions du sens littcral peuvent toutes ~tre aplanies, et
un sens clair, harmonieux et instructif ~tre obtcnu.
Ces lectures furent accueillies favorablement par un
13. "
VIII NOTICE
auditoire nombl'eux; et l'ol'ateur, pOUlMcondescendre
~ de prcssantes requetes, consentita leur publication,
PiIais en les preparant pour la pl'esse, la matiere prit
trois fois autant d'extension qu'elle en avait pl'imiti
vement. Ncanmoins dans l'espace d'une annee appa
t rut un ouvl'age d'une valeur extraordinaire (Inspi
7'£ltion ptenih'e des Saintes Ecritures) en tant que
demonstration de la divinitc I'eclle des Ecritures, 11
cause ~es exposes lumineux de nombreuses' portions
de leur contenu, et 11 cause de l'barl1lonie et de la
beaute dans lesquelles il prcsenle toute cette revela
tion divine donne par un Dieu parfait 11 l'homme im
parfait.
L' Appel prit naissance dans un cours de lectures
deIivrc iI Norwich, en vue de repondre a des objec
tions et de redresser de faux exposes touchant l'E
glise et ses principes par un ministre dissident de
cette localite. ees lectures furent reconnues comme
possCdant une si grande valeur, qu'on resolut de
leur dODner une cil'culation plus considerable par le
Illoyen de la presse, Et dans celte circonstance en
core la fertiliLc d'espritde l'auleur et la facilite de sa
plume se manifesterent, car l'ouvrage se dCveloppa
sous sa main, pendant qu'il le preparait pour la
presse. Lorsqu'il fut public, il n'otfl'it cependant an
cune marque de precipitation, mais il presenta toutes
les qualitcs d'un lraiw sur lequel des annees de la
benr auraient tite depensces. Aucune defense des doc
trines de la Nouvelle Eglise ne saurait etrc plus com
14. SUR SAMUEL NOBLE. IX
plMe. Cependant, ce serait un erreur de supposeI',
d'apres la circonstance qui fut l'origine de cet 011
vrage, qu'il est purement polemique. C'est un corps
de theologie pllltot qu'un reuvre de controverse;
car, tandis qu'illeve des difficultes et des objections
qui peuvcnt s'offrir meme aux esprits ingenus com
men~ant l'etude des ecrits de la Nouvelle Eglise, il
presente une exposition lumineuse des doctrines en
tieres du Christianisme. On peut regarder ces deux
ollvrages comme le resllltat, et presque comme l'his
toire de I'experience de l'auteur. lis nous donnent sa
pensee enrichie par la science et murie par l'expe
ricnce, sur ces sujets memes qui dans sa jeunesse
avaient si fort occupe ses pensees et tourmente son
creur. La maniere lumineuse dont HIes traite, tan
dis qu'elle contraste fortement avec l'obscurite ou il
etait auparavant, est bien calculee pour transmettre
a d'aulres esprits, dans une situation semblable, les
bienfaits de la lumiere et de la consolation.
Deux autres ouvrages succederent a ceux-ci. En
1846, un volume de Lectures sur des Doctrines im
portantes de la Religion Chretienne fut imprime a
la requetc et aux frais de la Societe d'impression de
Manchester; et, en 1848, la Societe de Noble)) pu
(l
blia un volume de sermons, dans lesquels la loi divine
des dix Commandements se tl'ouve expliquee con for
mement ason sens litteral et it son sens spirituel. Dans
le premier de ces ouvrages, l'auteur, avec la force et
la clarte qui le caracterisent, explique les doctrines
15. x NOTICE
principales de la Religion Chretienne. Aprcs avoir eta
bli, d'apres l'EcritUl'e et la raison, l'unite absolue de
Dieu dans la personne du Seigneur Jesus-Christ, il en
vient afaire voir la vraie nature des autres doctrines
de religion comme s'appuyant sur ceLLe verile impor
tanle de la Revelation, et existant en harmonie :lVec
cUe. Cet ouvrage a pour but d'expliquer, dans son
sens le plus large, la doctrine des Ecritures concer
nant le SeignelI1'; l'autre sUl'les commandements se
propose d'exposer leur doctrine concernant la vie
chrctienne; et il y est ajoute sept discours pour ex
pliquer quelques passages de la Parole qui presen
lent cerlaines difficultes it l'egard de la declaration
du Seigneur, II si tu veux entrer dans la vie, garde
les commandements. I)
La reputation de Noble COlllme lrailant des sujets
les plus sublimes qui puissent occuper l'attention de
l'homme, a ete suffisamment elablie par la populari
t.e de l'Appel, ouvrage qui a obtenu une·circulation
l,lus grande qll'aucune de ses autl'es pl'oductions,
uniquement parce qu'il supplee it un hosoin plus ge
neralement senti. Quoique cet ouvrage jouisse cl bon
dl'oit d'une haute faveur, il n' est pas improbable que
quelqlles-unes de ses reuvres posthumes trollvenl un
accueil encore plus favorable, du moins parmi les
membres de l'Eglise. Ses eCI'its didactiqucs sont
peut-Nre encore superieurs a ses ecrits dogmati
ques; car iI possCda fl un degre extraordinaire la
faculLl~ d'expliquer le sens spirituel de la Parole. 11
16. SUR SA~IUEL NOBLE. XI
a laisse un grand nombre de manllscrits ayant prin
cipalement ce cal'actere; et il est fort 11 desirer qu'ils
soient confies 11 la presse aussitOL que possible.
Comme individu, Noble a joui d'une tres-haute es
time au dehors comme au dedans de l'Eglise. Sa vie
privee, d'apres le temoignage de ceux qui le connu
rent le plus longtemps et le mieux, fut celle d'un vrai
chretien. Sa vie pllblique, qui est devant l'Eglise et
le monde, peut ctre connue de tous. Entre autres
traits de veritable excellence, il manifesta aun degre
eminent ces marques caracteristiques d'un grand es
prit: Vne humble esLime de ses talents et de ses ser
vices, et line halite appreciation du merite et du talent
chez les autres. De cela, nous trouvons des exemplcs
dans ses excellents sermons sur la mort de deux de
ses contemporains et collaborateurs distingues. Le
premier fut le Mv. John Clowes, le venerable recteur
de l'eglise Saint-John, it. Manchester, qui"flt-tint, par
ses traductions des ouvrages (le Svedenborg, par scs
propres ccrits et par ses predications, pour repandre
les vcrilcs de la Nomelle Eglise, et dont la vie fut
un commentaire magnifique sllr les principes purs du
Christianisme qU'I] avait acloptes. Le second fut Ro
bert Hindmarsh, le defenseur ardent et dislinglle des
doctrines celestes, l'auteur des Lettre.~ au docteur
Priestleyet le promoteur de la premiere organisation
ayan tpour ohjet I' existence de la NouvelleEglise cOl11l11e
corps religieux distinct, objet qui fut realise de son
vivanL au-deJa de ses esperances les plus ardentes. En
17. XII NOTICE SUR SAMUEL NOBLE.
parlant de ces deux hommes excellents et supcl'ieurs,
Nobleleur paie un tribut de haute et juste admiration,
leur rapportant le merite d'avoir ete les peres nour
riciers de l'Eglise au berceau. Quoique dans ces dis
cours, l'auteur ne paraisse pas sentir qu'it a le plus le
gel' droit aetre place avec ces grands hommes de l'E
glise, neanmoins son nom est et sera associe aux leurs,
comme etant les premiers et les plus heureux promo
teurs de la cause de ce pur Christianisme qui est iden
tique avec l'avenement spirituel du Fils de I'Homme
dans les nuees du ciel.
Comme ministre, Noble etait cMri de sa congl'ega
tion qui, en plusieul's circonstances, luftcmoignason
affection par des actes particuliers durant sa vie, et,
apl'1:ls sa mort, en clevant sur ses cendres, dans le ci
metiere de Highgate, un monument de marbre, sous
la forme d'une tombe grecque.
Samuel Noble quitta notrc mondc le 27 aout
i853.
18. APPEt
AUX HOMMES REFLECHIS
OE TOUTES LES OENO!I1NATJONS.
SECTION I.
INTRODUCTION.
Hommes, mes frcres !
Permettez-moi de m'adresser 11 vous comme 11 des
personnes qui donnen t aux choses serieuses une vraie
valeur. Je vais vous entretenir d'un sujet qui n'est
pas de peu d'importance aux yeux de !lien des per
sonnes.
L'existence u'un corps de cllI't~tiens qui croient, en
toute sincerite, apparlcnir it la LV ow;elle 1tglise du
Seigneur, predite dans diverses parties de la Sainte
Ecriture, et appelee la LV ouvelle Jerusalem dans le
XXI C Chapitre de )'Apocalypse, attire depuis quelque
temps l'atLention publique.
L'on sait d'une maniere generale que leurs idees
sur la vie future et leurs doctrines sur la foi et la vie
sont presentees comme 6tant des deductions de la Pa
role de Dieu, et qU'elles sont contenues dans les ecriLs
1.
19. 2 INTRODUCTION.
de l'bonorable EmmanueI Swedenborg, qu'i!s consi
derent comme un servitellr" extraordinaire du Sei
gneur, suscite pour cette <Eutre par une manifeste
inter'ention de la Providence. Mais les plus grandes
erreurs sont repandues sur ces idees et ces doctrines,
et sur les motifs pour lesquels elIes ont ete recues et
adoptees,
Pour nous, qui les avons adoptees, nous avons la
parfaite assurance que tOllte personne rel1echie qui
les verra SOilS leur veritable jour, conviendra tout de
suite qu'elles sont dignes d'une profonde considera
tion et d'une serieuse attention. De plus, nous croyons
que les personnes qui agiront ainsi retireront de leur
investigation la conviction de leur verite. Or, si elles
sont vraies, iI ne peut etre indifferent d'en avoir des
notions justes.
PermeUez donc aI'un de ceux qui n'ont pas hesite
!J. baser leur salut sur la certitude de ces doctrines,
de dissiper, par un Expose simple et vrai, les nuages
dans lesquels on a tache de les envelopper, et de vous
faire connailre nos donnees sur la vcrite divine, les
queUes, nous osons I'assurer, defient I'examen le plus
rigoureux de la raison, et sont en meme temps ap
puyees sur les plus clairs temoignages de l'Ecriture
Sainte.
Si j'avais pu cboisir la forme de cet ecrit, elle se
rait dilferente de celle que je suis oblige de lui don
ner d'apres les circonstances. Ayant un riche fonds,
dans lequel je pourrais faire choix des veritcs les plus
20. INTRODUCTION. 3
lumineuses et des doctrines qui pouvaient le plus in-
teresser, j'aurais naturepement donne la plus grande
attention et les plus grands developpements aux choses
les plus importantes, en m'arretant moins a celles
d'un moindre interet.
Ainsi, les supremes verites relatives ala nature, a
la person ne et aux atLrihuts de Dien; l'reuvre de la
Redemption humaine, la repentance et la reforma-
tion, la marche de la regeneration, la pleine inspira-
tion et la spiritualite de la Parole de Dieu, la certi-
tude d'une retribution future, l'importance du stage
actuel de l'existence dans'lequel l'homme etablit la
forme et le caractere de son esprit, et determine ainsi
son etat pour la fclicite ou le malheur etemel; la
gloire du ciel, les reelles terreurs de l'enfer, les
merveilles du gouvernement de la Providence de Dieu,
etc., tels sont les sujets qui sont le plus a remarquer
dans les doctrines de la Nouvelle Jerusalem.llais ceux
qui ont pris a tache d'aneantir, s'il etait possible, la
Nouvelle Eglise qui s'eleve, suivent une marche con-
traire. Quelques-uns ont entrepris de combattre ses
principales doctrines par le raisonnement, mais le
plus grand nombre s'attache a tenir autant que pos-
sible nos doctrines hors de la vue, en les presentant
par lambeaux tronques, de maniere a ne donner au-
cune juste idee de ce qu'elles sont.
n faut donc que nous suivions la marche adoptee
par nos adversaires; et comme ils se sont attacMs a
indisposer contra nous, en s'appuyant principalement
21. 4 INTRODUCTION,
Sill' des points peu importants, je suis oblige de don
ner aces parties secondaires u~ plus grande atten
tion que je n'aurais fait sans cette circonstance. Je
prendrai pour guide, quant ft I'ordre des sujets il trai
tel', un livre compose par le Rev. G. Beaumont de
Norwich, qui est intitulc : L' AlIti-StVedenborfj, ou
Decouverles des principales Erreurs el des Doc
trines anli-saiptll1'ales ('ontenufS dan.~ les er:rits
lheologiques d' Emmanuel Stvedenbol'fj. Les rai
sons que j'ai pour fail'e mon Appel en 'egard de cette
publication sont, d'abord, qu'on y trouve un assem
blage assez complet de toutes les objections soulevees
jusqu'ici contre n05 doctrines, et secondement, parce
que cet ouvrage a donnc lieu it de faux exposes de
nos croyances dans plusielll's Revues et lfagasins lheo
logiques dont les Cditeurs ont accepte pour exact ce
que dit lL Beaumont, et l'ont repete.
Je l'ai deja dit, si j'avais pu choisir mon terrain, le
plan et la forme de mon livre eussent ete-dHierents.
lUais les dCfenseurs de la Nouvelle Eglise, pleins de
confiance dans la vcrite de lellr cause sacree, sont
toujours prHs a laisser a leurs adversaires l~ choix
du terrain, et se presenteront constamment devant
euxentelle ligne d'attaque qu'ils voudl'ont adopter.
Aux arguments Iegitimes qu'on emploie contre nous
(quoique ce soit rare), nous 0Plloserons des raisons
solidcs, et nous retahlirons les faux eXlloses; aux
fausses applications de I'Ecriture-Sainte, nous oppo
serons la Sainte Ecriture justement appliquce et con
22. INTRODUCTION. 5'
venablement expliquee; aux artifices de la fausset~,
nous opposerons la sincerite et la verite. Alais nous
ne rendrons pas raillerie pour raillerie, ni injure pour
injure. Nous nous en remettons 11 Celui dont nous
crayons defendre la c.'mse. Nous n'eprouvons aucune
amertume contre ceux qui voient autremtlnt que nous,
et nous ne conservons aucull ressentiment personnel
contre celui qui s'est montre le plus ardent de nos
adversaires. Eux et nous, nous sommes dans les mains
d'up__Dieu miscricordieux, qui: selon que" nou~ fen
seignent nos doctrines, ne visite pas avec severite
ceux qui sont dans l'erreur involontaire, et encore
moins ceux qui agissent avec bonne intention. Or,
nous crayons que chez nos adversaires il y a erreur
involontaire et bonne intention.
En tenant compte, selon l'occasion, d'autres ad
•
versaires, je me propose de suivre pas a pas cet ecri
vain, et de repondre a toutes les objections que con
tient son liue. Cependant, sans m'ecarter de mon
plan, je profiterai aussi de la circonstance pour de
velopper quelques-uns de nos principes; et ainsi eet
Appel contiendra une exposition generale des idees
ou des croyances de la Nouvelle Eglise.
Aim,i done, hommes scrieux et reflechis, 11 quelqu6
profession de foi que vous apparteniez, je vous prie
de lire eetAppel avec candeur, et ~y.~"~ dC!'iir sincere
se
cley.9Jr laye!:i~"c partout oil elle peut trotiver; et
de quelque part qu'elle vienne. Elevez vos creurs par
la priere pour oblenir ~ne juste direc"tion ~t l'illu~r-
1"',
23. 6 INTRODUCTION.
nation de I'esprit; adressez-vous ala Verite meme en
personne:oll all Seigneur Jesus-Christ. Il nous est
assUl'e dans sa Parole qu'il est la t'raie lU/nitre
qui eclaire tout IlOmrne l)el1a1lt alt monde; qu'it
est lui-mbne la Verite; qu'il est la lumiere dl.l
monde. et que celui qui le suit lIe marche point
dans les tenebres. mais aura la lumiere de la Vie.
Vous ne sauriez donc douter, si vous croyez a la
Sainte Ecritllre, qU'il ait la puissanc,e de dispenser la
lumiere de la vcritc al'esprit qui s'adresse :1 lui pour
l'obtenir.
11 disait a ceux qui s'adressaient :l lui pour I'ecou-
vrer la vue: Croyez-vous que je puisse {aire rela?
Et comme ils rcpondaient affirmativement, il leUl'
touehait les yeux, en disant : Qu'il t'ous soit fait se-
Ion votre (oi, et leurs yem etaient Ollverts.- Or, qui
ne voit la eorrespondi:lnce qU'il y a entre communi-
quer aI'reilla lumiere du jour et communiqueI' : I'es-
prit la IUllliere de la verite, et que I'un de ces mira-
cles rep'(~sente I'autre? Il est donc evident que c'est
de Jesus-Christ que I'inappreciable don de la percep-
tion de la vcrite divine doit ct'e l'el;U, et que pour le
recevoir il faut qu'on s'adresse:i IlIi avec toute con-
fiance qu'il peut I'accorder. Croyez donc qu'iI a reel-
lement ce pou'oir, et que ce soit dans une te[e dis·
position d'esprit que VOilS pesiez les choses qui vont
vous etre presentees clans eet Appcl.- C'est SOilS cet
auspice que VOllS serez amencs : conelure que ce que
nos adversaires appellent des crrev.rs principales
24. lNTROD.UCTlON. 7
sont en rcalite des verites importanles, et que ce
qu'ils designent comme des doctrines anti-scriptu
mles sont les doctrines memes de la Sainte Ecri
lure. Ne c~aign~z dQ_n-E_pas d.e so.!!meltre votre..esptit
a .~ direction du Seig!l.e!!r_ ~~s!!.s-Christ, et n'ayez
aucune apprehension que celui qui est la Lumiere de
la "I:erite puisse vous indllire en erreur.
SECTION H.
Du SECOND AVENEME~T DU SE1GNEUIl.
Je vais en premier lieu, chers freres, appeler votre
attention sur un fait impol'tant, qui est ann once dans
les pal'ties prophetiqlles du nouveau Testament, sous
la designation de second avenement du Seigneur,
el sur I'une des importantes consequences de cet evc
nement, qui est decl'it dans le langage symbolique
C0111me etantla descenle du Ciel d'lIne Nouvelle Je
rusalem . .C'cst parce que nous comprenons ces Sli
pnimes predictions dans un sens different qe celui
dans lequella plupart des hommes d'aujourd'hui les
conGoivent, et parce que nOllS croyons qU'cHes sont
de nos jours en voie de recevoir lem' accomplisse
ment, qu·it se fait tant d'elfOl'ts pOUI' nous tourn er
en derision, nous et nos croyances. Sous ce rapport,
25. 8 DU SECOND AVENEMEN'I'
DOUS sommes traites absolument comme les premiers
Chretiens par les Juifs. Les Juifs attendaient la venue
du Messie comme etant I'espoir d'Israel, et dans cette
attente ils persecutaient le petit nombre de leurs fre
res qui soutenaient que leu1' esperance Hait accom
plie. Depuis lors, les Chretiens ont aussi toujours ete
dans l'attente de voir le second avenement de Celui
qui avait ete 1'ejete ou repousse par les Juifs, et ils
s'adonnent avec ardeur il persecuteI' ceux qui sou
tiennent que cette esperance est accomplie.
Je me propose donc dans cette Section de.defe!!E:re
ceux qut~Quvll.ntparmi Jeu~~reres Cbxtt.!!lns
dans la meme situation ou etaient les' premiers Chre
tiens parmi leurs freres Juifs, et -je vous prie in
stamment;vous-qui croyez aux Saintes EcritUI'es, de
considerer avec attention ce que je vais dire. Il n'y a
rien dans les sentiments et les pem,ees que je dois
presenter qui soit de nature it scandaliseI' aucnn de
vous: au contraire, Lien des choses pourront etre en
tendues avec plaisir. Si donc vous avez quelque pre
juge contre 1I0US, mettez-Ie de cote jusqu'a ce que
vous ayez pris connaissance des deux faces de la ques
tion, et surtout ne me considerez point comme wire
ennemi, parce que je vous presente ce que dans le
fond de mon ame je crois etre la verite.
Premierement, je me propose de demontrer que le
second m:enemenl du Seigneur n'est point sa venue
en pel'sonne, comme la plupart des Chretiens I'ont
ern jusqu'ici, paree qu'ils ont pris tout a fait ala let
26. DU SElt:NEUR. 9
tre le langage symbolique de la prophetie. Mais je
veux prouver que cela signitie le retablissemenJ... de
la rcr~'table c~nn.ai~.l!.Tlce de.~ slljets divins ou des
doctrines purts de la Parole de Dieu, et leur in-
fluence sur le emur : En d'autrcs termes, que c'est
la renais.wnce de la vraie Eglise du Seigneur chez
les hum{iins, e"t c;est ce qui este;terldu par ia ;;;;mi-
lestation de la Nouvelle Jerusalem.
Je demontrerai, en second lieu, qu'il y a un grand
nombre de circonstances et de signes certains, dans
l'etat_actuel du mon~e, qui indiqucnt clairement que
'Ie temps de I'intervention dccritc par le second ave-
nement dll Seigneur est arrive.
En troisieme lieu, je ferai voir qll'il y a des ch'coll-
stances, dans l'etat actuel de la religion, qui consta-
tent que le l'etablissement de la vraie religiQ.n, promis
sous la I1gure d'un second avenemcnt du Seigneur et
de la descenle d'une Nouvelle Jerusalem, ne saurait
etre retarM plus longtemps, sans ((Il'il en resulte
pour le genre humain le mal le plus serieux.
Je terminerai en demontrant qu'il n'ya rien dans
notre maniere de considerer ce sujet que I'on puisse
accuser d'cnthousiasme, et qu'au contraire nos croyan·
ces sont le meilleur antidote contre toute espece de
fanatisme et d'illusion spirituelle.
27. tu DU SECOND AVENEMENT
I. Quant au premier point, nous ferons observer
qu'il n'y a rien de plus vrai que ceLte remarque de
presque tous les commentateurs, que la signification
exacte des propheties n'est jamais connue qu'au
temps de [eur accomplissement. Cela s'esL vu d'une
maniere frappante pour les propheties relatives a la
venue du Seigneur dans la chair. Quoique toute la
nation Juiva sut qu'un Messie devait apparaitre, et
que les plus savants d'entra eux aient pu meme indi
quer le lieu oil il devait naUre, ils etaient, au sujet
de toute autre chose le concernant, dans une telle
ignorance, ne pensant qu'a un Sauveur charnel et nOIl
spirituel, que, quand il est venu, ils l'ont rejete et
mis amort. Et meme les douze disciples qui l'ont re
l;U participaient tellement :1 l'erreur commune, qu'au
moment de SOil ascension, ils lui demandaient s'il ne
I'etablirait pas le royaume temporel d'lsrael, - Act.
I. 6; - et ce ne fut que quand Us eurent rel;U le don
du Saint-Esprit, qu'ils eurent de plus justes idees sur
la nature de ce royaume dans lequel ils avaient ete
admis, et qu'ils devaient precher aux autres.
n est encore une autre remarque importante it
faire, c'est que, [orsque les ap~tres ont re{:u le don
du Saint-Esprit, toutes les veritC.~ de la dispensa
tion chretienne ne leur ont pas e.le donnees a la
(ois. Ainsi, pendant longtemps ils sont demeures dans
la persuasion que I'Evangile ne devait etre proohe
qu'auI Juifs. Ca ne fut que sept a huit ans apres l'as
28. DU SEIGNEUR. H
cension du Seigneur, que Pierre sut que l'Evangile
devait etl'e communique aux Gentils: il fut meme ne
cessaire qu'il s'y trouvat porte par une vision et une re
velation speciale, et cela fut ensuite fortement mis en
doute par ses freres, - Act. Xet XI.- Ce ne fut que
dix ans apres cela qU'ils en vinrent a reconnaitre que
les Gentils convertis n'etaient point obliges d'observer
la Ioi ceremonielle de Morse,-Act. XV; -et ils ne
paraissent pas avoir jamais vu clairement que les Juifs
eux·memes etaien t, par I'Evangile, exempts de cette loi.
Si donc ce ne fut que graduellement et selon que
I'occasion l'exigeait, que les verites qui etaient essen
tielles a la pleine conllaissance du systeme chretien
ont ete revelees, meme aux apotres, et qu'ils ont ete
mis a meme de comprendre les preceptes et les pro
pheties de l'ancien Testament, il n'est pas etonnant
que les propheties du nouveau, relatives ason second
avenement, dans un temps avenir tres-eloigne, et a
la renaissance du Christianisme apres sa decadence
et sa perversion, aient ete a cette epoque cachees it
l'Eglise. Il est certain que les Chretiens primitifs
etaient tellement dans I'erreur relativement accs pro
pheties, qU'ils s'attendaiellt tous a ce que le second
avenement du Seigneur eut lieu immediatement; les
apotres meme semblent avoir cru qU'ils vivraient as
sez pour le voir. lis savaient que la venue du Seigneur
devait etre precedee d'une corruption de sa religion,
et parce qu'ils voyaient qU'il y avait des individus,
meme alors, qui la corrompaient, ils en concluaient
29. 12 DU SECOND AVENEMENT
que le dernier temps etait arrive. C'est ainsi que l'a
potre Jean a ecrit : u Petits enfants, c'est le de7'llier
) temps; et comme vous a'ez entendu dire que I'an
» techrist doit venir, maintenant meme il y a beau
) coup d'antechrists; c'est pourquoi nous savons que
) c'est le dernier temps. ) - I Jean, n. i8.
De meme, Pierre exhorte ceux a qui il ecrit, de ne
pas etre decourages par le retard apparent de I'arri
vee du jour attendu: (I Des moqueurs viendront aux
I) derniers jours, disant: On est la promesse de sa
J) venue? car depuis que les peres se sont endormis,
) toutes choses continuent comme elles etaient des le
» commencement de la creation. ,) - Il Pierre, Ill.
3, 4. - Et meme cet apOtre pensait que la venue at
tendue et accompagnee de I'accomplissement litteral
des prophCties qui semblent annoncer la fin du ciel et
de la terre, devait avoir lieu pendant la vie des indi
vidus qui existaient alors; c'est ce qui est evident
d'apres cette exhortation qU'illeur adresse : (I Voyant
» donc que touLes ces choses sel'ol1t dissoules. queUe
» sOI"Le de personnes devez-vous ctre, en toutc sainte
) conversation et pi6t6, en attendant et htitant la
» venue du jow' de Dieu. ) - Il Pierre, 1II. if, 12.
Jacques ell parle avec une egale con fiance, en di
sant : (I Soyons donc patients, freres, jusqu'li la ve
,) nue du Seigneur. Voici, le laboureur attend le
) precieux fruit de la terre, et il a une grande pa
) tience 3. ce sujet, jusqu'il ce qu'il re~oive la premiere
) et la derniere pluie; soyez patients aussi. Affermis
30. DU SEIGNEUR, i3
11 sez vos creurs, car la venue du Seigneur s'nppro
I) rhe. Voici, le Juge se tient a la pOt"te. I) - V.
7, 8,9.
Quant it Paul, il en parIe aux Thessaloniciens comme
si lui et eux, ou au moins qllelques - uns d'eux, vi
naient encore pour en etre temoin, 11 dit : Cl Nous
I) qui vivons et qui rcsterons jusqu'li la 1.'enue
11 du Seigneur, nous n'empecherons pas ceux qui
» dorment. ) Et encore: (I alors nous qui vivolls et
l) l'e.~lerons, nous serous enleves avec eux dans les
» nuees, au devant du Seigneur, dans l'air. »
I Thess. IV, i5, 17,
Ainsi donc, comme la nature de la seconde venue
uu Seigneur n'etait pas revelee ouvertement, de mcme
que la nature de sa premier"e venue n'avait pas He
c1airement annoncee aux Juifs, les ~p6tres n'en ant
jamais donne d' explication, comme ils l'ont fait paul'
d'autres declarations prophetiques qui avaient eu alors
leur accomplissemcnt; mais its en parlent tOlljours
dans le meme langage symbolique employe it ce sujet
par le Seignelll' lui-meme et par les anciens prophe
tes.' Par consequent, ce langage n'a ete en general
enten<lu que selon le sens litter'al par les Chretiens,
depuis ce temps-Uljusqu'a present; et c'est ainsi que,
de siec1e en siecle, les humains ant yecu dans l'attente
de voir le Seigneur apparaHre dans les nuces <lu fir
mament, et d'etre eux.-memes enleves 11 sa rencontre
lors de sa venue dans rail'.
Le fait que ni le temps ni la nature de la seconde
2.
31. f4 DU SECO~D AVE~EME~T
venue du Seigneur n'ont j:unais etc explicitemellt 1'6
voles it l'Eglise chretienne primitive, ni meme aux
ap6tres, est d'une teUe importance, que, quoiqu'il
soit, je pense, parfaitement clabli pal' ce que je viens
de db'e, cependan t, comme i1 existe de fort Pl'lljllges
~I ce sujet, il faut s'en assurer encore pal' un tClIloi
gnage qui ne laissera aucun doute.
Le Seigneur Jesus-Christ pade souvent dans les
Evangiles de sa seconde veuue, et i1 s'exprime telle
ment, que ceux qui entendent s/s paroles 11 la lcttl'e
doivent penser qu'iI a voulll dire que sa venue POUl'
le jugement devait ctre dans le siecle dans lequel il
faisait ses predictions. 11 en est ainsi dans une de 5es
declarations propheliques les plus completes et les
plus explicites, qui se trouve clans lIallhieu, Chap.
XXiV: «( AU5Sit6l apres I'affliclion de ces jours-lil, le
») soleiI sera obscurci, el la lune ne donnera poin t
)) sa lueur, el les eloiles lomberonl du ciel, el les
» puissances des cienx seronl cbl'anlees. El alors ap
n paraitra le signe du rils de ]'Homme clans le ciel;
I) et alors se lamentel'ont loutes les tribus de la terre,
)) et eUes ve1'l'0nt le Fils de I'Homllle ,"cnant sui' les
) nllCeS dll ciel avec puissance et beancoup de gloire.
. II Et il enverra ses auges avec une grande voix de
)) trompetle, et ils l'assembleront ses elus, des qualre
)) vents, dcpuis les extrcmitcs des cieux jusqn'it leurs
») extrcmitos. Or, du figuiel' :Jpprene7. la pal'abole:
») Quand deji sa branche devient tendre, et que ses
») feuiIles poussent., vous savez que l'ct6 est proche:
32. nu SEIGNEun. Hi
)) de meme aussi, vous, quand vous velTez toutes ces
)) choses, sachez qU'il est proche, aux portes. En t'e
)) rite, je vous dis que ne passera pas celle glme
Il ration, que toules ces chases n'll7'ril)ent, I)
Vel's. 29 a 34.
Or, tous les ap6lres avaient entendu cetle prophe- .
Lie; ellc eLait le fondemenL de la connaissance qu'ils
avaient dc la seconde venue du Seigneur; et tout ce
qui est dil il ce sujet dans leurs ecrits consiste en des
applications de ces predictions et autres semhlables.
Le'celebre passsage, - I 1'hess. IV. H> ;1 17, - dont
iI a ete donne IIn extrait, n'est qu'une simple para
phl':lSe de,s paroles du Seigneur que nous venons de
citeI'. Ainsi done, si la vl'aie signification du langage
symbolique dans Icquel le Seigneur faisait ses predic
tions n'a pas ele connue des apoLres, iIs ont dll natu
relIement s'aLtendre, comme les mILres Chretiens qui
avaient re:u leUl' enseignement, a ce que ces prophC
ties s'accomplissenl littcl'alemcnt.. Or, il est manifeste
par le fait que le sens litLc~ral n'est pas leur veritable
sens, puisqu'eIles sont demeurees sans accomplisse
ment pcndant pillS de dix-sept cents ans....
La snpposition qne les apotres savaient que la ve
nue du Seigneul' ne devait pas avoir lieu dans ce sie
ce-lil, hien qu'ils parlassenL de maniere adonner na
turellement cette eroyance il leurs auditeurs et 11 leurs
lecteurs, leur tit encourir des imputations hien pires
que celle qui rcsullc d'unc simple ignorance. Ainsi,
comme le fait remarqucr Doddridge, le Juif OrolJio
33. 16 DU SECO~D AVENE~IENT
affirme que Paul s'adressait, comme il faisait aux
Thessaloniciens, avec artifice, pour atteindre un but
actuel, en entretenant chez eu! l'attente d'etre enle
ves vivants dans le Ciel en tres-pell de temps, et que
c'etait la une annonce pour atth'er le peuple au Chris
tianisme.
De meme, I'auteur d'un ecrit deiste. insidieuse
ment intitule : non Paul, maz's J~sus (publie sous le
nom de Gamaliel Smith, et dont l'auteur reel est le
celi~bre Jeremie Bentham), voulant faire considerer
Paul comme un imposteur interesse, tire une de
ses raisons du meme fait qu'il presente comme Clant
une amorce d'an autre ordre. Selon cet auteur
subtil, Paul aspirait a produire la persuasion que la
fin de toutes choses Mait tres-proche, pour "endre
les gens indifferents aleurs richesses mondaines, afin
qu'ils fussent plus disposes a lui en abandonner une
bonne part. Or, les mesures qu'il avait prises dans
cette vue pres des Thessaloniciens agirellt plus forte
ment sur eux qu'il n'en avait eu I'intention; de SOl'te
qll'un grand nomhre d'entre eux eUl'ent tellement
peur, qu'ils negligerent entiEJl'ement leul's all.'aires
(chose que cet auteur dit etahlie dans la -1 re Epitre
aux Thessaloniciens); - c'est pourqlloi, ajoute-l·il,
Paul a cru necessaire, dans la 2e Epitre,- H. 1, etc.,
- de remettre la fin de toutes choses a un temps un
peu plus eloigne, et s'attache a diminuer, jusqu':'J. un
certain point, les craintes qu'il avail sllscitees.
Ya-t-il donc qiJelque maniere de considerer la chose
34. DU SEIGNEUR. f7
qlli puisse disculpel'les apOtres d'ignorance 011 de fails
sete, en faisant disparaitre les chicanes des Juifs et les
objections des incredules, et en obviant aux faibles
excuses auxquelles les defenseurs clmtiens ant ordi
nairemen t recours? N'y arrivons-nous pas, quand nous
voyons que lout ce qui avait l'apport aux doctrines de
l'i~glise chretienne pl'imith'e et a l'interpretation des
propheties de I'ancien Testament sur le premier ave
nement dll Seigneul', a eLe clairement revele allx apo
tres, apres avoir e[(~ cache jusqu'au temps de 1'ac
complissement de ces choses; et que les proplleties
du nouveau Testament sur le second avenement ont
Ctli vareillement tennes cachces jusqu'au temps de
leur accomplissement? CeCl ne montre-t-il pas que
l'ignorance, quan t au temps et all mode de I'accom
plissement des prophCties du nOllveau Testament n'est
pas plus une impel'fection dans le caractcre des apo
tres, que !'ignol'ance, qllant au temps et all mode
d'accomplissement du premier avenement dll Sei
gneur, n'est line tache dans le cal'actere des patriar
ches et alltres dignitail'es JlIifs? ..
Qlliconque l'eflechit un peu Sill' ce sujet peu t voir
qlle la maniere dont la seconde venue du Seigneul' est
decrite dans l'Ecriture, it savoir, son apparition dans
les nuees, accompagne d'anges sonn3nt de la trom
pette, etc., est tlguree et symholiquc, et qu'il en est
parl6 dam; le style des cCl'its purement prophCtiques.
TOilS les commentateurs, en e11'et, admettent qu'il ya
, un slyle puremen t prophCliqlle employe dans les
2*.
35. i8 llU SECONIl AVENEMENT
Saintes Ecritures, dans lequel les idees sont ombra
gees d'ulle manicre representative par les images em
ployees pour les exprimer.
Mais le Seigneur ne doit pas faire son second ave
nement de cette maniere; cela est evident d'aprcs
eette consideration, dont chaeun peut apprecier la
force, que dans d'auLl'es passages des Saintes Ecri
tures sa deuxicme venue est decrite d'une manicre dif
ferente. Dans le XIX· Chapitre de I'Apocalypse, il est
represente comme venant Rur un cheval blanc, touLes
les armees du ciell'accompagnant aussi sur des che
vaux blancs. Or, qui a jamais cru que cette descrip
tion devait se prendre a la lettre? Personne n'a ja
mais pense qU'il dut veuir juger, etant monLe sur un
eheval, suivi de troupes innombrables d'anges, taus
egalement montes sur des chevaux. Cependant il n'y
a pas plus de raison pour repoussel' I'attente de sa
venue de cette manicre, et pour regarder ce langage
eomme etant entierement figure, qu'il n'y en a POUl'
admettre celle de sa venue dans les nuces du ciel, et
pour cOllsiderer celle-ci comme une representation
liLtcrale du fait. La verite est que ces deux repl'csen
tations sont entierement exprimces J'une et l'alltre
dans un langage figure, et ont 11 peu prcs la meme si
gnification.
Dans une autre publication (1), je me suis attache
a demontrer que le Seigneur est appele le Fils de
l' H omme dans la Saintc tcriture comrne etant la
(1) Inspiration pteniire, etc., p. 553, elc.
36. DU SEIGNEUR. 19
Parole ou le Divin Vrai; et toujOUl'S c'est par ce ti
tre de Fits de I'llomme que le Seigneur lui-m~me
parle de sa seconde venue. De meme, le passage de
l'Apocalypse dont il vient d'eLre question dit expI'es
sement que celui qui doit venir monte sur un cheval
blanc est III Parole de Diell. Il parait donc certain
que la promesse de la venue du Seigneur, comme
etant le Fils de I'Homme et la Pal'ole de Dieu, doit
indiquer line nouvelle decouverte du Divin Vrai de sa
Parole, le retablissement des veritables doctrines de
1'Eglise, le renollvellement de la doctrine du Sei
gneur et de son culte, et I' ouverLure des con tenus
sacws de sa sainte Parole.
Il est evident encore que c'est la le sens de ces pa
roles, d'apres ce fait, que le second avcnement doi t
dtre accompagne ou suivi par la descente du Ciel
d'une Now'elle J eru.~alem. Nous lisons dans I' Apoca
lypse : (( Je vis lIn ciel llouveau et une terre nouvelle,
)1 car le premier ciel et la premiere terre avaient
) passe, et la mer n'etait plus. Et moi, Jean, je vis la
Il Vi lie Sainte, Jerusalem Nouvelle, descendant de
» Dieu, dll ciel, pal'ee comme une fiancee ornee pour
» son mari; et j'entendis une voix grande du ciel di
)1 sant : Void le tabernacle de Dieu avec les hommes,
)) et il habitera avec eux, et eux seront son peuple,
11 et lui sera avec eux, leur Dieu. » - XXI. t, 2, 3.
- Or, qu'est-ce que ceci peut signifier, si ce n'est
un renouvellemen t de la vraie Eglise de Dieu panni
les humains? Je sais que plusieurs personnes le font
37. 20 UU SECOND AVtNEMENT
rapporter 1 l'ctat des saints dans le ciel; mais en cela
ils font violence it ces paroles; cal' comment peut-on
pretendre que c' est dans le ciel, lorsqu'il est expres
sement dit descel1dre du ciel? Comment peut- on
pretendre que la est decrit l'etat des saints dans le
ciel, lorsqu'il est parle du tabernacle ou lieu d'habi
tation de Dieu avec les IlOmmes? Aussi les rneil
leurs interpretes pensent que cela se rapporte it un
nOllvel It([t de l' Eglise sur la lelore.
C'est ainsi que l'entend le docteur Hammond, cele
bre ecl'ivain de I'Eglise anglicane : «( Cela ne signifie
pas, clit-il, l'etat des saints glorifies dans le ciel, car
il s'agit d'une chose qui descend du ciel dans les deux
passages ou il en est question. Selon les termes qui
sont employes aux Ch. X. '1, et XVIII. 1., il s'agit de
quelque grand bienfait, relativement it l'Eglise, qui
est accorM ici-bas avec le cachet de la gloire de Dieu;
cela doit sigllifier la pure ]~glise chrctienne dans la
pl'atique, et la reconnaissance des verites chrctien
lies clans une condition florissan te; ce qui est exprime
par le nouveau ciel et la l10urelle terre. C'est dans
ce sens, ajoute-t-il, que nous lisons clans l'Ecriture
Sainte la Jerllsalem d'en hauL, - Gal. IV. 2G,
la llo11velle J eruwlel/1, - Apoc. m. 1.2, - oil il est
promis it celui flui est llerscverant que sur lui sera
rerit le nom de Dieu, et le nom de la cite de Dieu,
de la LVouvelle Jerusalem, laquelle est ici la pure
Eglise catholique ehrctienne. I)
Quant a ce qui est dit d'abord, que Jean vit UD ciel
38. nu SEIGNEUR. 2f
nouveau et une terre nouvelle, parce que le premier
ciel et la premiere terre avaient passe, tous les com
mentateurs admettent que c'est la une expression qui
est toujours employee dans le style prophetique pour
indiquer un complel renow:ellemenl de la chose
donl it s' agit, la fin totale d'un ordre de choses, et
le commencement d'un nouveau, soit relativement a
une Eglise en particulier, soit a l'Eglise en general.
C'est dans ce sens qU'on la trouve employee dam;
beaucoup de passages de l'ancien Testament, oil l'on
ne pourrait entendre litteralement un nouveau ciel et
une nOllvelle terre.
L.electeur vulgaire des Saintes Ecritures pense na
turellement, en lisant la propMtie relative flU del el
(t la terre qui passenl, que cela se rapporte 11 la fin
du monde; hicH que le plus simple lccteur doive etre
lID pell embarrassc pour comprendre comment le nou
veau ciel et la nouvelle terre, qui sont dits rem placer
les premiers, peuvent se rapporter a I'etat des saints
dans le Ci0J, qui est l'ctat que llosconceptions naturel
les nous portent it considerel' comme l'unique apres la
fin du monde. Cependant, depuis longtemps les savants
sont si pleincment convaincus que ces expressions en
general ne se rapportent pas it la fin du monde, ni 11
l'cUlt des saints, qui doit suivre eet evcnement, qn'il
est etonnant qn'ils puissent croire encore que par
eUes est predite la fin du monde. Pour pronver com
ment les savants en general comprennent ces expres
sions prophetiqlleS, il est bon de presenter ici quel
ques citations:
39. 22 DU SECONll AVENEME~T
Newton, dont le systeme sur le langage symbolique
a ete adopte avec quelqucs modifications par lous les
commentateurs qui sont venus apres lui, pose un
principe et ell fait I'application aux expressions ciel
ellerre, comme il suit: (( Le langage figure des pro
lJ phetes est tire de l'analogie qu'il y a entre le monde
) naturel et un empire ou un royaume consiclere
II comme ctant un monde politique. Par consequent
I) tout le monde naturel, qui se compose de ciel et
I) terre, signifie tout le moncle politique, qui se com
l) pose de trones et cle peuples. La creation cl'un nou
I) veau ciel et cl'une nOllvelle terre et la cessation des
II anciens, ou le commencemcnt et la fin du monde,
) sont mis pOtu'l'elevation et la mine d'un corps po
) litique. II
En ctendant un peu celte iclee, le Rcv. W Fa
her, dans sa Dissertation Sill' les Prophetie:;, pre
sente ainsi sa maniere de considcrCl' ces syrnboles :
(I Le ciel symholique, etant interprctc temporelle
) 'mellt, sig-nilie tont le COI'PS politiquc. n'un autre
» cOte, le ciel symbolique, ctant interprctc spirilllel
) lement, signifie tOllt le corp:; de l' l~ glise mili
Il trmle. - La terre etant prise clans un sens tempo
)) reI comprend ahstractivement les possessions terri
I) torialcs d'lln empire palm ou irreligieux.- Dans
) un sens spirituel, la terre in clique un etat de paga
) nisme Oll d'aposlllsie. Il
De meme, le docteur Doddridge, clans sa pal'a
pltrase des paroles du Seigneur: Le soleil sera obs
40. DU SEIGNEUR. 23
curci, et la lune ne donnera point sa lueul', et les
etoile$ tomberont du ciel, et les pllissances des
cieux seront ebranlees, s'exprime ainsi : II C'esL-n-
J) dire que, selon la sublimile dll langage propheti-
J) que, toute la constitution civile et uclesiastique
» de la nation sera non-seulement cbranlee, mais
)) en tieremenL dissou te. ))
C'est dans le meme espriL que Beausobre eL Len~
fant, dans leur note sur ces paroles, le soleil sera
'obsctll'ci, disent (I que le prophete Esai'e emploie cette
» expression, en predisaut la ruiue de Jerusalem,
J) et que c' est un style pl'oplzCiique qui ne doit pas
)) (Jtre entendu litteralement. Jesus-Chl'ist, dans
» ces paroles, donne la description du renversement
» tolal de !'etat judaique, qui devait sllivre de PI'es
» la destruction de Jerusalem. )
Que ces exemples conLiennent quelques verites ou
non, iIs suffiscnt pour montl'el' que les savants ont
cru necessaire d'abandonner l'interpretation littcrale
de la Saintc Ecriture, lorsqu'ils font mention de la
cessation ou de la fin du ciel et de la terre, ou au-
tres convulsions dans les corps celestes, qui, si elles
avaient lieu u'une maniere actuelle ou reelle, irnpli-
queraient la destruction du monde. Je vais main tenant
l'apporter quelques passages de la Sainte Ecriture,
pOUI' vous convaincre qu'il est impossible que ces ex-
pressions soient entendues litteralement.
Nous lisons dans Esaie : l( Et se fondra toute l'ar-
) mce dll ciel, et seront rOllles comme un livre les
41. 24 DU SECOND AVENEMENT
) cieux, et toute leur armee tombera comme tombe
) la fenille du cep, et comme tombe celle du figuier .1)
- XXXIV. 4. - C'est ce qui est presente comme
etant la suite d'un jugement effectuc sur la terre d'l
dumee ou d'Edom, car il est :ljoute : (( Car mon epee
l) est enivree dans les cieux; voici, sur Edom elle des
)) cendra, et Sill' le peuple de ma malediction, all ju
) gement.)) - Vel's. 5. - Et la raison en est donnee
un peu plus loin: (( Car jour de vengeanc·e pour Jeho
)) vah, et une annGe des retriblltions pOUl'Ie pl'oc1~s de
)) Sion. )) - Vel's. 8. - C'est-a-dire, parce que le
Seigneur plaidera la cause de son Eglise. signifiee par
Sion, contre ceux qui voulaient la detruire, et qui
sont signifies par Edom. ftlais qllels qU'aient ele les
jugements exerces dans la terre d'Idllmee, certes ils
n'ont pas ete accompagnes de la dissolulion ou des
truction des cieux.
De semblables chosos se tl'ouvent dans E~echiel,
- XXXII, - pour la prediction de la conquete de
I'Egypte; et dans Esare, - XIII, - Sill' I'annonce de
la destruction de Babylone. Cependant, qlloiqu~il soit
certain que Babylone a cle prise par CyI'US, et que
I'Egypte a ete subjugnce par Cambyse, nous ne yoyons
p3S que les corps celestes aient cte cbr:mlcs lors de
ces evcnements, et soient tombCs en dissolution.
Le prophCte Jocl annonceallssi de 5emblables dCs
ordres comme devant avoir lieu dans les cieux au
temps de l'avenement dn SeIgneur en la chair, et il
les annOlIce presque dans les memes termes employcs
42. nu SEIGNEUR, 25
par le Seigueur lui-meme relativemen t a sa seconde
venue: «( Je montrel'ai des prodiges en haut dans les
» cieux et des signes en bas sur la tene, du sang, et
» du feu, et des colOllnes de fumee; le solei! sera
» change en tenebres, et la lune en sang, avant que
I) vienne le g.'and et notable jour du Seigneur.» Cette
PI'OplH~tie est citee par Picne, - Act. 11. 16 a 20,
commc etant alors accomplie. PlIisque dans ce temps
la iI n'y a eu aucune destruction du ciel ni de la terre,
ni aucunc dcs convulsions impliquunt cette destruc
tion, nous pouvons donc conclurc quc de telles cltoses
n'arriveront pas non plus, lorsque seront accomplies
les predictions relatives all second avenemcnt, 'llland
arrh'era le grand changemeut qne le Revelatellr an
nonce sous la figure de la disparlltion dll ciel et de la
terre.
C'e:>t de la meme maniere qu'est annonce I'etahlis
sement de nou veaux cieux et cl'une nouvelle terl'e
clans des prophcties qui on t re~u leur accomplisse
ment. Tout le Chapitre LXV d'Esaie traite de rappel
des Gentils, du rejct des .Tuifs ilia venue cIu Seigneur
dans le monde, et de I'ctablissement de l'Eglise ehrc
t.ienne, par ces paroles: « Voici, Atoi je crle des
» cieu,x 110111:eaux et unc terre nOlwe/le; 011 ne se
» souviendra point des choses precedel1te.~, et elle,~
» ne mOllteront point sw' le emuI', L'Eglise sous
I)
line nouvcllc dispensation, Oil dans un etat nouveau
ct perfectionne, est ce dont il est traite ici, cal' iI est
flit immediatement : « Voiei, je "ais creel' Jel'Usulem
3.
43. 26 DU SECO:-iD AVENEMENT
II rejouissance, et son peuple alIegresse;) et tout ce
qui suit prouve qu'il ne s'agit pas ici d'un etat dans
l'autre monde, mais dans celui-ci. Le contenu de ces
expressions est encore evident d'apres un passage dll
Lie Chapitre, Oil, parlant de l'etablissement de I'E
gIise, le Seigneur dit : «( J'ai mis mes paroles dans ta
» bouche, et de l'ombre de ma main je t'ai couvert,
» alln que je plal/te les dcux et quc je (onde la
II terrc, ct que je dise a Sion : Mon peuple, toi! )
Nous voyons aussi dans I'ancien Testament, eomme
dans I'Apocalypse, que la formation de nouveaux cieux
et d'une nouvelle terre est mentionnee conjointernent
ayee le relablisseme9 t de Sion et de Jerusalem. La
raison en est que Sion et Jerusalem sont constam
ment prises dans les prophctics com11e des types de
l' Eglise m/h,nc. Dans I'ancien Testament, quand il est
parle oe leur rctablissement, elles sont evidemment
des types de I'Eglise qui devait etre etablie par suite
de la venue du Seigneur dans le monde, ct qui est
appelee l'tglise dm?tienne pour la distinguer de
celIe des Israelites Oil des Jui(s. Ainsi done, dans
I'Apocalypse, une N ouvelle Jerusalem ne peut signi
fier autre chose non plus qu'une Nourellc tglise, ou
le retablissement du Christianisme pur dans un ctat
plus gloricux que le primitif; et il est dit que ces deux
6venements sont accompagnes de la formation d'un
nOli veau ciel et d'une nouvelle terre, pour indiquer
I' entiere nouyeauLc de I'Eglise quaIlt il la vie intericure
et au langage exterieur, aux principes interieurs et:1
44. DU SEIGNEUR. 27
la pratique exterieure, toutes les persuasions corrom
pues et tous ies maux qui ont perverti les precedentes
Eglises ctant entierement dissipcs ou cloignes.
n. J'espere que vous admettrez que 1I0US avons une
idee claire, et au moins probable, de la signification
des proph6ties qui concernent le second avcnement
dn Seigneur et la manifestation de la Nouvellc Jeru
salem. La question qui vient ensuite est celle-ci : Ob
serve-t -on aujourd' hui des circonstances et des si
gnes qui mencnt it celle conclusion, que le temps
de la grande et di!!ine intervent.ion prophetiquc
ment indiqwfe est arrive? Qu'i1 me soit permis,
avant de repondre aceUe question, de dire qu'une
)'cponse affirmative n'implique pas neeessairement une
absurdite, comme un tl'Op grand nombre de personnes
sont portees it le eroire. Tons ceux qui reconnaissent
l'autorite des Saintes Ecritures doivent )'econnaitre
anssi que la venne du Seigneur doit assllrement avoi)'
lieu dans un temps ou dans un autre. Or, il est pro
bable qU'elle aura lieu, ainsi que c'est clairement
predit, dans un temps et d'une manicre auxquels on
ne s'attend pas. «( A l' hew'e que vous ne pensez pas,
1) le FUs de l'llomme viendra.)l -liatth. XXIV.
44. - On doit done s'attendre que, quand elle aura
lieu, des multitudes, peut-etre meme la majoritc du
monde ch retien , ne voudront pas croire acetto bonne
45. 28 nu SECOND AVENE~(ENT
nouvelIe, et se moqueront de cenx qui y croil'ont, les
traitant d'esprits simples ou enthousiastes, comme le
Seigneur le dit encore: Cl Qu.am;l le Fils de l' IJ omme
II viendra, e.~l-('e qu'il t"Ol/vera la foi .~lIr la terre? II
- Luc, XVIII. 8. - Lors donc que llUUS annoni;ons
au monde notre croyance que cette cOlIsommation de
la prophetie divine s'cffectue maintenant, nous savons
que nous attirons sur nous le mepris des hommes Sll
perficiels eL fril:oles; mais nous sommes cerlains que
les hommes poses et retlechis, qui examineront sincc
rement les raisons qui nous ont amenes a cette con
viction, ne pou1'l'0nt pas se dissimuler qU'elIes sout
tres-fortes, et qu'il n'est pas facile de les repousscl'.
II est certain que loule la p,-ediclioll divine doil UIt
jour s'accomplir; si donc ce qui est ~Vanc6, comme
preuve que eet accompIissement a eu lien, n'est pas
tout il fait indigne du sujet, ceux qui le presentent
ont le droit d'ctre ecoutes avec attention. Si, au con
traire, la simple assertion que le temps de l'accom
pIissement de la grande pl'oph6tie scripturale est ar
rive suffit POUl' au toriser 11 traiter avec mepris ceux
qui le prctendent, alors les Scribes et les Pharisieus
on t en raison de traiter avec mepris le temoignage de
Jean-Baptiste, et iI serait difficile de prouver qU'iIs
ont eu tort de crucifier le Sauveur lui-mcme....
J'ai prouvc qu'un grand nombre de personnes ont
conclll de la signification de Jerusalem comme il1(li
quant l'Eglise dans le langage proph6tiquc, que la
N ouve((c Jcrusalcm de I'Apocalypse doit signifier un
46. nu SEIGNEUlL 29
nouvel et grand progres du Chri~tianiiime dans le
monde. NoIre explication de cette sublime prophetie
n'est donc pas nouvelle, si ce n'est quant a la preci
sion avec laquelle sont developpees les particularites
de sa signification; en efl'et, I'explication de la pro
phetie concernant la venue du Seigneur dans les nuces
dll ciel n'a jamais ete don nee dans l'Eglise comme in
diquant sa presence dans le sens litteral de la Parole,
et le developpement de la bl'illante lurniere de son
sens interne ou spirituel. ElIe n'est donnee que dans
les doctrines de la Noll'l:ette J entsalem. Si donc on y
tl'ollve la vraie explication de la prophCtie dans son
sens spiriluel, qui est son sens veritable, et cela est
Pl'OllVe avec line el'idence qni rend la negalion diffi
cile (1), ce fait sera un signe que le temps de 1'ac
complissement de celle prophetie est arrive. Le sim
ple expose de eet argument ne pcut,pas paraiLrc d'un
grand poids, it moins qu'il ne soit lie it la connais
sance des doctrines de la N O1n'elle Jh·usatem. Ces
doctrines prescntent, en effet, loutes les grandes ve
rites du Inll' Cl!ristianisme dans un jour plus clair
qu'on ne l'avait en jusCjll'ici, et ellcs dticouvrent, avec
une evidente demonstration, les e1'l'eurs par les
queUes lcur eclatante lumiere a ete si longtemps Ob5
cUJ'cie. Par les doctrines flu pUl' Christianisme, le
sens spirituel des Saintes Ecritures se trouve dCvc
loppe; son existence est p::rfaitement IH'ouvee, et
(I) VoiT'. il cc sujcl., r lflSpil'C/lioll lIhi,:iere. cl I':lprcndice N" 4- de
celouvrage. (Note de {'AIl/elll'.)
n".
"
47. 30 DU SECOND AVEXE~JENT
la Parole de Diell esL demollt!'ee etre en toute realite
la Pm'oie de lJieu. Quand, dis-je, toutes ces vcrilcs
apparaissent telles qu'on pellt les voir dans les ecriLs
de I'Auteur que nous apprecions a si juste tiLre, tout
esprit serieux qui en prendra connaissance devra con
clure que de telles decouvertes n'alll'aienL jamais pu
.ctre faites par un entendement humain, non aide, et
qu'elies doivent ctre considerces comme etant une
consequence dll second avenement du Seignenr qU'el
Ies annoncent. Cependant, je ne veul' pas insisLer ici
sur ceL argument, mais j'espere que quelques-ulles
des considerations qui lui donnent de la force se pre
senteront dans le cours de cet Appel.
N'y a-t-il pas, d'ailleurs, d':lUtres l)('euves fl'ap
pantes, memc pour l'obSCl'vatcul' sllpert1ciel? II est
dit que toul mil le rel'ra, mPme (/ussi ceu.x qui
l'ont pcrte, - Apoc. 1. 7, - paroles qui impliquent
que sa venlle doil etre accompagncc de signes per
ceptibles a tout entendement, meme il cellx qui ne le
reeonIlaissent pas et ne le veulent pas, quelque paI
pables que soien ties signes qui doiven t accompagnel'
son avcnement. ThIais de teb signes se prcsenten L-ils
aujollrd'hui au mondc? Je n'hesite pas il r6pondre que
oui, et que merne iIs sont nombrcux et remarquab!cs.
11 n'y a personne clans cc pays (t' AllgIeterre), qlJi, ayan L
qllclquc instl'llction et la facultc d'ohserver, ne les
"oie :n'cc ctonnemcnt, car ils Cltl.il'cnt continuellemcnt
son attention. Cependant, quoiqu'i1s soient rem:l'
quablcs, la veritable cause d'ou i!s pl'ovienneut n'cst
48. DU SEIGNIWII. 3~.
pas prise en consideration. 11 en est ainsi, parce que
la nature du second avenement, comme celle du pre
mier, ditfcl'e de la commune attenle, et en general
1'0n ne distingue pas plus sa presence aujourd'hui,
qll'on ne la distingna alors; mais cela ne fait que
rendre plus sensible la comparaison avec cetle 6po
que, puisque le Seigneur a tance ceux de ce temps-l:"1
de cc qu'ils ne discernaient pas les signes du temps.
-lIatth. XVI. 3. Luc, XII. 56.
Tout le monde ne reconnait-il pas que nous vivons
dans une ere des plus extraordinaires? Tous les e5
prits ne sont-ils pas penetres de la conviction qu'il
y a quelque chose de presque snrnaturel clans le ca
ractilre des temps actuels ? Le changement qui a lieu
depuis quarante ou cinquante ans (i) n'avait-il pas
en soi des causes qui ont fermante pendant les vingt
ou trente annees ant6rieures? Ne le voit-on pas dans
l'aspect de toute l'Europe, de toute la ChrCliellte, dl!
lllonde entier? Et cela n'a-t-il pas relllpli d'etonne
mellt quiconque en a etlS temoin et l'a contemplc avec
rcHexion ? Apres que cllaque partie lIe la grande fa
mille humaine a Cte vue se dehaltant clans des con
vul~ions (Illi'Semblaient menacer l'existence de toute
la societe humaine, un ordre nouvcau et pcrfcctionne
n'a-t-il pas semble sortir de nom"eau du chaos? Ne
royons-nous pas des progres extraordinaircs en tou
tes choscs, qui tiennent au lJicn-etre de la vie et il I'a
vaneement de l'espece humaine clans la civilisation,
(I) Ccci ctait ccrit cn 183~. (Nole cl" Tradu.clclIl'.J
49. 32 DU SECOND AVENEMEN'I'
le savoir et la vertu? Ces chases n'excitent-elles pas
dans toutesles regions de la societe des exclamations do
surprise, et ne remplissent-elles pa~ le CCEur de I'es
poir de voir apparaitre un jour nouveau, plus hou
reux, et qui main tenant commence 11 se level' pour le
genre humain? l'fIais je m'ahstiens pour le moment de
parler avee plus de detail de eette delicieuse partie de
man sujet, paree qu'i! faudra que j'y revienne en trai
tant du jugement dernier (t), slljet qui est intime
ment lie a celui du second avcnement dll Seigneur.
En attendant, ce peu de mots suffira peut-etre pour
en donner quelque idee aux hommes serieux et retle
chis. le dirai seulement ici que dans ces visitatiollS
merveilleuses de la Providence et de la !Iisericorcle
de Dieu, dont la generation aetuelle a ete et est en
core temoin, nous voyons des signes tres-clairs des
temps du second avcnement (2). Its sont a la hauteur
de la gl'ande cause qui les a prodl1its, et l'on ne peut
les considerer dignement qu'en voyant en eux I'ac
complissement def; dernicres predictions du Livre sa
cre, ct en les admettant comme etant les prr,curseurs
du second avenement du Seigneur.
Ultima Cumroi venit jam earminis rotas:
Magnus ab integro sreclorum nascil ur ordo;
Jam redit et Virgo, redeullt Salurnia regna.
(I) En efl'el, (es delails sonl donncs dans la s~l~lion IV.
(2) Ces signes, depuis 183,l, se sont multiplies d'une manii:re sur-'
prenante, et lout porle ~ prcsumer qu'i!s vont se mullipliel' eneore da
vanlage. (Notes de l'/?diteltr.)
50. DU SEIGNEUH. 33
Ill. S'il Ya tant de cil'constances et de signes dans
les choses politiques et sociales qui indiquent que le
temps est arriH) de l'ln tervcn tion divine decrite dans
les Saintes Ecritures, n'y a-t-it pas aussi des circon
stances dans 1:l situation elu monde qui prouvent que
le retablissement de la naie Religion, promis sous
les figures du second avenement du Seigneur, et I'e
tablissement el'une Nouvelle Jerusalem, ne sauraient
etre plus longtemps retardes sans que I'espece hll
maine en eprouve le mal le plus serieux? All premier
abOI'd, il peut paraitre paradoxal que, d'lIn cote, j'ap
pelle l'altention vel's les signes du temps, qui pro
mettent aux hum:lins une nouvelle calTiere de progrcs
et de bonheur, d'ou je tire la conclusion (lue le pr6
sen test I'ere de la seconde venue du Seigneur; et
que, d'nn autre cote, j'indiqlle des signes qui mena
cent I'espece humaine du mal le pIns serieux, pour
dednire encore dc 111 un argument qui prouve la meme
proposition. Mais si I'on examine avec soin la chose,
on verra qu'en ceci il n'y a aucune inconsequence, et
que les deux aq~uments, all lieu de se neutraliser,
se sOlltiennent fortement l'un l'autre. Car toutos les
hellreuses circonstances qui ont ete signalees ne se
rapportent 11 l'homme que comme etant un etre ra
tionnel, habitant ce mOMe; et son etat,. relativement
?t la religion, se I'apporte 11 lui comme Clant, en ou
tre, un ctre spirituel destine il vivre dans l'eternite.
Une amelioration de sa condition, sous le premicr
51. 34 DU SECO:XD AVENEMENT
rapport (comme homme du monde), prollve un slIr
croil d'action des influences divines en sa faveUl', dont
le but final est d'effectuer aussi une amelioration de
sa condition sous le dernier rapport (comme etre spi
rituel). lfais si les vues de la Providence etaient ici
frustrces, aucnn progres sous l'autre rapport infe
rieur ne saurait etre une benediction reelle, et ne
pourrait d'ailleurs etre permanent. Lorsqu'une por
tion de nouvelle terre doit etre dMrichee et mise en
culture, la premiere chose afaire c'est de debarrasser
la surface des produits inutiles et nuisihles, et d'en
prepareI' le sol; puis ensuite on doit y semer la se
mence par laquelle doit etre produite la 1110isson.
Tous les progres de la condition generale de l'espece
humaine correspondent a la marche de la preparation
du sol, mais quand il est ainsi prepare, si les semen .,
I
ces du divin vrai n'y sont ras semees, les plantes les
pills mauvaises ne tardent pas a y pousser encore
avec abondance, et toutes les peines de la preparation
sont perdues.
Posons ici quelques questions. - Les croyances
religieuses generalement recues donnent-elles ces se
mences ?- Les semences qn' elles donnen t son t-elles
de telle nature que le sol de l'esprit humain, dans son
etat actuel de preparation, les trollve concordantes
avec lui, et qU'il les admette volon tiers? - 01', s'il
n'en est pas ainsi, n'y a-t-il pas nece~site manifeste,
si l'homme continue a etre un objet de predilection
pour son Createur, qu'une nouvelle dispensation de
52. DU SEIGNEUR. 3~
la Verite divine, appropriee al'etat et aux besoins ac
tuels de I'esprit humain, nous vienne de la source su
preme? Pal' cette dispensation, le voile de r erreur,
dans lequelles doctrines du vrai et pur Cbristianisme
sont depuis longtemps enveloppees, doit dtre decbire,
et la fOl'ce de la Religion pure, dans toute la gloire de
sa beau te native, doit etre de nouveau decouverte aux
humains. - Et si line telle dispensation tardait trop
it venir, ou, en d'autres termes, 5i la seconde venue
du Seigneur tardait trop it avoir lieu, ne serait-il pas
il craindre que les mauvaises plantes de l'incredulite,
qui ont deja commence it se montrer en si gl'ande
quantite, ne couvrent tout le champ de l'esprit hu
main, et ne detruisent toutes les esperances de pro
gres, de sagesse et de honheur de I'espece humaine?
Pour develop per chacune de ces questions d'une
maniere complete, ilme faudrait plus d'espace que je
n'en ai ici. J'y repondrai done succinctement; mais
j'engage ceux it qui cet Appel s'adresse a retlecbir
profondement SUI' cc sujet.
La premiere question, celle de savoir si !es croyan
ces rcligieuscs !JclIl:ralement reptes dOlmenl lcs
pures semences de la dit'ille V£lrite, recevra une
reponse concluante dans quelques-unes des autres
Sections de eet Appel; car si l'on y voit avec certi
tude que les doctrines du vrai pUl' et reel, sur les su
jets les plus impol'tanls de la foi et de la vie, son t
differen tes de cellcs qui son t gellcl'alemen t re~ues au
jourd'hlli, il sera evident que la vcrite pure ne do it
53. 36 DU SECOND AVENE~IEliT
pas se trouv~r dans ces dernieres; et je prefcre que
ceb se trouve demontre par voie de consequence cvi
dente, plntot que de faire un expose penible de ce que
nous considerons comme etan t des erreurs dans les
croyances dominantes.
Seconde question: Les semences que dOl1llent les
croyallces generalement refues sont-elles de telle
1Ultllre que le sol de {'esprit hllmain, dans son etat
{(cluel de preparation, les trouve COllcordalltes
avec lui, et qu'il les admette volonliers? On pour
rait l'epondre, sans o(fenser personne, par une simple
question de fait; et le fait, comme cbacun peut le
voir, repond ncgativement d'une maniere bien deter
mince. N'cst-il pas connu de tous que la majeure
partie des hommes d'aujourd'hui sont bien plus rela
cMs clans leurs croyances religieuses qu'on ne l'etait
autret;ois? Ceux-Iil meme qui sont le plus decidement
convaincus de la verite de la Religion chretienne pour
la plupart tiennent bien moins que leurs pe res il la
YCI'itc des points particuliers auxquels Us croyaient;
et si je clisais qu'i! n'y a qu'un petit nombrc qui aient
con fiance cn la verite des doctrines de lcurs sectes
respeclives, comme etan t les doctrines mcmes du
Christianisme, Je pense que j.c ne ferais qu'exprimer
ce que tout le monde sait par experience. C'est donc
lil In des signcs evidents qu'il s'est opere un grand
changement dans l'esprit llUmain, ou dans la maniere
de penser des hommcs. En c[et, les hommes sont,
en general, deYenus pIllS disposes qu'autrefois it s'en
/
54. DU SEIGNEUR. 37
querir de la verite des doctrines auxqueIles illeur est
dit de croire, et ils deviennent de moins en moins
susceptibles d'acquiescer a une foi implicite, sans
faire usage de leur raison et de leur entendement.
Comment est-il donc possible que des doctrines, dont
les principales ont toujours ete reconnues par leurs
defenseurs comme incomprehensibles, comme etant
l'objet d'une foi qui repousse Loute intervention de
l'entendement, parce que si l'entendement interve-
nait, il les rejetterait, comment, dis-je, est-il possi-
ble que de teIles doctrines puissent. conserver leur in-
fluence sur l'esprit humain dans son ctat actuel? Voici
la remarque que fait sur cc sujet un celebre orateur
chretien de nos jours : II Les formes sous lesquelles
)) la religion est presentee, quoique suffisant a la
)1 nourriture spirituelle des esprits des hommes des
) siecles passes, ne sont pIns appropriees aux besoins
) du present, mais sont devenues comme sans vie, et
)1 comme des trones d'arbrcs ne contenant en cux ni
I) seve ni nourriture(i). I)
Des dogmes, quoique non satisfais:mts, ont pu
amener des esprits bien disposes ala reconnaissance
de Dicu-Sauveur, ainsi qn'!1 la vie de la Religion, et
ont pu repondre aux principales tins de la religion,
tant que rcsprit humain a pu yacquiescer en toute
simplicitc et sans examen. Mais lorsque l'esprit hu-
main est arrive a un tel etat, qu'il ne peut plus se
(1) Irving, dans son sermon d'adieu 11 Glascow, Iors de son premier
voyage Hondres. (Nole de l'Auteur.)
[I.
55. 38 DU SECOND AVENEMENT
contenter d'une foi aveugle; et quand, en outre, il
est pl'cparc, par la culture de sa puissance l'ation
nelle, a recevoir les semences de la verite pure et
reelle, il ne trouve plus que ces dogmes lui convien
nent, et il ne saurait plus en retirer les choses neces
saires a sa nourriture spiriluelle; ainsi il refuse de
les recevoir. Que tel soit de nos jours l'etat de l'es
prit humain, c'est trop evident pour que qui que ce
soit le conteste.
D'apres cela, on doil repondre atIil'mativement a
la question suivante, et l'on doit admettl'e qu'il y II
necessite mani(este, si I'nomme continue (fetre
un ohjet de-p1·idilection pour SOil Createur, qu'il
soit donne de la soul'ce divine une nouvelle dispen
sation de la t'erite, flppropri'ee 0: l'liaf actue(et
aux he.wins de I'esp"it numain. Il faut, en d'autres
termes, que le second avenement du Seigneur, si
longtemps attendu, soil revelc dans les temps acLuels.
- Il faut, en outre, que celle dispensation soit telle,
quOelle dissipe les nuages de l'erreur, dans lesquels
la verite du Christianisme a tiLe enreloppee si long
temps; qu'elle rctablisse de justes idees sur la Parole
de Dieu; qu' eUe en demontre, (l'une maniere con
cluantc, la divine origine; qu'elle presente SOilS un
jour rationnel et scriptural la divinitc du Redemp
tcur, sans la reconnaissance duquel aucune Eglise ne
peut etre pl'opremcnt appeMe Cn1'ctiennc; qu'eUe
decouvl'e, d'uoe maniere satisfaisante pour tout le
monde, la nature de l'immort~lite de I'homme, et le
56. UU SBIGNEUI. 39
mode de sa vie a venir; qu'elle decouvre en meme
temps les vrais moyens par lesquels cette immorLa
lite peut etre rendue un immortel bonheur. Enfin;
ce doit etre une dispensation qui effectue l'union si
desirable de la raison et de la Religion, sans de
pouiller celle-ci de sa spiritualiLe, comme l' ont fait
jusqu'ici les systemes de religion qu'on appelle pu
rement rationnels, et qui, conjoignant la spiritualite
a la raison, releve allx yeux de tous la religion. On
pourra voir bientot si le systeme de Religion adopte
par ceux qui croient aux doctrines de la Nouvelle
Eglise aces caracteres. Dans tous les cas, il est diffi
cile de nier qu'une telle dispensation de la verite di
vine, dont nous venons de donner une legere idee,
ne soit essentiellement importante a l' etat actuel
des esprits et aux besoins spirituels des hommes.
Si lIne telle dispensation etait encore retardee,
ne devrait-on pas repondl'e affirmativement a notre
derniere question, et conc1ure qu'il serait ,i cl'ain
dre que les mauvaises plantes de t'incl'edutite. qui
ont deja commence it. se montl'er en si grande
quantite. ne couvrent tout le champ de t' espl'it
humain. et ne detl'uisent tOlltes les espel'ances de
progres. de sagesse et de bonheur de t' espece hu
maine?
La grande forteresse de 1'incrMulite, c'est 1'iI'ra
tionalite des doctrines generalement re~ues que I'on
pretend etre celles de la Parole de Dieu. Ces doc- .
trines sont telles, que, lorsque la raison se hasarde
57. 40 DU SECONU AVENEMENT
ales considerer avec attention~ eUe est portee it les
repousser; et lorsque l'on pense que ces doctrines
sont dites celles des Saintes Ecritures, il en resulte
evidemment qu'avec eUes sont aussi rejetees les
Saintes Ecritures eUes-memes. - Que ron mette
donc les Saintes Ecritures sous leur vrai jour; que
1'on prouve specialement qu'e11es sont ecrites selon
les lois de la correspondance ou de l'analogie inva
riable qui existe entre les choses nature11es et les
choses spiritue11es; que 1'on prouve que, pendant
que dans leur sens naturel il y est en grande partie
traite de choses naturelles, ces choses naturelles ne
sont employees que comme des types d'idees pure
ment spiritue11es; que l' on prouve ainsi que les Sain
les Ecritures contiennent en elles un sens spirituel
dans lequel la sagesse de Dieu brille dans toute sa
gloire; que l' on demontre ensuite que11es sont les
doctrines ree11es de la Sainte Ecriture; que l' on
mette en evidence que leurs vedtables donnees s'ac
cordent invariablement avec ceUes de la raison, et
que, quoiqu'e11es contiennent des verites, auxque11es
la raison livree a ses seules forces ne saurait atLein
dre; e11es sont te11es, que la raison ainsi eclairee les
accepte, les approuve, et puisse les confirmer par de
nombl'eux arguments; que 1'on expose alol's les prin
cipaux points de la Religion sous leur vrai jour,
et 1'on depouillera tout de suite 1'incrMulite de sa
puissance sur tout esprit qui aura conserve 1'amoui'
du vrai reel et le Msir de le connaitre.
58. DU SEIGNEUR. 41
Mais certainement l'on ne trouve rien de tout cela
dans les idees religieuses qui dominent aujourd'hui,
et nous en voyons les tristes consequences, Nous
voyons que bien des gens, meme dans ce pays (1' An
gleterre), avouent sans rougir, non-seul.~!llent le
deisme, .mais l' a.thei.sme; tandis que- SUI' le conti
nent del'Europe, tant chez les Catholiques que chez
les Protestants, ils sont presque univel'sels. L'ecole
tMologique a la mode dans une grande parlie de la
Chretiente, et qui a pour chefs les defunts docteurs
Semler et Eichhorne, n'admet pl'8sque rien de la
propre nature de l'inspiration dans le nouveau Tes
tament, et la nie entierement POUl' l'ancien Testa
ment; tellement que le Consistoire de Wurtemberg
est alle jusqu'a defendre au clerge de til'er de l'an
cien Testament les sujets de S8S sermons (1) ! Ce sont
la reellement des symptomes frappants d'ul}e ten
d.a!lce--E!Qi~~nt.c an!lc!,~ulitc. Or, y a-t-il qUclque
chose dans les doctrines du Christianisme d'aujoul'
d'hui qui puisse ctre oppose all torrent? Et n'y au
rait-il pa~ lieu de. craindre les suites les plus desa~
tI'euses, si l'antidote convenable tardait encore it
etre administre, si le second 3venement du Sei
gneur, dans le sens explique ci-dessus, se faisait
attend,') plus longtemps?
(I) Voir lntellectual Repository. 2e s~ric, V. 1, flag. 608.
tI*
,
59. 42 DU SECOND AVENEMENT
IV. Ce qui vient d'etre dit peut, je pense, suffire
pour conv3incre ceux qui prennent en consid~ration
eet important sujet, que nos pr~tentions ne sont pas
trop extravagantes, quand nous disons que nous
croyons qu'il est accorde une nouvelle dispensation
de la v~rite divine, et que nous vivons actuellement
dans le sieclc du second avenemcnt du Seigncur.
Mais cerl-ains d'entre vous peuvent craindre de don
ner leur attention a nos arguments, a'admettre la
croyancc des doctrines de la Nouvelle Jerusalem, et
de passeI' pour des enthousiastes. L'enthousiasme est,
en eWet, l'accusation que lc monde est toujours pret
a porter contrc ceux qui croient sincerement que
Dieu agit"avec sa Providence constante dans les af
faires humaines, et surlout dans ce qui a rapport a
son Eglisc; qui, dans la pratique, reconnaissent que
les predictions des Saintes Ecritures ne. doivent pas
rester une lettre morte a toujours, et qui pensent
qu'il est r~ellement possible que ce que le Divin Vrai
a predit se realise un jour.
En verite, nul ne peut, s'il est con~quent, tOl1r
ner en ddicule ceux qui croicnt qu'une prediction
dc l'Ecriture-Saintc s'est realis~e, amoins qu'il n'ait
aucune croyance a la Parole, ni a la toute-scicnce et
ala toute-prevoyance de la Divinite. n cst vrai qu'il
y a eu d'ardents enlhousiastes qui ont fonM d'oiseu
ses illusions sur la Sainte Ecriturc. Mais comment
ont-ils ordinairement agi? Us s'attendaient a ce qu'il
h
.
60. DU SEIGNEUR. 43
arriverait quelque grand evenement dans la nature,
qu'ils seraient eleves a de grands honneurs et a des
dignites mondaines. lis s'imaginaient que Jesus
Christ viendrait en personne pour regner sur la
terre, et que ceux qui ont cette croyance auraient
sous lui le gouvernement des hommes, et autres ex
travagances semblables. Que l'on examine les pre- ,
tentions des fa!,x-Christs et des faux prophetes, qui
se sont presentes dans les dift'erents siecles, et l'on
verra que ce sont la les idees qui les ont domines.
Or, un tel enthousiasme a son antidote parfaitdans
les doctrines par lesquelles nous savons que le royau
me du Seigneur n'est pas le rO'lJaume de ce monde.
Si, comme ces enthousiastes, ;nous presentions des
privileges particuliers, nous pourrions peut-~tre,
co!nme quelques-uns d'eux, trouver beaucollp plus
d'adherents; mais nOllS n'avons a oft'rir ni avanta
ges mondains, ni court sentier conduisant au ciel;
le seul sentier vers le scjour celeste est celui de la
Repentance et de la Regeneration, et nous croyons
que ces operations ne peuvent s'eft'ectuer en nOlls
que par la puissance du Seigneur Jesus-Christ. Nous
croyons en Lui comme etant le chemin, la virile
et la vie; nous croyons qu'il doit ~tre recu en toute
humilite et obeissance de crellr par l'homme. La loi
qui regie l'admission dans la Nouvelle Jerusalem
ou la Nouvelle Eglise, est qu'llil n'entrera en eUe
11 rien de souille, ni personne qui commette abo
11 mination et mensonge, 11 - Apoc. XXI. 26;
61. 44 DU SECOND AVENEMENT
par oil nous entendons que quiconque desire profi·
ter de la nouvelle dispensation de I'Evangile eter
nel, doit regler sa vie, depuis ses pensees intimes
jusqu' a ses actes les plus exterieurs, par les lois
immuables de l' ordre contenues dans les comman
dements de Dieu; qu'il doit travailler specialement
a eloigner de ses affections tout ce qui n'est pas
d'accord avec I'amour et la purete du royaume ce
leste; qu'il doit aussi bannir de ses pcnsees ou de
ses opinions tout ce qui est desavolle par le divin
Vrai qui constitue la loi de ce royaume, et qu'il faut
qu'ille fasse en toute humble dependance et en toute
simple elevation d'csprit vel'S le Seigneur .Jesus
Christ, comme etant Celui qui regne dans ce royau
me, et qui est le Roi des rois et le Seigneur des sei
gneurs.
Nous croyons donc qu'il est donne a I'hom01e unc
nouvelle dispensation de I'Evangile eternel, qui n'est
nullement en contradiction avec les precedentes dis
pensations, mais doit, au contl'aire, les accomplir
en introduisant en elles leur propre esprit et leur
propre vie. Nous sommcs convaincns que ceux qui
admettent la nouvelle dispensation doivent marcher
dans une nouveaute d' esprit et non pas, seule01ent
selon la lettre. Nous croyons que, commc toutes les
dispensations ont exige que les ho0101es aiment Dieu
et gardent ses commandemcnts, de m~me en celle
ci il faut qu'ils agissent ainsi, mais plus profonde
ment de coour, et en y conformant leut' vie pratique
d'une O1aniere plus parfaite.
62. DU SEIGNEUR. 40
Ainsi, nous croyons que la superiorite remal'qua-
ble de la nouveUe dispensation ne doit consisl.er qu' en
ceci, que c' est une clarte superieure avec laquelle la
personne et la nature de Dieu, qui doit y etre adore,
seront vues; - une plus claire notion de la maniere
dont peut lui etre offert un culte acceptable; - une
communication plus puissante de !'influence divine
mettant ceux qui le reconnaissent a meme de com-
battre avec succes leur propre corruption.
Lors donc que nous monLrons aux hommes les si-
gnes qui constatent que le second avenement du Sei-
gneur est arrive, nous n'avons pas en vue de rem-
pHI' leur tete d'idees oiscuses ou inconnucs de tout le
monde, mais de les fortifier dans ce fait, que main-
tenant ils sont appetes d'unt maniere plus positil'e
que dans le passe a reconnaz'tre le seu/ vrai Dieu
et l} etre assures que /e premier de tous /es com-
malldements c'est d'aimer le Seigneur notre Dieu
de tout notre camr, de toute notre lime, de toute
notre pensee et de toute notre force, et que le se-
cond, qui lui est semb/able, est d'aimer le prochain
comme nous-memes. - Nous ne desirons que les
penetrer de la necessite de dcvenir de tels serviteurs
de Dieu, de tels amis de l'espece humaine, et de les
assurer qu'a cet effet toute assi~tance divine leur est
offerte. -- Si c'est la de l'enthousiasme, qu'il me soit
permis de dire que c'est un enthousiasme que toute
personne sincere et hien disposee doit nourrir en
eUe, et que tout ami de l'humanite doit desirer voir
63. 46 OE LA RESURRECTIOS.
devenir universel ; car, s'ilI'etait, il hannirait hien
tOt de la terre les maux et la misere, et il amenerait
aleur place le contentement et la paix....
SECTION Ill.
DE LA RESURRECTION.
-§ {er._ Veritable doctrine.-Examen des textes
qui sont cites comme lui etant opposes.
Le sujet qui semble devoir attirer d'abord notre
attention, apres nous etre occupes du second llvene
ment du Seigneur, est lejugement dernier qui doit
arriver avec le second avenement, selon la croyance
universelle des Chretiens, et selon ce qui est claire
ment annonce dans la Parole de Dieu. Or, ici se pre
scnte une premiere question fort importante. Oil doit
avoir lieu le jugement dernier? Doit-il etre accompli
dans le monde naturel ou dans le mondc spirituel?
Comme l'opinion commune est, non-seulement, ainsi
que le dit Paul, que «( l' homme doit etre juge pour
les choses (aites dans le corps, mais en outre,
J)
hien que Paul ne l'ait pas dit, et qu'aucune autorite
divine ne l'ail declare,-qu'il doit Itrejuge dans le
64. DE LA RESURRECTION. 47
corps, on s'attend generalement a ce que le corps
soit appele acet effet hors de sa tombe, et par conse
quent a ce que le jugement dernier soit effectue dans
le monde naturel.
Les Saintes Ecritures nous ont amenes, nous, a
une tout autre conclusion. Nous sommes assures,
d'apres leur autorite, qui s'accorde avec les plus
claires donnees de la raison, que quand le corps est
mis de cote par la mort, nous en avons a jamais fini
avec lui; qu'alors l'homme devient un habitant vi
vant d'un monde spirituel, dans lequel it doit a ja
mais continueI' d'exister, et que par consequent le
jugement dernier ne peut s'accomplir que dans le
monde oil sont I'assembles tous les humains, c'est-a
dire, dans le monde spirituel, et non dans le monde
naturel, dans lequel ceux qui ront une fois quitte ne
doivent plus retourner. Avant done, chel's lecteurs,
que vous puissiez vous decider sur le sujet du juge
ment dernier, il faut que j'appelle votre attention
sur la Resurrection, et je vais dire en peu de mots
quelles sont a cet egard nos croyances.
Nous croyons que la veritable doctrine des Saintes
Ecritures sur l'importante question de la resurrec
tion est celle-ci : que l'homme se reieve de la tombe
aussitot apres son deces; qu' alors it se trouve dans
un monde, non de pures omhres, mais d'.existences
substantielles, lui-meme etant un Izomme reel et
substantiel, dans une forme humaine parfaite, ayant
tous ses sens et toutes les puissances propres al'hom
65. 48 DE LA RESURRECTION.
me, bien qu'il ne soit plus visible aux hommes du
monde naturel dont les sens et les perceptions sont
relativement lourds et grossiers, en cc qu'ils sont
enveloppes d'un corps materic!.
La dernierc partie de cellc assertion, que l'homme
est unc substance reelle, quoique non rnaterielle, et
est ainsi [' homme lui - mime. peut se prouver,
comme on le verra dans ce qui suit, par les raison
nements les plus concluants.llais examinons d'abord
celle premiere proposition, que I'homme se releve
ou ressuscite d'entre les morts aussitOt apl'es son dc
ces. L'autre proposition est virtuellement contenue
dans celle-cL
le ne puis m'empecher ici de donner cours a mes
sentiments en disant que c'est HI reellement une doc
trine des plus satisfaisantes et des plus agreables ~
notre ereur; car penser, comme nos adversaires,
qu'il n'y a point de resurrection raelle, si ce n'est
celle du corps, ala fin du monde, c'est ouvrir la porte
aux conceptions les plus tenebreuses et les plus tris
tes. Que sont, en effet, devenus les premiers~habi
tants de ce globe? Peut~n penser scrieusement qu'ils
soient en dehors de l' existence, ou tout au plus qu'ils
aient une existence tres- imparfaile et fort incom
mode, ayant ete prives de ce corps qui a atC mille in
distinctement avec les elements depuis cinq mille
ans? Peut-on penser qu'ils doivent languil' ainsi pen
dant on ne sait combien de milliers d'annees encore,
avant qu'ils soient de nouveau eux-mimes. et qu'i]s
66. DE LA RESURRECTION. 49
puissent jouir de la felici te? -1lais, au contraire de
cela, la Sainte Ecriture la promet partout aux saints,
sans faire aucune mention d'un intervalle incommen-
surable et d'une terrible attente, pendant lesquels ils
doivent languir dans un deplorable etat, sans en
pouvoir jouir. - Comment cette idee peut-elle s'ac-
corder avec la reponse du Seigneur Jesus-Christ aux
Sadduceens; car les Sadduceens affirmaient qu'il n'y
a ni resurrection, ni ange, ni esprit, - Act.. XIII. 8;
- et nos adversaires, au moins celui que j'ai devant
moi, 11. Beaumont, affirme qu'il n'y a pas de resur-
rection, si ce n'est celle du corps. Or, la reponse de
Jesus-Christ aux anciens Sadduceens est parfaitement
applicable aux Sadduceens modernes: c( Que les
11 morts ressuscitent, MOlse aussi l'a montre pres dll
11 buisson, lorsqu'il appelle le Seigneur le Dieu d'A-
I) braham, et le Dieu d'lsaac, et le Dieu de Jacob;
11 or, it n'est point Dieu de morts, mais de vivants,
» car tous par lui vilJent. - Luc, XX. 37, 38.-
Ceci n'affirme-t-il pas, en effet, qu'Abraham, Isaac
et Jacob etaient vivants au temps 00 ceci a ete ecrit
d'eux par MOlse, c'est-a-dire qu'alors ils ne dor-
maient pas dans leurs tombes. Un de nos opposants
dit tres-bien que la doctrine de la resurrection peut
etre reellement consideree comme la clef de "onte
de la (lispensation evangelique; mais dire que c'est
la doctrine de la resurrection des corps qui est ceLle
clef, c'est pervertir gl'ossierement son enseigne-
ment. Cet ecrivain, dans son zeIe pour ce corps de
5.
67. 50 DE LA RESURRECTIO~,
boue, va jusqu'a affirmer que, si nier la resurrection
du corps, ce n'est pas le peche contre le Saint-Esprit,
c'e~t quelque chose qui en approche beaucoup,
Mais pourquoi la plupart des Chretiens d'aujour
d'hui tiennent-ils a la doctrine de la resurrection des
corps? Je reponds que c'est parce qu'ils n'ont pas
sondlJ les Ecritures. Voyant qu'il y est dit bien des
choses au sujet de la resurrection, et que des leur
enfance illeur a ete enseigne que le corps doit res
susciter, ils en concluent que'la resurrection dont il
y est question est celle du corps.
Le grand logicien Locke, l'auteur du Traite sur
la Raison du Christianisme, a laisse un temoignage
de la conclusion a laquelle tout homme rationnel et
chretien doit arriver en examinant sans prejuges ce
sujet en lui-m~me. Dans sa Troisieme Lettre le re
veque de Worcester, citee dans la note, a la fin du
chapitre SUI' l' I dentite et la DiversiU de son Essai
sur l' Entendement humain, il dit : «( Je reconnais
» que la 7'esU/'rection des morts est un article de la
» foi chretienne; mais que la rhurrection quant au
» mOme corps soit aussi un article de foi, c'est, je le
» confesse, ce dont je ne suis pas convaincu. Le nou
» veau Testament, dans lequel, je pense, sont conte
» nus tous les articles de la foi chretienne, dit dans
» beaucoup d'endroits que notl'e Seigneur et les Apo
» tres prechaient la resurrection des morts et la re
l) surrection d'entl'e lcs morts, mais je ne me sou
l) viens d'aucun passage Olt la resurrection nu mt~IE