Conservation de la biodiversité et approche sylvo-pastorale au Parc National du Grand Paradis (Italie)
Par Paolo Varese, Claire Souben, Cristiana Cerrato, Ramona Viterbi, Diana Baucken, Bruno Bassano
RIAAM2017 Rencontres Internationales des Acteurs de l'Agro-sylvo-pastoralisme Méditerranéen : 17 octobre au 20 octobre 2017 entre Montpellier et Florac http://riaam.events/
Le Parc National du Grand Paradis gère environ 71.000 ha de milieux naturels de haute et moyenne montagne à cheval entre le Piémont et la Vallée
d’Aoste, dans les Alpes nord-occidentales. Les bas-versants sont en grande partie occupés par une forêt de mélèzes et épiceas et, surtout du côté piémontais,
par des peuplements feuillus qui sont en train de coloniser les anciens pâturages et prairies de fauche là où la déprise agricole et pastorale a déclenché des
dynamiques évolutives vers des stades forestiers. Ces milieux ouverts possèdent pourtant une biodiversité parfois remarquable: des suivis sur la flore et
l’entomofaune des prairies ont été mis en place. Il s’agit de rechercher un équilibre qui puisse être le plus favorable à la biodiversité végétale et animale et
permettre une activité agro-sylvo-pastorale soutenable. Des techniques sylvicoles en milieu pastoral ne sont pas encore au point sur ce territoire: des recherches
dans ce domaine sont en cours pour bien répondre aux nombreuses implications de la gestion sylvo-pastorale de ces versants de montagne.
Conservation de la biodiversité et approche sylvo-pastorale au Parc National du Grand Paradis (Italie)
1. Espèces cibles pour la biodiversité
En 2016 et 2017 ont été réalisés des inventaires
concernant certains groupes de l’entomofaune
(Lepidoptera Rhopalocera, Hemiptera, Orthoptera,
macro-invertebrés épigées, Hymenoptera par ex.
Bombus sp.), la flore (carrés perm. de 50x50 cm)
sur des placettes dans les zones pâturées et à
l’intérieur de clôtures non pâturées.
Des transects paysagers de 20 m x 2 m. ont été
réalisés pour l’étude phyto-dynamique (voir
schéma dessous). Localement les pâturages sont
en contact avec des zones humides (prairies à
canche cespiteuse, marécages à laiche noire et
petites tourbières basses à drosère), bosquets de
recolonisation et des peuplements sur blocs à
fétuque variée, à fougères et à rhododendrons.
Conservation de la biodiversité et approche sylvo-pastorale
au Parc National du Grand Paradis (Italie)
Paolo Varese 1, Claire Souben 2, Cristiana Cerrato 3, Ramona Viterbi 3, Diana Baucken 4, Bruno Bassano 3
1: chercheur indépendant au Parc National du Grand Paradis (PNGP); 2: Institut des Sciences de l’Environnement et des Territoires d’Annecy (ISETA, Poisy - F);
3: Parc National du Grand Paradis (PNGP); 4: Università degli Studi di Milano
Resumé: Le Parc National du Grand Paradis gère environ 71.000 ha de milieux naturels de haute et moyenne montagne à cheval entre le Piémont et la Vallée
d’Aoste, dans les Alpes nord-occidentales. Les bas-versants sont en grande partie occupés par une forêt de mélèzes et épiceas et, surtout du côté piémontais,
par des peuplements feuillus qui sont en train de coloniser les anciens pâturages et prairies de fauche là où la déprise agricole et pastorale a déclenché des
dynamiques évolutives vers des stades forestiers. Ces milieux ouverts possèdent pourtant une biodiversité parfois remarquable: des suivis sur la flore et
l’entomofaune des prairies ont été mis en place. Il s’agit de rechercher un équilibre qui puisse être le plus favorable à la biodiversité végétale et animale et
permettre une activité agro-sylvo-pastorale soutenable. Des techniques sylvicoles en milieu pastoral ne sont pas encore au point sur ce territoire: des recherches
dans ce domaine sont en cours pour bien répondre aux nombreuses implications de la gestion sylvo-pastorale de ces versants de montagne.
Le cadre paysager
Le territoire d’application de cette action
d’amélioration de la biodiversité est le vallon de
Noaschetta, un petit bassin versant de la Valle
Orco (Alpes Graies piémontaises): les surfaces
intéressées se situent à des altitudes variables
entre 1500 et 1900 m, à cheval des étages
montagnard et subalpin.
Les communautés végétales présentes ont une
amplitude édaphique limitée (phytocénoses de
mésotrophes à acidiphiles). Au niveau des
surfaces herbacées il existe des anciennes
prairies à trisète maigres non plus fauchées et
des prairies à nard raide, fétuque rouge et
agrostide capillaire. Les secteurs marginaux sont
colonisés par les bouleaux, l’aulne vert (sols plus
humides) et le genêt à balais (sols plus secs).
Le cadre de la gestion sylvo-pastorale
La grande partie des alpages du vallon de
Noaschetta est abandonnée depuis des décennies;
seule une petite activité de pâturage bovin itinérant
et non gérée subsistait en 2016. Un changement de
location a été réalisé en 2017: une concertation
préliminaire a permis de fournir un cadre
suffisamment intéressant pour le nouveau locataire.
En 2017 16 bovins de race piémontaise (10 vaches,
5 veaux et 1 toreau) et 14 moutons (qui sont montés
ensuite au mois de juillet) ont parcouru les surfaces
des parcelles. Au niveau forestier aucune gestion
sylvicole des peuplements est présente en ce
moment sauf des petites coupes de bois pour le
chauffage des refuges des gardes du Parc. Des
options d’amélioration sylvicole des pâturages
boisés ont été étudiées
Rencontres Internationales des Acteurs de l’Agro-sylvo-pastoralisme Méditerranéen: Montpellier-Florac: 17-20 octobre 2017
Perspectives: à la fin du programme de relevés 2016-2017 partira le programme LIFE “Pastoralp” (Pastures vulnerability and adaptation
strategies to climate change impacts in the Alps). Des améliorations dans les techniques sylvo-pastorales et un suivi plus précis des effets du
pâturage sera mis au point pour régler la charge optimale sur les parcelles herbacées. En même temps les inventaires se poursuivront et les
premiers resultats seront disponibles. Il reste à définir la périodicité des suivis entrepris sur les placettes et les transects (de 3 à 5 ans).
Quelques méthodes utilisées pour l’étude phyto-dynamique: 1 relevé phyto-sociologique; 2 carré permanent; 3 transect paysager; 4 télédétection par drône
thèse M. Zurlo
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Alpages de Pian Sengio Vaches de race piémontaise Orchis ustulata L.