SlideShare une entreprise Scribd logo
1  sur  5
Télécharger pour lire hors ligne
Qu’est ce qu’un ulcère superficiel chronique ?
L’ulcère superficiel chronique, également appelé ulcère atone, ulcère du
Boxer ou ulcère à bords décollé, est défini comme une perte de substance
épithéliale évoluant depuis plus de 10 jours.
En France, bien qu’il apparaisse préférentiellement chez les jeunes boxers,
retrievers, caniches et épagneuls bretons, il peut affecter les chiens de toutes
races et de tous âges [14, 20, 40].
Parfois asymptomatique, parfois très douloureux, il se présente comme une
plage granuleuse et dépolie à la surface de la cornée (Photo 1). Elle est
généralement entourée d’un lambeau épithélial non-adhérent (Photo 2). La
rupture de la barrière épithéliale peut générer un œdème modéré et souvent
circonscrit dans le lit de l’ulcère (Photos 3 et 4). Une néovascularisation
périphérique est parfois visible près du limbe cornéen [23] (Photo 2).
Actualités sur les ulcères
épithéliaux chroniques de
la cornée chez le chien
D’un diagnostic souvent aisé, les ulcères superficiels chroniques de la cornée opposent néanmoins une
véritable difficulté à cicatriser. Dans la littérature, un grande diversité de solutions thérapeutiques est proposée
avec des taux de réussite variables. Les récentes études sur l’étiopathogénie de l’affection orientent le
traitement vers l’utilisation d’inhibiteurs de protéases.
Mots-Clés : Ulcère épithélial chronique – Chien – Système plasmine - Inhibiteur de protéases.
* Clinique vétérinaire La Borde rouge, 150 r Edmond Rostand 31200 Toulouse.
> FORMATION
Guillaume CAZALOT
DMV*
Photo 1. Perte épithéliale : aspect cornéen en verre dépoli.
Photo 2. Ulcère superficiel chronique : œdème diffus, néovascularisation
périlimbique en pannus crassus, lambeau épithélial non-adhérent.
Photo 3. Rupture de la barrière épithéliale lipophile : oedème lié à l’imprégnation du
stroma hydrophile par les larmes.
Informations Ophtalmologiques Vétérinaires > N° 6 > 1er
trimestre 2008 	 13
> FORMATION Les ulcères épithéliaux chroniques de la cornée chez le chien
Photo 4. Œdème stromal antérieur dans le lit de l’ulcère. Noter le
décoché épithélial.
Photo 5. Ulcère épithélial coloré par le rose Bengale. Noter
l’infiltration du colorant vital sous le bord épithélial non-adhérent.
Photo 6. Coloration par le vert de lissamine, colorant vital des
cellules épithéliales.
Photos 8 et 9. Epithélium cornéen d’un ulcère à bords décollés chronique
(coloration HES en haut et APS en bas) : hyperplasie épithéliale (1) avec amas
fibrogranuleux (2), épaississement et aspect effiloché - voire absence (6)
- de la membrane basale (3), fibroplasie stromale antérieure (4) et infiltration
inflammatoire du stroma (5).
Photo 7. Epithélium cornéen normal de chien (coloration APS) avec des cellules
basales (C) ancrées par des hémidesmosomes dans la membrane basale (B)
qui recouvre le stroma. K : kératocyte.
Photo 10. Epithélium marginal (coloration APS) : épaississement de la
membrane basale (1) avec début de perte d’adhérence marginale (2) en
périphérie de l’ulcère épithélial (3)
C
B
K
3
6
4
1
4
3
2
1
5
3
2
1
14	 Informations Ophtalmologiques Vétérinaires > N° 6 > 1er
trimestre 2008
Le diagnostic est fondé sur la coloration des cellules épithéliales
dégénérées par un colorant vital lipophile : le vert de lissamine (Photos 5
et 6). En raison des remaniements de la membrane basale sous-épithéliale,
les colorants hydrophiles comme la fluorescéine pénètrent et colorent le
stroma sous-jacent et permettent également un diagnostic.
Comment l'ulcère épithélial apparaît-il ?
La perte épithéliale est classiquement qualifiée d’idiopathique : souvent,
aucune cause mécanique (anomalie ciliaire, malposition palpébrale)
ou fonctionnelle (insuffisances lacrymales qualitatives et quantitatives,
œdème chronique, infection, kératite à médiation immune, paralysie du
trijumeau, etc.) n’est mise en évidence [6]. En conséquence, l’hypothèse
d’une dystrophie épithélio-basale est avancée.
Lors d’érosion épithéliale traumatique, l’histologie révèle des cellules
basales disloquées sans altération de la membrane basale, alors que celle-
ci apparaît discontinue, effilochée et épaissie lors d’ulcère superficiel
chronique [1, 8] (Photos 7 et 8).
Le lambeau épithélial, hyperplasique, montre des cellules basales
dégénérées qui perdent leurs hémidesmosomes et leurs jonctions
cellulaires. Au niveau de ces jonctions d’attache, une substance amorphe
qui s’accumule en vésicules cytoplasmiques est mise en évidence
(Photos 8, 9 et 10).
Dans le stroma antérieur sous-jacent, des kératocytes apoptotiques*
sont accompagnés d'une fibroplasie hyaline et d'une modification de
l’innervation [26].
Ces images alimentent la controverse mais ne permettent pas de conclure
définitivement au caractère dystrophique de la lésion ni à son origine,
épithéliale ou basale.
Pourquoi l'ulcère superficiel persiste-t-il ?
Les faibles taux épithéliaux de certains
neuropeptides (substance P) [26] et facteurs de
croissance (TGF β-2) [18, 39] pourraient orienter
l’étiopathogénie vers une carence trophique [7].
Bien que la cicatrisation s’accompagne d’un
retour à des valeurs usuelles, aucune étude n’a
pu cependant démontrer que cette diminution
était spécifique à cette affection.
Au contraire, l’augmentation des taux
lacrymaux de certains acteurs de protéolyse
(facteur d’agrégation plaquettaire [5, 31],
plasmine [34, 41, 44, 47]) déséquilibre
l’homéostasie constituée par les protéases et
leurs inhibiteurs [3]. Ainsi, la dégénérescence
des cellules épithéliales et l’apoptose* des
kératocytes [46] pourraient conduire à une
diminution de la libération de facteurs de
croissance, modulateurs de métalloprotéases
matricielles (MMP). Les taux élevés de MMP 2,
3 et 9 aboutiraient à la destruction du
collagène IV, constituant majoritaire des
hémidesmosomes. Cette hypothèse serait alors
compatible avec l’accumulation de la substance
osmophile amorphe décrite à l’examen
anatomopathologique.
Outre son rôle essentiel dans l’induction d’une
libération accrue de collagénases, la forte
augmentationdutauxlacrymaldeplasmineesten
particulier, à l’origine d’une fibrinolyse majeure
[9]. Dans le processus d’épithélialisation, celle-
ci limite la migration et l’adhésion des cellules
basales [15].
Quel traitement proposer ? (Tableau 1)
> Des gestes chirurgicaux
• Le premier geste thérapeutique face à un ulcère superficiel chronique
est la désépithélialisation. Après anesthésie locale, l’épithélium non
adhérent, hyperplasique et dégénéré, est débridé avec un écouvillon pour
permettre l’ancrage d’un nouvel épithélium migrant sain. Renouvelable
à volonté, cette technique seule permet 63 % à 84 % de cicatrisation en
3 semaines [2, 24].
• En mettant l’épithélium migrant à l’abri du mouvement abrasif des
paupières, les mesures de recouvrement de l’ulcère permettent de
conserver une meilleure adhésion au stroma sous-jacent :
- la greffe conjonctivale ou de biomatériaux (sous-muqueuse intestinale
de porc, membrane amniotique, etc.) offre la sécurité de guérison avec
l’inconvénient d’une chirurgie lourde et onéreuse ;
- la lentille hydrophile ou de collagène, la colle chirurgicale, la fixation de
la membrane nictitante ou la blépharoraphie offrent en monothérapie
des résultats variables, de 40 à 70 % de cicatrisation, qui peuvent être
optimisés par une chirurgie du stroma ou par un traitement médical.
• Les chirurgies du stroma visent en effet à créer des points d’ancrage
pour l’épithélium migrant. L’effraction de la couche hyaline antérieure
peut être réalisée manuellement [11, 43], par diathermie ou par laser
Nd-YAG. Grâce à leur caractère peu invasif et répétable, ces techniques
aboutissent à une cicatrisation dans 72 % à 100 % des cas selon certains
auteurs [37].
• De façon plus radicale, la kératectomie lamellaire, manuelle ou au laser
Excimer, permet l’exérèse de toute la zone lésée. Souvent associée à une
technique simple de recouvrement, elle offre 100 % de réussite [37].
* Apoptose : terme employé ici dans sa valeur descriptive. L’application de la définition
exacte de mort cellulaire programmée reste à prouver.
Les ulcères épithéliaux chroniques de la cornée chez le chien FORMATION <
Tableau 1. Comparaison des modalités de traitement des érosions
persistantes de la cornée chez le chien (D’après [2])
Traitement Taux de
cicatrisation
Durée de
cicatrisation
moyenne (en jours)
Référence
Désépithélialisation 63 %
84 % (16/19)
NC
23
[24]
[2]
Lentille hydrophile 62 % (16/26) 245 [24]
Lentille pansement de
collagène
44 % (11 /25) 15 [24]
Aprotinine 39 % (7/18) 24 [24]
EGF 80 % (8/10) NC [19]
Désépit h élialisation +
GlycoAminoGlycannes
83 % (15/18) 12 [21]
Recouv rement par la
membrane nictitante
68 % (17/25) 18 [24]
Kératectomie 100 % (24/24) 9 [37]
Kératotomie radiaire 72 % (18/25)
89 % (16/18)
25
12
[24]
[11]
Kératotomie ponctuée 83 % (15/18)
100% (52/52)
8
13
[32]
[37]
Informations Ophtalmologiques Vétérinaires > N° 6 > 1er
trimestre 2008 	 15
> Des prescriptions médicales
Le traitement médical est classiquement fondé sur l’administration
d’antibiotiques, de mydriatiques, de gels bioadhésifs et parfois de collyres
hyperosmotiques. A l’heure actuelle, des traitements s’attachent de façon
plus spécifique à trouver des bases raisonnées dans la physiopathogénie
des ulcères épithéliaux chroniques.
Pour répondre aux hypothèses de carences trophiques, des collyres à
base de facteurs de croissance ont été expérimentés pour renforcer les
processus de migration et d’adhésion épithéliales : EGF, TGF β-2, PDGF,
GM-CSF, KGF, EDGF, IGF et sérum autologue [22, 25, 30, 35, 36, 42].
Leur efficacité, variable, pourrait atteindre 80 % pour l’EGF. Les collyres
de substance P n’ont montré leur efficacité à 75 % qu’en synergie avec
l’IGF [26, 27, 29]. En pratique, seul le sérum autologue semble aisé
d’utilisation, malgré une conservation réfrigérée limitée à 48 h.
Dans l’hypothèse d’une activité protéolytique exacerbée, des collyres de
fibronectine [10, 16], éventuellement potentialisée par du hyaluronate,
ont été essayés mais se sont révélés inefficaces face à la surproduction
de protéases.
Le traitement médical s’oriente donc aujourd’hui vers des molécules
anti-protéolytiques : glycosaminoglycanes polysulfatés [21], bacitracine,
aprotinine, acide ε-aminocaproïque (AEAC) [4, 12, 48], etc.
Dans une étude récente [33], un collyre d’AEAC à 3,57 % [13] administré
3 fois par jour en association avec une désépithélialisation a permis la
cicatrisation de 94 % des ulcères en 3 semaines (Photos 11 et 12). En
inhibant le tPA (tissue plasminogen activator) [17], cet analogue de la
lysine conduit à une diminution de la synthèse de plasmine [38][45].
Il modère ainsi la libération de collagénases et augmente la synthèse
de fibrine et de fibronectine nécessaires à la migration et à l’adhésion
épithéliales (Figures 1et 2).
En diminuant l’activité protéolytique des larmes, l’administration de gel
bioadhésifs contenant du hyaluronate trouve alors toute sa justification
en restructurant le lit de migration épithéliale [28].
Quel est le pronostic de cette affection ?
Les récidives à moyen terme sur le même œil ou sur l’œil adelphe ne
sont pas rares et peuvent être expliquées par l’hypothèse d’une dysplasie
épithélio-basale.
Les récidives à court terme en lieu et place de l’ulcère sont justifiées par
un processus de cicatrisation modifié.
Lors de simple érosion de surface, l’épithélium adhère fortement à la
membrane basale sous-jacente à mesure de sa progression, jusqu’à
cicatrisation complète. Au contraire, lors d’ulcère superficiel chronique,
la membrane basale n’est régénérée que secondairement par l’épithélium
ayant déjà cicatrisé grâce aux effractions de la couche hyaline stromale
antérieure. Une bonne adhérence n’est ainsi retrouvée qu’après plusieurs
mois. Cette observation impose un maintien de gels bioadhésifs
pendant plusieurs semaines pour limiter l’effet abrasif des mouvements
palpébraux.	 ■
> FORMATION Les ulcères épithéliaux chroniques de la cornée chez le chien
Photo 11. Suivi de l’ulcère de la photographie 6 : lignes de suture épithéliale à J7,
après une désépithélialisation, une kératotomie ponctuée, un traitement associant
acide ε-aminocaproïque 3 fois/jour et acide hyaluronique au coucher.
Photo 12 Taie cicatricielle au contrôle à J14 après maintien du traitement médical. Le
lubrifiant bioadhésif au hyaluronate est poursuivi seul matin et soir pendant 1 mois.
Conclusion
Sans infirmer les hypothèses de carences en substance P ou TGF β-2, ni les
hypothèses de synthèse accrue de facteur d’agrégation plaquettaire (PAF),
le succès thérapeutique de l’AEAC confirme le rôle essentiel de la plasmine
dans l’entretien de la perte épithéliale lors d’ulcère superficiel chronique.
Avant d’envisager une kératectomie sécuritaire, le praticien peut donc
proposer une alternative médicale sur 3 semaines, basée sur l’administration
d’AEAC 3 fois par jour associé à du hyaluronate au coucher. A J0, J7 et J14,
une désépithélialisation et une kératotomie ponctuée seront réalisées si
l’ulcère persiste. La chirurgie sera envisagée à J21 le cas échéant.
A. Cellule basale 
B. Membrane basale
1. Lamina lucida
2. Lamina densa 
C. Desmosome 
D. Hémidesmosome 
E. Intégrine 
F. Fibronectine
Figure 2. Place de l’AEAC dans la boucle
d’activation du plasminogène
Plasminogène
AEAC
Pro-uPA
tPA uPA
Fibrine
Plasmine
Produits de dégradation
de la fibrine
+ +
+
+
_
_
_
Figure 1. Les jonctions d’attache membranaire
des cellules épithéliales basales de la cornée
B1
B2
A
D
C
F
E
16	 Informations Ophtalmologiques Vétérinaires > N° 6 > 1er
trimestre 2008
Les ulcères épithéliaux chroniques de la cornée chez le chien FORMATION <
Bibliographie
1. AITKEN DA, BEIROUTY ZA, LEE WR. - Ultrastructural study
of the corneal epithelium in the recurrent erosion syndrome.
British Journal of Ophthalmology. 1995;79:282-289.
2. ANDREW SE, GELATT KN. - Erosions persistantes de la
cornée chez le chien. Waltham Focus. 2001;11:10-15.
3. BARLATI S, MARCHINA E, QUARANTA CA et coll. - Analysis
of fibronectin, plasminogen activators and plasminogen in tear
fluid as markers of corneal damage and wound repair.
Experimental Eye Research. 1990;51:1-9.
4. BAUDOUIN C. - Essai clinique contrôle, randomisé en double
insu, d’efficacité et de tolérance, Hexalense versus sérum
physiologique, dans le traitement du syndrome de sècheresse
oculaire. Rapport d’essai clinique. Neuilly-sur-Marne : Leurquin-
Mediolanum. 1998:42p.
5. BAZAN HEP, OTTINO P. The role of platelet-activating factor
in the corneal response to injury. Progress in Retinal and Eye
Research. 2002;21:449-464.
6. BENTLEY E. - Pathogenesis of spontaneous chronic corneal
epithelial defects in dogs. Dans : VIIièmes Journées d’actualités.
Toulouse, France, 27-28-29 septembre 2002. Société Française
d’Etude et de Recherche en Ophtalmologie Vétérinaire.
2002:23-28.
7. BENTLEY E. - Spontaneous chronic corneal epithelial defects
in dogs: what to do when erosions won’t heal. Dans : VIIièmes
Journées d’actualités. Toulouse, France, 27-28-29 septembre
2002. Société Française d’Etude et de Recherche en
Ophtalmologie Vétérinaire. 2002:53-58.
8. BENTLEY E, CAMPBELL S, WOO HM et coll. - The effect of
chronic corneal epithelial debridement on epithelial and
stromal morphology in dogs. Investigative Ophthalmology and
Visual Science. 2002;43:2136-2142.
9. BERMAN M, LEARY R, GAGE J. Evidence for role of the
plasminogen activator – plasmin system in corneal ulceration.
Investigative Ophthalmology and Visual Science. 1980;19:1204-
1221.
10. BOISJOLY HM, BEAULIEU A. - Topical autologous fibronectin
in patients with recurrent corneal epithelial defects. Cornea.
1991;10:483-488.
11. CHAMPAGNE ES, MUNGER RJ. - Multiple punctate
keratotomy for the treatment of recurrent epithelial erosions
in dogs. Journal of the American Animal Hospital Association.
1992;28:213-216.
12. DURSUN D, KIM MC, SOLOMON A et coll. Treatment of
recalcitrant recurrent corneal erosions with inhibitors of matrix
metalloproteinase-9, doxycycline and corticosteroïds. American
Journal of Ophthalmology. 2001;132:8-13.
13. FOUSSARD-BLANPIN O, BRETAUDEAU J. - Etude
pharmacodynamique d’un inhibiteur de la fibrinolyse : l’acide
epsilon amino-caproïque. Anesthésie – Analgésie – Réanimation.
1965;22:481-513.
14. GELATT KN, SAMUELSON DA. - Recurrent corneal erosions
and epithelial dystrophy in the Boxer dog. Journal of the
American Animal Hospital Association. 1982;18:453-460.
15. GIPSON IK, SPURR-MICHAUD S, TISDALE A et coll. -
Reassembly of the anchoring structures of the corneal
epithelium during wound repair in the rabbit. Investigative
Ophthalmology and Visual Science. 1989;30:425-434.
16. GORDON JF, JOHNSON P, MUSCH DC et coll. - Topical
fibronectin ophtalmic solution in the treatment of persistent
defects of the corneal epithelium. American Journal of
Ophthalmology. 1995;119:281-287.
17. HAYASHI K, BERMAN M, SMITH D et coll. Pathogenesis of
corneal epithelial defects : role of plasminogen activator.
Current Eye Research. 1991;10:381-398.
18. JURK I, GILGER B, MALOK E et coll. - TGFβ-2 levels in tears
of normal dogs and dogs with refractory corneal ulcers. In: 31st
Annual Meeting of the American College of Veterinary
Ophthalmologists. Montréal, Canada. 2000:10-13. Veterinary
Ophthalmology. 2000;3:256.
19. KIRSCHNER SE, BRAZZELL RK, STERN ME et coll. - The use
of topical epidermal growth factor for treatment of nonhealing
corneal erosions in dogs. Journal of the American Animal
Hospital Association. 1991;27:449-452.
20. KIRSCHNER SE, NIYO Y, BETTS DM. - Idiopathic persistent
corneal erosions: clinical and pathological findings in 18 dogs.
Journal of the American Animal Hospital Association.
1989;25:84-90.
21. MILLER WW. - Using polysulfated glycoaminoglycan to treat
persistent corneal erosions in dogs. Veterinary Medicine.
1996;91:916-922.
22. MISHIMA H, NAKAMURA M, MURAKAMI J et coll. -
Transforming growth factor-beta modulates effects of epidermal
growth factor on corneal epithelial cells. Current Eye Research.
1992;11:691-696.
23. MOORE PA. - Diagnosis and management of chronic corneal
epithelial defects (indolent corneal ulcerations). Clinical
Techniques in Small Animal Practice. 2003;18:168-177.
24. MORGAN RV, ABRAMS KL. - A comparison of six different
therapies for persistent corneal erosions in dogs and cats.
Veterinary and Comparative Ophthalmology. 1992;4:38-43.
25. MURALI S, HARDTEN DR, DEMARTELAERE S et coll. -
Effect of topically administered platelet-derivated growth factor
on corneal wound strengh. Current Eye Research. 1994;13:857-
862.
26. MURPHY CJ, MARFURT CF, MCDERMOTT A et coll. -
Spontaneous chronic corneal epithelial defects (SCCED) in
dogs: clinical features, innervation and effect of topical SP, with
or without IGF-1. Investigative Ophthalmology and Visual
Science. 2001:42;2252-2261.
27. NAGANO T, NAKAMURA M, NAKATA K et coll. - Effects of
substance P and IGF-1 in corneal epithelial barrier function and
wound healing in a rat model of neurotrophic keratopathy.
Investigative Ophthalmology and Visual Science. 2003;44:3810-
3815.
28. NAKAMURA M, NISHIDA T, HIKIDA M et coll. - Combined
effects of hyaluronan and fibronectin on corneal epithelium
wound closure of rabbit in vivo. Current Eye Research.
1994;13:385-388.
29. NAKAMURA M, NISHIDA T, OFUJI K et coll. - Synergistic
effect of substance P with epidermal growth factor on epithelial
migration in rabbit cornea. Experimental Eye Research.
1997;65:321-329.
30. NISHIDA T, NAKAMURA M, MURAKAMI J et coll. - Epidermal
growth factor stimulates corneal epithelial cell attachment to
fibronectin through a fibronectin receptor system. Investigative
Ophthalmology and Visual Science, 1992;33:2464-2469.
31. OTTINO P, TAHERI F, BAZAN HEP. - Platelet-activating factor
induces the gene expression of TIMP-1, -2, and PAI-1: imbalance
between the gene expression of MMP-9 and TIMP-1 and -2.
Experimental Eye Research. 2002;74:393-402.
32. PICKETT JP. - Treating persistent corneal erosions with a
crosshatch keratotomy technique. Veterinary Medicine.
1995:561-570.
33. REGNIER A, CAZALOT G, CANTALOUBE, B. - Topical
treatment of non-healing corneal epithelial ulcers in dogs with
aminocaproic acid.Vet Rec. 2005;157(17):510-513.
34. SALONEN EM, TERVO T, TORMA E et coll. - Plasmin in tear
fluid of patients with corneal ulcers: basis for new therapy. Acta
Ophtalmologica. 1987;65:3-12.
35. SCHULTZ G. - Future developments in corneal therapy:
growth factors. In: ZIMMERMAN, T.J.Textbook of Ocular
Pharmacology. 1st ed.Philadelphia: Lippincott-Raven
Publishers. 1997:675-678.
36. SINGH G, FOSTER CS. - Growth factors in treatment of
nonhealing corneal ulcers and recurrent erosions. Cornea.
1989;8:45-53.
37. STANLEY RG, HARDMAN C, JOHNSON BW. - Results of grid
keratotomy, superficial keratectomy and debridement for the
management of persistent corneal erosions in 92 dogs.
Veterinary Ophthalmology. 1998;1:233-238.
38. SUN Z, CHEN Y, WANG P. et coll. - The blockage of the
high-affinity lysine binding sites of plasminogen by EACA
significantly inhibits prourokine- induced plasminogen
activation. Biochimica et Biophysica Acta. 2002;1596:182-
192.
39. SWANK A, HOSGOOD G. - Corneal wound healing and the
role of growth factors. The Compendium in Continuing
Education for the Praticing Veterinarian. 1996;18:1007-
1018.
40. TAYLOR MM. - Indolent corneal erosions. In: KIRK, R.W.
(ed.)Kirk’s Current Veterinary Therapy: Small Animal Practice
XII ed. Philadelphia: Saunders Company. 1995:1242-1245.
41. TERVO T, VAN SETTEN GB, ANDERSSON R et coll. - Contact
lens wear is associated with the appearance of plasmin in the
tear fluid- preliminary results.Graefes Archives of Clinical and
Experimental Ophthalmology. 1989;227:42-44.
42. TSUBOTA K, GOTO E, SHIMMURA S et coll. - Treatment of
persistent corneal epithelial defect by autologous serum
application. Ophthalmology. 1999;106:1984-1989.
43. TURNER AG, BLOGG JR. - Multiple striate keratotomy: a
treatment for corneal erosions caused by epithelial basement
membrane disease. Australian Veterinary Journal. 1997;75:27-
30.
44. VAN SETTEN GB, SALONEN EM, VAHERI A et coll. - Plasmin
and plasminogen activator activities in tear fluid during corneal
wound healing after anterior keratectomy. Current Eye
Research. 1989;8:1293-1298.
45. WANG HM, BERMAN M, LAW M. - Latent and active
plasminogen activator in corneal ulceration. Investigative
Ophthalmology and Visual Science. 1985;26:511-524.
46. WHITEMAN AL, BENTLEY E, ABRAMS GA et coll. - The role
of apoptosis in keratocyte death in dogs with spontaneous
chronic corneal epithelial defects and in dogs undergoing
repeated corneal epithelial debridement. In: 32nd Annual
Meeting of the American College of Veterinary Ophthalmologists.
Sarasota, Florida, USA, October 10-13, 2001. Veterinary
Ophthalmology. 2001;4:291-292.
47. WILLEFORD KO, MILLER WW, ABRAMS KL et coll. -
Modulation of proteolytic activity associated with persistent
corneal ulcers in dogs. Veterinary Ophthalmology. 1998;1:5-8.
48. WILLIAMS PB, CROUCH Earl R, CROUCH Jr. et coll. -
Topical aminocaproic acid facilitates reepithelialisation of
persistent epithelial defects. Current Eye Research. 1999;18:150-
157.
Crédit des photographies : A. Régnier (photos 1-2-4-5) ; G. Cazalot. (photos 3-6-11-12) ; I. Raymond (photos 7-8-9-10)
Informations Ophtalmologiques Vétérinaires > N° 6 > 1er
trimestre 2008 	 17

Contenu connexe

Plus de Clinique vétérinaire d'Ophtalmologie spécialisée

Plus de Clinique vétérinaire d'Ophtalmologie spécialisée (20)

L'énucléation chez le chat - CAZALOT- Référence Féline 2012
L'énucléation chez le chat - CAZALOT- Référence Féline 2012L'énucléation chez le chat - CAZALOT- Référence Féline 2012
L'énucléation chez le chat - CAZALOT- Référence Féline 2012
 
Les kératites chroniques du chat - CAZALOT - AFVAC 2011
Les kératites chroniques du chat - CAZALOT - AFVAC 2011Les kératites chroniques du chat - CAZALOT - AFVAC 2011
Les kératites chroniques du chat - CAZALOT - AFVAC 2011
 
L'acide aminocaproïque dans les ulcères cornéens - CAZALOT - SFEROV Paris 2004
L'acide aminocaproïque dans les ulcères cornéens - CAZALOT - SFEROV Paris 2004L'acide aminocaproïque dans les ulcères cornéens - CAZALOT - SFEROV Paris 2004
L'acide aminocaproïque dans les ulcères cornéens - CAZALOT - SFEROV Paris 2004
 
La vision chez les animaux - CAZALOT
La vision chez les animaux - CAZALOT  La vision chez les animaux - CAZALOT
La vision chez les animaux - CAZALOT
 
Les complications de chirurgies cornéennes - CAZALOT - SFEROV 2015
Les complications de chirurgies cornéennes - CAZALOT - SFEROV 2015Les complications de chirurgies cornéennes - CAZALOT - SFEROV 2015
Les complications de chirurgies cornéennes - CAZALOT - SFEROV 2015
 
Le glaucome aigu - CAZALOT - AFVAC Toulouse 2007
Le glaucome aigu - CAZALOT - AFVAC Toulouse 2007Le glaucome aigu - CAZALOT - AFVAC Toulouse 2007
Le glaucome aigu - CAZALOT - AFVAC Toulouse 2007
 
Anatomie et physiologie de la cornée des Carnivores _ Frank FAMOSE
Anatomie et physiologie de la cornée des Carnivores _ Frank FAMOSEAnatomie et physiologie de la cornée des Carnivores _ Frank FAMOSE
Anatomie et physiologie de la cornée des Carnivores _ Frank FAMOSE
 
Anatomie des paupières chez les Carnivores
Anatomie des paupières chez les CarnivoresAnatomie des paupières chez les Carnivores
Anatomie des paupières chez les Carnivores
 
Ulceres cornee lt_afvac_2014_ff
Ulceres cornee lt_afvac_2014_ffUlceres cornee lt_afvac_2014_ff
Ulceres cornee lt_afvac_2014_ff
 
Ulceres cornee ct_afvac_2014_FAMOSE
Ulceres cornee ct_afvac_2014_FAMOSEUlceres cornee ct_afvac_2014_FAMOSE
Ulceres cornee ct_afvac_2014_FAMOSE
 
Ponction chambre anterieure_afvac_2014_ff
Ponction chambre anterieure_afvac_2014_ffPonction chambre anterieure_afvac_2014_ff
Ponction chambre anterieure_afvac_2014_ff
 
Un cas de mydriase anisocorique chez un chien - CAZALOT - IOVS 2009
Un cas de mydriase anisocorique chez un chien - CAZALOT - IOVS 2009Un cas de mydriase anisocorique chez un chien - CAZALOT - IOVS 2009
Un cas de mydriase anisocorique chez un chien - CAZALOT - IOVS 2009
 
Scanning laser ophthalmoscopy and optical coherence tomography cazalot- vet...
Scanning laser ophthalmoscopy and optical coherence tomography   cazalot- vet...Scanning laser ophthalmoscopy and optical coherence tomography   cazalot- vet...
Scanning laser ophthalmoscopy and optical coherence tomography cazalot- vet...
 
Premiers cas français de thelaziose oculaire - CAZALOT - AFVAC Strasbourg 2008
Premiers cas français de thelaziose oculaire - CAZALOT - AFVAC Strasbourg 2008Premiers cas français de thelaziose oculaire - CAZALOT - AFVAC Strasbourg 2008
Premiers cas français de thelaziose oculaire - CAZALOT - AFVAC Strasbourg 2008
 
Quelques examens complémentaires en ophtalmologie - CAZALOT
Quelques examens complémentaires en ophtalmologie - CAZALOTQuelques examens complémentaires en ophtalmologie - CAZALOT
Quelques examens complémentaires en ophtalmologie - CAZALOT
 
Hormones sexuelles et KCS chez 14 chiens - Etude préliminaire - CAZALOT - SFE...
Hormones sexuelles et KCS chez 14 chiens - Etude préliminaire - CAZALOT - SFE...Hormones sexuelles et KCS chez 14 chiens - Etude préliminaire - CAZALOT - SFE...
Hormones sexuelles et KCS chez 14 chiens - Etude préliminaire - CAZALOT - SFE...
 
First report of thelazia callipaeda in france - CAZALOT - Vet Parasitol 2007
First report of thelazia callipaeda in france - CAZALOT - Vet Parasitol 2007First report of thelazia callipaeda in france - CAZALOT - Vet Parasitol 2007
First report of thelazia callipaeda in france - CAZALOT - Vet Parasitol 2007
 
Emergence de thélaziose oculaire - CAZALOT - AFVAC Périgueux 2009
Emergence de thélaziose oculaire - CAZALOT - AFVAC Périgueux 2009Emergence de thélaziose oculaire - CAZALOT - AFVAC Périgueux 2009
Emergence de thélaziose oculaire - CAZALOT - AFVAC Périgueux 2009
 
Eléments d'anatomie de l’œil et de ses annexes - CAZALOT
Eléments d'anatomie de l’œil et de ses annexes - CAZALOTEléments d'anatomie de l’œil et de ses annexes - CAZALOT
Eléments d'anatomie de l’œil et de ses annexes - CAZALOT
 
Choroidal melanoma presented as glaucoma - CAZALOT - Rev Med Vet 2008
Choroidal melanoma presented as glaucoma - CAZALOT - Rev Med Vet 2008Choroidal melanoma presented as glaucoma - CAZALOT - Rev Med Vet 2008
Choroidal melanoma presented as glaucoma - CAZALOT - Rev Med Vet 2008
 

Dernier

Syndrome coronarien aigu avec ST plus ST
Syndrome coronarien aigu avec ST plus STSyndrome coronarien aigu avec ST plus ST
Syndrome coronarien aigu avec ST plus STFatimaOulhouss1
 
Traitement_Palu Grave_ Janv 2023..pdf RDc
Traitement_Palu Grave_ Janv 2023..pdf RDcTraitement_Palu Grave_ Janv 2023..pdf RDc
Traitement_Palu Grave_ Janv 2023..pdf RDcnuriel683
 
MYCOBACTERIES 2019hhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh
MYCOBACTERIES  2019hhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhMYCOBACTERIES  2019hhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh
MYCOBACTERIES 2019hhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhorthopediedentofacia
 
Brevets et innovation contre le cancer -
Brevets et innovation contre le cancer -Brevets et innovation contre le cancer -
Brevets et innovation contre le cancer -benj_2
 
CAT devant une Thrombose veineuse superficielle .pptx
CAT devant une Thrombose veineuse superficielle .pptxCAT devant une Thrombose veineuse superficielle .pptx
CAT devant une Thrombose veineuse superficielle .pptxsilinianfel
 
antalgique cours 3 année faculté .pptx
antalgique cours 3 année  faculté  .pptxantalgique cours 3 année  faculté  .pptx
antalgique cours 3 année faculté .pptxDjacemBelmokre
 
cardiac manifestations in auto-immune diseases by Dr Silini.pptx
cardiac manifestations in auto-immune diseases by Dr Silini.pptxcardiac manifestations in auto-immune diseases by Dr Silini.pptx
cardiac manifestations in auto-immune diseases by Dr Silini.pptxsilinianfel
 

Dernier (7)

Syndrome coronarien aigu avec ST plus ST
Syndrome coronarien aigu avec ST plus STSyndrome coronarien aigu avec ST plus ST
Syndrome coronarien aigu avec ST plus ST
 
Traitement_Palu Grave_ Janv 2023..pdf RDc
Traitement_Palu Grave_ Janv 2023..pdf RDcTraitement_Palu Grave_ Janv 2023..pdf RDc
Traitement_Palu Grave_ Janv 2023..pdf RDc
 
MYCOBACTERIES 2019hhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh
MYCOBACTERIES  2019hhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhMYCOBACTERIES  2019hhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh
MYCOBACTERIES 2019hhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh
 
Brevets et innovation contre le cancer -
Brevets et innovation contre le cancer -Brevets et innovation contre le cancer -
Brevets et innovation contre le cancer -
 
CAT devant une Thrombose veineuse superficielle .pptx
CAT devant une Thrombose veineuse superficielle .pptxCAT devant une Thrombose veineuse superficielle .pptx
CAT devant une Thrombose veineuse superficielle .pptx
 
antalgique cours 3 année faculté .pptx
antalgique cours 3 année  faculté  .pptxantalgique cours 3 année  faculté  .pptx
antalgique cours 3 année faculté .pptx
 
cardiac manifestations in auto-immune diseases by Dr Silini.pptx
cardiac manifestations in auto-immune diseases by Dr Silini.pptxcardiac manifestations in auto-immune diseases by Dr Silini.pptx
cardiac manifestations in auto-immune diseases by Dr Silini.pptx
 

Actualités sur les ulcères épithéliaux de la cornée chez le chien - CAZALOT - IOVS 2008

  • 1. Qu’est ce qu’un ulcère superficiel chronique ? L’ulcère superficiel chronique, également appelé ulcère atone, ulcère du Boxer ou ulcère à bords décollé, est défini comme une perte de substance épithéliale évoluant depuis plus de 10 jours. En France, bien qu’il apparaisse préférentiellement chez les jeunes boxers, retrievers, caniches et épagneuls bretons, il peut affecter les chiens de toutes races et de tous âges [14, 20, 40]. Parfois asymptomatique, parfois très douloureux, il se présente comme une plage granuleuse et dépolie à la surface de la cornée (Photo 1). Elle est généralement entourée d’un lambeau épithélial non-adhérent (Photo 2). La rupture de la barrière épithéliale peut générer un œdème modéré et souvent circonscrit dans le lit de l’ulcère (Photos 3 et 4). Une néovascularisation périphérique est parfois visible près du limbe cornéen [23] (Photo 2). Actualités sur les ulcères épithéliaux chroniques de la cornée chez le chien D’un diagnostic souvent aisé, les ulcères superficiels chroniques de la cornée opposent néanmoins une véritable difficulté à cicatriser. Dans la littérature, un grande diversité de solutions thérapeutiques est proposée avec des taux de réussite variables. Les récentes études sur l’étiopathogénie de l’affection orientent le traitement vers l’utilisation d’inhibiteurs de protéases. Mots-Clés : Ulcère épithélial chronique – Chien – Système plasmine - Inhibiteur de protéases. * Clinique vétérinaire La Borde rouge, 150 r Edmond Rostand 31200 Toulouse. > FORMATION Guillaume CAZALOT DMV* Photo 1. Perte épithéliale : aspect cornéen en verre dépoli. Photo 2. Ulcère superficiel chronique : œdème diffus, néovascularisation périlimbique en pannus crassus, lambeau épithélial non-adhérent. Photo 3. Rupture de la barrière épithéliale lipophile : oedème lié à l’imprégnation du stroma hydrophile par les larmes. Informations Ophtalmologiques Vétérinaires > N° 6 > 1er trimestre 2008 13
  • 2. > FORMATION Les ulcères épithéliaux chroniques de la cornée chez le chien Photo 4. Œdème stromal antérieur dans le lit de l’ulcère. Noter le décoché épithélial. Photo 5. Ulcère épithélial coloré par le rose Bengale. Noter l’infiltration du colorant vital sous le bord épithélial non-adhérent. Photo 6. Coloration par le vert de lissamine, colorant vital des cellules épithéliales. Photos 8 et 9. Epithélium cornéen d’un ulcère à bords décollés chronique (coloration HES en haut et APS en bas) : hyperplasie épithéliale (1) avec amas fibrogranuleux (2), épaississement et aspect effiloché - voire absence (6) - de la membrane basale (3), fibroplasie stromale antérieure (4) et infiltration inflammatoire du stroma (5). Photo 7. Epithélium cornéen normal de chien (coloration APS) avec des cellules basales (C) ancrées par des hémidesmosomes dans la membrane basale (B) qui recouvre le stroma. K : kératocyte. Photo 10. Epithélium marginal (coloration APS) : épaississement de la membrane basale (1) avec début de perte d’adhérence marginale (2) en périphérie de l’ulcère épithélial (3) C B K 3 6 4 1 4 3 2 1 5 3 2 1 14 Informations Ophtalmologiques Vétérinaires > N° 6 > 1er trimestre 2008
  • 3. Le diagnostic est fondé sur la coloration des cellules épithéliales dégénérées par un colorant vital lipophile : le vert de lissamine (Photos 5 et 6). En raison des remaniements de la membrane basale sous-épithéliale, les colorants hydrophiles comme la fluorescéine pénètrent et colorent le stroma sous-jacent et permettent également un diagnostic. Comment l'ulcère épithélial apparaît-il ? La perte épithéliale est classiquement qualifiée d’idiopathique : souvent, aucune cause mécanique (anomalie ciliaire, malposition palpébrale) ou fonctionnelle (insuffisances lacrymales qualitatives et quantitatives, œdème chronique, infection, kératite à médiation immune, paralysie du trijumeau, etc.) n’est mise en évidence [6]. En conséquence, l’hypothèse d’une dystrophie épithélio-basale est avancée. Lors d’érosion épithéliale traumatique, l’histologie révèle des cellules basales disloquées sans altération de la membrane basale, alors que celle- ci apparaît discontinue, effilochée et épaissie lors d’ulcère superficiel chronique [1, 8] (Photos 7 et 8). Le lambeau épithélial, hyperplasique, montre des cellules basales dégénérées qui perdent leurs hémidesmosomes et leurs jonctions cellulaires. Au niveau de ces jonctions d’attache, une substance amorphe qui s’accumule en vésicules cytoplasmiques est mise en évidence (Photos 8, 9 et 10). Dans le stroma antérieur sous-jacent, des kératocytes apoptotiques* sont accompagnés d'une fibroplasie hyaline et d'une modification de l’innervation [26]. Ces images alimentent la controverse mais ne permettent pas de conclure définitivement au caractère dystrophique de la lésion ni à son origine, épithéliale ou basale. Pourquoi l'ulcère superficiel persiste-t-il ? Les faibles taux épithéliaux de certains neuropeptides (substance P) [26] et facteurs de croissance (TGF β-2) [18, 39] pourraient orienter l’étiopathogénie vers une carence trophique [7]. Bien que la cicatrisation s’accompagne d’un retour à des valeurs usuelles, aucune étude n’a pu cependant démontrer que cette diminution était spécifique à cette affection. Au contraire, l’augmentation des taux lacrymaux de certains acteurs de protéolyse (facteur d’agrégation plaquettaire [5, 31], plasmine [34, 41, 44, 47]) déséquilibre l’homéostasie constituée par les protéases et leurs inhibiteurs [3]. Ainsi, la dégénérescence des cellules épithéliales et l’apoptose* des kératocytes [46] pourraient conduire à une diminution de la libération de facteurs de croissance, modulateurs de métalloprotéases matricielles (MMP). Les taux élevés de MMP 2, 3 et 9 aboutiraient à la destruction du collagène IV, constituant majoritaire des hémidesmosomes. Cette hypothèse serait alors compatible avec l’accumulation de la substance osmophile amorphe décrite à l’examen anatomopathologique. Outre son rôle essentiel dans l’induction d’une libération accrue de collagénases, la forte augmentationdutauxlacrymaldeplasmineesten particulier, à l’origine d’une fibrinolyse majeure [9]. Dans le processus d’épithélialisation, celle- ci limite la migration et l’adhésion des cellules basales [15]. Quel traitement proposer ? (Tableau 1) > Des gestes chirurgicaux • Le premier geste thérapeutique face à un ulcère superficiel chronique est la désépithélialisation. Après anesthésie locale, l’épithélium non adhérent, hyperplasique et dégénéré, est débridé avec un écouvillon pour permettre l’ancrage d’un nouvel épithélium migrant sain. Renouvelable à volonté, cette technique seule permet 63 % à 84 % de cicatrisation en 3 semaines [2, 24]. • En mettant l’épithélium migrant à l’abri du mouvement abrasif des paupières, les mesures de recouvrement de l’ulcère permettent de conserver une meilleure adhésion au stroma sous-jacent : - la greffe conjonctivale ou de biomatériaux (sous-muqueuse intestinale de porc, membrane amniotique, etc.) offre la sécurité de guérison avec l’inconvénient d’une chirurgie lourde et onéreuse ; - la lentille hydrophile ou de collagène, la colle chirurgicale, la fixation de la membrane nictitante ou la blépharoraphie offrent en monothérapie des résultats variables, de 40 à 70 % de cicatrisation, qui peuvent être optimisés par une chirurgie du stroma ou par un traitement médical. • Les chirurgies du stroma visent en effet à créer des points d’ancrage pour l’épithélium migrant. L’effraction de la couche hyaline antérieure peut être réalisée manuellement [11, 43], par diathermie ou par laser Nd-YAG. Grâce à leur caractère peu invasif et répétable, ces techniques aboutissent à une cicatrisation dans 72 % à 100 % des cas selon certains auteurs [37]. • De façon plus radicale, la kératectomie lamellaire, manuelle ou au laser Excimer, permet l’exérèse de toute la zone lésée. Souvent associée à une technique simple de recouvrement, elle offre 100 % de réussite [37]. * Apoptose : terme employé ici dans sa valeur descriptive. L’application de la définition exacte de mort cellulaire programmée reste à prouver. Les ulcères épithéliaux chroniques de la cornée chez le chien FORMATION < Tableau 1. Comparaison des modalités de traitement des érosions persistantes de la cornée chez le chien (D’après [2]) Traitement Taux de cicatrisation Durée de cicatrisation moyenne (en jours) Référence Désépithélialisation 63 % 84 % (16/19) NC 23 [24] [2] Lentille hydrophile 62 % (16/26) 245 [24] Lentille pansement de collagène 44 % (11 /25) 15 [24] Aprotinine 39 % (7/18) 24 [24] EGF 80 % (8/10) NC [19] Désépit h élialisation + GlycoAminoGlycannes 83 % (15/18) 12 [21] Recouv rement par la membrane nictitante 68 % (17/25) 18 [24] Kératectomie 100 % (24/24) 9 [37] Kératotomie radiaire 72 % (18/25) 89 % (16/18) 25 12 [24] [11] Kératotomie ponctuée 83 % (15/18) 100% (52/52) 8 13 [32] [37] Informations Ophtalmologiques Vétérinaires > N° 6 > 1er trimestre 2008 15
  • 4. > Des prescriptions médicales Le traitement médical est classiquement fondé sur l’administration d’antibiotiques, de mydriatiques, de gels bioadhésifs et parfois de collyres hyperosmotiques. A l’heure actuelle, des traitements s’attachent de façon plus spécifique à trouver des bases raisonnées dans la physiopathogénie des ulcères épithéliaux chroniques. Pour répondre aux hypothèses de carences trophiques, des collyres à base de facteurs de croissance ont été expérimentés pour renforcer les processus de migration et d’adhésion épithéliales : EGF, TGF β-2, PDGF, GM-CSF, KGF, EDGF, IGF et sérum autologue [22, 25, 30, 35, 36, 42]. Leur efficacité, variable, pourrait atteindre 80 % pour l’EGF. Les collyres de substance P n’ont montré leur efficacité à 75 % qu’en synergie avec l’IGF [26, 27, 29]. En pratique, seul le sérum autologue semble aisé d’utilisation, malgré une conservation réfrigérée limitée à 48 h. Dans l’hypothèse d’une activité protéolytique exacerbée, des collyres de fibronectine [10, 16], éventuellement potentialisée par du hyaluronate, ont été essayés mais se sont révélés inefficaces face à la surproduction de protéases. Le traitement médical s’oriente donc aujourd’hui vers des molécules anti-protéolytiques : glycosaminoglycanes polysulfatés [21], bacitracine, aprotinine, acide ε-aminocaproïque (AEAC) [4, 12, 48], etc. Dans une étude récente [33], un collyre d’AEAC à 3,57 % [13] administré 3 fois par jour en association avec une désépithélialisation a permis la cicatrisation de 94 % des ulcères en 3 semaines (Photos 11 et 12). En inhibant le tPA (tissue plasminogen activator) [17], cet analogue de la lysine conduit à une diminution de la synthèse de plasmine [38][45]. Il modère ainsi la libération de collagénases et augmente la synthèse de fibrine et de fibronectine nécessaires à la migration et à l’adhésion épithéliales (Figures 1et 2). En diminuant l’activité protéolytique des larmes, l’administration de gel bioadhésifs contenant du hyaluronate trouve alors toute sa justification en restructurant le lit de migration épithéliale [28]. Quel est le pronostic de cette affection ? Les récidives à moyen terme sur le même œil ou sur l’œil adelphe ne sont pas rares et peuvent être expliquées par l’hypothèse d’une dysplasie épithélio-basale. Les récidives à court terme en lieu et place de l’ulcère sont justifiées par un processus de cicatrisation modifié. Lors de simple érosion de surface, l’épithélium adhère fortement à la membrane basale sous-jacente à mesure de sa progression, jusqu’à cicatrisation complète. Au contraire, lors d’ulcère superficiel chronique, la membrane basale n’est régénérée que secondairement par l’épithélium ayant déjà cicatrisé grâce aux effractions de la couche hyaline stromale antérieure. Une bonne adhérence n’est ainsi retrouvée qu’après plusieurs mois. Cette observation impose un maintien de gels bioadhésifs pendant plusieurs semaines pour limiter l’effet abrasif des mouvements palpébraux. ■ > FORMATION Les ulcères épithéliaux chroniques de la cornée chez le chien Photo 11. Suivi de l’ulcère de la photographie 6 : lignes de suture épithéliale à J7, après une désépithélialisation, une kératotomie ponctuée, un traitement associant acide ε-aminocaproïque 3 fois/jour et acide hyaluronique au coucher. Photo 12 Taie cicatricielle au contrôle à J14 après maintien du traitement médical. Le lubrifiant bioadhésif au hyaluronate est poursuivi seul matin et soir pendant 1 mois. Conclusion Sans infirmer les hypothèses de carences en substance P ou TGF β-2, ni les hypothèses de synthèse accrue de facteur d’agrégation plaquettaire (PAF), le succès thérapeutique de l’AEAC confirme le rôle essentiel de la plasmine dans l’entretien de la perte épithéliale lors d’ulcère superficiel chronique. Avant d’envisager une kératectomie sécuritaire, le praticien peut donc proposer une alternative médicale sur 3 semaines, basée sur l’administration d’AEAC 3 fois par jour associé à du hyaluronate au coucher. A J0, J7 et J14, une désépithélialisation et une kératotomie ponctuée seront réalisées si l’ulcère persiste. La chirurgie sera envisagée à J21 le cas échéant. A. Cellule basale  B. Membrane basale 1. Lamina lucida 2. Lamina densa  C. Desmosome  D. Hémidesmosome  E. Intégrine  F. Fibronectine Figure 2. Place de l’AEAC dans la boucle d’activation du plasminogène Plasminogène AEAC Pro-uPA tPA uPA Fibrine Plasmine Produits de dégradation de la fibrine + + + + _ _ _ Figure 1. Les jonctions d’attache membranaire des cellules épithéliales basales de la cornée B1 B2 A D C F E 16 Informations Ophtalmologiques Vétérinaires > N° 6 > 1er trimestre 2008
  • 5. Les ulcères épithéliaux chroniques de la cornée chez le chien FORMATION < Bibliographie 1. AITKEN DA, BEIROUTY ZA, LEE WR. - Ultrastructural study of the corneal epithelium in the recurrent erosion syndrome. British Journal of Ophthalmology. 1995;79:282-289. 2. ANDREW SE, GELATT KN. - Erosions persistantes de la cornée chez le chien. Waltham Focus. 2001;11:10-15. 3. BARLATI S, MARCHINA E, QUARANTA CA et coll. - Analysis of fibronectin, plasminogen activators and plasminogen in tear fluid as markers of corneal damage and wound repair. Experimental Eye Research. 1990;51:1-9. 4. BAUDOUIN C. - Essai clinique contrôle, randomisé en double insu, d’efficacité et de tolérance, Hexalense versus sérum physiologique, dans le traitement du syndrome de sècheresse oculaire. Rapport d’essai clinique. Neuilly-sur-Marne : Leurquin- Mediolanum. 1998:42p. 5. BAZAN HEP, OTTINO P. The role of platelet-activating factor in the corneal response to injury. Progress in Retinal and Eye Research. 2002;21:449-464. 6. BENTLEY E. - Pathogenesis of spontaneous chronic corneal epithelial defects in dogs. Dans : VIIièmes Journées d’actualités. Toulouse, France, 27-28-29 septembre 2002. Société Française d’Etude et de Recherche en Ophtalmologie Vétérinaire. 2002:23-28. 7. BENTLEY E. - Spontaneous chronic corneal epithelial defects in dogs: what to do when erosions won’t heal. Dans : VIIièmes Journées d’actualités. Toulouse, France, 27-28-29 septembre 2002. Société Française d’Etude et de Recherche en Ophtalmologie Vétérinaire. 2002:53-58. 8. BENTLEY E, CAMPBELL S, WOO HM et coll. - The effect of chronic corneal epithelial debridement on epithelial and stromal morphology in dogs. Investigative Ophthalmology and Visual Science. 2002;43:2136-2142. 9. BERMAN M, LEARY R, GAGE J. Evidence for role of the plasminogen activator – plasmin system in corneal ulceration. Investigative Ophthalmology and Visual Science. 1980;19:1204- 1221. 10. BOISJOLY HM, BEAULIEU A. - Topical autologous fibronectin in patients with recurrent corneal epithelial defects. Cornea. 1991;10:483-488. 11. CHAMPAGNE ES, MUNGER RJ. - Multiple punctate keratotomy for the treatment of recurrent epithelial erosions in dogs. Journal of the American Animal Hospital Association. 1992;28:213-216. 12. DURSUN D, KIM MC, SOLOMON A et coll. Treatment of recalcitrant recurrent corneal erosions with inhibitors of matrix metalloproteinase-9, doxycycline and corticosteroïds. American Journal of Ophthalmology. 2001;132:8-13. 13. FOUSSARD-BLANPIN O, BRETAUDEAU J. - Etude pharmacodynamique d’un inhibiteur de la fibrinolyse : l’acide epsilon amino-caproïque. Anesthésie – Analgésie – Réanimation. 1965;22:481-513. 14. GELATT KN, SAMUELSON DA. - Recurrent corneal erosions and epithelial dystrophy in the Boxer dog. Journal of the American Animal Hospital Association. 1982;18:453-460. 15. GIPSON IK, SPURR-MICHAUD S, TISDALE A et coll. - Reassembly of the anchoring structures of the corneal epithelium during wound repair in the rabbit. Investigative Ophthalmology and Visual Science. 1989;30:425-434. 16. GORDON JF, JOHNSON P, MUSCH DC et coll. - Topical fibronectin ophtalmic solution in the treatment of persistent defects of the corneal epithelium. American Journal of Ophthalmology. 1995;119:281-287. 17. HAYASHI K, BERMAN M, SMITH D et coll. Pathogenesis of corneal epithelial defects : role of plasminogen activator. Current Eye Research. 1991;10:381-398. 18. JURK I, GILGER B, MALOK E et coll. - TGFβ-2 levels in tears of normal dogs and dogs with refractory corneal ulcers. In: 31st Annual Meeting of the American College of Veterinary Ophthalmologists. Montréal, Canada. 2000:10-13. Veterinary Ophthalmology. 2000;3:256. 19. KIRSCHNER SE, BRAZZELL RK, STERN ME et coll. - The use of topical epidermal growth factor for treatment of nonhealing corneal erosions in dogs. Journal of the American Animal Hospital Association. 1991;27:449-452. 20. KIRSCHNER SE, NIYO Y, BETTS DM. - Idiopathic persistent corneal erosions: clinical and pathological findings in 18 dogs. Journal of the American Animal Hospital Association. 1989;25:84-90. 21. MILLER WW. - Using polysulfated glycoaminoglycan to treat persistent corneal erosions in dogs. Veterinary Medicine. 1996;91:916-922. 22. MISHIMA H, NAKAMURA M, MURAKAMI J et coll. - Transforming growth factor-beta modulates effects of epidermal growth factor on corneal epithelial cells. Current Eye Research. 1992;11:691-696. 23. MOORE PA. - Diagnosis and management of chronic corneal epithelial defects (indolent corneal ulcerations). Clinical Techniques in Small Animal Practice. 2003;18:168-177. 24. MORGAN RV, ABRAMS KL. - A comparison of six different therapies for persistent corneal erosions in dogs and cats. Veterinary and Comparative Ophthalmology. 1992;4:38-43. 25. MURALI S, HARDTEN DR, DEMARTELAERE S et coll. - Effect of topically administered platelet-derivated growth factor on corneal wound strengh. Current Eye Research. 1994;13:857- 862. 26. MURPHY CJ, MARFURT CF, MCDERMOTT A et coll. - Spontaneous chronic corneal epithelial defects (SCCED) in dogs: clinical features, innervation and effect of topical SP, with or without IGF-1. Investigative Ophthalmology and Visual Science. 2001:42;2252-2261. 27. NAGANO T, NAKAMURA M, NAKATA K et coll. - Effects of substance P and IGF-1 in corneal epithelial barrier function and wound healing in a rat model of neurotrophic keratopathy. Investigative Ophthalmology and Visual Science. 2003;44:3810- 3815. 28. NAKAMURA M, NISHIDA T, HIKIDA M et coll. - Combined effects of hyaluronan and fibronectin on corneal epithelium wound closure of rabbit in vivo. Current Eye Research. 1994;13:385-388. 29. NAKAMURA M, NISHIDA T, OFUJI K et coll. - Synergistic effect of substance P with epidermal growth factor on epithelial migration in rabbit cornea. Experimental Eye Research. 1997;65:321-329. 30. NISHIDA T, NAKAMURA M, MURAKAMI J et coll. - Epidermal growth factor stimulates corneal epithelial cell attachment to fibronectin through a fibronectin receptor system. Investigative Ophthalmology and Visual Science, 1992;33:2464-2469. 31. OTTINO P, TAHERI F, BAZAN HEP. - Platelet-activating factor induces the gene expression of TIMP-1, -2, and PAI-1: imbalance between the gene expression of MMP-9 and TIMP-1 and -2. Experimental Eye Research. 2002;74:393-402. 32. PICKETT JP. - Treating persistent corneal erosions with a crosshatch keratotomy technique. Veterinary Medicine. 1995:561-570. 33. REGNIER A, CAZALOT G, CANTALOUBE, B. - Topical treatment of non-healing corneal epithelial ulcers in dogs with aminocaproic acid.Vet Rec. 2005;157(17):510-513. 34. SALONEN EM, TERVO T, TORMA E et coll. - Plasmin in tear fluid of patients with corneal ulcers: basis for new therapy. Acta Ophtalmologica. 1987;65:3-12. 35. SCHULTZ G. - Future developments in corneal therapy: growth factors. In: ZIMMERMAN, T.J.Textbook of Ocular Pharmacology. 1st ed.Philadelphia: Lippincott-Raven Publishers. 1997:675-678. 36. SINGH G, FOSTER CS. - Growth factors in treatment of nonhealing corneal ulcers and recurrent erosions. Cornea. 1989;8:45-53. 37. STANLEY RG, HARDMAN C, JOHNSON BW. - Results of grid keratotomy, superficial keratectomy and debridement for the management of persistent corneal erosions in 92 dogs. Veterinary Ophthalmology. 1998;1:233-238. 38. SUN Z, CHEN Y, WANG P. et coll. - The blockage of the high-affinity lysine binding sites of plasminogen by EACA significantly inhibits prourokine- induced plasminogen activation. Biochimica et Biophysica Acta. 2002;1596:182- 192. 39. SWANK A, HOSGOOD G. - Corneal wound healing and the role of growth factors. The Compendium in Continuing Education for the Praticing Veterinarian. 1996;18:1007- 1018. 40. TAYLOR MM. - Indolent corneal erosions. In: KIRK, R.W. (ed.)Kirk’s Current Veterinary Therapy: Small Animal Practice XII ed. Philadelphia: Saunders Company. 1995:1242-1245. 41. TERVO T, VAN SETTEN GB, ANDERSSON R et coll. - Contact lens wear is associated with the appearance of plasmin in the tear fluid- preliminary results.Graefes Archives of Clinical and Experimental Ophthalmology. 1989;227:42-44. 42. TSUBOTA K, GOTO E, SHIMMURA S et coll. - Treatment of persistent corneal epithelial defect by autologous serum application. Ophthalmology. 1999;106:1984-1989. 43. TURNER AG, BLOGG JR. - Multiple striate keratotomy: a treatment for corneal erosions caused by epithelial basement membrane disease. Australian Veterinary Journal. 1997;75:27- 30. 44. VAN SETTEN GB, SALONEN EM, VAHERI A et coll. - Plasmin and plasminogen activator activities in tear fluid during corneal wound healing after anterior keratectomy. Current Eye Research. 1989;8:1293-1298. 45. WANG HM, BERMAN M, LAW M. - Latent and active plasminogen activator in corneal ulceration. Investigative Ophthalmology and Visual Science. 1985;26:511-524. 46. WHITEMAN AL, BENTLEY E, ABRAMS GA et coll. - The role of apoptosis in keratocyte death in dogs with spontaneous chronic corneal epithelial defects and in dogs undergoing repeated corneal epithelial debridement. In: 32nd Annual Meeting of the American College of Veterinary Ophthalmologists. Sarasota, Florida, USA, October 10-13, 2001. Veterinary Ophthalmology. 2001;4:291-292. 47. WILLEFORD KO, MILLER WW, ABRAMS KL et coll. - Modulation of proteolytic activity associated with persistent corneal ulcers in dogs. Veterinary Ophthalmology. 1998;1:5-8. 48. WILLIAMS PB, CROUCH Earl R, CROUCH Jr. et coll. - Topical aminocaproic acid facilitates reepithelialisation of persistent epithelial defects. Current Eye Research. 1999;18:150- 157. Crédit des photographies : A. Régnier (photos 1-2-4-5) ; G. Cazalot. (photos 3-6-11-12) ; I. Raymond (photos 7-8-9-10) Informations Ophtalmologiques Vétérinaires > N° 6 > 1er trimestre 2008 17