Auteur : Julien TUILLIER
Contexte : morosité et évolution législative Les soldes, seule période de l’année durant laquelle les commerçants peuvent vendre à perte, ont débuté ce matin dès 8h dans les magasins et sur internet.
2.
Ventes privées et promotions, une concurrence accrue pour les soldes traditionnels
L’attachement des consommateurs à ce moment rituel reste fort même s’il a eu tendance à
s’éroder ces dernières années. En effet, la multiplication des promotions et des ventes privées toute
l’année contribue à ce désenchantement et le phénomène n’a de cesse de se renforcer. Les
consommateurs en viennent à s’interroger sur la signification des « prix normaux », c’est‐à‐dire ceux
ne bénéficiant d’aucune promotion. Ils sont 76 % à trouver de plus en plus compliqué d’acheter des
produits au bon prix (source : ObSoCo). Désormais, dans le prêt‐à‐porter, 40 % des articles sont
achetés à prix barrés, contre seulement 25 % en 2000.
Les ventes privées et promotions ont surtout été organisées entre Noël et le début des soldes
officiels par de nombreuses enseignes. Sans oublier le nouveau phénomène du « Black Friday »,
importé des Etats‐Unis et organisé fin novembre, période de 24h durant laquelle les commerçants
peuvent proposer des remises très avantageuses. Tout ceci contribue à désacraliser les soldes
traditionnels, ce que ce commerçant parisien confirme : « on propose des réductions pratiquement
toute l’année, comment voulez‐vous que les gens se déplacent en masse pendant les soldes ? ». Par
contre, une bonne affluence a été constatée aujourd’hui dans les enseignes qui n’ont réalisé aucune
vente privée avant le démarrage des soldes.
Les ventes en ligne progressent toujours
Les soldes traditionnels sont également confrontés à la concurrence des ventes en ligne ; selon la
Fédération du e‐commerce et de la vente à distance (Fevad), près de 25 millions de Français ont
l’intention de faire tout ou partie de leurs achats en soldes sur le web. L’une des raisons évoquées
est d’éviter l’affluence des premiers jours, mais l’évolution des modes de consommation n’est pas
étrangère à ce phénomène (30 % des consommateurs vont utiliser leur smartphone durant les soldes
et 34 % leur tablette). Au total, 35 millions de personnes ont acheté en ligne au cours du 3ème
trimestre 2014, soit une hausse d’environ 7 % en un an.
Le 11 février 2015, le CROCIS dressera un bilan définitif des résultats des soldes à partir d’une
enquête réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 300 commerçants parisiens, complétée
par 80 entretiens en face‐à‐face, qui déterminera si les soldes d’hiver 2015 ont atteint leurs
objectifs dans les commerces parisiens.