Formation M2i - Comprendre les neurosciences pour développer son leadership
Discours d'inauguration de l'école Pierre Perret de Couffouleux
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INAUGURATION DE L’ECOLE MATERNELLE
DE COUFFOULEUX – 81800 (Tarn)
Le mardi 28 mars 2017 – 16H30
Cher Monsieur le Préfet du Tarn, M. MOUGARD
Cher Monsieur Le Président du Conseil Départemental du Tarn, M. CARCENAC
Chère Madame la Présidente de la région Midi Pyrénées Languedoc Roussillon, Mme
DELGA
Cher Monsieur le Maire de Couffouleux, M. Olivier DAMEZ
Chers amis du Conseil Municipal
Monsieur l’Inspecteur de l’Education Nationale du Tarn, M. VILLEROT
Chère Madame Sylvie LEFEVRE – Directrice de l’école maternelle ainsi que vous chers
enseignants et enseignantes de l’école.
Mesdames, Messieurs, vous tous chers amis,
L’honneur que vous me faites en donnant mon nom à cette école, risque de raboter encore une
fois, quelques copeaux de ma modestie naturelle.
Si je dis « encore une fois », c’est que cet établissement scolaire qui porte désormais mon
nom à Couffouleux est le vingt-sixième à la suite de l’école maternelle de Valence d’Agen qui
fût la première située dans mon Tarn et Garonne natal. J’avoue en toute sincérité que je ne
m’attendais guère à ce que des responsables d’écoles publiques de notre pays me proposent
un jour, d’auréoler mon nom d’une telle gloire.
Cela est d’autant plus surprenant, que les mérites reconnus de tel ou tel auteur, peintre,
sculpteur, écrivain, homme de science ou en quelque sorte considérés comme « bienfaiteur de
l’humanité », ne le sont généralement que post-mortem.
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Croyez de ce fait chers amis, qu’il m’est indéniablement beaucoup plus agréable de pouvoir
vous dire ces quelques mots de remerciement moi-même, aujourd’hui bien vivant !
Je suis infiniment touché d’être ainsi et honoré par les 2 800 habitants de Couffouleux.
Eh bien moi, tout comme vous, chers enfants, c’est dans mon Languedoc natal, que je fis mes
premières dictées à la communale de Castelsarrasin. A l’âge de treize ans, après avoir obtenu
mon certificat d’études, papa me proposa alors d’entrer au collège ou encore l’apprentissage
d’un métier. J’étais malheureusement incapable à cet âge-là de décider moi-même de mon
sort. C’est donc lui qui le fît pour moi. Mon inclination naturelle vers la musique – qu’il m’avait
fait apprendre dès l’âge de huit ans en même temps que le saxophone-, l’incita soudain à
changer de cap. C’est ainsi qu’il me fît inscrire au conservatoire de musique et d’art
dramatique de Toulouse où à mon grand désespoir je fus reçu le mois d’octobre suivant. A la
vérité, m’éloigner de mes copains et de ceux que j’aimais, me chagrinait beaucoup. Bien sûr,
j’avais une inclinaison vers la musique et j’appris à aimer le conservatoire. Je m’inscrivis
d’ailleurs moi-même par la suite aux cours de déclamation dramatique qui m’enchantaient
littéralement. Ils me terrifièrent du reste également le jour où, confronté à la prosodie de
Molière, de Racine et à celle de Musset, je pris conscience du grand vide ‘’littéraire’’ qui était
le mien. Les mots appris certes dans ces fameuses et chères dictées de mon école primaire,
étaient pourtant bien insuffisants en regard de ceux qui forgeaient les admirables vers de
‘’l’Ecole des femmes’’, du ‘’Misanthrope’’ ou des ‘’Plaideurs’’. Ces terrifiantes lacunes dans mon
vocabulaire, me donnèrent évidemment le vertige. Je pris conscience alors de l’énorme travail
qui m’attendait en entreprenant avec la même détermination, l’étude de l’art dramatique, ainsi
que celle du saxophone alto.
Je n’oublie pas bien sûr le rébarbatif solfège, le redoutable piège des dictées musicales, ni
l’apprentissage des sept clés musicales, censées m’ouvrir la porte des concertos les plus
abrupts. J’ignorais alors qu’elles me rendraient plus tard d’inestimables services lorsque je
composerais moi-même des chansons. L’école publique n’est-elle pas une corne d’abondance
dispensant le savoir qui ouvre toutes les portes de la vie ? Les trésors qu’offre l’éducation ne
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sont-ils pas proposés aujourd’hui à tous dans notre siècle égalitaire ? A vous d’en faire votre
profit chers élèves de l’école de Couffouleux ?
Pour ma part, chers enfants, l’école m’a accueilli, je n’avais pas encore deux ans, j’étais
incontestablement le plus jeune de la classe et aussi paraît-il, le plus bavard ! A défaut d’être
déjà auteur et compositeur, c’est en effet dans ces lieux que j’ai débuté ma carrière de
chanteur. Je fis déjà même partie de la chorale, après avoir frôlé l’exclusion pour une raison
qui me paraissait tout à fait injuste, je ne chantais pas assez fort et peut-être aussi un peu
faux. J’ai dû apprendre à faire ce qu’il fallait depuis pour y remédier !
J’ai encore aujourd’hui le souvenir bien net de cette tranche d’âge si tendre où l’on est si
vulnérable, si sensible et parfois aussi, il faut bien le dire, si turbulent ! Plus tard, en entrant
à la communale pour mes six ans, mon cœur débordait de chagrin, une page était tournée. Je
me suis souvent demandé si ça n’était pas ces jours dorés passés à l’école, qui m’avaient
empêché de perdre le goût et les saveurs de cette enfance que l’on peut retrouver dans
certaines de mes chansons. Les enfants d’ici ne perdront pas pour autant leur parrain de vue
en changeant de classe. Plus tard, ils auront peut être eux aussi, la tâche complexe de
disserter sur les textes de chansons, telles que « Mon p’tit loup », « La cage aux oiseaux » ou
« Lily » (dont le récit se justifie hélas chaque jour un peu plus !) ou « Vert de colère » ou plus
récemment encore « Mélangez-vous », « La Femme Grillagée » ou « Femme battue » ! Leur
donnera-t-on à étudier le texte du « Zizi », j’en suis moins sûr !
Cela me fait chaud au cœur de savoir que nous ferons un bout du chemin ensemble car vous
donnez un avenir infini à mes écrits en baptisant cette école de mon nom.
Qui peut rêver d’une telle pérennité ? N’est-il pas permis de penser que les petits enfants de
ces élèves chanteront à leur tour avec encore plus de ferveur peut-être « Donnez-nous des
jardins » en l’an 2100 ?
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Je vous remercie tous une fois de plus de m’avoir manifesté votre confiance. Je sais que
dorénavant, grâce à vous, mon nom et mon cœur seront toujours présents dans votre
accueillante commune avec laquelle je me sens dès à présent un véritable lien de parenté.
Pierre Perret