Le Square de Marguerite Duras. Un des plus beaux textes fleuves de Duras... et des plus accessibles :
Deux laissés pour compte se rencontrent par le hasard d’un bel après-midi de printemps. Avec des mots très simples et comme à tâtons, leur parole aventureuse recrée tout un ciel de fraternité et de beauté dont ils se croyaient définitivement exclus.
Elle : Ophélia Teillaud - Lui : Marc Zammit
Version courte : 50 mn - Version longue : 2h45
1. "Jʼaurais cru pourtant
que cʼétait comme
un devoir
de tous les hommes
dʼêtre
heureux
comme on recherche
le soleil
plutôt que
lʼombre "
Le Square
Marguerite Duras
2. Lʼéchappée belle (critique)
" Ces deux clowns célestes en orbite poétique
nous propulsent à des années-lumière
de tout verbiage. Avec Le Square, la parole
devient un évènement, un horizon
qui se déplace à mesure quʼelle se déploie. "
Marguerite Duras
Le Square
Ophélia Teillaud
et Marc Zammit
" Le texte de Marguerite Duras
est magnifique et le jeu des acteurs
le sublime. La générosité de la mise en scène
fait advenir un moment de rêve qui donne
la clé des champs pour se faire la belle. "
Cédric Enjalbert
Cie LE THÉÂTRE DU CONTE AMER
LABORATOIRE DE LʼACTEUR ET DU SPECTATEUR
Contact : marc.zammit5@gmail.com – 06 74 88 22 21
3. Le Square
MODULE DE CRÉATION
Le Square révèle un visage méconnu de
Marguerite Duras.
Corrosif, drôle, touchant, très touchant.
Le texte met en scène deux laissés-pour-
compte. Ils ne possèdent rien, rien que ce
bout de conversation que le hasard dʼun bel
après-midi de printemps leur offre.
Alors, avec des mots très simples
et des idées bien à eux, ils font
de ce carré de verdure la plus
fantastique piste du monde.
Duras avenduras
La parole libre
4. Le Square
MODULE DE CRÉATION
Une comédienne, un comédien,
un banc, une chaise…
Le MODULE DE CREATION Le Square
est conçu pour voyager partout, à la
rencontre de tous les publics et de toutes
les générations.
Du spectacle fleuve de 2 heures 45 en
salle au module de 30 à 50 minutes en
appartement, foyer, médiathèque, bisrtot,
jardin, maison de retraite, hopital,
établissement scolaire… il offre chaque
fois lʼoccasion de nouvelles aventures.
Partout où nous lʼavons joué, le texte
suscite le dialogue, ouvre une parole
bien au-delà du cadre de la
représentation.
5. Dans les jardins de la médiathèque de Cheptainville
.
Marc Zammit
Complément de dossier
Deux années avec Marguerite Duras
6.
7. Dans lʼédition du Théâtre de Marguerite Duras,
on peut lire :
« La version intégrale du Square ici publiée a été
créée le 15 janvier 1965 au Théâtre Daniel Sorano,
par Évelyne Istria et Alain Astruc, dans la mise en
scène dʼAlain Astruc. » Quelques vingt ans plus
tard, Ophélia Teillaud, Alain Astruc et moi-
même avons travaillé sur une nouvelle mise en
scène du Square deux années avec la
complicité de Marguerite Duras.
Un amour sans fin
A ses côtés, nous explorions le texte dans
ses moindres finesses, troublés par son humour,
sa violence cachée, son humanité.
Je veux évoquer ici une rencontre
dʼune nature exceptionnelle.
Rencontre bien loin des clichés,
avec une femme qui, à chacune de nos visites,
nous livrait tout dʼelle.
Par son écriture comme
par sa présence, nous vivions une même qualité
de sentiment qui se tissait, circulait, sʼéchangeait,
nous ouvrant à lʼintimité du monde
… et de nous-mêmes.
8. Puis, elle était venue assister à une
représentation.
Ophélia tenait le rôle de la jeune fille et Alain celui
de lʼhomme… sur scène, tous deux jouant la
totalité de la pièce pour, au milieu du théâtre
vide, Marguerite et Yann. Ce moment me semble
encore une plongée dans un espace-temps autre.
À la fin, Marguerite est allée tout près dʼOphélia,
très près : « Vous aimez jouer cette pièce,
vous lʼaimez, ça se voit. ».
Voir… elle donnait souvent cette impression :
Être totalement
regard.
Lʼimmanence dʼun regard
Marguerite Duras a ce pouvoir, et sa pièce, Le
Square, cʼest ça : une attention au monde devenue
écriture. Cela appelle un rapport au théâtre très
singulier, tel celui quʼAlain Astruc a nourri toute sa
vie et nous a transmis. Cʼest un sens aigu dʼune
langue active qui les rapproche, Marguerite et lui,
qui les dévore pareille, lʼévidence dʼun
cheminement de lʼécriture qui transforme, qui
libère… qui rend Voyant.
9. Et puis tous deux ont bien voulu cesser de vivre.
La transmission… la trace
Aussi, aller vers Le Square, pour nous cʼest
toujours retrouver une trace vivante qui
raméne à des liens essentielles.
Encore quelque vingt ans plus loin, jʼavais conquis
la maturité du rôle tandis quʼà son tour, Ophélia
transmettait son expérience à Camille Metzger et
nous guidait, elle et moi, dans un nouveau voyage.
Cʼétait en 2005, nous écrivions alors :
« Publié en 1955, Le Square
prend aujourdʼhui une résonance inattendue.
Le texte met en scène une jeune fille
et un homme dʼâge mûr. Elle et lui nʼont
quʼun bout de vie à porter heure après heure
dans un monde qui nʼa pas dʼégard pour eux.
De ces vies qui fleurissent encore
et encore sous les jolis noms de précarité,
exclusion, détresse, solitude… et nourrissent de
belles statistiques et dʼéloquents discours
sur le seuil de pauvreté et la fracture sociale. »
10. Critique Avignon 2007
« Les pieds bien dans la terre mais le cœur dans le
ciel, la jeune fille et lʼhomme disent les désirs
irrépressibles, les humiliations, la révolte qui colle
au corps et la lassitude parfois, la cruauté, absurde,
la bêtise, mais aussi lʼenchantement, les enfants, le
bleu de la mer et… le plaisir de danser.
Au fil des mots, la conversation prend des envols
vertigineux. Elle et lui se font clowns célestes,
arrachent à la désespérance des nuées de rire, des
soleils de vie dont rien ni personne jamais ne les
dépossèdera. »
En 1955, nous vivions lʼidée unique que le
progrès était inéluctable, que le progrès
matériel engendrerait forcément le progrès
social. La misère, les guerres… tous ces
maux étaient des imperfections appartenant
au passé et elles allaient être très bientôt
corrigées. En 1955, naissait la société du
bonheur inévitable.
Marguerite Duras disait déjà
que cʼétait le contraire
qui allait se produire
que dans cette fuite en avant
on allait abandonner
lʼhomme
11. Soixante ans plus tard, on voit combien elle
avait raison.
Au fil des mots, on comprend alors que dans ce
grand mensonge social qui envahit tout, cʼest la
meilleure part de nous-même qui a été sacrifiée.
Cʼest pour cela que Le Square touche tout le
monde.
Et le texte est là indemne
poétique
et plus politique
que jamais
Auprès dʼelle, nous étions sous haute
surveillance mais surtout elle voulait encore
nous transmettre quelque chose de son
engagement à travers la matière même de la
langue.
Elle nous inculcait son art des mots avec une
générosité et une joie incroyables. Soixante ans
après lʼécriture du Square, revenir à son
expérience « poétique et politique » de la parole,
cʼest aussi prendre conscience ensemble que le
mythe de la réussite et du progrès scellait notre
déshumanisation et que notre monde avait basculé
dans lʼhorreur. Nous avions agi pour que les
produits du travail nous rendent libres. Aujourdʼhui,
pris aux charmes de la « libre communication »,
cʼest nous qui sommes devenus des produits.
12. Quʼattendent-ils dans ce Square?
Elle, tout. Lui, rien.
Elle, tout ce quʼune jeune fille courageuse et
pleine dʼappétits peut légitimement espérer sur
cette terre : un mari, un réfrigérateur, des
enfants… la vraie vie des autres en somme.
Lui, juste une occasion de bavarder un peu afin
que la journée paraisse plus courte.
La voix dʼun enfant leur en fournira
le prétexte : « Jʼai faim ! »
Une attente aussi, la toute première.
Marguerite Duras
Le Square
Avec Ophélia Teillaud et Marc Zammit
Le réalisme, cʼest lʼidée quʼon peut se faire du réel
à un moment donné, tandis que le réel échappe à
toute idée. Le réel est expérience, immédiate et
fugace, du mystère de notre vie – tels ces trop
courts instants, heureux ou douloureux, où
intérieur et extérieur ne font quʼun.
Le réel est notre sensibilité soudaine à la
mutité du monde et qui devient langage.
Contact :
marc.zammit5@gmail.com – 06 74 88 22 21