1. Chapitre 2: Réactions complexes ou
composées
Cours de Cinétique et Catalyse
SMC S5
Session d’automne 2023
M. RADID
Département de Chimie
2. Réaction composée ou complexe
résulte de plusieurs réactions simples se
produisant simultanément dans le milieu
réactionnel et qui agissent soit:
- Simplement (réactions opposées et
réactions parallèles).
- Successivement (réactions successives ou
consécutives)
4. Réactions opposées(renversables)
Une réaction chimique est renversable quand la réaction
inverse de formation des réactifs à partir des produits est
possible.
La vitesse globale de la réaction va décroitre au cours du
temps et s’annuler au bout d’un temps plus ou moins long.
L’état final de l’évolution du système est un état
d’équilibre dynamique, dans lequel les vitesses des
processus direct et inverse sont devenues égales
les deux réactions se font à la même vitesse : leurs effets
se compensent et la composition du système ne change
plus.
5. Réactions opposées(renversables)
Plusieurs cas:
Réactions directe et inverse d’ordre 1
Réactions directe et inverse d’ordre 2
Réaction directe d’ordre 1 et inverse
d’ordre 2.
Réaction directe d’ordre 2 et inverse
d’ordre 1.
6. Réactions opposées: Réactions directe et
inverse d’ordre 1
k
A <=> B
k-1
t=0 a0 b0
t a0-x b0+x
te a0-xe b0+xe
te : temps au bout duquel l’équilibre cinétique
s’établit (vglobale = 0)
7. Réactions opposées: Réactions directe et
inverse d’ordre 1
Loi cinétique :
ࢊ[]
ࢊ࢚
= 𝒗1-𝒗-1= k1[A]-k-1[]=-
ࢊ[A]
ࢊ࢚
L’équation différentielle s’écrit alors :
ࢊx
ࢊ࢚
= k1(a0-x)-k-1(b0+x)
ࢊx
ࢊ࢚
= (k1a0-k-1 b0 ) - (k1+k-1) x
0
𝑥
{𝑑𝑥/(k1a0 − k − 1b0) − (k1 + k − 1)x} = 0
𝑡
𝑑𝑡
8. Réactions opposées: Réactions directe et
inverse d’ordre 1
Par intégration directe, on obtient:
ln (
k1
a0
−k
−
1
b0
(k1
a0
−k
−
1
b0
) − (k1
+k
−
1
)x
) = (k1+k-1)t
A l’équilibre, les vitesses des deux réactions
directe et inverse sont égales 𝒗1= 𝒗-1
k1[A]e = k -1[B]e
k1
k−1
=
[]e
[A]e
= Kc
Kc constante d’équilibre relative aux concentrations
18. Réactions opposées: Réactions directe et
inverse d’ordre 2
k
A + B <=> C + D
k-1
t=0 a0 a0 0 0
t a0-x a0-x x x
te a0-xe a0-xe xe xe
On suppose une réaction d’ordre 2 (ordre 1 par
rapport à A et B) opposée à une réaction d’ordre 2
(ordre 1 par rapport à C et D)
19. Réactions opposées: Réactions directe et
inverse d’ordre 2
Loi cinétique :
-
ࢊ[A]
ࢊ࢚
= −
ࢊ[]
ࢊ࢚
= k1[A] []-k-1[C] [D]
L’équation différentielle s’écrit alors :
ࢊx
ࢊ࢚
= k1(a0-x)2 -k-1 x2
A l’équilibre, les vitesses des deux
réactions directe et inverse sont égales
𝒗 = 𝒗e = 0= k1(a0- xe)2 -k-1 xe 2
20. Réactions opposées: Réactions directe et
inverse d’ordre 2
k-1 =
k1
(a0
− xe)2
xe
2
L’équation cinétique s’écrit:
Après intégration on obtient:
21. Réactions opposées: Réactions directe
d’ordre 1 et inverse d’ordre 2
k
A <=> B + C
k-1
t=0 a0 0 0
t a0-x x x
te a0-xe xe xe
On suppose une réaction d’ordre 1 opposée à une
réaction d’ordre 2 (ordre 1 par rapport à B et C)
22. Réactions opposées: Réactions directe
d’ordre 1 et inverse d’ordre 2
Loi cinétique :
ࢊ[]
ࢊ࢚
= k1[A] − k-1[B] [C]
L’équation différentielle s’écrit alors :
ࢊx
ࢊ࢚
= k1(a0-x) − k-1 x2
A l’équilibre, les vitesses des deux
réactions directe et inverse sont égales
𝒗 = 𝒗e = 0= k1(a0- xe) − k-1 xe 2
23. Réactions opposées: Réactions directe
d’ordre 1 et inverse d’ordre 2
k-1 =
k1
(a0
− xe)
xe
2
L’équation cinétique s’écrit:
Après intégration on obtient:
24. Réactions opposées: Réactions directe
d’ordre 2 et inverse d’ordre 1
k
A + B <=> C
k-1
t=0 a0 a0 0
t a0-x a0-x x
te a0-xe a0-xe xe
On suppose une réaction d’ordre 2 (ordre 1 par
rapport à A et B) opposée à une réaction d’ordre 1
par rapport à C
25. Réactions opposées: Réactions directe et
inverse d’ordre 2
Loi cinétique :
-
ࢊ[A]
ࢊ࢚
= −
ࢊ[]
ࢊ࢚
= k1[A] []-k-1[C]
L’équation différentielle s’écrit alors :
ࢊx
ࢊ࢚
= k1(a0-x)2 -k-1 x
A l’équilibre, les vitesses des deux
réactions directe et inverse sont égales
𝒗 = 𝒗e = 0= k1(a0- xe)2 -k-1 xe
26. Réactions opposées: Réactions directe et
inverse d’ordre 2
k-1 =
k1
(a0
− xe)2
xe
L’équation cinétique s’écrit:
Après intégration on obtient:
27. Réactions successives
Elles se caractérisent par l’intervention
d’espèce intermédiaire ; elles correspondent
au cas où les réactifs se transforment en
produits intermédiaires qui, à leurs tours, se
transforment en produits de réaction.
Réactions schématisées par :
28. Réactions successives
Si les réactifs communs n’interviennent que dans
la première réaction, le système est dit non
compétitif : 𝑨 + → 𝑪 + 𝑫 → 𝑬 + 𝑭 → 𝑮 + 𝑯.
Par contre, si un réactif initial intervient dans les
réactions suivantes, le système est dit compétitif :
𝑨 + → 𝑪 + → 𝑬 + → 𝑭.
Dans notre cas, notre étude se limitera aux
réactions successives non compétitifs d’ordre 1.
Une telle suite d’étapes représente en général les
désintégrations successives de divers constituants
d’une famille radioactive.
34. Réactions successives
A se décompose suivant la fonction [A]=f(t)
qui est décroissante: [A]min = 0
C se forme suivant la fonction [C]=f(t) qui
est croissante: [C]max=[A]0
Point d’inflexion quand B passe par son
maximum.
39. Réactions successives
Cas particulier où k2 ≫ k1
[B] est pratiquement constante et
faible (dés que B est formé, elle
disparait rapidement pour donner C)
la vitesse de formation de C est
pratiquement égale à la vitesse de
disparition de A.
L’étape A B apparait comme
l’étape cinétiquement déterminante
(étape lente)
40. Réactions successives
Approximation de l’Etat Quasi Stationnaire ou
principe de Bodenstein
Dans le deuxième cas (k1 ≪ k2) écrire
ࢊ[B]
ࢊ࢚
revient à
appliquer l’approximation de l’état quasi stationnaire qui
s’appliquera systématiquement aux espèces très réactives et
en faibles concentrations.
Remarques:
-La validité de l’AEQS est d’autant meilleure que
l’intermédiaire réactionnel est réactif.
-l’AEQS ne peut-être appliquée qu’après un temps appelé:
temps de relaxation, qui est nécessaire pour la formation
d’une concentration stationnaire de l’intermédiaire actif. Le
temps de relaxation est faible par rapport au temps de
réaction.
41. Réactions successives
Approximation de l’Etat Quasi Stationnaire ou
principe de Bodenstein
L’idée qui est à la base du concept d’AEQS est la suivante. Si
une espèce intermédiaire est très réactive, c’est-à-dire beaucoup
plus réactive que les autres espèces présentes dans le milieu
réactionnel,
elle est, par voie de conséquence, en concentration faible par
rapport à ces autres espèces. Sa vitesse nette de production doit
donc être négligeable par rapport aux autres vitesses : en
d’autres termes, la vitesse de disparition de cette espèce est peu
différente de sa vitesse d’apparition. L’AEQS consiste à faire les
calculs en admettant que cette vitesse nette est nulle, ou encore
que les vitesses d’apparition et de disparition de l’intermédiaire
très réactif sont égales.
42. Réactions parallèles
On distingue deux types de réactions:
-Réactions jumelles: lorsque tous les réactifs sont
les mêmes
- Réactions compétitives (concurrentes):lorsque
seulement un réactif est commun
43. Réactions parallèles
Remarques:
- Souvent une des réactions est sensiblement
plus rapide que les autres et conduit à des
produits dits majoritaires.
- La proportion des produits formés dépend
de la vitesse relative des diverses réactions
parallèles.
50. Réactions jumelles d’ordre 1
k1 k2
𝑨 → B 𝑨 → C
v1= k1(1-x) v2= k2(1-x)
dx / dt = v = v1 + v2 = k1(a – x) + k2(a – x)
dx / dt = (k1+ k2) (a – x)
dx / (a – x) = (k1+ k2) dt
d’où: ln (a /( a – x)) =(k1 + k2) t
Même relation qu’une loi du 1er ordre
avec k1 + k2 au lieu de k.
51. Réactions jumelles d’ordre 1
[A]=[A]0𝑒− 𝑘1+𝑘2 𝑡
ln (a /( a – x)) =(k1 + k2)
En traçant ln (a /( a – x)) en fonction de 1/t on obtient
une droite de pente (k1 + k2).
d[B]/dt= k1[A]0𝑒− 𝑘1+𝑘2 𝑡
[B] = − k
1
[A]
0
k
1
+k
2
𝑒− 𝑘1+𝑘2 𝑡+ Cst
À t=0 on a: 0= − k
1
[A]
0
k
1
+k
2
+ Cst d’où: Cst= k
1
[A]
0
k
1
+k
2
et [B] = k
1
[A]
0
k
1
+k
2
(1 − 𝑒− 𝑘1+𝑘2 𝑡)
52. Réactions jumelles d’ordre 1
d[C]/dt= k2[A]0𝑒− 𝑘1+𝑘2 𝑡
[C] = − k
2
[A]
0
k
1
+k
2
𝑒− 𝑘1+𝑘2 𝑡
+ Cst’
À t=0 on a: 0= − k
2
[A]
0
k
1
+k
2
+ Cst’ d’où: Cst’= k
2
[A]
0
k
1
+k
2
et [C] = k
2
[A]
0
k
1
+k
2
(1 − 𝑒− 𝑘1+𝑘2 𝑡
)
[𝐁]
[𝐂]
=
k1
k2
56. Réactions concurrentes
Par intégration on obtient :
Le rapport dans lequel les produits des réactions
compétitives sont formés est déterminé par le
rapport des concentrations initiales des réactifs
participant dans ces réactions. Ce rapport est fixé
par la valeur relative aux constantes de vitesses.