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NUMÉRO 1 // SEPTEMBRE 2019
LA SFJM
Un mot de la 
présidente. Un zoom 
sur le diplôme de 
Journalisme Médical. 
Une rencontre avec 
son créateur, le 
Professeur Henry.
TÉMOIGNAGES 
ET RENCONTRES
Hypnose, exostose,  
contraventions et vie 
avec le cancer. Nos 
entretiens instructifs 
et témoignages 
poignants !
SANTÉ ET BIEN­
ÊTRE
Tout ce qu'il faut 
savoir sur le jeûne 
intermittent, les 
huiles essentielles et 
la presse spécialisée 
en santé naturelle...
ACTUALITÉS
Au coeur de 
l'actualité santé : 
vaccins, assistants 
médicaux, loi 
bioéthique et 
téléconsultations 
médicales.
S FJM
SOCIÉTÉ FRANÇAISE
DE JOURNALISME MÉDICAL
Mot de la
présidente
A l’aube du premier anniversaire de la Société
française de journalisme médical, les membres de
l’association et moi-même voulions célébrer
l’événement par l’édition de cette revue.
La SFJM est née d’une idée du Pr Olivier Henry,
responsable du DU, qui désirait depuis plusieurs
années réunir les promotions d’étudiants en créant
une association. En septembre 2018 mes camarades
et moi l’avons rejoint dans son projet. Après 9 mois passés ensemble nous étions dans l’impossibilité
de nous quitter, il nous paraissait alors évident que ces liens tissés devaient continuer de grandir. La
SFJM était en train de naître !
Cette association a pour objectif de pérenniser l’existence de ce DU qui nous a tant apporté. En
fédérant les différentes générations d’étudiants et en réalisant une veille sur les postes de rédacteurs
médicaux à pourvoir, nous souhaitons apporter un nouveau souffle à ce beau diplôme, unique en
France.
En rédigeant cette lettre, mes premières pensées sont pour mes camarades de DU, mes amis. Je suis
très fière de ce que nous avons construit.
Je remercie les membres du bureau et tous les rédacteurs qui se sont investis pour ce premier
numéro. Je tiens à féliciter Olivier Montégut, créateur du logo de la SFJM, pour ses talents
graphiques et pour le temps consacré à la transmission de son savoir auprès des journalistes en
herbe. Enfin, mes remerciements s’adressent particulièrement à André Simonnet qui a été un
brillant et vaillant rédacteur en chef et à Rodolphe Jantzen qui a réalisé la mise en page de cette
revue malgré les milliers de kilomètres qui le séparent de la France.
Sans eux et sans ce superbe travail d’équipe, la revue n’aurait jamais vu le jour. Merci.
Je souhaite aux nouveaux diplômés du DU, aux anciens et aux futurs, de beaux projets journalistiques
pour les années à venir. Nous serons là pour vous soutenir et vous accompagner sur cette belle voie
qui mêle nos deux passions: santé et écriture.
Longue vie au journalisme médical, longue vie à la SFJM.
Orane Leroy-Rivierre
Présidente de la Société française de journalisme médical
4
Sommaire
S  
   
J  
M
Association loi 1901
1 avenue de Verdun 94450 
Limeil Brevannes
Orane LEROY­RIVIERRE
    présidente
André SIMONNET
    vice­président
    rédacteur en chef
Amélie LEFÈVRE
    vice­présidente
Marianne MAUGEZ
    secrétaire
Céline GUYOMAR
    vice­secrétaire
Olivier MONTÉGUT
    trésorier
    responsable logo
Rodolphe JANTZEN
    directeur de publication
    maquettiste 
Professeur Olivier HENRY
    Membre d'honneur
Journalistes santé :
Jean KODILA
Flavie PERIBOIS
Cihan BIRCAN
André SIMONNET
Orane LEROY­RIVIERRE
Philippe LENOIR
Olivier MONTEGUT
Amélie LEFÈVRE
Céline GUYOMAR
Marion AUBERT­MUCCA
Morgane MAYENC
Participation de la société 
Juud.
Imprimeur : PrintPasCher
31 Rue Aristide Berges, 
31270 Cugnaux.
Couverture : Himesh 
Kumar Behera sur 
unsplash.com
 p.5   Obtenir un DU en journalisme médical à 
Paris­Est Créteil, c'est possible !
 p.7   Rencontre avec le professeur Olivier Henry
SFJM
 p.9   Vaccinons­nous !
 p.11 Assistant médical : un réel métier en 
devenir ?
 p.13 Céline, un médecin à la pointe de la 
technologie
 p.15 Loi bioéthique : ce que vous ignorez sans 
doute
ActualitEs
 p.18 Quand l'hypnose s'invite en médecine 
générale
 p.21 « L'oreille du surfeur ou l'exostose, 
qu'est­ce que c'est ? »
Rencontre
 p.23 « JOJO » et compagnie…
 p.25 Contraventions et visites à domicile : 
témoignage d’un stationnement gênant
TEmoignages
 p.27 Le jeûne intermittent :  fausse 
promesse ou réel intérêt ?
 p.30 La presse spécialisée en santé « 
naturelle » décomplexée ?
 p.33 Huiles essentielles : L’essentiel c’est de 
suivre les règles !
SantE et bien-Etre
5
SFJM
L’université de Paris-Est Créteil
(Paris 12) délivre depuis plusieurs
années, un diplôme d’université
en information et journalisme
médical. Son objectif : acquérir
des éléments de base
indispensables à une information
et une communication efficaces,
de qualité dans le domaine de la
santé d’une part et l’acquisition
d’une spécialisation dans les
sciences médicales d’autre part.
À l’heure où la science en général et la santé 
en particulier font d’énormes progrès, ce DU 
revêt toute son importance. La population  
mérite d’être bien informée sur toutes les 
avancées  technologiques. La santé étant un 
domaine capital et sensible. L’amateurisme 
n’a pas sa place, d’où la nécessité d’avoir des 
acteurs à la hauteur du défi.
« Assimiler le style journalistique 
»  
Les médecins ainsi que les journalistes 
peuvent suivre cette formation. Elle se fait en 
Obtenir un DU en
journalisme médical
à Paris-Est Créteil,
c’est possible !
une année à travers plusieurs modules sous 
forme de séminaires. Elle met l’accent  
particulier sur les travaux dirigés et pratiques 
dans le but d’assimiler le style journalistique 
mais plus exactement  de maîtriser « 
l’accroche » ou « l’attaque ».
Le programme de cette formation  alléchante 
et passionnante s’articule autour des thèmes 
divers et variés, à savoir : l’information à 
l’éthique médicale, l’état de la santé publique, 
les notions de démographie, les maladies 
chroniques, la publicité et la médecine, 
l’information dans la presse écrite, la radio et 
la télévision, les nouvelles technologies de la 
communication médicale,  les politiques des 
groupes pharmaceutiques et la recherche 
médicale en France.
Les étudiants  du DU découvrent la presse 
médicale française, les statistiques et la 
littérature médicale, l’analyse d‘articles selon 
l’actualité, l’allergie et les pollutions, la 
situation des EHPAD, les lobbies de l’industrie 
agro­alimentaire.
La prise de parole en public, la vulgarisation 
en matière journalistique, les genres 
6
journalistiques (interview, reportage), les 
relations avec les médias, l’approche des 
outils et techniques de la radio et de la 
télévision figurent aussi en bonne place dans 
le programme du DU.
« Un diplôme…unique »
La formation qui se déroule à l’hôpital Emile 
Roux (AP­HP) de Limeil­Brévannes est 
sanctionnée par un examen oral devant un 
jury. La réussite de cet examen confère un 
diplôme universitaire d’information et 
journalisme médical unique en France.
Le diplôme offre plusieurs débouchés 
professionnels. Avec le DU, il est possible 
d’obtenir un emploi dans la fonction de 
communication institutionnelle ou dans 
l’industrie pharmaceutique mais aussi dans la 
presse spécialisée (quotidien, hebdomadaire, 
internet).
Toux ceux qui s’intéressent au domaine de la 
médecine (journalistes, médecins et étudiants 
en médecine) sont les bienvenus à cette 
formation, car les défis à relever sont 
nombreux.
« Une ambiance des plus 
chaleureuses »
Notons que les cours  ainsi que les travaux 
dirigés  et pratiques ont la particularité d’être 
interactifs. Ils sont toutefois encadrés par des 
formateurs issus des divers milieux 
professionnels notamment les mondes de la 
santé et des médias français, créant ainsi une 
ambiance des plus chaleureuses. •
jean kodila
Journaliste
Photo de Marvin Meyer sur Unsplash
7
SFJM
Rencontre avec le
Professeur Olivier Henry
Médecin gériatre, le Pr. Olivier Henry est le géniteur du Diplôme d’Université
de journalisme médical. Il en est le directeur des enseignements depuis 15 ans.
La disponibilité et la rigueur caractérisent ce passionné de la presse en général
et médicale en particulier. Il est toujours à la pointe de l’actualité relevant du
domaine de la santé. Il partage ses journées de travail entre les malades, les
étudiants et les médias.
Nous avons tenu notre micro au Pr. Henry, un homme « hors-pair » et sur tous
les fronts.
Jean Kodila : Quand et de qui est venue 
l’idée de créer un  DU de journalisme 
médical à l’université Paris­12 Créteil ?
Olivier Henry : Moi. J’ai eu cette idée voici une 
quinzaine d’années, J’ai été accompagné dans 
cette démarche par Mr C.POUTHIER, directeur 
de publications scientifiques et grand public, 
et par le Pr B.HOUSSET, pneumologue et 
auteur de campagnes de sensibilisation du 
grand public.
Quel en était le but à sa création ?
Former des acteurs dans le domaine de la 
santé et des journalistes sur les modalités 
d’information du public.
8
Avec le recul, peut­on dire que les 
objectifs fixés ont été atteints ?
Oui et non. Oui parce que la plupart des 
étudiants ont mis en pratique ce qu’ils ont 
appris, soit en changeant de métier, soit en 
diversifiant leurs activités. Non parce que les 
rédactions, de quelque nature qu’elles soient, 
ne s’appuient pas encore suffisamment sur les 
personnes qui ont eu cette appétence et cette 
formation. 
Mais cela évolue, il manque du marketing et 
une société savante…Cela dit, certaines « 
stars », hélas peu médiatiques sont passées 
par ce DU.
Quel est en général le profil des étudiants 
que vous recevez à cette formation ? Vu 
le nombre des inscrits par année, peut­on 
dire qu’il  y a un engouement à ce DU ?
Pas d’engouement, mais un succès d’estime, 
et un nombre de demandes très variable 
d’une année à l’autre. De 27 inscrits il y a 2 
ans (c’est trop)  à 7 cette année, sans que je 
comprenne vraiment pourquoi.
Former un journaliste médical en une 
année, n’est­ce pas insuffisant eu égard à 
la sensibilité du domaine dans lequel il 
est appelé à évoluer ?
Si, bien sûr. C’est, disons un premier pas. 
Certains d’entre vous ont pu grâce au DU 
accéder à un master 2 de communication. 
Mais je tiens à ce que l’accès reste ouvert aux 
jeunes comme aux moins jeunes, comme à 
différentes professions. Une des doctrines du 
journalisme est d’être ouvert à tous, avec une 
règle de fond qui est la vérification des 
sources et de l’information. Au 19ème siècle 
les journalistes s’appelaient des publicistes, 
car ils rendaient l’information publique.
Ou se situe réellement la place du 
journaliste médical dans l’environnement 
médical français ?
Il se situe du côté du patient et plus 
généralement du grand public, le journaliste 
devant informer le public, il est un 
intermédiaire entre professionnels de santé et 
le public, un médiateur en quelque sorte (d’où 
vient le mot médias ?).
Vous êtes directeur d’enseignement à 
l’université Paris 12 Créteil, chef de 
service gériatrique G1  aux  hôpitaux  
universitaires Henri­Mondor, chef de Pôle 
gériatrique du Val de Marne,  chef de pôle 
gériatrique de l’Essonne,   secrétaire 
général de la Société française de 
gériatrie (et peut­être j’en oublie). 
Réussissez­vous à concilier toutes ces 
fonctions ? Si oui, quel est votre secret ?
Oui. La délégation de gestion et la constitution 
(longue à réaliser) d’équipes efficientes pour 
être accompagné.
 
Si la SFJM vous donnait à travers son 
espace l’occasion de vous adresser en 
quelques mots aux anciens et aux futurs 
étudiants de ce DU, que leur diriez­vous ?
Venez et informez, informez, informez. La 
révolution Copernicienne est engagée, toute 
personne a vocation à devenir l’acteur de sa 
propre santé. •
jean kodila
Journaliste
9
Actualités
VACCINONS-NOUS !
« Un cas de rougeole au Festival 
Garorock ». 
C’est l’intitulé du communiqué de presse 
diffusé à toutes les rédactions de France le 2 
juillet dernier. Communiqué que j’ai reçu sur 
ma boîte mail professionnelle. « Si vous ou 
vos proches y avez participé, rapprochez­vous 
de votre médecin traitant pour connaître votre 
couverture vaccinale » enchaîne le message 
adressé cette fois aux festivaliers, qui a lui 
atterri sur ma boîte perso. 
Me voilà donc, après un week­end inoubliable 
d’interviews et de fête, à me poser la question 
suivante : « Suis­je à jour ? ». C’est évident. 
Quand même, non ? 
Mais en suis­je certain ? Comment aurais­je 
pu oublier de me faire immuniser contre une 
maladie aussi contagieuse (« 1 personne peut 
en contaminer 20 » dit encore le courriel) ? 
Comment aurais­je pu prendre autant à la 
légère une maladie qui, à l’âge adulte, peut 
entraîner de sévères complications 
pulmonaires et neurologiques ? Comment 
aurais­je pu simplement occulter qu’en cas de 
transmission à une personne 
immunodéprimée (qui ne peut pas recevoir 
de vaccin), mon inconscience puisse lui 
coûter la vie ?
Carnet de santé en main, je vérifie. Ouf, 
tout est en ordre. Le festivalier en moi est 
rassuré. Je suis « safe» et je suis un bon 
citoyen. Le journaliste en revanche 
s’interroge.
Plus de 360 000 cas de 
rougeole ont été signalés 
dans le monde
Saviez­vous qu’au premier semestre 2019, 
depuis le 1er janvier, plus de 360 000 cas de 
rougeole ont été signalés dans le monde, soit 
plus du triple par rapport à l’an dernier à la 
même période ? Saviez­vous que l’Europe a 
enregistré l’année passée le plus grand 
nombre de cas depuis 20 ans ? Pourquoi en 
est­on arrivé là quand on sait que les taux de 
contraction (et donc le nombre de morts) de 
la rougeole ont chuté partout dans le monde, 
sans exception, dès lors qu’un vaccin 
approprié a été mis en place ?
Pour expliquer le phénomène, encore faut­il 
comprendre ce qu’est un vaccin et son rôle au 
sein d’une société. 
Un vaccin est une substance contenant des 
agents infectieux sous forme inoffensive que 
l’on s’administre pour s’immuniser contre 
une maladie souvent mortelle. Un procédé 
datant du 15ème siècle, approfondi à la fin 
du 18ème avant d’être généralisé au 
20ème siècle suite aux travaux de Louis 
Pasteur. Depuis, son administration a été 
prise en charge tantôt par les 
10
gouvernements, tantôt par les laboratoires 
pharmaceutiques, faisant du vaccin un 
perpétuel objet de méfiance. Revient depuis la 
sempiternelle question : « pourquoi 
injecterais­je à mon enfant une substance 
alors qu’il est en parfaite santé » ?
Parce que le vaccin n’est pas qu’un choix 
personnel, il est un contrat social entre la 
population et l’État. Un contrat social qui est 
aujourd’hui considérablement affaibli selon les 
régions du monde. 
Reprenons l’exemple de la rougeole. La 
maladie a tué 1.000 personnes à Madagascar 
en 2018. La crise politique est telle que les 
doses sont insuffisantes pour couvrir les 
besoins de la population qui les réclame corps 
et âmes.
En Europe, où les mouvements « antivax » 
ont pignon sur rue, 72 personnes ont perdu la 
vie l’an dernier, toujours à cause de la 
rougeole. 
En France, 1 parent sur 
10 juge qu’il n’est pas 
important de vacciner 
son enfant.
« Chez nous », les conditions sanitaires sont 
bien meilleures, les épidémies beaucoup plus 
rares, nous pouvons donc visiblement nous 
permettre plus de réticences, de suspicions à 
l’égard des vaccins. New York est aux prises 
avec une recrudescence considérable si bien 
que les autorités ont déclaré l’état d’urgence 
sanitaire. Les États Unis n’ont pas connu pire 
épidémie en 25 ans. En Italie, un mouvement 
qui se dit en faveur de la liberté thérapeutique 
s’est constitué en parti politique, jugeant les 
promesses « antivax » du mouvement 5 
étoiles insuffisantes. En France, 1 parent sur 
10 juge qu’il n’est pas important de vacciner 
son enfant. La France qui, selon un récent 
sondage de l’institut américain Gallup pour 
l’ONG médicale britannique Wellcome, est le 
pays le plus sceptique du monde quant à 
l’efficacité – pourtant prouvée à maintes 
reprises ­ des vaccins. L’écart avec le Rwanda 
et le Bengladesh frise l’indécence : là­bas, la 
quasi­totalité de la population dit avoir 
confiance dans leur sûreté et leur efficacité. 
Là­bas, la population voit les ravages des 
épidémies. 
Alors considérons quelques secondes le 
monde comme un festival géant où une 
personne peut en contaminer 20. Un festival 
partagé entre camping dans les bois et 
cabanes grand luxe. Un festival où les 
participants se verraient attribuer un bracelet 
non pas pour assister à un concert, mais pour 
se protéger d’une maladie. Un bracelet qui 
coûterait très cher pour certains, si bien qu’ils 
ne pourraient pas l’obtenir et compteraient 
sur la bonne volonté des plus aisés pour se 
protéger à leur place. Les laisseriez­vous 
tomber ? •
Olivier Montégut
Journaliste chez A2PRL
11
Actualités
Mise à jour : Depuis la rédaction de cet 
article, un arrêté a été publié le 20 août 
dernier (voir encadré ci­contre) confirmant  la 
création du nouveau métier d'assistant 
médical, avec quelques précisions concernant 
la formation, qui pour autant ne sera pas 
uniforme et sanctionnée par un diplôme 
d’état  d’assistant médical en tant que tel.
Une aide non négligeable pour les 
médecins
Le 20 juin dernier, les représentants de 
médecins et l’Assurance Maladie ont entériné, 
avec l’avenant 7, le financement des 4000 
postes d’assistants médicaux sur tout le 
territoire. Les médecins obtiennent ainsi une 
aide financière pour leur permettre d’alléger 
certaines de leurs tâches quotidiennes.
Un métier sans diplôme
Cependant, force est de constater que ce 
nouveau métier n’est encadré par aucun 
référentiel de formation et n’est pas non plus 
sanctionné pour l’instant par un diplôme 
A cheval entre aide-soignant,
infirmier et secrétaire médical, la
profession d’assistant médical
semble être le nouveau fourre-
tout. Chaque médecin pourra lui
définir ses propres missions en
attendant la création d’un
référentiel de compétences.
Assistant médical : un réel
métier en devenir ?
Photo de Luis Melendez sur Unsplash
12
Extrait legifrance.gouv.fr : 
Article 9­2
Profils et formation de l'Assistant médical
"Quel que soit le profil de la personne recrutée en qualité d'assistant médical 
(profil soignant ou administratif), ce dernier devra être doté d'une qualification 
professionnelle ad hoc, qui sera obtenue à l'issue d'une formation spécifique, 
intégrant une éventuelle VAE (Validation des Acquis de l'Expérience), dont le 
contenu et la durée seront déterminés dans le cadre de la convention collective 
des personnels des cabinets libéraux.
Pour les assistants médicaux recrutés sans être titulaires du certificat de 
qualification professionnelle (CQP) et sous réserve de la mise en en place des 
formations qualifiantes, le médecin s'engage à ce que la personne recrutée en 
qualité d'assistant médical suive cette formation ad hoc dans les deux ans 
suivant son recrutement et obtienne sa qualification professionnelle dans un 
délai maximum de trois ans suivant son recrutement."
Flavie Peribois
ancienne infirmière aux urgences smur,
formatrice IFAS
d’état. En effet, afin de « faciliter les premiers 
recrutements, aucune qualification 
professionnelle ne sera exigible dans les 
premières années du fonctionnement du 
dispositif » a annoncé l’Assurance Maladie.
Vers un glissement de tâches ? 
 Chaque médecin devra donc définir 
clairement les missions qui incombent à son 
assistant. 
Il peut alors se poser la question du 
glissement de tâches, si la personne recrutée 
est sans qualification et que sa fiche de poste 
comporte des actes qui devraient en théorie 
relever du niveau d’un professionnel de santé 
habilité et diplômé.
Et le salaire ? 
L’assurance maladie va financer partiellement 
le poste d’assistant médical, à partir du 
moment où un partenariat   aura été signé,  
pendant cinq ans. 
Mais si aucune qualification n’est nécessaire, 
quelle base salariale chaque médecin va t­ il 
utiliser pour rémunérer son assistant ? 
Ainsi, la création d’une profession sans 
référentiel parait poser les limites actuelles de 
la réforme santé sur ce point.  Et que risquent 
de devenir ces professionnels, une fois 
formés, si l’Assurance Maladie décide de ne 
pas renouveler l’expérience au­delà de cinq 
ans ? •
13
Actualités
Céline, un médecin à la
pointe de la technologie
Depuis décembre 2018, Céline fait partie de 
ces nouveaux médecins high tech qui ont 
rejoint le vaste monde de la télémédecine. 
Salariée d’une entreprise en téléconsultation, 
c’est depuis son domicile qu’elle rencontre par 
écrans interposés ses patients. Avec une 
plage horaire beaucoup plus large que celle 
proposée par des médecins généralistes en 
cabinet, la téléconsultation vise un public de 
jeunes actifs qui ont peu de temps dans leur 
journée à consacrer à une visite chez le 
médecin. Ainsi, directement depuis leur 
téléphone, les patients peuvent contacter 
Céline en quelques clics, même après 20h. Si 
cette façon de se faire soigner séduit les plus 
jeunes, elle ne déplaît pas non plus aux 
parents pour lesquels amener l’aîné malade 
chez le pédiatre demande un peu 
d’organisation quand il faut aussi s’occuper du 
petit dernier.
Pour cette maman de deux jeunes garçons, la 
téléconsultation a changé sa vie de famille.    
« J'ai la chance de travailler depuis chez moi 
et d'organise mes horaires comme je le 
souhaite » se réjouit­elle.
Si exercer en téléconsultation a beaucoup 
d’avantages sur la qualité de vie de Céline, 
Céline, studieuse étudiante du
Diplôme Universitaire
d’information et journalisme
médical, promotion 2017-2018, a
accepté de se livrer sur son
expérience de la téléconsultation.
Elle nous dévoile en quelques
lignes les avantages et les
inconvénients de cette activité.
Céline a été diplômée du DU d’information et journalisme 
médical en 2018. Elle exerce comme médecin généraliste 
dans  une  entreprise  de  téléconsultation,  et  possède  par 
ailleurs une capacité en médecine du sport.
14
elle admet aussi les inconvénients, 
notamment ceux du monde de l’entreprise 
avec objectif de rentabilité. 
Bien sûr, la plus grosse limite selon elle reste 
l’impossibilité de pouvoir pratiquer un 
véritable examen clinique. 
Céline constate avec regret que les étudiants 
en médecine découvrent la gestion d’un 
cabinet avec ses freins administratifs et les 
charges à payer quand ils deviennent internes 
et qu’ils ont déjà choisi leur spécialité. « On 
ne prépare pas suffisamment les futurs 
médecins à l’activité libérale » déplore­t­elle.
Même si elle reconnaît que la téléconsultation 
permet de s’affranchir de toutes les 
contraintes qui désespèrent un médecin 
généraliste, Céline n’est pas fermée à l’idée 
de retrouver des « vraies » consultations un 
Orane Leroy-Rivierre
Interne en medecine sante publique
jour, au contraire. Elle sait très bien que cette 
médecine virtuelle n’est pas compatible avec 
toutes les disciplines, comme avec la 
traumatologie qu’elle affectionne 
particulièrement et à laquelle elle aimerait 
consacrer tout son temps. •
Image de  M Ameen sur Pixelbay
15
Actualités
Loi bioethique : ce que
vous ignorez sans doute
Après un peu plus de 2 ans et demi de quinquennat, la première réforme
sociétale d’ampleur arrive enfin sur la scène politique. Dès la rentrée le projet
de loi relatif à la bioéthique, publié le 23 juillet dernier par le gouvernement,
sera étudié à l’Assemblée Nationale puis au Sénat. Au menu, des sujets
hautement sensibles tels que l’extension de la PMA à toutes les femmes, la
révision des principes de l’anonymat pour les donneurs de gamètes ou encore
l’autoconservation des ovocytes et spermatozoïdes. Pour autant, ce projet long
de 488 pages et 31 articles aborde bien d’autres points. Moins spectaculaires
mais tout aussi importants. Explications.
16
De nouvelles règles 
pour les interruptions 
de grossesses. 
Il existe un vide juridique concernant ce que 
l’on appelle les « réductions embryonnaires ». 
Elles sont actuellement pratiquées hors de 
tout cadre légal dans les cas de grossesses 
dites de « haut rang », à partir de triplés et 
au­delà. Pourquoi ? Pour éviter aux mères 
concernées les impacts sociaux et 
psychologiques qui en découlent (dépression, 
complications de la grossesse, prématurité, 
problèmes économiques, sociaux, divorces …). 
Le projet de loi autoriserait, sur demande de 
la femme enceinte, une interruption partielle 
de grossesse multiple. Autrement dit, il serait 
possible de poursuivre la grossesse avec un 
ou deux embryons maximum. L’avis rendu par 
une équipe pluridisciplinaire serait dans ce cas 
primordial. 
Deux autres points majeurs concernent 
également l’Interruption Médicale de 
Grossesse (IMG). Le projet de loi prévoit de 
supprimer l’obligation des médecins de 
proposer un délai de réflexion supplémentaire 
à la femme enceinte. Dans les faits, ce temps 
de réflexion n’aboutit presque jamais à un 
changement de position et place la femme ou 
le couple dans une position délicate inutile. 
Dans le cadre d’une IMG pratiquée sur 
mineure, le projet de loi accorde plus 
d’importance au choix de la patiente quant au 
patient l’accompagnant dans ses démarches. 
L’autorisation parentale ne serait plus 
requise. 
De nouvelles 
définitions pour le 
diagnostic prénatal.
Le projet de loi propose de ne pas restreindre 
l’utilisation du terme de « diagnostic prénatal 
» dans le seul but d’aboutir à une Interruption 
Médicale de Grossesse. Entrerait en compte 
dans sa définition la notion de « médecine 
foetale » à savoir les soins et prises en charge 
du foetus et de la femme enceinte.
Un meilleur encadrement des examens 
génétiques en anténatal est également 
évoqué, notamment concernant l’Analyse 
Chromosomique sur Puce ADN, examen 
prescrit près de 6.000 fois en 2016, 6 fois 
plus qu’en 2012. Ce test est réalisé pour 
tenter d’expliquer certaines anomalies 
supposées d’ordre génétique repérées aux 
échographies. Un test dont l’intérêt peut être 
insuffisamment expliqué aux couples 
concernés et dont les résultats peuvent 
s’avérer déstabilisants car difficiles 
d’interprétation et parfois sans lien avec 
l’indication initiale. 
17
Olivier Montégut
Journaliste chez A2PRL
Marion Aubert-mucca
interne en génétique médicale
Des données 
génétiques plus 
accessibles. 
Les examens post­mortem seraient, selon le 
projet de loi, autorisés au profit des membres 
de la famille du défunt. Ils seraient réalisés 
uniquement à partir d’échantillons déjà 
prélevés et dans le cadre d’une affection 
justifiant de mesures de prévention, de 
conseil génétique, ou de soins.
Dans le même ordre d’idées, le médecin 
aurait pour obligation d’organiser la 
transmission d’une information génétique en 
sa possession aux membres de la famille d’un 
patient, dans le cas où celui­ci serait hors 
d’état d’exprimer sa volonté ou décédé.
Il serait enfin plus facile de transmettre des 
informations génétiques de médecin à 
médecin dans le cadre d’une situation de 
rupture de lien de filiation biologique. Par 
exemple, pour des patients nés dans le secret 
ou via donneur de gamètes. Le Conseil 
National pour l’Accès aux Origines 
Personnelles serait saisi et les patients 
concernés informés, dans le respect de 
l’anonymat. 
L’intelligence 
artificielle : non aux 
détecteurs de 
mensonges ! 
Si les algorithmes d’aide à la décision sont de 
plus en plus répandus et utilisés par le corps 
médical, le gouvernement souhaite garantir le 
rendu des résultats par un professionnel de 
santé. L’action humaine serait inscrite dans la 
loi, l’algorithme restant un outil. 
Concernant l’enregistrement de l’activité 
cérébrale ou imagerie cérébrale fonctionnelle, 
le projet de loi écarte toute utilisation à des 
fins judiciaires. Impossible également de voir 
apparaître l’exploitation de ces données par le 
neuromarketing, les assurances, ou les 
entreprises en vue d’une sélection à 
l’embauche. Ces techniques seraient limitées 
légalement à des fins médicales ou de 
recherche scientifique strictes.
Les dispositifs de neuro modulation seraient 
enfin très encadrés. Il s’agit de techniques 
visant à modifier ou accroître l’activité 
cérébrale pour de meilleures performances. Le 
projet de loi propose d’en limiter les tests à 
des fins scientifiques et d’exclure toute 
exploitation commerciale. •
18
Rencontre
Quand l’hypnose s’invite
en médecine générale
Le Dr Steven Guyader est médecin généraliste hypnothérapeuthe à
Chateauneuf du Faou au coeur de la campagne bretonne. Il est maître de stage
et président de pôle de santé. Activité riche et variée mais isolée, l’accès à
certaines disciplines de santé s’en trouve réduit. Il y a 3 ans, il décide de se
former à l’hypnose afin d’élargir son champ de compétences. Loin des
fantasmes de l’hypnose spectacle, c’est un véritable outil thérapeutique qu’il
nous fait découvrir.
Image de Alexas_Fotos sur Pixabay 
19
prise en charge psychothérapeutique non 
médicamenteuse, non intrusive, avec des 
effets bénéfiques immédiats répondait à un 
vrai besoin.
Vous appartenez à l’école des 
hypnothérapeuthes éricksonniens, 
pouvez­vous nous en dire un peu plus sur 
ce type d’hypnose ?
L’hypnose éricksonienne est une technique 
d’hypnose thérapeutique. Elle est dite 
permissive car le praticien est à l’écoute, il 
sécurise, accompagne le patient, tout au plus 
l’oriente si besoin, mais en aucun cas ne le 
dirige comme c’est le cas en hypnose de 
spectacle. 
A qui peut­on proposer cette 
thérapeutique ?
En pratique de médecine générale, l’hypnose 
s’adresse particulièrement aux patients 
présentant des problèmes psychologiques 
réactionnels, j’entends par là des pathologies 
qui ne relèvent pas exclusivement de la prise 
en charge psychiatrique comme les 
psychoses. L’hypnose est donc une bonne 
indication pour les troubles anxieux, les 
dépressions réactionnelles, les 
psychotraumatismes, les troubles somatiques, 
les compulsions alimentaires et les addictions.
Céline Guyomar : Pour commencer 
pouvez­vous nous résumer ce qui a 
suscité votre intérêt pour la pratique de 
l’hypnose?
Docteur Steven Guyader : Très régulièrement 
confronté à des problèmes d’ordres 
psychologiques et n’ayant pas d’accès simple 
aux spécialistes psychologues ou psychiatres, 
je me suis souvent senti démuni face au 
désarroi de certains patients. Alors que 
j’animais un atelier de formation continue sur 
les thérapies brèves, je découvre l’hypnose 
éricksonienne. Ses indications et ses principes 
m’ont interpellé et j’ai tout de suite compris 
que cet outil allait pouvoir m’aider dans ma 
pratique de la médecine générale et surtout 
être utile à mes patients.
Concrètement, comment avez­vous 
intégré l’hypnose à votre pratique?
Cela a demandé un aménagement de mon 
emploi du temps car l’hypnose est une activité 
à part entière. J’y ai donc dédié des plages de 
consultations, plutôt en début ou en fin 
d’après­midi, moment où je me sens le plus 
disponible pour cette pratique.
L’hypnose a­t­elle été bien accueillie par 
vos patients ?
Oui, très bien. Je crois que leur offrir une 
Image de photosforyou sur Pixabay 
20
Il est par ailleurs impératif que le patient soit 
personnellement motivé et il doit avoir un 
objectif thérapeutique.
Pouvez­vous nous décrire l’ensemble de 
la prise en charge par hypnose ? 
Elle débute par la consultation pré­hypnose au 
cours de laquelle nous définissons avec le 
patient un objectif thérapeutique le plus précis 
possible car plus cet objectif est ciblé meilleur 
sera le résultat de la thérapie. Cette étape est 
très importante pour l’objectif mais également 
pour la prise de conscience du fait que le 
patient doit être acteur de son traitement par 
hypnose. Pour rappel, le soignant n’est là, en 
hypnose ericksonienne, que pour 
accompagner le patient. 
Ensuite, nous pouvons passer aux séances 
d’hypnose à proprement parler. D’une durée 
d’environ 40 minutes, chaque séance débute 
par une phase d’induction pendant laquelle la 
personne rentre en état d’hypnose, s’ensuit la 
phase d’état hypnotique, au cours de laquelle 
s’effectue le travail thérapeutique, avant la 
phase de sortie d’hypnose. Il faudra quelques 
minutes au patient pour réintégrer son état 
normal. Je compare souvent ça à la sortie du 
cinéma après un bon film! Le patient peut 
alors s’il le souhaite commenter sa séance 
mais je n’interviens pas et me contente 
d’accueillir les mots du patient à ce moment 
là. C’est seulement à la fin du cycle d’hypnose 
que s’effectuent discussion et conclusion de la 
thérapie.
Un exemple de prise en charge en 
hypnose fréquente en médecine 
générale ?
Le sevrage tabagique, bien sûr. Seule ou en 
complément d’une substitution nicotinique en 
fonction du degré d’addiction. Les résultats 
sont excellents en sevrage immédiat. 
Certaines conditions doivent cependant être 
initialement remplies: le patient doit venir de 
sa propre initiative, avoir un regard 
bienveillant vis à vis de l’hypnose et il doit 
accepter l’accompagnement thérapeutique 
durant trois séances en moyenne. Pendant 
cette prise en charge seront enseignées des 
techniques d’auto­hypnose permettant 
l’entretien du sevrage.
Efficace en sevrage immédiat mais qu’en 
est­il à plus long terme ?
Les résultats sont plus mitigés mais un 
nouveau cycle thérapeutique peut alors être 
proposé.
Nous l’aurons compris l’hypnose est une vraie 
méthode de psychothérapie bien utile en 
médecine générale où la souffrance 
psychologique, les addictions sont 
omniprésentes dans les motifs de 
consultations.
Alors pour terminer, comment se forme­
t­on à l’hypnose en tant que médecin? 
Pour ma part j’ai bénéficié d’une formation 
d’hypnose éricksonienne dans un organisme 
non universitaire. Il existe par ailleurs 
plusieurs diplômes universitaires d’hypnose 
dispensés au sein des facultés de médecine, 
ouverts aux différents soignants (médecins, 
chirurgiens dentistes, sages­femmes, 
infirmiers, psychologues…). •
celine guyomar
medecin generaliste et du sport
21
Rencontre
« L'oreille du surfeur ou
l'exostose, qu'est-ce que
c'est ? »
L'exostose est une pathologie qui atteint les pratiquants de sports nautiques et
particulièrement les surfeurs. Nous sommes partis rencontrer un des
spécialistes en France de l'exostose, le docteur Jean Sayeux, chirurgien ORL,
ancien assistant des hôpitaux de Bordeaux et lui-même surfeur.
Photo de Oliver Sjöström de Pexels
22
André Simonnet : Docteur Sayeux, 
qu'est­ce que l'exostose exactement ?
Docteur Jean Sayeux : C'est une croissance 
de l'os du conduit auditif externe qui finit par 
créer une obstruction de sa lumière.
Quelles en sont les conséquences et les 
symptômes ?
La conséquence est l'obstruction de la lumière 
du conduit, cette véritable sténose 
progressive va empêcher l'évacuation des 
débris épithéliaux, du cérumen et de l'eau 
chez le pratiquant de sport nautique.
Les symptômes seront des douleurs et otites 
ainsi que la surdité transitoire lorsque le 
conduit est obstrué par un bouchon ou de 
l'eau.
Quels sont les facteurs favorisant le 
développement de l'exostose ?
La pratique des sports nautiques qui 
occasionne une exposition à l'eau froide sur 
un terrain particulier, on retrouve aussi des 
prédispositions génétiques .
Y'a t­il des traitements possibles ?
Oui, le traitement d'une exostose 
symptomatique repose sur la chirurgie. On 
peut prévenir et ralentir l'évolution par le port 
de bouchons anti­eau.
Vous vous êtes formé où à cette 
chirurgie ?
Avec Douglas Heltzler à Santa Cruz en 
Californie. Il m'a transmis sa technique de 
traitement de l'exostose en 2009, depuis j'ai 
pu prendre en charge près de 900 patients 
avec sa technique mini­invasive.
Quels sont les moyens de prévention 
pour l'éviter ?
Le port de bouchon anti­eau.
Peut­on devenir complètement sourd ?
Non.
Est­ce que ça touche uniquement les 
personnes effectuant des activités 
nautiques ?
J'opère environ 90 % de surfeurs, le reste, 
des alpinistes, cyclistes, les autres sans aucun 
facteur de risque.
Selon les conseils du docteur  Jean 
Sayeux, avant de vous jeter à l'eau, 
n'oubliez pas vos bouchons anti­eau. •
Andre Simonnet
Pharmacien
Docteur Jean Sayeux
23
Témoignages
« JOJO » et compagnie…
Soigner, mais aussi consoler, écouter et recueillir…Au travers des maux et de
leurs mots, allons à la rencontre des patients, de leurs personnes, de leurs
personnalités hors du commun et tellement proches de nous.
Allons à la rencontre de Bernadette, Solange, Anne-Marie et Joël dit « JoJo ».
J’ai croisé leurs chemins, je les ai accompagnés et surtout écoutés. Merci à eux
de m’avoir confié le trésor de leurs pensées dans leur parcours de malade du
cancer pour ce premier chapitre.
JOEL…
Il m’a dit : non Jojo, je veux pas de toi là­
haut, tu vas foutre le bordel, tu restes en 
bas !
Le bon dieu, il ne veut pas de moi, voilà c’est 
tout, c’est comme ça ; alors faut garder le 
moral… ! Huit fois qu’on m’opère et demain, 
c’est la neuvième fois. Je vais peut­être finir 
par avoir mon portrait dans le service…
Allez c’est comme ça, faut garder le moral 
avec tout ce bordel de poches sur mon 
ventre. 
Qu’est ce qui va bien encore trouver là­
dedans demain ? Je crois bien que ce coup­ci, 
je vais peut­être pas m’en sortir… Allez, faut 
être philosophe et faut garder le moral… allez 
à demain mon petit docteur…
BERNADETTE…
Il faut appeler les choses par leur nom !
J’ai un cancer et pas une tumeur !
Cette tumeur de vessie, on vient de la 
découvrir mais l’urologue m’a dit qu’elle 
pouvait être en moi depuis au moins 5 ans… 
Cela correspondrait au décès de ma fille … 
Vous croyez que cela a un rapport ?... Je ne 
suis pas opérable, la tumeur a envahi l’utérus 
et engaine des gros vaisseaux. L’opération est 
trop risquée. De toutes les façons, je ne 
voulais pas de cette poche. Plutôt mourir ! 
Mon traitement sera de la chimio… Vous 
croyez que ce cancer peut se généraliser ?
Le psychologue m’a demandé de visualiser 
mon cancer, sa couleur, de lui donner un nom. 
Une masse gluante c’est sûrement ça…
C’est un cancérologue et pas un oncologue qui 
va s’occuper de moi.
J’ai rendez­vous dans 4 jours, pour qu’il 
m’explique et que je choisisse mon protocole 
de chimio. Enfin j’espère que je vais avoir le 
choix…
Je veux être vivante et pas une morte 
vivante. Je ne veux pas être détruite par les 
traitements et je peux dire non ! Je veux 
profiter de cette vie qui me reste tout en me 
préparant à l’éventualité de la mort. 
Je ne suis pas angoissée, J’AI PEUR !
24
SOLANGE...
Je garderai mes yeux ouverts.
Grands ouverts ! Mes yeux bleus… comme le 
ciel …Pas un nuage aujourd’hui dans le ciel 
avec cette chaleur étouffante… Pourtant j’ai 
froid, si froid… ma peau est moite…
Je ne bouge pas, j’ai les yeux grands ouverts. 
Et je suis tous les mouvements de mon fils qui 
s’agite autour de mon lit. Ce n’est pas un 
matin comme les autres, je le sens… Il ne faut 
surtout pas fermer les yeux….
ANNE­MARIE…
Aujourd’hui, je me suis apprêtée… j’ai 
toujours été coquette. Depuis la fin de la 
chimio, depuis que mes cheveux ont 
commencé à repousser, je sors mes couleurs ! 
J’ai du caractère ! Je ne me laisse pas faire !
En arrivant ce matin à ma séance d’art­
thérapie, elles ont toutes souri en me voyant. 
Mes cheveux repoussent duveteux, légers. J’ai 
mis mon grand chapeau de paille, mes 
grosses boucles d’oreilles rouge vermillon, 
mes bracelets de la même couleur et mon 
rouge à lèvres assorti. Nous ne sommes que 
des femmes, toutes atteintes de cancer en 
cours de traitement ou en rémission comme 
moi…Une atmosphère légère règne dans la 
pièce. Hier c’était 14 juillet, le thème du jour 
sera le feu d’artifice ! Nous sommes toutes 
devant notre grande page blanche à dessiner 
au fur à mesure de notre inspiration tout en 
badinant, échangeant  sur notre vécu de la 
maladie. 
Moi je suis bloquée… face aux éclats de 
couleurs des autres, leurs inventivités, je ne 
réussis à produire que des dessins ternes 
presque enfantins… Je suis nulle, je me sens 
nulle. « Non merci, je ne préfère pas faire la 
photo traditionnelle de fin de cours 
aujourd’hui »
Je porte du rouge, je déclare haut et fort ma 
combativité mais c’est comme si tout était en 
noir et blanc à l’intérieur… •
Nathalie Hodée
medecin geriatre à vichy
Image de WikiImages sur Pixabay 
25
Témoignages
Contraventions et visites à
domicile : témoignage d’un
stationnement gênant
Lundi matin 11h, retenue par des 
consultations, l’infirmière d’hospitalisation à 
domicile m’attend maintenant depuis plus de 
40min pour le retrait d’un cathéter de 
chimiothérapie. Ce geste, que l’infirmière ne 
peut réaliser qu’en présence d’un médecin, 
est un moment important pour la patiente. Je 
me dépêche donc , si bien que je ne pense 
pas en arrivant au domicile  à me méfier de la 
police. Quel rapport me demanderez­vous ? A 
priori aucun et pourtant… Pas de place de 
stationnement aux alentours sur cette rue au 
demeurant très peu passante, un portail de 
lotissement sécurisé fermé, pas de place 
visiteur à l’intérieur et la voiture de l’infirmière 
(floquée « Hospitalisation à domicile ») garée, 
comme elle le peut, sur le trottoir, warning 
allumés. Ni une ni deux je me dépêche encore 
et fait de même. J’ose prendre le temps de 
m’occuper de cette patiente, oui je dis bien 
j’ose ! En sortant de ma visite je retrouve sur 
mon pare­brise un papillon, comble de l’ironie 
déposé en regard de mon caducée, avec ce 
doux petit mot « priez de ne pas stationner 
sur un trottoir ou une piste cyclable – La 
police municipale».
L’histoire pourrait s’arrêter là me direz­vous, 
Photo de Matt Popovich sur Unsplash
26
un médecin mal garé / une amende, rien 
d’anormal peut­être. Seulement voilà je 
m’interroge… 
Je m’interroge lorsque la réponse de l’agent 
de police est « nous sommes passés après 25 
min, vous y étiez toujours » , pour surenchérir 
« nous sommes particulièrement vigilants 
devant cette résidence car on nous a signalé 
qu’il y a des infirmières qui abusent, elles s’y 
garent tous les jours ». Alors oui il est vrai 
que les infirmières de l’« HAD 
» (hospitalisation à domicile), service dédié 
aux patients atteints de pathologies lourdes et 
nécessitant des soins 2 à 3 fois par jour, osent 
se garer devant la résidence plusieurs fois par 
jour. Elle ne prennent le temps (ou plutôt 
devrais­je dire ne perdent pas le temps) 
d’aller chercher des places ailleurs, moins 
gênantes et souvent bien plus éloignées du 
domicile du patient, places tout aussi 
payantes lorsqu’elles existent. 
Je m’interroge lorsque le temps passé auprès 
d’un patient devient un problème. Oui j’ai « 
osé » passer plus de 25min auprès de cette 
dame. morgane mayenc
medecin generaliste
Je m’interroge lorsque des voisins semblent, 
eux aussi, oser se plaindre du désagrément 
de ce stationnement n’entravant pas leur 
circulation.  
Alors il semble, d’après cet agent municipal, 
que mon souci premier lors des visites à 
domicile devrait être de « bien me garer » et 
non de soigner mon patient et ce qu’elle qu’en 
soit l’urgence… et si possible dans un délai 
rapide. 
Dans une société où le système de santé est 
en crise, et les médecins généralistes toujours 
plus critiqués pour leur refus de 
déplacements, je m’interroge … •
Photo de Unsplash
27
Santé et bien-être
Le jeûne intermittent :
fausse promesse ou réel
intérêt ?
Le jeûne intermittent, ou fasting
pour les anglophones, serait une
méthode d’amaigrissement ne
nécessitant pas d’efforts
physiques ni de privation, ce qui
expliquerait en partie le succès de
cette pratique. Plus qu’un régime,
il s’agit surtout d’un mode de vie
au long court.
Les années se suivent et se ressemblent et la 
mode des régimes ne finit pas d’étoffer nos 
magazines qui, à chaque début (et fin) de 
périodes estivales, promettent monts et 
merveilles. Ces dernières années, un mode 
d’alimentation a pris de l’ampleur, au point de 
voir pulluler des vidéos­témoignages sur You 
Tube et autres plateformes streaming. 
Qu’en dit la science sur les bénéfices 
supposés?
Le jeûne intermittent se définit comme étant 
un jeûne d’un délai variable suivi d’une 
période d’alimentation. La période de 
restriction peut aller de 14 à 23h. Durant ce 
temps, le jeûneur ne peut consommer que de 
l’eau, du café ou du thé (sans sucre, bien 
évidemment).
La plupart des jeûneurs adoptent la méthode 
16/8, à savoir une période de privation de 16h 
pour un créneau alimentaire de 8h.
D’aucuns adoptent la méthode 5/2, soit 5 
jours d’alimentation dite normale et 2 jours de 
jeûne avec un seul repas par jour.
Concrètement, la méthode 16/8 consiste à ne 
pas prendre de petit­déjeuner et d’attendre 
midi pour manger. Le second repas se prend 
entre 19 et 20h. Une collation peut être 
ajoutée pour le goûter de 16h. La quantité 
des calories apportées doit être sensiblement 
la même que celle livrée lors des 3 repas 
habituels journaliers.
Il n’existe pas de restriction d’aliments en 
particulier, ce qui confère un avantage certain 
par rapport à certaines diètes privatives.
« le jeûneur éprouve 
même un bien­être »
Le début du jeûne intermittent consiste à 
mettre au repos le système digestif. Il 
s’accompagne initialement d’un délai 
d’adaptation où le jeûneur éprouve une 
grande faim initiale. Durant les premiers 
jours, la méthode peut s’avérer pénible mais 
28
passé un court délai (3­4 jours), l’organisme 
s’habitue à ne plus manger le matin et le 
jeûneur éprouve même un bien­être.
« Un réel effet sur la 
perte de poids »
Les études montrent qu’il existe un réel effet 
sur la perte de poids mais que ce mode 
d’alimentation n'est pas supérieur à un régime 
hypocalorique. Néanmoins, de par son 
caractère qualitativement non restrictif, il 
semblerait que l’adhérence serait meilleure 
sur le long terme. [1]
Les effets biologiques du jeûne intermittent 
normocalorique et hypocalorique peuvent être 
une méthode alimentaire pour aider à 
améliorer le profil lipidique chez les hommes 
et les femmes en bonne santé, obèses et 
dyslipidémiques en réduisant le cholestérol 
total, les LDL (mauvais cholestérol), les 
triglycérides et en augmentant les taux de 
HDL (bon cholestérol). 
Cependant, la majorité des études qui 
analysent les effets du jeûne intermittent sur 
le profil lipidique et la perte de poids corporel 
reposent sur des observations basées sur le 
jeûne du Ramadan. Il n’est pour autant pas 
assez représentatif et il manque des 
informations détaillées sur le régime 
alimentaire. [2] Ce jeûne semble être plus 
bénéfique pour les hommes et les sujets 
sportifs. [3]
« le jeûne intermittent 
prolongerait même la vie 
»
D’après l’étude de Schlienger, les effets du 
jeûne intermittent prolongeraient même la vie 
et atténueraient la progression des maladies 
liées à l’âge, telles que les maladies 
cardiovasculaires comme l’accident vasculaire 
cérébral (AVC) et l’infarctus, les maladies 
neuro­dégénératives comme Alzheimer ou la 
sclérose en plaque [4] et les maladies 
29
cancéreuses. [5] 
Des études récentes ont montré que le jeûne 
intermittent pouvait atténuer les lésions 
tissulaires et le déficit neurologique après un 
AVC par un ou plusieurs mécanismes 
impliquant la suppression du stress oxydatif, 
des voies d’inflammation et de mort cellulaire. 
[4]
Le jeûne intermittent s’inscrit comme ayant 
un réel intérêt sur le plan clinico­biologique de 
nombreuses maladies ainsi que la perte de 
poids à long terme. Néanmoins, les études 
faites sur les animaux sont plus importantes 
que celles réalisées sur l’homme. Des 
recherches supplémentaires sont nécessaires 
pour évaluer la durée optimale du jeûne, la 
fréquence de ses cycles et la composition des 
repas pour les intervalles d'alimentation.
Plus qu’un régime, il s’agit d’une réelle 
transformation du mode de vie, sans 
traitement et sans coût, ce qui pourrait 
contribuer à une meilleure adhésion. •
 
Bibliographie
[1] Freire Rachel, Scientific evidence of 
diets for weight loss : different 
macronutriment composition, intermittent 
fasting and popular diets, July 2019
[2] Heitor O et al, Impact of intermittent 
fasting on the lipid profile : Assessment 
associated with diet and weight loss, 
Clinical
Nutrition ESPEN Volume 24, April 2018, 
Pages 14­21
[3] Mirmiran Parvin et al, Effects of 
Ramadan intermittent fasting on lipid and 
lipoprotein parameters : An updated 
metaana­lysis, Nutrition, Metabolism and 
Cardiovascular Diseases Volume 29, Issue 
9, September 2019 , Pages 906­915
[4] Schlienger, Le jeûne a­t­il un intérêt 
médical ? Does the fast have a medical 
interest ? Médecin des Maladies 
Métaboliques Volume 9, Issue 7, 
November 2015, Pages 681­686
[5] David Yang et al, Positives effects of 
intermittent fasting in ischemic stroke, 
Experimental Gerontology Volume 89, 
March 2017, Pages 93­102
Extra : Francesca Cignarella et al, 
Intermittent Fasting confers Protection in 
CNS Autoimmunity by altering the Gut 
Microbiota, Cell Metabolism, Volume 27, 
Issue 6, June 2018, Pages 1222­1235
cihan bircan
medecin urgentiste à clermont-FERRAND
30
Santé et bien-être
La presse spécialisée en
santé « naturelle »
décomplexée ?
Action santé, c’est en fait la version française 
de WDDTY, un magazine britannique dont 
l’acronyme pour What Doctors Don’t Tell You 
(« ce que les médecins ne vous disent pas ») 
prouve qu’au Royaume­Uni, en matière de 
marketing santé, tout est permis. 
La France voit dernièrement se multiplier au 
sein des magazines spécialisés en santé 
naturelle les discours offensifs envers la 
médecine conventionnelle et les 
positionnements alternatifs. Un régime par­ci, 
un complément alimentaire par­là, des 
boissons, des plantes, des formes de yoga... 
Ces diverses méthodes font parfois des 
promesses aux personnes atteintes de 
« Nous avons réalisé que très peu de choses en médecine fonctionnaient
réellement. », voici une des premières phrases de l’éditorial de « Action santé
», le petit nouveau de la presse spécialisée en santé naturelle.
« Et environ 70% des recherches publiées sont frauduleuses…», le ton est
donné : la médecine conventionnelle ne sera pas ménagée. La couverture se
veut volontiers complotiste avec la photo d’une femme demandant le silence et
un gros titre peu équivoque : « Ces méthodes naturelles qu’on vous cache ! ».
« Alzheimer, les nouvelles méthodes qui changent la donne », les articles
seront au minimum décomplexés, parfois racoleurs ou exagérés.
maladie chronique mais leur efficacité est à 
nuancer.
Diabète, cancer, maladie 
d’Alzheimer, la tendance est de 
prodiguer des conseils pour 
venir à bout des maladies 
chroniques invalidantes. 
Alors qu’en France, les magazines spécialisés 
en santé naturelle proposaient jusqu’ici des 
alternatives sur des problématiques relevant 
essentiellement du bien­être, ceux­ci 
n’hésitent plus à s’attaquer à la médecine dite 
« conventionnelle ». Finis les marronniers tels 
31
que les méthodes naturelles pour obtenir un 
ventre plat ou pour se « détoxifier ».  Diabète, 
cancer, maladie d’Alzheimer, la tendance est 
bien de prodiguer des conseils pour venir à 
bout des maladies chroniques invalidantes.
 
Environ 20 millions de 
personnes sont concernées par 
la maladie en chronique en 
France.
Si ce secteur de la santé naturelle fait l’objet 
d’articles particulièrement incisifs, cela n’est 
probablement pas tout à fait dû au hasard. En 
effet, plus de 100 millions d’européens ont 
recours aux « médecines douces » selon 
l’enquête CAMBrella de 2012.  Le marché 
mondial est estimé à 78 milliards de dollars 
selon l’OMS. A titre d’exemple, le marché des 
plantes médicinales a augmenté de 10% par 
an depuis 2010 en France. Ce succès de la 
santé naturelle surfe sur les scandales 
sanitaires des médicaments comme le 
mediator ou la crise récente des opïoides. Il 
profite également d’une absence de réponse 
probante données par les médicaments pour 
résoudre l’épidémie de maladies chroniques. Il 
s’agit d’une aubaine pour les magazines de 
santé naturelle avec pas moins d’une 
vingtaine de millions de personnes concernées 
par la maladie chronique en France en 2015. 
Le malheur des uns fait le bonheur des 
autres. Les excès en tout genre de la 
médecine médicamenteuse ont rendu le 
terrain particulièrement fertile pour la santé 
naturelle dont la publicité parfois mensongère 
est assurée par des personnages influents tels 
que Deepak Chopra. Il faut dire que le modèle 
économique de ce médecin américain (appelé 
parfois « le gourou de la santé » pour ses 
prises de positions alternatives) a fait ses 
preuves. Celui­ci revendique une fortune 
colossale grâce à des ouvrages, séminaires et 
produits dérivés en tout genre. Si vous avez 
Image de Michal Jarmoluk sur Pixabay 
32
entendu Deepak Chopra, vous avez peut­être 
lu Sayer Ji, fondateur de GreenMedInfo, une 
evidence­based plateforme web de santé 
naturelle et intégrative dont les articles du 
blog se veulent plus alternatifs et complotistes 
qu’intégratifs.
Alors que le chirurgien James Lind inventait la 
recherche clinique à la fin du XVIII ème siècle 
en mettant en évidence la supériorité des 
agrumes par rapport à d’autres thérapies 
nutritionnelles pour traiter de manière efficace 
le scorbut, la recherche sur l’efficacité des 
méthodes non­médicamenteuses présente un 
regain récent d’intérêt avec plus de 70000 
publications scientifiques par an. Les 
références à ses articles permettent de rendre 
plus sérieux les conseils donnés aux lecteurs.
 
En dehors du domaine de 
l’activité physique, la plupart 
des essais étudiant des 
méthodes dites naturelles ne 
permettent pas de tirer des 
conclusions probantes.
philippe lenoir
médecin généraliste specialiste en
micronutrtion
Les bénéfices d’un mode de vie sain et actif 
sont incontestables (un rapport du Secretary 
of Health Washington dénombre en 2018 pas 
moins de 64 effets bénéfiques de l’activité 
physique sur 25 variables de santé), notons 
toutefois que la plupart des essais étudiant 
des méthodes dites naturelles ne permettent 
pas de tirer de conclusion probante, en 
déplaise à la ligne tranchante de ce nouveau 
genre éditorial. 
Alors prudence, pour les méthodes naturelles 
comme pour le médicament, en matière de 
maladie chronique, gare aux miracles ! •
Photo de Unsplash
33
Santé et bien-être
Huiles essentielles :
L’essentiel c’est de suivre
les règles !
Si les huiles essentielles ont
beaucoup de bienfaits, des
dangers potentiels existent:
allergies, simples irritations ou
brûlures, toxicité pour le foie, les
reins, le système nerveux,
réactions avec le soleil.
On en parle de plus en plus, elles sont 
beaucoup utilisées, en vente libre en 
pharmacie, sur internet, n’importe qui peut se 
les procurer. En effet, elles servent à 
beaucoup de choses : aromathérapie, 
cosmétique naturelle, entretien de la maison, 
cuisine….Il est important de connaitre les 
règles d’utilisation et les contre­indications. 
Les 2 points les plus importants de précaution 
d’emploi sont l’âge et la voie d’utilisation. Les 
précautions ne sont pas les mêmes si l'on est 
un enfant, un nourrisson, une femme enceinte 
ou une personne âgée et les dangers sont 
différents selon la voie utilisée (orale, cutanée 
ou respiratoire). 
L’essentiel à savoir :
– N’hésitez pas à vous renseigner auprès de 
professionnels de santé pour des conseils 
avisés.
– Conserver l’huile essentielle dans de bonnes 
conditions : évitez la lumière et les gros 
écarts de température, utilisez des flacons 
en verre teinté bien fermés et gardez­les 
hors de portée des enfants.
– Faites attention aux interactions avec 
d’autres médicaments.
Photo par Kelly Sikkema sur Unsplash
34
– Pour les femmes enceintes, allaitantes, et 
les enfants il y a des dosages et contre­
indications spécifiques : se renseigner 
précisément et étudier chaque fiche 
technique avec intérêt.
– Ne les utilisez pas avant le début du 4e mois 
de grossesse sans avis médical.
– Chez les enfants de moins de 6 ans, la prise 
d'huiles essentielles par voie orale est à 
éviter et l'ingestion est contre­indiquée chez 
les enfants de moins de 3 ans.
– Les personnes âgées, épileptiques, 
asthmatiques ou allergiques doivent 
également se renseigner sur les risques 
potentiels.
– Bien suivre le dosage et les conseils 
d’application de chaque huile essentielle, 
respectez les dilutions conseillées pour toute 
application cutanée et avant toute prise 
orale, lisez bien le dosage et le support 
conseillé. 
– Ne pas en appliquer dans ou près des yeux.
– Enfin, si aucun changement n’est remarqué, 
n’augmentez pas les doses et ne cherchez 
pas à utiliser l’huile essentielle à tout prix. 
Certaines huiles essentielles doivent être 
prises sur une courte durée, d’autres ne 
présentent aucun risque sur le long terme.
Profitez des bienfaits des huiles essentielles 
autant que vous voulez mais en toute 
sécurité ! •
amélie lefèvre Henry
médecin généraliste universitaire
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