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DOSSIER
LE MEXIQUE ET L’ALENA

Benjamin BIBAUD
2
LE MEXIQUE ET L’ALENA

I. LE MEXIQUE AU CŒUR DES TENSIONS AU SEIN DE L’ALENA
Un traité polémique
Les raisons d’un désaccord au niveau de l’ALENA
Malgré l’augmentation des exportations et des investissements étrangers, L’ALENA n’a
pas fait du Mexique une économie en forte croissance comme il était initialement prévu
lors de sa mise en place. En 2011, le PIB moyen annuel est égal à 1.2% comprenant une
croissance de l’emploi manufacturier de 20% s’accompagnant d’une augmentation de
la population de 20%. En comparaison avec les Tigres asiatiques, nous avons une
croissance beaucoup plus forte en Corée du Sud par exemple (avec un PIB représentant
le double de celui du Mexique en 2013 soit 32000$ contre 15000$ pour le Mexique). En
parallèle de l’augmentation des exportations mexicaines vers les USA, les exportations
chinoises connaissent une très forte croissance et ont considérablement déplacé la
production mexicaine.
Le Mexique possède un grand nombre de ressources comme celles naturelles (le
pétrole) puis une population relativement jeune, capable et désireuse de travailler.
D’après « El Instituto para el desarollo Industrial y el crecimiento economico con
informacion de INEGI », au lieu de gagner en compétitivité, nous pouvons remarquer une
baisse de l’indice de compétitivité global pour la croissance au Mexique de 40 points
entre 1994 en 2013. Cela s’explique par une performance limitée. Malgré la volonté de
l’ALENA d’augmenter les exportations du Mexique vers les États unis dans le but de
stimuler la croissance économique, le traité n’a pas agi aussi efficacement que l’Union
européenne avec l’intégration de l’Espagne et du Portugal. Nous pouvons constater des
routes frontalières et de transports entre les États-Unis et le Mexique, très limitées et
désuètes. De plus, nous avons un contrôle transfrontalier qui reste présent limitant la
fluidité des échanges. Contrairement à l’ALENA, l’Union européenne a fourni des fonds
destinés à la construction d’infrastructures et a mis en place un système de lois
communautaires avec un système de transit gratuit pour que la frontière devienne un
stimulant pour les échanges et non un fardeau. Pour adhérer à L’Union européenne,
l’Espagne et le Portugal ont dû devenir des démocraties et adhérer au système juridique
européen et respecter un nombre de critères budgétaire. En l’occurrence, l’ALENA n’a
jamais apporté ces éléments, ou répondu aux besoins du Mexique. L’Union européenne
a procuré un commerce croissant, mais aussi des investissements dans les institutions et
les infrastructures en échange de la mise en place d’un vaste régiment de primauté de
droit et d’une réduction considérable de la corruption.
#1.
#0. BENJAMIN BIBAUD
3
Le second problème : nous avons une croissance de la relation commerciale entre la
chine et les États-Unis. La chine a subventionné ses exportations par la manipulation de
la monnaie. Cette pratique contraire aux normes de l’organisation mondiales
commerce. Cette pratique de dumping n’a pas fait réagir les États unis qui continuent à
entretenir ces relations commerciales. Grâce à ces pratiques la chine peut ainsi pénétrer
le marché américain et déplacer les importations mexicaines. L’ALENA a permis au peso
d’être fortement corrélés avec le dollar cependant le peso mexicain est surévalué par
rapport au yuan. Les autorités mexicaines n’ont pris aucune mesure pour inverser la
situation. La surévaluation du peso mexicain contre le yuan désavantage du point de
vue commercial le Mexique de manière chronique et retarde considérablement sa
capacité à améliorer son niveau de compétitivité.
Le troisième problème : Le Mexique ne s’est pas concentré sur le développement d’un
secteur manufacturier large, profond et fort. En comparaison, l’Angleterre a connu une
croissance économique sans précédent en raison du développement du secteur
manufacturier depuis le début de la révolution industrielle à la fin du 18e siècle.
L’ensemble des pays tels que les États unis ainsi que l’Allemagne, la France, la Suède se
sont concentrées sur ces productions dans le but de rattraper l’Angleterre en termes de
production manufacturière. Dans la première partie du XXe siècle, le Japon a entrepris
leur processus d’industrialisation suivi d’une revitalisation à partir de son secteur
manufacturier. Ce développement du Japon a été suivi par les Tigres d’Asie (Corée du
Sud, Taiwan, Singapour et Malaisie). En 2014, la Chine fait de même. D’après le tableau
tiré du Economic Strategy Institute, nous constatons que la part du secteur manufacturier
en Corée a augmenté de 15% entre 1965 et 2009 alors qu’il a baissé de 10% du PIB
entre 1987 et 2009. La raison de cette augmentation c’est que le secteur manufacturier
augmente ces gains de productivité en comparaison des services, des industries
agricoles. Nous constatons des économies d’échelle dans le secteur manufacturier
contrairement au rendement minier ou production agricole. De plus avec l’émergence
des nouvelles technologies, la création de valeur ajoutée a stimulé ainsi la recherche.
L’industrie manufacturière a longtemps été la clé de la croissance économique à long
terme et l’augmentation de la richesse. Cependant, le Mexique n’a pas mis le même
accent sur le développement de ce secteur comme a pu le faire le Japon, la Corée du
Sud par exemple. Malgré l’augmentation des investissements étrangers dans le secteur
manufacturier mexicains précisément dans le secteur de l’automobile, nous remarquons
que cet investissement a une partie relativement faible de l’investissement étranger total
soit moins de la moitié en raison d’une partie importante de l’investissement étranger
vers les services financiers. Malheureusement, ce type d’investissement ne génère pas
les avantages de la croissance économique, des emplois et de la productivité. Même
dans le secteur de l’automobile le Mexique c’est concentré dans l’assemblage et la
production de pièces automobiles ce qui requiert de faibles exigences technologiques
et d’une forte main d’œuvre.
Par rapport aux Tigres d’Asie, le Mexique a aucune politique ou effort visant à
développer des industries et des compagnies qui produisent des composants
sophistiqués et pièces de technologie de pointe. L’ALENA n’a pas été conçu pour traiter
ce type de problèmes et ne l’a pas réalisé. Pour que le Mexique puisse connaître la
même croissance que ces pays, il a besoin de voir au-delà de l’ALENA et de la logique
des accords de libre-échanges.
#0. BENJAMIN BIBAUD
4
Les points polémiques dans la renégociation de l’ALENA
Avec l’ALENA, au cours des vingt premières années d'existence du traité de libre-
échange, les exportations d'automobiles ont maintenu une augmentation moyenne
de 12,6%, selon l'Institut national de la statistique et de la géographie. Sur le plan
commercial, le Mexique a augmenté le commerce des marchandises avec le Canada
et les États-Unis (passant de 91 millions de dollars en 1993 à 515 milliards en 2015, selon la
Banque du Mexique et le ministère de l’Économie).
Cependant dans le cadre de la renégociation, des points polémiques surgissent. Le
chapitre 19 permet d'établir des conditions équitables et prévisibles pour la libéralisation
progressive des échanges entre les membres de l’ALENA et, de maintenir des mesures
efficaces sur les pratiques commerciales déloyales. Il permet au Canada, aux États-Unis
ou au Mexique de demander la mise en place de groupes spéciaux binationaux
indépendants lorsque leurs exportateurs ou producteurs estiment qu'ils sont victimes de
décisions commerciales déloyales de la part d’un pays membre de l'accord. Ces
groupes spéciaux rendent des décisions contraignantes pour résoudre leur différend. Au
Mexique, l'organisme d’enquête est l'Unité des pratiques commerciales internationales
(UPCI), au Canada est l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) et aux États-
Unis c’est le Département du commerce par l'Administration du commerce international.
Les pays peuvent également recourir à l'Organisation mondiale du commerce (OMC)
lorsqu'il s'agit de différends binationaux, mais lorsqu'ils traitent des différends entre les
pays de l'ALENA, les autorités d'enquête mentionnées ci-dessus sont utilisées.
Les États-Unis veulent éliminer le système actuel des groupes d'arbitrage privés au
chapitre 19, alors que le Canada veut les préserver. Ces groupes peuvent annuler les
droits de douane, ce qui rend difficile le blocage unilatéral des produits par les États-Unis.
« Je pense que les industries des trois pays ont constaté que le chapitre 19 a été une
méthode efficace et opportune pour régler les différends », a déclaré Thomas Stenzel,
chef de l'United Fresh Produce Association. L'annuler « en ferait certainement un
processus légaliste plus compliqué ». Selon Oscar Cruz Barney, spécialiste des pratiques
commerciales déloyales et chercheur de l’institut de recherche juridique de l’UNAM,
« avec l’élimination du chapitre 19, cela empêcherait un groupe spécial binational de
la nature arbitrale de réviser les décisions de l’autorité nationales chargées des enquêtes
sur le dumping ou les subventions ». Pour l’administration américaine, le mécanisme de
règlement des différends est inconstitutionnel et inapplicable dans la pratique et
propose de laisser les litiges commerciaux devant les tribunaux. En d’autres termes il ne
veut pas qu’une institution nationale externe aux USA puisse remettre en cause ses
pratiques. Cruz Barney a expliqué que les États unis éviteraient également la possibilité
qu’un groupe binational détermine si une réforme législative anti dumping interne est
contraire à l’ALENA.
L'administration Trump a fait de sa priorité l'élimination du déficit commercial annuel
de plus de 60 milliards de dollars au cours des négociations. L’objectif de Trump est « les
USA d’abord » pour ramener les emplois manufacturiers dans le pays. L'industrie
automobile, représente presque la totalité du déficit. La préoccupation mexicaine est
que les États-Unis pourraient essayer d'exiger qu'une certaine quantité de fabrication de
pièces soit faite aux États-Unis. M. Guajardo a déclaré « que le Mexique pourrait
accepter que le déficit soit réduit, mais en augmentant le volume des échanges ; c'est-
à-dire, importer davantage des États-Unis d'Amérique, en arrêtant d'acheter dans
d'autres marchés. C'est ce qu'on appelle en théorie le détournement des échanges ».
#0. BENJAMIN BIBAUD
5
Les règles d’origines contenues dans les accords commerciaux vont constituer l’autre
point polémique. Ces règles régissent la quantité de produits devant être fabriquée dans
un bloc afin de bénéficier d'avantages commerciaux. L'administration Trump a qualifié
les « règles d’origine » de l'ALENA de périmées et fait ainsi valoir qu'elles ont contribué à
la migration de la fabrication vers le Mexique. Les États-Unis veulent même établir des
règles d'origine spécifiques par pays partenaire. Des règles plus strictes pourraient avoir
des conséquences négatives pour certains secteurs. "Si elles sont plus restrictives, l'impact
serait une augmentation des coûts de production", explique Sergio Luna, économiste
chez Citibanamex. Le Mexique consacre 78% de sa production automobile aux États-
Unis. Le Mexique acquiert 50 000 MDD de matières premières pour cette industrie en
provenance d'autres pays, un chiffre qui a augmenté avec l'arrivée de huit usines
d'assemblage au cours des cinq dernières années, selon ProMexico. L’intention de Trump
est que les produits exportés par le Mexique et le Canada vers son pays transportent plus
de composants d'origine américaine. « Un changement pourrait mettre en danger tous
les membres de la chaîne d’approvisionnement », a déclaré Leigh Merino, directeur des
affaires réglementaires pour l'Association des fabricants de moteurs et d'équipements.
Selon le ministre des Affaires étrangères, Luis Videgaray, a précisé que l'industrie nord-
américaine devrait rester compétitive. "Personne ne voudrait faire des règles d'origine
plus exigeantes, si cela aboutit à des produits américains plus chers, ce qui impacterait
le marché, mais aussi les consommateurs."
L'administration américaine et les syndicats américains veulent des nouvelles normes
de travail qui forcent à la hausse les salaires au Mexique et réduisent ainsi l'avantage de
coût qui attire les usines au sud de la frontière. Les États-Unis exigeront que le Mexique et
le Canada aient des « lois régissant les conditions de travail acceptables » et « ajustent
et maintiennent dans leurs lois et pratiques » les « normes du travail reconnues » dans la
Déclaration de l'Organisation internationale du travail (OIT). Ces normes incluent la
liberté d'association et la négociation collective, l'élimination du travail forcé et du travail
des enfants, et l'élimination de la discrimination liée à l'emploi et la profession, selon le
document USTR.
Un point polémique concernera l’environnement. Le but est de décourager les
pratiques environnementales abusives et décourager la capture et le traçage illégaux
de la faune ; promouvoir le développement et la distribution de ressources énergétiques
renouvelables ; et étudier l'impact des taxes sur le carbone sur le commerce et
l'investissement ALENA.
Les États-Unis ont l'intention d'éliminer les « obstacles à l’agriculture ». Les producteurs
de lait américains et d'autres acteurs du secteur agricole accusent le Mexique d'utiliser
des réglementations différentes pour protéger son marché. L'objectif des États-Unis est
de rejeter tous les types de mesures non tarifaires affectant les exportations des États-
Unis, y compris les obstacles discriminatoires, l'administration restrictive des contingents
tarifaires et d'autres.
#0. BENJAMIN BIBAUD
6
En récapitulatif des points clés de discussions des éléments de L’ALENA pour les pays
respectifs sont selon le journal Excelsior :
 Pour le Mexique : Renforcer la compétitivité de l'Amérique du Nord, le commerce
régional, promouvoir la certitude dans le commerce et l'investissement dans la
région, profiter des opportunités de l'économie du 21e siècle.
 Pour les États-Unis : Réduction du déficit commercial, l’élimination des pratiques
commerciales qui produisent des distorsions sur le marché, l'élimination de la
déduction des paiements corrompus pour ISR.
 Pour le Canada : l’environnement, la génération d'emplois dans la région et éviter
le protectionnisme, avec lequel l’ALENA est menacé.
ALENA : Un bras de fer entre ces signataires
Les étapes de la renégociation : les différentes rondes
Après 23 ans après son entrée en vigueur, l’accord de libre-échange nord-américain
se retrouve dans un processus de modernisation de la part de ces états membres.
Le 16 août 2017, le Mexique, les États-Unis ainsi que le Canada ont entamé à Washington
le premier tour de renégociation qui se terminera le 20 août. D’après le ministre de
l’Économie Ildefonso Guajardo lors d’une rencontre bilatérale avec le ministre des
Affaires étrangères du Canada, a déclaré « que nous sommes ici pour un processus très
constructif et cela aide le fait que nous nous occupons depuis longtemps de questions
commerciales ». Au cours du premier cycle des négociations, les trois pays définiront une
trentaine de chapitres qui partageront des propositions de texte de manière classifié en
échangeant des chiffres commerciaux dans le but d’identifier des Co coïncidences et
des divergences.
Les questions abordées au premier tour incluaient la question du travail et du
commerce et l’équité des sexes (16 août), le mécanisme de la solution des
controverses (17 août), des télécommunications et de l’énergie (18-20 août). Robert
Lighthizer, représentant des États unis a souligné la perte d’emplois manufacturiers, la
fermeture d’entreprises aux États unis qui ont déménagé vers les pays voisins et les déficits
commerciaux avec le Mexique et la canada. C’est la raison pour laquelle les États unis
cherchent des changements profonds. La chancelière canadienne Chrystia Freeland a
salué le fonctionnement de l’ALENA comme moteur de la croissance économique de la
région et de la création d’emploi. Le secrétaire à l’économie du Mexique Monsieur
GUAJARDO a expliqué que le traité contribué à l’établissement de relations
commerciales harmonieuses.
Les États unis souhaitent mettre en place des mesures dans le domaine du travail en
instaurant des salaires minima, une sécurité du travail, une élimination du travail forcé et
de la discrimination, la création des contrats de protections collective impliquant des
négociations entre employeurs et travailleurs. Ces nouvelles normes du travail seront alors
supérieures aux normes fédérales du Mexique. Par l’instauration de ces mesures, les États
unis souhaitent éviter le dumping social qui conduit les entreprises de ce pays a privilégié
#0. BENJAMIN BIBAUD
7
la main d’œuvre nationale contre les USA ou les salaires quadruples ceux des Mexicains.
Ces mesures pourraient augmenter alors le chômage au Mexique.
Durant cette ronde, les États unis demandent la mise en place d’un nouveau système
de règlement de litiges lorsqu’un différend survient, consistant au règlement des litiges
devant les tribunaux américains pour supprimer le règlement des litiges par les groupes
spéciaux binationaux. Les États unis veulent que les taxes sur les produits envoyés par
messagerie ou par courrier achetés sur des plateformes virtuelles d’une valeur maximale
de 800 dollars par transaction soient éliminées. Le Mexique maintient les produits
échangés en ligne sans impôt jusqu’à concurrence de 50 dollars alors qu’au Canada le
plafond est de 20 dollars. Les États unis ont un net avantage en matière de commerce
électronique face au Mexique au Canada.
Les États-Unis visent par la renégociation de ce traité, renforcer leur position
économique vis-à-vis de l’Union européenne et en particulier de la République populaire
de Chine. Grâce à l’ALENA, la chine peut introduire une quantité de biens dans les USA.
La chine représente le premier partenaire commercial des États-Unis suivis des deux pays
membres de l’ALENA.
Le Canada souhaite mettre en place un accord trilatéral plus progressif assorti de
solides mesures de protection du travail et de dispositions environnementales qui
combattent le changement climatique et réforment le processus de règlement des
différends entre investisseurs et état.
Selon le ministre des Finances José Antonio Meade, a qualifié de positif le premier
cycle de négociations, car ils ont p en dégagé des attentes claires de chaque pays.
Meade Kuribeña a reconnu qu'aucun accord n'avait été conclu au premier tour des
renégociations de l'ALENA dans le domaine des services financiers et d'autres qui
relèvent de leur domaine. Nous irons petit à petit, d'abord affiner les objectifs et ensuite,
commencer à travailler sur la meilleure façon de refléter ces objectifs, dans la mesure où
ils sont traduits dans des textes spécifiques, a-t-il dit.
Le Mexique, Les États-Unis ainsi que le Canada ont conclu avec succès la deuxième
ronde de négociation visant à mettre à jour l’accord de libre-échange nord-américain
(ALENA) qui a lieu à Mexico du 1er au 5 septembre. Ils traiteront de questions telles que
l'accès au marché des biens, l'investissement, les règles d'origine, la facilitation du
commerce, l'environnement, le commerce numérique, les petites et moyennes
entreprises, la transparence et la lutte contre la corruption.
À l’issue de cette seconde phase de négociation, l’ensemble des États membres de
l’ALENA ont conclu des accords mutuels sur de nombreuses questions importantes. Le
Canada est déterminé à renforcer le lien avec le Mexique en supprimant l’obligation de
visa pour les Mexicains pour accroître le nombre de touristes ainsi que d’étudiants et
d’hommes d’affaires. De plus dans le cadre du deuxième cycle de négociation de
l’accord de libre-échange de l’Amérique du Nord. Le secteur commercial du Mexique
prévoit d'ajouter un chapitre consacré au commerce électronique à l'Accord de libre-
échange nord-américain (ALENA), et que cette réglementation est efficace, a déclaré
Enrique Solana, président de la Confédération des chambres de commerce nationales,
Services et Tourisme (Concanaco-Servytur). Sachant que le Mexique est en retard sur la
question par rapport à d’autres pays d’Amérique latine. Au sein du Mexique nous avons
des divergences sur le domaine dont c’était y voit un risque de concurrence déloyale
avec une triangulation entre la chine, les États-Unis et le Canada. Le secteur mexicain
doit être en mesure d’opérer des conditions d’équité concurrentielle.
#0. BENJAMIN BIBAUD
8
À ce stade L'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) pourrait être modifiée
par jusqu'à 20 pour cent de son contenu, a estimé Valentin Diez Morodo, président du
Conseil d’affaires mexicain du commerce extérieur, l’investissement et la technologie.
Les hommes d'affaires du secteur alimentaire au Mexique estiment que les enjeux qui les
concernent dans la renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain
(ALENA) ont progressé de 90%. Les domaines qui resteront être étudiés seront les
pesticides ainsi que les problèmes de main d’œuvre. De plus dans le domaine du travail,
le gouvernement mexicain et le secteur privé se sont tous deux opposé à la formulation
d'un objectif salarial explicite dans le domaine du travail ce qui inquiète les États-Unis
notamment concernant le salaire manufacturier qui donne un avantage au Mexique.
Le troisième cycle des négociations a eu lieu du 23 au 27 septembre au Canada. Le
premier chapitre portant sur la modernisation des petites et moyennes entreprises a été
finalisé. D’après, Chrustia Freeland chancelière du Canada, « Nous avons clôturé le
premier chapitre, dans les PME, qui reconnaît son rôle fondamental pour l'économie en
stimulant la croissance, et vise à créer des opportunités pour les petits producteurs de
mieux accéder aux trois marchés ». La clôture de ce premier chapitre est un signe de
certitude pour les investisseurs. « Nous avons une coopération ciblée entre les PME,
stimuler la chaîne de production, et stimuler leur activité commerciale dans les trois pays
», Selon Herrera Vega, président de la Confederatioof industrial chambers.
Cependant, Kenneth Smith responsable des négociations au Mexique a déclaré à El
financiero Bloomberg que les USA n’avaient pas proposé de réduire le déficit
commercial sur la table ni la question des règles d’origine. Sur le sujet de
l’agroalimentaire, les États unis proposent de conditionner les exportations mexicaines à
la saisonnalité de sa production. En complément de ces sujets se rajoute le secteur de
l’économie numérique. L’un des enjeux mis en avant par les États unis avant le début
des négociations est l’interconnexion.
Faute de consensus : perspective en 2018
Suite à l’échec du quatrième cycle de négociation en Virginie, les trois partenaires
commerciaux ont convenu d’étendre le processus jusqu’au premier trimestre 2018 en
prolongeant le délai entre chaque réunion et d’effectuer le cinquième tour au Mexique
pour un mois. Nous avons une faute de consensus. Parmi l’ensemble des 30 chapitres
seuls, deux ont été fermés. L’administration américaine a indiqué sa priorité de réduire
les déficits commerciaux américains et de soutenir l’emploi des États-Unis. Les exigences
des États unis comme la renégociation du traité tous les 5ans ou une forte du seuil de
provenance dans le secteur de l’automobile sont considérées comme des lignes rouges
pour le Mexique et le Canada.
Les négociations se poursuivront en 2018 en raison d’une faute de consensus entre les
états membres. Selon le négociateur américain Robert Lighthizer, « nous n’avons vu
aucune indication que nos partenaires sont prête à des changements qui permettraient
un rééquilibrage et une réduction des déficits commerciaux considérables. » Elle émet
une menace : « L'ALENA est dans une certaine mesure, un accord d'investissement, et il
est déraisonnable d'espérer que les États-Unis continuent d'encourager et de garantir
que les entreprises américaines investissent au Mexique et au Canada principalement
pour exporter vers les États-Unis. »
#0. BENJAMIN BIBAUD
9
« La proposition américaine d'augmenter le contenu national et régional dans le
secteur manufacturier mettrait en danger des milliers d'emplois en Amérique du Nord en
raison de la chaîne d'approvisionnement sophistiquée qui existe dans la région, et qui est
plus évidente dans l'industrie automobile, il sera gravement perturbé et les producteurs
et les fabricants américains seront moins compétitifs en ce qui concerne les importations
en dehors de la zone. » Selon Susana Gonzalez de la Jornada. Le Mexique et le Canada
ont rejeté les demandes des États unis concernant les règles d’origine automobile, les
modifications apportées à la méthode d’établissement des contingents compensatoires
de dumping de subventions pour les produits agricoles, le chapitre 19 qui permet
l’établissement d’un mécanisme de règlement des différends en matière de dumping et
de subventions prohibés ainsi que la clause de résiliation automatique de l’ALENA tous
les cinq ans.
Freeland a annoncé que certaines propositions des USA violeraient les règles de
l’organisation mondiale du commerce et a fait valoir que les règles d’origine dans le
secteur de l’automobile. L’approvisionnement rendrait les fabricants nord-américains
moins compétitifs par rapport aux importations en provenance de l’extérieur de région
et mettrait en péril des dizaines de milliers d’emplois en Amérique du Nord.
La Chancelière canadienne Chrystia Freeland a déclaré que certaines des
propositions des États-Unis visaient à « remonter le temps » en 23 ans d'ouverture et de
collaboration à l'ALENA. Parmi les domaines de progrès, ils ont souligné la réalisation
substantielle des discussions au chapitre de la concurrence, et les progrès dans la
facilitation douanière et commerciale, le commerce numérique, les pratiques
réglementaires et les secteurs annexes, ont déclaré dans une déclaration commune.
Lighthizer, Guajardo et Freeland ont convenu de se rencontrer à Mexico du 17 au 21
novembre pour le cinquième tour. Malgré la reconnaissance des propositions créant des
défis, il y a d’importantes lacunes conceptuelles entre les trois pays qui devront être
réduits par l’esprit créatif des négociateurs. C’est la raison pour laquelle les principaux
négociateurs commerciaux prévoient de se rencontrer en décembre à Washington sans
la présence des ministres encore au Canada en janvier au niveau ministériel.
Le Mexique sans L’ALENA et sans les États-Unis
Les possibilités d’une société Canada – Mexique ?
Après les différents s’opérant entre les états membres de l’ALENA, les États unis
soulèvent un point la possible sorti des États unis de ce traité. Mercredi 11 octobre, Trump
déclare qu’il pourrait se retirer de l’ALENA si son administration ne pouvait pas conclure
d’accord entre les deux nations. « Il est possible que nous ne soyons pas en mesure de
conclure un accord avec l'un ou l'autre, mais en attendant, nous conclurons un
accord », a déclaré Trump. Il a exprimé dans son tweet du 27 août 2017 « We are in the
NAFTA (worst trade deal ever made) renegootiation process with Mexico & Canada.
Both being very difficult, may have to terminate ». C’est à travers de ce tweet que nous
pouvons remarquer sa volonté possible de se retirer de l’ALENA, faute d’accord. Les
partisans en Arizona déclarèrent au Financial times lors d’un rassemblement
« Personnellement, je ne pense pas que nous puissions conclure un marché… Je pense
que nous finirons probablement par mettre fin à Nafta à un moment donné ».
#0. BENJAMIN BIBAUD
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Cependant nous avons des opinions radicalement opposées au sein même des États-
Unis sur le fait ou non de nous retirer du traité de libre-échange d’Amérique du Nord.
Selon le directeur général de Cargill, le plus grand fournisseur mondial de produits
agricoles a averti qu'un retrait de l'Nafta serait « destructeur » pour l'économie
américaine. Selon David MacLennan. « Ce serait destructeur pour le travailleur américain
et la fabrication et pour l'économie américaine. » De plus même si une décision de se
retirer unilatéralement de l’ALENA, selon le Trade Act de 1974 qui permet au président
d’adopter unilatéralement de décisions sur ce sujet à condition que sa décision soit
motivée par les effets d’insécurité, d’environnement, qu’apporte ce traité. Selon John
Ragnar Johnson, ancien conseiller auprès du gouvernement canadien durant les
négociations de l’ALENA, a déclaré que « Trump aurait besoin de l’approbation du
Congrès pour retirer ALE États-Unis. C'est parce que, selon la Constitution des États-Unis,
les pouvoirs exécutifs et législatifs ont une autorité conjointe sur les accords
commerciaux… L'ALENA a été approuvé par le Congrès des États-Unis - conformément
aux pouvoirs expressément accordés par l'article 1, section 8, paragraphe 3, de la
Convention des États-Unis, alors seulement Le Congrès a le pouvoir nécessaire pour
revenir sur cette approbation. » L’article 1 section 8 paragraphe 3 établit le pouvoir du
congrès pour réglementer le commerce avec les nations étrangères et donc d’en
approuver les réglementations.
Selon une enquête menée par le journal el financiero, après de plus 15 économistes
des principales institutions financières et université d pays, on prévoit une probabilité
de 50% que la délégation américaine quitte e TLCAN. Ernesto O'Farrill, président du
groupe Bursamétrica, est le plus pessimiste au sujet de l’accord de sortie des États-Unis
lors de l’estimation d’une probabilité de 95 pour cent, économiste atteint que cela se
produise, ce serait ce mois-ci.
Si les États-Unis sortaient du traité, il pourrait instaurer des droits de douane beaucoup
plus élevé. Les États-Unis pourraient ainsi perdre 50 000 emplois dans le secteur des pièces
automobiles. Les entreprises devront aussi payer des tarifs plus élevés pour les produits
d’exportation au Mexique et au Canada. Pour certains produits, les tarifs pourraient
atteindre 150% contre 0% aujourd’hui pour la plupart des produits, ce qui entraînerait
ainsi une flambée des prix et réduiraient les bénéfices de l’entreprise au sein des États
unis.
Cette sortie des USA provoquerait un secouement des chaînes d’approvisionnement
complexes qui traverse l’Amérique du nord pour tirer parti de coût et des ressources. Les
constructeurs automobiles américains dépendent particulièrement de pièces importées
d’outre-mer, mais d’autres industries notamment l’agriculture, l’énergie, le commerce.
La compétitivité du prix du produit final sera impactée par rapport aux autres grands
centres de production mondiaux en Asie et en Europe. Nous aurons des impacts sur
différents secteurs tels que le textile américain qui a généré plus de 11 milliards de dollars
de marchandises au Canada et au Mexique. Les États-Unis importent 30% de leurs
dispositifs et fournitures médicales et le Mexique est un fournisseur de premier plan. Ce
secteur sera profondément impacté.
#0. BENJAMIN BIBAUD
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Quant au marché de consommation, nous aurions des tarifs plus élevés et donc une
augmentation du prix des biens. De nombreux véhicules, fabriqués au Mexique comme
les camionnettes Ram HEAVY Duty, les Dodge Challenger et les Chevrolet Équinoxes
assemblés au Canada, pourraient voir leur prix grimpé. Le prix augmenterait également
pour les fruits et légumes mexicains qui remplissent les épiceries américaines.
« La suppression de l'ALENA aurait un impact énorme sur l'agriculture américaine », a
déclaré Joseph Glauber, chercheur principal à la division des marchés, du commerce
et des institutions de l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires à
Washington. Selon Monsieur GLAUBER, ancien économiste en chef du ministère de
l’Agriculture des États-Unis, « Les consommateurs perdraient l'accès moins cher aux fruits
et légumes et l'accès à l'année aux fruits et légumes. »
Un retrait de l'ALENA pourrait ouvrir la voie à un nouveau pacte commercial avec les
trois pays, ou peut - être à un accord commercial bilatéral avec le Mexique et à un
accord actualisé avec le Canada. Dans la perspective d’un ALENA entre le Mexique et
le Canada sans les USA entraîneraient d’autres accords commerciaux. Cet accord
donnerait au Canada et au Mexique un accès en franchise de droits à plusieurs marchés
lucratifs. Selon Le chancelier Luis Videgaray a émis une déclaration à propos de la fin
de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) : les États-Unis perdent plus que
le Mexique. Le Mexique pourrait ainsi imposer des tarifs plus élevés que les États-Unis.
Le 17 octobre 2017, le Mexique et le Canada ont convenu qu’ils maintiendraient un
accord de libre-échange même si les états unis quittent l’accord à informer le président
Enrique Pena Nieto. Après la quatrième ronde, les tensions se sont accrues entre en raison
des différents sur l’ALENA, ce qui à générer des inquiétudes quant à l’avenir de l’accord
en raison des propositions rejetées par les États unis par le Mexique et le Canada. Pena
a déclaré sa volonté de travailler sur un plan B dans la continuité de la diversification de
leurs échanges commerciaux avec d’autres pays du monde.
Face aux négociations difficiles, Le président américain Donald Trump a déclaré
mercredi qu'il était ouvert aux pactes commerciaux bilatéraux avec le Canada ou le
Mexique si un accord tripartite ne pouvait être conclu pour réviser substantiellement
l'Accord de libre-échange nord-américain. Le 11 octobre selon le journal Excelsior. « Nous
pourrions ne pas être en mesure de conclure un accord avec l'un ou l'autre. Mais en
attendant, nous aurons un accord avec l'un d'entre eux ", a ajouté Trump, qui a réitéré
qu'il cherchera le meilleur pour les travailleurs et les entreprises américaines. »
Le Mexique sans l’ALENA, gagnant ou perdant ?
Compte tenu des incertitudes qu’il règne dans l’ALENA sur la poursuite d’un accord
entre ces trois pays, nous pouvons envisager dans une certaine hypothèse une rupture
du traité de libre-échange. Alfonso Navarrete Prida a assuré dans El Universal que le
Mexique survivrait dans l’ALENA en déclarant « Je ne dis pas que ce sera facile, mais oui,
nous survivrons ».
#0. BENJAMIN BIBAUD
12
Le Mexique compte 12 accords de libre-échange en cours qui concernent 46 pays.
Grâce à eux il pourra tirer parti de sa capacité de production et promouvoir les
exportations mexicaines vers des destinations ou le Mexique a peu de présence comme
l’Amérique latine, l’Asie, le Moyen-Orient, le Japon ou l’Afrique par exemple. Nous avons
actuellement des produits mexicains tels que le maïs, le blé ainsi que les engrais qui sont
exportés vers l’Afrique.
GABRIEL LOZANO
J-P MORGAN
Réaction de ce type
de changement
Le peso va se déprécier, mais la magnitude de cette dépréciation
dépendra de l’exécution de la rupture de l’ALENA
Facteur en faveur du
Mexique
Les conditions macroéconomiques du Mexique se sont améliorées
Le Mexique se verra plus favorisé par l’OMC avec la clause de
Nation la plus favorisée
Facteur contre le
Mexique
Perte du cadre légal de l’ALENA
Possibilité d’avoir un impact sur le sentiment à propos de l’inversion
et de la consommation au Mexique
Qui perd le plus ? Les États-Unis
Quel est le plan B Le Mexique est en train de se positionner avec les traités bilatéraux
avec l’Europe, le Japon, la Nouvelle-Zélande, l’Argentine pour
compenser les importations qu’elle pourrait perdre
Albertos Ramos
Goldman Sachs
Facteur en faveur du
Mexique
Avec une chute du peso, le Mexique pourrait garantir sa
compétitivité.
Le Mexique se verra plus favorisé par l’OMC avec la clause de
Nation la plus favorisée
Facteur contre le
Mexique
Coût plus élevé pour les consommateurs
L’investissement dans certains secteurs sera en retard.
Le secteur agricole et automobile seront les plus vulnérables.
Qui perd le plus ? Les États-Unis
Quel est le plan B Commercialiser au maximum avec tout le monde et que le
Mexique exploite sa compétitivité. Cette attitude devrait être
permanente même sans l’ALENA. Le Mexique pourrait baisser ces
tarifs douaniers.
#0. BENJAMIN BIBAUD
13
Marco Oviedo
BARCLAYS
Facteur en faveur du
Mexique
Les États-Unis ont d’autres problèmes et ils ne vont pas entrer dans
une guerre commerciale
Le Mexique se verra plus favorisé par l’OMC avec la clause de
Nation la plus favorisée
Facteur contre le
Mexique
Le changement dans l’administration du Mexique pourrait être un
facteur d’incertitude
Le secteur agricole et le textile pourraient se verrait affecter
comme avant par la concurrence des autres pays
Qui perd le plus ? Les États-Unis
Quel est le plan B
Le Mexique devrait unilatéralement décider de baisser les tarifs
douaniers pour ne pas perdre en compétitivité.
Suivre les traités en expansion comme il y a avec l’Europe, le brésil,
le Japon, la chine. "Il existe actuellement des entreprises,
principalement européennes et asiatiques, qui s'intéressent
beaucoup à San Luis Potosi", a déclaré Hector Soto, directeur du
Cluster Automobile de San Luis Potosi, une organisation de
promotion de l'industrie.
Malgré la déclaration du ministre des Affaires étrangères Luis Videgaray, il a déclaré
que ce ne sera pas la fin de la fin et que le Mexique est plus grand que l’ALENA.
Cependant cette déclaration du ministre est relativisée, sachant qu’à court terme la
devise du Mexique se déprécierait probablement après l’ALENA augmentant ainsi les
prix localement. La commission économique des Nations Unies pour l’Amérique latine et
les Caraïbes prévoit que l’économie du pays baissera de 1,9%. Une inquiétude des
investisseurs est à prévoir en son absence. « Les flux d’investissement ralentiraient un peu
», selon Jonathan Health, ancien économiste en chef pour l’Amérique latine chez HSBC.
De plus selon le rapport du FMI, « des entraves substantielles au commerce bilatéral
pourraient avoir un impact significatif sur les marchés financiers, l’investissement et la
croissance. » Nous avons un risque de transfert de capitaux ver l’étranger ce qui mettra
un terme à chaque projet d’investissement pour les deux prochaines années selon
Frederico Estevez, professeur de sciences politiques à l’institut technologique autonome
de Mexico.
En quittant l’ALENA, le Mexique pourrait perdre en étant davantage touché par
rapport aux États-Unis au niveau des exportations. Nous avons 81% des exportations
mexicaines en 2016 qui ont été exportées aux États unis, 44% ont été faites en vertu de
l’ALENA selon videgaray. Il est expliqué que 35,6% des exportations que le Mexique a
faite aux États-Unis en 2016 ont utilisé l’ALENA alors que 8,1% des Américains ont utilisé le
traité. C’est alors que les exportateurs mexicains seraient davantage impactés par ceux
des États-Unis. De plus selon les statistiques de la banque d’information économique de
l’INEGI, il y a au Mexique 5942 entreprises exportatrices. Parmi ceux-ci 4601 entreprises
exportent de produits vers les ÉTATS-UNIS c’est-à-dire presque 8 entreprises sur 10. En
revanche aux États unis seulement 19% de toutes les entreprises exportatrices vendent
leurs produits au Mexique selon les données du département du commerce des États-
Unis, c’est-à-dire 2 sur 10. Juan Fernando Ibarra l Cueto, professeur de sciences politiques
#0. BENJAMIN BIBAUD
14
à l’université de Colgate à New York, estime que « toute mesure affectant cet échange
commercial, en principe, doit affecter davantage le pays qui a une relation plus
dépendante de l'autre. » Autrement dit, au Mexique.
De la Mora a fait remarquer qu'il serait plus coûteux d'exporter du Mexique aux États-
Unis des vêtements tissés de combinaisons de laine, de fibres synthétiques et d'autres
filaments ; sacs, sous-vêtements, manteaux et capes pour hommes ; sacs, chemisiers,
jupes, chemises, chandails et sous-vêtements pour femmes.
Concernant les mesures non tarifaires, l’économiste Irving Rosales a souligné que les
États-Unis pouvaient décider unilatéralement d’imposer des tarifs plus élevés au produit
mexicain. De pus selon Juan Fernando del Cueto, souligne que les États-Unis pourraient
prendre d’autres types de mesures non tarifaires. Prenons l’exemple de l’étiquetage
Dolphin Safe, qui était une mesure non tarifaire pour éviter d’importer le thon mexicain
alléguant des problèmes environnementaux. Les marchandises du Mexique ont un
accès préférentiel non seulement en termes de tarifs fiscaux, mais aussi par l'élimination
des barrières non tarifaires telles que les facilités douanières et les permis phytosanitaires,
a déclaré Luis Enrique Zavala, vice-président de l'Association nationale des importateurs
et exportateurs de la République mexicaine (ANIERM). « Sur les règlements non tarifaires
et les restrictions, il est à craindre à la fois au sein du ministère de l'Économie et de
l'initiative privée, des règlements ou des règles d'origine aux États-Unis tentant de mettre
des mesures restrictives ».

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LE MEXIQUE ET L'ALENA, LA FIN ?

  • 1. 1 DOSSIER LE MEXIQUE ET L’ALENA  Benjamin BIBAUD
  • 2. 2 LE MEXIQUE ET L’ALENA  I. LE MEXIQUE AU CŒUR DES TENSIONS AU SEIN DE L’ALENA Un traité polémique Les raisons d’un désaccord au niveau de l’ALENA Malgré l’augmentation des exportations et des investissements étrangers, L’ALENA n’a pas fait du Mexique une économie en forte croissance comme il était initialement prévu lors de sa mise en place. En 2011, le PIB moyen annuel est égal à 1.2% comprenant une croissance de l’emploi manufacturier de 20% s’accompagnant d’une augmentation de la population de 20%. En comparaison avec les Tigres asiatiques, nous avons une croissance beaucoup plus forte en Corée du Sud par exemple (avec un PIB représentant le double de celui du Mexique en 2013 soit 32000$ contre 15000$ pour le Mexique). En parallèle de l’augmentation des exportations mexicaines vers les USA, les exportations chinoises connaissent une très forte croissance et ont considérablement déplacé la production mexicaine. Le Mexique possède un grand nombre de ressources comme celles naturelles (le pétrole) puis une population relativement jeune, capable et désireuse de travailler. D’après « El Instituto para el desarollo Industrial y el crecimiento economico con informacion de INEGI », au lieu de gagner en compétitivité, nous pouvons remarquer une baisse de l’indice de compétitivité global pour la croissance au Mexique de 40 points entre 1994 en 2013. Cela s’explique par une performance limitée. Malgré la volonté de l’ALENA d’augmenter les exportations du Mexique vers les États unis dans le but de stimuler la croissance économique, le traité n’a pas agi aussi efficacement que l’Union européenne avec l’intégration de l’Espagne et du Portugal. Nous pouvons constater des routes frontalières et de transports entre les États-Unis et le Mexique, très limitées et désuètes. De plus, nous avons un contrôle transfrontalier qui reste présent limitant la fluidité des échanges. Contrairement à l’ALENA, l’Union européenne a fourni des fonds destinés à la construction d’infrastructures et a mis en place un système de lois communautaires avec un système de transit gratuit pour que la frontière devienne un stimulant pour les échanges et non un fardeau. Pour adhérer à L’Union européenne, l’Espagne et le Portugal ont dû devenir des démocraties et adhérer au système juridique européen et respecter un nombre de critères budgétaire. En l’occurrence, l’ALENA n’a jamais apporté ces éléments, ou répondu aux besoins du Mexique. L’Union européenne a procuré un commerce croissant, mais aussi des investissements dans les institutions et les infrastructures en échange de la mise en place d’un vaste régiment de primauté de droit et d’une réduction considérable de la corruption. #1.
  • 3. #0. BENJAMIN BIBAUD 3 Le second problème : nous avons une croissance de la relation commerciale entre la chine et les États-Unis. La chine a subventionné ses exportations par la manipulation de la monnaie. Cette pratique contraire aux normes de l’organisation mondiales commerce. Cette pratique de dumping n’a pas fait réagir les États unis qui continuent à entretenir ces relations commerciales. Grâce à ces pratiques la chine peut ainsi pénétrer le marché américain et déplacer les importations mexicaines. L’ALENA a permis au peso d’être fortement corrélés avec le dollar cependant le peso mexicain est surévalué par rapport au yuan. Les autorités mexicaines n’ont pris aucune mesure pour inverser la situation. La surévaluation du peso mexicain contre le yuan désavantage du point de vue commercial le Mexique de manière chronique et retarde considérablement sa capacité à améliorer son niveau de compétitivité. Le troisième problème : Le Mexique ne s’est pas concentré sur le développement d’un secteur manufacturier large, profond et fort. En comparaison, l’Angleterre a connu une croissance économique sans précédent en raison du développement du secteur manufacturier depuis le début de la révolution industrielle à la fin du 18e siècle. L’ensemble des pays tels que les États unis ainsi que l’Allemagne, la France, la Suède se sont concentrées sur ces productions dans le but de rattraper l’Angleterre en termes de production manufacturière. Dans la première partie du XXe siècle, le Japon a entrepris leur processus d’industrialisation suivi d’une revitalisation à partir de son secteur manufacturier. Ce développement du Japon a été suivi par les Tigres d’Asie (Corée du Sud, Taiwan, Singapour et Malaisie). En 2014, la Chine fait de même. D’après le tableau tiré du Economic Strategy Institute, nous constatons que la part du secteur manufacturier en Corée a augmenté de 15% entre 1965 et 2009 alors qu’il a baissé de 10% du PIB entre 1987 et 2009. La raison de cette augmentation c’est que le secteur manufacturier augmente ces gains de productivité en comparaison des services, des industries agricoles. Nous constatons des économies d’échelle dans le secteur manufacturier contrairement au rendement minier ou production agricole. De plus avec l’émergence des nouvelles technologies, la création de valeur ajoutée a stimulé ainsi la recherche. L’industrie manufacturière a longtemps été la clé de la croissance économique à long terme et l’augmentation de la richesse. Cependant, le Mexique n’a pas mis le même accent sur le développement de ce secteur comme a pu le faire le Japon, la Corée du Sud par exemple. Malgré l’augmentation des investissements étrangers dans le secteur manufacturier mexicains précisément dans le secteur de l’automobile, nous remarquons que cet investissement a une partie relativement faible de l’investissement étranger total soit moins de la moitié en raison d’une partie importante de l’investissement étranger vers les services financiers. Malheureusement, ce type d’investissement ne génère pas les avantages de la croissance économique, des emplois et de la productivité. Même dans le secteur de l’automobile le Mexique c’est concentré dans l’assemblage et la production de pièces automobiles ce qui requiert de faibles exigences technologiques et d’une forte main d’œuvre. Par rapport aux Tigres d’Asie, le Mexique a aucune politique ou effort visant à développer des industries et des compagnies qui produisent des composants sophistiqués et pièces de technologie de pointe. L’ALENA n’a pas été conçu pour traiter ce type de problèmes et ne l’a pas réalisé. Pour que le Mexique puisse connaître la même croissance que ces pays, il a besoin de voir au-delà de l’ALENA et de la logique des accords de libre-échanges.
  • 4. #0. BENJAMIN BIBAUD 4 Les points polémiques dans la renégociation de l’ALENA Avec l’ALENA, au cours des vingt premières années d'existence du traité de libre- échange, les exportations d'automobiles ont maintenu une augmentation moyenne de 12,6%, selon l'Institut national de la statistique et de la géographie. Sur le plan commercial, le Mexique a augmenté le commerce des marchandises avec le Canada et les États-Unis (passant de 91 millions de dollars en 1993 à 515 milliards en 2015, selon la Banque du Mexique et le ministère de l’Économie). Cependant dans le cadre de la renégociation, des points polémiques surgissent. Le chapitre 19 permet d'établir des conditions équitables et prévisibles pour la libéralisation progressive des échanges entre les membres de l’ALENA et, de maintenir des mesures efficaces sur les pratiques commerciales déloyales. Il permet au Canada, aux États-Unis ou au Mexique de demander la mise en place de groupes spéciaux binationaux indépendants lorsque leurs exportateurs ou producteurs estiment qu'ils sont victimes de décisions commerciales déloyales de la part d’un pays membre de l'accord. Ces groupes spéciaux rendent des décisions contraignantes pour résoudre leur différend. Au Mexique, l'organisme d’enquête est l'Unité des pratiques commerciales internationales (UPCI), au Canada est l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) et aux États- Unis c’est le Département du commerce par l'Administration du commerce international. Les pays peuvent également recourir à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) lorsqu'il s'agit de différends binationaux, mais lorsqu'ils traitent des différends entre les pays de l'ALENA, les autorités d'enquête mentionnées ci-dessus sont utilisées. Les États-Unis veulent éliminer le système actuel des groupes d'arbitrage privés au chapitre 19, alors que le Canada veut les préserver. Ces groupes peuvent annuler les droits de douane, ce qui rend difficile le blocage unilatéral des produits par les États-Unis. « Je pense que les industries des trois pays ont constaté que le chapitre 19 a été une méthode efficace et opportune pour régler les différends », a déclaré Thomas Stenzel, chef de l'United Fresh Produce Association. L'annuler « en ferait certainement un processus légaliste plus compliqué ». Selon Oscar Cruz Barney, spécialiste des pratiques commerciales déloyales et chercheur de l’institut de recherche juridique de l’UNAM, « avec l’élimination du chapitre 19, cela empêcherait un groupe spécial binational de la nature arbitrale de réviser les décisions de l’autorité nationales chargées des enquêtes sur le dumping ou les subventions ». Pour l’administration américaine, le mécanisme de règlement des différends est inconstitutionnel et inapplicable dans la pratique et propose de laisser les litiges commerciaux devant les tribunaux. En d’autres termes il ne veut pas qu’une institution nationale externe aux USA puisse remettre en cause ses pratiques. Cruz Barney a expliqué que les États unis éviteraient également la possibilité qu’un groupe binational détermine si une réforme législative anti dumping interne est contraire à l’ALENA. L'administration Trump a fait de sa priorité l'élimination du déficit commercial annuel de plus de 60 milliards de dollars au cours des négociations. L’objectif de Trump est « les USA d’abord » pour ramener les emplois manufacturiers dans le pays. L'industrie automobile, représente presque la totalité du déficit. La préoccupation mexicaine est que les États-Unis pourraient essayer d'exiger qu'une certaine quantité de fabrication de pièces soit faite aux États-Unis. M. Guajardo a déclaré « que le Mexique pourrait accepter que le déficit soit réduit, mais en augmentant le volume des échanges ; c'est- à-dire, importer davantage des États-Unis d'Amérique, en arrêtant d'acheter dans d'autres marchés. C'est ce qu'on appelle en théorie le détournement des échanges ».
  • 5. #0. BENJAMIN BIBAUD 5 Les règles d’origines contenues dans les accords commerciaux vont constituer l’autre point polémique. Ces règles régissent la quantité de produits devant être fabriquée dans un bloc afin de bénéficier d'avantages commerciaux. L'administration Trump a qualifié les « règles d’origine » de l'ALENA de périmées et fait ainsi valoir qu'elles ont contribué à la migration de la fabrication vers le Mexique. Les États-Unis veulent même établir des règles d'origine spécifiques par pays partenaire. Des règles plus strictes pourraient avoir des conséquences négatives pour certains secteurs. "Si elles sont plus restrictives, l'impact serait une augmentation des coûts de production", explique Sergio Luna, économiste chez Citibanamex. Le Mexique consacre 78% de sa production automobile aux États- Unis. Le Mexique acquiert 50 000 MDD de matières premières pour cette industrie en provenance d'autres pays, un chiffre qui a augmenté avec l'arrivée de huit usines d'assemblage au cours des cinq dernières années, selon ProMexico. L’intention de Trump est que les produits exportés par le Mexique et le Canada vers son pays transportent plus de composants d'origine américaine. « Un changement pourrait mettre en danger tous les membres de la chaîne d’approvisionnement », a déclaré Leigh Merino, directeur des affaires réglementaires pour l'Association des fabricants de moteurs et d'équipements. Selon le ministre des Affaires étrangères, Luis Videgaray, a précisé que l'industrie nord- américaine devrait rester compétitive. "Personne ne voudrait faire des règles d'origine plus exigeantes, si cela aboutit à des produits américains plus chers, ce qui impacterait le marché, mais aussi les consommateurs." L'administration américaine et les syndicats américains veulent des nouvelles normes de travail qui forcent à la hausse les salaires au Mexique et réduisent ainsi l'avantage de coût qui attire les usines au sud de la frontière. Les États-Unis exigeront que le Mexique et le Canada aient des « lois régissant les conditions de travail acceptables » et « ajustent et maintiennent dans leurs lois et pratiques » les « normes du travail reconnues » dans la Déclaration de l'Organisation internationale du travail (OIT). Ces normes incluent la liberté d'association et la négociation collective, l'élimination du travail forcé et du travail des enfants, et l'élimination de la discrimination liée à l'emploi et la profession, selon le document USTR. Un point polémique concernera l’environnement. Le but est de décourager les pratiques environnementales abusives et décourager la capture et le traçage illégaux de la faune ; promouvoir le développement et la distribution de ressources énergétiques renouvelables ; et étudier l'impact des taxes sur le carbone sur le commerce et l'investissement ALENA. Les États-Unis ont l'intention d'éliminer les « obstacles à l’agriculture ». Les producteurs de lait américains et d'autres acteurs du secteur agricole accusent le Mexique d'utiliser des réglementations différentes pour protéger son marché. L'objectif des États-Unis est de rejeter tous les types de mesures non tarifaires affectant les exportations des États- Unis, y compris les obstacles discriminatoires, l'administration restrictive des contingents tarifaires et d'autres.
  • 6. #0. BENJAMIN BIBAUD 6 En récapitulatif des points clés de discussions des éléments de L’ALENA pour les pays respectifs sont selon le journal Excelsior :  Pour le Mexique : Renforcer la compétitivité de l'Amérique du Nord, le commerce régional, promouvoir la certitude dans le commerce et l'investissement dans la région, profiter des opportunités de l'économie du 21e siècle.  Pour les États-Unis : Réduction du déficit commercial, l’élimination des pratiques commerciales qui produisent des distorsions sur le marché, l'élimination de la déduction des paiements corrompus pour ISR.  Pour le Canada : l’environnement, la génération d'emplois dans la région et éviter le protectionnisme, avec lequel l’ALENA est menacé. ALENA : Un bras de fer entre ces signataires Les étapes de la renégociation : les différentes rondes Après 23 ans après son entrée en vigueur, l’accord de libre-échange nord-américain se retrouve dans un processus de modernisation de la part de ces états membres. Le 16 août 2017, le Mexique, les États-Unis ainsi que le Canada ont entamé à Washington le premier tour de renégociation qui se terminera le 20 août. D’après le ministre de l’Économie Ildefonso Guajardo lors d’une rencontre bilatérale avec le ministre des Affaires étrangères du Canada, a déclaré « que nous sommes ici pour un processus très constructif et cela aide le fait que nous nous occupons depuis longtemps de questions commerciales ». Au cours du premier cycle des négociations, les trois pays définiront une trentaine de chapitres qui partageront des propositions de texte de manière classifié en échangeant des chiffres commerciaux dans le but d’identifier des Co coïncidences et des divergences. Les questions abordées au premier tour incluaient la question du travail et du commerce et l’équité des sexes (16 août), le mécanisme de la solution des controverses (17 août), des télécommunications et de l’énergie (18-20 août). Robert Lighthizer, représentant des États unis a souligné la perte d’emplois manufacturiers, la fermeture d’entreprises aux États unis qui ont déménagé vers les pays voisins et les déficits commerciaux avec le Mexique et la canada. C’est la raison pour laquelle les États unis cherchent des changements profonds. La chancelière canadienne Chrystia Freeland a salué le fonctionnement de l’ALENA comme moteur de la croissance économique de la région et de la création d’emploi. Le secrétaire à l’économie du Mexique Monsieur GUAJARDO a expliqué que le traité contribué à l’établissement de relations commerciales harmonieuses. Les États unis souhaitent mettre en place des mesures dans le domaine du travail en instaurant des salaires minima, une sécurité du travail, une élimination du travail forcé et de la discrimination, la création des contrats de protections collective impliquant des négociations entre employeurs et travailleurs. Ces nouvelles normes du travail seront alors supérieures aux normes fédérales du Mexique. Par l’instauration de ces mesures, les États unis souhaitent éviter le dumping social qui conduit les entreprises de ce pays a privilégié
  • 7. #0. BENJAMIN BIBAUD 7 la main d’œuvre nationale contre les USA ou les salaires quadruples ceux des Mexicains. Ces mesures pourraient augmenter alors le chômage au Mexique. Durant cette ronde, les États unis demandent la mise en place d’un nouveau système de règlement de litiges lorsqu’un différend survient, consistant au règlement des litiges devant les tribunaux américains pour supprimer le règlement des litiges par les groupes spéciaux binationaux. Les États unis veulent que les taxes sur les produits envoyés par messagerie ou par courrier achetés sur des plateformes virtuelles d’une valeur maximale de 800 dollars par transaction soient éliminées. Le Mexique maintient les produits échangés en ligne sans impôt jusqu’à concurrence de 50 dollars alors qu’au Canada le plafond est de 20 dollars. Les États unis ont un net avantage en matière de commerce électronique face au Mexique au Canada. Les États-Unis visent par la renégociation de ce traité, renforcer leur position économique vis-à-vis de l’Union européenne et en particulier de la République populaire de Chine. Grâce à l’ALENA, la chine peut introduire une quantité de biens dans les USA. La chine représente le premier partenaire commercial des États-Unis suivis des deux pays membres de l’ALENA. Le Canada souhaite mettre en place un accord trilatéral plus progressif assorti de solides mesures de protection du travail et de dispositions environnementales qui combattent le changement climatique et réforment le processus de règlement des différends entre investisseurs et état. Selon le ministre des Finances José Antonio Meade, a qualifié de positif le premier cycle de négociations, car ils ont p en dégagé des attentes claires de chaque pays. Meade Kuribeña a reconnu qu'aucun accord n'avait été conclu au premier tour des renégociations de l'ALENA dans le domaine des services financiers et d'autres qui relèvent de leur domaine. Nous irons petit à petit, d'abord affiner les objectifs et ensuite, commencer à travailler sur la meilleure façon de refléter ces objectifs, dans la mesure où ils sont traduits dans des textes spécifiques, a-t-il dit. Le Mexique, Les États-Unis ainsi que le Canada ont conclu avec succès la deuxième ronde de négociation visant à mettre à jour l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA) qui a lieu à Mexico du 1er au 5 septembre. Ils traiteront de questions telles que l'accès au marché des biens, l'investissement, les règles d'origine, la facilitation du commerce, l'environnement, le commerce numérique, les petites et moyennes entreprises, la transparence et la lutte contre la corruption. À l’issue de cette seconde phase de négociation, l’ensemble des États membres de l’ALENA ont conclu des accords mutuels sur de nombreuses questions importantes. Le Canada est déterminé à renforcer le lien avec le Mexique en supprimant l’obligation de visa pour les Mexicains pour accroître le nombre de touristes ainsi que d’étudiants et d’hommes d’affaires. De plus dans le cadre du deuxième cycle de négociation de l’accord de libre-échange de l’Amérique du Nord. Le secteur commercial du Mexique prévoit d'ajouter un chapitre consacré au commerce électronique à l'Accord de libre- échange nord-américain (ALENA), et que cette réglementation est efficace, a déclaré Enrique Solana, président de la Confédération des chambres de commerce nationales, Services et Tourisme (Concanaco-Servytur). Sachant que le Mexique est en retard sur la question par rapport à d’autres pays d’Amérique latine. Au sein du Mexique nous avons des divergences sur le domaine dont c’était y voit un risque de concurrence déloyale avec une triangulation entre la chine, les États-Unis et le Canada. Le secteur mexicain doit être en mesure d’opérer des conditions d’équité concurrentielle.
  • 8. #0. BENJAMIN BIBAUD 8 À ce stade L'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) pourrait être modifiée par jusqu'à 20 pour cent de son contenu, a estimé Valentin Diez Morodo, président du Conseil d’affaires mexicain du commerce extérieur, l’investissement et la technologie. Les hommes d'affaires du secteur alimentaire au Mexique estiment que les enjeux qui les concernent dans la renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) ont progressé de 90%. Les domaines qui resteront être étudiés seront les pesticides ainsi que les problèmes de main d’œuvre. De plus dans le domaine du travail, le gouvernement mexicain et le secteur privé se sont tous deux opposé à la formulation d'un objectif salarial explicite dans le domaine du travail ce qui inquiète les États-Unis notamment concernant le salaire manufacturier qui donne un avantage au Mexique. Le troisième cycle des négociations a eu lieu du 23 au 27 septembre au Canada. Le premier chapitre portant sur la modernisation des petites et moyennes entreprises a été finalisé. D’après, Chrustia Freeland chancelière du Canada, « Nous avons clôturé le premier chapitre, dans les PME, qui reconnaît son rôle fondamental pour l'économie en stimulant la croissance, et vise à créer des opportunités pour les petits producteurs de mieux accéder aux trois marchés ». La clôture de ce premier chapitre est un signe de certitude pour les investisseurs. « Nous avons une coopération ciblée entre les PME, stimuler la chaîne de production, et stimuler leur activité commerciale dans les trois pays », Selon Herrera Vega, président de la Confederatioof industrial chambers. Cependant, Kenneth Smith responsable des négociations au Mexique a déclaré à El financiero Bloomberg que les USA n’avaient pas proposé de réduire le déficit commercial sur la table ni la question des règles d’origine. Sur le sujet de l’agroalimentaire, les États unis proposent de conditionner les exportations mexicaines à la saisonnalité de sa production. En complément de ces sujets se rajoute le secteur de l’économie numérique. L’un des enjeux mis en avant par les États unis avant le début des négociations est l’interconnexion. Faute de consensus : perspective en 2018 Suite à l’échec du quatrième cycle de négociation en Virginie, les trois partenaires commerciaux ont convenu d’étendre le processus jusqu’au premier trimestre 2018 en prolongeant le délai entre chaque réunion et d’effectuer le cinquième tour au Mexique pour un mois. Nous avons une faute de consensus. Parmi l’ensemble des 30 chapitres seuls, deux ont été fermés. L’administration américaine a indiqué sa priorité de réduire les déficits commerciaux américains et de soutenir l’emploi des États-Unis. Les exigences des États unis comme la renégociation du traité tous les 5ans ou une forte du seuil de provenance dans le secteur de l’automobile sont considérées comme des lignes rouges pour le Mexique et le Canada. Les négociations se poursuivront en 2018 en raison d’une faute de consensus entre les états membres. Selon le négociateur américain Robert Lighthizer, « nous n’avons vu aucune indication que nos partenaires sont prête à des changements qui permettraient un rééquilibrage et une réduction des déficits commerciaux considérables. » Elle émet une menace : « L'ALENA est dans une certaine mesure, un accord d'investissement, et il est déraisonnable d'espérer que les États-Unis continuent d'encourager et de garantir que les entreprises américaines investissent au Mexique et au Canada principalement pour exporter vers les États-Unis. »
  • 9. #0. BENJAMIN BIBAUD 9 « La proposition américaine d'augmenter le contenu national et régional dans le secteur manufacturier mettrait en danger des milliers d'emplois en Amérique du Nord en raison de la chaîne d'approvisionnement sophistiquée qui existe dans la région, et qui est plus évidente dans l'industrie automobile, il sera gravement perturbé et les producteurs et les fabricants américains seront moins compétitifs en ce qui concerne les importations en dehors de la zone. » Selon Susana Gonzalez de la Jornada. Le Mexique et le Canada ont rejeté les demandes des États unis concernant les règles d’origine automobile, les modifications apportées à la méthode d’établissement des contingents compensatoires de dumping de subventions pour les produits agricoles, le chapitre 19 qui permet l’établissement d’un mécanisme de règlement des différends en matière de dumping et de subventions prohibés ainsi que la clause de résiliation automatique de l’ALENA tous les cinq ans. Freeland a annoncé que certaines propositions des USA violeraient les règles de l’organisation mondiale du commerce et a fait valoir que les règles d’origine dans le secteur de l’automobile. L’approvisionnement rendrait les fabricants nord-américains moins compétitifs par rapport aux importations en provenance de l’extérieur de région et mettrait en péril des dizaines de milliers d’emplois en Amérique du Nord. La Chancelière canadienne Chrystia Freeland a déclaré que certaines des propositions des États-Unis visaient à « remonter le temps » en 23 ans d'ouverture et de collaboration à l'ALENA. Parmi les domaines de progrès, ils ont souligné la réalisation substantielle des discussions au chapitre de la concurrence, et les progrès dans la facilitation douanière et commerciale, le commerce numérique, les pratiques réglementaires et les secteurs annexes, ont déclaré dans une déclaration commune. Lighthizer, Guajardo et Freeland ont convenu de se rencontrer à Mexico du 17 au 21 novembre pour le cinquième tour. Malgré la reconnaissance des propositions créant des défis, il y a d’importantes lacunes conceptuelles entre les trois pays qui devront être réduits par l’esprit créatif des négociateurs. C’est la raison pour laquelle les principaux négociateurs commerciaux prévoient de se rencontrer en décembre à Washington sans la présence des ministres encore au Canada en janvier au niveau ministériel. Le Mexique sans L’ALENA et sans les États-Unis Les possibilités d’une société Canada – Mexique ? Après les différents s’opérant entre les états membres de l’ALENA, les États unis soulèvent un point la possible sorti des États unis de ce traité. Mercredi 11 octobre, Trump déclare qu’il pourrait se retirer de l’ALENA si son administration ne pouvait pas conclure d’accord entre les deux nations. « Il est possible que nous ne soyons pas en mesure de conclure un accord avec l'un ou l'autre, mais en attendant, nous conclurons un accord », a déclaré Trump. Il a exprimé dans son tweet du 27 août 2017 « We are in the NAFTA (worst trade deal ever made) renegootiation process with Mexico & Canada. Both being very difficult, may have to terminate ». C’est à travers de ce tweet que nous pouvons remarquer sa volonté possible de se retirer de l’ALENA, faute d’accord. Les partisans en Arizona déclarèrent au Financial times lors d’un rassemblement « Personnellement, je ne pense pas que nous puissions conclure un marché… Je pense que nous finirons probablement par mettre fin à Nafta à un moment donné ».
  • 10. #0. BENJAMIN BIBAUD 10 Cependant nous avons des opinions radicalement opposées au sein même des États- Unis sur le fait ou non de nous retirer du traité de libre-échange d’Amérique du Nord. Selon le directeur général de Cargill, le plus grand fournisseur mondial de produits agricoles a averti qu'un retrait de l'Nafta serait « destructeur » pour l'économie américaine. Selon David MacLennan. « Ce serait destructeur pour le travailleur américain et la fabrication et pour l'économie américaine. » De plus même si une décision de se retirer unilatéralement de l’ALENA, selon le Trade Act de 1974 qui permet au président d’adopter unilatéralement de décisions sur ce sujet à condition que sa décision soit motivée par les effets d’insécurité, d’environnement, qu’apporte ce traité. Selon John Ragnar Johnson, ancien conseiller auprès du gouvernement canadien durant les négociations de l’ALENA, a déclaré que « Trump aurait besoin de l’approbation du Congrès pour retirer ALE États-Unis. C'est parce que, selon la Constitution des États-Unis, les pouvoirs exécutifs et législatifs ont une autorité conjointe sur les accords commerciaux… L'ALENA a été approuvé par le Congrès des États-Unis - conformément aux pouvoirs expressément accordés par l'article 1, section 8, paragraphe 3, de la Convention des États-Unis, alors seulement Le Congrès a le pouvoir nécessaire pour revenir sur cette approbation. » L’article 1 section 8 paragraphe 3 établit le pouvoir du congrès pour réglementer le commerce avec les nations étrangères et donc d’en approuver les réglementations. Selon une enquête menée par le journal el financiero, après de plus 15 économistes des principales institutions financières et université d pays, on prévoit une probabilité de 50% que la délégation américaine quitte e TLCAN. Ernesto O'Farrill, président du groupe Bursamétrica, est le plus pessimiste au sujet de l’accord de sortie des États-Unis lors de l’estimation d’une probabilité de 95 pour cent, économiste atteint que cela se produise, ce serait ce mois-ci. Si les États-Unis sortaient du traité, il pourrait instaurer des droits de douane beaucoup plus élevé. Les États-Unis pourraient ainsi perdre 50 000 emplois dans le secteur des pièces automobiles. Les entreprises devront aussi payer des tarifs plus élevés pour les produits d’exportation au Mexique et au Canada. Pour certains produits, les tarifs pourraient atteindre 150% contre 0% aujourd’hui pour la plupart des produits, ce qui entraînerait ainsi une flambée des prix et réduiraient les bénéfices de l’entreprise au sein des États unis. Cette sortie des USA provoquerait un secouement des chaînes d’approvisionnement complexes qui traverse l’Amérique du nord pour tirer parti de coût et des ressources. Les constructeurs automobiles américains dépendent particulièrement de pièces importées d’outre-mer, mais d’autres industries notamment l’agriculture, l’énergie, le commerce. La compétitivité du prix du produit final sera impactée par rapport aux autres grands centres de production mondiaux en Asie et en Europe. Nous aurons des impacts sur différents secteurs tels que le textile américain qui a généré plus de 11 milliards de dollars de marchandises au Canada et au Mexique. Les États-Unis importent 30% de leurs dispositifs et fournitures médicales et le Mexique est un fournisseur de premier plan. Ce secteur sera profondément impacté.
  • 11. #0. BENJAMIN BIBAUD 11 Quant au marché de consommation, nous aurions des tarifs plus élevés et donc une augmentation du prix des biens. De nombreux véhicules, fabriqués au Mexique comme les camionnettes Ram HEAVY Duty, les Dodge Challenger et les Chevrolet Équinoxes assemblés au Canada, pourraient voir leur prix grimpé. Le prix augmenterait également pour les fruits et légumes mexicains qui remplissent les épiceries américaines. « La suppression de l'ALENA aurait un impact énorme sur l'agriculture américaine », a déclaré Joseph Glauber, chercheur principal à la division des marchés, du commerce et des institutions de l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires à Washington. Selon Monsieur GLAUBER, ancien économiste en chef du ministère de l’Agriculture des États-Unis, « Les consommateurs perdraient l'accès moins cher aux fruits et légumes et l'accès à l'année aux fruits et légumes. » Un retrait de l'ALENA pourrait ouvrir la voie à un nouveau pacte commercial avec les trois pays, ou peut - être à un accord commercial bilatéral avec le Mexique et à un accord actualisé avec le Canada. Dans la perspective d’un ALENA entre le Mexique et le Canada sans les USA entraîneraient d’autres accords commerciaux. Cet accord donnerait au Canada et au Mexique un accès en franchise de droits à plusieurs marchés lucratifs. Selon Le chancelier Luis Videgaray a émis une déclaration à propos de la fin de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) : les États-Unis perdent plus que le Mexique. Le Mexique pourrait ainsi imposer des tarifs plus élevés que les États-Unis. Le 17 octobre 2017, le Mexique et le Canada ont convenu qu’ils maintiendraient un accord de libre-échange même si les états unis quittent l’accord à informer le président Enrique Pena Nieto. Après la quatrième ronde, les tensions se sont accrues entre en raison des différents sur l’ALENA, ce qui à générer des inquiétudes quant à l’avenir de l’accord en raison des propositions rejetées par les États unis par le Mexique et le Canada. Pena a déclaré sa volonté de travailler sur un plan B dans la continuité de la diversification de leurs échanges commerciaux avec d’autres pays du monde. Face aux négociations difficiles, Le président américain Donald Trump a déclaré mercredi qu'il était ouvert aux pactes commerciaux bilatéraux avec le Canada ou le Mexique si un accord tripartite ne pouvait être conclu pour réviser substantiellement l'Accord de libre-échange nord-américain. Le 11 octobre selon le journal Excelsior. « Nous pourrions ne pas être en mesure de conclure un accord avec l'un ou l'autre. Mais en attendant, nous aurons un accord avec l'un d'entre eux ", a ajouté Trump, qui a réitéré qu'il cherchera le meilleur pour les travailleurs et les entreprises américaines. » Le Mexique sans l’ALENA, gagnant ou perdant ? Compte tenu des incertitudes qu’il règne dans l’ALENA sur la poursuite d’un accord entre ces trois pays, nous pouvons envisager dans une certaine hypothèse une rupture du traité de libre-échange. Alfonso Navarrete Prida a assuré dans El Universal que le Mexique survivrait dans l’ALENA en déclarant « Je ne dis pas que ce sera facile, mais oui, nous survivrons ».
  • 12. #0. BENJAMIN BIBAUD 12 Le Mexique compte 12 accords de libre-échange en cours qui concernent 46 pays. Grâce à eux il pourra tirer parti de sa capacité de production et promouvoir les exportations mexicaines vers des destinations ou le Mexique a peu de présence comme l’Amérique latine, l’Asie, le Moyen-Orient, le Japon ou l’Afrique par exemple. Nous avons actuellement des produits mexicains tels que le maïs, le blé ainsi que les engrais qui sont exportés vers l’Afrique. GABRIEL LOZANO J-P MORGAN Réaction de ce type de changement Le peso va se déprécier, mais la magnitude de cette dépréciation dépendra de l’exécution de la rupture de l’ALENA Facteur en faveur du Mexique Les conditions macroéconomiques du Mexique se sont améliorées Le Mexique se verra plus favorisé par l’OMC avec la clause de Nation la plus favorisée Facteur contre le Mexique Perte du cadre légal de l’ALENA Possibilité d’avoir un impact sur le sentiment à propos de l’inversion et de la consommation au Mexique Qui perd le plus ? Les États-Unis Quel est le plan B Le Mexique est en train de se positionner avec les traités bilatéraux avec l’Europe, le Japon, la Nouvelle-Zélande, l’Argentine pour compenser les importations qu’elle pourrait perdre Albertos Ramos Goldman Sachs Facteur en faveur du Mexique Avec une chute du peso, le Mexique pourrait garantir sa compétitivité. Le Mexique se verra plus favorisé par l’OMC avec la clause de Nation la plus favorisée Facteur contre le Mexique Coût plus élevé pour les consommateurs L’investissement dans certains secteurs sera en retard. Le secteur agricole et automobile seront les plus vulnérables. Qui perd le plus ? Les États-Unis Quel est le plan B Commercialiser au maximum avec tout le monde et que le Mexique exploite sa compétitivité. Cette attitude devrait être permanente même sans l’ALENA. Le Mexique pourrait baisser ces tarifs douaniers.
  • 13. #0. BENJAMIN BIBAUD 13 Marco Oviedo BARCLAYS Facteur en faveur du Mexique Les États-Unis ont d’autres problèmes et ils ne vont pas entrer dans une guerre commerciale Le Mexique se verra plus favorisé par l’OMC avec la clause de Nation la plus favorisée Facteur contre le Mexique Le changement dans l’administration du Mexique pourrait être un facteur d’incertitude Le secteur agricole et le textile pourraient se verrait affecter comme avant par la concurrence des autres pays Qui perd le plus ? Les États-Unis Quel est le plan B Le Mexique devrait unilatéralement décider de baisser les tarifs douaniers pour ne pas perdre en compétitivité. Suivre les traités en expansion comme il y a avec l’Europe, le brésil, le Japon, la chine. "Il existe actuellement des entreprises, principalement européennes et asiatiques, qui s'intéressent beaucoup à San Luis Potosi", a déclaré Hector Soto, directeur du Cluster Automobile de San Luis Potosi, une organisation de promotion de l'industrie. Malgré la déclaration du ministre des Affaires étrangères Luis Videgaray, il a déclaré que ce ne sera pas la fin de la fin et que le Mexique est plus grand que l’ALENA. Cependant cette déclaration du ministre est relativisée, sachant qu’à court terme la devise du Mexique se déprécierait probablement après l’ALENA augmentant ainsi les prix localement. La commission économique des Nations Unies pour l’Amérique latine et les Caraïbes prévoit que l’économie du pays baissera de 1,9%. Une inquiétude des investisseurs est à prévoir en son absence. « Les flux d’investissement ralentiraient un peu », selon Jonathan Health, ancien économiste en chef pour l’Amérique latine chez HSBC. De plus selon le rapport du FMI, « des entraves substantielles au commerce bilatéral pourraient avoir un impact significatif sur les marchés financiers, l’investissement et la croissance. » Nous avons un risque de transfert de capitaux ver l’étranger ce qui mettra un terme à chaque projet d’investissement pour les deux prochaines années selon Frederico Estevez, professeur de sciences politiques à l’institut technologique autonome de Mexico. En quittant l’ALENA, le Mexique pourrait perdre en étant davantage touché par rapport aux États-Unis au niveau des exportations. Nous avons 81% des exportations mexicaines en 2016 qui ont été exportées aux États unis, 44% ont été faites en vertu de l’ALENA selon videgaray. Il est expliqué que 35,6% des exportations que le Mexique a faite aux États-Unis en 2016 ont utilisé l’ALENA alors que 8,1% des Américains ont utilisé le traité. C’est alors que les exportateurs mexicains seraient davantage impactés par ceux des États-Unis. De plus selon les statistiques de la banque d’information économique de l’INEGI, il y a au Mexique 5942 entreprises exportatrices. Parmi ceux-ci 4601 entreprises exportent de produits vers les ÉTATS-UNIS c’est-à-dire presque 8 entreprises sur 10. En revanche aux États unis seulement 19% de toutes les entreprises exportatrices vendent leurs produits au Mexique selon les données du département du commerce des États- Unis, c’est-à-dire 2 sur 10. Juan Fernando Ibarra l Cueto, professeur de sciences politiques
  • 14. #0. BENJAMIN BIBAUD 14 à l’université de Colgate à New York, estime que « toute mesure affectant cet échange commercial, en principe, doit affecter davantage le pays qui a une relation plus dépendante de l'autre. » Autrement dit, au Mexique. De la Mora a fait remarquer qu'il serait plus coûteux d'exporter du Mexique aux États- Unis des vêtements tissés de combinaisons de laine, de fibres synthétiques et d'autres filaments ; sacs, sous-vêtements, manteaux et capes pour hommes ; sacs, chemisiers, jupes, chemises, chandails et sous-vêtements pour femmes. Concernant les mesures non tarifaires, l’économiste Irving Rosales a souligné que les États-Unis pouvaient décider unilatéralement d’imposer des tarifs plus élevés au produit mexicain. De pus selon Juan Fernando del Cueto, souligne que les États-Unis pourraient prendre d’autres types de mesures non tarifaires. Prenons l’exemple de l’étiquetage Dolphin Safe, qui était une mesure non tarifaire pour éviter d’importer le thon mexicain alléguant des problèmes environnementaux. Les marchandises du Mexique ont un accès préférentiel non seulement en termes de tarifs fiscaux, mais aussi par l'élimination des barrières non tarifaires telles que les facilités douanières et les permis phytosanitaires, a déclaré Luis Enrique Zavala, vice-président de l'Association nationale des importateurs et exportateurs de la République mexicaine (ANIERM). « Sur les règlements non tarifaires et les restrictions, il est à craindre à la fois au sein du ministère de l'Économie et de l'initiative privée, des règlements ou des règles d'origine aux États-Unis tentant de mettre des mesures restrictives ».