1. JA-PP/JOURNAL — CASE POSTALE 5031 — CH-1002 LAUSANNE
Jeudi 25 juin 2015 | Numéro 119 | Créé en 1950 | Vendu en kiosques et par abonnement | Prix 4,50 CHF (TVA 2,5% incl.) - 4,50 EUR | agefi@agefi.com | Rédacteur en chef: François Schaller
Pas d’accord à Bruxelles
Le FMI et la Grèce
semblent toujours
irréconciliables PAGE 20
9HRLEMB*jeiaae+[EKACQ
CHRISTIAN AFFOLTER
Ce n’est pas venu du Valais, de
BerneoudesGrisons,maisdeZu-
rich: la banque cantonale a pré-
senté hier son point de vue dans
le débat sur l’avenir des produc-
teurssuissesd’électricité.Necou-
vre-t-elle pas 15 sociétés en ana-
lyse crédit, sur les 17 ayant des
obligations listées sur SIX Swiss
Exchange? Dont certaines liées
directement à des installations
tant hydroélectriques que nu-
cléaires?
Cessociétésayantunactionnariat
en général public, et n’étant pas
cotées sauf Alpiq et Energie-
dienst,l’analyses’adresseauxdé-
tenteurs suisses d’obligations et
ne manque pas d’intérêt sur le
sous-jacent.
Alpiqestdeloinl’émetteurleplus
important, avec 3,06 milliards,
suivi par les forces motrices
Linth-Limmern (1,79 milliard),
BKW (1,16 milliard) et Axpo
(1 milliard).
La vision d’ensemble va dans le
sens d’une dégradation progres-
sivedesperspectivesfinancières,
dueenpremierlieuàl’évolution
défavorable des prix sur le mar-
ché européen de l’électricité. Six
entreprises sur quinze risquent
d’ailleursdevoirleurnotes’abais-
serencore.TantlesmargesEBIT
quelacouvertureencapitalpro-
pre, l’endettement net et le flux
opérationnel de liquidités des
trois principaux groupes (Alpiq,
Axpo et BKW) enregistrent une
tendance générale négative.
Lesnotationsd’autresgroupeseu-
ropéens comme RWE, Enel et
EdF se sont d’ailleurs dégradées
ellesaussidepuisledébut desan-
nées 2000.
Lessociétéssuissesseportenttou-
jours un peu mieux que la
moyenneeuropéennedusecteur,
toutesétantpourl’instantjugées
non-spéculatives.
L’analysedescoursactuelsdeces
empruntsparrapportàlacourbe
swap indique clairement que le
marchéaccompagneunnouveau
mouvement de dégradation des
notes de crédit, et une demande
tropfaiblepourcestitres.Lenou-
veau directeur financier d’Alpiq
Thomas Bucher a détaillé la si-
tuationdugroupe,etledirecteur
de l’Office fédéral de l’énergie
Walter Steinmann s’est montré
très conscient des problèmes de
rentabilité, surtout du côté de
l’hydroélectricité. PAGE 8
Producteurs d’électricité stressés
par analyse crédit et notations
L’endettement global des entreprises est considérable (hydro-électricité et nucléaire). Les dégradations s’accentuent.
SMI 9081.81
-0.61% -0.98%
DOW JONES 17966.07
9040
9080
9120
9160
17940
18000
18060
18120
ZWAHLEN & MAYR ET LA CRISE DU FRANC
Les avantages
sociaux impactésPAGE 5
CANTON DE GENÈVE ET REQUÉRANTS D’ASILE
Mauro Poggia réagit aux critiques
PAGE 9
CADRE DE RÉGLEMENTATION FINANCIÈRE
L’équivalence surfaite avec l’UE
PAGE 4
LES FEMMES ET LE MANAGEMENT EN SUISSE
Le point sur une progression
PAGE 6
JOURNÉE AUX INVESTISSEURS DE SIKA
Pas d’issue juridique avant 2017
PAGE 5
LA SURVEILLANCE DES GÉRANTS EXTERNES
Confiée à un organisme autonome
PAGE 4
UNE PART DE 3% DANS LE GROUPE SIKA
Les convictions de Southeastern
PAGE 5
DANS LE PÉRIMÈTRE DE VIKTOR VEKSELBERG
Sulzer cherche à se relancer
PAGE 5
ENTRETIEN DE SORTIE AVEC JEAN-PIERRE DANTHINE (BNS)
Apropos de fonds
souverain «privé»
Le vice-président de la direction générale de la Banque nationale
répond aux questions sur l’institution qu’il a dirigée pendant cinq
ans et demi. Quelques jours avant de la quitter pour raison d’âge.
Il revient aussi sur la question d’un fonds souverain en Suisse pour
suggérer qu’il vienne plutôt... du secteur privé. PAGE 3
THOMAS JOUBERT. C’est à Nyon qu’aura lieu
ce premier rendez-vous à l’échelle suisse.
Nyon se prépare à accueillir ce week-end le
LemanMake, soit une réunion de tous les acteurs de
la révolution suisse des makers. Réduit sous l’appella-
tion sans doute simpliste «secteur de l’impression
3D», ce mouvement veut donner l’occasion à la popu-
lation de s’approprier l’industrie en adaptant les
objets, en concevant des nouvelles fonctionnalités et
en élaborant des innovations. «Nous voulons donner
l’envie de créer», souligne Thomas Joubert, organisa-
teur de ce premier sommet. Une quarantaine de
membres au profil allant du maker professionnel au
technicien du CERN sont attendues cette fin de
semaine. Inspirée d’un modèle développé à Detroit, la
manifestation doit avoir un impact sur l’industrie, en
particulier grâce aux rencontres et aux idées qui en
naîtront, selon le vœu de Thomas Joubert. «Nous
serions ravi d’avoir une telle portée que Detroit en
terme d’innovations. Nous ne partons toutefois pas
du même contexte social.» En ce sens, le
LemanMake a une vocation de «fourmillement»
d’idées et de pont entre les différents acteurs entre-
preneuriaux. L’impact sur l’industrie peut survenir
dans l’organisation d’hackaton au sein des entre-
prises. Ces concours d’innovation permettent aux
employés de mettre en pratique leur connaissance et
à la société de garantir la créativité à l’interne. Dans
un but de devenir acteur de la technologie. PAGE 6
Premier sommet de
la révolution maker
A l’instar des responsables d’autres
banques de gestion privée,Boris Collardi,
deJuliusBaer,arécemmentencoreposéle
règlementdudossierfiscalaveclesEtats-
Unis comme condition à des acquisitions
majeures.Annoncée cette semaine par le
groupe zurichois,la provision de 350 mil-
lionsdedollarsconstituéedanslecadredu
règlementduconflitfiscalquiseprolonge
depuisquatreans,estapparuenettement
inférieure aux quelque 650 millions
(moyenne)attendusparleconsensus.Autre
satisfaction:aucunereconnaissancedecul-
pabiliténesemblerequise.
L’étapeenpassed’êtrefranchie positionne
denouveauclairementJuliusBaer(289mil-
liardsdefrancssousgestion)commeunac-
teurclédelaconsolidationduprivateban-
king.EnSuisseetàl’international.Alorsque
les prix des actifs potentiels sur le marché
tendent à se ressaisir (à 1,5%-2,5% des
actifssousgestion).D’autantquelesmar-
chésfinanciersrestenttrèscompréhensifs
àl’égarddesévaluationsdemargescorri-
gées des effets exceptionnels induits par
lesacquisitions.
Le secteur s’interroge sur les rapproche-
mentsquicouvent.D’aucunsexpliquentle
surprenantrécentchangementdeCEO,et
deprésident,àlatêtedeEFGInternational
parunetentativeinaboutiederapproche-
ment avec Julius Baer menée par le CEO
alorsenplace.Malgréladisparitédesmo-
dèlesd’affairesdesdeuxgroupes,unrap-
prochementn’auraitpasétéincongru.No-
tamment du point de vue du
renouvellement attendu de la plateforme
ITdeJuliusBaer.
Les filiales suisses de gestion privée des
banquesétrangères,françaisesenparticu-
lier,sontaussiévoquéescommeciblespo-
tentielles.DernièrementencoreparleCEO
du groupe genevois UBP, autre grand
consolidateur.UnevuequeleCEOdeCrédit
Agricole Suisse a aussitôt récusée.En ex-
primantl’attachementrésoludesongroupe
àlaSuisse.Etatqui,insiste-t-iljouepourle
privatebankinglemêmerôlequelaCityde
Londrespourlabanqued’investissement.
Les accords conclus récemment par les
banques dans le cadre du programme de
régularisation fiscale avec les Etats-Unis,
laissent d’ailleurs augurer des sanctions
moins sévères que redouté.Ces perspec-
tives,siellesseconfirmaient,libéreraientle
potentiel-accumulédepuisdesmois-d’al-
liances et de regroupements propre à fa-
voriserl’adaptationdusecteurauxnouvelles
règles de l’échange international d’infor-
mationsfiscales.n
Les reports
de consolidation
ÉDITORIAL PIOTR KACZOR
ELSA FLORET
LeprofesseurPhilippeChalmin
étaitrécemmentdepassageàGe-
nève pour la sortie de la version
anglaise de sa somme sur les
World Commodities Markets:
Cyclope,740pages.L’auteurs’ins-
pirechaqueannéed’unecitation
d’un écrivain célèbre. S’agissant
du cru 2015, il s’agit de la malé-
dictiondesmatièrespremières,à
lamanièred’ErnstHemingway:
«For whom tolls the bell?».
«Noustraversonsunepériodede
rupture géopolitique majeure
touchantlespaysémergents,mais
aussi tous les pays producteurs»,
expliquePhilippeChalmin.Illa
compareaucontre-chocpétrolier
qu’ontconnulesmarchésdesma-
tières premières dans les années
1980.
Outrelepétrole,l’undessecteurs
où l’impact de la baisse des prix
estleplusbrutaletleplusremar-
quableesttoutsimplementlemi-
neraidefer.Lastratégiepoursui-
vie par les producteurs apparaît
même comme suicidaire, dit-il.
Cette29e
éditioncouvrelescom-
modities au sens large: allant du
footballauxoeuvresd’artenpas-
sant par les vins de Bordeaux et
bien entendu les marchés finan-
ciers. PAGE 12
Contre-choc majeur
sur les commodities
CYCLOPE. Philippe Chalmin en présentation à Genève.
Genève www.lindegger-optic.ch