1. La Commune de Paris en images
Pendant l’été de 1870, la bourgeoisie française a entraîné son pays dans une guerre
contre la Prusse. Le gouvernement et les dirigeants de l’armée étaient corrompus. Il y a eu
une série de défaites...
Finalement, en septembre, 80.000 hommes, mal entraînés et mal équipés, ont été jetés
contre la machine de guerre prussienne. Les Français ont été entourés et battus.
Napoléon III et près de la moitié de son armée ont été capturés, ainsi que les défenses de
Paris ; les Prussiens avançaient rapidement vers la capitale.
2. Mais les masses de la ville avaient organisé une Garde nationale.
La population souffrait déjà de la disette : de longues queues de gens affamés et qui
attendaient du pain se formaient devant les boulangeries. Les habitants se sont procuré
des canons pour leur défense et les ont placés sur les remparts de Paris.
Les riches voyaient dans cette manœuvre un danger pour eux-mêmes, pas moins que
pour les Prussiens. Les masses se trouvaient dans un état de ferveur révolutionnaire :
leurs canons pouvaient se diriger aussi facilement contre la bourgeoisie à l’intérieur des
murs que contre l’ennemi extérieur.
Une tentative a été faite pour prendre les canons. On a donné l’alarme : toute la ville de
Paris, ouvriers et ouvrières, sont arrivés pour les défendre. Et les troupes
gouvernementales ont fraternisé avec les défendants, plutôt que de les attaquer.
3. Le 18 mars, la Commune a été proclamée.
Le gouvernement a retiré ses troupes à Versailles. Les Communards ont permis leur
départ.
La ville, organisée en arrondissements, était maintenant dirigée par des groupes de
Communards – des hommes et de femmes, des ouvriers et des intellectuels – qui était,
selon Lénine, en train de créer « un nouveau type d’État – l’État ouvrier ».
4. Et dans les rues, la foule lisait les proclamations de ce nouvel État :
• Suppression de l’armée permanente
• Électivité complète et révocabilité à tout moment de tous les fonctionnaires sans
exception ( y compris ceux de la Justice)
• Réduction des salaires des fonctionnaires au niveau d’un salaire d’ouvrier
• Séparation de l’Église et l’État
• Suppression des amendes pour les ouvriers.
Entre-temps, à Versailles, Thiers et son gouvernement réactionnaire, aidés par des
officiers prussiens, planifiaient une attaque contre la Commune de Paris.
Des milliers de soldats français, capturés par les Prussiens, devaient être rendus et armés
pour l’assaut – pour lequel, cependant, les Communards se préparaient aussi.
5. Des barricades ont été érigées dans les rues. Des hommes et des femmes ont travaillé
dur pour les construire et les défendre. Mais on ne pouvait pas tenir toute la ville. Les
bourgeois qui restaient dans Paris communiquaient ses endroits vulnérables à Versailles ;
du 22 au 28 mai, la « semaine sanglante », les troupes entraient en masse par les portes
qui n’étaient pas défendues.
Les Communards, qui se battaient vaillamment, ont été poussés à mener un dernier
combat dans un petit quartier de Paris. Chaque trottoir était un champ de bataille, chaque
maison une forteresse.
Les Communards, épuisés, se retiraient devant une avancée qui épargnait ni femmes ni
enfants.
Se battant toujours dans les ruines de la ville en flammes, les Communards ont été
capturés.
Des milliers ont été tués là où ils se trouvaient ; d’autres milliers – des enfants, des vieux,
des malades – ont été rassemblés pour être fusillés. Chaque détachement des troupes
versaillaises était un peloton d’exécution, abattant sans sommation chaque suspect.
La Commune se noyait dans son propre sang.
6. La terreur blanche ne connaissait pas de limites. Au cimetière du Père Lachaise et à des
dizaines d’autres endroits, des milliers de Communards ont été rassemblés et fusillés. Le
général Gallifet, le boucher des Communards, se mettait sur le côté et regardait les
troupes qui tiraient sur les foules massées contre les murs qui les défiaient. On a mis en
tas énormes aussi bien des cadavres et des blessés qui n’étaient pas encore morts.
Une partie du « Mur des Fédérés » reste toujours, et les figures sculptées qui regardent le
visiteur sont à la fois un défi lancé au capitalisme et un monument aux martyrs de la
Commune.
Karl Marx avait suivi les fortunes de la Commune avec la plus grande attention.
Immédiatement après son écrasement, il a parlé aux travailleurs du monde sur les leçons
de sa création et de sa chute.
« Le Paris ouvrier, avec sa Commune, a-t-il dit, sera célébré à jamais comme le
glorieux fourrier d'une société nouvelle. »