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Art de Vie & Professions Libérales
Septembre-Novembre
2023
N° 5
Le succès des arts décoratifs français
Les voitures françaises de la rentrée
Les pierres à découvrir dans les régions de France
Retour sur le label EPV et le salon MIF
Les spiritueux fabriqués en France
Les hôtels insolites à tester
ÉDITO
Quand on voyage, on découvre comment les marques
françaises font briller les yeux de nos interlocuteurs
et souvent, ils les affichent plus fièrement que les
Français.
Et pourtant, s’ils savaient que le luxe à la française tire son
origine souvent de savoir-faire étrangers... Jean-Baptiste
Colbert, contrôleur général des finances de Louis XIV,
souhaitant développer le commerce et l’industrie en France,
chargedesémissairespourpercerlessecretsdefabricationdes
miroirsdeVenise,desdrapiershollandaisoudesmétiersàtisser
anglais. Il réussit à créer 50 manufactures sur toute la France
et en 1669, par une ordonnance, à créer une charte de qualité
stricte.Finalement,dèsle17ème
siècle,l’espionnageindustrielet
les stratégies de concurrence existaient déjà ! D’ailleurs, c’est
finalement Louis XV qui demandera aux manufactures de ne
plus simplement copier, mais d’innover, afin de permettre à la
France d’exporter dans le monde.
Àcepropos,nousvousproposonsdedécouvrirdanscenuméro
les diamants de Mazarin et les quelques bijoux qui ont survécu
à la Révolution ou encore les trésors de Saxe de la ville de
Dresde, concurrente de Versailles.
Le luxe à la française
LIBERALIS
Édité par LEGI TEAM
198, avenue de Verdun
92130 Issy-les-Moulineaux
Tél. 01 70 71 53 80
RCS B 403 601 750
Cofondateur et directeur de la publication :
Pierre Markhoff
Cofondateur et responsable du digital :
Christophe Albert
Responsable du magazine et de la publicité :
Jean-Louis Roux-Fouillet
(Tél. 01 84 19 02 42 - jl.roux-fouillet@legiteam.pro)
Retrouvez LIBERALIS en digital sur www.village-justice.com (avec 1 550 000 de visiteurs uniques par mois ACPM 2022)
Rédactrice en chef : Kyra Brenzinger
(kyra.brenzinger@gmail.com)
Journalistes-pigistes :
Robin Massonaud (art)
Philippe Stepniewski (musique)
Jordan Belgrave
Stéphane Roux
Directrice artistique : Cyriane Viciana
Diffusion : 35000 exemplaires
(APCM 2022)
Impression : JF IMPRESSION
Garo Sud - 296 rue Patrice Lumumba
CS97874 - 4075 Montpellier Cedex 3
N°ISSN : 2827-5101
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avec 1 550 000 de visiteurs uniques par mois (ACPM 2022)
Les opinions émises dans ce magazine n’engagent
que leurs auteurs. Toute reproduction même partielle doit
donner lieu à un accord préalable et écrit des auteurs et de
la rédaction.
Pour le made in France, nous nous sommes intéressés au label
Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV), mais aussi au salon
MIF qui présente plus de 1 000 exposants dans de multiples
secteurs.
Partons à la découverte des voitures emblématiques
françaises ou dénichons les belles affaires dans les arts
décoratifs.
Bien sûr, nous ne manquerons pas de vous dévoiler quelques
bonnes adresses gastronomiques, des spiritueux made in
France ou des hôtels insolites.
Côté art, découvrons l’histoire d’un compositeur
oublié du 18ème
siècle, le Chevalier de Saint-George ou
l’actuel artiste français Quibe, virtuose du Line Art qui
a réalisé avec talent notre couverture du numéro de
septembre.
Bonne lecture et excellente rentrée à tous les lecteurs de
Liberalis !
Kyra Brenzinger & Jean-Louis Roux-Fouillet
D
E
U
X
NŒ
UDS VERTS DEPUIS
1
8
9
8
ATELIER BOUTIQUE NEVERS
7 QUAI DE MANTOUE
58OOO NEVERS
•
BOUTIQUE PARIS
18 RUE CHARLOT
75OO3 PARIS
•
BOUTIQUE EN LIGNE
WWW.FAIENCERIEGEORGES.COM
SOMMAIRE
2 Édito : Le luxe à la française
6 What’s New ?
8 Échanger : Conciergerie de luxe
9 La Maison Bianchi à l’Élysée
10 S’émerveiller : Précieuse découverte des pierres de France
13 S’émerveiller : Les trésors de la galerie d’Apollon au Louvre
14 Échanger : La Maison Copin réveille avec panache une belle endormie !
16 Olwen Forest : Gastubes à Gogo !
18 S’étonner : Retour sur le label Entreprise du Patrimoine Vivant
20 Échanger : La passion pour les drones aériens de Maître Franck Richard
22 Maison Bédouin : Précurseur de l’art urbain sur gants
24 Shopping : Une rentrée côté vintage, nature ou artistique ?
27 Découverte de l’artiste français Quibe : Virtuose du LineArt !
30 Se cultiver : Les arts décoratifs français, un succès jamais démenti
32 Se cultiver : Les manifestations artistiques à suivre
34 S’engager : Interview de Monsieur l’Ambassadeur Jawed Ashraf
36 Shopping : Côté Déco, hommage à la nature
37 Échanger : Comment mieux protéger son invention ?
38 Se challenger : Les voitures françaises de la rentrée
40 Se passionner : Panerai rend hommage au GIGN !
42 Savourer : Sélection bistronomique de la rentrée
44 Déguster : Spiritueux, redécouvrons le madein France
46 Se cultiver : Les livres de la rentrée
48 Découvrir : L’âge d’or de Dresde sous Auguste le Fort
50 Découvrir : Les vitraux de Sarkis illuminent l’abbaye de Cluny
52 Se challenger : Le polo, le sport des rois, roi des sports
54 Découvrir : Les hôtels insolites
56 Se cultiver : Le chevalier de Saint-George
60 S’engager : Le salon Made in France a le vent en poupe
62 Se cultiver : News, expositions et événements à ne pas manquer
64 Questionnaire de Proust : Maître Franck Richard
Art de Vie & Professions Libérales
Septembre-Novembre
2023
N° 5
Le succès des arts décoratifs français
Les voitures françaises de la rentrée
Les pierres à découvrir dans les régions de France
Retour sur le label EPV et le salon MIF
Les spiritueux fabriqués en France
Les hôtels insolites à tester
LIBERALIS
Septembre - Novembre 2023
Couverture réalisée en
exclusivité par l’artiste français
Quibe, virtuose du Line Art
©RMN-StéphaneMaréchalle © Pascal Renauld
© Festival Namasté
© Tajan
© Haviland
© Franck Richard
© Hôtel du collectionneur
découvrir
N
e
w
s
6
Par Kyra Brenzinger
What's News?
La Fondation Linklaters s’engage auprès du Musée d’Art
Moderne
Présidée par l’avocate Anne Wachsmann-Guigon, la Fondation d’entreprise Linklaters
a choisi de soutenir l’exposition consacrée à Nicolas de Staël (1914-1955), figure
incontournable de la scène artistique française d’après-guerre. Jusqu’au 21 janvier 2024,
l’exposition propose un nouveau regard sur le travail de l’artiste, en tirant parti d’expositions
thématiques plus récentes ayant mis en lumière certains aspects méconnus de sa carrière
(Antibes en 2014, Le Havre en 2014, Aix-en-Provence en 2018). La rétrospective rassemble
une sélection d’environ 200 tableaux, dessins, gravures et carnets venus de nombreuses
collections publiques et privées, en Europe et aux États-Unis. À cette occasion, la Fondation
Linklaters en tant que mécène propose à ses clients et membres du cabinet des visites privées
avec des conférenciers de talent.
www.linklaters.com
©NicolasdeStaël,Sicile,1954, MuséedeGrenoble
© ADAGP, Paris, 2023 © Ville de Grenoble / Musée
de Grenoble / photo J.-L. Lacroix
© Stéphanie Branchu - Why not production
Chaumet expose un Âge d’Or
Du 5 octobre au 5 novembre, la Maison Chaumet présentera sa nouvelle installation
Un Âge d’Or : 1965-1985, dans les salons historiques de la place Vendôme. Une plongée
dans ces années à la créativité débridée où Chaumet a révolutionné les codes de la joaillerie,
se plaçant, encore et toujours, à l’avant-garde. Du mouvement hippie au disco, en passant
par le punk, les années 1965-1985 regorgent de propositions et tendances plus folles les
unes que les autres. Une révolution culturelle, technologique et esthétique. Pensée par
Vanessa Cron, la rétrospective est avant tout un hommage aux collections foisonnantes
entre excès et affirmation de soi. Découverte de L’Arcade, ce magasin Chaumet d’un genre
nouveau, entre galerie de bijoux et concept-store avant l’heure. Hommage aussi à ces
créateurs de génie qui jouent avec les infinies nuances de l’or et explorent sans cesse de
nouvelles matières.
Chaumet - 12, place Vendôme, Paris 1er
Sur réservation : www.chaumet.com/fr_fr/age-d-or
© Mannequin portant un ornement de bras
Chaumet, 1973
Chanel accessoirise Jeanne du Barry
Présenté au dernier Festival de Cannes, le film Jeanne du Barry, réalisé par Maïwenn a créé
l’événement avec le retour notamment de Johnny Depp en Louis XV. Maïwenn jouant Jeanne
du Barry est apparue impériale avec le collier Franges et la broche Plume de la maison
Chanel. La comtesse était une femme de goût, férue de mode et de culture tout comme la
couturière Gabrielle Chanel. En plus de la Haute Joaillerie, Maïwenn a fait appel à Virginie
Viard, directrice artistique de Chanel, pour créer 6 costumes de son film en collaboration
avec le chef costumier, Jurgen Doering. Les Maisons d’arts de Chanel ont été aussi mises
à contribution comme le plumassier Lemarié, l’atelier Paloma pour le travail du flou et le
modiste et chapelier Maison Michel. Un travail de haute voltige !
Indiana Jones & Hamilton
En juin dernier, l’archéologue de légende Indiana Jones a fait son retour au grand écran pour
le dernier épisode Indiana Jones et le Cadran de la Destinée. Pour l’occasion, Indy a porté au
poignet la Boulton, cette montre légendaire d'Hamilton dont les origines remontent aux
années 1940. C’est dans ce cadre qu’Hamilton a œuvré en étroite collaboration avec Ben
Wilkinson, de l’équipe d’accessoiristes du film, pour s'assurer que les montres s'intègrent
parfaitement à la période historique pour laquelle les costumes ont été conçus et créés par
Joanna Johnston.
Joué par Harrison Ford, la réputation du personnage d’Indy n’est plus à faire : il est curieux et
toujoursprêtàfairecequiestjuste.Mais,ilaaussiuntalentcertainpoursesortirdessituations
les plus périlleuses à la dernière seconde. Dans Indiana Jones et le Cadran de la Destinée, le
célèbre archéologue pourra compter sur la Boulton pour être à l’heure au fil de ses aventures,
de manière à ce qu’il puisse toujours s’échapper par miracle au dernier moment !
www.hamiltonwatch.com
7
Alaïa/Grès au-delà de la mode
Au sein de la Fondation Alaïa à Paris, Olivier Saillard dévoile sa nouvelle exposition en tant
que commissaire de renom. « Silencieuse et secrète, déterminée jusqu’à la réclusion d’une vie
tout entière passée à l’atelier, Madame Grès (1903-1993) se voulait sculptrice. Tout à son œuvre
concentré, avec l’obstination des maîtres infatigables, se refusant aux excès médiatiques de sa
profession, Azzedine Alaïa (1935-2017) avait de même étudié la sculpture à l’école des Beaux-Arts
deTunis».Siriennepeutattesterquelesdeuxcouturierssesontcroisés,leurscréationssesont
rencontréesàn’enpointdouter.Apôtresd’unecertaineformededépouillement,lescréations
de Grès ou d’Alaïa, d’une apparente simplicité dissimulent une complexité extrême parfois
de coupe et de conception. Pour la première fois une exposition inédite associe les œuvres
de Madame Grès et celles d'Alaïa. Intemporelles pour l’une, hors du temps pour l’autre, les
créations exposées au nombre de 60 restituent le dialogue de Grès et Alaïa, deux obstinés
solitaires devenus sculpteurs de robes.
Fondation Azzedine Alaïa - 18, rue de la Verrerie, Paris 4ème
- Exposition du
11 septembre 2023 au 11 février 2024 - www.fondationazzedinealaia.org
© Petter Lindbergh, Azzedine Alaïa, Paris, 1989
À la découverte du Parcours Bijoux
Durant presque un mois, le bijou contemporain se dévoile dans de nombreux endroits
parisiens. Près de 250 créateurs de bijoux, designers, plasticiens et historiens, français et
étrangers, feront découvrir cette pratique qui se trouve à la croisée de l’art contemporain,
de la mode, des métiers d’art et du design. Cet événement, créé par l’association D’un
bijou à l’autre , réunit à Paris une cinquantaine de lieux avec expositions, performances,
conférences. Musées, galeries, institutions et espaces publics deviennent la vitrine d’une
création polymorphe qui conçoit le bijou en tant qu’objet à la fois social, anthropologique
et esthétique. Le Palais Galliera, le Musée Gustave Moreau, des galeries d’art comme Jean
Fournier, Negropontes, l’espace d’exposition du Bureau de design de la mode et des métiers
d'arts de la Ville de Paris, entre autres, sont des institutions qui participeront à célébrer les
différentes facettes du bijou.
Parcours Bijoux du 2 au 29 octobre 2023 - www.parcoursbijoux.com
© Palais Galliera pour le Parcours Bijoux
Trésors Médiévaux - Collection Al Thani à l’Hôtel de la
Marine
Au sein de ce lieu unique de la place de la Concorde, le Centre des monuments nationaux et
la Collection Al Thani accueillent à l’Hôtel de la Marine cette exposition étonnante, construite
autour des prestigieuses collections du Victoria and Albert Museum (V&A) de Londres. Elle
réunit plus de 70 chefs- d’œuvre d’exception d’art médiéval comprenant des sculptures, verres
émaillés, vitraux ou encore des manuscrits enluminés, de l’orfèvrerie et des bijoux. Parmi
les œuvres les plus remarquables du V&A museum figurent le chandelier de Gloucester, la
châsse de Saint Thomas Becket, ou la chasuble de Clare. L’Angleterre a joué un rôle majeur
sur la scène européenne entre 1000 et 1500 avec des routes commerciales reliant l’Europe
à de lointains royaumes, fournissant ainsi des matériaux de luxe et favorisant un riche échange
d’influences culturelles. Ce fut aussi une époque où s’épanouissait une importante production
artistique locale qui fit la réputation de l’Angleterre : les broderies raffinées et les sculptures en
albâtre venant d’outre-Manche étaient prisées et recherchées dans toute l’Europe.
Hôtel de la Marine - 2, place de la Concorde - Paris 8ème
- Jusqu’au 22 octobre 2023
www.hotel-de-la-marine.paris
© Affiche Collection Al Thani – CMN – V&A
© Ecole des Arts Joailliers-photo Benjamin Chelly
L’École des Arts Joailliers : nouveau lieu, nouvelle exposition
Fruit de son succès, l’École des Arts Joailliers, soutenue par la maison Van Cleef & Arpels,
s’agrandit en s’installant au sein d’un hôtel particulier sur les Grands Boulevards à Paris.
L’hôtel de Mercy-Argenteau a été édifié en 1778 et occupé par ce grand diplomate et
ambassadeur de Marie-Thérèse d’Autriche. Reprenant ce lieu historique entouré de
théâtres, l’École des Arts Joailliers a choisi d’inaugurer cette nouvelle adresse avec une
exposition intitulée « Bijoux de scène de la Comédie Française ». Sujet totalement inédit,
elle regroupe 120 accessoires, œuvres d’art et documents, issus majoritairement du célèbre
théâtre. « À noter qu’à l’époque, les parures que portaient les acteurs et les actrices provenaient
majoritairement de leur cassette personnelle », explique Agathe Sanjuan, directrice de la
bibliothèque-musée de la Comédie-Française et commissaire de l’exposition. À découvrir
ces somptueux bijoux souvent de fantaisie, mais portés par de vrais talents comme Sarah
Bernhardt, Talma ou la grande tragédienne Rachel.
Bijoux de scène de la Comédie Française - 16 bis, boulevard Montmartre - Paris 9ème
-
Du 6 octobre 2023 au 4 février 2024 - www.lecolevancleefarpels.com
La conciergerie
de luxe
élargit son public
La conciergerie de luxe s’est constituée de
manière entièrement autonome recrutant
des personnes qui se donnent les moyens de
répondre à toutes les demandes, dans les
plus brefs délais, afin de faciliter en toutes
circonstances le quotidien des clients.
Quelles sont les offres ?
Plusieursmarquesoffrentcesservicesàleurs
meilleurs clients pour les fidéliser, à l’instar
de Visa qui, en 1987, a créé en France la
première conciergerie de luxe indépendante
d’une structure d’hôtellerie. Aujourd’hui,
Parnasse, la marque premium d'Orange,
Air France pour les « frequent flyers » de sa
classe affaires ou encore les constructeurs
de véhicules DS ou Lexus souscrivent
des abonnements dans des services de
conciergerie de luxe pour leurs clients.
Ces services ont évidemment un coût, mais
ils permettent avant tout de gagner un
temps précieux. De plus, un certain nombre
des prestations rentrent dans la catégorie
de celles dont l’argent seul ne peut garantir
la réalisation, car elles reposent notamment
sur une logique de partenariats et de
réseau qui est la plus-value de ces services
de conciergerie. Par exemple, ils disposent
notamment d’un quota de couverts
préréservés tous les jours dans les meilleurs
restaurants de Paris ou peuvent répondre
à des demandes de places pour des
événements sportifs parfois très recherchés.
Se laisser organiser
un voyage
La conciergerie de luxe s’est également
installée sur le secteur du voyage pour
La conciergerie de luxe évoque des images de vacances luxueuses à bord d'un yacht,
d’escapades en jets privés et de palaces. Mais aujourd’hui, les super-riches ne représentent
qu’uneminoritédeleuractivitédecequel’onappellelaconciergeriedeluxe.Cesentreprises,
indépendantes des établissements d’hôtellerie, ont su développer leurs offres pour répondre
notamment aux professions libérales. Par Jordan Belgrave
proposer l’organisation clé en main de
séjours et voyages avec, pour argument
majeur, la personnalisation. Les clients des
conciergeries attendent en effet des conseils
plus personnalisés et plus affinés, ce qui
est rendu possible par le relatif élitisme du
service, mais aussi par la continuité de la
relation, puisqu’une conciergerie de luxe est
généraliste et répond à des demandes dans
tous les domaines. Bien sûr, la plupart des
clients précisent leurs souhaits, farniente,
divertissement, culture… et demandent juste
à être délestés de l’organisation.
Enfin, un dernier argument tient à la
capacité à offrir des prestations d’exception.
Pour autant que leur réseau de partenaires
soitdéveloppésurplace,lesconciergeriesde
luxepeuventeneffetobtenirdesréservations
de dernière minute, sélectionner les meilleurs
profils de guides et conférenciers pour visiter
un monument, une exposition ou découvrir
un terroir. Dans certains pays, le recours
à un chauffeur est conseillé permettant
↑ © Hôtel du Palais Biarritz
d’avoir affaire à un réseau expérimenté
garantissant sécurité, confort et service
sur-mesure.
Se faire habiller
et conseiller
Lorsqu’on souhaite changer de garde-robe,
que l’on souhaite faire un cadeau ou que
l’on se rend à un événement exceptionnel, les
choix d’achat vestimentaire sont un tracas
pour beaucoup. Raison pour laquelle les
personal shoppers ont fait leur apparition.
Les conciergeries de luxe se positionnent sur
ce créneau du personal shopping et, après
avoir posé suffisamment de questions pour
comprendre la taille et le style des vêtements
recherchés, se chargent d’aller faire les
achats à votre place, puis les livrent au lieu
et à l’heure de votre souhait.
Vous l’aurez compris, la question principale
du concierge de luxe étant « Commentpuis-je
vousaider » ? �
8
échanger
Économie
&
b
u
s
i
n
e
s
s
↑ Alexandre Bianchi et son fils Wylliam,
sur le perron de l’Elysée
↑ Alexandre Bianchi présentant la montre et le
pendentif, sélectionnés par l’Élysée
La Maison
Bianchi
à l’Élysée
Sélectionnée dans le cadre de l’exposition « Fabriqué
en France », la maison Bianchi était invitée au palais de
l’Élysée, le 1er
juillet dernier, présentant son savoir-faire
d’horloger-bijoutier. Alexandre Bianchi, dirigeant de
l’entreprise installée à Maizières-lès-Metz, nous raconte
cette expérience unique, vécue avec son jeune fils Wylliam.
Par Kyra Brenzinger
Quel est votre sentiment par rapport
à cet événement ?
Alexandre Bianchi : C’est un sentiment
de fierté qui m’anime d’avoir pu représenter
le département de la Moselle à l’Élysée
aux côtés du député de la première
circonscription, Belkhir Belhaddad. De
plus, mon fils m’a accompagné pour cet
événement et ce moment restera inoubliable
pour nous deux !
Vous êtes venu avec des créations
exclusives pour le Président Emmanuel
Macron et son épouse…
Alexandre Bianchi : En effet, j’ai apporté
pour le Président une montre exclusive et
pour la Première Dame un pendentif, orné
du coq français qui représente parfaitement
la démarche initiée par le Président de
la République de créer cette grande
exposition « Fabriqué en France », au sein de
l’Élysée.
départements et territoires de l'Hexagone et
d’Outre-mer.
Quelle pièce avez-vous présenté ?
Alexandre Bianchi : J’ai choisi de présenter
une horloge que j’avais réalisée avec mon
père en 2006 sur le thème de l’Europe, un
sujet important pour le Président Emmanuel
Macron. À travers cette pièce, j’ai voulu
aussi parler de notre entreprise familiale
de 2 générations, fondée par mes parents,
Pierre et Maria Bianchi. J’ai repris la direction
et nous comptons aujourd’hui, une dizaine
de collaborateurs passionnés qui travaillent
main dans la main, afin de proposer à nos
clients des pièces uniques en horlogerie et en
joaillerie. Et si tout va bien dans longtemps,
la prochaine génération prendra la suite ! �
Pouvez-vous nous parler du concept de
l’exposition Fabriqué en France ?
AlexandreBianchi:Ils’agitdela3ème
édition
qui a eu lieu sur 2 jours ouverte au grand
public. Ce rendez-vous annuel a pour but
de valoriser les entreprises, les artisans, les
producteurs et les industriels qui s’engagent
pleinement dans la fabrication française.
Cette année, un accent particulier a été
mis sur les démarches de production
respectueuses de l’environnement,
socialement engagées et contribuant au
maintien des savoir-faire régionaux et au
développement économique local.
Combien d’entreprises ont participé ?
Alexandre Bianchi : Nous étions
38 Entreprises du Patrimoine Vivant (EPV),
30 artisans et TPE, 77 PME et 16 start-ups.
Au sein des salons d’exposition, 124 produits
ont été présentés avec la spécificité d’être
fabriqués en France et issus de tous les
9
Pour en savoir plus :
Tél.+33 (0)3 87 80 37 42
contact@maison-bianchi.com
www.maison-bianchi.fr
↑ L’horloge squelette Unis Paxis (L’union pour
la paix) symbolise les 6 pays fondateurs de 1957,
découpés dans le mécanique
↑ L’exposition « Fabriqué en France »
sous la verrière tricolore du palais
de l’Élysée
s'émerveiller
10
J
o
a
i
l
l
e
r
i
e
Précieuse
découverte des
pierres de France
spécimens d’anciennes mines de la
Gardette en Isère, un site qui a fourni les
célèbres pampilles des lustres de la galerie
des Glaces de Versailles. Alexandre Bianchi
a fait tailler des pierres par son lapidaire
Lionel pour créer une collection Fireworks
en hommage au Roi Soleil.
L’Auvergne : ses précieux
saphirs ou améthystes
Les régions volcaniques sont forcément
les plus propices pour faire remonter
les pierres à la surface, emprisonnées
à 30 km de profondeur. C’est le cas des
Le massif des Alpes : les
quartz de renom
Cette région est connue des alpinistes et
par les « chasseurs de cristal » pour ses
cristaux de quartz exceptionnels, formés il
y a 60 millions d’années. Sébastien
Khayati, grand chasseur de cristal,
rencontré au salon Mineral & Gem,
pratique ce métier depuis plus de 20 ans. Il
grimpe sur le massif du Mont Blanc jusqu’à
3 000 m d’altitude pour dénicher dans des
cavités, appelées des « fours » ces précieux
cristaux. « Nous ne sommes aujourd’hui que
3personnesenFranceàvivredecemétierqui
est très risqué et de plus, il faut connaître les
bons coins », explique Sébastien Khayati.
Chaque année, il dévoile ses trésors comme
un quartz fumé de qualité gemme sous
différentes formes (prismatique, gwindel,
quartz à âme…), mais aussi de la fluorine
rose ou de la siderite qui ont été achetés par
le Museum national d'Histoire naturelle de
Souvent les précieuses gemmes sont sourcées aux 4 coins du monde. Et pourtant, la France
regorge de trésors insoupçonnés. Partons à la découverte à travers nos régions grâce à des
professionnels,chasseursdepierresetdeminéraux. Par Kyra Brenzinger
Paris. Sébastien Khayati raconte son métier
de passion dans un ouvrage « Chroniques
de cristalliers » (Les Éditions du Piat).
Le cristal de roche, utilisé parfois par des
créateurs-joailliers, a fasciné Alexandre
Bianchi qui a réussi à dénicher des
↑ Sébastien Khayati découvrant un cristal dans
unecavitéàcristauxcommunément appeléeun
« four » de plusieurs mètres de profondeur dans
le massif du Mont Blanc.
←← Guillaume, gemmologue et lapidaire pour
Rivière de France cherchant des saphirs dans le
lit d’une rivière dans la région d’Issoire
← Vieux de 20 millions d’années, les saphirs
d’Auvergne ont parfois des couleurs bleu-vert-
jaune
11
saphirs d’Auvergne de la région d’Issoire
que l’on retrouve dans les lits des rivières.
Une équipe de minéralogistes passionnés
a créé la société Rivière de France pour
exploiter de façon raisonnée ce gisement.
« Vieux de 20 millions d’années, les saphirs
magmatiques ont souvent des couleurs bleu-
vert au dichroïsme prononcé comme la pierre
la plus importante que nous ayons trouvé
de 37,7 carats. Certains spécimens sont
opalescents dans les tons bleu-jaune à vert-
jaune. Plus rares, nous trouvons aussi des
saphirs étoilés à six ou exceptionnellement
à douze branches de couleur souvent bleue
ou noire », explique Guillaume Boulfroy,
gemmologue et lapidaire pour Rivière de
France. La jeune créatrice Mélissa Boulay
de Naya Jewelry a d’ailleurs créé une
bague d’exception associant un saphir
d’Auvergne et une perle de Tahiti, autre
gemme française.
Autre pierre qui peut être utilisée en gemme
pour la bijouterie, l’améthyste d’Auvergne
se trouve dans le plus grand site d’Europe,
constitué par la chaîne des Puys-faille
de Limagne, inscrite depuis 2018 au
patrimoine mondial de l’UNESCO. La
Maison de l’Améthyste est le musée
de la commune Le Vernet-Chaméane
dans le Puy-de-Dôme et propose pour
le grand public une immersion au
cœur de l’améthyste. « Notre espace de
présentation est au château de Montfort
et nous proposons une découverte sur un
site en collaboration avec une carrière,
mais également des ateliers de taille ou
de découverte des pierres au microscope.
Avec le bijoutier Benjamin Pinchinot (Bubo
Bijouterie), nous proposons aussi des
ateliers de création de bijoux à partir d’une
pierre que vous aurez trouvé », explique
Adrien Labrit, accompagnateur en
montagne et éducateur à l’environnement-
géologique. Les filons d’améthystes ont
été exploités pendant 5 siècles de façon
sporadique, mais les pierres de qualité
gemme (seulement 2%) présentent une très
belle couleur de violet soutenu
tirant vers le pourpre lie de vin.
Sainte-Marie-aux-
Mines et son Val
d’argent
Cette commune célèbre du
Haut-Rhin pour son salon des
minéraux Mineral & Gems,
propose aussi aux visiteurs de
découvrir d’anciennes mines
d’argent. Exploitées déjà au
Moyen Âge, elles fournissaient de l’argent,
mais aussi du cuivre et du plomb. Les filons
contiennent de nombreux autres métaux
non exploités, comme le zinc, le nickel, le
fer ou l’antimoine, ainsi que les minéraux
non-métalliques formant les gangues
recouvrant des quartz, fluorine, carbonates
de fer. Fermées depuis les années 40, des
amoureuxdecesanciennesminesontfondé
l’ASEPAM (Association Spéléologique
pour l’Etude et la Protection des Anciennes
Mines), en 1981. Les bénévoles géologues,
archéologues, historiens protègent et
proposent au public des visites de mines à
la découverte de ce patrimoine géologique.
La Bretagne et la force des
minéraux
Célèbre gemmologue et reporter dans le
monde entier, Patrick Voillot nous dévoile
aussi quelques pierres qu’il a glanées
en Bretagne dans le Finistère : l’apatite
mauve de Treguennec avec une couleur
mauve intense ou le béryl de Gouesnach
↑ Naya Jewelry, bague Nuances d’une Nuit
Étoilée, ornée d’une perle de Tahiti et saphirs,
diamants sur or 18 carats
← L’améthyste d’Auvergne présente une très belle
couleurdevioletsoutenutirantverslepourprelie
de vin – photo de la Maison de l’Améthyste
↑ Alexandre Bianchi,cristal de roche des
anciennes mines de la Gardette en Isère taillé
pour la collection Fireworks
↓ Patrick Voillot apatite mauve de Treguennec
avec une couleur mauve intense
s'émerveiller
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Il s'agissait pour moi de confectionner un
écrin pour mettre en valeur et rendre portable
les merveilles que la nature fait naître en
son sein ».
La Corse et son corail
unique
Le corail n’est pas une gemme, mais un
animalmarinformantdesembranchements
conjuguant le règne animal, végétal et
minéral. C’est en Corse que le corailleur,
Jean-Philippe Giordano pêche le corail
rouge de Méditerranée depuis plus de
30 ans. Activité fortement réglementée,
seuls 7 corailleurs en Corse ont le droit
de pêcher le corail à 50 mètres de
profondeur minimum jusqu’à 120 mètres.
à la couleur verdâtre. Emmanuel Thoreux
de White River Gems, négociant en
pierres d’Amérique du Nord, propose
aussi des pierres atypiques comme des
tourmalinesnoiresdel’ArchipelLesEbihens
enBretagne.Cerendhommageàlabeauté
brute de sa région tout en dévoilant des
pierres insoupçonnées venues de France.
La créatrice Elise Pinel-Peschardière de
la marque Gaston Bijoux, installée près
d’Annecy, aime la poésie des matières
brutes avec des pierres qui offrent des
inclusions uniques où l’on voit naître
en leur cœur jardins et paysages.
« Pour mon pendentif Cœur de géode, j’ai
serti une géode de cristal de roche provenant
du Morvan d’où ma famille est originaire.
« Ce corail couleur sang de bœuf est
unique et Bonifacio fait partie des rares
endroits mondialement connus. Je suis le
seul corailleur qui transforme la matière
pêchée directement en bijou que je propose
au sein de ma boutique du Corailleur
à Bonifacio. Mon sculpteur Claudio
sculpte des figures mythologiques, de
l’univers marin ou objets fétiches rendant
hommage à cette matière, vantée depuis la
Grèce Antique ».
Important à préciser : ces professionnels
officiels mettent toutes leurs passions au
service de ces trésors de France tout en
respectant la préciosité de la nature en
faisant une extraction raisonnée. �
SITES EN RÉFÉRENCE :
Sébastien Khayati : cristallier@gmail.com
Alexandre Bianchi :www.maison-bianchi.fr
Saphirs d’Auvergne : www.rivieredefrance.com
Naya Jewelry : www.nayajewelry.fr
Améthystes d’Auvergne : www.amethyste-
geosite-auvergne.com
Asepam : www.asepam.org
Patrick Voillot : www.patrickvoillot.com
White River Gems : www.white-river-gems.com
Gaston Bijoux : www.gaston-bijoux.com
Boutique du Corailleur : www.corail-rouge.com
→ Gaston Bijoux, pendentif géode de cristal
↓ L’entréedelamineSt-LouisEisenthüràSainte-
Marie-aux-Mines– crédit photo Asepam
White River Gems, tourmalines noires de
l’Archipel Les Ebihens en Bretagne
← Jean-Philippe Giordano plongeant à la
recherche du célèbre corail de Corse entre 50 et
120 mètres de profondeur
Les trésors de la galerie
d’Apollon au Louvre
En 2019, la galerie d’Apollon a fait peau neuve dévoilant les
collectionshistoriquesdesjoyauxdelaCouronnedeFrance.
AnneDion-Tenenbaum,adjointedudépartementdesobjets
d’art au Louvre, nous évoque ces pièces d’exception.
Par Kyra Brenzinger
Pouvez-vous nous parler de la création
et de la restauration de la galerie
d’Apollon ?
Anne Dion-Tenenbaum : Cette galerie
a été créée en 1661 suite à un incendie et
elle a été réalisée par l’architecte Louis Le
Vau et peinte par Charles Le Brun. Cette
galerie a servi de modèle pour la réalisation
de la galerie des Glaces à Versailles.
D’ailleurs, Charles Le Brun ne l’a pas
terminée car trop occupé par Versailles
et elle a été complétée par différents
peintres et pour finir par Eugène Delacroix
représentant la course d’Apollon.
La restauration de la galerie en 2019,
a été possible grâce au mécénat de la
maison Cartier. Le joaillier s’est engagé
également pour la restauration prochaine
des appartements de Napoléon III qui seront
à nouveau ouvert en mai 2024, juste avant
les Jeux Olympiques ! �
Pouvez-vous nous rappeler l’origine des
joyaux de la Couronne de France ?
Anne Dion-Tenenbaum : La première
collection a été constituée en 1530 par
François 1er
qui possédait 8 pierres serties
dans des bagues, pour la plupart émanant
desparuresd’AnnedeBretagne(1477-1514).
Cet inventaire a été réalisé avant le mariage
de François 1er
avec Eléonore d’Autriche
stipulant une clause d’inaliénabilité
permettant de garder ces joyaux comme
trésor royal. Sous Louis XIV, ce trésor a été
considérablementenrichi avecdesdiamants
historiques comme le Bleu de France
(ndlr : rebaptisé le Hope). En 1661, Mazarin
lègue également à Louis XIV dix-huit
diamants dont le Sancy qui est au Louvre.
Louis XVI fait retailler certains diamants
avant la Révolution…
Depuis quelle époque ces pièces ont
rejoint le Louvre ?
Anne Dion-Tenenbaum : Après la
Révolution,denombreuxjoyauxontétévolés
en 1792 au Garde-meuble de la Couronne
(ndlr : actuellement l’hôtel de la Marine,
place de la Concorde à Paris). Et sous la
IIIème
République, il est décidé de vendre
en 1887 un grand nombre de bijoux et
de pierres de la Couronne. Une partie
des gemmes est affectée à l’École des
mines de Paris et au Muséum national
d’Histoire naturelle. Pour les joyaux, les
plus belles pièces ont été placées vers 1889
au Louvre.
Pouvez-vous nous évoquer quelques
pièces phares de la galerie d’Apollon ?
Anne Dion-Tenenbaum : En totalité, vous
pouvez retrouver 23 bijoux dans la galerie
dont 5 issus de la vente de 1887. Pour la
valeur historique, le spinelle dit Côte de
Bretagne est le plus ancien. Il appartenait
à Anne de Bretagne et Louis XV va le
faire retailler en forme de dragon pour
le placer sur le célèbre bijou de la Toison
d’Or. Aujourd’hui, il ne reste que le spinelle
au Louvre. En terme de valeur, Le Régent
est le diamant le plus cher, car issu des
célèbres mines de Golconde en Inde. Il est
acquis par Philippe d’Orléans, le Régent
(1674-1723) et ensuite arboré par Louis
XV, Marie-Antoinette et Napoléon 1er
(sur
la garde de son épée). Et si on considère
la valeur esthétique du bijou, j’évoquerais
le grand nœud de corsage de l'Impératrice
Eugénie qui est une réalisation
particulièrement remarquable. Car il faut
rappeler que Napoléon 1er
et Napoléon III
vont renouer avec la tradition des Joyaux
de la Couronne.
↑ Galerie d'Apollon © 2020 Musée du Louvre -
Antoine Mongodin
↓ Diamants de la Couronne - Diamant dit
Le Régent © RMN - Grand Palais (Musée du
Louvre) - Stéphane Maréchalle
↑ Grand nœud de corsage de l'Impératrice
Eugénie © RMN - Grand Palais (Musée du
Louvre) - Stéphane Maréchalle
Pour plus d’informations :
https://www.louvre.fr/louvreplus/video-
au-louvre-la-galerie-d-apollon
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échanger
Économie
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Fondée en 1870, cette maison de joaillerie et d’orfèvrerie
renaît de ses cendres grâce à l’impulsion d’Alexandre
Benamu qui a apporté une vraie vision, déjà couronnée de
succès par un prix du ministère de la Culture. Ce jeune chef
d’entreprise nous dévoile sa stratégie de développement
d’une marque qui a tout d’une grande.
Par Kyra Brenzinger
La Maison Copin réveille avec panache
une belle endormie !
↑ Alexandre Benamu
Quelle a été votre motivation pour
relancer ce nom de la joaillerie du 19ème
siècle?
Alexandre Benamu : Avant de me
lancer dans cette belle aventure,
j’ai travaillé dans la finance et tout
particulièrement dans le conseil pour les
fusions-acquisitions. J’avais donc une
maîtrise dans le domaine des rachats de
grandes sociétés, mais beaucoup moins
du secteur de la joaillerie. Le hasard
a voulu qu’Adrien, un ami d’école
avait cette marque familiale depuis
4 générations et que sa mère
Anne Copin souhaitait partir à la
retraite. Nous avons démarré le projet
ensemble, mais finalement, j’ai continué
ce projet tout seul. Ce qui me motivait
c’est qu’il y avait tout à faire en insufflant
une vraie stratégie de marketing et de
communication.
Cette maison était-elle jusque là assez
confidentielle ?
Alexandre Benamu : À l’origine en 1870,
Copin était à la fois un fournisseur-atelier
pour les grandes maisons de la Place
Vendôme, tout en créant des pièces sur-
mesure pour une clientèle particulière. La
maison était très discrète présentant ses
créations « en chambre » (à l’étage) en
étant le joaillier de nombreuses familles
françaises. Elle a connu ses heures de
gloire avec Michel Copin, dans les années
70, comme peut en témoigner Sophie Joly,
notre directrice commerciale qui, depuis
20 ans, est notre mémoire précieuse
de l’entreprise !
Quelles ont été les challenges pour
vous ?
Alexandre Benamu : J’ai analysé
le marché actuel de la joaillerie et
en face des grandes marques ou
des joailliers qui se lancent dans le
digital, on pouvait vraiment apporter
quelque chose de nouveau en terme
d’image. Dans le positionnement,
je souhaitais me rapprocher plus
d’une maison de mode avec une vraie
définition de style, plus design comme
peut le refléter notre campagne de
communication avec cette femme
allongée sur une bague XXL. La marque
Copin propose au-delà du bijou, un style
de vie.
Quels ont été les choix créatifs ?
Alexandre Benamu : Auparavant,
la maison faisait uniquement du sur-
mesure. Pour apporter une identité forte,
j’ai fait le choix de créer une collection en
collaboration avec une jeune designer
Sajina. Nous nous sommes inspirés
de 3 pièces d’archives que nous avons
remodernisées : la bague 1982 constituée
de godrons, la Daisy qui est inspirée de la
bague marguerite, mais que nous avons
revisitée en créant une couronne de fleurs
très joyeuse avec des couleurs et pour finir,
le modèle Rifli de 1972, avec un anneau
toujours très actuel qu’on a décliné en
3 ors ou en pavédiamants.
↑ Bague Daisy, sertie de diamants et tsavorites
sur or
→ Bague 82, or bicolore
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Avez-vous également lancé de
nouvelles collections ?
Alexandre Benamu : En effet, la bague
New 82, qui illustre notre campagne de
communication, s’inspire de la bague
1982, mais avec des profils biseautés et
pavés de pierres lumineuses comme le
vert en tsavorites ou d’autres couleurs sur
demande. La bague Dune est aussi une
création de Sajina qui a voulu revisiter
la chevalière en créant une ouverture sur
2 pierres de chaque côté avec de belles
aigues-marines ou des héliodores. Il faut
dire que nous avons des fournisseurs
très réputés qui nous réservent de
merveilleuses pierres.
La fabrication est-elle made in France ?
Alexandre Benamu : Bien entendu,
nous portons un très grand soin à la
fabrication en collaborant avec des
ateliers qui travaillent depuis 30-40 ans
exclusivement avec nous et les grandes
marques de la place Vendôme. C’est une
grande chance d’avoir ce savoir-faire de
la haute joaillerie française. D’ailleurs,
nous avons fait le choix d’utiliser de l’or
recyclé pour avoir moins d’impact sur
l’environnement.
Vous venez de gagner un Prix à l’appel
à projet du ministère de la Culture.
Pouvez-vous nous en parler ?
Alexandre Benamu : C’est à l’occasion
du salon Precious Room que nous avons
fait la connaissance des organisateurs de
ce prix au sein du ministère de la Culture.
Il s’agit de mettre en avant 4 secteurs :
Pour plus de renseignements :
Maison COPIN
161, rue Saint-Honoré
Paris 1er
Tél.+33 (0)1 42608709
https://copin.fr
la joaillerie, les accessoires, la
maroquinerie et l’art de la table. Le made
in France rentre dans les critères et grâce
à cette bourse, nous allons pouvoir réaliser
un film présentant le savoir-faire joaillier
avec ses différents métiers de fonte,
sertissage, polissage… Une découverte
passionnante des coulisses de la joaillerie.
Continuez-vous à proposer des bijoux
sur-mesure ?
Alexandre Benamu : C’était le cœur
de métier de la maison Copin et nous
avons la chance d’avoir des familles
clientes, depuis plusieurs générations.
Nous souhaitons donc permettre de
réaliser toujours des pièces sur-mesure
ou adapter des créations actuelles.
Nous avons dans notre showroom, dans le
quartier du Palais Royal (ancien quartier
des joailliers avant la place Vendôme)
toutes les pièces d’archives que ce soit les
gouachés (les dessins) que les moules.
Nous avons la chance d’avoir une belle
histoire reflétant la diversité créative
de la joaillerie française. Il faut savoir
la valoriser en l’amenant dans notre
nouvelle ère ! �
← Alliance festonnée
sur 5 rangs, diamants,
spinelles et tsavorites
↑ Bague Dune,
aigues-marines et
diamants sur or blanc
↓ Boucles d’oreilles New82 sur or jaune
s'émerveiller
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Olwen
Forest
@
Frédéric
Poletti
Cette collectionneuse de bijoux vintage
aime surprendre, innover et susciter
la curiosité. Spécialiste des bijoux
Haute Couture et des grandes stars
de Hollywood, elle nous dévoile les
pièces iconiques, présentées dans sa
boutique au cœur du marché Serpette de
Saint-Ouen.
Lucien Lelong avec son
esprit de modernisme
Au début des années 30, le couturier
français Lucien Lelong a introduit des
lignes de bijoux dites « mystérieuses ».
Pourquoi ce qualitatif ? Parce que
celles-ci sollicitaient l’imaginaire,
notamment en s’inspirant de
l’esprit de l’Egypte Antique et du
« Nile Country » (la Vallée du Nil).
« Son style s’articule autour de ce
quej’appellelamagiedes4S:Slow,
Secret, Sauntering and Snakelike
ornements. Je vous présente ici un
bracelet de Lucien Lelong en forme
de serpent qui peut s’enrouler autour du
cou ou du bras. Pendant de nombreuses
années, Lucien Lelong a créé plusieurs
modèles de ce style tubulaire qui a pris le nom
de Gastube Jewellery, inspiré des anciens
tubes de gaz. Plus tard, Lucien Lelong
a collaboré avec la maison Napier, célèbre
aux USA ».
Gastubes
à Gogo !
Olwen Forest
Interview de Kyra Brenzinger
1 Sautoir « Gastube » en forme de cravate avec incrustations en pâte de verre de la maison
Chanel, circa 1980
2 Parure « Gastube » crée par Joseff of Hollywood, portée par l’actrice américaine Lucille Ball
dans le film hollywoodien Look who’s laughing de 1941.
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Pour en savoir plus :
OLWEN FOREST
Marché Serpette
(allée 3 – Stands 5,6 et 7)
110 rue des Rosiers
93400 Saint-Ouen
0033 (0)1 40119638
www.olwenforest.com
3 Pendants d’oreilles attribuées à la maison
Poggi, circa 1970
4 Manchette style «Serpentine», créée par
Lucien Lelong, circa 1930
5 Broche de Cohn & Rosenberg, circa 1930
6 Sautoir attribué à Lucien Lelong, circa 1930
La maison américaine Cohn &
Rosenberger a réalisé des parures et des
broches très intrigantes et spectaculaires
en cristal coloré et entourées de Gastubes.
« Dans les années 70, la maison française
Poggi avait aussi inventé des bijoux
intéressants avec des modèles très articulés
et notamment ces pendants d’oreilles
entièrement dorés. Fin des années 80, la
maison Chanel a sorti un long sautoir style
cravate, rehaussé d’incrustations en pâte de
verre ».
Une véritable tendance était née :
Gastubes for ever ! �
Grâce à leur flexibilité, les bijoux bougent,
s’animent au rythme des pas, d’un
geste, d’une attitude ou d’une allure. Un
concept qui va donner le ton et des idées
à Joseff of Hollywood, créateur
de 90 % des bijoux hollywoodiens,
des années 1930 à fin 1940. « Il est
connu pour son côté avant-gardiste
et sa forte personnalité. Il a créé une
parure style Gastubes avec pompons
pour l’actrice américaine Lucille Ball,
portée dans le film "Look Who’s
Laughing" de 1941. Cette actrice et
humoriste fût aussi une star de la télévision
américaine ».
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Retour sur le label
Entreprise du
Patrimoine Vivant
Pouvez-vous nous parler de la création
du label EPV ?
Marine Bonnefis : Ce label d'État est
rattaché au Ministère de l'Économie, des
Finances et de la Souveraineté Industrielle
et Numérique et décerné par les préfets de
région. Il a été créé par la loi en faveur des
PME du 2 août 2005 et mis en place en
2006. Il a également su capitaliser, depuis
15 ans, sur les retours d'expériences positifs
des entreprises déjà labellisées. Pour suivre
les évolutions de ces entreprises françaises
œuvrant autant sur le marché français
qu'à l'international, le label EPV a vu ses
critères se préciser grâce à un décret du
30 janvier 2020.
Créé en 2005, ce label d'état français reconnait l'excellence des
savoir-faire d'exception. Marine Bonnefis, responsable Label EPV,
nous explique son fonctionnement. Par Kyra Brenzinger
Quel est le critère de sélection ?
Marine Bonnefis : La procédure
d'attribution du label EPV est exigeante.
Le pilotage (instruction, promotion et
valorisation) du label EPV est assuré par
l’INMA (Institut National des Métiers
d’Art). L'INMA s'appuie également sur
les avis de Personnalités Qualifiées,
nommées par arrêté du Ministre chargé
de l'Artisanat, qui œuvrent en faveur des
pratiques garantissant l'excellence au sein
de leur propre activité. Il est réalisé une
analyse du dossier de candidature, l'audit
des sites de production des entreprises
candidates et rédaction d'un rapport
d'instruction. L’examen et l’avis par l’INMA
se fait avec l’appui des personnalités
qualifiées et la décision d'attribution
remise par les préfets de région :
le processus de sélection des Entreprises du
Patrimoine Vivant est une garantie de leur
excellence.
← © Haviland
↓ Weston © RégisDuvignau
↓ © B.R.M Chronographe
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Quelsontlesavantagespourl’entreprise?
Marine Bonnefis : Ce label rassemble
des fabricants partageant une certaine
vision des activités qui doivent être celles
de leur entreprise : la haute performance
de leur métier et de leurs produits,
une attention permanente à la formation
interne, une démarche innovante
techniquement et socialement et une
stratégie commerciale dynamique. Il
est le seul label d’État décerné à une
entreprise pour l’ensemble de son activité
et garantissant l’excellence de ses savoir-
faire. Il intègre par exemple plusieurs
actions complémentaires comme un
accompagnement à l'export et une
communication à l'international.
Avez-vous introduit des critères d’éco-
responsabilté ?
Marine Bonnefis : En effet, parmi les
critères d’admission, figure le cas de
l’entreprise qui mène une démarche de
responsabilité sociétale à travers, par
exemple, des actions de promotion de ses
métiers auprès des jeunes publics ou une
politique d’approvisionnement responsable
privilégiant les circuits courts...
Est-ce un label renouvelable ou
permanent ?
Marine Bonnefis : Le label EPV est attribué
pour une période de 5 ans, suite à laquelle
l’entreprise doit renouveler sa demande. Le
renouvellement n’est pas systématique et
s’apprécieenfonctiondescritèresdéfinispar
décret.
Quels sont les secteurs représentés ?
Marine Bonnefis : Le label EPV couvre
8 univers de marché dont 3 prédominent :
mode&beauté,ameublement&décoration
et architecture & patrimoine bâti.
Quelles sont les dernières entreprises qui
ont reçu le label cette année ?
Marine Bonnefis : Ils sont
nombreux : 50 entreprises dans
différents domaines comme
les accessoires (J.M. Weston,
Longchamp, Manufacture
horlogère Vuillemin), l’art
de la table (Haviland, Guy
Degrenne, Porcelaines JL
Coquet, Forge de Laguiole,
Arc France), mais aussi par
exemple dans la gastronomie
& spiritueux (Confiserie du Roy René, Pains
d'épices Mulot et Petitjean, Denoix maitres
liquoristes depuis 1839).
Avez-vous des entreprises EPV très
anciennes ?
Marine Bonnefis : Les EPV ont pour
certaines plusieurs siècles d’existence
à l’image des Cristalleries Saint Louis, des
Fonderies de Sougland, de La Rochère et
sans oublier la plus ancienne des EPV : La
Monnaie de Paris.
Organisez-vous des expositions
présentant les EPV ?
Marine Bonnefis : Différents temps forts
sont organisés par l’INMA mettant en avant
les EPV, notamment lors du salon Made in
France ou encore plus récemment dans le
cadre de la Grande Exposition du Fabriqué
en France à l’Élysée où près de 40 EPV
étaient réunies (ndlr : voir notre article sur la
maison Bianchi).
�
Atelier Tudual Hervieux
↑ © Angevine Bijouterie
← Mélissa Marischael, orfèvre
© Julie Limont
↓ © Biard Roy
Pour plus d’informations :
https://www.institut-metiersdart.org/epv
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Avocat, notamment, d’affaires et pénaliste au Barreau de
Paris, Franck Richard est devenu aussi, en 2018, télépilote
certifié de drones aériens ce qui l’a amené à devenir un
spécialiste juridique de référence dans ce domaine. Il nous
parle de cette discipline en pleine mutation.
Comment est née cette passion ?
Franck Richard : Je vouais déjà un intérêt
personnel pour l’aéronautique et j’ai décidé
en 2018 de passer un certificat de télépilote
de drones aériens auprès du CFAD (Centre
de Formation aux métiers du drone) de
Nancy. J’ai également passé un brevet
d’équipier embarqué à la SNSM (Société
Nationale de Sauvetage en Mer) à Bandol
puis de sécurité PSE1 (Premiers Secours en
Equipe niveau 1) et le permis bateau côtier.
Ces quatre formations conjuguées m’ont
permis d’être équipier secouriste à la station
SNSM de la Rochelle. J’ai ensuite complété
mes formations en radiotéléphonie en
obtenant mon Certificat Restreint de
Radiotéléphoniste (CRR) puis en SORA
drones aériens (Spécific Operations Risk
Assessment) pour développer un programme
de sauvetage par drones aériens (Search &
Rescue) au sein de la SNSM de La Rochelle.
Vous êtes également devenu expert
juridique dans ce domaine…
Franck Richard : Le domaine des drones
aériens est passionnant car porte sur une
discipline de plus en plus croissante et utile
au quotidien qui m’a amené à intervenir en
tant que contributeur au sein du Conseil
pour les Drones Civils (CDC) qui participe
utilement au traitement de toutes questions
de réglementation en matière de drones
aériens. Ainsi, j’ai suivi les évolutions
règlementaires en France, en Europe puis,
à l’International avec les périodes dites
transitoires en vue d’une harmonisation
d’ici 2025.
Par Kyra Brenzinger
La passion pour les drones aériens de
Maître Franck Richard
Est-ce une discipline qui se
professionnalise ?
Franck Richard : En effet, avec ces
évolutions législatives et réglementaires,
l’objectif a été de fortement cadrer une
activité qui, rapidement développée au
niveau loisir, se devait d’être encadrée au
plan professionnel d’autant qu’elle dépend
du secteur de l’aviation civile et, ainsi, de
la DGAC et de la DSAC dont les règles
de vols sont des plus strictes. Aujourd’hui
en France, nous comptons environ 17 000
personnesouexploitantsenregistrésauprès
du site Alpha Tango avec de nouvelles
catégories de vols (catégorie ouverte = vol
de loisir, catégorie spécifique = opération
dites de risques modérés et des catégories
certifiées, considérées à risques élevés),
le tout avec des classes de drones allant
de C0 à C6.
Dans quels secteurs utilise-t-on
principalement des drones ?
Franck Richard : C’est devenu un outil
indispensable au quotidien dans de
nombreux secteurs : le secourisme en
mer ou en montagne, dans le secteur
médical (transport d’organes, de sang, de
médicaments), dans le domaine agricole
pour l’épandage ou la pulvérisation,
plus éco-responsables qu’avec les
hélicoptères et limitateurs de risques
d’accidents pour les exploitants agricoles
et moins polluants pour l’environnement;
Mais aussi dans le bâtiment avec la
photogrammétrie (modélisation en 3D),
les expertises judiciaires ou constats
d’huissiers, les nettoyages de toitures ou,
encore, le cinéma avec des travelings,
par exemple comme, aussi, en matière
échanger
Économie
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s
→ Franck Richard, Avocat au
Barreau de Paris
↓ Franck Richard, équipier secouriste à la
Rochelle et pilotant un drone aérien en mission
d’entraînement de secours maritime
de sécurité civile (pompiers-polices-
gendarmeries, douanes-armées), de
la construction ou de l’immobilier,
et j’en passe...
Vous participez également à la
jurisprudence dans ces domaines ?
Franck Richard : Par ma connaissance
de la matière, que ce soit en tant que
télépilote ou contributeur au sein du CDC,
j’ai effectivement permis à certains clients
de ne pas être condamnés en expliquant
quelques particularités techniques aux
magistrats en charges des contentieux
dont j’étais saisi. La technologie allant
plus vite que le droit, il était nécessaire
d’être en mesure d’éclairer les juges sur
certains points sensibles de la matière,
et donc, de se spécialiser dans ce secteur
des drones aériens. Par exemple, dans le
domaine agricole pour les zones à risque
avec des pentes dangereuses (+ de 30 %
d’inclinaison ou sur zones marécageuses),
nous pouvons utiliser des drones en
France, ce que l’Europe ne souhaite pas
nécessairement… J’essaye donc de faire
bouger les lignes en faveur de l’intérêt
général et national.
Pour les utilisateurs moins
professionnels, est-ce qu’ils doivent
suivre également des réglementations ?
Franck Richard : Bien sûr et les
règlementations sont en train de changer.
Elles se sont, à la fois complexifiées puis
simplifiées par certains aspects, selon le
poids des drones aériens utilisés et, surtout,
lepourcentagederisqueSol-Airqueleurvol
peu susciter. Les questions de respect de la
vie privée, du droit à l’image et de la liberté
d’aller et venir sont essentielles à respecter
en matière de vols par drones aériens.
Il y a également des zones de vols
autorisés qui sont référencées sur le site
www.geoportail.gouv.fr tandis que d’autres
sont interdites et désignées comme des
No Flight Zones (NFZ) à raison de la
sensibilité des sites concernés (militaires,
nucléaires, établissements pénitentiaires
par exemple). Autre exemple, si vous
faites un vol en immersion avec un masque
pour pilotage des drones vous devez
obligatoirement être à deux personnes
(en double commande), l’un qui voit la
scène dans la réalité visuelle (en extérieur)
et l’autre à l’intérieur du masque en
immersion.
Pour la sécurité, vous êtes également
impliqué dans ces problématiques ?
Franck Richard : En effet, j’ai même été
partie prenante car les drones utilisés pour
la sécurité intérieure (police, gendarmerie,
douane, les armées) bénéficiaient d’une
loi très bien faite et dénommée RPSI
(Responsabilité Pénale Sécurité Intérieure,
du 24 janvier 2022). Malheureusement,
cette loi ne disposait pas de décret, ni
d’arrêté d’application à la veille de la coupe
du monde de rugby (de septembre 2023)
et des prochains Jeux Olympiques de 2024,
ce qui impliquait que les drones des forces
d’interventions et/ou de préventions ne
pouvaient légalement pas voler. J’ai donc
saisi, en urgence, un député à qui j’ai remis
un dossier complet et qui a pu en référer
directement au ministre de l’Intérieur,
Monsieur Gérald Darmanin, lequel
a fait rédiger en urgence un décret puis
un arrêté officiellement promulgués
le 19 avril 2023. Depuis, les forces de l’ordre
peuvent légalement utiliser les drones
aériens pour leurs diverses missions.
Quand on parle de drone, on pense
aussi à l’affaire des drones survolant une
installation nucléaire ou les risques pour
les prochains Jeux Olympiques…
Franck Richard : C’est pour cela que la Loi
RPSI et ses décret et arrêté sont essentiels
pour notre sécurité intérieure ! Concernant
les sites à risques, il existe des drones
d’interception à décollage automatique
dit de « levées de doutes », des boucliers
anti-drones avec des logiciels de protection
intégrés, des fusils et canons anti-drones et
des relais possibles avec des avions Awacs.
Au-delà du côté dramatique de toute
guerre,laguerreenUkraineaétéunvéritable
accélérateur dans l’utilisation, la technicité et
l’acceptation de l’image des drones aériens.
Pour l’actuelle coupe du monde de rugby ou
lesJeuxOlympiquesde2024,l’utilisationdes
drones de surveillance va être primordiale,
tandis qu’en 2024 on aura, certainement et
de façon plus légère, la démonstration, en
France,despremiersdronestaxis.L’utilisation
des drones à l’occasion des Jeux Olympiques
va permettre d’assurer une sécurité intérieure
non négligeable. �
↑ Franck Richard, télépilote certifié de drones
aériens
← Franck Richard avec l’équipe de la Société
Nationale de Sauvetage en Mer de la station
de la Rochelle
21
Cettemanufacturefamilialedegantiersaétécrééepardeuxjeunescousinsparisiens,Ayad
et Layek, passionnés de culture, d'art, d'histoire et d’artisanat. Leur idée de départ était
de renouveler un savoir-faire traditionnel et d'y apporter une touche créative et artistique,
mais aussi d'offrir la possibilité de personnaliser cet accessoire de mode emblématique.
Liberalis les a rencontré pour qu'ils nous fassent découvrir leur univers rempli de finesse,
de styles et de couleurs. Par Jean-Louis Roux-Fouillet
← Gant col chemise Tarim
↑ Ayad, Layek et Mauro Squillace,
Maître-Gantier
↓ Teinte sur cuir cru, une véritable œuvre d’art
une image de soi dans un monde
où, plus que jamais, les apparences
comptent.
Et les accessoires n’y échappent pas : ils
subliment une tenue, sont le reflet d’une
personnalité et distinguent son porteur.
C’est la raison pour laquelle nous nous
sommes intéressés à la ganterie en nous
rapprochant de Mauro Squillace, un des
derniers Maîtres Gantiers, avec qui nous
avons étroitement travaillé de 2016 à 2019.
Figure emblématique du milieu, il nous
a quitté et nous tenions à lui rendre
hommage.
Qu'est-ce qui différencie le concept de la
Maison Bédouin d'un autre gantier ?
Animés par les spécificités de la culture
urbaine parisienne et soucieux de conserver
Maison Bédouin,
précurseur de l’art urbain
sur gants
Quelles sont les origines de Maison
Bédouin ?
« L’élégance à la française ». En voilà une
formule impérieuse qui soulève tant de
questions qu’elle en impose. Ce précepte
culturel a guidé nos réflexions et nous
a conduit à étudier l’essence de ses
symboles. Et pour incarner l’élégance, quoi
de plus symbolique que le vêtement ? Il est
l’expression de la singularité d’un Homme,
un facteur pas seulement différenciant, mais
aussi identitaire.
Nous-mêmes, enfants de la nation française
originaires d’Afrique Orientale, nous avons
toujours baigné dans un multiculturalisme
fort où les individualités se découvrent et
s’affirment par l’adhésion à un ensemble
de codes. Les codes vestimentaires en
font partie, car ils permettent de partager
22
s'étonner
S
a
v
o
i
r
-
f
a
i
r
e
23
Modèle Dar Salam en cuir d'agneau pleine
fleur et en doublure cachemire
↑ Gants en cuir d’agneau Prune
← Gants Shibam Patina, Forêt de Ndzuwani,
l’art d’être unique
l’ADN de la mémoire de nos origines, nous
nous sommes donnés pour mission de faire
redécouvrir le gant, grâce à des concepts
à la fois novateurs, mais aussi hérités du
passé. Personnalisation à la peinture, patine
surcuircru,utilisationdenouvellesmatières…
Nous avons développé une touche unique,
destinée à apporter un nouveau souffle
àl’industriedugantartisanal.LegantTarim,
par exemple, est une création originale de la
Maison Bédouin. Il possède un col chemise
laissant entrevoir la montre de son porteur.
Nousaccordonsuneimportanceparticulière
à la manière dont nos pièces seront portées.
Par ailleurs, nous avons mis en place une
gamme de services complémentaires,
adaptésauxbesoinsdenotreclientèle.Nous
proposons une expérience client sur-mesure,
destinée à faire ressentir un véritable
moment de vie singulier aux acquéreurs de
nos pièces. Pour perdurer dans le temps,
nous avons la conviction que la ganterie se
doit de conserver ses lettres de noblesses.
Comment vos gants sont-ils produits ?
Nous collaborons avec un Maître Gantier
et une coopérative de femmes retraitées,
spécialisées dans les différentes techniques
de couture, dont le savoir-faire ancestral
se transmet de mère en fille. L’assemblage
se fait en Italie, les empiècements les plus
rigoureux sont réalisés par des artisans
français hautement qualifiés.
Comment travaillez-vous en binôme ?
Ayad : Je suis en charge de la partie créative
et je m’occupe du design stratégique, du
choix des matériaux en passant par la revue
minutieuse des détails techniques, liés à la
production de nos pièces.
Layek : Je pilote le volet administratif et
logistique en planifiant l’opérationnel pour
permettrelepassageàl’échelleduprocessus
d’idéation du produit à la concrétisation de
sa fabrication.
Enfin, nous sommes épaulés par Kebba
Sanneh,artisteetgraphistefrançaissensible
à notre histoire, pour la direction artistique
de nos campagnes.
Vous venez d’annoncer une nouvelle
collection.Pouvez-vousnousendireplus?
Notre nouvelle collection, dévoilée juste
avant l’hiver, est le fruit d’un long travail de
rechercheetdecombinaisondetonalités,de
couleurs et de matériaux que l’on mène en
coulisse, depuis plusieurs mois.
Pour les collections femmes, nous mêlons les
couleurs orange et ocre sur un gant épuré en
cuir d’agneau pleine fleur avec une doublure
cachemire, le tout cousu main pour conférer
du caractère à la pièce.
Pour les collections hommes, il s’agit d’un
modèle traditionnel revisité avec des
manches plus courtes, piqué anglais,
doublure cachemire, cuir cru pour une
personnalisationàlapatineavectroisteintes
inédites, proposées par notre Maison.
Quels sont vos prochains projets ?
D’ici 2024, nous ambitionnons de
développer une fabrication 100 % française
et nous souhaiterions commercialiser notre
ligne de produits dans un grand magasin
parisien. Nous travaillons également sur une
gamme de parfums de niche pour accorder
la tonalité de nos produits avec la sensation
laissée par une odeur inoubliable.
�
Pour plus d’informations :
Maison Bédouin
www.maisonbedouin.com
↓ Modèle Karthala, cuir d'agneau et doublure
cachemire
Photos : © Maison Bédouin
24
shopping
Une rentrée
vintage
The New Society-Ricarda woman, blouse en
viscose, 149€
Barbour aux Galeries Lafayette, casquette,
48€
Wilfrid Deydier, bague Pompadour, saphirs
roses et bleus, diamants sur or blanc,
www.wilfrid-deydier.com
Galeries Lafayette, Cardigan en laine
responsable, 99€
Freret Roy, Cœur Ouvert® Tourbillon,
série limitée à 10 pièces, prix sur demande -
www.freret-roy.com
Ateliers HeritageBike, vélo électrique
vintage fabriqué en France, 7 990€
Patou aux Galeries Lafayette,
Trench, 1 290€
Jack Gomme, sac Tote Atelier, laine Flores
Tartan Perle/Kaki/Bleu, 180€
← Rouvenat- Collier Bolt, diamants et
perles de culture sur or -
crédit photo Paul Schmidt,
prix sur demande
Lunettes de soleil Dolce & Gabbana en
acétate, 270€
25
Une rentrée
côté nature
Galerie Psyché Paris & Saint-Tropez, Archange
en organza japonais, réalisé par Yzabel de
Maisonneuve avec techniques de réserve et
plissage © photo Eric Valdenaire, 690€
Extra Souple aux Galeries Lafayette,
ceinture en cuir, 48€
Galeries Lafayette, Bottine Raissa, 149€
Samaritaine Paris, Emma Brewin, bob 315€
Copin, bague New 82, tsavorites sur or
jaune, https://copin.fr
Jack Gomme, sac Atelier cuir demi-lune
Luna Mint, 360€
25
Comptoir GL aux Galeries
Lafayette, bottines Odeon, 289€
David Yurman, boucles d’oreilles Genesis
Couture Dianthus, rubellites et diamants sur or
blanc et cuivre
Tasaki, collection Haute Joaillerie Nature Spectacle,
bracelet Flourish, perles Akoya, morganites,
saphirs, tourmalines, topazes, diamants
Galerie Psyché Paris & Saint-Tropez, Armion,
Manchette Forest en or et argent noirçi,
https://psyche-paris.com
Parallele Paris, bottines ELENA en daim
Taupe, 395€
Mathon Paris, Bague Samarcande,
Spessartite, saphirs jaunes et diamants,
www.mathon-paris.com
26
shopping
Une rentrée
artistique
Sipora Aguia Jewelry-bague
3 boules Moon en argent
et laiton doré, 155€,
www.siporaaguia.com
Ilona Orel Jewelry, bague Magia Virtus
quartz rose pierre des avocats, prix sur
demande, https://ilonaorel.com
Galerie Amira Sliman,
boucles d’oreilles Après la pluie
de Marion Colasse, en argent
et cuivre plaqué or émaillé,
www.amirasliman.com
Samaritaine-Aesther Ekme,
sac demi lune bleu nuit,
485€
L’Atelier du Tantale, bracelet Surface
en Tantale pur, prix sur demande,
f.manin@luxivore.com
← Boucheron - Carte Blanche, More
is More - In the Pocket & An Apple
a Day, bracelet orné de tsavorites et
laque – bijou de vêtement en diamants
et onyx
Galeries Lafayette, veste réversible, 169€
Lunettes de soleil Dolce & Gabbana en
acétate, 230€
Courreges aux Galeries Lafayette,
casquette en vinyle, 190€
Samaritaine-Farm Rio – Pull tressé, 270€
27
↑ Quibe derrière son oeuvre Close
se cultiver
Art &
c
u
l
t
u
r
e
Vousêtesvisiblementcequel’onappelle
un touche-à-tout. Pourriez-vous nous
parler de votre parcours ?
Quibe : J’ai commencé par les lettres
anciennes (hypokhâgne, khâgne) avant
de commencer des études d’anglais pour
entamer un cursus artistique qui me
mènera dans la publicité. Pendant plus de
10 ans, j’ai officié en qualité de Directeur
Artistique en agence. J’ai eu ensuite le
plaisir de travailler comme directeur de
création dans un studio d’animation
avant de me décider à me remettre au
dessin à temps plein. J’ai fait mes classes
en tant qu’illustrateur et j’ai rencontré
la ligne !
Comment êtes-vous arrivé à vous
intéresser au Line Art ?
Quibe : Mon intérêt a toujours été pour le
minimalisme. Mais j’y trouvais une forme
de frustration, de malentendu, comme
une faute de ton. Je cherchais une façon
d’impliquerlespectateur,pasdeluiimposer
une image qui semblait dire « regarde
comme c’est malin, admire comme je suis
subtil ». Je voulais m’adresser à l’intime,
toucher au personnel. Inviter à participer
pas mettre à distance. Et puis, je tenais
à m’amuser, le dessin vient de l’enfance,
c’est un jeu, c’était logique d’en définir la
règle. La ligne permet l’évocation, ce n’est
pas un résumé, c’est le sujet à nu, réduit à
sa plus simple expression. Pas diminuée,
mais essentielle.
Tout le monde connaît les dessins au trait,
réalisés par Picasso, on pense bien sûr
à la célèbre Colombe. Le dessin au trait,
consiste à partir d’une idée complexe et
réaliste, à la simplifier en une seule ligne
ininterrompue. Ce travail peut sembler
relativement simple à réaliser, mais la
capture de la véritable essence de la forme
en une seule ligne est complexe.
Utilisé en décoration depuis des décennies,
le Line Art amène une ambiance douce et
légère grâce à ces silhouettes élégantes et
raffinées.
Inscritedansunstylequiseveutminimaliste,
cette tendance déco permet de réveiller
un intérieur, un accueil d’entreprise, un
bureau et même un extérieur quand le
Line Art s’inscrit sous forme d’un néon, ou
lorsqu’elle est forgée dans de l’acier pour
créer une grande sculpture...
Proche de l’univers de Matisse, il s’habille
désormais de couleurs et s’émancipe de sa
forme plus classique. En papier peint, dans
un cadre, sur un coussin ou encore sur de la
vaisselle, le Line Art se décline comme on le
souhaite et s’adapte aux goûts du jour.
C’est dans ce contexte que Liberalis
a rencontré l’artiste Quibe, virtuose du
Line Art, qui nous parle de son parcours,
de l’esprit dans lequel il travaille. Il nous
livre un ballet éclatant de ses émotions,
des sensibilités qui le font avancer et des
innovations qu’il apporte à son art.
LeLineArtsecaractérisepardeslignesépuréesquiprennent
laformed’unvisage,d’uncorps,d’unpaysage...Découverte
de cet artiste qui a réalisé pour Liberalis la couverture de
notre numéro « Spécial Made in France ».
Par Jean-Louis Roux-Fouillet
Découvertedel’artistefrançaisQuibe,
virtuoseduLineArt!
← Marengo - Fil d'acier forgé avec l'atelier LoR
↓ Oneline Kiss, encre sur papier
28
Il peut être placide ou exploser de
puissance, en un instant. Jamais le même.
Une seule ligne, le même animal devient
chaque fois un dessin différent.
Quels sont les autres thèmes que vous
aimez traiter ?
Quibe : C’est le sujet qui vient
naturellement quand je ne cherche
pas de sujet spécifique. Par exemple,
j’ai passé quelques heures à dessiner
des baisers. Pendant la période du
confinement, je m’étais donné comme
routine de représenter une étreinte par
jour, une autre contrainte à rajouter
à la ligne, à rajouter à l’enfermement
également pour mieux le vivre. J’ai un
goût prononcé pour les portraits et le
rugby est un thème privilégié, depuis que
je l’ai découvert au stade et vécu en tant
que supporter.
Le noir semble tenir un rôle primordial
pour vous…
Quibe : Mon travail est un travail de
pesage. Je m’échine à chercher les limites
du figuratif. Je travaille un seul élément, la
ligne, je suis responsable des détails qu’elle
figure. Chaque détour est important, c’est
le cœur vivant de l’image qui bat. Tout
est là. Et rien ne doit détourner l’attention
de ce battement. Dans son expression la
plus pure, l’idéal de la ligne unique, le noir
est ce qu’il y a de plus neutre, de moins
chargé en signification, en expérience. La
forme est tout ce qui demeure, elle est l’œil
du spectateur.
Quelles sont vos influences, vos
inspirations ?
Quibe : Le dessinateur-caricaturiste
américain Al Hirschfeld ou le dessinateur
de bande dessinée néerlandais Hanko
Kolk, mais aussi Picasso, Matisse, Cocteau.
Mes filles également m’inspirent et ma
visite du Musée Soulages à Rodez a été une
découverte éclairante.
Avez-vous des secrets pour la création
d’une œuvre ?
Quibe : L’artiste japonaise Toko Shinoda
a écrit : « Peindre une ligne est comme un
rêve ». Alors, je dirais nourrir ses rêves !
Vivre, aimer, lire, écouter de la musique,
regarder passer les nuages, admirer
les autres dessiner ou peindre, filmer…
Tout ce qui viendra de loin quand il
faudra faire preuve de spontanéité ! Mais
s’il y a un secret, un truc, c’est que l’œuvre
pour être complète a besoin de celle ou
de celui qui regarde. De sa bonne volonté,
son imaginaire, son ressenti et son
expérience. Le blanc dans lequel se déploie
la ligne est là pour être réinvesti, comblé.
J’ai besoin de quelqu’un pour la ressentir.
Pour quelle raison le cheval semble
occuper une place prépondérante dans
votre travail artistique ?
Quibe : Cavalier et père de cavalières, j’ai
eu la chance d’avoir des chevaux, et de
les fréquenter régulièrement. C’est sans
doute l’animal avec lequel j’ai eu le plus
de proximité. Il se donne non pas le plus
volontier, mais avec le plus de générosité.
Mais surtout c’est aussi
un de ceux qui, selon mon
point de vue, se prête le
mieux à la ligne. Le cheval
est plus liquide qu’animal,
changeant, varié, imprévu.
← Mise en situation aéropochage dans un
intérieur de Greg Wright Architects
↓ Création Oneline pour Hennesy
← Un instant Montblanc
(photo Thérèsa Kaindl)
29
c’estjusteparfaitpourlalégèretédelaligne
tant l’image est présente dans le conscient
collectif.
Quelles sont vos prochaines actualités ?
Quibe : Une exposition « Rugbygraphie »
en septembre à Rueil-Malmaison
(médiathèque Jacques Baumel) et une
autre en octobre, à la galerie La Lison
à Paris et sans doute une nouvelle
exposition à Londres, en 2024. J'ai
également un projet en cours qui
explore de nouvelles techniques et
j’expérimente l'intégration du Line Art
dans des installations tridimensionnelles.
Je suis enthousiaste à l'idée de continuer
à développer mon travail artistique et
d'explorer de nouvelles formes d'expression
dans le domaine du minimalisme. �
Comment le travaillez-vous et quel est
votre rapport à la couleur ?
Quibe : En ce qui concerne la couleur,
àl’origine,ilyauneméfiance,uneprudence
plutôt. Je ne me fie pas à mes qualités
de coloriste. Mes yeux me trahissent, je
ne perçois pas toutes les nuances, c’est
physiologique et sans gravité. La couleur,
je l'utilise de manière très sélective,
généralement en ajoutant des touches
aquarellées pour créer des accents visuels,
ou des à-plats francs tranchants comme
des traits.
Je crois que vous vous êtes fait une
spécialité de l’aéropochage©
sur pierre.
Pourriez-vous nous parler de cette
technique ?
Quibe : L'aéropochage©
sur pierre est
une technique exclusive, née de ma
rencontre avec des artisans berrichons,
Compagnons du Devoir et du Tour de
France, tailleurs de pierres et héritiers d’une
longue tradition d’excellence. Il aura fallu
2 ans de recherches et de développement
avec eux, au sein de la société Berry et Co,
pour mettre au point cette méthode de
gravure exclusive. L'aéropochage©
permet
de graver la pierre tout en préservant son
relief interne et sa personnalité. Cette
approche, respectueuse du support
et de l’environnement, offre une sorte
d'érosion accélérée, donnant aux œuvres
un caractère unique et captivant. Et qui
aujourd’huis’exporteàl’international!C'est
l'exemple de notre ambition
qui est de donner vie
à l'imaginaire des artistes,
grâce au savoir-faire des
artisans sur des supports
inattendus
Pourquoi avoir choisi
Marianne comme
évocation du Made in
France pour la couverture
de Liberalis ?
Quibe : Je fais énormément
de portraits. Donc au
moment d’évoquer la
France, le visage de
Marianne s’est imposé.
Une évocation, un symbole,
Pour suivre l’actualité de
Quibe et le contacter :
www.quibe.fr
www.berryetco.com
↓ Dessiner pour Montblanc (photo Thérèsa
Kaindl)
→ Stallion, aéropochage et feuille d'or
(24 K) sur pierre de Corton
30
Depuis plus de trois siècles, le mobilier et les objets d’art de notre pays sont portés aux
nues. Les prix s’en ressentent, mais il est toujours possible de faire de beaux achats.
Par Robin Massonnaud
↑ Paire de fauteuils marquises époque Louis XVI de Jean-Baptiste Tilliard, livrée à Mesdames
Adélaïde et Victoire, filles de Louis XV, vente Al Thani adjugée 3 665 000 euros - © Sotheby's
↑↑ Console d'époque Régence vendue
12 464 euros- © Artcurials
↑ Canapé et paire de fauteuils Ours polaire
de Jean Royère, vers 1950, vendus 3 420 000
dollars – © Christie's
← Georges Jouve, lampe sirène, vers 1945-1950,
vendue 11 340 euros – © Christie's
C’est au XVIIIème
que l’engouement pour le
goût français atteint son apogée. Il est vrai
quelescréationsdecettepériodesontlesplus
abouties, certaines pièces de mobilier étant
d’une perfection inégalée. De prestigieux
collectionneurs s’y sont intéressés comme
Hubert de Givenchy et Karl Lagerfeld et les
nouvelles fortunes asiatiques commencent
à acheter les meubles les plus spectaculaires.
Ce marché du XVIIIème
siècle français est
àdeuxvitesses.Lesmeublesetobjets,issusde
commandesroyalesoudehautspersonnages
historiques conçus par le grands ébénistes et
artisans du siècle des Lumières, réalisent des
prixtrèsélevés.C’estainsiquechezSotheby’s,
lors de la vente Al Thani de l’hôtel Lambert,
en octobre 2022, une paire de fauteuils
marquises d’époque Louis XVI (réalisée par
le célèbre ébéniste Jean-Baptiste II Tilliard
et livrée à Mesdames Adélaïde et Victoire,
filles de Louis XV), s’est vendue la bagatelle
de 3 665 000 euros. Et on peut également
citer dans la même vente : un bureau Boulle,
conçu vers 1720 et attribué à BVRB (Bernard
van Riesen Burgh) qui a trouvé preneur pour
2,2 millions d’euros ou un microscope Louis
XV aux bronzes de Caffieri ayant atteint la
somme de 630 000 euros.
Les arts décoratifs
français :
un succès jamais démenti
Au XVIIème
siècle, la transformation par Louis
XIV du pavillon de chasse de Versailles en
somptueux palais royal a propulsé la France
au rang d’arbitre incontesté du bon goût en
matière d’arts décoratifs. Aujourd’hui, la
monarchiededroitdivinn’existeplus,lesgoûts
ont changé et la société s’est mondialisée,
mais notre pays garde ce leadership.
Qu’il s’agisse de commodes du XVIIIème
siècle,
decréations«Gothicrevival»oud’inspiration
Renaissance du XIXème
siècle, de meubles Art
nouveau, Art déco ou du design des années
50-80,lesuccèsesttoujourslà.Lesamateurs
du monde entier achètent à prix fort les plus
belles pièces des arts décoratifs français qui
orneront leur penthouse de Manhattan, leur
duplex de Hong-Kong ou leur tour de Dubaï.
Heureusement, tout n’est pas hors de prix et
l’on peut, encore aujourd’hui, faire de belles
acquisitions sans se ruiner. Il faut seulement
se montrer sélectif et surveiller le marché pour
dénicherdesobjetsoudesmeublesdequalité,
représentatifs des différentes époques des
arts décoratifs français.
Le mobilier moins prestigieux est plus
abordable. Après une période de
désaffection, amorcée au début des années
70,lessallesdeventesetlesgaleriesvoientde
nouveaux acquéreurs, plutôt jeunes, acheter
une commode, des fauteuils, un cartel
(horloge murale) pour orner leur intérieur.
se cultiver
Art &
c
u
l
t
u
r
e
↑↑ Charlotte Perriand et Pierre Jeanneret,
bahut en chêne et placage de chêne, portes de
mélaminé, vendu 19 680 euros - © Tajan
↑ Paul Follot, fauteuil en bois doré, vers 1915,
prix de vente: 5 320 euros - © Tajan
↑ Dom Robert (Guy de Chaunac-Lanzac)
tapisserie d'Aubusson "Scolopendres", années
60-70, adjugée 34 398 euros - © Tajan
↓ Cartel et sa console d'applique, époque Louis
XV, estampille de Nicolas Jean Marchand,
vendus 3 149 euros - © Artcurial
→ Paire de fauteuils à châssis, époque Louis
XV, attribuée à Louis Delanois, adjugée 47 232
euros - © Artcurial
Duchesse en bateau d'époque Régence,
vendue 22 304 euros - © Artcurial
Pour autant, les prix ne s’envolent pas et on
peut faire des achats très intéressants. Pour
une jolie commode marquetée, il faut compter
au minimum 5 000 euros et on peut aller
jusqu’à 50 000 euros pour les plus belles.
La gamme de prix (2 000 euros à 50 000
euros) est la même pour les différents types
d’assises (marquises, duchesses brisées ou en
bateau, canapés), les consoles et les tables
de chasse. Les grands meubles (armoires,
lits) se trouvent facilement pour moins de
10000euros.Quantauxobjetsdedécoration
(flambeaux, torchères, horloges, cartels…),
là encore les belles pièces sont accessibles
à partir de 2 000 euros.
Changement d’époque avec la fin du XIXème
siècle et le premier tiers du XXème
siècle.
Pendant cette période d’environ 80 ans (en
gros de 1860 à 1940), la créativité française
est foisonnante. On passe de l’imitation et
de la réinterprétation des styles gothique,
renaissance et rococo à l’Art nouveau et
ses créations aux formes végétales pour
arriver, enfin à l’Art déco dans un premier
temps, inspiré du XVIIIème
siècle, puis ensuite
minimaliste et moderniste.
C’est l’Art déco qui est le plus recherché,
surtout les créations rattachées au
minimalisme, dont le plus prestigieux
représentant était Jean-Michel Frank. Mais,
on peut aussi citer Pierre Chareau et Eugène
Printz. Les prix sont élevés et dépassent
souvent 100 000 euros. En revanche l’Art
déco d’inspiration XVIIIème
siècle est moins
prisé aujourd’hui, donc plus accessible,
à l’exception des meubles de Jacques-Emile
Ruhlmann. Ainsi, pour des créateurs comme
Paul Follot ou Sue & Mare, on trouve des
pièces intéressantes pour moins de 10 000
euros. C’était le cas d’un fauteuil à restaurer
en bois doré de Paul Follot, vendu 5 320
euros par la maison Tajan en juin dernier.
Le mobilier Art nouveau, comme les
réinterprétations de styles plus anciens,
reviennent à la mode, mais sont encore
actuellement sous-cotés. Les créations de
Louis Majorelle, surtout celles produites en
série, se vendent à partir de 2 000 euros,
seuls certains meubles uniques atteignant
des montants conséquents. En revanche, ses
lampes, réalisées avec la maison Daum sont
très appréciées et chères, notamment son
modèle nénuphar.
Quant aux réinterprétations faites au 19ème
siècle dont les meilleurs représentants sont
Henri Fourdinois pour la Renaissance et
François Linke pour le XVIIIème
siècle, elles sont
abordables à l’exception de certaines pièces
étourdissantes de virtuosité. Ainsi, un meuble
àdeuxcorpsenébèneetincrustationsdepierres
dures d’Henri Fourdinois a fait le bonheur d’un
amateur pour 22 860 euros, en juin dernier
chez Sotheby’s. Cette modestie des prix
s’explique par la taille de ces créations difficiles
àintégrerdansundécorcontemporain.
Reste à évoquer le design des années 50
à 80. Ce n’est plus de l’engouement, c’est de
la folie ! Les créations emblématiques des
plus grands noms s’arrachent. Ainsi, en mars
dernier, chez Christie’s New York une paire
de fauteuils et un canapé « Ours polaire » de
JeanRoyèreontatteint3420000dollars.Les
tables Forme Libre de Charlotte Perriand, elles
dépassenthautlamain100000euros.Quant
auxpetitsmeublesdeRogerCapron,pourtant
produitsengrandequantité,ilssontâprement
disputés par tous les grands décorateurs de
même que les vases et torchères de Georges
JouveoulestapisseriesdeJeanLurçatouDom
Robert. Heureusement, en cherchant bien, on
peut encore acheter à prix raisonnable. Ainsi
chez Tajan, un bahut de Charlotte Perriand
et Pierre Jeanneret a été adjugé 19 680 euros,
alorsqu’unetapisseriecaractéristiquedeDom
Robert atteignait 34 398 euros. Une dernière
adjudication pour vous convaincre que le
design français n’est pas inaccessible. Une
lampe sirène de Georges Jouve s’est vendue
11340eurosenmaidernierchezChristie’s.
Finalement, quelques soient les époques, les
arts décoratifs ont encore de beaux jours ! �
31
32
News
Les manifestations artistiques à suivre
Par Robin Massonnaud
AKAA (Also Known as Africa)
Carreau du Temple, 4 rue Eugène Spuller, Paris 3ème
, du 20-22 octobre,
Durant la Paris Art Week de l’automne, AKAA est un rendez-vous incontournable pour tous
ceux qui souhaitent découvrir la créativité effervescente des artistes africains contemporains.
Cette année, la foire fera la part belle aux artistes Afro-descendants du Brésil aux États-Unis
en passant par les Caraïbes. AKAA réunit une quarantaine de galeries qui représentent tous
les courants artistiques du continent africain de la peinture la plus colorée aux masques-
sculptures,réalisésavecdesmatériauxderécupération.Lechoixestvaste,lesprixraisonnables.
Akaafair.com
Le salon AKAA accueille ses visiteurs dans une
ambiancedécontractéeetsympathique(©Xavier
Randria)
PARIS + par Art Basel
Grand Palais Éphémère, place Joffre Paris 7ème
, du 18 au 22 octobre
Pour son édition 2023, la plus prestigieuse manifestation française d’art contemporain
accueillera154exposantsde33Pays.58galeriesseulementsontfrançaisesouontunespace
en France. C’est dire à quel point ce salon est important pour les collectionneurs français qui
peuvent y découvrir des artistes peu représentés chez nous et défendus avec passion par de
grandes galeries étrangères. C’est ainsi qu’outre les leaders de l’art contemporain comme
les galeries Gagosian, Hauser & Wirth, David Zwirner, Pace, Continua ou Perrotin, il ne
faudra pas manquer les stands d’Antenna Space ou de Bank (Shanghai), Kurimanzutto
(Mexico), PM8 / Francisco Salas (Vigo), Galeria Stereo (Varsovie) et Fanta-MLN (Milan),
Felix Gaudlitz ou Gianni Manhattan (Vienne).
Parisplus.artbasel.com
La galerie italienne Tornabuoni présente des
oeuvresdeLucioFontanaàParis+parArtBasel.
(©courtesy of Art Basel )
FAB Paris
Grand Palais Éphémère, place Joffre Paris 7ème
, du 21-26 novembre
Finalement, Fine Arts Paris et la Biennale, réunion de deux salons, change de nom et de lieu
d’exposition. Cette prestigieuse manifestation se nomme désormais FAB Paris et quitte le
Carrousel du Louvre pour le Grand Palais Ephémère. Comme le souligne son président Louis
de Bayser : « Ce salon est né de la volonté de donner à Paris une foire d’envergure internationale
rassemblant tous les arts du monde sous un même toit ». Fort de ce principe, elle accueille
110 galeries, venues du monde entier et présente une sélection remarquable d’œuvres d’art,
rigoureusement examinées par un comité d’experts, allant de la plus Haute Antiquité à la
peinture contemporaine sans oublier la joaillerie.
Fabparis.com
La galerie Steinitz participera au Grand Palais
ÉphémèreàFABParis(©TanguydeMontesson)
Design Miami Paris
Hôtel Pozzo di Borgo, 51 rue de l’Université, Paris 7ème
, du 17-22 octobre 2023
Après un faux départ en 2022, la foire Design Miami Paris s’installe dans la capitale dans
le somptueux hôtel Pozzo di Borgo dit également hôtel de Maisons, situé rue de l’Université
à Paris et qui eut notamment comme occupant Karl Lagerfeld. Elle devrait accueillir une
bonne vingtaine d’exposants. On devrait y trouver, comme il se doit, les meilleures galeries
françaises de design parmi lesquelles Jacques Lacoste, Maria Wettergren, Patrick Seguin,
Laffanour-Galerie Downtown, Jousse Entreprise, Kreo, Gastou… mais également une belle
sélection de grands noms, venus de l’étranger comme l’italienne Rossella Colombari et
le Hollandais Morentz.
Designmiami.com
L'Hôtel Pozzo di Borgo accueillera la première
éditiondeDesignMiamiParis(©FabriceGousset)
se cultiver
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L’ART
D’ÊTRE UNIQUE
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le 10 mars
À l’occasion du Festival Namasté en juillet dernier à Paris, Son Excellence Jawed Ashraf,
l’ambassadeurdel’IndeenFrance,nousareçudansl’hôtelparticulierMalboroughaupied
de la Tour Eiffel.
Premier ministre, Narendra Modi
a été l’invité d’honneur du
dernier défilé du 14 juillet. En plus
de ces thèmes stratégiques et
diplomatiques, nous avons créé
d’autres opportunités culturelles.
Il s’agit donc d’un engagement
réciproque des gouvernements de
l’Inde et de la France de créer un
festival dans chaque pays. Nous
avons choisi les noms Namasté en
France et Bonjour India en Inde.
Les événements culturels sont de
véritables ponts entre les peuples
construisant des relations de cœur
et d’esprit.
Pouvez-vous nous parler de vous et de
ce lieu magique de l’ambassade ?
Jawed Ashraf : Pour ma part, j’ai
étudié l’économie au St Stephen’s
College à New Dehli et la gestion
à l’Indian Institute of Management
à Ahmedabad. Diplomate de
carrière, j’ai rejoint le service extérieur
indien en 1991. Après une expérience
en Allemagne, j’ai été ministre des
affaires politiques à l’ambassade de
l’Inde à Washington DC. En 2010, je
suisrevenu en Inde occupantplusieurs
postes notamment au ministère des
Affaires extérieures. J’ai été nommé
en 2020, Ambassadeur de l’Inde
en France exerçant dans cet hôtel
particulier ayant appartenu en 1922,
à la famille Vanderbilt. Construit en
1910 par l’architecte René Sergent,
l’hôtel de Malborough porte le nom
de l’époux de la milliardaire Consuelo
Vanderbilt, Charles Spencer-
Churchill, 9e
duc de Malborough
et cousin du futur premier ministre
Winston Churchill.
Comment est née l’idée du Festival
Namasté ?
Jawed Ashraf : En janvier dernier,
nous avions célébré les 25 ans de la
signature de partenariat stratégique
franco-indien dans les domaines de la
défense et de la sureté. De plus, notre
Par Kyra Brenzinger
Interview de
Monsieur l’ambassadeur
Jawed Ashraf
→ Son Excellence
Jawed Ashraf,
Ambassadeur
de l’Inde en
France, dans
l’hôtel particulier
Malborough
← L’affiche du Festival
Namasté
↓ Le virtuose Amjad Ali Khan et ses musiciens
34
s'engager
Asso &
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t
s
En plus des concerts présentiez-vous
d’autres activités ?
Jawed Ashraf : En effet, le Festival
Namaste, organisé à la Seine
Musicale sur l’île Seguin, a également
réuni 22 artisans des différentes
parties de l’Inde et 15 ateliers de
musique, de danse Bollywood ou de
théâtre.LecélèbrephotographeRohit
Chawla a présenté son exposition
Wanderlust sur les communautés
pastorales et la Dupatta Association
a exposé ses dessins retraçant les
arts narratifs et picturaux de l’Inde.
Vous pouviez également goûter les
spécialités culinaires tout en écoutant
de la musique. C’était une véritable
immersion dans le paysage culturel
indien et un bel hommage à Paris car
cette ville aime la culture ! �
Pourquoi avoir choisi la France pour ce
festival ?
Jawed Ashraf : Depuis plus de
200 ans, la culture et la littérature
françaises sont très importantes en
Inde et la langue française est la
plus populaire (sachant que l’anglais
fait partie des langues nationales).
De plus, nous avons en commun
une culture de l’art, de l’esthétique
et du goût pour l’art culinaire
particulièrement riche. Nous avons
également un projet d’envergure pour
créer un musée national en Inde et
nous avons privilégié de développer
des échanges avec le musée du
Louvre. Les échanges culturels
sont essentiels pour rapprocher les
peuples.
Pouvez-vous nous présenter le concept
du Festival Namasté ?
Jawed Ashraf : Le festival est un
hommage aux relations historiques
et amicales de nos deux pays, ainsi
que du partenariat stratégique
multidimensionnel entre l’Inde et
la France. Il a marqué un moment
important dans l’histoire des relations
indo-françaises en réunissant des
grands artistes du spectacle vivant et
des arts visuels, ainsi que des artisans
indiens, en ayant pour objectif d’offrir
une fête extraordinaire des sens
à travers la riche diversité culturelle
de l’Inde. Plus de 100 artistes ont
été présents proposant 13 concerts
représentant les diversités de style
(classique, folk ou contemporain)
et des différentes régions de l’Inde.
De véritables virtuoses dans leurs
domaines respectifs ont été présents
comme Amjad Ali Khan, Ricky Kej ou
Dr. L. Subramanian.
↑ Les danseurs Anushasanam
→ Les danseurs traditionnels Amara
Pour plus de renseignements :
Ambassade de l’Inde :
https://www.eoiparis.gov.in
Festival Namasté :
https://festivalnamastefrance.fr
↓ La salle de la Seine Musicale et le chant classique d’Aparna Sreedhar - DR
35
36
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Côté Déco :
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porcelaine et décor platine, 756 euros
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LALIQUE, vase Tigre, cristal ambre,
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SAMARITAINE PARIS,
Penhaligon’s, Parfum Clandestine
Clara en hommage à l’aristocratie
britannique, 75ml, 240 euros
BACCARAT, Vase en cristal Eye rose et oiseau rose
Pink Bird de la collection Faunacrystopolis,
1 200 euros et 250 euros - www.baccarat.fr
Comment mieux
protéger son invention ?
Le bon moment pour protéger une invention
peut se définir comme le moment où ses
éléments techniques principaux sont à peu
près figés, c’est-à-dire où seuls des détails
pourraient varier. Hélas, la situation de
l’inventeur ou du créateur d’entreprise n’est
pas toujours aussi simple. Il est parfois
nécessaire de divulguer à des tiers ses idées
ousesinventionsencoursdedéveloppement,
afin de recueillir des informations cruciales :
faisabilité technique, coûts, appétence
du marché ou simplement pour remettre
en cause les choix réalisés et avancer en
maturité technique.
Une telle divulgation ne peut pas toujours
être réalisée sous la protection d’un contrat
de confidentialité et pourrait alors empêcher
la délivrance d’un brevet. Une solution à ce
problème peut être apportée par le droit de
priorité.
Les avantages du droit de
priorité
Un bref rappel tout d’abord : le droit de
priorité a été institué par la Convention de
Paris de 1883 comme le droit, pour toute
personne ayant protégé une invention par
Vous êtes en plein développement d’une invention, mais vous craignez une divulgation
préjudiciable à la protection par brevet ? Cet article aborde les avantages du droit de
priorité pour protéger votre invention en toute sérénité, afin de pouvoir vous concentrer sur
votre plan de développement et votre recherche de financements.
Par Stéphane Roux, Mandataire Européen en Brevets, Novagraaf
une demande de brevet
dans un pays membre,
de protéger cette même
invention par une autre
demande de brevet dans
un autre pays membre, en
conservant la date de dépôt
de la première demande.
Aujourd’hui, la quasi-
totalité des pays du monde
sont signataires de cette
convention. En d’autres
termes, si une invention est
protégée par une demande
de brevet français le 1er
juin 2022, elle peut
encore être protégée par des demandes
de brevets dans d’autres pays comme aux
États-Unis, en Suisse ou en Chine, jusqu’au
1er
juin 2023, tout en bénéficiant d’une
date fictive de dépôt du 1er
juin 2022, pour
l’examen de la brevetabilité de l’invention.
Lors de la procédure de délivrance de ces
demandes de brevet, les examinateurs des
offices de brevet conduisent des recherches
d’antériorité visant à identifier tout
document ou divulgation s’opposant à la
délivrance d’un brevet.
Grâce au droit de priorité, ces recherches
ne peuvent pas prendre en compte les
documents et divulgations postérieurs
à cette date fictive de dépôt, dite « date de
priorité », c’est-à-dire postérieurs au 1er
juin
2022, dans l’exemple ci-dessus.
Le droit de priorité offre donc un délai de
12 mois immunisant une demande de brevet
contre les documents publiés dans ce délai,
mais aussi contre les divulgations réalisées
par l’inventeur ou le créateur d’entreprise
postérieurement au dépôt de la demande
initiale.
Les conditions du droit de
priorité
Une première condition du droit de priorité
est bien sûr la limite temporelle de 12 mois.
De plus, le droit de priorité appartient au
premier déposant, bien qu’une cession du
droit de priorité soit possible. Enfin, le droit
de priorité s’applique uniquement pour la
même invention que celle divulguée dans la
demande de brevet initiale : une invention
ayantfaitl’objetdechangementssubstantiels
pourrait ne pas bénéficier du droit de priorité.
Dans ce cas, une divulgation ayant eu lieu
dans le délai de priorité pourrait conduire au
rejet des demandes de brevet postérieures,
malgré la revendication du droit de priorité.
Cedernierpointpeutdoncêtrecritiqueencas
de divulgation par l’inventeur ou le créateur
d’entreprise dans les mois qui suivent le
dépôt de la demande initiale, dans le cas de
plusieurs inventeurs concurrents travaillant
dans le même domaine, ou encore dans le
cas d’une mise en concurrence de plusieurs
projets au sein d’une même entreprise.
Fortheureusement,ledroitdeprioritépermet
aussi de revendiquer des priorités multiples.
Ainsi, une demande de brevet pourra être
déposée à chaque étape importante du
développement de l’invention ou bien pour
couvrir différentes solutions alternatives,
avant de connaitre la solution finale retenue.
Le droit des brevets permet donc un large
éventail de stratégies pouvant s’adapter
à de nombreuses situations et peut être
utilisé pour accompagner efficacement les
inventeurs et les créateurs d’entreprises dans
leurs projets. �
Retrouvez l’article complet sur le site
https://www.village-justice.com/articles/
bon-usage-droit-priorite-pour-proteger-
son-invention,45988.html
↑ © AdobeStock
37
Économie
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échanger
38
Tous les modèles des marques françaises ne sont pas fabriqués dans l’hexagone,
mais à terme, l'objectif est de produire 2 millions de voitures électriques en France.
En attendant Liberalis a souhaité mettre en avant 4 nouveaux modèles tricolores.
Par Jean-Louis Roux-Fouillet
Les voitures françaises
de la rentrée
Nouvelle Clio à l’essai avec
son moteur E-Tech full
hybrid en fer de lance
Avec un nouveau style encore plus affirmé,
plus élégant et un intérieur chic et raffiné,
Nouvelle Clio initie un nouveau cycle en
offrant une première interprétation du
nouveau langage design de la marque. Sa
nouvelle face avant, qui conjugue technicité
et dynamisme, sa signature lumineuse
totalement repensée et identitaire et ses
lignes tendues, donnent à Nouvelle Clio un
caractère plus marqué, à la fois statutaire,
vibrant et émotionnel.
Côté motorisation, elle propose l’offre
la plus complète du marché de sa
catégorie, afin que chacun puisse choisir la
configuration la plus adaptée à son usage.
Disponible pour ses débuts avec plusieurs
motorisations essence et Diesel, Clio
a adapté son offre au fil des générations
pour répondre aux attentes de ses clients,
en quête de véhicules plus économes en
carburant et moins émetteurs de CO2. En
2020, pour la première fois de son histoire,
Clio s’électrifie et propose une motorisation
hybride. Nouvelle Clio conserve la même
5 ou 7 places, il reste le modèle le plus
habitable de la gamme Renault. Et c’est
bien là son point fort ! Le choix de matériaux
raffinés, la qualité d’assemblage et de
finition mettent en valeur un intérieur haut
de gamme et lumineux grâce au toit vitré
panoramique de plus d’un mètre carré,
l’un des plus grands du marché. Bien dans
son temps, Nouvel Espace est high-tech
à l’intérieur comme sous le capot. Plus
compact en dimensions extérieures
et plus léger de 215 kilos par rapport
à son prédécesseur, il est équipé d’une
motorisation E-Tech full hybrid de 200 ch
ultra efficiente. Sa faible consommation
normée de carburant (4,6L / 100 km)
permet une autonomie jusqu’à 1 100
kilomètres avec un plein, sans recharge.
Renault dévoile son Nouvel
Espace E-Tech 200 ch
Révolutionnaire et visionnaire, l’Espace
a toujours évolué avec son temps.
Aujourd’hui, Nouvel Espace prend l’allure
d’un SUV au design athlétique et élégant,
empreintdesportivitéenfinitionEspritAlpine.
Fidèle à son ADN de grand voyageur en
se challenger
A
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t
o
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l
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← ↑ Renault Espace E-Tech 200 ch –
Bleu Nocturne
↓ Nouvelle Renault Clio E-Tech full hybrid,
Esprit Alpine
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  • 1. Art de Vie & Professions Libérales Septembre-Novembre 2023 N° 5 Le succès des arts décoratifs français Les voitures françaises de la rentrée Les pierres à découvrir dans les régions de France Retour sur le label EPV et le salon MIF Les spiritueux fabriqués en France Les hôtels insolites à tester
  • 2.
  • 3.
  • 4. ÉDITO Quand on voyage, on découvre comment les marques françaises font briller les yeux de nos interlocuteurs et souvent, ils les affichent plus fièrement que les Français. Et pourtant, s’ils savaient que le luxe à la française tire son origine souvent de savoir-faire étrangers... Jean-Baptiste Colbert, contrôleur général des finances de Louis XIV, souhaitant développer le commerce et l’industrie en France, chargedesémissairespourpercerlessecretsdefabricationdes miroirsdeVenise,desdrapiershollandaisoudesmétiersàtisser anglais. Il réussit à créer 50 manufactures sur toute la France et en 1669, par une ordonnance, à créer une charte de qualité stricte.Finalement,dèsle17ème siècle,l’espionnageindustrielet les stratégies de concurrence existaient déjà ! D’ailleurs, c’est finalement Louis XV qui demandera aux manufactures de ne plus simplement copier, mais d’innover, afin de permettre à la France d’exporter dans le monde. Àcepropos,nousvousproposonsdedécouvrirdanscenuméro les diamants de Mazarin et les quelques bijoux qui ont survécu à la Révolution ou encore les trésors de Saxe de la ville de Dresde, concurrente de Versailles. Le luxe à la française LIBERALIS Édité par LEGI TEAM 198, avenue de Verdun 92130 Issy-les-Moulineaux Tél. 01 70 71 53 80 RCS B 403 601 750 Cofondateur et directeur de la publication : Pierre Markhoff Cofondateur et responsable du digital : Christophe Albert Responsable du magazine et de la publicité : Jean-Louis Roux-Fouillet (Tél. 01 84 19 02 42 - jl.roux-fouillet@legiteam.pro) Retrouvez LIBERALIS en digital sur www.village-justice.com (avec 1 550 000 de visiteurs uniques par mois ACPM 2022) Rédactrice en chef : Kyra Brenzinger (kyra.brenzinger@gmail.com) Journalistes-pigistes : Robin Massonaud (art) Philippe Stepniewski (musique) Jordan Belgrave Stéphane Roux Directrice artistique : Cyriane Viciana Diffusion : 35000 exemplaires (APCM 2022) Impression : JF IMPRESSION Garo Sud - 296 rue Patrice Lumumba CS97874 - 4075 Montpellier Cedex 3 N°ISSN : 2827-5101 Retrouvez LIBERALIS en digital sur www.village-justice.com avec 1 550 000 de visiteurs uniques par mois (ACPM 2022) Les opinions émises dans ce magazine n’engagent que leurs auteurs. Toute reproduction même partielle doit donner lieu à un accord préalable et écrit des auteurs et de la rédaction. Pour le made in France, nous nous sommes intéressés au label Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV), mais aussi au salon MIF qui présente plus de 1 000 exposants dans de multiples secteurs. Partons à la découverte des voitures emblématiques françaises ou dénichons les belles affaires dans les arts décoratifs. Bien sûr, nous ne manquerons pas de vous dévoiler quelques bonnes adresses gastronomiques, des spiritueux made in France ou des hôtels insolites. Côté art, découvrons l’histoire d’un compositeur oublié du 18ème siècle, le Chevalier de Saint-George ou l’actuel artiste français Quibe, virtuose du Line Art qui a réalisé avec talent notre couverture du numéro de septembre. Bonne lecture et excellente rentrée à tous les lecteurs de Liberalis ! Kyra Brenzinger & Jean-Louis Roux-Fouillet
  • 5. D E U X NŒ UDS VERTS DEPUIS 1 8 9 8 ATELIER BOUTIQUE NEVERS 7 QUAI DE MANTOUE 58OOO NEVERS • BOUTIQUE PARIS 18 RUE CHARLOT 75OO3 PARIS • BOUTIQUE EN LIGNE WWW.FAIENCERIEGEORGES.COM
  • 6. SOMMAIRE 2 Édito : Le luxe à la française 6 What’s New ? 8 Échanger : Conciergerie de luxe 9 La Maison Bianchi à l’Élysée 10 S’émerveiller : Précieuse découverte des pierres de France 13 S’émerveiller : Les trésors de la galerie d’Apollon au Louvre 14 Échanger : La Maison Copin réveille avec panache une belle endormie ! 16 Olwen Forest : Gastubes à Gogo ! 18 S’étonner : Retour sur le label Entreprise du Patrimoine Vivant 20 Échanger : La passion pour les drones aériens de Maître Franck Richard 22 Maison Bédouin : Précurseur de l’art urbain sur gants 24 Shopping : Une rentrée côté vintage, nature ou artistique ? 27 Découverte de l’artiste français Quibe : Virtuose du LineArt ! 30 Se cultiver : Les arts décoratifs français, un succès jamais démenti 32 Se cultiver : Les manifestations artistiques à suivre 34 S’engager : Interview de Monsieur l’Ambassadeur Jawed Ashraf 36 Shopping : Côté Déco, hommage à la nature 37 Échanger : Comment mieux protéger son invention ? 38 Se challenger : Les voitures françaises de la rentrée 40 Se passionner : Panerai rend hommage au GIGN ! 42 Savourer : Sélection bistronomique de la rentrée 44 Déguster : Spiritueux, redécouvrons le madein France 46 Se cultiver : Les livres de la rentrée 48 Découvrir : L’âge d’or de Dresde sous Auguste le Fort 50 Découvrir : Les vitraux de Sarkis illuminent l’abbaye de Cluny 52 Se challenger : Le polo, le sport des rois, roi des sports 54 Découvrir : Les hôtels insolites 56 Se cultiver : Le chevalier de Saint-George 60 S’engager : Le salon Made in France a le vent en poupe 62 Se cultiver : News, expositions et événements à ne pas manquer 64 Questionnaire de Proust : Maître Franck Richard Art de Vie & Professions Libérales Septembre-Novembre 2023 N° 5 Le succès des arts décoratifs français Les voitures françaises de la rentrée Les pierres à découvrir dans les régions de France Retour sur le label EPV et le salon MIF Les spiritueux fabriqués en France Les hôtels insolites à tester LIBERALIS Septembre - Novembre 2023 Couverture réalisée en exclusivité par l’artiste français Quibe, virtuose du Line Art ©RMN-StéphaneMaréchalle © Pascal Renauld © Festival Namasté © Tajan © Haviland © Franck Richard © Hôtel du collectionneur
  • 7.
  • 8. découvrir N e w s 6 Par Kyra Brenzinger What's News? La Fondation Linklaters s’engage auprès du Musée d’Art Moderne Présidée par l’avocate Anne Wachsmann-Guigon, la Fondation d’entreprise Linklaters a choisi de soutenir l’exposition consacrée à Nicolas de Staël (1914-1955), figure incontournable de la scène artistique française d’après-guerre. Jusqu’au 21 janvier 2024, l’exposition propose un nouveau regard sur le travail de l’artiste, en tirant parti d’expositions thématiques plus récentes ayant mis en lumière certains aspects méconnus de sa carrière (Antibes en 2014, Le Havre en 2014, Aix-en-Provence en 2018). La rétrospective rassemble une sélection d’environ 200 tableaux, dessins, gravures et carnets venus de nombreuses collections publiques et privées, en Europe et aux États-Unis. À cette occasion, la Fondation Linklaters en tant que mécène propose à ses clients et membres du cabinet des visites privées avec des conférenciers de talent. www.linklaters.com ©NicolasdeStaël,Sicile,1954, MuséedeGrenoble © ADAGP, Paris, 2023 © Ville de Grenoble / Musée de Grenoble / photo J.-L. Lacroix © Stéphanie Branchu - Why not production Chaumet expose un Âge d’Or Du 5 octobre au 5 novembre, la Maison Chaumet présentera sa nouvelle installation Un Âge d’Or : 1965-1985, dans les salons historiques de la place Vendôme. Une plongée dans ces années à la créativité débridée où Chaumet a révolutionné les codes de la joaillerie, se plaçant, encore et toujours, à l’avant-garde. Du mouvement hippie au disco, en passant par le punk, les années 1965-1985 regorgent de propositions et tendances plus folles les unes que les autres. Une révolution culturelle, technologique et esthétique. Pensée par Vanessa Cron, la rétrospective est avant tout un hommage aux collections foisonnantes entre excès et affirmation de soi. Découverte de L’Arcade, ce magasin Chaumet d’un genre nouveau, entre galerie de bijoux et concept-store avant l’heure. Hommage aussi à ces créateurs de génie qui jouent avec les infinies nuances de l’or et explorent sans cesse de nouvelles matières. Chaumet - 12, place Vendôme, Paris 1er Sur réservation : www.chaumet.com/fr_fr/age-d-or © Mannequin portant un ornement de bras Chaumet, 1973 Chanel accessoirise Jeanne du Barry Présenté au dernier Festival de Cannes, le film Jeanne du Barry, réalisé par Maïwenn a créé l’événement avec le retour notamment de Johnny Depp en Louis XV. Maïwenn jouant Jeanne du Barry est apparue impériale avec le collier Franges et la broche Plume de la maison Chanel. La comtesse était une femme de goût, férue de mode et de culture tout comme la couturière Gabrielle Chanel. En plus de la Haute Joaillerie, Maïwenn a fait appel à Virginie Viard, directrice artistique de Chanel, pour créer 6 costumes de son film en collaboration avec le chef costumier, Jurgen Doering. Les Maisons d’arts de Chanel ont été aussi mises à contribution comme le plumassier Lemarié, l’atelier Paloma pour le travail du flou et le modiste et chapelier Maison Michel. Un travail de haute voltige ! Indiana Jones & Hamilton En juin dernier, l’archéologue de légende Indiana Jones a fait son retour au grand écran pour le dernier épisode Indiana Jones et le Cadran de la Destinée. Pour l’occasion, Indy a porté au poignet la Boulton, cette montre légendaire d'Hamilton dont les origines remontent aux années 1940. C’est dans ce cadre qu’Hamilton a œuvré en étroite collaboration avec Ben Wilkinson, de l’équipe d’accessoiristes du film, pour s'assurer que les montres s'intègrent parfaitement à la période historique pour laquelle les costumes ont été conçus et créés par Joanna Johnston. Joué par Harrison Ford, la réputation du personnage d’Indy n’est plus à faire : il est curieux et toujoursprêtàfairecequiestjuste.Mais,ilaaussiuntalentcertainpoursesortirdessituations les plus périlleuses à la dernière seconde. Dans Indiana Jones et le Cadran de la Destinée, le célèbre archéologue pourra compter sur la Boulton pour être à l’heure au fil de ses aventures, de manière à ce qu’il puisse toujours s’échapper par miracle au dernier moment ! www.hamiltonwatch.com
  • 9. 7 Alaïa/Grès au-delà de la mode Au sein de la Fondation Alaïa à Paris, Olivier Saillard dévoile sa nouvelle exposition en tant que commissaire de renom. « Silencieuse et secrète, déterminée jusqu’à la réclusion d’une vie tout entière passée à l’atelier, Madame Grès (1903-1993) se voulait sculptrice. Tout à son œuvre concentré, avec l’obstination des maîtres infatigables, se refusant aux excès médiatiques de sa profession, Azzedine Alaïa (1935-2017) avait de même étudié la sculpture à l’école des Beaux-Arts deTunis».Siriennepeutattesterquelesdeuxcouturierssesontcroisés,leurscréationssesont rencontréesàn’enpointdouter.Apôtresd’unecertaineformededépouillement,lescréations de Grès ou d’Alaïa, d’une apparente simplicité dissimulent une complexité extrême parfois de coupe et de conception. Pour la première fois une exposition inédite associe les œuvres de Madame Grès et celles d'Alaïa. Intemporelles pour l’une, hors du temps pour l’autre, les créations exposées au nombre de 60 restituent le dialogue de Grès et Alaïa, deux obstinés solitaires devenus sculpteurs de robes. Fondation Azzedine Alaïa - 18, rue de la Verrerie, Paris 4ème - Exposition du 11 septembre 2023 au 11 février 2024 - www.fondationazzedinealaia.org © Petter Lindbergh, Azzedine Alaïa, Paris, 1989 À la découverte du Parcours Bijoux Durant presque un mois, le bijou contemporain se dévoile dans de nombreux endroits parisiens. Près de 250 créateurs de bijoux, designers, plasticiens et historiens, français et étrangers, feront découvrir cette pratique qui se trouve à la croisée de l’art contemporain, de la mode, des métiers d’art et du design. Cet événement, créé par l’association D’un bijou à l’autre , réunit à Paris une cinquantaine de lieux avec expositions, performances, conférences. Musées, galeries, institutions et espaces publics deviennent la vitrine d’une création polymorphe qui conçoit le bijou en tant qu’objet à la fois social, anthropologique et esthétique. Le Palais Galliera, le Musée Gustave Moreau, des galeries d’art comme Jean Fournier, Negropontes, l’espace d’exposition du Bureau de design de la mode et des métiers d'arts de la Ville de Paris, entre autres, sont des institutions qui participeront à célébrer les différentes facettes du bijou. Parcours Bijoux du 2 au 29 octobre 2023 - www.parcoursbijoux.com © Palais Galliera pour le Parcours Bijoux Trésors Médiévaux - Collection Al Thani à l’Hôtel de la Marine Au sein de ce lieu unique de la place de la Concorde, le Centre des monuments nationaux et la Collection Al Thani accueillent à l’Hôtel de la Marine cette exposition étonnante, construite autour des prestigieuses collections du Victoria and Albert Museum (V&A) de Londres. Elle réunit plus de 70 chefs- d’œuvre d’exception d’art médiéval comprenant des sculptures, verres émaillés, vitraux ou encore des manuscrits enluminés, de l’orfèvrerie et des bijoux. Parmi les œuvres les plus remarquables du V&A museum figurent le chandelier de Gloucester, la châsse de Saint Thomas Becket, ou la chasuble de Clare. L’Angleterre a joué un rôle majeur sur la scène européenne entre 1000 et 1500 avec des routes commerciales reliant l’Europe à de lointains royaumes, fournissant ainsi des matériaux de luxe et favorisant un riche échange d’influences culturelles. Ce fut aussi une époque où s’épanouissait une importante production artistique locale qui fit la réputation de l’Angleterre : les broderies raffinées et les sculptures en albâtre venant d’outre-Manche étaient prisées et recherchées dans toute l’Europe. Hôtel de la Marine - 2, place de la Concorde - Paris 8ème - Jusqu’au 22 octobre 2023 www.hotel-de-la-marine.paris © Affiche Collection Al Thani – CMN – V&A © Ecole des Arts Joailliers-photo Benjamin Chelly L’École des Arts Joailliers : nouveau lieu, nouvelle exposition Fruit de son succès, l’École des Arts Joailliers, soutenue par la maison Van Cleef & Arpels, s’agrandit en s’installant au sein d’un hôtel particulier sur les Grands Boulevards à Paris. L’hôtel de Mercy-Argenteau a été édifié en 1778 et occupé par ce grand diplomate et ambassadeur de Marie-Thérèse d’Autriche. Reprenant ce lieu historique entouré de théâtres, l’École des Arts Joailliers a choisi d’inaugurer cette nouvelle adresse avec une exposition intitulée « Bijoux de scène de la Comédie Française ». Sujet totalement inédit, elle regroupe 120 accessoires, œuvres d’art et documents, issus majoritairement du célèbre théâtre. « À noter qu’à l’époque, les parures que portaient les acteurs et les actrices provenaient majoritairement de leur cassette personnelle », explique Agathe Sanjuan, directrice de la bibliothèque-musée de la Comédie-Française et commissaire de l’exposition. À découvrir ces somptueux bijoux souvent de fantaisie, mais portés par de vrais talents comme Sarah Bernhardt, Talma ou la grande tragédienne Rachel. Bijoux de scène de la Comédie Française - 16 bis, boulevard Montmartre - Paris 9ème - Du 6 octobre 2023 au 4 février 2024 - www.lecolevancleefarpels.com
  • 10. La conciergerie de luxe élargit son public La conciergerie de luxe s’est constituée de manière entièrement autonome recrutant des personnes qui se donnent les moyens de répondre à toutes les demandes, dans les plus brefs délais, afin de faciliter en toutes circonstances le quotidien des clients. Quelles sont les offres ? Plusieursmarquesoffrentcesservicesàleurs meilleurs clients pour les fidéliser, à l’instar de Visa qui, en 1987, a créé en France la première conciergerie de luxe indépendante d’une structure d’hôtellerie. Aujourd’hui, Parnasse, la marque premium d'Orange, Air France pour les « frequent flyers » de sa classe affaires ou encore les constructeurs de véhicules DS ou Lexus souscrivent des abonnements dans des services de conciergerie de luxe pour leurs clients. Ces services ont évidemment un coût, mais ils permettent avant tout de gagner un temps précieux. De plus, un certain nombre des prestations rentrent dans la catégorie de celles dont l’argent seul ne peut garantir la réalisation, car elles reposent notamment sur une logique de partenariats et de réseau qui est la plus-value de ces services de conciergerie. Par exemple, ils disposent notamment d’un quota de couverts préréservés tous les jours dans les meilleurs restaurants de Paris ou peuvent répondre à des demandes de places pour des événements sportifs parfois très recherchés. Se laisser organiser un voyage La conciergerie de luxe s’est également installée sur le secteur du voyage pour La conciergerie de luxe évoque des images de vacances luxueuses à bord d'un yacht, d’escapades en jets privés et de palaces. Mais aujourd’hui, les super-riches ne représentent qu’uneminoritédeleuractivitédecequel’onappellelaconciergeriedeluxe.Cesentreprises, indépendantes des établissements d’hôtellerie, ont su développer leurs offres pour répondre notamment aux professions libérales. Par Jordan Belgrave proposer l’organisation clé en main de séjours et voyages avec, pour argument majeur, la personnalisation. Les clients des conciergeries attendent en effet des conseils plus personnalisés et plus affinés, ce qui est rendu possible par le relatif élitisme du service, mais aussi par la continuité de la relation, puisqu’une conciergerie de luxe est généraliste et répond à des demandes dans tous les domaines. Bien sûr, la plupart des clients précisent leurs souhaits, farniente, divertissement, culture… et demandent juste à être délestés de l’organisation. Enfin, un dernier argument tient à la capacité à offrir des prestations d’exception. Pour autant que leur réseau de partenaires soitdéveloppésurplace,lesconciergeriesde luxepeuventeneffetobtenirdesréservations de dernière minute, sélectionner les meilleurs profils de guides et conférenciers pour visiter un monument, une exposition ou découvrir un terroir. Dans certains pays, le recours à un chauffeur est conseillé permettant ↑ © Hôtel du Palais Biarritz d’avoir affaire à un réseau expérimenté garantissant sécurité, confort et service sur-mesure. Se faire habiller et conseiller Lorsqu’on souhaite changer de garde-robe, que l’on souhaite faire un cadeau ou que l’on se rend à un événement exceptionnel, les choix d’achat vestimentaire sont un tracas pour beaucoup. Raison pour laquelle les personal shoppers ont fait leur apparition. Les conciergeries de luxe se positionnent sur ce créneau du personal shopping et, après avoir posé suffisamment de questions pour comprendre la taille et le style des vêtements recherchés, se chargent d’aller faire les achats à votre place, puis les livrent au lieu et à l’heure de votre souhait. Vous l’aurez compris, la question principale du concierge de luxe étant « Commentpuis-je vousaider » ? � 8 échanger Économie & b u s i n e s s
  • 11. ↑ Alexandre Bianchi et son fils Wylliam, sur le perron de l’Elysée ↑ Alexandre Bianchi présentant la montre et le pendentif, sélectionnés par l’Élysée La Maison Bianchi à l’Élysée Sélectionnée dans le cadre de l’exposition « Fabriqué en France », la maison Bianchi était invitée au palais de l’Élysée, le 1er juillet dernier, présentant son savoir-faire d’horloger-bijoutier. Alexandre Bianchi, dirigeant de l’entreprise installée à Maizières-lès-Metz, nous raconte cette expérience unique, vécue avec son jeune fils Wylliam. Par Kyra Brenzinger Quel est votre sentiment par rapport à cet événement ? Alexandre Bianchi : C’est un sentiment de fierté qui m’anime d’avoir pu représenter le département de la Moselle à l’Élysée aux côtés du député de la première circonscription, Belkhir Belhaddad. De plus, mon fils m’a accompagné pour cet événement et ce moment restera inoubliable pour nous deux ! Vous êtes venu avec des créations exclusives pour le Président Emmanuel Macron et son épouse… Alexandre Bianchi : En effet, j’ai apporté pour le Président une montre exclusive et pour la Première Dame un pendentif, orné du coq français qui représente parfaitement la démarche initiée par le Président de la République de créer cette grande exposition « Fabriqué en France », au sein de l’Élysée. départements et territoires de l'Hexagone et d’Outre-mer. Quelle pièce avez-vous présenté ? Alexandre Bianchi : J’ai choisi de présenter une horloge que j’avais réalisée avec mon père en 2006 sur le thème de l’Europe, un sujet important pour le Président Emmanuel Macron. À travers cette pièce, j’ai voulu aussi parler de notre entreprise familiale de 2 générations, fondée par mes parents, Pierre et Maria Bianchi. J’ai repris la direction et nous comptons aujourd’hui, une dizaine de collaborateurs passionnés qui travaillent main dans la main, afin de proposer à nos clients des pièces uniques en horlogerie et en joaillerie. Et si tout va bien dans longtemps, la prochaine génération prendra la suite ! � Pouvez-vous nous parler du concept de l’exposition Fabriqué en France ? AlexandreBianchi:Ils’agitdela3ème édition qui a eu lieu sur 2 jours ouverte au grand public. Ce rendez-vous annuel a pour but de valoriser les entreprises, les artisans, les producteurs et les industriels qui s’engagent pleinement dans la fabrication française. Cette année, un accent particulier a été mis sur les démarches de production respectueuses de l’environnement, socialement engagées et contribuant au maintien des savoir-faire régionaux et au développement économique local. Combien d’entreprises ont participé ? Alexandre Bianchi : Nous étions 38 Entreprises du Patrimoine Vivant (EPV), 30 artisans et TPE, 77 PME et 16 start-ups. Au sein des salons d’exposition, 124 produits ont été présentés avec la spécificité d’être fabriqués en France et issus de tous les 9 Pour en savoir plus : Tél.+33 (0)3 87 80 37 42 contact@maison-bianchi.com www.maison-bianchi.fr ↑ L’horloge squelette Unis Paxis (L’union pour la paix) symbolise les 6 pays fondateurs de 1957, découpés dans le mécanique ↑ L’exposition « Fabriqué en France » sous la verrière tricolore du palais de l’Élysée
  • 12. s'émerveiller 10 J o a i l l e r i e Précieuse découverte des pierres de France spécimens d’anciennes mines de la Gardette en Isère, un site qui a fourni les célèbres pampilles des lustres de la galerie des Glaces de Versailles. Alexandre Bianchi a fait tailler des pierres par son lapidaire Lionel pour créer une collection Fireworks en hommage au Roi Soleil. L’Auvergne : ses précieux saphirs ou améthystes Les régions volcaniques sont forcément les plus propices pour faire remonter les pierres à la surface, emprisonnées à 30 km de profondeur. C’est le cas des Le massif des Alpes : les quartz de renom Cette région est connue des alpinistes et par les « chasseurs de cristal » pour ses cristaux de quartz exceptionnels, formés il y a 60 millions d’années. Sébastien Khayati, grand chasseur de cristal, rencontré au salon Mineral & Gem, pratique ce métier depuis plus de 20 ans. Il grimpe sur le massif du Mont Blanc jusqu’à 3 000 m d’altitude pour dénicher dans des cavités, appelées des « fours » ces précieux cristaux. « Nous ne sommes aujourd’hui que 3personnesenFranceàvivredecemétierqui est très risqué et de plus, il faut connaître les bons coins », explique Sébastien Khayati. Chaque année, il dévoile ses trésors comme un quartz fumé de qualité gemme sous différentes formes (prismatique, gwindel, quartz à âme…), mais aussi de la fluorine rose ou de la siderite qui ont été achetés par le Museum national d'Histoire naturelle de Souvent les précieuses gemmes sont sourcées aux 4 coins du monde. Et pourtant, la France regorge de trésors insoupçonnés. Partons à la découverte à travers nos régions grâce à des professionnels,chasseursdepierresetdeminéraux. Par Kyra Brenzinger Paris. Sébastien Khayati raconte son métier de passion dans un ouvrage « Chroniques de cristalliers » (Les Éditions du Piat). Le cristal de roche, utilisé parfois par des créateurs-joailliers, a fasciné Alexandre Bianchi qui a réussi à dénicher des ↑ Sébastien Khayati découvrant un cristal dans unecavitéàcristauxcommunément appeléeun « four » de plusieurs mètres de profondeur dans le massif du Mont Blanc. ←← Guillaume, gemmologue et lapidaire pour Rivière de France cherchant des saphirs dans le lit d’une rivière dans la région d’Issoire ← Vieux de 20 millions d’années, les saphirs d’Auvergne ont parfois des couleurs bleu-vert- jaune
  • 13. 11 saphirs d’Auvergne de la région d’Issoire que l’on retrouve dans les lits des rivières. Une équipe de minéralogistes passionnés a créé la société Rivière de France pour exploiter de façon raisonnée ce gisement. « Vieux de 20 millions d’années, les saphirs magmatiques ont souvent des couleurs bleu- vert au dichroïsme prononcé comme la pierre la plus importante que nous ayons trouvé de 37,7 carats. Certains spécimens sont opalescents dans les tons bleu-jaune à vert- jaune. Plus rares, nous trouvons aussi des saphirs étoilés à six ou exceptionnellement à douze branches de couleur souvent bleue ou noire », explique Guillaume Boulfroy, gemmologue et lapidaire pour Rivière de France. La jeune créatrice Mélissa Boulay de Naya Jewelry a d’ailleurs créé une bague d’exception associant un saphir d’Auvergne et une perle de Tahiti, autre gemme française. Autre pierre qui peut être utilisée en gemme pour la bijouterie, l’améthyste d’Auvergne se trouve dans le plus grand site d’Europe, constitué par la chaîne des Puys-faille de Limagne, inscrite depuis 2018 au patrimoine mondial de l’UNESCO. La Maison de l’Améthyste est le musée de la commune Le Vernet-Chaméane dans le Puy-de-Dôme et propose pour le grand public une immersion au cœur de l’améthyste. « Notre espace de présentation est au château de Montfort et nous proposons une découverte sur un site en collaboration avec une carrière, mais également des ateliers de taille ou de découverte des pierres au microscope. Avec le bijoutier Benjamin Pinchinot (Bubo Bijouterie), nous proposons aussi des ateliers de création de bijoux à partir d’une pierre que vous aurez trouvé », explique Adrien Labrit, accompagnateur en montagne et éducateur à l’environnement- géologique. Les filons d’améthystes ont été exploités pendant 5 siècles de façon sporadique, mais les pierres de qualité gemme (seulement 2%) présentent une très belle couleur de violet soutenu tirant vers le pourpre lie de vin. Sainte-Marie-aux- Mines et son Val d’argent Cette commune célèbre du Haut-Rhin pour son salon des minéraux Mineral & Gems, propose aussi aux visiteurs de découvrir d’anciennes mines d’argent. Exploitées déjà au Moyen Âge, elles fournissaient de l’argent, mais aussi du cuivre et du plomb. Les filons contiennent de nombreux autres métaux non exploités, comme le zinc, le nickel, le fer ou l’antimoine, ainsi que les minéraux non-métalliques formant les gangues recouvrant des quartz, fluorine, carbonates de fer. Fermées depuis les années 40, des amoureuxdecesanciennesminesontfondé l’ASEPAM (Association Spéléologique pour l’Etude et la Protection des Anciennes Mines), en 1981. Les bénévoles géologues, archéologues, historiens protègent et proposent au public des visites de mines à la découverte de ce patrimoine géologique. La Bretagne et la force des minéraux Célèbre gemmologue et reporter dans le monde entier, Patrick Voillot nous dévoile aussi quelques pierres qu’il a glanées en Bretagne dans le Finistère : l’apatite mauve de Treguennec avec une couleur mauve intense ou le béryl de Gouesnach ↑ Naya Jewelry, bague Nuances d’une Nuit Étoilée, ornée d’une perle de Tahiti et saphirs, diamants sur or 18 carats ← L’améthyste d’Auvergne présente une très belle couleurdevioletsoutenutirantverslepourprelie de vin – photo de la Maison de l’Améthyste ↑ Alexandre Bianchi,cristal de roche des anciennes mines de la Gardette en Isère taillé pour la collection Fireworks ↓ Patrick Voillot apatite mauve de Treguennec avec une couleur mauve intense
  • 14. s'émerveiller 12 J o a i l l e r i e Il s'agissait pour moi de confectionner un écrin pour mettre en valeur et rendre portable les merveilles que la nature fait naître en son sein ». La Corse et son corail unique Le corail n’est pas une gemme, mais un animalmarinformantdesembranchements conjuguant le règne animal, végétal et minéral. C’est en Corse que le corailleur, Jean-Philippe Giordano pêche le corail rouge de Méditerranée depuis plus de 30 ans. Activité fortement réglementée, seuls 7 corailleurs en Corse ont le droit de pêcher le corail à 50 mètres de profondeur minimum jusqu’à 120 mètres. à la couleur verdâtre. Emmanuel Thoreux de White River Gems, négociant en pierres d’Amérique du Nord, propose aussi des pierres atypiques comme des tourmalinesnoiresdel’ArchipelLesEbihens enBretagne.Cerendhommageàlabeauté brute de sa région tout en dévoilant des pierres insoupçonnées venues de France. La créatrice Elise Pinel-Peschardière de la marque Gaston Bijoux, installée près d’Annecy, aime la poésie des matières brutes avec des pierres qui offrent des inclusions uniques où l’on voit naître en leur cœur jardins et paysages. « Pour mon pendentif Cœur de géode, j’ai serti une géode de cristal de roche provenant du Morvan d’où ma famille est originaire. « Ce corail couleur sang de bœuf est unique et Bonifacio fait partie des rares endroits mondialement connus. Je suis le seul corailleur qui transforme la matière pêchée directement en bijou que je propose au sein de ma boutique du Corailleur à Bonifacio. Mon sculpteur Claudio sculpte des figures mythologiques, de l’univers marin ou objets fétiches rendant hommage à cette matière, vantée depuis la Grèce Antique ». Important à préciser : ces professionnels officiels mettent toutes leurs passions au service de ces trésors de France tout en respectant la préciosité de la nature en faisant une extraction raisonnée. � SITES EN RÉFÉRENCE : Sébastien Khayati : cristallier@gmail.com Alexandre Bianchi :www.maison-bianchi.fr Saphirs d’Auvergne : www.rivieredefrance.com Naya Jewelry : www.nayajewelry.fr Améthystes d’Auvergne : www.amethyste- geosite-auvergne.com Asepam : www.asepam.org Patrick Voillot : www.patrickvoillot.com White River Gems : www.white-river-gems.com Gaston Bijoux : www.gaston-bijoux.com Boutique du Corailleur : www.corail-rouge.com → Gaston Bijoux, pendentif géode de cristal ↓ L’entréedelamineSt-LouisEisenthüràSainte- Marie-aux-Mines– crédit photo Asepam White River Gems, tourmalines noires de l’Archipel Les Ebihens en Bretagne ← Jean-Philippe Giordano plongeant à la recherche du célèbre corail de Corse entre 50 et 120 mètres de profondeur
  • 15. Les trésors de la galerie d’Apollon au Louvre En 2019, la galerie d’Apollon a fait peau neuve dévoilant les collectionshistoriquesdesjoyauxdelaCouronnedeFrance. AnneDion-Tenenbaum,adjointedudépartementdesobjets d’art au Louvre, nous évoque ces pièces d’exception. Par Kyra Brenzinger Pouvez-vous nous parler de la création et de la restauration de la galerie d’Apollon ? Anne Dion-Tenenbaum : Cette galerie a été créée en 1661 suite à un incendie et elle a été réalisée par l’architecte Louis Le Vau et peinte par Charles Le Brun. Cette galerie a servi de modèle pour la réalisation de la galerie des Glaces à Versailles. D’ailleurs, Charles Le Brun ne l’a pas terminée car trop occupé par Versailles et elle a été complétée par différents peintres et pour finir par Eugène Delacroix représentant la course d’Apollon. La restauration de la galerie en 2019, a été possible grâce au mécénat de la maison Cartier. Le joaillier s’est engagé également pour la restauration prochaine des appartements de Napoléon III qui seront à nouveau ouvert en mai 2024, juste avant les Jeux Olympiques ! � Pouvez-vous nous rappeler l’origine des joyaux de la Couronne de France ? Anne Dion-Tenenbaum : La première collection a été constituée en 1530 par François 1er qui possédait 8 pierres serties dans des bagues, pour la plupart émanant desparuresd’AnnedeBretagne(1477-1514). Cet inventaire a été réalisé avant le mariage de François 1er avec Eléonore d’Autriche stipulant une clause d’inaliénabilité permettant de garder ces joyaux comme trésor royal. Sous Louis XIV, ce trésor a été considérablementenrichi avecdesdiamants historiques comme le Bleu de France (ndlr : rebaptisé le Hope). En 1661, Mazarin lègue également à Louis XIV dix-huit diamants dont le Sancy qui est au Louvre. Louis XVI fait retailler certains diamants avant la Révolution… Depuis quelle époque ces pièces ont rejoint le Louvre ? Anne Dion-Tenenbaum : Après la Révolution,denombreuxjoyauxontétévolés en 1792 au Garde-meuble de la Couronne (ndlr : actuellement l’hôtel de la Marine, place de la Concorde à Paris). Et sous la IIIème République, il est décidé de vendre en 1887 un grand nombre de bijoux et de pierres de la Couronne. Une partie des gemmes est affectée à l’École des mines de Paris et au Muséum national d’Histoire naturelle. Pour les joyaux, les plus belles pièces ont été placées vers 1889 au Louvre. Pouvez-vous nous évoquer quelques pièces phares de la galerie d’Apollon ? Anne Dion-Tenenbaum : En totalité, vous pouvez retrouver 23 bijoux dans la galerie dont 5 issus de la vente de 1887. Pour la valeur historique, le spinelle dit Côte de Bretagne est le plus ancien. Il appartenait à Anne de Bretagne et Louis XV va le faire retailler en forme de dragon pour le placer sur le célèbre bijou de la Toison d’Or. Aujourd’hui, il ne reste que le spinelle au Louvre. En terme de valeur, Le Régent est le diamant le plus cher, car issu des célèbres mines de Golconde en Inde. Il est acquis par Philippe d’Orléans, le Régent (1674-1723) et ensuite arboré par Louis XV, Marie-Antoinette et Napoléon 1er (sur la garde de son épée). Et si on considère la valeur esthétique du bijou, j’évoquerais le grand nœud de corsage de l'Impératrice Eugénie qui est une réalisation particulièrement remarquable. Car il faut rappeler que Napoléon 1er et Napoléon III vont renouer avec la tradition des Joyaux de la Couronne. ↑ Galerie d'Apollon © 2020 Musée du Louvre - Antoine Mongodin ↓ Diamants de la Couronne - Diamant dit Le Régent © RMN - Grand Palais (Musée du Louvre) - Stéphane Maréchalle ↑ Grand nœud de corsage de l'Impératrice Eugénie © RMN - Grand Palais (Musée du Louvre) - Stéphane Maréchalle Pour plus d’informations : https://www.louvre.fr/louvreplus/video- au-louvre-la-galerie-d-apollon 13
  • 16. 14 échanger Économie & b u s i n e s s Fondée en 1870, cette maison de joaillerie et d’orfèvrerie renaît de ses cendres grâce à l’impulsion d’Alexandre Benamu qui a apporté une vraie vision, déjà couronnée de succès par un prix du ministère de la Culture. Ce jeune chef d’entreprise nous dévoile sa stratégie de développement d’une marque qui a tout d’une grande. Par Kyra Brenzinger La Maison Copin réveille avec panache une belle endormie ! ↑ Alexandre Benamu Quelle a été votre motivation pour relancer ce nom de la joaillerie du 19ème siècle? Alexandre Benamu : Avant de me lancer dans cette belle aventure, j’ai travaillé dans la finance et tout particulièrement dans le conseil pour les fusions-acquisitions. J’avais donc une maîtrise dans le domaine des rachats de grandes sociétés, mais beaucoup moins du secteur de la joaillerie. Le hasard a voulu qu’Adrien, un ami d’école avait cette marque familiale depuis 4 générations et que sa mère Anne Copin souhaitait partir à la retraite. Nous avons démarré le projet ensemble, mais finalement, j’ai continué ce projet tout seul. Ce qui me motivait c’est qu’il y avait tout à faire en insufflant une vraie stratégie de marketing et de communication. Cette maison était-elle jusque là assez confidentielle ? Alexandre Benamu : À l’origine en 1870, Copin était à la fois un fournisseur-atelier pour les grandes maisons de la Place Vendôme, tout en créant des pièces sur- mesure pour une clientèle particulière. La maison était très discrète présentant ses créations « en chambre » (à l’étage) en étant le joaillier de nombreuses familles françaises. Elle a connu ses heures de gloire avec Michel Copin, dans les années 70, comme peut en témoigner Sophie Joly, notre directrice commerciale qui, depuis 20 ans, est notre mémoire précieuse de l’entreprise ! Quelles ont été les challenges pour vous ? Alexandre Benamu : J’ai analysé le marché actuel de la joaillerie et en face des grandes marques ou des joailliers qui se lancent dans le digital, on pouvait vraiment apporter quelque chose de nouveau en terme d’image. Dans le positionnement, je souhaitais me rapprocher plus d’une maison de mode avec une vraie définition de style, plus design comme peut le refléter notre campagne de communication avec cette femme allongée sur une bague XXL. La marque Copin propose au-delà du bijou, un style de vie. Quels ont été les choix créatifs ? Alexandre Benamu : Auparavant, la maison faisait uniquement du sur- mesure. Pour apporter une identité forte, j’ai fait le choix de créer une collection en collaboration avec une jeune designer Sajina. Nous nous sommes inspirés de 3 pièces d’archives que nous avons remodernisées : la bague 1982 constituée de godrons, la Daisy qui est inspirée de la bague marguerite, mais que nous avons revisitée en créant une couronne de fleurs très joyeuse avec des couleurs et pour finir, le modèle Rifli de 1972, avec un anneau toujours très actuel qu’on a décliné en 3 ors ou en pavédiamants. ↑ Bague Daisy, sertie de diamants et tsavorites sur or → Bague 82, or bicolore
  • 17. 15 Avez-vous également lancé de nouvelles collections ? Alexandre Benamu : En effet, la bague New 82, qui illustre notre campagne de communication, s’inspire de la bague 1982, mais avec des profils biseautés et pavés de pierres lumineuses comme le vert en tsavorites ou d’autres couleurs sur demande. La bague Dune est aussi une création de Sajina qui a voulu revisiter la chevalière en créant une ouverture sur 2 pierres de chaque côté avec de belles aigues-marines ou des héliodores. Il faut dire que nous avons des fournisseurs très réputés qui nous réservent de merveilleuses pierres. La fabrication est-elle made in France ? Alexandre Benamu : Bien entendu, nous portons un très grand soin à la fabrication en collaborant avec des ateliers qui travaillent depuis 30-40 ans exclusivement avec nous et les grandes marques de la place Vendôme. C’est une grande chance d’avoir ce savoir-faire de la haute joaillerie française. D’ailleurs, nous avons fait le choix d’utiliser de l’or recyclé pour avoir moins d’impact sur l’environnement. Vous venez de gagner un Prix à l’appel à projet du ministère de la Culture. Pouvez-vous nous en parler ? Alexandre Benamu : C’est à l’occasion du salon Precious Room que nous avons fait la connaissance des organisateurs de ce prix au sein du ministère de la Culture. Il s’agit de mettre en avant 4 secteurs : Pour plus de renseignements : Maison COPIN 161, rue Saint-Honoré Paris 1er Tél.+33 (0)1 42608709 https://copin.fr la joaillerie, les accessoires, la maroquinerie et l’art de la table. Le made in France rentre dans les critères et grâce à cette bourse, nous allons pouvoir réaliser un film présentant le savoir-faire joaillier avec ses différents métiers de fonte, sertissage, polissage… Une découverte passionnante des coulisses de la joaillerie. Continuez-vous à proposer des bijoux sur-mesure ? Alexandre Benamu : C’était le cœur de métier de la maison Copin et nous avons la chance d’avoir des familles clientes, depuis plusieurs générations. Nous souhaitons donc permettre de réaliser toujours des pièces sur-mesure ou adapter des créations actuelles. Nous avons dans notre showroom, dans le quartier du Palais Royal (ancien quartier des joailliers avant la place Vendôme) toutes les pièces d’archives que ce soit les gouachés (les dessins) que les moules. Nous avons la chance d’avoir une belle histoire reflétant la diversité créative de la joaillerie française. Il faut savoir la valoriser en l’amenant dans notre nouvelle ère ! � ← Alliance festonnée sur 5 rangs, diamants, spinelles et tsavorites ↑ Bague Dune, aigues-marines et diamants sur or blanc ↓ Boucles d’oreilles New82 sur or jaune
  • 18. s'émerveiller 16 J o a i l l e r i e Olwen Forest @ Frédéric Poletti Cette collectionneuse de bijoux vintage aime surprendre, innover et susciter la curiosité. Spécialiste des bijoux Haute Couture et des grandes stars de Hollywood, elle nous dévoile les pièces iconiques, présentées dans sa boutique au cœur du marché Serpette de Saint-Ouen. Lucien Lelong avec son esprit de modernisme Au début des années 30, le couturier français Lucien Lelong a introduit des lignes de bijoux dites « mystérieuses ». Pourquoi ce qualitatif ? Parce que celles-ci sollicitaient l’imaginaire, notamment en s’inspirant de l’esprit de l’Egypte Antique et du « Nile Country » (la Vallée du Nil). « Son style s’articule autour de ce quej’appellelamagiedes4S:Slow, Secret, Sauntering and Snakelike ornements. Je vous présente ici un bracelet de Lucien Lelong en forme de serpent qui peut s’enrouler autour du cou ou du bras. Pendant de nombreuses années, Lucien Lelong a créé plusieurs modèles de ce style tubulaire qui a pris le nom de Gastube Jewellery, inspiré des anciens tubes de gaz. Plus tard, Lucien Lelong a collaboré avec la maison Napier, célèbre aux USA ». Gastubes à Gogo ! Olwen Forest Interview de Kyra Brenzinger 1 Sautoir « Gastube » en forme de cravate avec incrustations en pâte de verre de la maison Chanel, circa 1980 2 Parure « Gastube » crée par Joseff of Hollywood, portée par l’actrice américaine Lucille Ball dans le film hollywoodien Look who’s laughing de 1941. 1 2
  • 19. 17 Pour en savoir plus : OLWEN FOREST Marché Serpette (allée 3 – Stands 5,6 et 7) 110 rue des Rosiers 93400 Saint-Ouen 0033 (0)1 40119638 www.olwenforest.com 3 Pendants d’oreilles attribuées à la maison Poggi, circa 1970 4 Manchette style «Serpentine», créée par Lucien Lelong, circa 1930 5 Broche de Cohn & Rosenberg, circa 1930 6 Sautoir attribué à Lucien Lelong, circa 1930 La maison américaine Cohn & Rosenberger a réalisé des parures et des broches très intrigantes et spectaculaires en cristal coloré et entourées de Gastubes. « Dans les années 70, la maison française Poggi avait aussi inventé des bijoux intéressants avec des modèles très articulés et notamment ces pendants d’oreilles entièrement dorés. Fin des années 80, la maison Chanel a sorti un long sautoir style cravate, rehaussé d’incrustations en pâte de verre ». Une véritable tendance était née : Gastubes for ever ! � Grâce à leur flexibilité, les bijoux bougent, s’animent au rythme des pas, d’un geste, d’une attitude ou d’une allure. Un concept qui va donner le ton et des idées à Joseff of Hollywood, créateur de 90 % des bijoux hollywoodiens, des années 1930 à fin 1940. « Il est connu pour son côté avant-gardiste et sa forte personnalité. Il a créé une parure style Gastubes avec pompons pour l’actrice américaine Lucille Ball, portée dans le film "Look Who’s Laughing" de 1941. Cette actrice et humoriste fût aussi une star de la télévision américaine ». 3 5 4 6
  • 20. 18 18 s'étonner S a v o i r - f a i r e Retour sur le label Entreprise du Patrimoine Vivant Pouvez-vous nous parler de la création du label EPV ? Marine Bonnefis : Ce label d'État est rattaché au Ministère de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté Industrielle et Numérique et décerné par les préfets de région. Il a été créé par la loi en faveur des PME du 2 août 2005 et mis en place en 2006. Il a également su capitaliser, depuis 15 ans, sur les retours d'expériences positifs des entreprises déjà labellisées. Pour suivre les évolutions de ces entreprises françaises œuvrant autant sur le marché français qu'à l'international, le label EPV a vu ses critères se préciser grâce à un décret du 30 janvier 2020. Créé en 2005, ce label d'état français reconnait l'excellence des savoir-faire d'exception. Marine Bonnefis, responsable Label EPV, nous explique son fonctionnement. Par Kyra Brenzinger Quel est le critère de sélection ? Marine Bonnefis : La procédure d'attribution du label EPV est exigeante. Le pilotage (instruction, promotion et valorisation) du label EPV est assuré par l’INMA (Institut National des Métiers d’Art). L'INMA s'appuie également sur les avis de Personnalités Qualifiées, nommées par arrêté du Ministre chargé de l'Artisanat, qui œuvrent en faveur des pratiques garantissant l'excellence au sein de leur propre activité. Il est réalisé une analyse du dossier de candidature, l'audit des sites de production des entreprises candidates et rédaction d'un rapport d'instruction. L’examen et l’avis par l’INMA se fait avec l’appui des personnalités qualifiées et la décision d'attribution remise par les préfets de région : le processus de sélection des Entreprises du Patrimoine Vivant est une garantie de leur excellence. ← © Haviland ↓ Weston © RégisDuvignau ↓ © B.R.M Chronographe
  • 21. 19 Quelsontlesavantagespourl’entreprise? Marine Bonnefis : Ce label rassemble des fabricants partageant une certaine vision des activités qui doivent être celles de leur entreprise : la haute performance de leur métier et de leurs produits, une attention permanente à la formation interne, une démarche innovante techniquement et socialement et une stratégie commerciale dynamique. Il est le seul label d’État décerné à une entreprise pour l’ensemble de son activité et garantissant l’excellence de ses savoir- faire. Il intègre par exemple plusieurs actions complémentaires comme un accompagnement à l'export et une communication à l'international. Avez-vous introduit des critères d’éco- responsabilté ? Marine Bonnefis : En effet, parmi les critères d’admission, figure le cas de l’entreprise qui mène une démarche de responsabilité sociétale à travers, par exemple, des actions de promotion de ses métiers auprès des jeunes publics ou une politique d’approvisionnement responsable privilégiant les circuits courts... Est-ce un label renouvelable ou permanent ? Marine Bonnefis : Le label EPV est attribué pour une période de 5 ans, suite à laquelle l’entreprise doit renouveler sa demande. Le renouvellement n’est pas systématique et s’apprécieenfonctiondescritèresdéfinispar décret. Quels sont les secteurs représentés ? Marine Bonnefis : Le label EPV couvre 8 univers de marché dont 3 prédominent : mode&beauté,ameublement&décoration et architecture & patrimoine bâti. Quelles sont les dernières entreprises qui ont reçu le label cette année ? Marine Bonnefis : Ils sont nombreux : 50 entreprises dans différents domaines comme les accessoires (J.M. Weston, Longchamp, Manufacture horlogère Vuillemin), l’art de la table (Haviland, Guy Degrenne, Porcelaines JL Coquet, Forge de Laguiole, Arc France), mais aussi par exemple dans la gastronomie & spiritueux (Confiserie du Roy René, Pains d'épices Mulot et Petitjean, Denoix maitres liquoristes depuis 1839). Avez-vous des entreprises EPV très anciennes ? Marine Bonnefis : Les EPV ont pour certaines plusieurs siècles d’existence à l’image des Cristalleries Saint Louis, des Fonderies de Sougland, de La Rochère et sans oublier la plus ancienne des EPV : La Monnaie de Paris. Organisez-vous des expositions présentant les EPV ? Marine Bonnefis : Différents temps forts sont organisés par l’INMA mettant en avant les EPV, notamment lors du salon Made in France ou encore plus récemment dans le cadre de la Grande Exposition du Fabriqué en France à l’Élysée où près de 40 EPV étaient réunies (ndlr : voir notre article sur la maison Bianchi). � Atelier Tudual Hervieux ↑ © Angevine Bijouterie ← Mélissa Marischael, orfèvre © Julie Limont ↓ © Biard Roy Pour plus d’informations : https://www.institut-metiersdart.org/epv
  • 22. 20 Avocat, notamment, d’affaires et pénaliste au Barreau de Paris, Franck Richard est devenu aussi, en 2018, télépilote certifié de drones aériens ce qui l’a amené à devenir un spécialiste juridique de référence dans ce domaine. Il nous parle de cette discipline en pleine mutation. Comment est née cette passion ? Franck Richard : Je vouais déjà un intérêt personnel pour l’aéronautique et j’ai décidé en 2018 de passer un certificat de télépilote de drones aériens auprès du CFAD (Centre de Formation aux métiers du drone) de Nancy. J’ai également passé un brevet d’équipier embarqué à la SNSM (Société Nationale de Sauvetage en Mer) à Bandol puis de sécurité PSE1 (Premiers Secours en Equipe niveau 1) et le permis bateau côtier. Ces quatre formations conjuguées m’ont permis d’être équipier secouriste à la station SNSM de la Rochelle. J’ai ensuite complété mes formations en radiotéléphonie en obtenant mon Certificat Restreint de Radiotéléphoniste (CRR) puis en SORA drones aériens (Spécific Operations Risk Assessment) pour développer un programme de sauvetage par drones aériens (Search & Rescue) au sein de la SNSM de La Rochelle. Vous êtes également devenu expert juridique dans ce domaine… Franck Richard : Le domaine des drones aériens est passionnant car porte sur une discipline de plus en plus croissante et utile au quotidien qui m’a amené à intervenir en tant que contributeur au sein du Conseil pour les Drones Civils (CDC) qui participe utilement au traitement de toutes questions de réglementation en matière de drones aériens. Ainsi, j’ai suivi les évolutions règlementaires en France, en Europe puis, à l’International avec les périodes dites transitoires en vue d’une harmonisation d’ici 2025. Par Kyra Brenzinger La passion pour les drones aériens de Maître Franck Richard Est-ce une discipline qui se professionnalise ? Franck Richard : En effet, avec ces évolutions législatives et réglementaires, l’objectif a été de fortement cadrer une activité qui, rapidement développée au niveau loisir, se devait d’être encadrée au plan professionnel d’autant qu’elle dépend du secteur de l’aviation civile et, ainsi, de la DGAC et de la DSAC dont les règles de vols sont des plus strictes. Aujourd’hui en France, nous comptons environ 17 000 personnesouexploitantsenregistrésauprès du site Alpha Tango avec de nouvelles catégories de vols (catégorie ouverte = vol de loisir, catégorie spécifique = opération dites de risques modérés et des catégories certifiées, considérées à risques élevés), le tout avec des classes de drones allant de C0 à C6. Dans quels secteurs utilise-t-on principalement des drones ? Franck Richard : C’est devenu un outil indispensable au quotidien dans de nombreux secteurs : le secourisme en mer ou en montagne, dans le secteur médical (transport d’organes, de sang, de médicaments), dans le domaine agricole pour l’épandage ou la pulvérisation, plus éco-responsables qu’avec les hélicoptères et limitateurs de risques d’accidents pour les exploitants agricoles et moins polluants pour l’environnement; Mais aussi dans le bâtiment avec la photogrammétrie (modélisation en 3D), les expertises judiciaires ou constats d’huissiers, les nettoyages de toitures ou, encore, le cinéma avec des travelings, par exemple comme, aussi, en matière échanger Économie & b u s i n e s s → Franck Richard, Avocat au Barreau de Paris ↓ Franck Richard, équipier secouriste à la Rochelle et pilotant un drone aérien en mission d’entraînement de secours maritime
  • 23. de sécurité civile (pompiers-polices- gendarmeries, douanes-armées), de la construction ou de l’immobilier, et j’en passe... Vous participez également à la jurisprudence dans ces domaines ? Franck Richard : Par ma connaissance de la matière, que ce soit en tant que télépilote ou contributeur au sein du CDC, j’ai effectivement permis à certains clients de ne pas être condamnés en expliquant quelques particularités techniques aux magistrats en charges des contentieux dont j’étais saisi. La technologie allant plus vite que le droit, il était nécessaire d’être en mesure d’éclairer les juges sur certains points sensibles de la matière, et donc, de se spécialiser dans ce secteur des drones aériens. Par exemple, dans le domaine agricole pour les zones à risque avec des pentes dangereuses (+ de 30 % d’inclinaison ou sur zones marécageuses), nous pouvons utiliser des drones en France, ce que l’Europe ne souhaite pas nécessairement… J’essaye donc de faire bouger les lignes en faveur de l’intérêt général et national. Pour les utilisateurs moins professionnels, est-ce qu’ils doivent suivre également des réglementations ? Franck Richard : Bien sûr et les règlementations sont en train de changer. Elles se sont, à la fois complexifiées puis simplifiées par certains aspects, selon le poids des drones aériens utilisés et, surtout, lepourcentagederisqueSol-Airqueleurvol peu susciter. Les questions de respect de la vie privée, du droit à l’image et de la liberté d’aller et venir sont essentielles à respecter en matière de vols par drones aériens. Il y a également des zones de vols autorisés qui sont référencées sur le site www.geoportail.gouv.fr tandis que d’autres sont interdites et désignées comme des No Flight Zones (NFZ) à raison de la sensibilité des sites concernés (militaires, nucléaires, établissements pénitentiaires par exemple). Autre exemple, si vous faites un vol en immersion avec un masque pour pilotage des drones vous devez obligatoirement être à deux personnes (en double commande), l’un qui voit la scène dans la réalité visuelle (en extérieur) et l’autre à l’intérieur du masque en immersion. Pour la sécurité, vous êtes également impliqué dans ces problématiques ? Franck Richard : En effet, j’ai même été partie prenante car les drones utilisés pour la sécurité intérieure (police, gendarmerie, douane, les armées) bénéficiaient d’une loi très bien faite et dénommée RPSI (Responsabilité Pénale Sécurité Intérieure, du 24 janvier 2022). Malheureusement, cette loi ne disposait pas de décret, ni d’arrêté d’application à la veille de la coupe du monde de rugby (de septembre 2023) et des prochains Jeux Olympiques de 2024, ce qui impliquait que les drones des forces d’interventions et/ou de préventions ne pouvaient légalement pas voler. J’ai donc saisi, en urgence, un député à qui j’ai remis un dossier complet et qui a pu en référer directement au ministre de l’Intérieur, Monsieur Gérald Darmanin, lequel a fait rédiger en urgence un décret puis un arrêté officiellement promulgués le 19 avril 2023. Depuis, les forces de l’ordre peuvent légalement utiliser les drones aériens pour leurs diverses missions. Quand on parle de drone, on pense aussi à l’affaire des drones survolant une installation nucléaire ou les risques pour les prochains Jeux Olympiques… Franck Richard : C’est pour cela que la Loi RPSI et ses décret et arrêté sont essentiels pour notre sécurité intérieure ! Concernant les sites à risques, il existe des drones d’interception à décollage automatique dit de « levées de doutes », des boucliers anti-drones avec des logiciels de protection intégrés, des fusils et canons anti-drones et des relais possibles avec des avions Awacs. Au-delà du côté dramatique de toute guerre,laguerreenUkraineaétéunvéritable accélérateur dans l’utilisation, la technicité et l’acceptation de l’image des drones aériens. Pour l’actuelle coupe du monde de rugby ou lesJeuxOlympiquesde2024,l’utilisationdes drones de surveillance va être primordiale, tandis qu’en 2024 on aura, certainement et de façon plus légère, la démonstration, en France,despremiersdronestaxis.L’utilisation des drones à l’occasion des Jeux Olympiques va permettre d’assurer une sécurité intérieure non négligeable. � ↑ Franck Richard, télépilote certifié de drones aériens ← Franck Richard avec l’équipe de la Société Nationale de Sauvetage en Mer de la station de la Rochelle 21
  • 24. Cettemanufacturefamilialedegantiersaétécrééepardeuxjeunescousinsparisiens,Ayad et Layek, passionnés de culture, d'art, d'histoire et d’artisanat. Leur idée de départ était de renouveler un savoir-faire traditionnel et d'y apporter une touche créative et artistique, mais aussi d'offrir la possibilité de personnaliser cet accessoire de mode emblématique. Liberalis les a rencontré pour qu'ils nous fassent découvrir leur univers rempli de finesse, de styles et de couleurs. Par Jean-Louis Roux-Fouillet ← Gant col chemise Tarim ↑ Ayad, Layek et Mauro Squillace, Maître-Gantier ↓ Teinte sur cuir cru, une véritable œuvre d’art une image de soi dans un monde où, plus que jamais, les apparences comptent. Et les accessoires n’y échappent pas : ils subliment une tenue, sont le reflet d’une personnalité et distinguent son porteur. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes intéressés à la ganterie en nous rapprochant de Mauro Squillace, un des derniers Maîtres Gantiers, avec qui nous avons étroitement travaillé de 2016 à 2019. Figure emblématique du milieu, il nous a quitté et nous tenions à lui rendre hommage. Qu'est-ce qui différencie le concept de la Maison Bédouin d'un autre gantier ? Animés par les spécificités de la culture urbaine parisienne et soucieux de conserver Maison Bédouin, précurseur de l’art urbain sur gants Quelles sont les origines de Maison Bédouin ? « L’élégance à la française ». En voilà une formule impérieuse qui soulève tant de questions qu’elle en impose. Ce précepte culturel a guidé nos réflexions et nous a conduit à étudier l’essence de ses symboles. Et pour incarner l’élégance, quoi de plus symbolique que le vêtement ? Il est l’expression de la singularité d’un Homme, un facteur pas seulement différenciant, mais aussi identitaire. Nous-mêmes, enfants de la nation française originaires d’Afrique Orientale, nous avons toujours baigné dans un multiculturalisme fort où les individualités se découvrent et s’affirment par l’adhésion à un ensemble de codes. Les codes vestimentaires en font partie, car ils permettent de partager 22 s'étonner S a v o i r - f a i r e
  • 25. 23 Modèle Dar Salam en cuir d'agneau pleine fleur et en doublure cachemire ↑ Gants en cuir d’agneau Prune ← Gants Shibam Patina, Forêt de Ndzuwani, l’art d’être unique l’ADN de la mémoire de nos origines, nous nous sommes donnés pour mission de faire redécouvrir le gant, grâce à des concepts à la fois novateurs, mais aussi hérités du passé. Personnalisation à la peinture, patine surcuircru,utilisationdenouvellesmatières… Nous avons développé une touche unique, destinée à apporter un nouveau souffle àl’industriedugantartisanal.LegantTarim, par exemple, est une création originale de la Maison Bédouin. Il possède un col chemise laissant entrevoir la montre de son porteur. Nousaccordonsuneimportanceparticulière à la manière dont nos pièces seront portées. Par ailleurs, nous avons mis en place une gamme de services complémentaires, adaptésauxbesoinsdenotreclientèle.Nous proposons une expérience client sur-mesure, destinée à faire ressentir un véritable moment de vie singulier aux acquéreurs de nos pièces. Pour perdurer dans le temps, nous avons la conviction que la ganterie se doit de conserver ses lettres de noblesses. Comment vos gants sont-ils produits ? Nous collaborons avec un Maître Gantier et une coopérative de femmes retraitées, spécialisées dans les différentes techniques de couture, dont le savoir-faire ancestral se transmet de mère en fille. L’assemblage se fait en Italie, les empiècements les plus rigoureux sont réalisés par des artisans français hautement qualifiés. Comment travaillez-vous en binôme ? Ayad : Je suis en charge de la partie créative et je m’occupe du design stratégique, du choix des matériaux en passant par la revue minutieuse des détails techniques, liés à la production de nos pièces. Layek : Je pilote le volet administratif et logistique en planifiant l’opérationnel pour permettrelepassageàl’échelleduprocessus d’idéation du produit à la concrétisation de sa fabrication. Enfin, nous sommes épaulés par Kebba Sanneh,artisteetgraphistefrançaissensible à notre histoire, pour la direction artistique de nos campagnes. Vous venez d’annoncer une nouvelle collection.Pouvez-vousnousendireplus? Notre nouvelle collection, dévoilée juste avant l’hiver, est le fruit d’un long travail de rechercheetdecombinaisondetonalités,de couleurs et de matériaux que l’on mène en coulisse, depuis plusieurs mois. Pour les collections femmes, nous mêlons les couleurs orange et ocre sur un gant épuré en cuir d’agneau pleine fleur avec une doublure cachemire, le tout cousu main pour conférer du caractère à la pièce. Pour les collections hommes, il s’agit d’un modèle traditionnel revisité avec des manches plus courtes, piqué anglais, doublure cachemire, cuir cru pour une personnalisationàlapatineavectroisteintes inédites, proposées par notre Maison. Quels sont vos prochains projets ? D’ici 2024, nous ambitionnons de développer une fabrication 100 % française et nous souhaiterions commercialiser notre ligne de produits dans un grand magasin parisien. Nous travaillons également sur une gamme de parfums de niche pour accorder la tonalité de nos produits avec la sensation laissée par une odeur inoubliable. � Pour plus d’informations : Maison Bédouin www.maisonbedouin.com ↓ Modèle Karthala, cuir d'agneau et doublure cachemire Photos : © Maison Bédouin
  • 26. 24 shopping Une rentrée vintage The New Society-Ricarda woman, blouse en viscose, 149€ Barbour aux Galeries Lafayette, casquette, 48€ Wilfrid Deydier, bague Pompadour, saphirs roses et bleus, diamants sur or blanc, www.wilfrid-deydier.com Galeries Lafayette, Cardigan en laine responsable, 99€ Freret Roy, Cœur Ouvert® Tourbillon, série limitée à 10 pièces, prix sur demande - www.freret-roy.com Ateliers HeritageBike, vélo électrique vintage fabriqué en France, 7 990€ Patou aux Galeries Lafayette, Trench, 1 290€ Jack Gomme, sac Tote Atelier, laine Flores Tartan Perle/Kaki/Bleu, 180€ ← Rouvenat- Collier Bolt, diamants et perles de culture sur or - crédit photo Paul Schmidt, prix sur demande Lunettes de soleil Dolce & Gabbana en acétate, 270€
  • 27. 25 Une rentrée côté nature Galerie Psyché Paris & Saint-Tropez, Archange en organza japonais, réalisé par Yzabel de Maisonneuve avec techniques de réserve et plissage © photo Eric Valdenaire, 690€ Extra Souple aux Galeries Lafayette, ceinture en cuir, 48€ Galeries Lafayette, Bottine Raissa, 149€ Samaritaine Paris, Emma Brewin, bob 315€ Copin, bague New 82, tsavorites sur or jaune, https://copin.fr Jack Gomme, sac Atelier cuir demi-lune Luna Mint, 360€ 25 Comptoir GL aux Galeries Lafayette, bottines Odeon, 289€ David Yurman, boucles d’oreilles Genesis Couture Dianthus, rubellites et diamants sur or blanc et cuivre Tasaki, collection Haute Joaillerie Nature Spectacle, bracelet Flourish, perles Akoya, morganites, saphirs, tourmalines, topazes, diamants Galerie Psyché Paris & Saint-Tropez, Armion, Manchette Forest en or et argent noirçi, https://psyche-paris.com Parallele Paris, bottines ELENA en daim Taupe, 395€ Mathon Paris, Bague Samarcande, Spessartite, saphirs jaunes et diamants, www.mathon-paris.com
  • 28. 26 shopping Une rentrée artistique Sipora Aguia Jewelry-bague 3 boules Moon en argent et laiton doré, 155€, www.siporaaguia.com Ilona Orel Jewelry, bague Magia Virtus quartz rose pierre des avocats, prix sur demande, https://ilonaorel.com Galerie Amira Sliman, boucles d’oreilles Après la pluie de Marion Colasse, en argent et cuivre plaqué or émaillé, www.amirasliman.com Samaritaine-Aesther Ekme, sac demi lune bleu nuit, 485€ L’Atelier du Tantale, bracelet Surface en Tantale pur, prix sur demande, f.manin@luxivore.com ← Boucheron - Carte Blanche, More is More - In the Pocket & An Apple a Day, bracelet orné de tsavorites et laque – bijou de vêtement en diamants et onyx Galeries Lafayette, veste réversible, 169€ Lunettes de soleil Dolce & Gabbana en acétate, 230€ Courreges aux Galeries Lafayette, casquette en vinyle, 190€ Samaritaine-Farm Rio – Pull tressé, 270€
  • 29. 27 ↑ Quibe derrière son oeuvre Close se cultiver Art & c u l t u r e Vousêtesvisiblementcequel’onappelle un touche-à-tout. Pourriez-vous nous parler de votre parcours ? Quibe : J’ai commencé par les lettres anciennes (hypokhâgne, khâgne) avant de commencer des études d’anglais pour entamer un cursus artistique qui me mènera dans la publicité. Pendant plus de 10 ans, j’ai officié en qualité de Directeur Artistique en agence. J’ai eu ensuite le plaisir de travailler comme directeur de création dans un studio d’animation avant de me décider à me remettre au dessin à temps plein. J’ai fait mes classes en tant qu’illustrateur et j’ai rencontré la ligne ! Comment êtes-vous arrivé à vous intéresser au Line Art ? Quibe : Mon intérêt a toujours été pour le minimalisme. Mais j’y trouvais une forme de frustration, de malentendu, comme une faute de ton. Je cherchais une façon d’impliquerlespectateur,pasdeluiimposer une image qui semblait dire « regarde comme c’est malin, admire comme je suis subtil ». Je voulais m’adresser à l’intime, toucher au personnel. Inviter à participer pas mettre à distance. Et puis, je tenais à m’amuser, le dessin vient de l’enfance, c’est un jeu, c’était logique d’en définir la règle. La ligne permet l’évocation, ce n’est pas un résumé, c’est le sujet à nu, réduit à sa plus simple expression. Pas diminuée, mais essentielle. Tout le monde connaît les dessins au trait, réalisés par Picasso, on pense bien sûr à la célèbre Colombe. Le dessin au trait, consiste à partir d’une idée complexe et réaliste, à la simplifier en une seule ligne ininterrompue. Ce travail peut sembler relativement simple à réaliser, mais la capture de la véritable essence de la forme en une seule ligne est complexe. Utilisé en décoration depuis des décennies, le Line Art amène une ambiance douce et légère grâce à ces silhouettes élégantes et raffinées. Inscritedansunstylequiseveutminimaliste, cette tendance déco permet de réveiller un intérieur, un accueil d’entreprise, un bureau et même un extérieur quand le Line Art s’inscrit sous forme d’un néon, ou lorsqu’elle est forgée dans de l’acier pour créer une grande sculpture... Proche de l’univers de Matisse, il s’habille désormais de couleurs et s’émancipe de sa forme plus classique. En papier peint, dans un cadre, sur un coussin ou encore sur de la vaisselle, le Line Art se décline comme on le souhaite et s’adapte aux goûts du jour. C’est dans ce contexte que Liberalis a rencontré l’artiste Quibe, virtuose du Line Art, qui nous parle de son parcours, de l’esprit dans lequel il travaille. Il nous livre un ballet éclatant de ses émotions, des sensibilités qui le font avancer et des innovations qu’il apporte à son art. LeLineArtsecaractérisepardeslignesépuréesquiprennent laformed’unvisage,d’uncorps,d’unpaysage...Découverte de cet artiste qui a réalisé pour Liberalis la couverture de notre numéro « Spécial Made in France ». Par Jean-Louis Roux-Fouillet Découvertedel’artistefrançaisQuibe, virtuoseduLineArt! ← Marengo - Fil d'acier forgé avec l'atelier LoR ↓ Oneline Kiss, encre sur papier
  • 30. 28 Il peut être placide ou exploser de puissance, en un instant. Jamais le même. Une seule ligne, le même animal devient chaque fois un dessin différent. Quels sont les autres thèmes que vous aimez traiter ? Quibe : C’est le sujet qui vient naturellement quand je ne cherche pas de sujet spécifique. Par exemple, j’ai passé quelques heures à dessiner des baisers. Pendant la période du confinement, je m’étais donné comme routine de représenter une étreinte par jour, une autre contrainte à rajouter à la ligne, à rajouter à l’enfermement également pour mieux le vivre. J’ai un goût prononcé pour les portraits et le rugby est un thème privilégié, depuis que je l’ai découvert au stade et vécu en tant que supporter. Le noir semble tenir un rôle primordial pour vous… Quibe : Mon travail est un travail de pesage. Je m’échine à chercher les limites du figuratif. Je travaille un seul élément, la ligne, je suis responsable des détails qu’elle figure. Chaque détour est important, c’est le cœur vivant de l’image qui bat. Tout est là. Et rien ne doit détourner l’attention de ce battement. Dans son expression la plus pure, l’idéal de la ligne unique, le noir est ce qu’il y a de plus neutre, de moins chargé en signification, en expérience. La forme est tout ce qui demeure, elle est l’œil du spectateur. Quelles sont vos influences, vos inspirations ? Quibe : Le dessinateur-caricaturiste américain Al Hirschfeld ou le dessinateur de bande dessinée néerlandais Hanko Kolk, mais aussi Picasso, Matisse, Cocteau. Mes filles également m’inspirent et ma visite du Musée Soulages à Rodez a été une découverte éclairante. Avez-vous des secrets pour la création d’une œuvre ? Quibe : L’artiste japonaise Toko Shinoda a écrit : « Peindre une ligne est comme un rêve ». Alors, je dirais nourrir ses rêves ! Vivre, aimer, lire, écouter de la musique, regarder passer les nuages, admirer les autres dessiner ou peindre, filmer… Tout ce qui viendra de loin quand il faudra faire preuve de spontanéité ! Mais s’il y a un secret, un truc, c’est que l’œuvre pour être complète a besoin de celle ou de celui qui regarde. De sa bonne volonté, son imaginaire, son ressenti et son expérience. Le blanc dans lequel se déploie la ligne est là pour être réinvesti, comblé. J’ai besoin de quelqu’un pour la ressentir. Pour quelle raison le cheval semble occuper une place prépondérante dans votre travail artistique ? Quibe : Cavalier et père de cavalières, j’ai eu la chance d’avoir des chevaux, et de les fréquenter régulièrement. C’est sans doute l’animal avec lequel j’ai eu le plus de proximité. Il se donne non pas le plus volontier, mais avec le plus de générosité. Mais surtout c’est aussi un de ceux qui, selon mon point de vue, se prête le mieux à la ligne. Le cheval est plus liquide qu’animal, changeant, varié, imprévu. ← Mise en situation aéropochage dans un intérieur de Greg Wright Architects ↓ Création Oneline pour Hennesy ← Un instant Montblanc (photo Thérèsa Kaindl)
  • 31. 29 c’estjusteparfaitpourlalégèretédelaligne tant l’image est présente dans le conscient collectif. Quelles sont vos prochaines actualités ? Quibe : Une exposition « Rugbygraphie » en septembre à Rueil-Malmaison (médiathèque Jacques Baumel) et une autre en octobre, à la galerie La Lison à Paris et sans doute une nouvelle exposition à Londres, en 2024. J'ai également un projet en cours qui explore de nouvelles techniques et j’expérimente l'intégration du Line Art dans des installations tridimensionnelles. Je suis enthousiaste à l'idée de continuer à développer mon travail artistique et d'explorer de nouvelles formes d'expression dans le domaine du minimalisme. � Comment le travaillez-vous et quel est votre rapport à la couleur ? Quibe : En ce qui concerne la couleur, àl’origine,ilyauneméfiance,uneprudence plutôt. Je ne me fie pas à mes qualités de coloriste. Mes yeux me trahissent, je ne perçois pas toutes les nuances, c’est physiologique et sans gravité. La couleur, je l'utilise de manière très sélective, généralement en ajoutant des touches aquarellées pour créer des accents visuels, ou des à-plats francs tranchants comme des traits. Je crois que vous vous êtes fait une spécialité de l’aéropochage© sur pierre. Pourriez-vous nous parler de cette technique ? Quibe : L'aéropochage© sur pierre est une technique exclusive, née de ma rencontre avec des artisans berrichons, Compagnons du Devoir et du Tour de France, tailleurs de pierres et héritiers d’une longue tradition d’excellence. Il aura fallu 2 ans de recherches et de développement avec eux, au sein de la société Berry et Co, pour mettre au point cette méthode de gravure exclusive. L'aéropochage© permet de graver la pierre tout en préservant son relief interne et sa personnalité. Cette approche, respectueuse du support et de l’environnement, offre une sorte d'érosion accélérée, donnant aux œuvres un caractère unique et captivant. Et qui aujourd’huis’exporteàl’international!C'est l'exemple de notre ambition qui est de donner vie à l'imaginaire des artistes, grâce au savoir-faire des artisans sur des supports inattendus Pourquoi avoir choisi Marianne comme évocation du Made in France pour la couverture de Liberalis ? Quibe : Je fais énormément de portraits. Donc au moment d’évoquer la France, le visage de Marianne s’est imposé. Une évocation, un symbole, Pour suivre l’actualité de Quibe et le contacter : www.quibe.fr www.berryetco.com ↓ Dessiner pour Montblanc (photo Thérèsa Kaindl) → Stallion, aéropochage et feuille d'or (24 K) sur pierre de Corton
  • 32. 30 Depuis plus de trois siècles, le mobilier et les objets d’art de notre pays sont portés aux nues. Les prix s’en ressentent, mais il est toujours possible de faire de beaux achats. Par Robin Massonnaud ↑ Paire de fauteuils marquises époque Louis XVI de Jean-Baptiste Tilliard, livrée à Mesdames Adélaïde et Victoire, filles de Louis XV, vente Al Thani adjugée 3 665 000 euros - © Sotheby's ↑↑ Console d'époque Régence vendue 12 464 euros- © Artcurials ↑ Canapé et paire de fauteuils Ours polaire de Jean Royère, vers 1950, vendus 3 420 000 dollars – © Christie's ← Georges Jouve, lampe sirène, vers 1945-1950, vendue 11 340 euros – © Christie's C’est au XVIIIème que l’engouement pour le goût français atteint son apogée. Il est vrai quelescréationsdecettepériodesontlesplus abouties, certaines pièces de mobilier étant d’une perfection inégalée. De prestigieux collectionneurs s’y sont intéressés comme Hubert de Givenchy et Karl Lagerfeld et les nouvelles fortunes asiatiques commencent à acheter les meubles les plus spectaculaires. Ce marché du XVIIIème siècle français est àdeuxvitesses.Lesmeublesetobjets,issusde commandesroyalesoudehautspersonnages historiques conçus par le grands ébénistes et artisans du siècle des Lumières, réalisent des prixtrèsélevés.C’estainsiquechezSotheby’s, lors de la vente Al Thani de l’hôtel Lambert, en octobre 2022, une paire de fauteuils marquises d’époque Louis XVI (réalisée par le célèbre ébéniste Jean-Baptiste II Tilliard et livrée à Mesdames Adélaïde et Victoire, filles de Louis XV), s’est vendue la bagatelle de 3 665 000 euros. Et on peut également citer dans la même vente : un bureau Boulle, conçu vers 1720 et attribué à BVRB (Bernard van Riesen Burgh) qui a trouvé preneur pour 2,2 millions d’euros ou un microscope Louis XV aux bronzes de Caffieri ayant atteint la somme de 630 000 euros. Les arts décoratifs français : un succès jamais démenti Au XVIIème siècle, la transformation par Louis XIV du pavillon de chasse de Versailles en somptueux palais royal a propulsé la France au rang d’arbitre incontesté du bon goût en matière d’arts décoratifs. Aujourd’hui, la monarchiededroitdivinn’existeplus,lesgoûts ont changé et la société s’est mondialisée, mais notre pays garde ce leadership. Qu’il s’agisse de commodes du XVIIIème siècle, decréations«Gothicrevival»oud’inspiration Renaissance du XIXème siècle, de meubles Art nouveau, Art déco ou du design des années 50-80,lesuccèsesttoujourslà.Lesamateurs du monde entier achètent à prix fort les plus belles pièces des arts décoratifs français qui orneront leur penthouse de Manhattan, leur duplex de Hong-Kong ou leur tour de Dubaï. Heureusement, tout n’est pas hors de prix et l’on peut, encore aujourd’hui, faire de belles acquisitions sans se ruiner. Il faut seulement se montrer sélectif et surveiller le marché pour dénicherdesobjetsoudesmeublesdequalité, représentatifs des différentes époques des arts décoratifs français. Le mobilier moins prestigieux est plus abordable. Après une période de désaffection, amorcée au début des années 70,lessallesdeventesetlesgaleriesvoientde nouveaux acquéreurs, plutôt jeunes, acheter une commode, des fauteuils, un cartel (horloge murale) pour orner leur intérieur. se cultiver Art & c u l t u r e
  • 33. ↑↑ Charlotte Perriand et Pierre Jeanneret, bahut en chêne et placage de chêne, portes de mélaminé, vendu 19 680 euros - © Tajan ↑ Paul Follot, fauteuil en bois doré, vers 1915, prix de vente: 5 320 euros - © Tajan ↑ Dom Robert (Guy de Chaunac-Lanzac) tapisserie d'Aubusson "Scolopendres", années 60-70, adjugée 34 398 euros - © Tajan ↓ Cartel et sa console d'applique, époque Louis XV, estampille de Nicolas Jean Marchand, vendus 3 149 euros - © Artcurial → Paire de fauteuils à châssis, époque Louis XV, attribuée à Louis Delanois, adjugée 47 232 euros - © Artcurial Duchesse en bateau d'époque Régence, vendue 22 304 euros - © Artcurial Pour autant, les prix ne s’envolent pas et on peut faire des achats très intéressants. Pour une jolie commode marquetée, il faut compter au minimum 5 000 euros et on peut aller jusqu’à 50 000 euros pour les plus belles. La gamme de prix (2 000 euros à 50 000 euros) est la même pour les différents types d’assises (marquises, duchesses brisées ou en bateau, canapés), les consoles et les tables de chasse. Les grands meubles (armoires, lits) se trouvent facilement pour moins de 10000euros.Quantauxobjetsdedécoration (flambeaux, torchères, horloges, cartels…), là encore les belles pièces sont accessibles à partir de 2 000 euros. Changement d’époque avec la fin du XIXème siècle et le premier tiers du XXème siècle. Pendant cette période d’environ 80 ans (en gros de 1860 à 1940), la créativité française est foisonnante. On passe de l’imitation et de la réinterprétation des styles gothique, renaissance et rococo à l’Art nouveau et ses créations aux formes végétales pour arriver, enfin à l’Art déco dans un premier temps, inspiré du XVIIIème siècle, puis ensuite minimaliste et moderniste. C’est l’Art déco qui est le plus recherché, surtout les créations rattachées au minimalisme, dont le plus prestigieux représentant était Jean-Michel Frank. Mais, on peut aussi citer Pierre Chareau et Eugène Printz. Les prix sont élevés et dépassent souvent 100 000 euros. En revanche l’Art déco d’inspiration XVIIIème siècle est moins prisé aujourd’hui, donc plus accessible, à l’exception des meubles de Jacques-Emile Ruhlmann. Ainsi, pour des créateurs comme Paul Follot ou Sue & Mare, on trouve des pièces intéressantes pour moins de 10 000 euros. C’était le cas d’un fauteuil à restaurer en bois doré de Paul Follot, vendu 5 320 euros par la maison Tajan en juin dernier. Le mobilier Art nouveau, comme les réinterprétations de styles plus anciens, reviennent à la mode, mais sont encore actuellement sous-cotés. Les créations de Louis Majorelle, surtout celles produites en série, se vendent à partir de 2 000 euros, seuls certains meubles uniques atteignant des montants conséquents. En revanche, ses lampes, réalisées avec la maison Daum sont très appréciées et chères, notamment son modèle nénuphar. Quant aux réinterprétations faites au 19ème siècle dont les meilleurs représentants sont Henri Fourdinois pour la Renaissance et François Linke pour le XVIIIème siècle, elles sont abordables à l’exception de certaines pièces étourdissantes de virtuosité. Ainsi, un meuble àdeuxcorpsenébèneetincrustationsdepierres dures d’Henri Fourdinois a fait le bonheur d’un amateur pour 22 860 euros, en juin dernier chez Sotheby’s. Cette modestie des prix s’explique par la taille de ces créations difficiles àintégrerdansundécorcontemporain. Reste à évoquer le design des années 50 à 80. Ce n’est plus de l’engouement, c’est de la folie ! Les créations emblématiques des plus grands noms s’arrachent. Ainsi, en mars dernier, chez Christie’s New York une paire de fauteuils et un canapé « Ours polaire » de JeanRoyèreontatteint3420000dollars.Les tables Forme Libre de Charlotte Perriand, elles dépassenthautlamain100000euros.Quant auxpetitsmeublesdeRogerCapron,pourtant produitsengrandequantité,ilssontâprement disputés par tous les grands décorateurs de même que les vases et torchères de Georges JouveoulestapisseriesdeJeanLurçatouDom Robert. Heureusement, en cherchant bien, on peut encore acheter à prix raisonnable. Ainsi chez Tajan, un bahut de Charlotte Perriand et Pierre Jeanneret a été adjugé 19 680 euros, alorsqu’unetapisseriecaractéristiquedeDom Robert atteignait 34 398 euros. Une dernière adjudication pour vous convaincre que le design français n’est pas inaccessible. Une lampe sirène de Georges Jouve s’est vendue 11340eurosenmaidernierchezChristie’s. Finalement, quelques soient les époques, les arts décoratifs ont encore de beaux jours ! � 31
  • 34. 32 News Les manifestations artistiques à suivre Par Robin Massonnaud AKAA (Also Known as Africa) Carreau du Temple, 4 rue Eugène Spuller, Paris 3ème , du 20-22 octobre, Durant la Paris Art Week de l’automne, AKAA est un rendez-vous incontournable pour tous ceux qui souhaitent découvrir la créativité effervescente des artistes africains contemporains. Cette année, la foire fera la part belle aux artistes Afro-descendants du Brésil aux États-Unis en passant par les Caraïbes. AKAA réunit une quarantaine de galeries qui représentent tous les courants artistiques du continent africain de la peinture la plus colorée aux masques- sculptures,réalisésavecdesmatériauxderécupération.Lechoixestvaste,lesprixraisonnables. Akaafair.com Le salon AKAA accueille ses visiteurs dans une ambiancedécontractéeetsympathique(©Xavier Randria) PARIS + par Art Basel Grand Palais Éphémère, place Joffre Paris 7ème , du 18 au 22 octobre Pour son édition 2023, la plus prestigieuse manifestation française d’art contemporain accueillera154exposantsde33Pays.58galeriesseulementsontfrançaisesouontunespace en France. C’est dire à quel point ce salon est important pour les collectionneurs français qui peuvent y découvrir des artistes peu représentés chez nous et défendus avec passion par de grandes galeries étrangères. C’est ainsi qu’outre les leaders de l’art contemporain comme les galeries Gagosian, Hauser & Wirth, David Zwirner, Pace, Continua ou Perrotin, il ne faudra pas manquer les stands d’Antenna Space ou de Bank (Shanghai), Kurimanzutto (Mexico), PM8 / Francisco Salas (Vigo), Galeria Stereo (Varsovie) et Fanta-MLN (Milan), Felix Gaudlitz ou Gianni Manhattan (Vienne). Parisplus.artbasel.com La galerie italienne Tornabuoni présente des oeuvresdeLucioFontanaàParis+parArtBasel. (©courtesy of Art Basel ) FAB Paris Grand Palais Éphémère, place Joffre Paris 7ème , du 21-26 novembre Finalement, Fine Arts Paris et la Biennale, réunion de deux salons, change de nom et de lieu d’exposition. Cette prestigieuse manifestation se nomme désormais FAB Paris et quitte le Carrousel du Louvre pour le Grand Palais Ephémère. Comme le souligne son président Louis de Bayser : « Ce salon est né de la volonté de donner à Paris une foire d’envergure internationale rassemblant tous les arts du monde sous un même toit ». Fort de ce principe, elle accueille 110 galeries, venues du monde entier et présente une sélection remarquable d’œuvres d’art, rigoureusement examinées par un comité d’experts, allant de la plus Haute Antiquité à la peinture contemporaine sans oublier la joaillerie. Fabparis.com La galerie Steinitz participera au Grand Palais ÉphémèreàFABParis(©TanguydeMontesson) Design Miami Paris Hôtel Pozzo di Borgo, 51 rue de l’Université, Paris 7ème , du 17-22 octobre 2023 Après un faux départ en 2022, la foire Design Miami Paris s’installe dans la capitale dans le somptueux hôtel Pozzo di Borgo dit également hôtel de Maisons, situé rue de l’Université à Paris et qui eut notamment comme occupant Karl Lagerfeld. Elle devrait accueillir une bonne vingtaine d’exposants. On devrait y trouver, comme il se doit, les meilleures galeries françaises de design parmi lesquelles Jacques Lacoste, Maria Wettergren, Patrick Seguin, Laffanour-Galerie Downtown, Jousse Entreprise, Kreo, Gastou… mais également une belle sélection de grands noms, venus de l’étranger comme l’italienne Rossella Colombari et le Hollandais Morentz. Designmiami.com L'Hôtel Pozzo di Borgo accueillera la première éditiondeDesignMiamiParis(©FabriceGousset) se cultiver Art & c u l t u r e
  • 36. À l’occasion du Festival Namasté en juillet dernier à Paris, Son Excellence Jawed Ashraf, l’ambassadeurdel’IndeenFrance,nousareçudansl’hôtelparticulierMalboroughaupied de la Tour Eiffel. Premier ministre, Narendra Modi a été l’invité d’honneur du dernier défilé du 14 juillet. En plus de ces thèmes stratégiques et diplomatiques, nous avons créé d’autres opportunités culturelles. Il s’agit donc d’un engagement réciproque des gouvernements de l’Inde et de la France de créer un festival dans chaque pays. Nous avons choisi les noms Namasté en France et Bonjour India en Inde. Les événements culturels sont de véritables ponts entre les peuples construisant des relations de cœur et d’esprit. Pouvez-vous nous parler de vous et de ce lieu magique de l’ambassade ? Jawed Ashraf : Pour ma part, j’ai étudié l’économie au St Stephen’s College à New Dehli et la gestion à l’Indian Institute of Management à Ahmedabad. Diplomate de carrière, j’ai rejoint le service extérieur indien en 1991. Après une expérience en Allemagne, j’ai été ministre des affaires politiques à l’ambassade de l’Inde à Washington DC. En 2010, je suisrevenu en Inde occupantplusieurs postes notamment au ministère des Affaires extérieures. J’ai été nommé en 2020, Ambassadeur de l’Inde en France exerçant dans cet hôtel particulier ayant appartenu en 1922, à la famille Vanderbilt. Construit en 1910 par l’architecte René Sergent, l’hôtel de Malborough porte le nom de l’époux de la milliardaire Consuelo Vanderbilt, Charles Spencer- Churchill, 9e duc de Malborough et cousin du futur premier ministre Winston Churchill. Comment est née l’idée du Festival Namasté ? Jawed Ashraf : En janvier dernier, nous avions célébré les 25 ans de la signature de partenariat stratégique franco-indien dans les domaines de la défense et de la sureté. De plus, notre Par Kyra Brenzinger Interview de Monsieur l’ambassadeur Jawed Ashraf → Son Excellence Jawed Ashraf, Ambassadeur de l’Inde en France, dans l’hôtel particulier Malborough ← L’affiche du Festival Namasté ↓ Le virtuose Amjad Ali Khan et ses musiciens 34 s'engager Asso & é v è m e n t s
  • 37. En plus des concerts présentiez-vous d’autres activités ? Jawed Ashraf : En effet, le Festival Namaste, organisé à la Seine Musicale sur l’île Seguin, a également réuni 22 artisans des différentes parties de l’Inde et 15 ateliers de musique, de danse Bollywood ou de théâtre.LecélèbrephotographeRohit Chawla a présenté son exposition Wanderlust sur les communautés pastorales et la Dupatta Association a exposé ses dessins retraçant les arts narratifs et picturaux de l’Inde. Vous pouviez également goûter les spécialités culinaires tout en écoutant de la musique. C’était une véritable immersion dans le paysage culturel indien et un bel hommage à Paris car cette ville aime la culture ! � Pourquoi avoir choisi la France pour ce festival ? Jawed Ashraf : Depuis plus de 200 ans, la culture et la littérature françaises sont très importantes en Inde et la langue française est la plus populaire (sachant que l’anglais fait partie des langues nationales). De plus, nous avons en commun une culture de l’art, de l’esthétique et du goût pour l’art culinaire particulièrement riche. Nous avons également un projet d’envergure pour créer un musée national en Inde et nous avons privilégié de développer des échanges avec le musée du Louvre. Les échanges culturels sont essentiels pour rapprocher les peuples. Pouvez-vous nous présenter le concept du Festival Namasté ? Jawed Ashraf : Le festival est un hommage aux relations historiques et amicales de nos deux pays, ainsi que du partenariat stratégique multidimensionnel entre l’Inde et la France. Il a marqué un moment important dans l’histoire des relations indo-françaises en réunissant des grands artistes du spectacle vivant et des arts visuels, ainsi que des artisans indiens, en ayant pour objectif d’offrir une fête extraordinaire des sens à travers la riche diversité culturelle de l’Inde. Plus de 100 artistes ont été présents proposant 13 concerts représentant les diversités de style (classique, folk ou contemporain) et des différentes régions de l’Inde. De véritables virtuoses dans leurs domaines respectifs ont été présents comme Amjad Ali Khan, Ricky Kej ou Dr. L. Subramanian. ↑ Les danseurs Anushasanam → Les danseurs traditionnels Amara Pour plus de renseignements : Ambassade de l’Inde : https://www.eoiparis.gov.in Festival Namasté : https://festivalnamastefrance.fr ↓ La salle de la Seine Musicale et le chant classique d’Aparna Sreedhar - DR 35
  • 38. 36 shopping Côté Déco : Hommage à la nature DAUM, Vase Origine, signé par l’artiste Gims, cristal bleu, bague en bronze, édition limitée à 8 exemplaires avec certificat d’authenticité, prix sur demande - https://daum.fr WINDOW VA&VIENT, rideau en lin imprimé Hortensia violet. Une collection de modèles prêt-à-poser, liéé à une application digitale et facile d’utilisation. Boutique - 98 rue de Turenne - 75 003 PARIS - info@windowparis.fr - Tél. 0149950074 CFOC, lampe à poser Bambou en bois laqué, existe en plusieurs couleurs, 450 euros - www.cfoc.fr BOUTIQUE Rmn, gourde et housse isotherme fruits et fleurs, fabriquée par la marque française engagée Little Pots, 35.50 € - www.boutiquesdemusees.fr HAVILAND, vide-poche Rêves du Nil, porcelaine et décor platine, 756 euros © Matthieu Rousseau- https://haviland.fr LALIQUE, vase Tigre, cristal ambre, 15.000 euros- www.lalique.com SAMARITAINE PARIS, Penhaligon’s, Parfum Clandestine Clara en hommage à l’aristocratie britannique, 75ml, 240 euros BACCARAT, Vase en cristal Eye rose et oiseau rose Pink Bird de la collection Faunacrystopolis, 1 200 euros et 250 euros - www.baccarat.fr
  • 39. Comment mieux protéger son invention ? Le bon moment pour protéger une invention peut se définir comme le moment où ses éléments techniques principaux sont à peu près figés, c’est-à-dire où seuls des détails pourraient varier. Hélas, la situation de l’inventeur ou du créateur d’entreprise n’est pas toujours aussi simple. Il est parfois nécessaire de divulguer à des tiers ses idées ousesinventionsencoursdedéveloppement, afin de recueillir des informations cruciales : faisabilité technique, coûts, appétence du marché ou simplement pour remettre en cause les choix réalisés et avancer en maturité technique. Une telle divulgation ne peut pas toujours être réalisée sous la protection d’un contrat de confidentialité et pourrait alors empêcher la délivrance d’un brevet. Une solution à ce problème peut être apportée par le droit de priorité. Les avantages du droit de priorité Un bref rappel tout d’abord : le droit de priorité a été institué par la Convention de Paris de 1883 comme le droit, pour toute personne ayant protégé une invention par Vous êtes en plein développement d’une invention, mais vous craignez une divulgation préjudiciable à la protection par brevet ? Cet article aborde les avantages du droit de priorité pour protéger votre invention en toute sérénité, afin de pouvoir vous concentrer sur votre plan de développement et votre recherche de financements. Par Stéphane Roux, Mandataire Européen en Brevets, Novagraaf une demande de brevet dans un pays membre, de protéger cette même invention par une autre demande de brevet dans un autre pays membre, en conservant la date de dépôt de la première demande. Aujourd’hui, la quasi- totalité des pays du monde sont signataires de cette convention. En d’autres termes, si une invention est protégée par une demande de brevet français le 1er juin 2022, elle peut encore être protégée par des demandes de brevets dans d’autres pays comme aux États-Unis, en Suisse ou en Chine, jusqu’au 1er juin 2023, tout en bénéficiant d’une date fictive de dépôt du 1er juin 2022, pour l’examen de la brevetabilité de l’invention. Lors de la procédure de délivrance de ces demandes de brevet, les examinateurs des offices de brevet conduisent des recherches d’antériorité visant à identifier tout document ou divulgation s’opposant à la délivrance d’un brevet. Grâce au droit de priorité, ces recherches ne peuvent pas prendre en compte les documents et divulgations postérieurs à cette date fictive de dépôt, dite « date de priorité », c’est-à-dire postérieurs au 1er juin 2022, dans l’exemple ci-dessus. Le droit de priorité offre donc un délai de 12 mois immunisant une demande de brevet contre les documents publiés dans ce délai, mais aussi contre les divulgations réalisées par l’inventeur ou le créateur d’entreprise postérieurement au dépôt de la demande initiale. Les conditions du droit de priorité Une première condition du droit de priorité est bien sûr la limite temporelle de 12 mois. De plus, le droit de priorité appartient au premier déposant, bien qu’une cession du droit de priorité soit possible. Enfin, le droit de priorité s’applique uniquement pour la même invention que celle divulguée dans la demande de brevet initiale : une invention ayantfaitl’objetdechangementssubstantiels pourrait ne pas bénéficier du droit de priorité. Dans ce cas, une divulgation ayant eu lieu dans le délai de priorité pourrait conduire au rejet des demandes de brevet postérieures, malgré la revendication du droit de priorité. Cedernierpointpeutdoncêtrecritiqueencas de divulgation par l’inventeur ou le créateur d’entreprise dans les mois qui suivent le dépôt de la demande initiale, dans le cas de plusieurs inventeurs concurrents travaillant dans le même domaine, ou encore dans le cas d’une mise en concurrence de plusieurs projets au sein d’une même entreprise. Fortheureusement,ledroitdeprioritépermet aussi de revendiquer des priorités multiples. Ainsi, une demande de brevet pourra être déposée à chaque étape importante du développement de l’invention ou bien pour couvrir différentes solutions alternatives, avant de connaitre la solution finale retenue. Le droit des brevets permet donc un large éventail de stratégies pouvant s’adapter à de nombreuses situations et peut être utilisé pour accompagner efficacement les inventeurs et les créateurs d’entreprises dans leurs projets. � Retrouvez l’article complet sur le site https://www.village-justice.com/articles/ bon-usage-droit-priorite-pour-proteger- son-invention,45988.html ↑ © AdobeStock 37 Économie & b u s i n e s s échanger
  • 40. 38 Tous les modèles des marques françaises ne sont pas fabriqués dans l’hexagone, mais à terme, l'objectif est de produire 2 millions de voitures électriques en France. En attendant Liberalis a souhaité mettre en avant 4 nouveaux modèles tricolores. Par Jean-Louis Roux-Fouillet Les voitures françaises de la rentrée Nouvelle Clio à l’essai avec son moteur E-Tech full hybrid en fer de lance Avec un nouveau style encore plus affirmé, plus élégant et un intérieur chic et raffiné, Nouvelle Clio initie un nouveau cycle en offrant une première interprétation du nouveau langage design de la marque. Sa nouvelle face avant, qui conjugue technicité et dynamisme, sa signature lumineuse totalement repensée et identitaire et ses lignes tendues, donnent à Nouvelle Clio un caractère plus marqué, à la fois statutaire, vibrant et émotionnel. Côté motorisation, elle propose l’offre la plus complète du marché de sa catégorie, afin que chacun puisse choisir la configuration la plus adaptée à son usage. Disponible pour ses débuts avec plusieurs motorisations essence et Diesel, Clio a adapté son offre au fil des générations pour répondre aux attentes de ses clients, en quête de véhicules plus économes en carburant et moins émetteurs de CO2. En 2020, pour la première fois de son histoire, Clio s’électrifie et propose une motorisation hybride. Nouvelle Clio conserve la même 5 ou 7 places, il reste le modèle le plus habitable de la gamme Renault. Et c’est bien là son point fort ! Le choix de matériaux raffinés, la qualité d’assemblage et de finition mettent en valeur un intérieur haut de gamme et lumineux grâce au toit vitré panoramique de plus d’un mètre carré, l’un des plus grands du marché. Bien dans son temps, Nouvel Espace est high-tech à l’intérieur comme sous le capot. Plus compact en dimensions extérieures et plus léger de 215 kilos par rapport à son prédécesseur, il est équipé d’une motorisation E-Tech full hybrid de 200 ch ultra efficiente. Sa faible consommation normée de carburant (4,6L / 100 km) permet une autonomie jusqu’à 1 100 kilomètres avec un plein, sans recharge. Renault dévoile son Nouvel Espace E-Tech 200 ch Révolutionnaire et visionnaire, l’Espace a toujours évolué avec son temps. Aujourd’hui, Nouvel Espace prend l’allure d’un SUV au design athlétique et élégant, empreintdesportivitéenfinitionEspritAlpine. Fidèle à son ADN de grand voyageur en se challenger A u t o m o b i l e ← ↑ Renault Espace E-Tech 200 ch – Bleu Nocturne ↓ Nouvelle Renault Clio E-Tech full hybrid, Esprit Alpine