Le Briefing de Bruxelles sur le Développement numéro 52 sur le thème de « La sécurité des aliments : un élément essentiel du système alimentaire en Afrique» s'est tenu le mercredi 19 septembre 2018 (9:00 à 13:00) au Secrétariat ACP (Avenue Georges Henri 451, 1200 Bruxelles, salle C). Ce Briefing de Bruxelles a été organisé par le Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA) en collaboration avec la DG Développement et Coopération et la DG de la santé et de la sécurité alimentaire de la Commission européenne (CE/DEVCO et SANTE), CONCORD, le Secrétariat ACP, et Global Food Safety Partnership.
BB59: Agroecological participatory action research and advisory systems - Tha...
Briefing de Bruxelles 52: Lystra N. Antoine " Food Safety in Africa: Past Endeavors and Future Directions "
1. Sécurité sanitaire des aliments en Afrique :
Initiatives et orientations futures
Briefing de Bruxelles n°52
Lystra N. Antoine Antoine
CEO, GFSP
2. • Améliorer les systèmes
réglementaires afin de réduire le
fardeau de santé publique que
représentent les maladies
d'origine alimentaire affectant les
consommateurs domestiques et
encourager les échanges
commerciaux
• Promouvoir des systèmes de
sécurité sanitaire des aliments
fondés sur la prévention et validés
par la science; et
• Faire valoir et faire savoir que la
réalisation des ODD passe
obligatoirement par une
alimentation adéquate, saine et
nutritive pour tous.
Principes clés du PSFG Principaux messages
• La sécurité sanitaire des aliments
revêt de multiples dimensions,
est indispensable à la réalisation
des Objectifs de développement
durable et doit faire partie
intégrante de ceux-ci.
• Les objectifs, les priorités, les
stratégies et les investissements
dans le renforcement des
capacités dans le domaine de la
sécurité sanitaire des aliments
doivent tenir compte du fardeau
que représentent les maladies
d'origine alimentaire pour la santé
publique.
• Il convient de favoriser davantage
de synergies entre les efforts
publics et privés de renforcement
.
3. La sécurité sanitaire des aliments est un aspect transversal
du développement économique
REPRÉSENTATION TRADITIONNELLE
DE LA SÉCURITÉ SANITAIRE DES
ALIMENTS
L'AMÉLIORATION DE LA SÉCURITÉ
SANITAIRE DES ALIMENTS EST
ESSENTIELLE À LA RÉALISATION DES
ODD
•La sécurité sanitaire des aliments fait partie intégrante de l’ :
• ODD 1 Pas de pauvreté
• ODD 2 Faim Zéro
• ODD 3 Bonne santé et bien-être
•Les mesures de sécurité sanitaire des aliments contribuent à
l’ :
• ODD5 Égalité entre les sexes
• ODD6 Eau propre et assainissement
• ODD 8 Travail décent et croissance économique
• ODD11 Villes et communautés durables
L’absence d'attention explicite apportée à la sécurité sanitaire des aliments dans les ODD s’explique par le
manque de preuves tangibles du fardeau que représentent les maladies d’origine alimentaire et par le fait que
les praticiens du développement sont généralement peu conscients des conséquences économiques des
.
4. Objectifs du rapport sur la sécurité sanitaire des aliments en Afrique
Améliorer, quantitativement et qualitativement, le renforcement des
capacités dans le domaine de la sécurité sanitaire des aliments en
Afrique subsaharienne par le biais d’informations et d’analyses que les
secteurs public et privé peuvent utiliser pour cibler plus judicieusement
leurs investissements.
Les besoins du continent africain en renforcement des capacités
dépassent de loin les efforts actuels dans ce domaine. Il est donc
impératif de mieux cibler, hiérarchiser et coordonner les efforts publics et
privés et d’identifier des synergies possibles pour contribuer à maximiser
l’impact des investissements dans le renforcement des capacités sur la
sécurité sanitaire des aliments et le développement.
5. Paysage de la sécurité
sanitaire des aliments en ASS
QUESTION : Comment mobiliser, cibler et coordonner
au mieux les investissements publics et privés ?
Nouvelles preuves du terrible fardeau, pour la santé et l’économie, que représentent les maladies
d'origine alimentaire dans la région.
- Fardeau de morbidité par habitant le plus élevé
Les systèmes agroalimentaires se caractérisent par de nombreux dangers, mais leur existence, leur
prévalence et leur contribution aux risques, pour la santé, sont encore peu compris
Croissance et urbanisation rapides d’une population ayant besoin d'aliments sains et nutritifs.
Forte dépendance des consommateurs nationaux à l'égard des marchés alimentaires informels
Les produits et les aliments d'origine animale contribuent de façon importante aux maladies d'origine
alimentaire.
La sécurité sanitaire des aliments sous-tend les stratégies agricoles et de développement de la région
(déclaration de Malabo)
Il appartient aux gouvernements nationaux d’assurer la sécurité sanitaire des aliments. Les bailleurs
d’aide internationaux ont assuré une très grande partie des investissements.
.
6. • 2015 Adoption des ODD : La sécurité sanitaire des aliments est
nécessaire pour réaliser les objectifs en matière de pauvreté, de faim
et de santé.
• 2015 L'OMS met en avant que le fardeau des MOA est d’une
ampleur comparable à celui du paludisme, du VIH/sida ou de la
tuberculose. 2018 : des études d'attribution montrent que la
consommation d'aliments à risque augmente rapidement dans les
PRITI, ce qui laisse craindre une aggravation des MOA
• Multiplication des crises alimentaires fort médiatisées - 2017-2018 :
plus grande épidémie de listériose dans le monde en Afrique du
Sud.
Développements récents
.
7. Le Fonds mondial de
lutte contre le VIH/sida,
la tuberculose et le
paludisme lève et
investit jusqu'à
4 milliards de dollars
par an !
Promesses de dons les plus importantes
en 2017 :
Australie 69 millions
Canada 272 millions
CE 170 millions
France 360 millions
Allemagne 277 millions
Japon 172 millions
Pays-Bas 54 millions
Norvège 600 millions
Suède 800 millions
Royaume-Uni 470 millions
Etats-Unis 1,4 milliard
Le fardeau des maladies d’origine alimentaire pour les systèmes de santé est comparable à
celui du paludisme, du VIH/SIDA ou de la tuberculose (Havelaar et al., 2015).
8. Causes des maladies d'origine
alimentaire
0
5,000,000
10,000,000
15,000,000
20,000,000
25,000,000
zoonoses
non
zoonoses
Havelaar et al. 2015
Fardeau mondial des MOA dans les PRITI
(EVCI)
.
9. Méthodologie du projet
• Compilation et analyse de données relatives à plus de 500
projets financés par 30 organismes bailleurs de fonds depuis 2010.
• Contributions de plus de 200 experts et parties prenantes
• Description du paysage de la sécurité sanitaire des aliments et du
cadre de gouvernance pour le renforcement des capacités dans ce
domaine.
• Principales conclusions et recommandations
.
10. Comité consultatif du projet
• Renata Clarke, FAO
• Kelley Cormier, USAID
• Melvin Spreij ou Marilyn Hopper, FANDC
• Steve Jaffee, BIRD et IDA/Groupe de la
Banque mondiale
• Barry Lee, SFI/Groupe de la Banque
mondiale
• Paul Mayers ou Rolf Schoenert, Canada
• Morag Webb, COLEACP
• Amare Ayalew, CUA/PACA
• Raphael Coly, UA-IBAR
• Ruth Oniang'o, Rural Outreach Afrique
• Stephen Muchiri, Fédération des
agriculteurs d'Afrique de l'Est
• Prof. Bassirou Bonfoh, CSRS, Côte
d’Ivoire
• Prof. Olugbenga Ogunmoyela, Bells
University of Technology, Nigéria.
• Noreen Machila, Université de Zambie
• Tony Huggett/John Bee, Nestle
• Dave Crean/Bob Baker, Mars
• Anne Gerardi, GFSI
• Les Bourquin, Michigan State
• Emanuela Montanari-Stephens, USDA-
FAS
.
11. Un rapport fondé sur trois séries de données
Le fardeau sanitaire très important et vraisemblablement
croissant des maladies d'origine alimentaire.
La domination actuelle et la persistance future des
marchés informels.
Les préoccupations croissantes des consommateurs au
sujet de la sécurité sanitaire des aliments.
.
13. Résultat 2 : les investissements dans la sécurité
sanitaire des aliments sont utiles mais limités
• Les montants investis par les bailleurs de fonds depuis 2010 sont difficiles à
quantifier mais ils sont probablement inférieurs à 40 millions de dollars par an.
Investissements insuffisants au regard du fardeau pour la santé et des
investissements dans d’autres domaines de la santé.
• Relativement peu de grands bailleurs (rôle majeur de la CE, des États-Unis, de
la FAO et de l’OMS), et rôle de plus en plus important de la Banque mondiale et de
la BAD.
•Les investissements des bailleurs dans le domaine de la sécurité sanitaire des
aliments ont été essentiellement axés sur le soutien à l'accès aux marchés
étrangers.
•Relativement peu d'investissements consentis spécifiquement par les bailleurs pour
réduire la charge des MOA sur les marchés informels par le biais de systèmes de
surveillance, la sensibilisation du public, la recherche, etc.
•Plus de 50 % des projets visent à améliorer la sécurité sanitaire des aliments en
renforçant les capacités du secteur public et non en soutenant les capacités du
secteur privé en matière de prévention et de contrôle des risques.
.
14. Résultat 3 : Préoccupations des experts
• Les parties prenantes et les experts sont très préoccupés par l’impact
de la salubrité des aliments sur la santé publique.
• La gestion moderne de la sécurité sanitaire des aliments s'applique
aux produits d’exportation et non aux marchés informels où la plupart des
consommateurs africains achètent les aliments.
• La priorité est toujours donnée aux dangers mais peu d’information ou
attention insuffisante accordée aux risques (impact sur la santé
humaine).
• La vision traditionnelle « contrôle-commande » domine et les approches
axées sur le marché et la demande sont peu utilisées.
•Accent important mis sur les risques chimiques et trop peu sur les
risques biologiques et leurs dangers pour la santé humaine.
.
15. Recommandations : Voie à suivre
• Priorité à la santé : Les gouvernements et les bailleurs de
fonds doivent hiérarchiser les investissements afin de mieux
prendre en compte la santé des consommateurs nationaux qui
dépendent des marchés informels.
• Approche fondée sur les risques : Renforcer la capacité à
mettre en place des systèmes de sécurité sanitaire des
aliments gérés efficacement, bien documentés et fondés sur
les risques.
• Accent mis sur le marché : Exploiter le potentiel d’avancées
des marchés dans le domaine de la sécurité sanitaire des
aliments.
.
16. Calendrier, prochaines étapes et contacts
• Rapport final fin 2018
• Appliquer les apprentissages aux défis nationaux et
aux chaînes de valeur spécifiques
• Pour plus d'informations, contactez : www.gfsp.org
.
Global Food Safety Partnership : Partenariat mondial pour la sécurité sanitaire des aliments
Des aliments plus sûrs, des économies plus fortes, une meilleure santé dans le monde
Qu’implique cette nouvelle vision de la sécurité sanitaire des aliments pour l’Afrique ?
Point 2 : ce point soulèvera des questions dont les réponses sont complexes. Faut-il en conclure que l’ASS affiche le plus important fardeau de morbidité (MOA) au monde ?
Les lacunes de l'étude 2015 du FERG pourraient également être reconnues lors des discussions.
Microbes, Helminthes, Aflatoxines, Autres toxines
Informations actualisées sur les acteurs clés de la sécurité sanitaire des aliments,
Présentation de la toute première analyse des investissements réalisés en Afrique subsaharienne pour améliorer la sécurité sanitaire des aliments
Prise en compte des résultats d'une vaste consultation d'experts, et
Formulation de suggestions en vue de garantir la sécurité sanitaire des aliments, sur la base de données probantes mais aussi de principes faisant l’objet d’un consensus, dont l’efficacité a été démontrée ailleurs mais qui ne sont pas encore appliqués à grande échelle sur/pour les marchés de masse nationaux d’Afrique subsaharienne.
Investisseurs
Nations Unies – Banques de développement – Aide bilatérale – Fondations – Secteur Privé
Déterminants:
Gouvernance : Fragmentation organisationnelle (agriculture, santé, commerce, autorités publiques/loc.)
Financement complexe et non durable des agences de sécurité sanitaire des aliments
Manque d’harmonisation des normes, manque de surveillance, pas de responsabilité privée
Gouvernance et harmonisation régionales complexes (CER, CUA)
Infrastructures physiques:
Eau salubre
Conservation et stockage sûrs
Chaîne du froid
Installations sanitaires
Installations de transformation efficaces
Capacité de laboratoire
Services alimentaires
Electricité/transport
Systèmes et marchés alimentaires:
Petits agriculteurs, marchés locaux informels, marchands ambulants
Commerces de proximité et supermarchés officiels dans les zones urbaines, HoReCa
Commerce régional officiel et informel
Echanges commerciaux officiels en-dehors du continent
Aspects éco-biologiques:
Types d’aliments et conditions environnementales (humidité, température)
Risques bactériens, viraux et parasitaires (Salmonelles, E. coli, Norovirus)
Risques chimiques naturels (aflatoxines, ochratoxine, cyanure)
Risques chimiques d’origine humaine (pesticides, dioxines)
Institutions africaines
Commission de l’Union africaine
Communautés économiques régionales
Gouvernements nationaux
Banque africaine de développement
Les investissements sont utiles mais limités.
Assurez-vous d'aborder la différence entre le risque et le danger, car il s'agit d'une distinction importante, surtout si l'on tient compte de la conclusion n° 2 qui suit.