Magazine art de vivre, trimestriel, print et digital Liberalis n°5 daté septembre - novembre 2023.
Destiné aux professions libérales.
35 000 ex print (ACPM 2022) - 1 550 000 visiteurs uniques par mois (ACPM 2022)
Têtu - Argumentaire lancement de la nouvelle formule - Jean-Louis Roux-Fouillet
LIBERALIS n°5 - septembre/novembre 2023 - Jean-Louis Roux-Fouilletcomplet.pdf
1. Art de Vie & Professions Libérales
Septembre-Novembre
2023
N° 5
Le succès des arts décoratifs français
Les voitures françaises de la rentrée
Les pierres à découvrir dans les régions de France
Retour sur le label EPV et le salon MIF
Les spiritueux fabriqués en France
Les hôtels insolites à tester
2.
3.
4. ÉDITO
Quand on voyage, on découvre comment les marques
françaises font briller les yeux de nos interlocuteurs
et souvent, ils les affichent plus fièrement que les
Français.
Et pourtant, s’ils savaient que le luxe à la française tire son
origine souvent de savoir-faire étrangers... Jean-Baptiste
Colbert, contrôleur général des finances de Louis XIV,
souhaitant développer le commerce et l’industrie en France,
chargedesémissairespourpercerlessecretsdefabricationdes
miroirsdeVenise,desdrapiershollandaisoudesmétiersàtisser
anglais. Il réussit à créer 50 manufactures sur toute la France
et en 1669, par une ordonnance, à créer une charte de qualité
stricte.Finalement,dèsle17ème
siècle,l’espionnageindustrielet
les stratégies de concurrence existaient déjà ! D’ailleurs, c’est
finalement Louis XV qui demandera aux manufactures de ne
plus simplement copier, mais d’innover, afin de permettre à la
France d’exporter dans le monde.
Àcepropos,nousvousproposonsdedécouvrirdanscenuméro
les diamants de Mazarin et les quelques bijoux qui ont survécu
à la Révolution ou encore les trésors de Saxe de la ville de
Dresde, concurrente de Versailles.
Le luxe à la française
LIBERALIS
Édité par LEGI TEAM
198, avenue de Verdun
92130 Issy-les-Moulineaux
Tél. 01 70 71 53 80
RCS B 403 601 750
Cofondateur et directeur de la publication :
Pierre Markhoff
Cofondateur et responsable du digital :
Christophe Albert
Responsable du magazine et de la publicité :
Jean-Louis Roux-Fouillet
(Tél. 01 84 19 02 42 - jl.roux-fouillet@legiteam.pro)
Retrouvez LIBERALIS en digital sur www.village-justice.com (avec 1 550 000 de visiteurs uniques par mois ACPM 2022)
Rédactrice en chef : Kyra Brenzinger
(kyra.brenzinger@gmail.com)
Journalistes-pigistes :
Robin Massonaud (art)
Philippe Stepniewski (musique)
Jordan Belgrave
Stéphane Roux
Directrice artistique : Cyriane Viciana
Diffusion : 35000 exemplaires
(APCM 2022)
Impression : JF IMPRESSION
Garo Sud - 296 rue Patrice Lumumba
CS97874 - 4075 Montpellier Cedex 3
N°ISSN : 2827-5101
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Les opinions émises dans ce magazine n’engagent
que leurs auteurs. Toute reproduction même partielle doit
donner lieu à un accord préalable et écrit des auteurs et de
la rédaction.
Pour le made in France, nous nous sommes intéressés au label
Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV), mais aussi au salon
MIF qui présente plus de 1 000 exposants dans de multiples
secteurs.
Partons à la découverte des voitures emblématiques
françaises ou dénichons les belles affaires dans les arts
décoratifs.
Bien sûr, nous ne manquerons pas de vous dévoiler quelques
bonnes adresses gastronomiques, des spiritueux made in
France ou des hôtels insolites.
Côté art, découvrons l’histoire d’un compositeur
oublié du 18ème
siècle, le Chevalier de Saint-George ou
l’actuel artiste français Quibe, virtuose du Line Art qui
a réalisé avec talent notre couverture du numéro de
septembre.
Bonne lecture et excellente rentrée à tous les lecteurs de
Liberalis !
Kyra Brenzinger & Jean-Louis Roux-Fouillet
5. D
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X
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11. ↑ Alexandre Bianchi et son fils Wylliam,
sur le perron de l’Elysée
↑ Alexandre Bianchi présentant la montre et le
pendentif, sélectionnés par l’Élysée
La Maison
Bianchi
à l’Élysée
Sélectionnée dans le cadre de l’exposition « Fabriqué
en France », la maison Bianchi était invitée au palais de
l’Élysée, le 1er
juillet dernier, présentant son savoir-faire
d’horloger-bijoutier. Alexandre Bianchi, dirigeant de
l’entreprise installée à Maizières-lès-Metz, nous raconte
cette expérience unique, vécue avec son jeune fils Wylliam.
Par Kyra Brenzinger
Quel est votre sentiment par rapport
à cet événement ?
Alexandre Bianchi : C’est un sentiment
de fierté qui m’anime d’avoir pu représenter
le département de la Moselle à l’Élysée
aux côtés du député de la première
circonscription, Belkhir Belhaddad. De
plus, mon fils m’a accompagné pour cet
événement et ce moment restera inoubliable
pour nous deux !
Vous êtes venu avec des créations
exclusives pour le Président Emmanuel
Macron et son épouse…
Alexandre Bianchi : En effet, j’ai apporté
pour le Président une montre exclusive et
pour la Première Dame un pendentif, orné
du coq français qui représente parfaitement
la démarche initiée par le Président de
la République de créer cette grande
exposition « Fabriqué en France », au sein de
l’Élysée.
départements et territoires de l'Hexagone et
d’Outre-mer.
Quelle pièce avez-vous présenté ?
Alexandre Bianchi : J’ai choisi de présenter
une horloge que j’avais réalisée avec mon
père en 2006 sur le thème de l’Europe, un
sujet important pour le Président Emmanuel
Macron. À travers cette pièce, j’ai voulu
aussi parler de notre entreprise familiale
de 2 générations, fondée par mes parents,
Pierre et Maria Bianchi. J’ai repris la direction
et nous comptons aujourd’hui, une dizaine
de collaborateurs passionnés qui travaillent
main dans la main, afin de proposer à nos
clients des pièces uniques en horlogerie et en
joaillerie. Et si tout va bien dans longtemps,
la prochaine génération prendra la suite ! �
Pouvez-vous nous parler du concept de
l’exposition Fabriqué en France ?
AlexandreBianchi:Ils’agitdela3ème
édition
qui a eu lieu sur 2 jours ouverte au grand
public. Ce rendez-vous annuel a pour but
de valoriser les entreprises, les artisans, les
producteurs et les industriels qui s’engagent
pleinement dans la fabrication française.
Cette année, un accent particulier a été
mis sur les démarches de production
respectueuses de l’environnement,
socialement engagées et contribuant au
maintien des savoir-faire régionaux et au
développement économique local.
Combien d’entreprises ont participé ?
Alexandre Bianchi : Nous étions
38 Entreprises du Patrimoine Vivant (EPV),
30 artisans et TPE, 77 PME et 16 start-ups.
Au sein des salons d’exposition, 124 produits
ont été présentés avec la spécificité d’être
fabriqués en France et issus de tous les
9
Pour en savoir plus :
Tél.+33 (0)3 87 80 37 42
contact@maison-bianchi.com
www.maison-bianchi.fr
↑ L’horloge squelette Unis Paxis (L’union pour
la paix) symbolise les 6 pays fondateurs de 1957,
découpés dans le mécanique
↑ L’exposition « Fabriqué en France »
sous la verrière tricolore du palais
de l’Élysée
12. s'émerveiller
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Précieuse
découverte des
pierres de France
spécimens d’anciennes mines de la
Gardette en Isère, un site qui a fourni les
célèbres pampilles des lustres de la galerie
des Glaces de Versailles. Alexandre Bianchi
a fait tailler des pierres par son lapidaire
Lionel pour créer une collection Fireworks
en hommage au Roi Soleil.
L’Auvergne : ses précieux
saphirs ou améthystes
Les régions volcaniques sont forcément
les plus propices pour faire remonter
les pierres à la surface, emprisonnées
à 30 km de profondeur. C’est le cas des
Le massif des Alpes : les
quartz de renom
Cette région est connue des alpinistes et
par les « chasseurs de cristal » pour ses
cristaux de quartz exceptionnels, formés il
y a 60 millions d’années. Sébastien
Khayati, grand chasseur de cristal,
rencontré au salon Mineral & Gem,
pratique ce métier depuis plus de 20 ans. Il
grimpe sur le massif du Mont Blanc jusqu’à
3 000 m d’altitude pour dénicher dans des
cavités, appelées des « fours » ces précieux
cristaux. « Nous ne sommes aujourd’hui que
3personnesenFranceàvivredecemétierqui
est très risqué et de plus, il faut connaître les
bons coins », explique Sébastien Khayati.
Chaque année, il dévoile ses trésors comme
un quartz fumé de qualité gemme sous
différentes formes (prismatique, gwindel,
quartz à âme…), mais aussi de la fluorine
rose ou de la siderite qui ont été achetés par
le Museum national d'Histoire naturelle de
Souvent les précieuses gemmes sont sourcées aux 4 coins du monde. Et pourtant, la France
regorge de trésors insoupçonnés. Partons à la découverte à travers nos régions grâce à des
professionnels,chasseursdepierresetdeminéraux. Par Kyra Brenzinger
Paris. Sébastien Khayati raconte son métier
de passion dans un ouvrage « Chroniques
de cristalliers » (Les Éditions du Piat).
Le cristal de roche, utilisé parfois par des
créateurs-joailliers, a fasciné Alexandre
Bianchi qui a réussi à dénicher des
↑ Sébastien Khayati découvrant un cristal dans
unecavitéàcristauxcommunément appeléeun
« four » de plusieurs mètres de profondeur dans
le massif du Mont Blanc.
←← Guillaume, gemmologue et lapidaire pour
Rivière de France cherchant des saphirs dans le
lit d’une rivière dans la région d’Issoire
← Vieux de 20 millions d’années, les saphirs
d’Auvergne ont parfois des couleurs bleu-vert-
jaune
13. 11
saphirs d’Auvergne de la région d’Issoire
que l’on retrouve dans les lits des rivières.
Une équipe de minéralogistes passionnés
a créé la société Rivière de France pour
exploiter de façon raisonnée ce gisement.
« Vieux de 20 millions d’années, les saphirs
magmatiques ont souvent des couleurs bleu-
vert au dichroïsme prononcé comme la pierre
la plus importante que nous ayons trouvé
de 37,7 carats. Certains spécimens sont
opalescents dans les tons bleu-jaune à vert-
jaune. Plus rares, nous trouvons aussi des
saphirs étoilés à six ou exceptionnellement
à douze branches de couleur souvent bleue
ou noire », explique Guillaume Boulfroy,
gemmologue et lapidaire pour Rivière de
France. La jeune créatrice Mélissa Boulay
de Naya Jewelry a d’ailleurs créé une
bague d’exception associant un saphir
d’Auvergne et une perle de Tahiti, autre
gemme française.
Autre pierre qui peut être utilisée en gemme
pour la bijouterie, l’améthyste d’Auvergne
se trouve dans le plus grand site d’Europe,
constitué par la chaîne des Puys-faille
de Limagne, inscrite depuis 2018 au
patrimoine mondial de l’UNESCO. La
Maison de l’Améthyste est le musée
de la commune Le Vernet-Chaméane
dans le Puy-de-Dôme et propose pour
le grand public une immersion au
cœur de l’améthyste. « Notre espace de
présentation est au château de Montfort
et nous proposons une découverte sur un
site en collaboration avec une carrière,
mais également des ateliers de taille ou
de découverte des pierres au microscope.
Avec le bijoutier Benjamin Pinchinot (Bubo
Bijouterie), nous proposons aussi des
ateliers de création de bijoux à partir d’une
pierre que vous aurez trouvé », explique
Adrien Labrit, accompagnateur en
montagne et éducateur à l’environnement-
géologique. Les filons d’améthystes ont
été exploités pendant 5 siècles de façon
sporadique, mais les pierres de qualité
gemme (seulement 2%) présentent une très
belle couleur de violet soutenu
tirant vers le pourpre lie de vin.
Sainte-Marie-aux-
Mines et son Val
d’argent
Cette commune célèbre du
Haut-Rhin pour son salon des
minéraux Mineral & Gems,
propose aussi aux visiteurs de
découvrir d’anciennes mines
d’argent. Exploitées déjà au
Moyen Âge, elles fournissaient de l’argent,
mais aussi du cuivre et du plomb. Les filons
contiennent de nombreux autres métaux
non exploités, comme le zinc, le nickel, le
fer ou l’antimoine, ainsi que les minéraux
non-métalliques formant les gangues
recouvrant des quartz, fluorine, carbonates
de fer. Fermées depuis les années 40, des
amoureuxdecesanciennesminesontfondé
l’ASEPAM (Association Spéléologique
pour l’Etude et la Protection des Anciennes
Mines), en 1981. Les bénévoles géologues,
archéologues, historiens protègent et
proposent au public des visites de mines à
la découverte de ce patrimoine géologique.
La Bretagne et la force des
minéraux
Célèbre gemmologue et reporter dans le
monde entier, Patrick Voillot nous dévoile
aussi quelques pierres qu’il a glanées
en Bretagne dans le Finistère : l’apatite
mauve de Treguennec avec une couleur
mauve intense ou le béryl de Gouesnach
↑ Naya Jewelry, bague Nuances d’une Nuit
Étoilée, ornée d’une perle de Tahiti et saphirs,
diamants sur or 18 carats
← L’améthyste d’Auvergne présente une très belle
couleurdevioletsoutenutirantverslepourprelie
de vin – photo de la Maison de l’Améthyste
↑ Alexandre Bianchi,cristal de roche des
anciennes mines de la Gardette en Isère taillé
pour la collection Fireworks
↓ Patrick Voillot apatite mauve de Treguennec
avec une couleur mauve intense
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Il s'agissait pour moi de confectionner un
écrin pour mettre en valeur et rendre portable
les merveilles que la nature fait naître en
son sein ».
La Corse et son corail
unique
Le corail n’est pas une gemme, mais un
animalmarinformantdesembranchements
conjuguant le règne animal, végétal et
minéral. C’est en Corse que le corailleur,
Jean-Philippe Giordano pêche le corail
rouge de Méditerranée depuis plus de
30 ans. Activité fortement réglementée,
seuls 7 corailleurs en Corse ont le droit
de pêcher le corail à 50 mètres de
profondeur minimum jusqu’à 120 mètres.
à la couleur verdâtre. Emmanuel Thoreux
de White River Gems, négociant en
pierres d’Amérique du Nord, propose
aussi des pierres atypiques comme des
tourmalinesnoiresdel’ArchipelLesEbihens
enBretagne.Cerendhommageàlabeauté
brute de sa région tout en dévoilant des
pierres insoupçonnées venues de France.
La créatrice Elise Pinel-Peschardière de
la marque Gaston Bijoux, installée près
d’Annecy, aime la poésie des matières
brutes avec des pierres qui offrent des
inclusions uniques où l’on voit naître
en leur cœur jardins et paysages.
« Pour mon pendentif Cœur de géode, j’ai
serti une géode de cristal de roche provenant
du Morvan d’où ma famille est originaire.
« Ce corail couleur sang de bœuf est
unique et Bonifacio fait partie des rares
endroits mondialement connus. Je suis le
seul corailleur qui transforme la matière
pêchée directement en bijou que je propose
au sein de ma boutique du Corailleur
à Bonifacio. Mon sculpteur Claudio
sculpte des figures mythologiques, de
l’univers marin ou objets fétiches rendant
hommage à cette matière, vantée depuis la
Grèce Antique ».
Important à préciser : ces professionnels
officiels mettent toutes leurs passions au
service de ces trésors de France tout en
respectant la préciosité de la nature en
faisant une extraction raisonnée. �
SITES EN RÉFÉRENCE :
Sébastien Khayati : cristallier@gmail.com
Alexandre Bianchi :www.maison-bianchi.fr
Saphirs d’Auvergne : www.rivieredefrance.com
Naya Jewelry : www.nayajewelry.fr
Améthystes d’Auvergne : www.amethyste-
geosite-auvergne.com
Asepam : www.asepam.org
Patrick Voillot : www.patrickvoillot.com
White River Gems : www.white-river-gems.com
Gaston Bijoux : www.gaston-bijoux.com
Boutique du Corailleur : www.corail-rouge.com
→ Gaston Bijoux, pendentif géode de cristal
↓ L’entréedelamineSt-LouisEisenthüràSainte-
Marie-aux-Mines– crédit photo Asepam
White River Gems, tourmalines noires de
l’Archipel Les Ebihens en Bretagne
← Jean-Philippe Giordano plongeant à la
recherche du célèbre corail de Corse entre 50 et
120 mètres de profondeur
16. 14
échanger
Économie
&
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s
s
Fondée en 1870, cette maison de joaillerie et d’orfèvrerie
renaît de ses cendres grâce à l’impulsion d’Alexandre
Benamu qui a apporté une vraie vision, déjà couronnée de
succès par un prix du ministère de la Culture. Ce jeune chef
d’entreprise nous dévoile sa stratégie de développement
d’une marque qui a tout d’une grande.
Par Kyra Brenzinger
La Maison Copin réveille avec panache
une belle endormie !
↑ Alexandre Benamu
Quelle a été votre motivation pour
relancer ce nom de la joaillerie du 19ème
siècle?
Alexandre Benamu : Avant de me
lancer dans cette belle aventure,
j’ai travaillé dans la finance et tout
particulièrement dans le conseil pour les
fusions-acquisitions. J’avais donc une
maîtrise dans le domaine des rachats de
grandes sociétés, mais beaucoup moins
du secteur de la joaillerie. Le hasard
a voulu qu’Adrien, un ami d’école
avait cette marque familiale depuis
4 générations et que sa mère
Anne Copin souhaitait partir à la
retraite. Nous avons démarré le projet
ensemble, mais finalement, j’ai continué
ce projet tout seul. Ce qui me motivait
c’est qu’il y avait tout à faire en insufflant
une vraie stratégie de marketing et de
communication.
Cette maison était-elle jusque là assez
confidentielle ?
Alexandre Benamu : À l’origine en 1870,
Copin était à la fois un fournisseur-atelier
pour les grandes maisons de la Place
Vendôme, tout en créant des pièces sur-
mesure pour une clientèle particulière. La
maison était très discrète présentant ses
créations « en chambre » (à l’étage) en
étant le joaillier de nombreuses familles
françaises. Elle a connu ses heures de
gloire avec Michel Copin, dans les années
70, comme peut en témoigner Sophie Joly,
notre directrice commerciale qui, depuis
20 ans, est notre mémoire précieuse
de l’entreprise !
Quelles ont été les challenges pour
vous ?
Alexandre Benamu : J’ai analysé
le marché actuel de la joaillerie et
en face des grandes marques ou
des joailliers qui se lancent dans le
digital, on pouvait vraiment apporter
quelque chose de nouveau en terme
d’image. Dans le positionnement,
je souhaitais me rapprocher plus
d’une maison de mode avec une vraie
définition de style, plus design comme
peut le refléter notre campagne de
communication avec cette femme
allongée sur une bague XXL. La marque
Copin propose au-delà du bijou, un style
de vie.
Quels ont été les choix créatifs ?
Alexandre Benamu : Auparavant,
la maison faisait uniquement du sur-
mesure. Pour apporter une identité forte,
j’ai fait le choix de créer une collection en
collaboration avec une jeune designer
Sajina. Nous nous sommes inspirés
de 3 pièces d’archives que nous avons
remodernisées : la bague 1982 constituée
de godrons, la Daisy qui est inspirée de la
bague marguerite, mais que nous avons
revisitée en créant une couronne de fleurs
très joyeuse avec des couleurs et pour finir,
le modèle Rifli de 1972, avec un anneau
toujours très actuel qu’on a décliné en
3 ors ou en pavédiamants.
↑ Bague Daisy, sertie de diamants et tsavorites
sur or
→ Bague 82, or bicolore
17. 15
Avez-vous également lancé de
nouvelles collections ?
Alexandre Benamu : En effet, la bague
New 82, qui illustre notre campagne de
communication, s’inspire de la bague
1982, mais avec des profils biseautés et
pavés de pierres lumineuses comme le
vert en tsavorites ou d’autres couleurs sur
demande. La bague Dune est aussi une
création de Sajina qui a voulu revisiter
la chevalière en créant une ouverture sur
2 pierres de chaque côté avec de belles
aigues-marines ou des héliodores. Il faut
dire que nous avons des fournisseurs
très réputés qui nous réservent de
merveilleuses pierres.
La fabrication est-elle made in France ?
Alexandre Benamu : Bien entendu,
nous portons un très grand soin à la
fabrication en collaborant avec des
ateliers qui travaillent depuis 30-40 ans
exclusivement avec nous et les grandes
marques de la place Vendôme. C’est une
grande chance d’avoir ce savoir-faire de
la haute joaillerie française. D’ailleurs,
nous avons fait le choix d’utiliser de l’or
recyclé pour avoir moins d’impact sur
l’environnement.
Vous venez de gagner un Prix à l’appel
à projet du ministère de la Culture.
Pouvez-vous nous en parler ?
Alexandre Benamu : C’est à l’occasion
du salon Precious Room que nous avons
fait la connaissance des organisateurs de
ce prix au sein du ministère de la Culture.
Il s’agit de mettre en avant 4 secteurs :
Pour plus de renseignements :
Maison COPIN
161, rue Saint-Honoré
Paris 1er
Tél.+33 (0)1 42608709
https://copin.fr
la joaillerie, les accessoires, la
maroquinerie et l’art de la table. Le made
in France rentre dans les critères et grâce
à cette bourse, nous allons pouvoir réaliser
un film présentant le savoir-faire joaillier
avec ses différents métiers de fonte,
sertissage, polissage… Une découverte
passionnante des coulisses de la joaillerie.
Continuez-vous à proposer des bijoux
sur-mesure ?
Alexandre Benamu : C’était le cœur
de métier de la maison Copin et nous
avons la chance d’avoir des familles
clientes, depuis plusieurs générations.
Nous souhaitons donc permettre de
réaliser toujours des pièces sur-mesure
ou adapter des créations actuelles.
Nous avons dans notre showroom, dans le
quartier du Palais Royal (ancien quartier
des joailliers avant la place Vendôme)
toutes les pièces d’archives que ce soit les
gouachés (les dessins) que les moules.
Nous avons la chance d’avoir une belle
histoire reflétant la diversité créative
de la joaillerie française. Il faut savoir
la valoriser en l’amenant dans notre
nouvelle ère ! �
← Alliance festonnée
sur 5 rangs, diamants,
spinelles et tsavorites
↑ Bague Dune,
aigues-marines et
diamants sur or blanc
↓ Boucles d’oreilles New82 sur or jaune
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Olwen
Forest
@
Frédéric
Poletti
Cette collectionneuse de bijoux vintage
aime surprendre, innover et susciter
la curiosité. Spécialiste des bijoux
Haute Couture et des grandes stars
de Hollywood, elle nous dévoile les
pièces iconiques, présentées dans sa
boutique au cœur du marché Serpette de
Saint-Ouen.
Lucien Lelong avec son
esprit de modernisme
Au début des années 30, le couturier
français Lucien Lelong a introduit des
lignes de bijoux dites « mystérieuses ».
Pourquoi ce qualitatif ? Parce que
celles-ci sollicitaient l’imaginaire,
notamment en s’inspirant de
l’esprit de l’Egypte Antique et du
« Nile Country » (la Vallée du Nil).
« Son style s’articule autour de ce
quej’appellelamagiedes4S:Slow,
Secret, Sauntering and Snakelike
ornements. Je vous présente ici un
bracelet de Lucien Lelong en forme
de serpent qui peut s’enrouler autour du
cou ou du bras. Pendant de nombreuses
années, Lucien Lelong a créé plusieurs
modèles de ce style tubulaire qui a pris le nom
de Gastube Jewellery, inspiré des anciens
tubes de gaz. Plus tard, Lucien Lelong
a collaboré avec la maison Napier, célèbre
aux USA ».
Gastubes
à Gogo !
Olwen Forest
Interview de Kyra Brenzinger
1 Sautoir « Gastube » en forme de cravate avec incrustations en pâte de verre de la maison
Chanel, circa 1980
2 Parure « Gastube » crée par Joseff of Hollywood, portée par l’actrice américaine Lucille Ball
dans le film hollywoodien Look who’s laughing de 1941.
1
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19. 17
Pour en savoir plus :
OLWEN FOREST
Marché Serpette
(allée 3 – Stands 5,6 et 7)
110 rue des Rosiers
93400 Saint-Ouen
0033 (0)1 40119638
www.olwenforest.com
3 Pendants d’oreilles attribuées à la maison
Poggi, circa 1970
4 Manchette style «Serpentine», créée par
Lucien Lelong, circa 1930
5 Broche de Cohn & Rosenberg, circa 1930
6 Sautoir attribué à Lucien Lelong, circa 1930
La maison américaine Cohn &
Rosenberger a réalisé des parures et des
broches très intrigantes et spectaculaires
en cristal coloré et entourées de Gastubes.
« Dans les années 70, la maison française
Poggi avait aussi inventé des bijoux
intéressants avec des modèles très articulés
et notamment ces pendants d’oreilles
entièrement dorés. Fin des années 80, la
maison Chanel a sorti un long sautoir style
cravate, rehaussé d’incrustations en pâte de
verre ».
Une véritable tendance était née :
Gastubes for ever ! �
Grâce à leur flexibilité, les bijoux bougent,
s’animent au rythme des pas, d’un
geste, d’une attitude ou d’une allure. Un
concept qui va donner le ton et des idées
à Joseff of Hollywood, créateur
de 90 % des bijoux hollywoodiens,
des années 1930 à fin 1940. « Il est
connu pour son côté avant-gardiste
et sa forte personnalité. Il a créé une
parure style Gastubes avec pompons
pour l’actrice américaine Lucille Ball,
portée dans le film "Look Who’s
Laughing" de 1941. Cette actrice et
humoriste fût aussi une star de la télévision
américaine ».
3
5
4
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22. 20
Avocat, notamment, d’affaires et pénaliste au Barreau de
Paris, Franck Richard est devenu aussi, en 2018, télépilote
certifié de drones aériens ce qui l’a amené à devenir un
spécialiste juridique de référence dans ce domaine. Il nous
parle de cette discipline en pleine mutation.
Comment est née cette passion ?
Franck Richard : Je vouais déjà un intérêt
personnel pour l’aéronautique et j’ai décidé
en 2018 de passer un certificat de télépilote
de drones aériens auprès du CFAD (Centre
de Formation aux métiers du drone) de
Nancy. J’ai également passé un brevet
d’équipier embarqué à la SNSM (Société
Nationale de Sauvetage en Mer) à Bandol
puis de sécurité PSE1 (Premiers Secours en
Equipe niveau 1) et le permis bateau côtier.
Ces quatre formations conjuguées m’ont
permis d’être équipier secouriste à la station
SNSM de la Rochelle. J’ai ensuite complété
mes formations en radiotéléphonie en
obtenant mon Certificat Restreint de
Radiotéléphoniste (CRR) puis en SORA
drones aériens (Spécific Operations Risk
Assessment) pour développer un programme
de sauvetage par drones aériens (Search &
Rescue) au sein de la SNSM de La Rochelle.
Vous êtes également devenu expert
juridique dans ce domaine…
Franck Richard : Le domaine des drones
aériens est passionnant car porte sur une
discipline de plus en plus croissante et utile
au quotidien qui m’a amené à intervenir en
tant que contributeur au sein du Conseil
pour les Drones Civils (CDC) qui participe
utilement au traitement de toutes questions
de réglementation en matière de drones
aériens. Ainsi, j’ai suivi les évolutions
règlementaires en France, en Europe puis,
à l’International avec les périodes dites
transitoires en vue d’une harmonisation
d’ici 2025.
Par Kyra Brenzinger
La passion pour les drones aériens de
Maître Franck Richard
Est-ce une discipline qui se
professionnalise ?
Franck Richard : En effet, avec ces
évolutions législatives et réglementaires,
l’objectif a été de fortement cadrer une
activité qui, rapidement développée au
niveau loisir, se devait d’être encadrée au
plan professionnel d’autant qu’elle dépend
du secteur de l’aviation civile et, ainsi, de
la DGAC et de la DSAC dont les règles
de vols sont des plus strictes. Aujourd’hui
en France, nous comptons environ 17 000
personnesouexploitantsenregistrésauprès
du site Alpha Tango avec de nouvelles
catégories de vols (catégorie ouverte = vol
de loisir, catégorie spécifique = opération
dites de risques modérés et des catégories
certifiées, considérées à risques élevés),
le tout avec des classes de drones allant
de C0 à C6.
Dans quels secteurs utilise-t-on
principalement des drones ?
Franck Richard : C’est devenu un outil
indispensable au quotidien dans de
nombreux secteurs : le secourisme en
mer ou en montagne, dans le secteur
médical (transport d’organes, de sang, de
médicaments), dans le domaine agricole
pour l’épandage ou la pulvérisation,
plus éco-responsables qu’avec les
hélicoptères et limitateurs de risques
d’accidents pour les exploitants agricoles
et moins polluants pour l’environnement;
Mais aussi dans le bâtiment avec la
photogrammétrie (modélisation en 3D),
les expertises judiciaires ou constats
d’huissiers, les nettoyages de toitures ou,
encore, le cinéma avec des travelings,
par exemple comme, aussi, en matière
échanger
Économie
&
b
u
s
i
n
e
s
s
→ Franck Richard, Avocat au
Barreau de Paris
↓ Franck Richard, équipier secouriste à la
Rochelle et pilotant un drone aérien en mission
d’entraînement de secours maritime
23. de sécurité civile (pompiers-polices-
gendarmeries, douanes-armées), de
la construction ou de l’immobilier,
et j’en passe...
Vous participez également à la
jurisprudence dans ces domaines ?
Franck Richard : Par ma connaissance
de la matière, que ce soit en tant que
télépilote ou contributeur au sein du CDC,
j’ai effectivement permis à certains clients
de ne pas être condamnés en expliquant
quelques particularités techniques aux
magistrats en charges des contentieux
dont j’étais saisi. La technologie allant
plus vite que le droit, il était nécessaire
d’être en mesure d’éclairer les juges sur
certains points sensibles de la matière,
et donc, de se spécialiser dans ce secteur
des drones aériens. Par exemple, dans le
domaine agricole pour les zones à risque
avec des pentes dangereuses (+ de 30 %
d’inclinaison ou sur zones marécageuses),
nous pouvons utiliser des drones en
France, ce que l’Europe ne souhaite pas
nécessairement… J’essaye donc de faire
bouger les lignes en faveur de l’intérêt
général et national.
Pour les utilisateurs moins
professionnels, est-ce qu’ils doivent
suivre également des réglementations ?
Franck Richard : Bien sûr et les
règlementations sont en train de changer.
Elles se sont, à la fois complexifiées puis
simplifiées par certains aspects, selon le
poids des drones aériens utilisés et, surtout,
lepourcentagederisqueSol-Airqueleurvol
peu susciter. Les questions de respect de la
vie privée, du droit à l’image et de la liberté
d’aller et venir sont essentielles à respecter
en matière de vols par drones aériens.
Il y a également des zones de vols
autorisés qui sont référencées sur le site
www.geoportail.gouv.fr tandis que d’autres
sont interdites et désignées comme des
No Flight Zones (NFZ) à raison de la
sensibilité des sites concernés (militaires,
nucléaires, établissements pénitentiaires
par exemple). Autre exemple, si vous
faites un vol en immersion avec un masque
pour pilotage des drones vous devez
obligatoirement être à deux personnes
(en double commande), l’un qui voit la
scène dans la réalité visuelle (en extérieur)
et l’autre à l’intérieur du masque en
immersion.
Pour la sécurité, vous êtes également
impliqué dans ces problématiques ?
Franck Richard : En effet, j’ai même été
partie prenante car les drones utilisés pour
la sécurité intérieure (police, gendarmerie,
douane, les armées) bénéficiaient d’une
loi très bien faite et dénommée RPSI
(Responsabilité Pénale Sécurité Intérieure,
du 24 janvier 2022). Malheureusement,
cette loi ne disposait pas de décret, ni
d’arrêté d’application à la veille de la coupe
du monde de rugby (de septembre 2023)
et des prochains Jeux Olympiques de 2024,
ce qui impliquait que les drones des forces
d’interventions et/ou de préventions ne
pouvaient légalement pas voler. J’ai donc
saisi, en urgence, un député à qui j’ai remis
un dossier complet et qui a pu en référer
directement au ministre de l’Intérieur,
Monsieur Gérald Darmanin, lequel
a fait rédiger en urgence un décret puis
un arrêté officiellement promulgués
le 19 avril 2023. Depuis, les forces de l’ordre
peuvent légalement utiliser les drones
aériens pour leurs diverses missions.
Quand on parle de drone, on pense
aussi à l’affaire des drones survolant une
installation nucléaire ou les risques pour
les prochains Jeux Olympiques…
Franck Richard : C’est pour cela que la Loi
RPSI et ses décret et arrêté sont essentiels
pour notre sécurité intérieure ! Concernant
les sites à risques, il existe des drones
d’interception à décollage automatique
dit de « levées de doutes », des boucliers
anti-drones avec des logiciels de protection
intégrés, des fusils et canons anti-drones et
des relais possibles avec des avions Awacs.
Au-delà du côté dramatique de toute
guerre,laguerreenUkraineaétéunvéritable
accélérateur dans l’utilisation, la technicité et
l’acceptation de l’image des drones aériens.
Pour l’actuelle coupe du monde de rugby ou
lesJeuxOlympiquesde2024,l’utilisationdes
drones de surveillance va être primordiale,
tandis qu’en 2024 on aura, certainement et
de façon plus légère, la démonstration, en
France,despremiersdronestaxis.L’utilisation
des drones à l’occasion des Jeux Olympiques
va permettre d’assurer une sécurité intérieure
non négligeable. �
↑ Franck Richard, télépilote certifié de drones
aériens
← Franck Richard avec l’équipe de la Société
Nationale de Sauvetage en Mer de la station
de la Rochelle
21
24. Cettemanufacturefamilialedegantiersaétécrééepardeuxjeunescousinsparisiens,Ayad
et Layek, passionnés de culture, d'art, d'histoire et d’artisanat. Leur idée de départ était
de renouveler un savoir-faire traditionnel et d'y apporter une touche créative et artistique,
mais aussi d'offrir la possibilité de personnaliser cet accessoire de mode emblématique.
Liberalis les a rencontré pour qu'ils nous fassent découvrir leur univers rempli de finesse,
de styles et de couleurs. Par Jean-Louis Roux-Fouillet
← Gant col chemise Tarim
↑ Ayad, Layek et Mauro Squillace,
Maître-Gantier
↓ Teinte sur cuir cru, une véritable œuvre d’art
une image de soi dans un monde
où, plus que jamais, les apparences
comptent.
Et les accessoires n’y échappent pas : ils
subliment une tenue, sont le reflet d’une
personnalité et distinguent son porteur.
C’est la raison pour laquelle nous nous
sommes intéressés à la ganterie en nous
rapprochant de Mauro Squillace, un des
derniers Maîtres Gantiers, avec qui nous
avons étroitement travaillé de 2016 à 2019.
Figure emblématique du milieu, il nous
a quitté et nous tenions à lui rendre
hommage.
Qu'est-ce qui différencie le concept de la
Maison Bédouin d'un autre gantier ?
Animés par les spécificités de la culture
urbaine parisienne et soucieux de conserver
Maison Bédouin,
précurseur de l’art urbain
sur gants
Quelles sont les origines de Maison
Bédouin ?
« L’élégance à la française ». En voilà une
formule impérieuse qui soulève tant de
questions qu’elle en impose. Ce précepte
culturel a guidé nos réflexions et nous
a conduit à étudier l’essence de ses
symboles. Et pour incarner l’élégance, quoi
de plus symbolique que le vêtement ? Il est
l’expression de la singularité d’un Homme,
un facteur pas seulement différenciant, mais
aussi identitaire.
Nous-mêmes, enfants de la nation française
originaires d’Afrique Orientale, nous avons
toujours baigné dans un multiculturalisme
fort où les individualités se découvrent et
s’affirment par l’adhésion à un ensemble
de codes. Les codes vestimentaires en
font partie, car ils permettent de partager
22
s'étonner
S
a
v
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r
-
f
a
i
r
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26. 24
shopping
Une rentrée
vintage
The New Society-Ricarda woman, blouse en
viscose, 149€
Barbour aux Galeries Lafayette, casquette,
48€
Wilfrid Deydier, bague Pompadour, saphirs
roses et bleus, diamants sur or blanc,
www.wilfrid-deydier.com
Galeries Lafayette, Cardigan en laine
responsable, 99€
Freret Roy, Cœur Ouvert® Tourbillon,
série limitée à 10 pièces, prix sur demande -
www.freret-roy.com
Ateliers HeritageBike, vélo électrique
vintage fabriqué en France, 7 990€
Patou aux Galeries Lafayette,
Trench, 1 290€
Jack Gomme, sac Tote Atelier, laine Flores
Tartan Perle/Kaki/Bleu, 180€
← Rouvenat- Collier Bolt, diamants et
perles de culture sur or -
crédit photo Paul Schmidt,
prix sur demande
Lunettes de soleil Dolce & Gabbana en
acétate, 270€
28. 26
shopping
Une rentrée
artistique
Sipora Aguia Jewelry-bague
3 boules Moon en argent
et laiton doré, 155€,
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Ilona Orel Jewelry, bague Magia Virtus
quartz rose pierre des avocats, prix sur
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Galerie Amira Sliman,
boucles d’oreilles Après la pluie
de Marion Colasse, en argent
et cuivre plaqué or émaillé,
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Samaritaine-Aesther Ekme,
sac demi lune bleu nuit,
485€
L’Atelier du Tantale, bracelet Surface
en Tantale pur, prix sur demande,
f.manin@luxivore.com
← Boucheron - Carte Blanche, More
is More - In the Pocket & An Apple
a Day, bracelet orné de tsavorites et
laque – bijou de vêtement en diamants
et onyx
Galeries Lafayette, veste réversible, 169€
Lunettes de soleil Dolce & Gabbana en
acétate, 230€
Courreges aux Galeries Lafayette,
casquette en vinyle, 190€
Samaritaine-Farm Rio – Pull tressé, 270€
29. 27
↑ Quibe derrière son oeuvre Close
se cultiver
Art &
c
u
l
t
u
r
e
Vousêtesvisiblementcequel’onappelle
un touche-à-tout. Pourriez-vous nous
parler de votre parcours ?
Quibe : J’ai commencé par les lettres
anciennes (hypokhâgne, khâgne) avant
de commencer des études d’anglais pour
entamer un cursus artistique qui me
mènera dans la publicité. Pendant plus de
10 ans, j’ai officié en qualité de Directeur
Artistique en agence. J’ai eu ensuite le
plaisir de travailler comme directeur de
création dans un studio d’animation
avant de me décider à me remettre au
dessin à temps plein. J’ai fait mes classes
en tant qu’illustrateur et j’ai rencontré
la ligne !
Comment êtes-vous arrivé à vous
intéresser au Line Art ?
Quibe : Mon intérêt a toujours été pour le
minimalisme. Mais j’y trouvais une forme
de frustration, de malentendu, comme
une faute de ton. Je cherchais une façon
d’impliquerlespectateur,pasdeluiimposer
une image qui semblait dire « regarde
comme c’est malin, admire comme je suis
subtil ». Je voulais m’adresser à l’intime,
toucher au personnel. Inviter à participer
pas mettre à distance. Et puis, je tenais
à m’amuser, le dessin vient de l’enfance,
c’est un jeu, c’était logique d’en définir la
règle. La ligne permet l’évocation, ce n’est
pas un résumé, c’est le sujet à nu, réduit à
sa plus simple expression. Pas diminuée,
mais essentielle.
Tout le monde connaît les dessins au trait,
réalisés par Picasso, on pense bien sûr
à la célèbre Colombe. Le dessin au trait,
consiste à partir d’une idée complexe et
réaliste, à la simplifier en une seule ligne
ininterrompue. Ce travail peut sembler
relativement simple à réaliser, mais la
capture de la véritable essence de la forme
en une seule ligne est complexe.
Utilisé en décoration depuis des décennies,
le Line Art amène une ambiance douce et
légère grâce à ces silhouettes élégantes et
raffinées.
Inscritedansunstylequiseveutminimaliste,
cette tendance déco permet de réveiller
un intérieur, un accueil d’entreprise, un
bureau et même un extérieur quand le
Line Art s’inscrit sous forme d’un néon, ou
lorsqu’elle est forgée dans de l’acier pour
créer une grande sculpture...
Proche de l’univers de Matisse, il s’habille
désormais de couleurs et s’émancipe de sa
forme plus classique. En papier peint, dans
un cadre, sur un coussin ou encore sur de la
vaisselle, le Line Art se décline comme on le
souhaite et s’adapte aux goûts du jour.
C’est dans ce contexte que Liberalis
a rencontré l’artiste Quibe, virtuose du
Line Art, qui nous parle de son parcours,
de l’esprit dans lequel il travaille. Il nous
livre un ballet éclatant de ses émotions,
des sensibilités qui le font avancer et des
innovations qu’il apporte à son art.
LeLineArtsecaractérisepardeslignesépuréesquiprennent
laformed’unvisage,d’uncorps,d’unpaysage...Découverte
de cet artiste qui a réalisé pour Liberalis la couverture de
notre numéro « Spécial Made in France ».
Par Jean-Louis Roux-Fouillet
Découvertedel’artistefrançaisQuibe,
virtuoseduLineArt!
← Marengo - Fil d'acier forgé avec l'atelier LoR
↓ Oneline Kiss, encre sur papier
30. 28
Il peut être placide ou exploser de
puissance, en un instant. Jamais le même.
Une seule ligne, le même animal devient
chaque fois un dessin différent.
Quels sont les autres thèmes que vous
aimez traiter ?
Quibe : C’est le sujet qui vient
naturellement quand je ne cherche
pas de sujet spécifique. Par exemple,
j’ai passé quelques heures à dessiner
des baisers. Pendant la période du
confinement, je m’étais donné comme
routine de représenter une étreinte par
jour, une autre contrainte à rajouter
à la ligne, à rajouter à l’enfermement
également pour mieux le vivre. J’ai un
goût prononcé pour les portraits et le
rugby est un thème privilégié, depuis que
je l’ai découvert au stade et vécu en tant
que supporter.
Le noir semble tenir un rôle primordial
pour vous…
Quibe : Mon travail est un travail de
pesage. Je m’échine à chercher les limites
du figuratif. Je travaille un seul élément, la
ligne, je suis responsable des détails qu’elle
figure. Chaque détour est important, c’est
le cœur vivant de l’image qui bat. Tout
est là. Et rien ne doit détourner l’attention
de ce battement. Dans son expression la
plus pure, l’idéal de la ligne unique, le noir
est ce qu’il y a de plus neutre, de moins
chargé en signification, en expérience. La
forme est tout ce qui demeure, elle est l’œil
du spectateur.
Quelles sont vos influences, vos
inspirations ?
Quibe : Le dessinateur-caricaturiste
américain Al Hirschfeld ou le dessinateur
de bande dessinée néerlandais Hanko
Kolk, mais aussi Picasso, Matisse, Cocteau.
Mes filles également m’inspirent et ma
visite du Musée Soulages à Rodez a été une
découverte éclairante.
Avez-vous des secrets pour la création
d’une œuvre ?
Quibe : L’artiste japonaise Toko Shinoda
a écrit : « Peindre une ligne est comme un
rêve ». Alors, je dirais nourrir ses rêves !
Vivre, aimer, lire, écouter de la musique,
regarder passer les nuages, admirer
les autres dessiner ou peindre, filmer…
Tout ce qui viendra de loin quand il
faudra faire preuve de spontanéité ! Mais
s’il y a un secret, un truc, c’est que l’œuvre
pour être complète a besoin de celle ou
de celui qui regarde. De sa bonne volonté,
son imaginaire, son ressenti et son
expérience. Le blanc dans lequel se déploie
la ligne est là pour être réinvesti, comblé.
J’ai besoin de quelqu’un pour la ressentir.
Pour quelle raison le cheval semble
occuper une place prépondérante dans
votre travail artistique ?
Quibe : Cavalier et père de cavalières, j’ai
eu la chance d’avoir des chevaux, et de
les fréquenter régulièrement. C’est sans
doute l’animal avec lequel j’ai eu le plus
de proximité. Il se donne non pas le plus
volontier, mais avec le plus de générosité.
Mais surtout c’est aussi
un de ceux qui, selon mon
point de vue, se prête le
mieux à la ligne. Le cheval
est plus liquide qu’animal,
changeant, varié, imprévu.
← Mise en situation aéropochage dans un
intérieur de Greg Wright Architects
↓ Création Oneline pour Hennesy
← Un instant Montblanc
(photo Thérèsa Kaindl)
36. À l’occasion du Festival Namasté en juillet dernier à Paris, Son Excellence Jawed Ashraf,
l’ambassadeurdel’IndeenFrance,nousareçudansl’hôtelparticulierMalboroughaupied
de la Tour Eiffel.
Premier ministre, Narendra Modi
a été l’invité d’honneur du
dernier défilé du 14 juillet. En plus
de ces thèmes stratégiques et
diplomatiques, nous avons créé
d’autres opportunités culturelles.
Il s’agit donc d’un engagement
réciproque des gouvernements de
l’Inde et de la France de créer un
festival dans chaque pays. Nous
avons choisi les noms Namasté en
France et Bonjour India en Inde.
Les événements culturels sont de
véritables ponts entre les peuples
construisant des relations de cœur
et d’esprit.
Pouvez-vous nous parler de vous et de
ce lieu magique de l’ambassade ?
Jawed Ashraf : Pour ma part, j’ai
étudié l’économie au St Stephen’s
College à New Dehli et la gestion
à l’Indian Institute of Management
à Ahmedabad. Diplomate de
carrière, j’ai rejoint le service extérieur
indien en 1991. Après une expérience
en Allemagne, j’ai été ministre des
affaires politiques à l’ambassade de
l’Inde à Washington DC. En 2010, je
suisrevenu en Inde occupantplusieurs
postes notamment au ministère des
Affaires extérieures. J’ai été nommé
en 2020, Ambassadeur de l’Inde
en France exerçant dans cet hôtel
particulier ayant appartenu en 1922,
à la famille Vanderbilt. Construit en
1910 par l’architecte René Sergent,
l’hôtel de Malborough porte le nom
de l’époux de la milliardaire Consuelo
Vanderbilt, Charles Spencer-
Churchill, 9e
duc de Malborough
et cousin du futur premier ministre
Winston Churchill.
Comment est née l’idée du Festival
Namasté ?
Jawed Ashraf : En janvier dernier,
nous avions célébré les 25 ans de la
signature de partenariat stratégique
franco-indien dans les domaines de la
défense et de la sureté. De plus, notre
Par Kyra Brenzinger
Interview de
Monsieur l’ambassadeur
Jawed Ashraf
→ Son Excellence
Jawed Ashraf,
Ambassadeur
de l’Inde en
France, dans
l’hôtel particulier
Malborough
← L’affiche du Festival
Namasté
↓ Le virtuose Amjad Ali Khan et ses musiciens
34
s'engager
Asso &
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s
37. En plus des concerts présentiez-vous
d’autres activités ?
Jawed Ashraf : En effet, le Festival
Namaste, organisé à la Seine
Musicale sur l’île Seguin, a également
réuni 22 artisans des différentes
parties de l’Inde et 15 ateliers de
musique, de danse Bollywood ou de
théâtre.LecélèbrephotographeRohit
Chawla a présenté son exposition
Wanderlust sur les communautés
pastorales et la Dupatta Association
a exposé ses dessins retraçant les
arts narratifs et picturaux de l’Inde.
Vous pouviez également goûter les
spécialités culinaires tout en écoutant
de la musique. C’était une véritable
immersion dans le paysage culturel
indien et un bel hommage à Paris car
cette ville aime la culture ! �
Pourquoi avoir choisi la France pour ce
festival ?
Jawed Ashraf : Depuis plus de
200 ans, la culture et la littérature
françaises sont très importantes en
Inde et la langue française est la
plus populaire (sachant que l’anglais
fait partie des langues nationales).
De plus, nous avons en commun
une culture de l’art, de l’esthétique
et du goût pour l’art culinaire
particulièrement riche. Nous avons
également un projet d’envergure pour
créer un musée national en Inde et
nous avons privilégié de développer
des échanges avec le musée du
Louvre. Les échanges culturels
sont essentiels pour rapprocher les
peuples.
Pouvez-vous nous présenter le concept
du Festival Namasté ?
Jawed Ashraf : Le festival est un
hommage aux relations historiques
et amicales de nos deux pays, ainsi
que du partenariat stratégique
multidimensionnel entre l’Inde et
la France. Il a marqué un moment
important dans l’histoire des relations
indo-françaises en réunissant des
grands artistes du spectacle vivant et
des arts visuels, ainsi que des artisans
indiens, en ayant pour objectif d’offrir
une fête extraordinaire des sens
à travers la riche diversité culturelle
de l’Inde. Plus de 100 artistes ont
été présents proposant 13 concerts
représentant les diversités de style
(classique, folk ou contemporain)
et des différentes régions de l’Inde.
De véritables virtuoses dans leurs
domaines respectifs ont été présents
comme Amjad Ali Khan, Ricky Kej ou
Dr. L. Subramanian.
↑ Les danseurs Anushasanam
→ Les danseurs traditionnels Amara
Pour plus de renseignements :
Ambassade de l’Inde :
https://www.eoiparis.gov.in
Festival Namasté :
https://festivalnamastefrance.fr
↓ La salle de la Seine Musicale et le chant classique d’Aparna Sreedhar - DR
35
40. 38
Tous les modèles des marques françaises ne sont pas fabriqués dans l’hexagone,
mais à terme, l'objectif est de produire 2 millions de voitures électriques en France.
En attendant Liberalis a souhaité mettre en avant 4 nouveaux modèles tricolores.
Par Jean-Louis Roux-Fouillet
Les voitures françaises
de la rentrée
Nouvelle Clio à l’essai avec
son moteur E-Tech full
hybrid en fer de lance
Avec un nouveau style encore plus affirmé,
plus élégant et un intérieur chic et raffiné,
Nouvelle Clio initie un nouveau cycle en
offrant une première interprétation du
nouveau langage design de la marque. Sa
nouvelle face avant, qui conjugue technicité
et dynamisme, sa signature lumineuse
totalement repensée et identitaire et ses
lignes tendues, donnent à Nouvelle Clio un
caractère plus marqué, à la fois statutaire,
vibrant et émotionnel.
Côté motorisation, elle propose l’offre
la plus complète du marché de sa
catégorie, afin que chacun puisse choisir la
configuration la plus adaptée à son usage.
Disponible pour ses débuts avec plusieurs
motorisations essence et Diesel, Clio
a adapté son offre au fil des générations
pour répondre aux attentes de ses clients,
en quête de véhicules plus économes en
carburant et moins émetteurs de CO2. En
2020, pour la première fois de son histoire,
Clio s’électrifie et propose une motorisation
hybride. Nouvelle Clio conserve la même
5 ou 7 places, il reste le modèle le plus
habitable de la gamme Renault. Et c’est
bien là son point fort ! Le choix de matériaux
raffinés, la qualité d’assemblage et de
finition mettent en valeur un intérieur haut
de gamme et lumineux grâce au toit vitré
panoramique de plus d’un mètre carré,
l’un des plus grands du marché. Bien dans
son temps, Nouvel Espace est high-tech
à l’intérieur comme sous le capot. Plus
compact en dimensions extérieures
et plus léger de 215 kilos par rapport
à son prédécesseur, il est équipé d’une
motorisation E-Tech full hybrid de 200 ch
ultra efficiente. Sa faible consommation
normée de carburant (4,6L / 100 km)
permet une autonomie jusqu’à 1 100
kilomètres avec un plein, sans recharge.
Renault dévoile son Nouvel
Espace E-Tech 200 ch
Révolutionnaire et visionnaire, l’Espace
a toujours évolué avec son temps.
Aujourd’hui, Nouvel Espace prend l’allure
d’un SUV au design athlétique et élégant,
empreintdesportivitéenfinitionEspritAlpine.
Fidèle à son ADN de grand voyageur en
se challenger
A
u
t
o
m
o
b
i
l
e
← ↑ Renault Espace E-Tech 200 ch –
Bleu Nocturne
↓ Nouvelle Renault Clio E-Tech full hybrid,
Esprit Alpine