1. Article publié sur le site Latribune.fr
Extraction : 30/07/2011 00:04:41
Catégorie : Economie & Finance
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http://www.latribune.fr/journal/edition-du-3007/industrie-et-services/1018437/sanofi-inflechit-sa-strategie-pour-assurer-son-avenir.html
Sanofi infléchit sa stratégie pour assurer son avenir
Sur le point d'officialiser son
offre sur l'américain
Genzyme, le laboratoire
tricolore parvient aussi à
être rentable dans les pays
émergents.
Pour la première fois depuis
son arrivée il y a dix-huit
mois, il planait comme un
parfum de mystère sur les
propos de Chris Viehbacher
qui a commenté jeudi les
résultats semestriels de
Sanofi-Aventis.
C'est que le patron du
laboratoire tricolore, tout en
se refusant à commenter le
sujet, est en passe de
réaliser un mouvement
stratégique majeur.
Selon les médias anglo-
saxons, il devrait officialiser d'ici à trois jours une offre de rachat de l'américain Genzyme (4,5
milliards de dollars de chiffre d'affaires), pour laquelle il a obtenu le soutien du conseil
d'administration.
À 70 dollars par action, l'offre valoriserait la biotech à 18,7 milliards de dollars.
Un montant pertinent si l'on en juge par le cours de l'action Genzyme, qui évoluait autour de ce
seuil jeudi en fin de journée.
« Ils vont probablement devoir relever leur proposition pour l'emporter », estime cependant Vincent
Genet, directeur de l'activité santé au sein de la société de conseil Alcimed.
Sanofi en a les moyens.
Au premier semestre, il a généré 4,2 milliards d'euros de flux de trésorerie opérationnelle.
Sanofi a surtout agréablement surpris en publiant des résultats supérieurs aux attentes.
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Au deuxième trimestre, les ventes ont crû de 4,6 %, à 7,8 milliards d'euros, tandis que le bénéfice
net progressait de 7,6 % (en publié) à 2,5 milliards.
Durement touchés par la générification de l'anticoagulant Lovenox, pour lequel le suisse Sandoz
vient d'obtenir le droit de commercialiser une « copie » outre-Atlantique, les dirigeants ont réitéré
leur objectif de chiffre d'affaires et de bénéfice pour 2013, prévu pour être équivalents à 2008.
En revanche, cette année, le bénéfice net par action reculera « de 0 à 4 % » à taux de change
constant.
Cette perspective paraît pessimiste au regard de la hausse de 10,1 % enregistrée au premier
semestre.
Mais les dégâts causés par « la falaise des brevets » sont bien là.
Sur ces six mois, Sanofi a perdu 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires à forte marge, celui de ses «
blockbusters » Eloxatine, Plavix et Allegra, à cause de la concurrence des génériques.
L'aubaine des pays émergents En Europe de l'Ouest et aux États-Unis, l'érosion des ventes se
poursuit : elles ont reculé de 7 % à taux de change constant.
À l'inverse, les pays émergents, désormais comptabilisés séparément dans les comptes du groupe,
tiennent une place croissante.
Ils ont représenté 29 % des ventes au deuxième trimestre (2,3 milliards d'euros), en hausse de 13
%.
Une aubaine pour le laboratoire : ils contribuent à la hausse des revenus, mais aussi à celle des
profits.
« La marge opérationnelle des pays émergents a beau être inférieure d'environ 10 points à la
moyenne du groupe, elle est, selon nous, similaire à celle de l'Europe (27 % environ).
En Chine, elle atteindrait même 30 % », détaille Philippe Lanone, analyste chez Natixis.
Ces performances tiennent à la nature du modèle de coûts du secteur pharmaceutique : « Dans ces
pays, Sanofi bénéficie de coûts de production moins élevés.
Les médicaments, souvent plus anciens, sont aussi ceux pour lesquels les frais de R&D sont déjà
amortis », complète l'expert.
Une stratégie de hausse des marges dans les émergents que Genzyme viendrait compléter
avantageusement.
« L'acquisition du groupe, avec ses médicaments orphelins vendus à prix élevés, permettrait de
pérenniser le potentiel de marges dans les pays développés », estime Vincent Genet.
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