1. Le passé peut-il éclairer l’avenir ?
La disparition de l’Empire romain, comme modèle de la fin
de l’Emprise occidentale sur le monde
Michel Bruley avril 2023
2. La chute de l’Empire romain, comme modèle de la fin de l’Emprise occidentale 1/15
Introduction
Rome a connu un développement extraordinaire. Dans un premier temps, elle est gouvernée par des
rois latins, puis elle passe sous la domination des Étrusques (600 av. J.-C.), elle reprend son
indépendance s’organisant en République (de 509 à 27 av. J.-C.), puis en un Empire qui a connu
plusieurs périodes : Pax Romana de 27 av. J.-C. à 180 apr. J.-C. ; guerre civile de 180 à 284 ; réformes
drastiques avec division de l’empire en deux de 284 à 476 ; disparition de l’empire d’Occident en 476 ;
continuation de l’empire d’Orient ; tentative de reconstituer l’empire par l’empereur d’orient
Justinien (527-565) et finalement prise de Constantinople par les Ottomans en 1453.
Le déclin et la chute de l’Empire romain ont fait l’objet de nombreuses études par les historiens, ils
inspirent beaucoup les commentateurs politiques actuellement qui y voient une expérience à réfléchir
pour imaginer ce que pourrait être le devenir de l’actuelle emprise occidentale sur le monde, dans un
contexte où aujourd’hui le modèle et l’emprise de l’occident sont de plus en plus contestés au profit
d'un monde multipolaire.
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Sommaire
A - L’Empire romain et sa disparition page 2
1. Rome ne s’est pas construite en un jour
2. De la domination Etrusque à la République
3. La République romaine
4. Les guerres puniques
5. La fin de la République romaine
6. L’Empire et la Pax Romana
7. Les guerres civiles et l’anarchie militaire
8. L’Empire réformé
9. L’Empire christianisé
10. La fin de l’Empire romain d’Occident
11. La continuation de l’Empire romain d’Orient : l’Empire Byzantin
12. La disparition de l’Empire Byzantin
B – La disparition de l’Empire romain comme modèle pour l’Emprise occidentale page 9
1. Le legs de l’Empire romain est très important
2. La chute du modèle qu’était l’Empire romain a beaucoup inspiré les historiens
3. Quelle date retenir pour la fin de l’Empire romain ?
4. La chute de l’Empire romain nous intéresse toujours aujourd’hui
5. Les empires d’aujourd’hui
6. L’emprise de l’Occident sur le monde et l’Empire romain
7. Le déclin de l’emprise occidentale
8. Aucun déclin n’est éternel
9. De la transformation de la société occidentale
10. De la fin de l’emprise à l’acceptation d’un monde multipolaire
11. L’Europe va-t-elle sortir de l’histoire ?
12. Quel avenir pour la petite Union européenne ?
3. La chute de l’Empire romain, comme modèle de la fin de l’Emprise occidentale 2/15
A - L’Empire romain de sa création à sa disparition
1 - Rome ne s’est pas construite en un jour
Fondée le 21 avril 753 av. J.-C. Rome n’était qu’une petite cité. L’Europe de cette époque est Celte à
l’exception du nord de l’Italie qui est Étrusque, de Rome, du sud de l’Italie et de quelques zones du sud
de la France qui sont Grecques, du sud de l’Espagne et de la Sicile qui sont Carthaginoises. Le pourtour
de la méditerranée est sous domination carthaginoise, et surtout grecque dont la culture domine alors
de la Turquie jusqu'à l’Égypte actuelle.
Rome 200 av. J-C.
2 - De la domination Etrusque à la République
Les Étrusques étaient implantés dans le nord de l’Italie, leur culture était fortement inspirée par les
Grecs, ils ont exercé une grande influence sur la société romaine, ont contribué à façonner le système
et le gouvernement de Rome, ont construit le premier mur de défense de la ville, le premier égout, ont
introduit : des techniques de construction comme l’arche, l’alphabet et le système de numérotation,
les jeux de gladiateurs et les courses de chars. Ils ont aussi influencé la sculpture et la peinture.
Les Étrusques ont gouverné Rome jusqu’en 509 av. J.-C. Les Romains se sont révoltés, ont chassé le
dernier des rois, ont mis en place un nouveau type de gouvernement, une République où des Patriciens
élus gouvernent l’État. Les Patriciens sont dans un premier temps, les chefs de quelques familles
aristocratiques qui contrôlent toute la société (politique, religion, économie, armée) et se
4. La chute de l’Empire romain, comme modèle de la fin de l’Emprise occidentale 3/15
maintiennent au pouvoir grâce à un système de favoritisme. Dès le début, les gens ordinaires, les
plébéiens, ont contesté aux patriciens leur pouvoir. En 494, des envahisseurs menacèrent Rome, les
plébéiens ont alors refusé de se battre jusqu’à ce que des changements soient apportés. Les patriciens
sachant qu’ils n’auraient pas d’armées sans eux élargirent les droits des plébéiens.
3 - La République romaine
La société romaine se compose de patriciens (aristocrates romains qui composent à l’origine tout le
Sénat), de plébéiens ou roturiers romains (qui ont le droit de vote, et finirent par gagner des postes
gouvernementaux), d’hommes libres de l’esclavage (qui avaient peu de droits) et enfin d’esclaves qui
travaillent pour les gens riches (ils peuvent être vendus, mais aussi acheter leur liberté).
Seuls les citoyens, les hommes uniquement, ont le droit de vote, ils élisent des représentants : le Sénat
qui contrôle les finances, les relations étrangères, examine les propositions de loi, conseille les
magistrats à qui il peut refuser de donner de l’argent. Les assemblées élisent les magistrats,
approuvent les lois, instruisent les affaires judiciaires, peuvent mettre un veto aux actions des
fonctionnaires et déclarer la guerre. Les magistrats élus dirigent les affaires quotidiennes de la ville et
l’armée, ils publient des édits, ils agissent en tant que juges et prêtres.
4 - Les guerres puniques
Rome s’étant dégagée de l’emprise étrusque a petit à petit pris le contrôle de la botte italienne et en
264-241 av. J.-C. celui de la Sicile après la Première Guerre punique qui a été une guerre en partie
terrestre, mais surtout sur mer où la puissante marine carthaginoise a dominé les combats dans un
premier temps, mais Rome a su hausser sa propre marine et finalement gagné en 241 la bataille des
îles Égades qui a vu s’affronter 450 navires.
En 238 pendant que Carthage est en pleine guerre civile du fait de la révolte de ses mercenaires, Rome
en profite pour s’emparer de la Sardaigne qui était sous emprise carthaginoise. Carthage fait des
conquêtes en Hispanie qui inquiètent Marseille et Rome. En 226-225 un traité romano-Carthaginois
est signé qui délimite la frontière entre les deux puissances dans la péninsule Ibérique.
De 218 à 201 a lieu la Deuxième Guerre punique qui voit le général carthaginois Hannibal mener une
armée à travers les Pyrénées et les Alpes pour envahir l’Italie. Hannibal ravage l’Italie, vainc toutes les
armées qu’il affronte et invaincu militairement se cantonne dans le sud de l’Italie. La guerre s’éternise
et se déroule en différents lieux, Hispanie, Italie, Sicile, mais sur ces théâtres dès 206 les hostilités se
terminent au bénéfice des Romains, même si Hannibal est toujours là. En 204, le général romain
Scipion l’Africain porte avec succès le combat en Afrique et finalement en 201 bat les Carthaginois
commandés par Hannibal lors de la féroce bataille de Zama. Les Carthaginois sont obligés d'accepter
les conditions de paix imposées par les Romains.
Les Romains avaient vaincu Carthage, mais n’avaient pas détruit la ville comme beaucoup de citoyens
l’avaient souhaité. En 149, alarmée par le rétablissement de Carthage, Rome décide de détruire le vieil
ennemi une fois pour toutes. Après un siège de trois ans, Carthage tombe en 146, les Romains
réduisent toute la population en esclavage, détruisent complètement la ville et interdisent à toute
personne d’y vivre.
5 - La fin de la République romaine
En parallèle de la destruction de Carthage, la République romaine mène de nombreuses conquêtes, la
Grèce en 146, et au siècle suivant conquiert différents territoires (avec les noms d’aujourd’hui : France,
Suisse, Slovénie, Croatie, Bosnie, Monténégro, Serbie, Turquie, Syrie).
5. La chute de l’Empire romain, comme modèle de la fin de l’Emprise occidentale 4/15
Sur le plan intérieur, tout ne se passe pas aussi bien. Entre 130 et 122 av. J.-C., Tibère et Gaius Gracchus
tentent sans succès de mettre en œuvre des réformes sociales (réforme agraire de défense des petits
paysans romains contre l’aristocratie des patriciens, grands propriétaires terriens). Différents
territoires en Italie tentent en vain de faire sécession de Rome entre 91 et 88, une guerre civile 87-81
est suivie d’une purge par Lucius Sulla, en 63-62 Catalina rate son coup d’État.
La situation se stabilise de 60 à 53 avec la formation d'un premier triumvirat comprenant César,
Pompée, Crassus. Après la mort de Crassus, tué lors d’une guerre contre les Parthes, César demande
une nouvelle union, mais Pompée la refuse en 52 et obtient le soutien du Sénat. Ayant fini de conquérir
la Gaule (58 à 50), César franchit le Rubicon en 49, marche sur Rome et déclenche la guerre contre
Pompée qu’il écrasera à la bataille de Pharsale en 48. Finalement, Pompée est assassiné sur ordre de
Ptolémée XIII qui pensait faire plaisir à César, mais ce dernier le destituera au profit de Cléopâtre. À
noter que Cléopâtre était à la fois la sœur et l’épouse de Ptolémée XIII.
Pendant la guerre entre César et Pompée, des régions ou pays voisins avaient tenté de profiter de la
situation, César a dû intervenir et en 46 tout semblait rentré dans l’ordre. De retour en Italie, César
fait célébrer par un quadruple triomphe ses victoires sur la Gaule, le Pont, l'Égypte et la Numidie. En
décembre 46, les dernières forces du parti pompéien s’insurgent en Espagne, menées par Pompée le
Jeune, fils de Pompée, mais César les bat et il célèbre son cinquième triomphe en octobre 45.
Le 14 février 44, le Sénat confère à César la dictature perpétuelle, son pouvoir est désormais sans
limite, un possible retour à la République d’avant la guerre semble disparaître. Aux ides de mars 44 av.
J.-C. (fête du dieu Mars le 15 du mois.) César succombe sous les coups de comploteurs, dont ceux de
Brutus qui n’était pas contrairement à la légende son fils adoptif.
6 - L’Empire et la Pax Romana
Après l’assassinat de César, des triumvirs successifs éliminèrent l’opposition républicaine et après une
lutte finale contre Antoine allié à Cléopâtre, Octave se fit nommer empereur et porta le nom d’Auguste
à partir de 27 av. J.-C. Débuta alors une période jusqu’à la mort du dernier des « bons » empereurs
(Marc Aurèle) en 180 apr. J.-C. qui a souvent été appelée la Pax Romana – la paix romaine. Cette
époque, qui a duré 200 ans, a été caractérisée par un gouvernement stable, un système juridique
solide, un commerce étendu et la paix.
Le gouvernement romain était la force unificatrice la plus forte de l’Empire, il maintenait l’ordre, faisait
appliquer les lois, défendait les frontières. L’aristocratie a participé, mais les empereurs maîtrisaient
tout, ils se sont fait déclarer des empereurs dieux et ont fini par choisir leurs propres successeurs.
L’empire était divisé en provinces gouvernées par des hommes nommés de Rome qui étaient surveillés
de près, pour imposer une équité et une efficacité du gouvernement provincial. L’Empire a uniformisé
les villes du monde méditerranéen, qui étaient gouvernées à l’imitation de Rome, ainsi tout citoyen
romain où qu’il soit pouvait faire appel de ses droits.
Vie familiale et moralité publique étaient promues ; les infrastructures de l’empire (par exemple, les
routes) étaient construites et entretenues ; la croissance des entreprises encouragée ; à Rome des
services de police et d’incendie étaient créés ; un système monétaire solide était établi ; la citoyenneté
a été élargie à de plus en plus de provinces. Rome d’une ville de briques est devenue une ville de
marbre. Malheureusement, cette paix ne dura pas.
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L’Empire romain à son extension maximale
7 - Les guerres civiles et l’anarchie militaire
Avec l’empereur Commode qui se fera assassiner en 192, commence une période troublée, donnant
lieu à des guerres civiles. Une stabilité est obtenue par la dynastie des Sévères mais se poursuit par
une séquence d’anarchie militaire de 235 à 284 avec en particulier la série des trente tyrans (253-270)
et les empereurs illyriens qui ont transformé la pourpre impériale d’une magistrature suprême à un
ultime poste militaire dans la carrière des armes.
En parallèle des situations politiques chaotiques et des nombreux affrontements militaires, les
symptômes de crises se multiplient dans l'empire, les campagnes se dépeuplent du fait d'une
dénatalité amorcée précédemment, on recrute encore plus de Barbares pour combler les effectifs des
légions et remettre des terres en culture, l’industrie s'étiole par manque de débouchés, les monnaies
successivement émises sont fortement dépréciées, par exemple la teneur en argent du denier est
passée dans cette période de 74% à 2%.
8 - L’Empire réformé
En accédant au pouvoir en 284 l’empereur Dioclétien met fin à pratiquement 100 ans de crise, il rétablit
correctement l’ordre, met fin à la violence et en profite pour promulguer des réformes. Estimant que
l’Empire romain était trop grand pour qu’une seule personne puisse gouverner efficacement, il décide
en 285 de diviser l’empire en deux royaumes administratifs (est et ouest) ce fut la première étape dans
la création de ce qui allait devenir à terme deux empires distincts : Empire romain (Occident) et Empire
byzantin (Orient). L’Orient de langue majoritairement grecque était beaucoup plus riche que l’Occident
7. La chute de l’Empire romain, comme modèle de la fin de l’Emprise occidentale 6/15
de langue latine parce qu’il avait la plupart des grandes villes et des centres commerciaux. Il confie à
Maximien Hercule l’occident et il conserve l’orient.
Dès lors, on se retrouve dans une situation de monarchie absolue, ou les responsables placés au-dessus
de leurs sujets gouvernent sans responsabilités envers qui que ce soit et il est mis fin à toutes les
libertés individuelles. Pour avoir une administration efficace, la bureaucratie est augmentée. La société
est soumise à un ordre rigide où les fils doivent suivre la position sociale de leur père et les paysans
sont attachés à la terre qu’ils cultivent. Enfin, l’armée est augmentée et une pleine attention est portée
à la défense.
Dioclétien avait cru renforcer l’Empire en le divisant, il a eu tort. Dans les faits, l’Empire n’est pas géré
à deux, mais à partir de 293 à quatre (tétrarchie), chaque co-empereur ayant un adjoint. Quatre
tétrarchies aux équilibres difficiles vont se succéder jusqu’en 311, à la mort de Galère, le successeur
de Dioclétien. Finalement, Constantin le grand élimine les autres tétrarques et rétablit l’unité de
l’Empire et déplace la capitale de Rome à Byzance, rebaptisée Constantinople.
9 - L’Empire christianisé
La mère de Constantin s’était convertie au christianisme, et après la victoire du pont Milvius sur son
rival le co-empereur Maxence, Constantin promulgue l'édit de tolérance de Milan (313) par lequel il
légalise le christianisme, lui-même ne se convertira que sur son lit de mort. Cette tolérance religieuse
met fin aux persécutions ponctuelles antérieures, elle permet un fort développement du nombre de
chrétiens qui passe de 300 à 350 apr. J.-C. de 10 à 50% de la population de l’empire.
Constantin mourut en 337 et l’empire fut de nouveau en fait partagé, même si l’aîné de ses fils avait
été divinisé pour lui donner l’autorité sur tout l’empire. Plusieurs co-empereurs (nommés ou usurpés)
vont régulièrement se succéder, mais avant l’abdication en 476 du dernier l’empereur romain
d’occident, deux empereurs régneront seuls :
• Julien (361-363) devient maître de l'Empire tout entier, il promulgue un édit de
tolérance autorisant toutes les religions, abolit les mesures prises non seulement contre
le paganisme, mais aussi contre les Juifs et contre les chrétiens qui ne suivent pas le bon credo
(querelles entre nicéens et ariens). Il passera à la postérité sous le nom de Julien l’Apostat pour
avoir tenté de rétablir le polythéisme.
• Théodose 1° (379-395) sera le dernier à régner un moment seul et après lui l’empire sera
définitivement scindé en deux. En 380, Théodose a fait du christianisme nicéen aux dépens de la
doctrine arienne, l’unique religion officielle de l’État.
10 - La fin de l’Empire romain d’Occident
Les réformes de Dioclétien et de Constantin n’ont pas résolu les problèmes de l’empire. Au cours des
années 300 et 400, ces problèmes n’ont été qu’aggravés par les pressions croissantes des peuples
tribaux sur la frontière de l’empire. À la fin des années 300, les Huns ont pris d’assaut l’Est de l’Europe
et ont poussé les tribus germaniques vers l’empire. Les défenses impériales en Orient ont tenu, même
s’il y a eu des défaites face aux Wisigoths comme en 378 à la bataille d’Andrinople (Turquie), celles
d’Occident ont été submergées, même si l’attaque des Huns d’Attila a échoué en Gaule en 451 face à
l’armée romaine alliée aux Wisigoths.
L’empire d’occident qui a été confronté dès le IIIe
siècle aux migrations et dès le IVe siècle aux invasions
de nombreux peuples (par ordre alphabétique : Alamans, Burgondes, Francs, Huns, Ostrogoths,
Suèves, Vandales Wisigoths) a fini par disparaître en 476 quand Romulus Augustus, qui sera le dernier
empereur d’occident, se fait déposer par Flavius Odoacre, un soldat romain qui vient de se faire
proclamer roi d’Italie après avoir conquis la ville de Rome.
8. La chute de l’Empire romain, comme modèle de la fin de l’Emprise occidentale 7/15
11 - La continuation de l’Empire romain d’Orient : l’Empire Byzantin
Les citoyens de l’Empire d’Orient ne se sont jamais désignés comme « byzantins », mais se
considéraient comme des Romains, on notera que cette appellation a été inventée au XVIe siècle et
est restée. Cet empire a transmis en partie la culture romaine, notamment le droit romain codifié, des
chefs-d’œuvre architecturaux, incarnés par la basilique Sainte-Sophie, et une culture originale qui a
fortement influencé le monde slave. L'Empire a eu deux langues officielles : le latin populaire et le grec
médiéval. Le latin fut progressivement abandonné des élites vers le VIIe siècle, mais évolua en langues
romanes.
L’histoire de cet empire "Byzantin" s’étale sur mille ans. Il a connu un apogée territorial sous le règne
de Justinien (527-565) qui a réussi à réunir en partie les empires d’Orient et d’Occident pendant un
certain temps, mais cela n’a pas duré du fait d’une guerre avec l’Empire sassanide perse et de la peste
bubonique, l’empereur Justinien tomba malade, mais se rétablit, le rétablissement de l’Empire
byzantin a pris lui des centaines d’années. On notera que Théodora, l’épouse de Justinien a fortement
influencé certaines réformes favorables aux femmes comme le droit de divorce, le droit des femmes à
être propriétaires, la possibilité de prendre la parole devant les tribunaux.
L’Empire Byzantin au VIe siècle
À partir du VIIe siècle, l’Empire byzantin a dû faire face aux Arabes qui ont progressivement pris
possession des terres du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord précédemment sous le contrôle de
Constantinople. Puis l’Empire a connu un déclin jusqu’au IXe, le territoire qu’il contrôle se restreint
(avec les noms actuels : Grèce, Turquie et de nombreux comptoirs dans le sud de l’Italie, le long de la
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côte Adriatique côté Croatie). Il connaît du Xe au XIe un nouveau développement, il contrôle alors un
plus vaste territoire (Turquie, Grèce, Serbie, Croatie, Bosnie … et le sud de l’Italie).
12 - La disparition de l’Empire byzantin
La disparition de l’Empire romain d’occident n’a pas mis fin au contrôle impérial de la chrétienté par
Constantinople, par exemple, les nouveaux maîtres comme Clovis cherchaient la reconnaissance de
Constantinople et le choix du patriarche était fait par l’Empereur sur une liste qu’il ne suivait pas
toujours, cependant le patriarche de Rome a tout fait pour échapper à cette tutelle, et dès 740
l’investiture du pape par Constantinople ne fut plus demandée. Rome va s’appuyer sur les Carolingiens
et les querelles entre l’Occident et l’Orient vont se multiplier notamment avec l’invention de la liturgie.
Le pape va renforcer son pouvoir jusqu’à établir une théocratie pontificale qui générera les croisades,
amènera la chrétienté à violemment affronter les musulmans et se soldera par l’effondrement du
monde chrétien unifié.
Les désaccords avec l’Empire byzantin qui étaient limités au domaine religieux prirent une tout autre
tournure lorsque les croisés conquirent et saccagèrent Constantinople en 1204. L’Empereur byzantin
a dû s’enfuir et un éphémère Empire latin de Constantinople fut créé. L’Empire byzantin dans un
premier temps morcelé, repris la main en 1261, mais ne put jamais vraiment se reconstruire, devint
une puissance de second ordre, vécut des guerres civiles, résista un siècle à la pression ottomane et
finalement la conquête de Constantinople en 1453 a marqué la fin de l’Empire romain d’Orient appelé
Empire byzantin par l’Occident.
Les restes de l’empire Byzantin avant la chute de Constantinople en 1453
10. La chute de l’Empire romain, comme modèle de la fin de l’Emprise occidentale 9/15
B – La disparition de l’Empire romain comme modèle pour l’Emprise occidentale
1 - Le legs de l’Empire romain est très important
Les Romains n’ont pas nécessairement créé et inventé tout ce qui leur est communément attribué. Ce
que les Romains faisaient de mieux, c’était de prendre quelque chose (comme l’arc architectural), de
l’adapter et de l’utiliser à bon escient (comme dans la construction d’aqueducs). Les Romains nous ont
transmis la culture grecque (hellénistique), ont démontré un grand savoir-faire dans de nombreux
domaines : ingénierie, architecture, littérature, histoire, administration d’un vaste empire … Le niveau
de civilisation atteint a été un summum à l’époque et a largement régressé dans la partie occidentale
après 476.
Par-dessus tout, Rome nous a légué le droit romain, le christianisme qui était devenu religion d’État et
le latin qui a perduré à travers les langues romanes : français, italien, portugais, roumain, espagnol et
même anglais. En effet, si le vieil anglais était une langue germanique, Guillaume le Conquérant a
apporté le français en Angleterre en 1066, créant le moyen anglais (le précurseur de l’anglais parlé
aujourd’hui) qui est un mélange de ces langues, si bien qu'environ la moitié de l’anglais moderne peut
être attribuée au latin. On notera que l’on retrouve l’emploi du latin comme « langue universelle »
pour la terminologie en droit, médecine et science.
Enfin, la Pax Romana est devenue l’exemple emblématique de la possibilité qu’un empire permet aux
populations de vivre bien et en harmonie, dans un monde régi par le droit.
2 - La chute du modèle qu’était l’Empire romain a beaucoup inspiré les historiens
Comme l’Empire romain était vu comme un modèle, sa disparition a interrogé et fait l’objet d’un
nombre incalculable de livres, ainsi un historien a dénombré 210 théories explicatives de sa chute. Dès
le cinquième siècle, l’historien Végèce a cherché des explications à l’effondrement de l’Empire romain
d’Occident, il a formulé la théorie de la « barbarisation », c’est-à-dire le contact croissant avec les
barbares, comme étant le moteur de la dégradation.
Beaucoup d’historiens ont fait la quête du fait majeur, unique qui expliquerait la chute, par exemple
sans ordre et de façon non limitative : barbarisation, déchéance morale, invasions, migrations,
décadence, déclin économique, faiblesse militaire, absence de budget, moindre rendement agricole,
instabilité politique, lutte pour le pouvoir, fer à cheval des barbares, climat, pandémies, perte
d’autorité de l’état, perte des vertus romaines martiales, corruption, généralisation de la citoyenneté,
religion chrétienne …
Finalement, un consensus se fait aujourd’hui pour une combinaison de multiples facteurs. L’Empire
romain a connu une période de déclin, de chute qui a duré plusieurs siècles et qui a abouti à la fin de l’Empire
romain d’Occident en 476, du fait de problèmes internes et externes :
• Difficultés économiques : après Trajan (98-117), l’Empire a cessé de s’étendre, ce qui signifiait qu’il
n’avait pas de nouvelles sources de richesse, qu’il a eu du mal à payer ses dépenses et à assumer
le coût de l’armée, qu’il a augmenté les impôts qui ont causé des difficultés aux citoyens.
• Déclin de l’agriculture : les sols de l’Italie et de l’Europe occidentale sont devenus difficiles à
cultiver en raison des nombreuses guerres et de leur surutilisation, les récoltes sont devenues de
plus en plus faibles, le travail forcé a découragé les améliorations technologiques qui auraient pu
aider l’agriculture, la faim et les maladies ont commencé à se propager, la population a diminué.
11. La chute de l’Empire romain, comme modèle de la fin de l’Emprise occidentale 10/15
• Difficultés sociales : le coût de l’éducation s’est élevé en fonction de l’augmentation de la
population, la distribution de nouvelles à travers un empire aussi vaste est devenue aussi plus
difficile, les gens sont devenus ignorants sur les questions civiques, ce qui a conduit à moins
d’implication des citoyens dans le gouvernement.
• Divisions religieuses : les cultes orientaux et égyptiens ont enlevé la popularité et le statut de la
religion romaine traditionnelle, et de nouvelles religions comme le christianisme ont directement
remis en question des concepts tels que la divinité impériale, les premiers chrétiens étaient très
intolérants et refusent d’intervenir dans le domaine temporel (servir l’état, l’armée …). Pour
l’historien anglais Gibbon, le christianisme a désarmé l’esprit de résistance.
• Problèmes politiques : la citoyenneté s’est étendue progressivement à tous les hommes libres de
l’empire, le sentiment de loyauté a diminué chez les citoyens moyens, les citoyens qui
s’engageaient activement dans les devoirs civiques et les affaires publiques ont commencé à s’en
moquer, la politique romaine est devenue de plus en plus corrompue, les politiciens sont devenus
plus intéressés par le gain financier que par le service public.
• Questions militaires : du fait qu'il y a moins d’argent pour payer correctement l’armée, les soldats
sont moins disciplinés, moins loyaux envers l’empereur et préfèrent l’allégeance jurée à leurs chefs
militaires au lieu de celle à l’empereur de Rome. Construit par les armes, l’Empire périt par les
armes en 476 en 1453.
• Nombreuses migrations et invasions barbares au cours de son histoire, avant celles des Vandales,
des Wisigoths, des Huns qui ont été particulièrement dévastatrices, ont causé la perte de territoire,
ont beaucoup affaibli l’Empire et finalement provoqué la fin de sa partie occidentale en 476.
• Plusieurs épidémies : une épidémie de variole, en trois vagues à partir de 165 qui au total s'étalent
sur trente ans (cf. Gallien), une fièvre hémorragique partie d’Égypte en 251, une épidémie de peste
en 541 qui participera à empêcher l’Empereur Justinien (527/565) d'achever sa reconquête de
l’Empire d’Occident.
• Problèmes climatiques : à partir de 200, le climat en Europe qui était stable et sec devient plus
humide, en 536 le soleil ne brille pas pendant 10 à 18 mois, un volcan a explosé en Islande, la
température a baissé de 2° (des carottages effectués dans les Alpes ont confirmé l’épisode
climatique) et la même chose s’est répétée en 540 et 547.
3 - Quelle date retenir pour la fin de l’Empire romain ?
La chute de Rome en 476 est pour le grand public synonyme de chute de l’Empire romain, oubliant la
continuation de l’Empire romain d’Orient. L’appellation inventée d’Empire byzantin pousse aussi à
l’erreur. De fait, l’Empire romain a continué sans sa partie orientale et a même essayé de se
reconstituer avec la reconquête partielle de Justinien (527-565). Par la suite, il n’y eut plus de tentatives
de reconquête, on pourrait alors considérer que la fin de la volonté d’être à l’image du grand Empire
romain signe sa fin. Cependant, l’Empire romain d’Orient a continué, les empereurs ont encore eu
beaucoup d’influence en Occident, au moins sur le plan religieux, jusqu’au milieu du VIIIe siècle. Enfin,
l’Empire d’Orient n’est lui vraiment tombé qu’en 1453.
Finalement, trois dates peuvent être considérées comme la fin de l’Empire romain : 476, 565, 1453.
Ayant commencé en 27 av. J.-C. on obtient des durées respectives de 5, 6, ou 15 siècles. Même si l’on
prend la durée la plus longue, l’Empire romain n’a pas été le plus long, car l'Empire égyptien a duré
trois millénaires, même s'il a connu des périodes de dislocation provisoire.
4 - La chute de l’Empire romain nous intéresse toujours aujourd’hui
Les premières civilisations connues (telles que définies au sens traditionnel) sont apparues en
Mésopotamie entre le Tigre et l’Euphrate (l’Irak actuel), la Perse (l’Iran actuel), la vallée du Nil en
Égypte. Les habitants de ces régions ont construit des villes, créé des systèmes d’écriture, appris à faire
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de la poterie et à utiliser des métaux, domestiqué des animaux et créé des structures sociales
complexes. Il y a des éléments clés qui rendent une société suffisamment avancée pour être
considérée comme une civilisation : un gouvernement centralisé, une religion organisée, des
spécialisations professionnelles, des classes sociales, des arts, architecture et infrastructure, des
textes.
La combinaison des réalisations grecques et romaines est connue sous le nom de culture gréco-
romaine qui a laissé de nombreuses traces et fortement influencé le monde d’aujourd’hui, mais
l’Empire romain s’est effondré comme celui des Hittites, comme la Crète minoenne, la Grèce
mycénienne …, l’Empire ottoman …, les nombreuses civilisations des Amériques : Olmèques, Maya,
Toltèque, Aztèque …, ou celles d’Afrique, et n’a pas survécu aussi longtemps que les civilisations
chinoise et égyptienne.
Les historiens nous expliquent que la durée d’existence des anciennes civilisations est liée à certains
facteurs clés comme, des barrières naturelles contre les envahisseurs, une agriculture fiable, des
récoltes prévisibles, un sol fertile et abondant, une autonomie permettant d’avoir moins besoin
d’importations et un système de gouvernement fondé sur une royauté divine ou semi-divine. Vu
comme cela, l’Empire romain ne cochait pas assez de cases.
Le monde a connu de nombreuses civilisations, de nombreux empires, l’Empire romain avec 5 millions
de km² n’a été en taille que le vingt-sixième empire, loin derrière le plus grand, l’Empire britannique
et ses 35 millions de km². Cependant, sa chute, plus particulièrement celle de l’Empire romain
d’Occident en 476, reste la plus étudiée et surtout la plus citée comme référence pour réfléchir à la
chute d’un empire.
5 - Les empires d’aujourd’hui
Un empire est une forme d'état, composée de territoires et de peuples différents, assemblés par la
force et la volonté d'un pays qui cherche à conserver ou à étendre sa domination. Un empire peut
être monolithique comme l’était l'URSS ou éparpillé comme l’étaient les empires coloniaux
(britannique, français …). Le seul pays encore gouverné par un empereur est le Japon qui a une
population ethniquement homogène (à 99 % de souche japonaise). Force est de constater que dans le
monde contemporain la gouvernance sous la forme d’un empire n’est plus un modèle recherché,
même si la guerre d’Ukraine montre une volonté impérialiste des Russes.
S’il n’y a plus réellement de pays qui revendique être des empires, il y a une emprise certaine de
l’Occident sur le monde qui se traduit par une volonté de dominer, d’imposer ses vues intellectuelles
et morales à l’ensemble de la planète. S’appuyant sur sa domination économique, scientifique,
historique (colonisation, guerres mondiales) l’Occident joue de son autorité, de son pouvoir pour
influencer, garder son ascendant, sa main mise sur de nombreux pays. L’Occident manipule depuis
toujours les instances internationales pour imposer ses vues.
Les oppositions se multiplient au fil du temps, les Non-alignés qui ont commencé à se regrouper à
partir de 1961 comptent aujourd’hui 120 pays sur les 193 de l’ONU et les BRICS qui se sont rapprochés
en 2011 représentent à eux cinq 42% de la population mondiale. Enfin, il faut tenir compte du fait que
nous entrons dans une ère de bimondialisation qui va voir la Chine chercher à s’imposer et à mettre
fin à 500 ans de domination occidentale. Ce qui est certain c’est que le monde est en voie de se dégager
de l’emprise occidentale, ayant pris conscience de la nature des relations que l’Occident impose, ayant
compris sa capacité à dire non et à envisager autrement la maîtrise de son destin, de ses propres désirs
et intérêts.
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6 – L’emprise de l’Occident sur le monde et l’Empire romain
L’emprise occidentale sur le monde n’est pas comparable à celle de l’Empire romain sur les 44
territoires qu’il a dominé. Rome s’est imposé par les armes et après un long déclin a chuté par les
armes (476 et 1453). Si l’emprise de l’Occident a été établie par les armes (empires coloniaux
1500/1800 et nouvel impérialisme 1815/1870), elle continue malgré le démembrement des empires
coloniaux de 1945 à 1970. L’Occident impose toujours dans le monde sa culture héritée de la Grèce
antique (pensée, science), de la Rome antique (droit) et de ses religions judéo-chrétiennes.
Les empires coloniaux vers 1900
L’emprise occidentale n’est pas directe, gouvernementale, physique, mais intellectuelle, virtuelle.
L’ascendant date des colonies, des guerres mondiales, de l’avance technologique et sociale des pays
occidentaux, il permet aux pays occidentaux d’asseoir leur autorité sur le reste du monde, d’établir
des relations inégalitaires, de dominer. Or cette emprise est aujourd’hui largement contestée et donc
en déclin. C’est ici la source de l’intérêt des observateurs pour le déclin de l’Empire romain vu comme
un exemple pour anticiper celui de l’emprise occidentale.
7 - Le déclin de l’emprise occidentale
Le déclin commence avec la diminution de certains facteurs clés qui ont fait le succès de l’Occident : la
science, la société de consommation, l’éthique du travail. Les Occidentaux font de moins en moins
d’études d’ingénieur, et ceux qui en font se tournent de plus en plus vers des métiers de la finance très
rémunérateurs, mais pas créateur de valeur à long terme. La jeunesse remet en cause la société de
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consommation et le nombre d’adeptes de la décroissance est en forte augmentation. Enfin, le travail
n’est plus une libération, les jeunes occidentaux ne veulent plus gâcher leur vie à la gagner.
Le déclin s’installe avec les mêmes facteurs que ceux qu’a connus l’Empire romain :
• Difficultés économiques et déclin de l’agriculture : l’Occident a du mal à résister à la concurrence
des pays qui ont des mains d’œuvres bon marché avec des pratiques moins exigeantes en matière
sociale, environnementale,
• Difficultés sociales avec des populations qui veulent leur part du gâteau, ne veulent plus faire
certaines tâches, de nombreux emplois sont vacants,
• Effondrement de la pratique religieuse dans la chrétienté, multiplications des dérives sectaires,
exacerbation du rigorisme chez les musulmans,
• Problèmes politiques avec l’essoufflement des démocraties qui sont de moins en moins un modèle
et multiplication des démocratures,
• Questions militaires avec des pays qui ont peu investi dans leur défense et des populations pas
prêtes à se battre, les va-t’en guerre ne se trouvent que sur les plateaux de télévision (intellectuels,
journalistes, artistes …),
• Nombreuses migrations, 100 millions de migrants par an, beaucoup en direction des pays
développés, avec des migrants qui ne sont pas attirés par une culture, un mode de vie, mais
cherchent un meilleur environnement économique pour vivre selon leurs habitudes,
• Multiplication des épidémies (aviaire, covid …) qui apportent leur lot de destruction et de création,
• Problème du réchauffement climatique qui remet totalement en cause le mode de vie occidental
comme modèle de production et de consommation pour l'ensemble du monde.
8 - Aucun déclin n’est éternel
De l’apogée de la Pax Romana (180) à la chute de Rome (476) il y a eu près de 3 siècles et l’Empire
byzantin héritier a continué pendant 10 siècles. Alors si aucune emprise, aucun déclin ne sont éternels,
ils peuvent durer longtemps. Les pessimistes pensent que le problème du réchauffement climatique
est tel que les jours de l’Occident sont comptés, les optimistes qu’il est l’opportunité d’un rebond grâce
à la technologie qui fournira les clés de l’adaptation qui permettra de continuer à promouvoir sa
culture.
Comme toujours, les peuples ont leur destin en main, pour durer il faut s’adapter et pour construire il
faut souvent commencer par détruire. Cependant, je m’interroge sur certaines déconstructions
actuelles. Analyser, critiquer les règles, les habitudes, les tabous, remettre en cause des préjugés peut
être libérateur, et permettre de proposer de nouvelles choses, encore faut-il que ces dernières
puissent être largement acceptées, soient constructives et ne génèrent pas des oppositions durables
qui créent des affrontements et font perdre tout le monde.
9 - De la transformation de la société occidentale
D’après ChatGPT, il existe de nombreux mouvements qui cherchent à transformer la société
occidentale, chacun avec ses propres objectifs et méthodes. Voici quelques exemples :
• Le mouvement écologique : ce mouvement vise à sensibiliser les gens aux problèmes
environnementaux et à promouvoir des changements significatifs dans les politiques
environnementales, l’utilisation des ressources naturelles et les habitudes de consommation.
• Le mouvement féministe : ce mouvement cherche à éliminer la discrimination et l’injustice fondées
sur le genre, à promouvoir l’égalité des sexes et à lutter contre les violences sexistes.
• Le mouvement antiraciste : ce mouvement lutte contre les discriminations raciales et les inégalités
systémiques envers les minorités ethniques, et cherche à promouvoir une société plus inclusive et
égalitaire.
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• Le mouvement LGBTQ+ : ce mouvement cherche à promouvoir l’acceptation et l’égalité des
personnes LGBTQ+ dans la société, à lutter contre les discriminations et à promouvoir les droits
des minorités sexuelles.
• Le mouvement de la décroissance : ce mouvement propose une critique radicale de la société de
consommation et de la croissance économique illimitée, et prône une transformation de
l’économie vers des modèles plus durables et justes.
• Le mouvement altermondialiste : ce mouvement cherche à promouvoir une mondialisation plus
juste, respectueuse des droits de l’homme, de l’environnement et des cultures locales, et à
s’opposer aux politiques néolibérales et à la domination des grandes entreprises.
• Le mouvement de la justice sociale : ce mouvement vise à lutter contre les inégalités socio-
économiques et à promouvoir une répartition plus équitable des ressources, des opportunités et
des droits dans la société.
10 - De la fin de l’emprise à l’acceptation d’un monde multipolaire
La guerre en Ukraine, une énième guerre entre blancs n’intéresse pas tant que cela la planète même
si une majorité de pays dénonce l’agression russe. Elle démontre cependant la naïveté de l’Occident
qui croyait avoir définitivement gagné au moment de l’effondrement de l’Empire soviétique et pensait
qu’il s’était imposé, que le monde évoluerait à son image, que le modèle de la démocratie se
généraliserait.
La réalité s’est révélée tout autre, comme le montre ci-dessous l’Institut suédois V-DEM qui estime
que 70% de la population mondiale vit dans des autocraties, même l’Inde, la Pologne ou l’Ukraine ne
sont pas des démocraties selon son indice de démocratie libérale (IDL).
L’État de la démocratie libérale en 2021
Personne ne souhaite perpétuer l’ordre mondial actuel, à l’exception des États-Unis et de leurs alliés.
De plus, il faut compter sur la montée en puissance de la Chine, le monde va devenir de plus en plus
multipolaire et l’occident va devoir apprendre à naviguer dans de nouvelles eaux internationales et
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voir s’affaiblir progressivement sa supériorité technologique et économique. Des scénarios de
revanche de certains pays n’étant pas à exclure.
11 - L’Europe va-t-elle sortir de l’histoire ?
L’emprise occidentale a d’abord été l’emprise européenne sur le monde avant d’être conduite par les
États-Unis et de devenir l’Emprise américaine. De la même façon que l’Empire romain a commencé à
Rome pour finir à Byzance, la domination occidentale a été établie par l’Europe avant que les États-
Unis à la faveur des deux guerres mondiales n’en deviennent le chef de file et finissent par imposer
principalement leurs volontés, leurs intérêts.
La guerre d’Ukraine est un suicide de l’Europe géographique qui verra s’affaiblir, être vassalisés,
l’Union européenne et la Russie au profit des États-Unis et de la Chine, qui vont se disputer la
prééminence sur le monde dans les années à venir. Les chutes de l’Empire romain (476/1453)
préfigurent-elles celles de l’Emprise occidentale, celle de l’Europe, et celle des États-Unis plus tard ?
L’histoire ne se répète pas, mais ne se singe-t-elle pas ?
12 – Quel avenir pour la petite Union européenne ?
L’Union européenne est confrontée à des défis internes : divisions politiques et économiques ;
tensions croissantes entre les États membres et les institutions européennes. Elle a des atouts
importants, tels que son poids économique, sa capacité d’innovation, sa diplomatie pour promouvoir
la coopération internationale, source de la stabilité dans le monde.
L’avenir de l’Union européenne face aux États-Unis et à la Chine dépendra en grande partie de sa
capacité à surmonter ses divisions, à renforcer sa position sur la scène internationale en survivant au
déclin de l’emprise occidentale.
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