Plan pour la paix: Pour un renouveau des relations internationales
Jeunesse européenne : le temps d’une nouvelle ambition
1. 1
Jeunesse européenne : le temps d’une nouvelle
ambition
Réflexions ouvertes du Think Tank « Europe et Démocratie »
15 septembre 2018
Un nouveau système éducatif européen
Le système éducatif français doit connaître au niveau universitaire, une refonte globale, allant dans
la direction d’une organisation plus efficace, plus adaptée à la complexité des intelligences et au
monde du travail. La réforme du lycée, engagée en France, est une heureuse initiative, qui permettra
des évolutions indispensables. Globalement, la jeunesse française mérite d’être mieux accompagnée
et orientée. Un changement des mentalités est indispensable à opérer. L’Union européenne est un
environnement incontournable, qu’il est essentiel de considérer. L’Europe doit pouvoir organiser un
ensemble éducatif cohérent et opérant.
Innovation, Recherche et Emploi
La taille réelle du budget de l’UE ne représente pas plus de 1,1 % du PIB européen, soit une
somme dérisoire, par rapport aux capacités des Etats-Unis et de la Chine. Le Plan Juncker a
permis une relance de l’investissement, mais est resté trop limité, du fait d’un budget initial
excessivement réduit.
L’Union européenne doit se doter de réelles compétences fiscales et budgétaires. Cette
évolution indispensable, doit débuter dans le cadre de la Zone Euro.
Engager une véritable harmonisation fiscale et sociale, dans la Zone Euro. Créer un impôt
européen, d’abord dans la Zone Euro. Créer un budget de la Zone Euro.
Créer un droit européen. Expérimenter une harmonisation des droits du travail, entre pays
européens volontaires et comparables, par exemple dans la Zone Euro.
Favoriser les processus d’innovation, dans la Recherche et le monde entrepreneurial, pour
créer de nouveaux emplois.
2. 2
Instaurer de nouveaux dispositifs de financement européens, afin de soutenir l’innovation
et la création de nouveaux emplois. Doter la Zone Euro, d’un fond commun au service de la
Recherche et de l’innovation, alimenté notamment par les entreprises.
Mettre fin au statut de Chercheur - fonctionnaire. Créer un statut de Chercheur européen
unique.
Instaurer des salaires attractifs à l’international, pour les ingénieurs et les chercheurs. Le
système universitaire français est globalement trop élitiste et produit des ingénieurs et des
chercheurs qui vont travailler à l’étranger, pour de meilleurs salaires.
Fonder une Défense européenne attractive, permettant de recruter. L’Armée française
n’arrive plus à engager assez de soldats.
L’Union européenne doit s’emparer de l’enjeu environnemental. Des pays européens
volontaires pourraient se regrouper, pour expérimenter une harmonisation des dispositifs,
au service d’une ambition écologique. Une stratégie de création d’emplois, dans le domaine
des énergies renouvelables et de l’écologie, pourrait être élaborée et mise en œuvre.
Encourager l’engagement des scientifiques dans l’action politique. Favoriser les profils
scientifiques pour occuper des postes à responsabilité, dans le domaine de l’environnement.
Le Ministère de l’écologie en France ou le Service Action pour le climat et énergie de la
Commission européenne, pourraient être dirigés par des scientifiques.
Permettre aux jeunes européens de construire des projets de vie
Permettre aux jeunes de réfléchir à leurs parcours, de travailler leur orientation d’après
lycée. Une année de « pause » pour faire ce travail, pourrait être institutionnalisée. Elle
pourrait s’harmoniser avec un service militaire ou un service civique, dans un cadre national
ou européen.
Un service militaire européen ne pourra se mettre en œuvre, que dans un cadre précis,
regroupant des Etats volontaires. Ce cadre pourrait être celui de l’Initiative européenne
d’intervention (IEI), un dispositif indépendant de l’UE et de l’OTAN, initié par la France,
regroupant neuf pays européens de même capacité (France, Allemagne, Belgique, Danemark,
Espagne, Estonie, Pays-Bas, Portugal et Royaume Uni), souhaitant améliorer leur
coordination en matière de planification militaire et leurs moyens de mener rapidement des
interventions communes.
Permettre à de jeunes lycéens ou étudiants d’intégrer un service civique, dans un format
plus court (un à deux mois), pour diversifier les expériences et les environnements
professionnels.
Permettre aux jeunes un réel apprentissage des langues, en dehors des cursus éducatifs
classiques. Favoriser un enseignement des langues précoce, moins théorique et lié
directement à la pratique.
Mieux accompagner les parents français dans le parcours de leurs enfants et faire évoluer
les mentalités. En France, les parents sont souvent trop anxieux, connaissent mal les réalités
d’un monde professionnel en pleine mutation et engagent trop précipitamment leurs enfants
dans des voies non appropriées. Les professeurs au collège ou au lycée ne sont pas non plus
les interlocuteurs les plus informés.
Construire un système d’orientation français et européen, fondé sur des projets de vie. Ne
pas déterminer le parcours d’un jeune, à partir de résultats scolaires, dans un moment précis
et limité.
Laisser aux jeunes français et européens, le droit à l’erreur, le droit d’apprendre à mieux se
connaître eux-mêmes. Elaborer un système éducatif et de formation, à la fois organisé et
flexible.
3. 3
Engager une réflexion sur la qualité des enseignements en France et en Europe
(enseignements primaire, secondaire et supérieur).
Fonder un système éducatif, déchiffrant et accompagnant les mécanismes complexes de
l’intelligence.
Favoriser une réelle éducation à la création, à l’activité artistique dans toute sa diversité.
Les dispositifs français sont trop limités et mal adaptés.
Maintenir pour les enfants, un climat global de stimulation intellectuelle, même en dehors
des cours (lecture, musique…).
Mettre en œuvre en France et en Europe, un système éducatif opérationnel permettant la
valorisation des intelligences et l’intégration dans la vie active
Harmoniser les qualifications et les diplômes au niveau européen.
Elaborer de vrais diplômes européens, permettant aux jeunes des Etats membres, de
trouver un emploi dans toute l’Union.
Donner au diplôme de Licence (BAC+3) en France, une vraie valeur. La Licence doit suffire
pour intégrer le marché du travail, or actuellement ce diplôme n’est qu’une passerelle vers le
Master et n’a pas de signification propre. Le diplôme de Licence est inutile pour rentrer dans
la vie active. Instaurer la rédaction d’un Mémoire de fin de Licence.
Aux Etats-Unis, le « bachelor degree » ou « baccalauréat universitaire », obtenu au terme de
quatre années d’Université (ou trois années, avec des cours durant l’été) permet de rentrer
directement dans la vie active.
Repenser l’organisation française des BAC+2 et BAC+3, des DUT, Licences et Licences
Professionnelles. S’inscrire dans une cohérence européenne.
Revaloriser les filières professionnelles en France. Valoriser l’intelligence de la main.
Le public universitaire français est trop hétérogène, mal orienté, mal adapté.
L’Université française se consacre excessivement à une approche très théorique, sans lien
avec la pratique réelle.
Le processus de Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) en France reste encore à
développer. Le cycle de VAE est encore trop récent, trop méconnu, avec des aspects
indéfinis (notations, mentions…). La Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) est un
dispositif indispensable et pertinent, lié directement à la pratique d’une ou plusieurs
activités. Ce mécanisme mérite une organisation clarifiée et précisée, dans un contexte
européen.
Chaque année, 100 000 jeunes sortent du système scolaire français sans aucun diplôme (ni
le BAC, ni un CAP).
Etablir un système d’équivalences avec les titres universitaires, plus adapté aux réalités du
monde du travail, permettant aux actifs d’avancer dans leurs projets professionnels.
Le système de formation français est trop bloquant. Il doit au contraire permettre une
véritable mobilité professionnelle, tant au niveau français qu’européen. Il est nécessaire de
simplifier les parcours et les dispositifs.
Florian BRUNNER
Président du Think Tank « Europe et Démocratie »