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Sommaire
1940 L’invasion, l’occupation...................................................................................................................... 2
La bataille de l’Atlantique ........................................................................................................................... 4
Le mur de l'Atlantique.................................................................................................................................. 4
Le « blockhaus » du Pouldu......................................................................................................................... 6
L’embrasure de tir .................................................................................................................................... 8
L’armement du bunker............................................................................................................................ 8
La ventilation, l’envoi des douilles à l’extérieur.................................................................................... 9
La mitrailleuse américaine, le début de la « Poche de Lorient ». La réutilisation du blockhaus contre
les allemands................................................................................................................................................ 16
Abri troupe. La chambrée pour 6 hommes............................................................................................. 16
Poste de tir latéral du bunker. ................................................................................................................... 22
Le sas d’entrée et le couloir ....................................................................................................................... 23
Le Tobrouk.................................................................................................................................................. 24
La soute à munitions :................................................................................................................................ 25
Exposition sur la résistance et la « Poche de Lorient » ..................................................................... 25
La résistance à Clohars .......................................................................................................................... 28
La formation de la Poche de Lorient ....................................................................................................... 30
L’armée américaine au Pouldu / Clohars................................................................................................ 33
Les FFI sur le Front de la Laïta ................................................................................................................ 34
Les français combattants du Pouldu. ................................................................................................ 37
La 19e Division d’Infanterie sur le front de la Laïta............................................................................... 38
1940 L’invasion, l’occupation
Le 10 mai 1940 la Wehrmacht déclenchait son offensive.
L’attaque allemande bousculait-en quelques jours les armées
néerlandaises, belges, françaises et britanniques.
La Bretagne était prise d’assaut par trois colonnes motorisées.
Les Allemands atteignaient Rennes le 18 juin, puis Nantes et
Brest le 19 puis Quimperlé et Lorient le 21 juin.
Dès le 2 juillet les divisions d'infanterie de l’armée allemande
relèvaient toutes les troupes d'invasion.
5e Panzer-Division-Général -Lemsen19-06-40-Brest
3
La Kommandantur était
installée au Pouldu.
Le voisinage de la base de
sous-marins de Lorient
Le 21 juin 1940, l'armée
allemande était à Lorient.
La Kriegsmarine s'y installait
pour transformer le port en base
de ravitaillement pour sous-
marins à la demande de Karl
Dönitz, patron des U-Boote.
Le chantier de construction
d’une base de sous-marins
démarrait en février 1941, les
premiers abris à l'épreuve des
bombardements étaient
édifiés. La construction de la base des sous-marins et la base
aérienne (Lann-Bihoué) étaient entreprises.
Le Pouldu devenait le bastion
avancé de la défense de Lorient
et de sa base de sous-marins.
17 septembre 1940
4
La bataille de l’Atlantique
De son PC l’amiral Dönitz, à Lorient, envoyait ses sous-
marins en utilisant la tactique de la meute de loups.
Après l'engagement américain dans le conflit, l'enjeu devint plus important encore puisqu'il s'agissait
d'empêcher l'acheminement en Europe du corps expéditionnaire américain, et des
approvisionnements nécessaires.
Cette bataille a principalement opposé les U-Boote allemands aux escorteurs et avions alliés.
Le mur de l'Atlantique.
Les fortifications sur le littoral
Fin 1941, les États-Unis entraient en guerre. Adolf Hitler craignait que les Alliés organisent un
débarquement sur les côtes atlantiques. Il décida alors de renforcer les défenses des côtes, des ports
et des bases sous-marines sur toutes les côtes ouest européennes.
▪ Le mur de l’Atlantique en juin 1944 s’étendait sur environ 4000 km de long, et comptait
près de 12 000 ouvrages bétonnés. (De la Norvège à la Frontière espagnole)
5
En Bretagne où trois importantes bases de sous-marins étaient implantées, près de 2 800 ouvrages
(blockhaus et abris divers) parsemaient le littoral, près de 600 pour le secteur de Lorient.
L’Organisation Todt, chargée de ce chantier pharaonique, était une organisation civile faisant
exécuter ses travaux par des sociétés privées, y compris les entreprises des pays occupés.
La construction des bunkers était normalisée par un
catalogue de constructions type, le Regelbau.
Le mur de l'Atlantique pouvait se décomposer en 5 ensembles :
 Les forteresses protégeant les ports
 Les batteries d'artillerie côtières
 Les stations radars et d'écoute
 Les ouvrages de défense rapprochées des plages
 Les obstacles anti-débarquement
des plages et à l'arrière des
défenses
L’Atlantikwall bien que redoutable,
était surtout un objet de
propagande destiné à leurrer les
alliés sur les risques d’un
débarquement en Europe.
6
Le « blockhaus » du Pouldu
Dalles de 2 mètres d’épaisseur, (résistance au tirs d’obus jusqu’à 240 mm).
• Excavation de 700 m3.
Radier 80 cm.
• Le cubage de béton coulé
est de près de 775 m3 dont
35 tonnes de fer à béton et
de 4,7 tonnes de cornière
d’acier. (Coût de cette
casemate estimé 275 600
€.)
Le plafond des salles est
renforcé par un plafond
blindé en acier.
C’est un modèle R 625 de 1943.
Garnison 6 hommes.
C’est un bunker de
flanquement destiné à la
protection de la plage et du
contrôle de la route qui
remontait vers Quimperlé, il
était équipé d’un canon anti-
char. Les défenses
allemandes du Pouldu
croisaient leurs feux avec les
batteries de la cote de Lorient.
7
Murs et la dalle de toit sont épais de 2 mètres de béton armé. (Type B)
Ce bunker était équipé de locaux
annexes, soute à munitions et
abris dortoir.
1 – Salle de tir – couloir
2 – Soute à munitions
3 – Abri pour 6 hommes
4 – Créneau avec poste de
tir
5 – Poste de surveillance,
mitrailleuse
6- Porte d’entrée du
personnel
7 – Porte arrière du canon
8 – Fosse de récupération
des douilles après les tirs.
Tampon de
l’entreprise qui a
édifié le bunker
8
L’embrasure de tir
Le tir s’effectuait par une embrasure
de tir. Elle disposait d’un filet de
camouflage pour la dissimuler.
L’avancée de béton à gauche de
l’embrasure de tir la protégeait des
coups directs venant de la mer.
Chaque ouvrage était protégé sur son
pourtour extérieur par une couche de
pierres et de terre de 2 à 3 m
d’épaisseur, cela permettait d’amortir
l’effet d’un coup direct.
L’armement du bunker.
Ce type de bunker pouvait recevoir tous les canons de
type « antichars » à partir de 5 cm.
Une rampe arrière
permettait de sortir la
pièce d’artillerie et de la
positionner dans un autre
emplacement à
l’extérieur.
Le canon étant mobile, il était affecté à la division de l’armée qui était affectée la position.
Il pouvait être positionné à proximité du bunker afin de faire face aux menaces de débarquement
hors du champ de tir de la casemate.
Ce modèle a été conçu pour abriter
un canon modèle PaK 40 de 7,5 cm.
Longueur du canon et de l'affût :
6,20 m- Poids du canon et de l'affût :
1 500 kg / Tirs 14 coups/min.
9
La ventilation, l’envoi des douilles à l’extérieur
Au-dessus du canon se trouvait un dispositif permettant d’aspirer les gaz de tir de la pièce d’artillerie.
(Comme une hotte aspirante) A l’arrière, un extracteur d’air rejetait les gaz toxiques des tirs du
canon.
Une goulotte intégrée dans
le mur à l’arrière gauche du
canon permettait d’éjecter
vers l’extérieur les douilles
de 75 mm tirées.
Afin d’éviter
l’encombrement de l’espace
de manœuvre à l’arrière du
canon porte fermée, les
artilleurs se débarrassaient
des douilles par cette
ouverture.
Cette cheminée descend
vers une fosse en béton
extérieure de près de 4 m de profondeur et de 2,5 m de large.
La pièce était fermée par une porte
blindée à double battant. Épaisseur :
30 mm. Poids : 1,8 tonne.
Dimensions : 2 x 2,5 m.
10
Ce blockhaus était intégré au sein du Point fortifié du Pouldu : Le LO 12.
Poste de tir N°9
11
Au centre du dispositif un mortier de forteresse de
50 mm dans une casemate de type R633. Elle
accueillait 10 soldats et disposait d’une cloche de
tir blindée. Cadence de tir du mortier : 30 à 60
coups / minute en manuel. 120 coups en
alimentation électrique / Poids de la cloche : 33
tonnes
En août 1944, les casemates
situées au-dessus de la plage de
Bellangenêt furent détruites par
l’armée Américaine pour tourner
un film de propagande sur un
débarquement de commandos.
Repères de tir qui existaient dans
le bunker N°4 (comblé)
12
Cette position faisait partie d’un ensemble de positions fortifiées s’étalant de Kerfany au
Pouldu :
▪ Lo 01 : Kerfany / Lo 02: Kerfany, carrefour de Kerconan
▪ Lo 03 : Ile percée
▪ Lo 04 : Pointe de Beg Moc’h : casernement
▪ Lo 05 : Creiz ar Hoat
▪ Lo 06 : Port de Merrien/ Kersécol
▪ Lo 07 : Pointe de Portec
▪ Lo 08 : Doëlan : Beg an tour
▪ Lo 09 : Clohars bourg : casernement
▪ Lo 10 : Porsac’h
▪ Lo 11 : Le Pouldu pointe de Kerrou
▪ Lo 12 : Le Pouldu pointe des Grands Sables
▪ Lo 13 : Le Pouldu la Croix de Keranquernat
▪ Lo 14 : Le Pouldu Fort Clohars
▪
Le sous-groupe de fortification allemande dénommé « anse du Pouldu » était le groupe ouest
des fortifications allemande de la « forteresse de Lorient ».
Les bunkers étaient construits par l’Organisation Todt.
L'Organisation Todt était une organisation civile sous contrôle militaire, c'est-à-dire qu'elle faisait
exécuter les travaux par des entreprises privées, notamment celles des pays occupés et ne faisant que
surveiller l'exécution des travaux. Les bâtisseurs des blockhaus de la région dépendent ainsi, pour
l'organisation (OBL Mitte – Lorient ; pour les blindages, l'équipement et l'armement : 17e festungs
pionier stab )
En 1944 l'Organisation Todt employait plus de300 000 salariés en France.
Mais la grande majorité des travailleurs de l'OT sont victimes des réquisitions et du travail forcé.
13
Ce bunker a été construit par l’entreprise Sebastiants.
La construction d'un blockhaus de bonne taille
prenait une dizaine de semaines : fouilles, ferraillage,
coffrage, aménagement intérieur, finitions et
camouflage.
La protection du bunker : les mines,
Des barbelés, et des mines protégeaient les accès
(voir la caisse avec les mines et les grenades). La
plage était bloquée par des obstacles anti
débarquement.
1-Mine-S (Schrapnellmine) mine
bondissante /
2- Stockmine 42 Béton / 3-
Glasmine 43 en verre
indétectable. /
4 - Grenade allemande Model 39
Eihandgranate /5- Grenade à
manche
allemande.Stielhandgranate 24
14
Les obstacles anti débarquement.
Plage des Grands Sables, du Kérou et du Bas Pouldu après la libération, vestiges : tétraèdre
en béton et obstacles Cointet.
15
L’équipement du bunker. (Télémètre, téléphone de forteresse)
Pointeur optique d’artillerie Allemande
Produit par la firme C.P. Goerz - Berlin, utilisé avec le
canon de 77 de la première guerre mondiale, puis
utilisé le canon d'infanterie légère de 7,5 cm.
Télémètre afin de régler les tirs du canon. Modèle 34.
Cet instrument sert à mesurer des
distances par triangulation. Les
valeurs de plage sont lues dans le
champ de vision.
Un téléphone de forteresse - Festungsfernsprecher 38.
16
La mitrailleuse américaine, le début de la « Poche de Lorient ». La réutilisation du
blockhaus contre les allemands.
Mitrailleuse US M1919
Le 11 août 1944, des soldats
américains de la 4edivision
blindée, (25egroupe de
reconnaissance) arrivaient à
Clohars et positionnaient de
l’artillerie au Pouldu. Un char
américain vint se poster rue du
Port, au Pouldu, et commença à
tirer sur les positions allemandes
situées sur la rive, côté Guidel.
Les batteries allemandes
répliquèrent aussitôt et un soldat
américain fut tué et évacué sur
une civière. Le dimanche 13
août 1944, les soldats américains prenaient définitivement position à Clohars, s’emparant des
batteries côtières du Pouldu qu’ils utilisaient contre l’ennemi. Les Allemands ripostaient. A partir du
20 août, la présence américaine était renforcée.
Le front était désormais fixé pour plusieurs mois.
Abri troupe. La chambrée pour 6 hommes
Les soldats disposaient
d’un ameublement
sommaire : armoire,
râtelier d’armes, lits
couchettes, tables et
sièges. Ils venaient avec
leur paquetage et leur
armement.
Les sanitaires n’étaient
pas intégrés au bunker.
Hors période d’alerte la
troupe vivait dans des
cantonnements à
proximité.
17
Les casernements la position étaient dans la dune entre les deux plages (baraquements en bois), avec
la cuisine de de campagne. Les officiers
occupaient les villas et hôtels du
secteur.
Porte blindée étanche anti gaz –
Porte 19P7
Literie, table, poêle
• Poêle réglementaire de WH pour abris de campagne utilisés avant de percevoir le poêle de bunker.
• La literie présente était issue de la récupération de casernement militaire. (Non issue de la
Kriegsmarine)
Central téléphonique 10
lignes complet de 1942 : Ce
bunker était le poste de
commandement de la
position.
Les abris à personnel étaient dotées d’une porte blindée
étanche aux gaz. Dimensions en cm : 80 x 170 x 3,5 -
poids : 185 kg. Ce qui créait un sas afin de permettre
aux soldats touchés de se décontaminer en urgence.
18
Arrivée des lignes téléphoniques enterrée
Dans le plafond de l’abri est placée une trappe
technique pour positionner un périscope de
bunker. (Modèle Sehrohr SR 9)
19
Un meuble avec vitrine vous présente :
Des postes de radio allemands (Radio du peuple) du régime nazi pour diffuser sa
propagande.
Surnommés « le museau de
Goebbels » par les Allemands ou
« la gueule à Hitler » par les
prisonniers français, ils
permettaient la réception des
radios locales allemandes.
L’écoute des radios étrangères
était interdite et surveillée.
De l’équipement et des objets
du quotidien du soldat
allemand
20
Centrale de ventilation de 1943.
Filtre anti poussière jaune 1939 / Centrale 1943
L’air (filtré ou non)
circulait entre les
locaux de l’abri à
l’aide un clapet à
vis. Quand toutes
les portes étanches
étaient fermées
(obligatoire en
alerte) on créait une
surpression sur le
blockhaus et quand
la pression montait,
les clapets
d’évacuation
s’ouvrait. Des
clapets à
contrepoids se
referment
automatiquement
en cas de surpression
extérieure
(explosion). De plus
les gaz toxiques ne
peuvent pénétrer en
régime de
surpression.
Modèle HES -1,2 ventilateur standard de
protection de l’armée.
L'air entrant passait en premier lieu par un
filtre dépoussiéreur. L'air ainsi filtré
arrivait au ventilateur, actionné par un jeu
de manivelles ou électriquement. (1.2M3 –
minute)
En cas d’attaque ou bombardement on
échange le tube de bakélite par des filtres
(le grand est équipé avec du “charbon
actif” suffisant contre les gaz toxique
connu à cette époque.
Face à la porte d’accès
une meurtrière armée
pour garder l’entrée
21
La défense passive désignait la protection des populations en cas de guerre.
En 1938 la loi de défense nationale est promulguée pour assurer la sécurité de la population.
Elle comprenait essentiellement des mesures
de protection en cas de bombardement :
- mise en place d'un réseau de surveillance et
d'alerte (sirène)
- construction d'abris souterrains et
recensement de lieux pouvant servir d'abris
(caves notamment) ; information et
sensibilisation de la population.)
Bombardement allemand sur
le Pouldu en 1945 (actuellement
Place de l’Océan)
22
Poste de tir latéral du
bunker.
Caponnière de Bunker avec
meurtrière- Armement
mitrailleuse MG 34
Caporal de l’infanterie (Gefreiter)
23
Le sas d’entrée et le couloir
La casemate dispose d’une entrée pour la garnison. Elle
s’ouvre sur un escalier de quelques marches et donne accès
au couloir. La fermeture d’origine était une simple grille.
Le sas d’entrée était surveillé par une meurtrière et encadré
par des portes blindées étanches anti gaz.
Le couloir fermait par deux épaisses portes blindées
étanches, anti-gaz.
•
 Dans le sas d’entrée l’installation d’antennes radio était prévue.
Les portes blindées
Modèle 882 P7 - type Kriegsmarine
• Épaisseur : 30 mm
• Poids : 640 kg
• Dimensions : 0,8 x 1,7 m
Ces portes ont été démontées après-
guerre.
24
Le Tobrouk
Un peu avant l’entrée de la casemate, vous voyez à votre droite un poste de surveillance et de tir
intégré à la casemate :
Le nom de cette fortification est
Ringstand, mais est bien souvent
dénommée tobrouk en raison de
ce type de système de fortification
à ciel ouvert utilisé lors de la
bataille de Tobrouk en 1941.
C’était un poste de tir, de
surveillance et de direction de tir
de la position. En effet, il est doté
d’un puit de descente d’antenne
radio afin de communiquer des
indications de tirs aux autres
unités de combat d’artillerie
(canons mortiers, batteries de côte)
Emplacement du cornet de
communication acoustique
relié à la casemate
25
La soute à munitions :
Exposition sur la résistance et la « Poche de Lorient »
Dans la soute à munitions sont exposés des panneaux, des armes, des mannequins relatant
la Résistance bretonne, La poche de Lorient, le Front de la Laïta
L’occupation 40/44
La Wehrmacht occupait tous les
bâtiments publics, les écoles, les
hôtels et les grandes propriétés. La
troupe prenait position sur la côte…
presque en vacances au Pouldu.
(Hôtel des Bains)
L’organisation Todt au Pouldu
Dès décembre 1940 l’organisation
Todt installait un état-major pour
coordonner les travaux du secteur
de Lorient et l'hébergement des
travailleurs à venir.
A Quimperlé était créé un de centre
de l’OT.
Le Pouldu, devint le dortoir de la
Todt pour 300 à 400 ouvriers, logés
dans des hôtels. Les villas étaient
réquisitionnées pour les officiers, des
lieux de « distraction » étaient
installés. L'amiral Dönitz logeait quelques temps au Bas Pouldu, et on put voir débarquer entourés de
leurs services de sécurité, des hauts dignitaires du IIIe Reich.
Le pont de Saint-Maurice
Entre 1941 et 1942, pour faciliter la
liaison entre les deux rives de la
Laïta l’organisation Todt
construisait un pont de bois sur la
Laïta, à proximité du château de
Saint Maurice. Ce pont mesurait un
peu plus de deux cents mètres de
long avec une double voie centrale
pour les véhicules et deux voies
piétonnières.
26
A partir de juin 1941, avec l’entrée en guerre de
l’Allemagne nazie contre les Russes soviétiques la
situation évoluait. Les unités allemandes changeaient
régulièrement et venaient en « récupération » suite aux
combats meurtriers du front de l’Est.
1942,1943 Les Allemands passaient progressivement
sur la défensive et édifiait la Mur de l’Atlantique. Les
Etats Unis étaient entrés en guerre.
A l’annonce du débarquement les actions armées
des résistants français mettaient les troupes
d’occupation en situation d’insécurité.
27
Mannequin FFI dans la soute à munitions.
En 1944, des unités de «
supplétifs russes », prisonniers
soviétiques recrutés par la
Wehrmacht étaient positionnées
en Bretagne. Leur indiscipline
faisait peser un climat de
violence sur la population civile.
A Clohars, l’Ost-Bataillon 634
(Russes) est en position sur la
côte.)
PC à Riec sur Belon.
A la veille de la libération, un mort à Doëlan
Le dimanche 30 juillet 1944, il fait beau à la Grange de Doëlan, le café était tenu par Léonie Coueffic.
Un « russe » de la Wehrmacht, très alcoolisé arrivait à vélo et réclamait une bouteille de gnôle, il essaya
de toucher Léonie qui fuyait. Le militaire la poursuivi, elle partit se réfugier dans la maison en face.
Aussitôt, un voisin, Joseph Malcoste se portait au secours de Léonie et referma la porte. Le soldat
russe furieux, dégaina son pistolet, et tira à travers le bois. Atteint d’une balle au front, Malcoste
s’effondrait, mort. Déféré à la Kommandantur du bourg de Clohars, le soldat russe fut incarcéré à
Quimperlé. L’homme était fusillé avec des résistants français à Kerfany le lundi 31 juillet 1944.
Etiquette en
zinc de caisse
de munitions
russes
28
La résistance à Clohars
Depuis l’été 1944, les résistants harcelaient les Allemands.
Une compagnie de F.T.P.F. (Francs-Tireurs Partisans Français)
comprenant 33 hommes avait été constituée à Clohars commandée
par Michel Bonnaire, Il était assisté par 3 chefs de groupes, Henri Le
Maout (de Lannevain), Albert Le Priol (de Lorient), Joseph Merrien
(de Lannevain) et 29
compagnons.
D’autres mouvement de Résistance coexistaient :
Turma, Vengeance, O.R.A, Organisation de la
Résistance de l’Armée, l’Armée Secrète A.S). Parmi les
volontaires, on trouvait des marins d’active en congés
d’armistice, tous prêt à se battre.
En février 1944, au niveau national, les principaux
groupements militaires de la Résistance française
fusionnent et devenaient les Forces Françaises de
l’Intérieur (F.F.I).
Les actions de sabotage et de guérilla étaient
difficiles à mener. Lorient était bien protégée et la
Wehrmacht puissamment installée dans la région.
A l’été 1944 le groupe F.F.I. de Clohars-Carnoët était présent sur un secteur compris entre Baye,
Doëlan et Quimperlé sud, sur la rive droite de la Laïta Le secteur était commandé par le capitaine
Treflez, assisté des lieutenants Pierre Brunerie, Brevini et du sous-lieutenant Cadic.
Michel Bonnaire
Capitaine Loyer
Pierre Brunerie
Parachuté à la résistance : Grenade
souple anglaise, surnommée
Gammon bomb. Pain de TNT
américain. Crayons allumeurs à
retardement
29
Veste militaire de Pierre Brunerie
Responsable FFI en second de la zone de Quimperlé
Le lieutenant Pierre Brunerie avait été intégré au 10e Régiment
d’artillerie divisionnaire de la 19e Division d’infanterie pendant la
période de la Poche de Lorient.
Le 31 juillet le 8e corps d'armée américain fonçait
vers Brest et Lorient.
Les troupes allemandes se repliaient vers la forteresse de Lorient début août 1944
Les dernières troupes
d'occupation quittèrent Clohars
discrètement dans la nuit du
vendredi 4 au samedi 5 août
1944.
Quelques hommes affectés à
Fort-Clohars restaient jusqu’au
13 août, cette position présentait
un intérêt stratégique à cause de
sa position dominante vers
Guidel et Lorient.
Les soldats, les pièces d’artillerie
et les munitions quittaient leurs bunkers et harcelés par la résistance franchissaient le pont de bois à
Saint-Maurice. L’ouvrage était partiellement coupé entre le 5 et le 7 août par les allemands en retraite.
30
Les F.F.I. de Clohars craignant que les Allemands le réparent et s'en servent pour mener des
incursions sur la rive finistérienne demandèrent à la RAF de le bombarder. Quelques jours plus tard,
le pont était définitivement coupé.
La formation de la Poche de Lorient
Les unités allemandes se retranchaient sur Lorient entre le 4 et le 6 août 1944.
1944…Festung Lorient
En juillet 1944, au moins 550 ouvrages avaient été construits pour protéger la forteresse allemande :
artillerie de marine, pièces de campagne, canons antichar, armes automatiques sous coupoles
blindées, mitrailleuses, mortiers et lance-flammes.
Les unités allemandes se retranchaient sur Lorient entre le 4 et le 6 août 1944.
Le général Fahrmbacher commandait le Festung.
Une mitrailleuse de chasseur
anglais Spitfire abattu en
Finistère
31
L’artillerie était réorganisée, les défenses maritimes tournées
vers les terres.
La ligne de résistance terrestre était longue de 54 km environ,
comportant des nids de résistance, des fossés antichars et des
champs de mines.
Au total entre 450 et 500 pièces
d’artillerie de tous calibres protégeaient la forteresse dont des canons de 203 mm, postés à Groix, et
de 340 mm, postés au Bégo, en Plouharnel. Ils étaient une menace permanente sur la région par leur
portée.
L’armée
allemande retranchée disposaient de près de 26
000 hommes. Ils étaient pour moitié des marins,
pour un tiers des soldats de l’armée de terre. Le
reste se répartissait entre l’armée de l’air, des
unités de l’Est et quelques soldats étrangers.
Deux tourelles de 203 mm sur
l’ile de Groix, face au Pouldu.
Batterie de Loqueltas- 4 canons français de 164 mm Mle 93.96 sous casemates M 270
32
La « Poche de Lorient »
Depuis Arzano, et Hennebont les américains de la 4e
Division Blindée américaines étaient proches de
Lorient le 7 août, aidés par les FFI. Ils subissaient des
tirs d’artillerie allemandes qui bloquait leur offensive.
Finalement ils renonçaient à leur assaut qui aurait été
trop meurtrier.
Dès la libération de Quimperlé, le 9 août 1944, se mettait en place, le long de la Laïta, un front de
résistance contre les forces allemandes qui s’était retranché autour de Lorient.
Le 9 août : une dure bataille était déjà engagée à Brest.
L’armée américaine face à Lorient préférait continuer
son offensive vers la l’Allemagne.
33
L’armée américaine au Pouldu / Clohars
La 4e DB américaine souhaitait poursuivre son offensive,
elle était remplacée par la 6e DB venant de Brest le 15
août.et était relevée le 15 septembre par la 94e division
d'infanterie.
La 94e DI était répartit sur les fronts des poches de Lorient
et de Saint-Nazaire. Les unités à Lorient étaient
commandées par le brigadier général Rollins.
En position à Kerharo, au au-dessus de
Saint Maurice ou du Pouldu des chars
lourds bombardaient régulièrement les
lignes ennemies.
Le 1er janvier 1945, la 94e DI est remplacée par la 66e division d'infanterie venue directement des
États-Unis. Elle restera devant la poche de Lorient jusqu'à la capitulation.
Une unité d'artillerie
américaine fut stationnée
à Clohars non loin du
bourg à partir du 6 mars
1945. Batterie D du 721e
Bataillon d'artillerie de
campagne, du 56e
Régiment d’Infanterie
sous le commandement
du Capitaine Hoppers
Rangers.
Les 2 obusiers se
positionnent près de
Clohars, pour neutraliser
différentes installations
allemandes.
34
Le secteur de Quimperlé, tourné au départ vers le Morbihan, était confié au capitaine Loyer
assisté du lieutenant Pierre Brunerie. Ils arrivaient à rassembler 1000 FFI.
Au lendemain de la libération de Quimperlé, le 9 août 1944, se mettait en place, le long de la Laïta,
un front de résistance contre l'occupant. Une vraie guerre de positions qui allait durer près de neuf
mois, jusqu'à la capitulation du général Fahrmbacher, le 10 mai 1945, et la fin de la poche de Lorient.
Le 11 août, le Jedburgh Francis – service de renseignement (dirigé par le futur général Guy Le
Borgne) se rendait à
Quimperlé. Il mettait en place
un réseau d’espionnage en
envoyant à Lorient des
femmes qui ramenaient des
informations. En une semaine
elles fournissaient aux
Américains l’emplacement
exact de 80 % des batteries
d’artillerie et tous les détails du
système défensif des alentours
de Lorient.
Les FFI sur le Front
de la Laïta
Le 17e Bataillon F.F.I. du
Finistère fut créé le 10 août
1944, il se composa
progressivement des groupes
de résistants du Sud Finistère,
de Quimperlé, Clohars, Pont
Aven, Rosporden, Coray, et
Concarneau.
Le front de la Laïta à
Clohars
Le 13 août le P.C. des FFI s’installait à Clohars sous l’autorité du Capitaine Treflez.
La ligne de front se tenait en retrait de la rivière, à l'abri des tirs directs allemands. Dans un premier
temps ils n’étaient que 840 F.F.I. en ligne sur les 12 km du front de la Laïta, 200 se tenaient en
réserve.
Le Front de la Laïta
Septembre 1944
35
Le secteur était opérationnel à partir du
25 août, le P.C s’installait à Quimperlé.
(Hôtel du Lion d’or) sous les ordres du
Commandant Loyer. Les effectifs
étaient renforcés par l’apport d’unités
FFI qui allaient être intégrées au sein Des
Forces Françaises du Morbihan.
Guy Le Borgne faisait venir de 250
hommes le 15 août.
Les FFI de Bannalec
Les FFI de Scaër, Bannalec, menés par le
capitaine Lavat, arrivaient à leur tour prendre position sur la rive droite de la
Laïta, ainsi que la compagnie de Coray. La compagnie de Pont-Aven dirigeait
ses sections de Moëlan sur la Laïta. Les concarnois venaient s’installer près de
Saint-Maurice.
Le 31 octobre, cette zone de guerre devint le Sous-secteur du Finistère des Forces Françaises
du Morbihan avec le 17e bataillon F.F.I. du Finistère et la 2e compagnie de fusiliers marins.
Le 17e bataillon du
Finistère était versé plus
tard dans le 118e RI.
Les anciennes défenses
allemandes du Pouldu
servirent d’abri de postes de
combats pour une unité de
fusiliers marins faisant
partie des FFI qui se
battaient contre les
allemands de la Poche de Lorient et qui tiraient des côtes de Guidel.
Sécuriser le Pouldu.
La 4e compagnie du capitaine Casabianca avait pour
mission jusqu’en mai 1945, de garder les maisons
inoccupées et de les préserver des vols ou
déprédations dans le secteur du Pouldu.
36
A la date du 13 décembre 1944,
les unités sur le front de Clohars
étaient réparties ainsi
• du Pouldu au Vuzut, les
fusiliers marins
• du Vuzut à Saint Maurice,
le 1er bataillon de marche
• de Saint Maurice à
Carnoët, le 2è bataillon de
marche.
37
Les français combattants du Pouldu.
Le bataillon de marche du
Finistère, Chef : lieutenant de
vaisseau Le Hénaff, Ce
bataillon était formé le 18
septembre 1944 par trois compagnies de fusiliers-marins FFI ayant participé au siège de Brest (Unité
Marine Quimper, notamment). C‘était à cette époque la seule unité militaire homogène dans le
dispositif F.F.I.
Le bataillon fut versé dans le 4e régiment de fusiliers-marins créé par décision du 25 octobre 1944.
Il devint le 4e bataillon du 4e régiment de fusiliers-marins. (555 hommes)
Intégré dans la 19e DI il passait sous le
commandement tactique du 19e Dragon.
L’artillerie américaine pilonnait les lignes de
l’ennemie.
38
La 19e
Division d’Infanterie sur le front de la Laïta
Le général Borgnis-Desbordes, nommé chef des forces françaises du Morbihan,
reconstituait la 19e Division d’infanterie en y intégrant les FFI. Les résistants
finistériens du Front de la Laïta, étaient intégrés aux forces françaises du Morbihan
FFMB à l’automne 1944. A partir du mois de décembre 1944, le 19e Dragon prenait
officiellement la relève du 17è F.F.I. dissous sur le front de la Laïta. Le 19e Dragon tenait le front
conjointement avec les 1er, 2e, et 3e Bataillon de marche du Finistère. Le Bataillon de fusiller marin du
Morbihan devenait le 4e bataillon du 4eR.F.M. (555 hommes).
Début 1945, 3 267 soldats bretons étaient en ligne sur le front de la Laïta.
Les combattants bretons, sortis de la clandestinité de la résistance n'avaient
qu'un habillement militaire hétéroclite. Tous les objets de première nécessité à
une armée en campagne manquaient... La vie s’organisait sur le front dans des
conditions très précaires.
Témoignage d’un combattant du
front …nous sommes arrivés sur le front
au mois de septembre pour certains en
sabots et en bras de chemise à une saison ou
les nuits ne sont pas encore trop froides,
mais très rapidement le temps s'est gâté, les
nuits sont devenues plus froides, l'humidité
envahissait les campements, la neige a fait
son apparition et les équipements promis
tardaient à arriver. Nous manquions
cruellement de chaussures adaptées…Nous
étions retranchés dans des gourbis creusés dans le sol avec de la paille
Une guerre de position
Les batteries d’artillerie américaines pilonnaient
les lignes ennemies.et les allemands tiraient
fréquemment sur les positions du Garlouët, de
Saint Maurice, de Saint Germain, de Porsmoric,
du Pouldu et de Fort Clohars.
Fort Clohars 1945
39
Les fortification allemandes face au Pouldu faisaient feu
régulièrement sur les lignes des fusiliers marins du Pouldu; telle cette
tourelle de char positionnée sur un abri et qui tirait vers Saint Julien
le 2 janvier 1945… Les mortiers français lui répondirent et la
tourelle sauta...
Les bunkers allemands au mains des troupes françaises furent
utilisés comme abri afin de se protéger de ces bombardements.
Sur la ligne de front les combattants s’abritaient dans des abris
enterrés protégés par des rondins.
Le déminage
Près des anciennes positions
allemandes les démineurs
étaient à l’œuvre sur le front de
Lorient. Certains y laissèrent
leur vie.
40
Les déserteurs allemands
Au Pouldu défendu par la 4e Régiment de fusilier marin on réceptionnait des soldats allemands qui
désertaient. Le Lieutenant de vaisseau Le Henaff en assurait l’interrogatoire.
Fait marquant sur ce front fut
le passage fréquent de
déserteurs de la forteresse
allemande. C'est ainsi que, le 7
mars 4 hommes traversaient à
Porsmoric pour se rendre, le 2
avril la même scène se passait à
Saint Germain avec 2 russes, le
5 c'est le tour de 5 polonais à
Porsmoric. Une autre fois, c'est
10 allemands, avec leur sergent,
qui passèrent à Kerbrest et se
retrouvèrent aux Bas-Pouldu.
. Peinture de LAURENT
Marcel Emmanuel (1892-1948)
L'activité allemande resta agressive jusqu'aux derniers jours de la guerre.
Destruction du château de St Maurice le 20 avril 1945
Le vendredi 20 avril 1945 les Allemands tiraient un feu nourri d’obus de 88 et de 105 fusants et
percutants sur l’ancienne Abbaye de ST Maurice. (Rebâtit en château avec un superbe parc dans le
courant du XIXe siècle.)
Le commandant Louis Morel, chef des FFI, rendait compte au P.C. de la compagnie que le feu a pris
dans les combles du château. Quand le combat cessa, le château avait brûlé.
(Nota : 1953 Disparition des corps de bâtiments ruinés, à l´exception de la salle capitulaire, de
l´ancien logis abbatial, de l´orangerie et d´une partie des communs.)
41
Le cessez le feu fut établit le 7 mai 1945.
Photo prise à Locmaria en Guidel.
La reddition des forces
allemandes de Lorient eut lieu le
10 mai 1945 à Caudan.
Une stèle commémore leur
mémoire, à l’entrée du pont Saint-
Maurice.
Les pertes allemandes furent
estimées à 1 000 hommes, celles
des forces françaises à 242, dont
52 combattants finistériens de la
19e division d’infanterie.
A la fin des hostilités, on dénombrait 18 tués sur le front de la Laïta, entre le 12 décembre 1944 et le
18 juin 1945, civils, militaires de carrière et FFI.
Le 4e Régiment de fusilier marin du
Pouldu s’installait dans l’ancienne
base allemande.
42
Poche de Lorient - 1945
Secteur du Pouldu Septembre 1944

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  • 1. 1
  • 2. 2 Sommaire 1940 L’invasion, l’occupation...................................................................................................................... 2 La bataille de l’Atlantique ........................................................................................................................... 4 Le mur de l'Atlantique.................................................................................................................................. 4 Le « blockhaus » du Pouldu......................................................................................................................... 6 L’embrasure de tir .................................................................................................................................... 8 L’armement du bunker............................................................................................................................ 8 La ventilation, l’envoi des douilles à l’extérieur.................................................................................... 9 La mitrailleuse américaine, le début de la « Poche de Lorient ». La réutilisation du blockhaus contre les allemands................................................................................................................................................ 16 Abri troupe. La chambrée pour 6 hommes............................................................................................. 16 Poste de tir latéral du bunker. ................................................................................................................... 22 Le sas d’entrée et le couloir ....................................................................................................................... 23 Le Tobrouk.................................................................................................................................................. 24 La soute à munitions :................................................................................................................................ 25 Exposition sur la résistance et la « Poche de Lorient » ..................................................................... 25 La résistance à Clohars .......................................................................................................................... 28 La formation de la Poche de Lorient ....................................................................................................... 30 L’armée américaine au Pouldu / Clohars................................................................................................ 33 Les FFI sur le Front de la Laïta ................................................................................................................ 34 Les français combattants du Pouldu. ................................................................................................ 37 La 19e Division d’Infanterie sur le front de la Laïta............................................................................... 38 1940 L’invasion, l’occupation Le 10 mai 1940 la Wehrmacht déclenchait son offensive. L’attaque allemande bousculait-en quelques jours les armées néerlandaises, belges, françaises et britanniques. La Bretagne était prise d’assaut par trois colonnes motorisées. Les Allemands atteignaient Rennes le 18 juin, puis Nantes et Brest le 19 puis Quimperlé et Lorient le 21 juin. Dès le 2 juillet les divisions d'infanterie de l’armée allemande relèvaient toutes les troupes d'invasion. 5e Panzer-Division-Général -Lemsen19-06-40-Brest
  • 3. 3 La Kommandantur était installée au Pouldu. Le voisinage de la base de sous-marins de Lorient Le 21 juin 1940, l'armée allemande était à Lorient. La Kriegsmarine s'y installait pour transformer le port en base de ravitaillement pour sous- marins à la demande de Karl Dönitz, patron des U-Boote. Le chantier de construction d’une base de sous-marins démarrait en février 1941, les premiers abris à l'épreuve des bombardements étaient édifiés. La construction de la base des sous-marins et la base aérienne (Lann-Bihoué) étaient entreprises. Le Pouldu devenait le bastion avancé de la défense de Lorient et de sa base de sous-marins. 17 septembre 1940
  • 4. 4 La bataille de l’Atlantique De son PC l’amiral Dönitz, à Lorient, envoyait ses sous- marins en utilisant la tactique de la meute de loups. Après l'engagement américain dans le conflit, l'enjeu devint plus important encore puisqu'il s'agissait d'empêcher l'acheminement en Europe du corps expéditionnaire américain, et des approvisionnements nécessaires. Cette bataille a principalement opposé les U-Boote allemands aux escorteurs et avions alliés. Le mur de l'Atlantique. Les fortifications sur le littoral Fin 1941, les États-Unis entraient en guerre. Adolf Hitler craignait que les Alliés organisent un débarquement sur les côtes atlantiques. Il décida alors de renforcer les défenses des côtes, des ports et des bases sous-marines sur toutes les côtes ouest européennes. ▪ Le mur de l’Atlantique en juin 1944 s’étendait sur environ 4000 km de long, et comptait près de 12 000 ouvrages bétonnés. (De la Norvège à la Frontière espagnole)
  • 5. 5 En Bretagne où trois importantes bases de sous-marins étaient implantées, près de 2 800 ouvrages (blockhaus et abris divers) parsemaient le littoral, près de 600 pour le secteur de Lorient. L’Organisation Todt, chargée de ce chantier pharaonique, était une organisation civile faisant exécuter ses travaux par des sociétés privées, y compris les entreprises des pays occupés. La construction des bunkers était normalisée par un catalogue de constructions type, le Regelbau. Le mur de l'Atlantique pouvait se décomposer en 5 ensembles :  Les forteresses protégeant les ports  Les batteries d'artillerie côtières  Les stations radars et d'écoute  Les ouvrages de défense rapprochées des plages  Les obstacles anti-débarquement des plages et à l'arrière des défenses L’Atlantikwall bien que redoutable, était surtout un objet de propagande destiné à leurrer les alliés sur les risques d’un débarquement en Europe.
  • 6. 6 Le « blockhaus » du Pouldu Dalles de 2 mètres d’épaisseur, (résistance au tirs d’obus jusqu’à 240 mm). • Excavation de 700 m3. Radier 80 cm. • Le cubage de béton coulé est de près de 775 m3 dont 35 tonnes de fer à béton et de 4,7 tonnes de cornière d’acier. (Coût de cette casemate estimé 275 600 €.) Le plafond des salles est renforcé par un plafond blindé en acier. C’est un modèle R 625 de 1943. Garnison 6 hommes. C’est un bunker de flanquement destiné à la protection de la plage et du contrôle de la route qui remontait vers Quimperlé, il était équipé d’un canon anti- char. Les défenses allemandes du Pouldu croisaient leurs feux avec les batteries de la cote de Lorient.
  • 7. 7 Murs et la dalle de toit sont épais de 2 mètres de béton armé. (Type B) Ce bunker était équipé de locaux annexes, soute à munitions et abris dortoir. 1 – Salle de tir – couloir 2 – Soute à munitions 3 – Abri pour 6 hommes 4 – Créneau avec poste de tir 5 – Poste de surveillance, mitrailleuse 6- Porte d’entrée du personnel 7 – Porte arrière du canon 8 – Fosse de récupération des douilles après les tirs. Tampon de l’entreprise qui a édifié le bunker
  • 8. 8 L’embrasure de tir Le tir s’effectuait par une embrasure de tir. Elle disposait d’un filet de camouflage pour la dissimuler. L’avancée de béton à gauche de l’embrasure de tir la protégeait des coups directs venant de la mer. Chaque ouvrage était protégé sur son pourtour extérieur par une couche de pierres et de terre de 2 à 3 m d’épaisseur, cela permettait d’amortir l’effet d’un coup direct. L’armement du bunker. Ce type de bunker pouvait recevoir tous les canons de type « antichars » à partir de 5 cm. Une rampe arrière permettait de sortir la pièce d’artillerie et de la positionner dans un autre emplacement à l’extérieur. Le canon étant mobile, il était affecté à la division de l’armée qui était affectée la position. Il pouvait être positionné à proximité du bunker afin de faire face aux menaces de débarquement hors du champ de tir de la casemate. Ce modèle a été conçu pour abriter un canon modèle PaK 40 de 7,5 cm. Longueur du canon et de l'affût : 6,20 m- Poids du canon et de l'affût : 1 500 kg / Tirs 14 coups/min.
  • 9. 9 La ventilation, l’envoi des douilles à l’extérieur Au-dessus du canon se trouvait un dispositif permettant d’aspirer les gaz de tir de la pièce d’artillerie. (Comme une hotte aspirante) A l’arrière, un extracteur d’air rejetait les gaz toxiques des tirs du canon. Une goulotte intégrée dans le mur à l’arrière gauche du canon permettait d’éjecter vers l’extérieur les douilles de 75 mm tirées. Afin d’éviter l’encombrement de l’espace de manœuvre à l’arrière du canon porte fermée, les artilleurs se débarrassaient des douilles par cette ouverture. Cette cheminée descend vers une fosse en béton extérieure de près de 4 m de profondeur et de 2,5 m de large. La pièce était fermée par une porte blindée à double battant. Épaisseur : 30 mm. Poids : 1,8 tonne. Dimensions : 2 x 2,5 m.
  • 10. 10 Ce blockhaus était intégré au sein du Point fortifié du Pouldu : Le LO 12. Poste de tir N°9
  • 11. 11 Au centre du dispositif un mortier de forteresse de 50 mm dans une casemate de type R633. Elle accueillait 10 soldats et disposait d’une cloche de tir blindée. Cadence de tir du mortier : 30 à 60 coups / minute en manuel. 120 coups en alimentation électrique / Poids de la cloche : 33 tonnes En août 1944, les casemates situées au-dessus de la plage de Bellangenêt furent détruites par l’armée Américaine pour tourner un film de propagande sur un débarquement de commandos. Repères de tir qui existaient dans le bunker N°4 (comblé)
  • 12. 12 Cette position faisait partie d’un ensemble de positions fortifiées s’étalant de Kerfany au Pouldu : ▪ Lo 01 : Kerfany / Lo 02: Kerfany, carrefour de Kerconan ▪ Lo 03 : Ile percée ▪ Lo 04 : Pointe de Beg Moc’h : casernement ▪ Lo 05 : Creiz ar Hoat ▪ Lo 06 : Port de Merrien/ Kersécol ▪ Lo 07 : Pointe de Portec ▪ Lo 08 : Doëlan : Beg an tour ▪ Lo 09 : Clohars bourg : casernement ▪ Lo 10 : Porsac’h ▪ Lo 11 : Le Pouldu pointe de Kerrou ▪ Lo 12 : Le Pouldu pointe des Grands Sables ▪ Lo 13 : Le Pouldu la Croix de Keranquernat ▪ Lo 14 : Le Pouldu Fort Clohars ▪ Le sous-groupe de fortification allemande dénommé « anse du Pouldu » était le groupe ouest des fortifications allemande de la « forteresse de Lorient ». Les bunkers étaient construits par l’Organisation Todt. L'Organisation Todt était une organisation civile sous contrôle militaire, c'est-à-dire qu'elle faisait exécuter les travaux par des entreprises privées, notamment celles des pays occupés et ne faisant que surveiller l'exécution des travaux. Les bâtisseurs des blockhaus de la région dépendent ainsi, pour l'organisation (OBL Mitte – Lorient ; pour les blindages, l'équipement et l'armement : 17e festungs pionier stab ) En 1944 l'Organisation Todt employait plus de300 000 salariés en France. Mais la grande majorité des travailleurs de l'OT sont victimes des réquisitions et du travail forcé.
  • 13. 13 Ce bunker a été construit par l’entreprise Sebastiants. La construction d'un blockhaus de bonne taille prenait une dizaine de semaines : fouilles, ferraillage, coffrage, aménagement intérieur, finitions et camouflage. La protection du bunker : les mines, Des barbelés, et des mines protégeaient les accès (voir la caisse avec les mines et les grenades). La plage était bloquée par des obstacles anti débarquement. 1-Mine-S (Schrapnellmine) mine bondissante / 2- Stockmine 42 Béton / 3- Glasmine 43 en verre indétectable. / 4 - Grenade allemande Model 39 Eihandgranate /5- Grenade à manche allemande.Stielhandgranate 24
  • 14. 14 Les obstacles anti débarquement. Plage des Grands Sables, du Kérou et du Bas Pouldu après la libération, vestiges : tétraèdre en béton et obstacles Cointet.
  • 15. 15 L’équipement du bunker. (Télémètre, téléphone de forteresse) Pointeur optique d’artillerie Allemande Produit par la firme C.P. Goerz - Berlin, utilisé avec le canon de 77 de la première guerre mondiale, puis utilisé le canon d'infanterie légère de 7,5 cm. Télémètre afin de régler les tirs du canon. Modèle 34. Cet instrument sert à mesurer des distances par triangulation. Les valeurs de plage sont lues dans le champ de vision. Un téléphone de forteresse - Festungsfernsprecher 38.
  • 16. 16 La mitrailleuse américaine, le début de la « Poche de Lorient ». La réutilisation du blockhaus contre les allemands. Mitrailleuse US M1919 Le 11 août 1944, des soldats américains de la 4edivision blindée, (25egroupe de reconnaissance) arrivaient à Clohars et positionnaient de l’artillerie au Pouldu. Un char américain vint se poster rue du Port, au Pouldu, et commença à tirer sur les positions allemandes situées sur la rive, côté Guidel. Les batteries allemandes répliquèrent aussitôt et un soldat américain fut tué et évacué sur une civière. Le dimanche 13 août 1944, les soldats américains prenaient définitivement position à Clohars, s’emparant des batteries côtières du Pouldu qu’ils utilisaient contre l’ennemi. Les Allemands ripostaient. A partir du 20 août, la présence américaine était renforcée. Le front était désormais fixé pour plusieurs mois. Abri troupe. La chambrée pour 6 hommes Les soldats disposaient d’un ameublement sommaire : armoire, râtelier d’armes, lits couchettes, tables et sièges. Ils venaient avec leur paquetage et leur armement. Les sanitaires n’étaient pas intégrés au bunker. Hors période d’alerte la troupe vivait dans des cantonnements à proximité.
  • 17. 17 Les casernements la position étaient dans la dune entre les deux plages (baraquements en bois), avec la cuisine de de campagne. Les officiers occupaient les villas et hôtels du secteur. Porte blindée étanche anti gaz – Porte 19P7 Literie, table, poêle • Poêle réglementaire de WH pour abris de campagne utilisés avant de percevoir le poêle de bunker. • La literie présente était issue de la récupération de casernement militaire. (Non issue de la Kriegsmarine) Central téléphonique 10 lignes complet de 1942 : Ce bunker était le poste de commandement de la position. Les abris à personnel étaient dotées d’une porte blindée étanche aux gaz. Dimensions en cm : 80 x 170 x 3,5 - poids : 185 kg. Ce qui créait un sas afin de permettre aux soldats touchés de se décontaminer en urgence.
  • 18. 18 Arrivée des lignes téléphoniques enterrée Dans le plafond de l’abri est placée une trappe technique pour positionner un périscope de bunker. (Modèle Sehrohr SR 9)
  • 19. 19 Un meuble avec vitrine vous présente : Des postes de radio allemands (Radio du peuple) du régime nazi pour diffuser sa propagande. Surnommés « le museau de Goebbels » par les Allemands ou « la gueule à Hitler » par les prisonniers français, ils permettaient la réception des radios locales allemandes. L’écoute des radios étrangères était interdite et surveillée. De l’équipement et des objets du quotidien du soldat allemand
  • 20. 20 Centrale de ventilation de 1943. Filtre anti poussière jaune 1939 / Centrale 1943 L’air (filtré ou non) circulait entre les locaux de l’abri à l’aide un clapet à vis. Quand toutes les portes étanches étaient fermées (obligatoire en alerte) on créait une surpression sur le blockhaus et quand la pression montait, les clapets d’évacuation s’ouvrait. Des clapets à contrepoids se referment automatiquement en cas de surpression extérieure (explosion). De plus les gaz toxiques ne peuvent pénétrer en régime de surpression. Modèle HES -1,2 ventilateur standard de protection de l’armée. L'air entrant passait en premier lieu par un filtre dépoussiéreur. L'air ainsi filtré arrivait au ventilateur, actionné par un jeu de manivelles ou électriquement. (1.2M3 – minute) En cas d’attaque ou bombardement on échange le tube de bakélite par des filtres (le grand est équipé avec du “charbon actif” suffisant contre les gaz toxique connu à cette époque. Face à la porte d’accès une meurtrière armée pour garder l’entrée
  • 21. 21 La défense passive désignait la protection des populations en cas de guerre. En 1938 la loi de défense nationale est promulguée pour assurer la sécurité de la population. Elle comprenait essentiellement des mesures de protection en cas de bombardement : - mise en place d'un réseau de surveillance et d'alerte (sirène) - construction d'abris souterrains et recensement de lieux pouvant servir d'abris (caves notamment) ; information et sensibilisation de la population.) Bombardement allemand sur le Pouldu en 1945 (actuellement Place de l’Océan)
  • 22. 22 Poste de tir latéral du bunker. Caponnière de Bunker avec meurtrière- Armement mitrailleuse MG 34 Caporal de l’infanterie (Gefreiter)
  • 23. 23 Le sas d’entrée et le couloir La casemate dispose d’une entrée pour la garnison. Elle s’ouvre sur un escalier de quelques marches et donne accès au couloir. La fermeture d’origine était une simple grille. Le sas d’entrée était surveillé par une meurtrière et encadré par des portes blindées étanches anti gaz. Le couloir fermait par deux épaisses portes blindées étanches, anti-gaz. •  Dans le sas d’entrée l’installation d’antennes radio était prévue. Les portes blindées Modèle 882 P7 - type Kriegsmarine • Épaisseur : 30 mm • Poids : 640 kg • Dimensions : 0,8 x 1,7 m Ces portes ont été démontées après- guerre.
  • 24. 24 Le Tobrouk Un peu avant l’entrée de la casemate, vous voyez à votre droite un poste de surveillance et de tir intégré à la casemate : Le nom de cette fortification est Ringstand, mais est bien souvent dénommée tobrouk en raison de ce type de système de fortification à ciel ouvert utilisé lors de la bataille de Tobrouk en 1941. C’était un poste de tir, de surveillance et de direction de tir de la position. En effet, il est doté d’un puit de descente d’antenne radio afin de communiquer des indications de tirs aux autres unités de combat d’artillerie (canons mortiers, batteries de côte) Emplacement du cornet de communication acoustique relié à la casemate
  • 25. 25 La soute à munitions : Exposition sur la résistance et la « Poche de Lorient » Dans la soute à munitions sont exposés des panneaux, des armes, des mannequins relatant la Résistance bretonne, La poche de Lorient, le Front de la Laïta L’occupation 40/44 La Wehrmacht occupait tous les bâtiments publics, les écoles, les hôtels et les grandes propriétés. La troupe prenait position sur la côte… presque en vacances au Pouldu. (Hôtel des Bains) L’organisation Todt au Pouldu Dès décembre 1940 l’organisation Todt installait un état-major pour coordonner les travaux du secteur de Lorient et l'hébergement des travailleurs à venir. A Quimperlé était créé un de centre de l’OT. Le Pouldu, devint le dortoir de la Todt pour 300 à 400 ouvriers, logés dans des hôtels. Les villas étaient réquisitionnées pour les officiers, des lieux de « distraction » étaient installés. L'amiral Dönitz logeait quelques temps au Bas Pouldu, et on put voir débarquer entourés de leurs services de sécurité, des hauts dignitaires du IIIe Reich. Le pont de Saint-Maurice Entre 1941 et 1942, pour faciliter la liaison entre les deux rives de la Laïta l’organisation Todt construisait un pont de bois sur la Laïta, à proximité du château de Saint Maurice. Ce pont mesurait un peu plus de deux cents mètres de long avec une double voie centrale pour les véhicules et deux voies piétonnières.
  • 26. 26 A partir de juin 1941, avec l’entrée en guerre de l’Allemagne nazie contre les Russes soviétiques la situation évoluait. Les unités allemandes changeaient régulièrement et venaient en « récupération » suite aux combats meurtriers du front de l’Est. 1942,1943 Les Allemands passaient progressivement sur la défensive et édifiait la Mur de l’Atlantique. Les Etats Unis étaient entrés en guerre. A l’annonce du débarquement les actions armées des résistants français mettaient les troupes d’occupation en situation d’insécurité.
  • 27. 27 Mannequin FFI dans la soute à munitions. En 1944, des unités de « supplétifs russes », prisonniers soviétiques recrutés par la Wehrmacht étaient positionnées en Bretagne. Leur indiscipline faisait peser un climat de violence sur la population civile. A Clohars, l’Ost-Bataillon 634 (Russes) est en position sur la côte.) PC à Riec sur Belon. A la veille de la libération, un mort à Doëlan Le dimanche 30 juillet 1944, il fait beau à la Grange de Doëlan, le café était tenu par Léonie Coueffic. Un « russe » de la Wehrmacht, très alcoolisé arrivait à vélo et réclamait une bouteille de gnôle, il essaya de toucher Léonie qui fuyait. Le militaire la poursuivi, elle partit se réfugier dans la maison en face. Aussitôt, un voisin, Joseph Malcoste se portait au secours de Léonie et referma la porte. Le soldat russe furieux, dégaina son pistolet, et tira à travers le bois. Atteint d’une balle au front, Malcoste s’effondrait, mort. Déféré à la Kommandantur du bourg de Clohars, le soldat russe fut incarcéré à Quimperlé. L’homme était fusillé avec des résistants français à Kerfany le lundi 31 juillet 1944. Etiquette en zinc de caisse de munitions russes
  • 28. 28 La résistance à Clohars Depuis l’été 1944, les résistants harcelaient les Allemands. Une compagnie de F.T.P.F. (Francs-Tireurs Partisans Français) comprenant 33 hommes avait été constituée à Clohars commandée par Michel Bonnaire, Il était assisté par 3 chefs de groupes, Henri Le Maout (de Lannevain), Albert Le Priol (de Lorient), Joseph Merrien (de Lannevain) et 29 compagnons. D’autres mouvement de Résistance coexistaient : Turma, Vengeance, O.R.A, Organisation de la Résistance de l’Armée, l’Armée Secrète A.S). Parmi les volontaires, on trouvait des marins d’active en congés d’armistice, tous prêt à se battre. En février 1944, au niveau national, les principaux groupements militaires de la Résistance française fusionnent et devenaient les Forces Françaises de l’Intérieur (F.F.I). Les actions de sabotage et de guérilla étaient difficiles à mener. Lorient était bien protégée et la Wehrmacht puissamment installée dans la région. A l’été 1944 le groupe F.F.I. de Clohars-Carnoët était présent sur un secteur compris entre Baye, Doëlan et Quimperlé sud, sur la rive droite de la Laïta Le secteur était commandé par le capitaine Treflez, assisté des lieutenants Pierre Brunerie, Brevini et du sous-lieutenant Cadic. Michel Bonnaire Capitaine Loyer Pierre Brunerie Parachuté à la résistance : Grenade souple anglaise, surnommée Gammon bomb. Pain de TNT américain. Crayons allumeurs à retardement
  • 29. 29 Veste militaire de Pierre Brunerie Responsable FFI en second de la zone de Quimperlé Le lieutenant Pierre Brunerie avait été intégré au 10e Régiment d’artillerie divisionnaire de la 19e Division d’infanterie pendant la période de la Poche de Lorient. Le 31 juillet le 8e corps d'armée américain fonçait vers Brest et Lorient. Les troupes allemandes se repliaient vers la forteresse de Lorient début août 1944 Les dernières troupes d'occupation quittèrent Clohars discrètement dans la nuit du vendredi 4 au samedi 5 août 1944. Quelques hommes affectés à Fort-Clohars restaient jusqu’au 13 août, cette position présentait un intérêt stratégique à cause de sa position dominante vers Guidel et Lorient. Les soldats, les pièces d’artillerie et les munitions quittaient leurs bunkers et harcelés par la résistance franchissaient le pont de bois à Saint-Maurice. L’ouvrage était partiellement coupé entre le 5 et le 7 août par les allemands en retraite.
  • 30. 30 Les F.F.I. de Clohars craignant que les Allemands le réparent et s'en servent pour mener des incursions sur la rive finistérienne demandèrent à la RAF de le bombarder. Quelques jours plus tard, le pont était définitivement coupé. La formation de la Poche de Lorient Les unités allemandes se retranchaient sur Lorient entre le 4 et le 6 août 1944. 1944…Festung Lorient En juillet 1944, au moins 550 ouvrages avaient été construits pour protéger la forteresse allemande : artillerie de marine, pièces de campagne, canons antichar, armes automatiques sous coupoles blindées, mitrailleuses, mortiers et lance-flammes. Les unités allemandes se retranchaient sur Lorient entre le 4 et le 6 août 1944. Le général Fahrmbacher commandait le Festung. Une mitrailleuse de chasseur anglais Spitfire abattu en Finistère
  • 31. 31 L’artillerie était réorganisée, les défenses maritimes tournées vers les terres. La ligne de résistance terrestre était longue de 54 km environ, comportant des nids de résistance, des fossés antichars et des champs de mines. Au total entre 450 et 500 pièces d’artillerie de tous calibres protégeaient la forteresse dont des canons de 203 mm, postés à Groix, et de 340 mm, postés au Bégo, en Plouharnel. Ils étaient une menace permanente sur la région par leur portée. L’armée allemande retranchée disposaient de près de 26 000 hommes. Ils étaient pour moitié des marins, pour un tiers des soldats de l’armée de terre. Le reste se répartissait entre l’armée de l’air, des unités de l’Est et quelques soldats étrangers. Deux tourelles de 203 mm sur l’ile de Groix, face au Pouldu. Batterie de Loqueltas- 4 canons français de 164 mm Mle 93.96 sous casemates M 270
  • 32. 32 La « Poche de Lorient » Depuis Arzano, et Hennebont les américains de la 4e Division Blindée américaines étaient proches de Lorient le 7 août, aidés par les FFI. Ils subissaient des tirs d’artillerie allemandes qui bloquait leur offensive. Finalement ils renonçaient à leur assaut qui aurait été trop meurtrier. Dès la libération de Quimperlé, le 9 août 1944, se mettait en place, le long de la Laïta, un front de résistance contre les forces allemandes qui s’était retranché autour de Lorient. Le 9 août : une dure bataille était déjà engagée à Brest. L’armée américaine face à Lorient préférait continuer son offensive vers la l’Allemagne.
  • 33. 33 L’armée américaine au Pouldu / Clohars La 4e DB américaine souhaitait poursuivre son offensive, elle était remplacée par la 6e DB venant de Brest le 15 août.et était relevée le 15 septembre par la 94e division d'infanterie. La 94e DI était répartit sur les fronts des poches de Lorient et de Saint-Nazaire. Les unités à Lorient étaient commandées par le brigadier général Rollins. En position à Kerharo, au au-dessus de Saint Maurice ou du Pouldu des chars lourds bombardaient régulièrement les lignes ennemies. Le 1er janvier 1945, la 94e DI est remplacée par la 66e division d'infanterie venue directement des États-Unis. Elle restera devant la poche de Lorient jusqu'à la capitulation. Une unité d'artillerie américaine fut stationnée à Clohars non loin du bourg à partir du 6 mars 1945. Batterie D du 721e Bataillon d'artillerie de campagne, du 56e Régiment d’Infanterie sous le commandement du Capitaine Hoppers Rangers. Les 2 obusiers se positionnent près de Clohars, pour neutraliser différentes installations allemandes.
  • 34. 34 Le secteur de Quimperlé, tourné au départ vers le Morbihan, était confié au capitaine Loyer assisté du lieutenant Pierre Brunerie. Ils arrivaient à rassembler 1000 FFI. Au lendemain de la libération de Quimperlé, le 9 août 1944, se mettait en place, le long de la Laïta, un front de résistance contre l'occupant. Une vraie guerre de positions qui allait durer près de neuf mois, jusqu'à la capitulation du général Fahrmbacher, le 10 mai 1945, et la fin de la poche de Lorient. Le 11 août, le Jedburgh Francis – service de renseignement (dirigé par le futur général Guy Le Borgne) se rendait à Quimperlé. Il mettait en place un réseau d’espionnage en envoyant à Lorient des femmes qui ramenaient des informations. En une semaine elles fournissaient aux Américains l’emplacement exact de 80 % des batteries d’artillerie et tous les détails du système défensif des alentours de Lorient. Les FFI sur le Front de la Laïta Le 17e Bataillon F.F.I. du Finistère fut créé le 10 août 1944, il se composa progressivement des groupes de résistants du Sud Finistère, de Quimperlé, Clohars, Pont Aven, Rosporden, Coray, et Concarneau. Le front de la Laïta à Clohars Le 13 août le P.C. des FFI s’installait à Clohars sous l’autorité du Capitaine Treflez. La ligne de front se tenait en retrait de la rivière, à l'abri des tirs directs allemands. Dans un premier temps ils n’étaient que 840 F.F.I. en ligne sur les 12 km du front de la Laïta, 200 se tenaient en réserve. Le Front de la Laïta Septembre 1944
  • 35. 35 Le secteur était opérationnel à partir du 25 août, le P.C s’installait à Quimperlé. (Hôtel du Lion d’or) sous les ordres du Commandant Loyer. Les effectifs étaient renforcés par l’apport d’unités FFI qui allaient être intégrées au sein Des Forces Françaises du Morbihan. Guy Le Borgne faisait venir de 250 hommes le 15 août. Les FFI de Bannalec Les FFI de Scaër, Bannalec, menés par le capitaine Lavat, arrivaient à leur tour prendre position sur la rive droite de la Laïta, ainsi que la compagnie de Coray. La compagnie de Pont-Aven dirigeait ses sections de Moëlan sur la Laïta. Les concarnois venaient s’installer près de Saint-Maurice. Le 31 octobre, cette zone de guerre devint le Sous-secteur du Finistère des Forces Françaises du Morbihan avec le 17e bataillon F.F.I. du Finistère et la 2e compagnie de fusiliers marins. Le 17e bataillon du Finistère était versé plus tard dans le 118e RI. Les anciennes défenses allemandes du Pouldu servirent d’abri de postes de combats pour une unité de fusiliers marins faisant partie des FFI qui se battaient contre les allemands de la Poche de Lorient et qui tiraient des côtes de Guidel. Sécuriser le Pouldu. La 4e compagnie du capitaine Casabianca avait pour mission jusqu’en mai 1945, de garder les maisons inoccupées et de les préserver des vols ou déprédations dans le secteur du Pouldu.
  • 36. 36 A la date du 13 décembre 1944, les unités sur le front de Clohars étaient réparties ainsi • du Pouldu au Vuzut, les fusiliers marins • du Vuzut à Saint Maurice, le 1er bataillon de marche • de Saint Maurice à Carnoët, le 2è bataillon de marche.
  • 37. 37 Les français combattants du Pouldu. Le bataillon de marche du Finistère, Chef : lieutenant de vaisseau Le Hénaff, Ce bataillon était formé le 18 septembre 1944 par trois compagnies de fusiliers-marins FFI ayant participé au siège de Brest (Unité Marine Quimper, notamment). C‘était à cette époque la seule unité militaire homogène dans le dispositif F.F.I. Le bataillon fut versé dans le 4e régiment de fusiliers-marins créé par décision du 25 octobre 1944. Il devint le 4e bataillon du 4e régiment de fusiliers-marins. (555 hommes) Intégré dans la 19e DI il passait sous le commandement tactique du 19e Dragon. L’artillerie américaine pilonnait les lignes de l’ennemie.
  • 38. 38 La 19e Division d’Infanterie sur le front de la Laïta Le général Borgnis-Desbordes, nommé chef des forces françaises du Morbihan, reconstituait la 19e Division d’infanterie en y intégrant les FFI. Les résistants finistériens du Front de la Laïta, étaient intégrés aux forces françaises du Morbihan FFMB à l’automne 1944. A partir du mois de décembre 1944, le 19e Dragon prenait officiellement la relève du 17è F.F.I. dissous sur le front de la Laïta. Le 19e Dragon tenait le front conjointement avec les 1er, 2e, et 3e Bataillon de marche du Finistère. Le Bataillon de fusiller marin du Morbihan devenait le 4e bataillon du 4eR.F.M. (555 hommes). Début 1945, 3 267 soldats bretons étaient en ligne sur le front de la Laïta. Les combattants bretons, sortis de la clandestinité de la résistance n'avaient qu'un habillement militaire hétéroclite. Tous les objets de première nécessité à une armée en campagne manquaient... La vie s’organisait sur le front dans des conditions très précaires. Témoignage d’un combattant du front …nous sommes arrivés sur le front au mois de septembre pour certains en sabots et en bras de chemise à une saison ou les nuits ne sont pas encore trop froides, mais très rapidement le temps s'est gâté, les nuits sont devenues plus froides, l'humidité envahissait les campements, la neige a fait son apparition et les équipements promis tardaient à arriver. Nous manquions cruellement de chaussures adaptées…Nous étions retranchés dans des gourbis creusés dans le sol avec de la paille Une guerre de position Les batteries d’artillerie américaines pilonnaient les lignes ennemies.et les allemands tiraient fréquemment sur les positions du Garlouët, de Saint Maurice, de Saint Germain, de Porsmoric, du Pouldu et de Fort Clohars. Fort Clohars 1945
  • 39. 39 Les fortification allemandes face au Pouldu faisaient feu régulièrement sur les lignes des fusiliers marins du Pouldu; telle cette tourelle de char positionnée sur un abri et qui tirait vers Saint Julien le 2 janvier 1945… Les mortiers français lui répondirent et la tourelle sauta... Les bunkers allemands au mains des troupes françaises furent utilisés comme abri afin de se protéger de ces bombardements. Sur la ligne de front les combattants s’abritaient dans des abris enterrés protégés par des rondins. Le déminage Près des anciennes positions allemandes les démineurs étaient à l’œuvre sur le front de Lorient. Certains y laissèrent leur vie.
  • 40. 40 Les déserteurs allemands Au Pouldu défendu par la 4e Régiment de fusilier marin on réceptionnait des soldats allemands qui désertaient. Le Lieutenant de vaisseau Le Henaff en assurait l’interrogatoire. Fait marquant sur ce front fut le passage fréquent de déserteurs de la forteresse allemande. C'est ainsi que, le 7 mars 4 hommes traversaient à Porsmoric pour se rendre, le 2 avril la même scène se passait à Saint Germain avec 2 russes, le 5 c'est le tour de 5 polonais à Porsmoric. Une autre fois, c'est 10 allemands, avec leur sergent, qui passèrent à Kerbrest et se retrouvèrent aux Bas-Pouldu. . Peinture de LAURENT Marcel Emmanuel (1892-1948) L'activité allemande resta agressive jusqu'aux derniers jours de la guerre. Destruction du château de St Maurice le 20 avril 1945 Le vendredi 20 avril 1945 les Allemands tiraient un feu nourri d’obus de 88 et de 105 fusants et percutants sur l’ancienne Abbaye de ST Maurice. (Rebâtit en château avec un superbe parc dans le courant du XIXe siècle.) Le commandant Louis Morel, chef des FFI, rendait compte au P.C. de la compagnie que le feu a pris dans les combles du château. Quand le combat cessa, le château avait brûlé. (Nota : 1953 Disparition des corps de bâtiments ruinés, à l´exception de la salle capitulaire, de l´ancien logis abbatial, de l´orangerie et d´une partie des communs.)
  • 41. 41 Le cessez le feu fut établit le 7 mai 1945. Photo prise à Locmaria en Guidel. La reddition des forces allemandes de Lorient eut lieu le 10 mai 1945 à Caudan. Une stèle commémore leur mémoire, à l’entrée du pont Saint- Maurice. Les pertes allemandes furent estimées à 1 000 hommes, celles des forces françaises à 242, dont 52 combattants finistériens de la 19e division d’infanterie. A la fin des hostilités, on dénombrait 18 tués sur le front de la Laïta, entre le 12 décembre 1944 et le 18 juin 1945, civils, militaires de carrière et FFI. Le 4e Régiment de fusilier marin du Pouldu s’installait dans l’ancienne base allemande.
  • 42. 42 Poche de Lorient - 1945 Secteur du Pouldu Septembre 1944