La présente étude qui porte sur le financement des TPME en Afrique permet de croiser plusieurs problématiques majeures pour le développement durable et inclusif des pays africains: celles liées à l’attractivité et à la sécurisation des investissements, au soutien à l’entreprenariat et à l’innovation et au développement de l’industrialisation.
Elle s’appuie pour cela sur une analyse de la documentation existante, sur les résultats des études empiriques effectués sur la problématique.
Nadereh chamlou le déficit de talents et l’écart entre les sexes francaisicgfmconference
Préoccupations relatives au capital humain - Assurer l'égalité des genres
Nadereh Chamlou, Conseillère senior, Moyen-Orient et Afrique du Nord, Banque mondiale
Cette séance aura pour thème l‘importance de la mise en évidence de l’impact des genres dans tous les aspects de la gestion des finances publiques
L'autodidaxie est la méthode d'apprentissage la plus ancienne; elle a précédé les systèmes éducatifs modernes et a toujours été la méthode d'apprentissage la plus intelligente.
Nadereh chamlou le déficit de talents et l’écart entre les sexes francaisicgfmconference
Préoccupations relatives au capital humain - Assurer l'égalité des genres
Nadereh Chamlou, Conseillère senior, Moyen-Orient et Afrique du Nord, Banque mondiale
Cette séance aura pour thème l‘importance de la mise en évidence de l’impact des genres dans tous les aspects de la gestion des finances publiques
L'autodidaxie est la méthode d'apprentissage la plus ancienne; elle a précédé les systèmes éducatifs modernes et a toujours été la méthode d'apprentissage la plus intelligente.
FINANCEMENT DES PME EN AFRIQUE : Quoi de neuf ?Nino NJOPKOU
L’importance du financement des PME africaines est un sujet essentiel pour le développement durable du continent, le président de la république française Emmanuel Macron l’a rappelé à plusieurs reprises ; c’est pour cela que Proparco et le Groupe AFD dans son ensemble ont lancé en mars 2019 l’initiative « Choose Africa ». Ce dispositif vise ainsi à déployer sur le continent africain 2,5 milliards d’euros d’ici 2022 à destination des PME et start-up, à travers toute une série de solutions complémentaires de financement.
Présentation du Projet de réduction du gap de connaissances pour l'insertion réussie des jeunes dans l'agrobusiness au Bénin mis en oeuvre par le Centre ACED et financé par la Fondation pour le Renforcement des Capacités en Afrique
Présentation de l'atelier de partage de connaissances du projet de réduction du gap de connaissances pour l'insertion réussie des jeunes dans l'agrobusiness au Bénin
Présentation de l'atelier de partage de connaissances du projet de réduction du gap de connaissances pour l'insertion réussie des jeunes dans l'agrobusiness au Bénin
Synthèse Rapport sur l'évolution des PME 2013 Bpifrance
Le « Rapport sur l'évolution des PME » est une publication annuelle de l'Observatoire des PME, piloté par Bpifrance.
Pour en savoir plus : http://www.bpifrance.fr/actualites/publications_etudes/observatoire_des_pme/rapport_sur_l_evolution_des_pme
En 2008, la LME lui a donné une existence institutionnelle. Une ETI, c'est à la fois une petite et une grande entreprise mais surtout une grande agilité et un ADN composé d'innovation et d'entrepreneuriat.
C'est surtout près de 4 000 acteurs qui dynamisent l'économie française et se portent à la conquête des marchés étrangers en dosant soigneusement le niveau d'exposition au risque.
Dans le cadre d'une étude réalisée entre 2014 et 2015, BPI France nous en propose une belle mise en perspective à horizon 2020 avec une segmentation intéressante en 5 catégories :
- Les "hexagonales optimistes" (fort développement local)
- Les "Résistantes en sursaut" (évolution du business model pour faire face à l'adversité)
- Les "Leaders mondialisés" (champions à l'international)
- Les "Serial innovantes" (porte-drapeau de l'innovation "nationale" - biotech, fintech et autres...)
- Les "Routinières à l'heure du choix" (acteurs solides sur leurs actifs)
Que de bonnes raisons d'être optimistes et d'investir dans ces champions de demain !
Le Groupe de Recherche en Entrepreneurship &
Leadership et ESCA Ecole de Management
Organisent un
COLLOQUE INTERNATIONAL
Sous le thème :
« Entrepreneuriat, innovation et
développement en Afrique »
FINANCEMENT DES PME EN AFRIQUE : Quoi de neuf ?Nino NJOPKOU
L’importance du financement des PME africaines est un sujet essentiel pour le développement durable du continent, le président de la république française Emmanuel Macron l’a rappelé à plusieurs reprises ; c’est pour cela que Proparco et le Groupe AFD dans son ensemble ont lancé en mars 2019 l’initiative « Choose Africa ». Ce dispositif vise ainsi à déployer sur le continent africain 2,5 milliards d’euros d’ici 2022 à destination des PME et start-up, à travers toute une série de solutions complémentaires de financement.
Présentation du Projet de réduction du gap de connaissances pour l'insertion réussie des jeunes dans l'agrobusiness au Bénin mis en oeuvre par le Centre ACED et financé par la Fondation pour le Renforcement des Capacités en Afrique
Présentation de l'atelier de partage de connaissances du projet de réduction du gap de connaissances pour l'insertion réussie des jeunes dans l'agrobusiness au Bénin
Présentation de l'atelier de partage de connaissances du projet de réduction du gap de connaissances pour l'insertion réussie des jeunes dans l'agrobusiness au Bénin
Synthèse Rapport sur l'évolution des PME 2013 Bpifrance
Le « Rapport sur l'évolution des PME » est une publication annuelle de l'Observatoire des PME, piloté par Bpifrance.
Pour en savoir plus : http://www.bpifrance.fr/actualites/publications_etudes/observatoire_des_pme/rapport_sur_l_evolution_des_pme
En 2008, la LME lui a donné une existence institutionnelle. Une ETI, c'est à la fois une petite et une grande entreprise mais surtout une grande agilité et un ADN composé d'innovation et d'entrepreneuriat.
C'est surtout près de 4 000 acteurs qui dynamisent l'économie française et se portent à la conquête des marchés étrangers en dosant soigneusement le niveau d'exposition au risque.
Dans le cadre d'une étude réalisée entre 2014 et 2015, BPI France nous en propose une belle mise en perspective à horizon 2020 avec une segmentation intéressante en 5 catégories :
- Les "hexagonales optimistes" (fort développement local)
- Les "Résistantes en sursaut" (évolution du business model pour faire face à l'adversité)
- Les "Leaders mondialisés" (champions à l'international)
- Les "Serial innovantes" (porte-drapeau de l'innovation "nationale" - biotech, fintech et autres...)
- Les "Routinières à l'heure du choix" (acteurs solides sur leurs actifs)
Que de bonnes raisons d'être optimistes et d'investir dans ces champions de demain !
Le Groupe de Recherche en Entrepreneurship &
Leadership et ESCA Ecole de Management
Organisent un
COLLOQUE INTERNATIONAL
Sous le thème :
« Entrepreneuriat, innovation et
développement en Afrique »
Bpifrance le lab - PME et ETI Manufacturieres - Stratégies de Rebond face à l...Bpifrance
Bpifrance Le Lab, en partenariat avec le Cetim, et avec l’appui du cabinet de conseil Autre Vision, publie l’étude « PME et ETI manufacturières : stratégies de rebond face à la crise ». Cette étude s’appuie sur les témoignages de dirigeants de PME et ETI manufacturières, recueillis en face à face entre février et septembre 2014. Ces entreprises appartiennent à différents secteurs d’activité, sont de tailles diverses et de statuts variés, mais ont comme point commun d’avoir mis en œuvre de véritables plans stratégiques pour rebondir après le choc de 2008.
Neuf leçons apprises sur le terrain de la création d'entreprises durablesGroupe One
Les experts de Groupe One ont rassemblé et synthétisé en neuf « échos du terrain » les principaux constats que ses coachs font quotidiennement au contact des futurs entrepreneurs.
2. 1. Introduction
2. Typologie des PME
1. Définitions et Caractéristiques
2. Contribution au Développement
3. Financement des TPME
1. Obstacles au Développement
2. Besoin de Financement
3. Revue de Littérature
4. Leviers et Mesures Incitatives
1. Le rôle des banques et IMF
2. Système de Garantie de Crédit
3. Capital Investissement
4. Conclusion et Recommandations
5. Annexes
1. Références
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 2
3. Introduction (1/2)
Dans tous les pays, à tous les niveaux de
développement, il est très clairement reconnu que les
petites et moyennes entreprises (PME) sont un facteur
essentiel de création d’emploi, et de développement
économique et social.
Selon la Banque mondiale, les très petites, petites
et moyennes entreprises (TPME) représenteraient
près de 95 % des entreprises mondiales,
emploieraient près de 60 % de la main d’œuvre du
secteur privé et contribueraient à d’environ 50 % à
la valeur ajoutée brute mondiale. Cela les rend des
acteurs donc incontournables du développement.
Ces entreprises jouent ainsi un rôle crucial dans la
réduction de la pauvreté et la réalisation des Objectifs
de développement du millénaire, notamment dans les
pays africains.
En Afrique sub-saharienne, diverses statistiques
indiquent que les TPME contribuent pour près de
40% du Produit intérieur Brut, 50% de l’emploi
national, 70% des revenus des ménages.
Aussi, 70% de la population rurale d’Afrique
travaille dans le secteur des TPME de manière
formelle ou informelle.
Enfin, sur le Continent, nombreuses sont les
femmes qui choisissent la voie de
l’entrepreneuriat. De plus, ces femmes
réinvestissent la quasi totalité de leurs revenus
dans l’éducation et la santé de leurs ménages.
Une réalité dont on ne parle pas assez.
3
4. Introduction (2/2)
Pourtant, une quantité importante d’études
empiriques met l’accent sur les difficultés
rencontrées par ces entreprises pour se développer.
Très largement relayés, ces obstacles sont ceux
créés par les institutions formelles de
financement (l’accès au financement), et ceux
créés pas la structure et le fonctionnement
même de ces entreprises, particulièrement pour
les très petites et petites entreprises.
Enfin, les PME africaines n’ont historiquement pas/ou
difficilement accès au financement.
En effet, leur incapacité à fournir des états
financiers adéquats et des garanties de qualité
réduit leur capacité d'accéder à un financement
auprès d'institutions financières officielles.
Des arguments économiques considérables plaident
alors pour un soutien plus intense aux TPME
africaines.
La présente étude qui porte sur le financement
des TPME en Afrique permet de croiser plusieurs
problématiques majeures pour le
développement durable et inclusif des pays
africains: celles liées à l’attractivité et à la
sécurisation des investissements, au soutien à
l’entreprenariat et à l’innovation et au
développement de l’industrialisation.
Elle s’appuie pour cela sur une analyse de la
documentation existante, sur les résultats des
études empiriques effectués sur la
problématique.
6. Typologie des PME
Définitions – Caractéristiques – Contributions au Développement
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 6
7. Définitions & Caractéristiques (1/4)
Dans le monde entier, on s’accorde sur le fait que les
petites et moyennes entreprises (PMEs) sont une
source essentielle d’emplois et génèrent des
recettes considérables tant à l’intérieur qu’à
l’exportation.
Il en demeure pas moins qu’il reste difficile
d’obtenir une définition commune de ces
entreprises.
La définition varie selon les pays et tient
généralement compte des effectifs, du
montant du chiffre d’affaires et/ou de la
valeur des actifs (Ayyagari, et al., 2003).
Ces petites et moyennes entreprises, qu’elles
appartiennent au secteur formel ou informel,
constituent un groupe très hétérogène. Elles sont
présentes dans des activités très diverses.
On y retrouve le petit artisan qui fabrique seul
des outils agricoles vendus sur le marché du
village, le café du coin de la rue, le café
Internet d’une petite ville, mais aussi de
petites entreprises d’ingénierie
commercialisant des produits à haute valeur
ajoutée, des entreprises de taille moyenne
fabriquant des pièces détachées vendues sur le
marché intérieur et à l’étranger, …
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 7
Ces entreprises peuvent appartenir à des
propriétaires, pauvres ou riches. Elles exercent
leur activité sur des marchés très différents
(dans des zones urbaines ou rurales, au niveau
local, national, voire régional ou
international).
Si elles ont à faire face aux mêmes difficultés que
celles du reste du monde, les petites entreprises
des pays en développement pâtissent plus encore
que les autres de la piètre qualité des capacités
humaines et institutionnelles mises à leur
disposition.
Les difficultés, très récurrentes, auxquelles elles se
heurtent sont, parmi d’autres :
La faiblesse de leur structuration;
la complexité des réglementations;
la faible capacité de faire entendre leur voix
au stade de la formulation de l’action
gouvernementale
l’absence d’incitations pour les entreprises du
secteur informel à rejoindre le secteur formel;
les barrières à l’entrée et à la sortie et les
obstacles interdisant l’accès aux marchés.
9. Définitions & Caractéristiques (3/4)
Les pays ont adopté des critères extrêmement
variables, ce qui complique les comparaisons.
Néanmoins, la plupart des définitions font appel à
des critères tels que le nombre d’employés, les
actifs nets ou les ventes.
Nombreux pays, par exemple, fixent la limite
supérieure à 200 ou 250 personnes.
Ils définissent en outre une catégorie regroupant
les travailleurs indépendants et les micro-
entreprises qui emploient moins de 10 salariés.
On parle de micro-entreprises.
Quel que soit le niveau de développement
de l’économie, une forte proportion de ces
micro-entreprises et, parfois, des très
petites entreprises relève de l’économie
parallèle ou souterraine.
Les pays en développement utilisent souvent une
classification fondée sur les définitions suivantes (IFC,
2010):
Micro Entreprises: moins de 5 employés.
Petites Entreprises: moins de
50 employés.
Moyennes Entreprises: moins de
250 employés.
En Afrique, comme la définition des TPME varie selon les
pays et les institutions financières, la Banque Africaine
de Développement n’en prescrit pas une, mais utilise
les caractéristiques définies par le secteur bancaire
des pays où elle intervient.
La recherche empirique se réfère généralement à la
classification de la Banque Mondiale (IFC, 2010).
Dans un document de recherche récent sur l’accès
au financement des entreprises africaines et leur
performance, l’auteur, Fowowe (2017), considère
comme
Petites Entreprises, toutes celles employant
entre 11 et 50 employés.
Moyennes Entreprises, celles employant
entre 51 et 200 personnes.
Grandes Entreprises, celles reportant plus
de 200 actifs.
Dans sa recherche, Fowowe utilise aussi comme
variable de contrôle, parmi d’autres, la structure
de propriété des entreprises.
Ses résultats montrent que la propriété
n’est pas à considérer comme marquant,
et dans certaines situations, elle apparaît
même comme une entrave à l’analyse.
Nous proposons une classification selon le tableau ci-
après.Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 9
10. Définitions & Caractéristiques (4/4)
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 10
Chiffre d’Affaires Mensuel Nombre d’Employés Total Annuel des Actifs
MICRO ENTREPRISES < = $500 < = 5 <= $10’000
TRES PETITES ENTREPRISES $500 - $1’000 5 - 10 $10’000 - $50’000
PETITES ENTREPRISES $1’000 - $5’000 10 - 50 $50’000 - $100’000
MOYENNES ENTREPRISES $5’000 - $10’000 50 - 100 $100’000 - $500’000
GRANDES ENTREPRISES > = $10’000 > = 100 > = $1’000’000
Ainsi, nous proposons ici la classification suivante pour les micro, très
petites, petites et moyennes (TPME), largement utilisée, notamment par
les banques et les Institutions de Microfinance…
11. Contributions au Développement (1/5)
L’importance positive de l’entreprenariat, et
particulièrement des PME dans le développement
économique des pays et la création d'emplois a
occupé la majeure partie des discussions entre le
gouvernement, les décideurs, les universitaires, les
chercheurs, les universitaires et les économistes.
Il y a un accord général parmi tous ces
chercheurs et décideurs que le principal
avantage du secteur est son potentiel
d’emploi à faible coût en capital.
Aussi, nombreuses études empiriques montrent que
les PME jouent un rôle fondamental dans le
développement économique.
Il existe, en effet, une forte corrélation entre
le degré de pauvreté, la faim, le chômage, la
croissance et le bien-être économique/le
niveau de vie des citoyens des pays et le
degré de dynamisme des PME de leurs pays
respectifs.
C’est ainsi que dans sa réflexion sur les activités des
petites et moyennes entreprises, la Banque
mondiale a établit l’importance des PME en tant
qu'élément central de stratégie visant à
promouvoir la croissance économique, l'emploi et
la réduction de la pauvreté (Ayyagar et al., 2003).
Nombreuses sont les études empiriques qui montrent
que la croissance économique dans les pays
développés a été pour beaucoup générée de
manière significative par les activités des PME.
De même, les PME jouent également un rôle très
important dans la croissance économique des pays
dits émergents et en développement.
Ces études notent, par exemple, que
les PME américaines génèrent plus de la moitié
de la produit intérieur brut (PIB) de la nation;
la part, en pourcentage, des PME dans le PIB/la
valeur ajoutée totale varie entre 65% au Japon,
60% en Chine, 57% en Allemagne, 55,3% au
Japon, 50% en Corée, 47,3% en Malaisie.
En Inde, le secteur des micro et petites
entreprises représente environ 39% de la
production manufacturière et environ 33% du
total des exportations du pays. En incluant les
moyennes entreprises, le secteur représente
environ 45% de la production manufacturière et
environ 40% des exportations totales du pays.
Selon Ayyagar et al. (2003),
les PME génèrent plus de 55% du PIB et plus
de 65% du nombre total d’emplois dans les
pays à revenu élevé et,
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 11
12. Contributions au Développement (2/5)
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 12
Note: Ayyagar et al. (2003), assurent n’avoir trouvé aucune preuve que les PME réduisent la pauvreté ou les inégalités de revenus.
13. Contributions au Développement (3/5)
plus de 95% du nombre total d’emplois et
environ 70% du PIB dans les pays à revenu
intermédiaire.
Les PME et les entreprises du secteur informel
génèrent plus de 60% du PIB et plus de 70%
du nombre total d’emplois dans les pays à
faible revenu, et
Leurs études font également apparaître que
l’importance relative des PME et du secteur informel
(de l’économie souterraine) est inversement
proportionnelle au développement économique.
Dans les pays à faible revenu, en particulier
dans les économies les moins avancées, la
contribution des PME à l’emploi (à environ
18%) et au PIB (à environ 16%) est inférieure à
celle du secteur informel (près de 30% pour
l’emploi et 50% pour le PIB) qui assure
toutefois la subsistance de la grande majorité
des plus pauvres parmi les pauvres.
Dans les pays à revenu intermédiaire, la part
de l’emploi et du PIB imputable aux PME du
secteur formel est supérieure d’environ 20%
à celle qui revient au secteur informel.
Dans les pays à revenu élevé, la part des PME tant
dans l’emploi total (environ 65%) que dans le PIB
(environ 55%) est plus de trois fois supérieure à
celle du secteur informel.
Les PME sont aussi une source majeure de recettes à
l’exportation pour nombreux pays en développement (voir
tableau ci-après).
A titre d’illustration, les données empiriques montrent
que ces entreprises contribuent davantage aux
exportations de produits manufacturés dans les
économies d’Asie de l’Est les plus industrialisées (à
hauteur de 56% au Taipei chinois et de plus de 40% en
Chine) et en Inde (31,5%) que dans les pays
d’Afrique les moins industrialisés (moins de 1% pour
la Tanzanie et pour le Malawi), par exemple.
Elles confirment en outre l’hypothèse intuitive selon
laquelle les entreprises de taille moyenne ont un
potentiel à l’exportation supérieur à celui des
petites entreprises employant moins de 50 salariés.
Le développement des PME contribue aussi à la
diversification économique et à la résilience.
En effet, ces entreprises sont aussi d'importants
moteurs d'innovation et de concurrence,
adaptables et capables de survivre aux turpitudes
économiques, nationales et internationales.
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 13
14. Contributions au Développement (4/5)
La contribution des PME à la dynamique de
l'innovation a augmenté ces dernières décennies.
La croissance des revenus, la demande
accrue du marché et l'évolution des
technologies leur ont permis de renforcer
leur avantages comparatifs et la réduction
des inconvénients structurels liés aux
ressources limitées et à la capacité limitée de
réaliser des économies d’échelle.
Leur permettre de s’adapter et de prospérer
dans un environnement plus ouvert et de
participer plus activement à la transformation
numérique est essentiel pour stimuler la
croissance économique et parvenir à une
mondialisation plus inclusive, souligne
l’Organisation de Coopération et le
Développement Économique (OCDE, 2017).
Toutes les PME ne soient pas innovantes, certes. Mais
les nouvelles et les petites entreprises sont souvent
le moteur d'innovations radicales importantes pour la
croissance économique.
Par exemple, les PME représentent environ 20%
des brevets, une mesure de l'innovation, dans
les domaines liés aux biotechnologies en
Europe.
Source: Wignaraja, Ganesh (2003).
15. Contributions au Développement (5/5)
Ces PME contribuent également à la création de valeur
en adoptant l’innovation générée ailleurs et en
l’adaptant à différents contextes par le biais de
changements progressifs, et en fournissant de nouvelles
technologies produits de niche qui répondent aux divers
besoins des clients proches.
Elles desservent aussi des lieux qui n’ont pas une taille
suffisante pour attirer de plus grandes entreprises.
En Afrique, par exemple, on constate ces temps une
réelle frénésie d'investissements dans les jeunes
pousses de la Tech africaine (Proparco 2018).
Selon un tout récent rapport du fonds de capital
risque Partech Africa, les entreprises de la Tech
africaine ont « levé » un peu plus de $1,16
milliards d'investissements en 2018, soit plus du
double de l'année précédente.
Cette progression, aussi fulgurante soit-elle,
reste cependant inégale et il n'en va pas de
même à Lagos qu'à Dakar.
Dans le classement par pays,
trois s'accrochent solidement au podium : le
Kenya, le Nigeria et l'Afrique du Sud. Trois
pays à la réputation bien établie sur la scène
technologique africaine.
Mais la particularité du continent africain est
cette tendance à l'accélération, les
investissements ayant quadruplé en l'espace de
trois ans.
Le défi clé pour ces nombreuses PME reste à
identifier et à se connecter aux partenaires
et réseaux de connaissances appropriés aux
niveaux local, national et mondial, ainsi qu’à
développer les compétences et les pratiques
de gestion appropriées pour la coordination
et l’intégration des connaissances créées par
des partenaires externes avec pratiques
internes et processus d'innovation
La participation des PME varient aussi selon les secteurs
d’une économie nationale.
Dans les économies modernes, elles comptent
pour près de 60% dans les services.
En Afrique, ces entreprises sont très actives dans
les secteurs comme l’agriculture et participent
activement dans l’autonomisation des femmes
(dans le cContinent, 1 entrepreneur sur 3 est
entrepreneure) et des jeunes.
La participation des PME à la transition vers des
modes de production et de consommation plus
vertes et durables est tout aussi essentielle.
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 15
16. Financement des TPMEs
Obstacles de Développement - Besoin de Financement - Levier & Incitations
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 16
17. Obstacles au Développement des TPME
Les TPME sont donc un facteur essentiel de création
d’emploi, et de développement économique et social
(OECD 2014).
Elles promeuvent une croissance économique
inclusive et durable, en fournissant un emploi et
un travail décent à tous, en promouvant une
industrialisation durable et en encourageant
l'innovation.
Pourtant, une quantité importante d’études empiriques
met l’accent sur les difficultés rencontrées par ces
entreprises pour se développer.
En effet, selon les mêmes études citées ci-haut,
85% des TPME ne franchissent pas le cap de la
2ème année (vallée de la mort), car nombreux
obstacles freinent leur développement.
Ces obstacles, très largement relayés, sont ceux créés
par les institutions formelles de financement (banques
commerciales, microfinance), et ceux créés pas la
nature et le fonctionnement de ces entreprises elles-
mêmes, particulièrement pour les très petites et petites
entreprises (manque d’organisation, identité entre la
propriété et la direction, absence de/faible
comptabilité, étroite assise financière, …).
Quels sont donc les principaux obstacles à la croissance
des TPME dans les pays en développement, et
particulièrement en Afrique?
Prêter au secteur privé en Afrique est souvent considéré
comme plus risqué que dans le reste du monde (Propaco
2009).
Or, financer de petites entreprises est
généralement plus risqué que financer de grandes
entreprises.
Le financement des petites et moyennes
entreprises africaines apparaît donc d’autant plus
difficile qu’il combine malheureusement les deux
types de risques.
Pourtant, ces entreprises sont le meilleur moyen
pour atteindre une croissance pour tous en
Afrique puisqu’elles contribuent
significativement à la création d’emplois à la
génération de revenu (Proparco 2009).
Leur développement est généralement ralenti
par un certain nombre de facteurs, notamment
un financement insuffisant, le manque de
compétences en gestion, d'équipement et de
technologie, un faible accès aux marchés des
capitaux, entre autres (Quartey & al., 2017)).
Ainsi, le Continent, l’Afrique Sub-Saharienne
particulièrement, reste largement très en retard par
rapport aux autres régions en développement en termes
de volume de crédit au secteur privé, surtout des
TPME.Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 17
18. Besoins de Financement des TPME
Le développement des TPME génère des besoins
évidents en financement.
Apporter des réponses adaptées à ces besoins
est déterminant pour accélérer la croissance
de ces entreprises à tous les stades de leur
développement.
Les besoins financiers des petites entreprises sont
divers et liés au contexte.
Il est donc risqué de généraliser les résultats
des rares études de marché disponibles, mais
quelques schémas semblent toutefois s’en
dégager.
En Afrique, les mécanismes de financement des TPME
disponibles sont, en général:
les programmes officiels (appui des
gouvernements et/ou des organismes
nationaux et internationaux);
les crédits des banques et/ou des institutions
de microfinance (IMF), ou
les recours à l’informel (épargne personnelle,
familles, amies, associations, tontines, ...).
En général, ces besoins (à court terme pour le
financement des activités quotidiennes, et à moyen
long-terme pour l’investissement et la croissance) se
résument en financement :
du fonds de roulement (stocks, facteurs de
production, charges courantes d’exploitation,
etc.);
des investissements(machines, sites de
productions, etc.);
de combinaisons en investissement
Selon ces besoins, les solutions de financement
proposées sont:
crédits amortissables à court terme pour le
financement du fonds de roulement initial ou
son renforcement;
crédits spot, facilités de caisse pour les besoins
ponctuelles d‘exploitation et en fonds de
roulement;
les découverts pour le financement des
décalages du cycle d’exploitation;
crédits de campagnes pour les activités
saisonnières;
crédits amortissables à long et moyen terme
pour le financement des investissements;
le crédit bail.
Depuis longtemps, les systèmes bancaires en Afrique
font face à des risques élevés et à des coûts de
transaction importants lorsqu’il s’agit de financer
des petites entreprises.
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 18
19. Revue de la littérature
Ces contraintes continuent largement à restreindre
l’accès des PME aux circuits financiers formels.
Dans une récente étude empirique, Fowowe (2017),
utilisant des données recueillies de près de 11’000
entreprises dans une trentaine de pays africains,
mène une enquête empirique sur les effets de l'accès
au financement sur la croissance des entreprises
dans les pays africains. Ce document fourni deux
informations importantes sur le financement des
entreprises en Afrique.
Premièrement, le financement insuffisant a
un effet inhibiteur sur la croissance des
entreprises africaines.
Cela ressort clairement des estimations
montrant un effet négatif important des
contraintes d'accès au financement sur la
croissance des entreprises.
Deuxièmement, la participation aux marchés
financiers favorise la croissance des
entreprises.
Les résultats montrent, en effet, que les
entreprises qui ont des prêts et des lignes
de crédit ont des taux de croissance plus
rapides.
En outre, la variable qui combine les
deux types de facilités de crédit a un
coefficient positif et statistiquement
significatif.
Cela renforce encore la conclusion
selon laquelle l'accès aux
marchés financiers a un effet
positif sur la performance des
entreprises.
Ces résultats suggèrent clairement que les
entreprises africaines qui souhaitent se
développer doivent surmonter les contraintes de
crédit et obtenir davantage de financements,
surtout externe (auprès des banques, IMF, …).
Afin de pouvoir solutionner les challenges de l’accès
au crédit aux entreprises africaines, l’auteur propose
d’aborder la question du point de vue de l’offre que
de la demande.
Du côté de l'offre, il est nécessaire de bien
comprendre la nature des systèmes
financiers dans les pays africains.
Du côté de la demande, il est important de
comprendre comment les entreprises
africaines interagissent avec les marchés
financiers.
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 19
20. Revue de la littérature
Aussi, il est clairement établi que la plupart des
demandes de prêt de PME en Afrique ne sont
jamais accordées.
Selon une revue empirique sur le sujet proposée, le
pourcentage des PME africaines ayant obtenu une
ligne de crédit d’une institution financière ne
dépasse pas les 40% (Quartey & al. (2017). Ces
études montrent même que (qu’)
moins de la moitié des demandes de
financement des TPME auprès des
institutions formelles ont la chance
d’aboutir, et
plus de deux-tiers de ces demandes
provenant des micro et très petites
entreprises on une chance d’aboutir;
environ 90% des petites entreprises se
voient refuser le crédit du secteur financier
formel en raison de leur incapacité à remplir
des conditions telles que la garantie par
nantissement, hypothèques ou autre…
environ 95% des TPME africaines dépendent
uniquement de leurs ressources personnelles
et de prêts de leurs amis et de leurs
proches.
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 20
21. Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 21
L’accès des PME au financement reste donc plus difficile en Afrique que dans les
autres régions du monde. S’il existe tout de même de fortes disparités entre les
pays africains, ces contraintes de financement demeurent néanmoins le principal
obstacle au développement de ces entreprises sur le continent.
24. Leviers et Mesures Incitatives (1/3)
L’accès à des sources de financement externes à tout
entreprise est essentiel car il permet d’accroître les
possibilités de croissance dans la mesure où il facilite le
développement et l’amélioration des produits et
services de l’entreprise.
En Afrique, le manque d'accès aux facilités de
crédit est évidemment le problème majeur pour
les TPME, plusieurs conditions entravant l'octroi de
crédits bancaires, surtout aux PME en démarrage,
souvent en maque de capital de départ et sans
antécédents de crédit.
Les petites entreprises ont aussi de nombreux besoins non
financiers qui, souvent, demeurent insatisfaits (OECD,
2004).
Dans de nombreuses enquêtes, ces entreprises
indiquent la pauvreté des infrastructures (routes
d’acheminement), les pénuries d’électricité,
l’insécurité et la criminalité, le système judiciaire,
les règlements inadaptés, la complexité des impôts,
la corruption étaient des obstacles tout aussi
importants que l’absence de financement.
Pourtant, de nombreux prestataires de services
financiers s’adressent aux TPME comme les banques
commerciales, coopératives, les institutions de
microfinance (IMF), etc.
Leurs moyens et leurs motivations varient, et ils
ciblent des sous-segments particuliers de ce groupe.
Les plus grands, notamment les banques
commerciales désireuses d’offrir leurs
services aux petites entreprises, s’intéressent
généralement aux établissements les plus
importants et les plus structurés.
Les IMF, à l’inverse, orientent leur action sur
les entreprises de plus petite taille et souvent
informelles.
Comme dit précédemment, les besoins financiers des TPME
sont divers et liés au contexte.
Dans les premières phases de leur activité, les
petites entreprises des pays en développement sont
souvent tributaires de sources informelles de
financement et doivent satisfaire des besoins
élémentaires comme gérer leur trésorerie au moyen
de crédits à court terme et de comptes d’épargne par
exemple.
24Financement des Micro-TPE-PME en Afrique
25. Leviers et Mesures Incitatives (2/3)
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 25
Source: OECD (2004).
26. Leviers et Mesures Incitatives (3/3)
La prédominance de l’utilisation du
secteur informel pour répondre aux
besoins financiers des TPME est surtout
due aux limitations inhérentes aux
sources de financement formelles.
À mesure de leur expansion, leurs besoins
évoluent, les crédits à court terme et
l’épargne cédant la place à d’autres produits
financiers - crédits à long terme, comptes
courants, transferts et paiements, …
En général, les principales sources de financement
utilisées par les TPME sont, de manière
formelle: les prêts bancaires et d'institutions
non bancaires; institutions de microfinance
(IMF); finance équitable (coopératives, …);
capital risque.
informelle: prêts de la famille, des parents et
des amis; et des fonds propres.
Il est plus qu’évident que les services financiers
offerts par les banques ne répondent pas
suffisamment aux besoins des TPME, surtout en
phase de démarrage.
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 26
Ces produits de prêt externes exigent des garanties
très onéreuses.
Dans la plupart des cas, même lorsque le crédit
est disponible, les entrepreneurs souffrent de ne
pas en obtenir à cause des conditions de prêt des
banques.
Alors ces entreprises, surtout les TPE préfèrent
utiliser des financements provenant
d’institutions non bancaires et de sources
informelles à des taux d’intérêt plus élevés, en
particulier au tout début.
L'accès au financement externe, en dehors des
banques, reste très coûteux et constitue un défi pour
les TPME, même s'il est essentiel pour le maintien
d'opportunités et d'objectifs à long terme.
Quels alors sont les leviers et incitations à favoriser
plus d’accès au financement des TPME pour leur
développement et croissance?
Une revue de la littérature empirique sur les
rôles de chaque levier nous permet de fournir
des réponses plus appropriées et de meilleures
indications sur les mesures incitatives.
27. Rôle des Banques et IMF (1/9)
Comme partout dans le monde, dans les pays en
développement, 90% du financement du secteur privé
provient des banques. Il en est de même en Afrique
(voir table repris ici en bas, Quartely et al. 2017).
Pourtant, le système financier actuel de l’Afrique
n’est pas à même de gérer les énormes besoins de
financement des TPME.
Il semble alors manifestement, plus conçu pour
allouer des prêts à court terme aux grandes
entreprises (Proparco 2009).
Les données recueillies par les études empiriques sur
le sujet montrent que les volumes de financement
offerts par les banques aux TPME sont plus limités
dans les pays africains que dans les autres pays en
développement, et que ces financements ont, de
surcroît, des maturités plus courtes en Afrique.
Dans l’échantillon des pays en développement
non africains, les prêts destinés au
financement des petites entreprises
représentent en moyenne 13,1% du total des
prêts bancaires tandis qu’en Afrique, la
proportion n’est que de 5,4%.
De même, les banques acceptent en moyenne 81,4
% des demandes de prêts des petites entreprises
dans les pays en développement non africains
contre seulement 68,7 % en Afrique.
En outre, tandis que 47 % en moyenne des prêts
accordés aux petites entreprises servent à
financer de l’investissement (par opposition au
fond de roulement) dans les pays en développement
hors Afrique, ce chiffre n’atteint que 28% dans les
économies africaines.
Les prêts bancaires octroyés aux PME sont également
plus coûteux en Afrique que dans les autres pays en
développement, généralement deux fois plus élevés.
Les banques d’Afrique imposent, par exemple, des
taux proches en moyenne de 15,6% à leurs
meilleurs clients parmi les petites entreprises,
alors que ces taux dépassent à peine les 11% dans les
autres pays en développement.
Parallèlement, l’activité de crédit aux PME semble plus
risquée en Afrique que dans le reste du monde en
développement.
En effet, la proportion de prêts non performants
(PNP) sur le portefeuille des entreprises atteint en
moyenne 14,5%, en Afrique contre 5,5% dans les
autres économies en développement.
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique
28. Rôle des Banques et IMF (2/9)
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 28
29. Rôle des Banques et IMF (3/9)
Pour servir les PME, les banques ont pourtant
créé des départements spécialisés et
décentraliser la vente de produits financiers aux
succursales, même si les fonctions d’approbation
des prêts, de gestion des risques et de
recouvrement des prêts restent centralisées.
Les banques, surtout africaines, restent
néanmoins moins exposées aux petites
entreprises.
Dans un document de recherche, Beck et al.
(2008), qui examinent le financement bancaire
accordé aux PME dans le monde, rapportent
qu’en général les banques perçoivent le
segment des PME comme très rentable.
Par contre, les banques dans les pays en
développement perçoivent l’instabilité
macroéconomique comme principal
obstacle au financement de ces
entreprises.
Celles des pays développés considèrent la
concurrence comme principal obstacle.
A titre de comparaison,
seuls deux-tiers des banques en Afrique citent
la rentabilité attendue sur le segment des PME
comme motif majeur de leur engagement
auprès de ces entreprises contre plus des trois-
quarts ailleurs.
Aussi, 60% des banques d’Afrique mentionnent
l’environnement macroéconomique comme un
obstacle important à leur engagement sur les
petites et moyennes entreprises contre moins
de 40% ailleurs, dans les pays en développement.
Dans l’ensemble, ces résultats suggèrent que
l’environnement de crédit est plus important que
tout autre critère dans le financement bancaire des
petites et moyennes entreprises.
Quant à l’’Afrique, il paraît encore plus clair
qu’ailleurs que les politiques
macroéconomiques susceptibles de réduire les
risques et d’accroître la rentabilité des
opérations du secteur privé et de l’activité de
financement des PME restent la priorité.
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 29
30. Rôle des Banques et IMF (4/9)
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 30
31. Rôle des Banques et IMF (5/9)
Contrairement à la perception que nous pouvons avoir
des faibles chiffres des engagements des banques
auprès des PME, il est fort de constater que celles-ci
veulent toujours servir ces entreprises et trouvent
même ce segment très rentable, surtout lorsque les
marges des autres marchés bancaires se réduisent
en raison de l'intensification concurrentielle (Torre
et al., 2010).
En fait, les éléments de preuve tendent à
montrer que le crédit n’est pas toujours le
principal ou le premier produit proposé aux
PME et qu’il est souvent proposé comme
moyen de vendre ultérieurement d’autres
produits et services plus rémunérateurs, et
moins risqués, comme les moyens de paiement,
les comptes salaires/courants/d’épargnes,
services de conseil, transferts d’argent, etc...
La vente de produits et de services aux PME
renforce l’engagement des banques auprès des
entreprises et fait partie des efforts de celles-ci
pour devenir la principale banque avec laquelle
les PME s’engagent.
Aussi, les banques appliquent de plus en plus au
financement des PME différentes technologies
transactionnelles facilitant les prêts sans lien de
dépendance telles que les outils de notation du
crédit, ainsi que des produits spéciaux tels que les
prêts fondés sur les actifs, l’affacturage, les prêts
immobilisés, et crédit-bail.
Tout Ceci peut ainsi faciliter l’augmentation
du montant des prêts consentis à chaque PME
tout en attirant d’autres clients (comme les
employés des PME, les propriétaires et leurs
familles).
Dans la mesure où ces produits et services
gagnent en importance, l'environnement
institutionnel propre à l’octroi et à
l'exécution de contrats de crédit devient
moins contraignant.
Enfin, traiter avec de grandes entreprises permet
aux banques de tendre la main et d'offrir des
prêts à de bonnes PME (crédit fournisseurs et
distributeurs) qui entretiennent des relations à
long terme avec ces grandes entreprises,
améliorant ainsi la gestion des risques.
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 31
32. Rôle des Banques et IMF (6/9)
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 32
Source: Proparco (2009).
33. Rôle des Banques et IMF (7/9)
Après les banques, c’est aux institutions de
microfinance (IMF) que s’est posée la
problématique de financement des TPMEs
Celles-ci, tout aussi contrainte à la
recherche d’un équilibre financier,
répondent tant bien que mal aux besoins
exprimés par cette cible de clientèle.
Bien qu’il est vrai qu’elles ont pu s’adapter
aux micros et petites entreprises, il n’en
demeure pas moins qu’elles ne parviennent
pas à répondre convenablement aux besoins
des TPME.
Selon CGAP (2011 et 2012), sur 300 IMF
interrogées, 78% ont indiqué que les petites
entreprises s’inscrivaient déjà dans leur
stratégie, et près de 70% prévoient d’élargir
leur portefeuille dans ce domaine.
La plupart s’intéressent à ce segment parce
qu’il offre des perspectives de croissance.
Elles sont également motivées par la volonté
de continuer à offrir des services à un petit
nombre de microentreprises en expansion
40% des IMF interrogées ont indiqué qu’un très petit
nombre de leurs microentreprises clientes (moins de 10%)
deviennent de petites entreprises ; 28% ont cité un chiffre
compris entre 10% et 20%, et 18% ont évoqué un
pourcentage supérieur (entre 20% et 50 %).
Pourtant, le bilan des IMF sur ce marché est mitigé.
La difficulté à laquelle de nombreuses IMF se heurtent
pour établir leurs opérations de prêt aux petites
entreprises est que ce segment se compose d’un groupe
extrêmement hétérogène.
Aussi, les IMF désireuses de servir le marché des TPME
doivent être conscientes de la nécessité de renforcer
leurs capacités à cette fin, notamment dans les contrôles
suivis de validation supplémentaires pour les
entreprises dont la comptabilité présente des lacune et
la gestion des risques.
Enfin, les IMF doivent aussi diversifier leurs gammes de
produits au-delà de simples crédits à court terme
classiques, puis que les petites entreprises ont souvent
besoin d’autres produits que bon nombre d’IMF n’offrent
pas nécessairement.
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique
34. Rôle des Banques et IMF (8/9)
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 34
35. Rôle des Banques et IMF (9/9)
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 35
36. Système de Garantie de Crédit (1/3)
Les systèmes de garantie des prêts aux TPME, par
des fonds d’État par exemple, font partie de ces
instruments évoqués pour surmonter les difficultés
de ces entreprises à trouver un financement
approprié à cause de l’inadéquation de leurs fonds
propres et de leur incapacité à fournir des états
financiers appropriés et des garanties de qualité
auprès d’institutions de financement.
Nombreux sont les pays qui mettent en place des
fonds de garantie de l’État. Il existe aussi beaucoup
de fonds de bailleurs internationaux multi-donateurs
(Beck et al. 2016).
Les objectifs avoués sont de/d’
Garantir, partiellement ou totalement, le
financement externe des TPME;
élargir les segments de TPME bancables;
accroitre la capacité des banques à évaluer
ces TPME par des bureaux crédibles
d’évaluation.
En juin 2012, lors des Assemblées générales
annuelles de la Banque Africaine de Développement
d’Arusha, l’institution a annoncé le lancement
officiel du Fonds Africain de Garantie (FAG), un
système de garantie, en adéquation avec le marché,
qui vise à faciliter l'accès au financement pour les
petites et moyennes entreprises africaines.
Le FAG dispose de deux lignes d'activités:
fournir garanties partielles pour les
institutions financières dans les pays
africains afin de les inciter à augmenter
la dette et des investissements en fonds
propres dans les PME.
aider les institutions financières à
développer des capacités d'évaluation
et de gestion des portefeuilles des PME.
Le capital social du FAG s’élevait à $50 millions
en 2012, avec comme objectif d’atteindre, au
cours des 3 à 5 prochaines années, $500
millions, grâce aux bailleurs de fonds
bilatéraux, et aux investisseurs privés.
Mais alors, l'intervention de l'État et/ou tout autre
système de garantie - financé par l'État ou un
autre organisme - peut-elle vraiment représenter
un instrument efficace pour promouvoir les prêts
aux petites et moyennes entreprises?
Dans la littérature économique, il semble qu’il
n’y ait pas de vrai consensus sur la réponse à
donner, les études théoriques et empiriques
conduisant à des points de vue différents
(Beck et al. 2016).
36Financement des Micro-TPE-PME en Afrique
37. Système de Garantie de Crédit (2/3)
D'un côté, les arguments affirment que les
systèmes de garantie du crédit sont des
instruments coûteux qui posent des
problèmes de viabilité financière.
En même temps, il reste encore à
prouver les avantages de tel système, car
rien ne permet de conclure de manière
tranchante que ces systèmes favorisent
de manière effective l'octroi de prêts
supplémentaires aux PME contraintes
sur le plan financier.
En tout état de cause, ils ne doivent pas
être considérés comme un substitut à
la correction des défaillances des
marchés financiers ou des systèmes
juridiques à la source du rationnement
du crédit.
D'un autre côté, ces systèmes de garantie du
crédit sont considérés comme capables
d'ouvrir de nouvelles perspectives d'accès au
crédit, bien qu'ils ne puissent être efficaces
que dans un ensemble de conditions bien
définies concernant leurs opérations.
En dépit de budgets souvent modestes, ces Fonds
disposent d’un fort potentiel pour diriger les crédit à
certains secteurs et entreprises défavorisées méritantes,
si ils sont gérés selon des critères stricts visant à réduire
le risque d'utilisation abusive des ressources.
Dans une étude empirique, Zecchini et Ventura (2006)
fournissent la première évaluation de l'impact de ce
genre de fonds en termes de capacité à augmenter la
disponibilité de crédit, de réduction des coûts d'emprunt
et de viabilité financière.
Les auteurs réalisent des tests économétriques
approfondis en comparant les performances des
PME italiennes bénéficiant de cette garantie avec
un ensemble de contrôle constitué d'un échantillon
d'entreprises comparables.
Leurs conclusions confirment la présence
d'un lien de causalité entre la garantie de
l'État et l'endettement plus élevé des
entreprises garanties, ainsi que le coût très
faible de leur endettement.
L’instrument de garantie se révèle un
instrument efficace, même s’il a un impact
économique limité en raison de son faible
financement et de son approche sélective.
37Financement des Micro-TPE-PME en Afrique
38. Système de Garantie de Crédit (3/3)
Beck et al. (2008) examinent le rôle des programmes
gouvernementaux et des réglementations
prudentielles dans la détermination et la dissuasion
du financement des PME.
Selon les auteurs, les banques considèrent les
programmes gouvernementaux soutenant le
financement des PME comme positive et la
réglementation prudentielle comme ne
représentant pas un obstacle.
Ils sont, en effet, 70% dans les pays en
développement à trouver l'incidence des
programmes de garantie positive.
De leur côté, Beck et al. (2016) présentent
également des données sur 76 systèmes de garantie
partielle de crédit dans 46 pays développés et en
développement.
Les auteurs examinent différentes caractéristiques
organisationnelles de ces systèmes de garantie de
crédit et leurs variations d’un pays à l’autre.
Leurs résultats montrent que certes le
gouvernement a un rôle important à jouer
dans la facilitation du financement des PME,
mais pas dans l’évaluation et la gestion des
risques, encore moins dans le recouvrement.
38Financement des Micro-TPE-PME en Afrique
Pire, ces fonds ne font usage d’aucun
mécanisme certain de tarification basée sur
les risques et ne considèrent la gestion des
risques.
En termes d’encours de crédits garanties, les résultats
montrent qu’ils sont trois fois plus élevés dans les
pays développés qu’ils ne le sont dans les pays en
développement.
En pourcentage de PIB cependant, ils sont plus
important dans les pays en développement à
0.30% contre 0,21% dans les pays développés.
Aussi, les auteurs rapportent que les systèmes de
garantie gérés par les gouvernement, bien que peu
nombreux (mois de 20%) sont ceux qui on
l’évaluation et gestion du risque les plus faibles, et
le taux de recouvrement le plus faible (mois de 10%
contre 55% dans les mécanismes détenus par les
privés).
Les systèmes de garantie de crédit sont devenus
l'instrument privilégié des décideurs pour accroître l'accès
au crédit, en particulier pour les groupes restreints tels que
les petites ou les nouvelles entreprises.
Efficaces en termes d’augmentations des encours
de crédit, ils le sont aussi dans l’évaluation et la
gestion du risque lorsqu’ils sont gérés par le privé,
avec des taux très élevés de recouvrement.
39. Le Capital Investissement (1/6)
Les besoins en fonds de roulement ne sont pas la
seule raison pour laquelle les TPME sollicitent du
financement.
Le financement, sur fonds propres ou par
dette, demeure l’ essentiel aux PME à la
recherche de capitaux de longue durée pour
démarrer une activité, soutenir l’innovation,
créer de la valeur et la croissance.
Une attention particulière est portée ces
dernières années vers le Capital Investissement
(Private Equity) comme source de financement
des PME pour combler le gap entre la demande
de financement de ces entreprises et l’offre des
institutions traditionnelles.
Depuis plus d’une dizaine d’année, et ce même s'il
reste encore marginal dans les pays d'Afrique
subsaharienne francophone, l’écosystème se
développe en Afrique, avec l’émergence de plus en
plus de fonds spécialisés.
Le secteur compte désormais plus 200
entreprises, dont 62 % comptent leur siège
sur le continent.
Pour beaucoup d’experts, le financement par
Private Equity peut se positionner comme une
véritable alternative de financement pour les
PME africaines.
Ce financement est particulièrement adapté
aux entreprises qui se situent dans le haut
de la fourchette risque-rendement, comme
les entreprises nouvelles, innovantes et à
forte croissance.
Il est aussi fondamental lors de l’amorçage
ou le démarrage de ce type d’entreprise.
Le capital-risque offre énormément de nouvelles
solutions de financement aux jeunes pousses
innovantes à fort potentiel de croissance,
principalement mais pas exclusivement dans les
secteurs de haute technologie.
Les fonds de capital-risque se caractérisent par
des motivations, des objectifs, une échelle
d’action et un mode opératoire différents,
mais sont très complémentaires pour la
continuité du financement des entreprises en
phase de démarrage.
Le débat réside dès lors, non plus dans l'apport du
Private Equity comme source alternative de
financement des PME du Continent, mais plutôt
dans la manière dont l'Afrique subsaharienne en
général, et l'Afrique francophone en particulier, peut
s'approprier ce mode de financement afin d'en
faire un véritable levier de développement et de
dynamisation du secteur privé.
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 39
41. Le Capital Investissement (3/6)
A fin 2018, plus de 200 fonds d'investissement en
Private Equity étaient actifs dans divers secteurs des
économies africaine, bien que près de 60% sont
localisés dans des pays à culture d'affaires
anglosaxon, comme l’Afrique du Sud, le Kenya, le
Nigéria, Selon l'African Venture Capital Association
(AVCA, 2018) .
Dans un de ses derniers rapports (AVCA, 2018),
en effet, l’institution basée à Londres montre
que les secteurs qui bénéficient le plus de
ces investissements sont les secteurs
financiers, technologique, énergétique et les
secteurs orientés consommation de masse.
Elle souligne aussi que les levées de fonds
destinées au Private Equity ont atteint $2,7
milliards à décembre 2018, contre $2,4
milliards une année auparavant, mais
largement inférieurs aux $4,5 milliards en
2015.
Le montant total des transactions réalisées
sont passés de $4 milliards en 2016 à $3,5
milliards en 2018.
En revanche, leur nombre a cru de manière
exponentielle depuis quatre ans, passant de
158 en 2015 à 186 en 2018.
En quantité cumulée, l’AVCA indique avoir
comptabilisé 1’022 transactions de Private
Equity en Afrique depuis 2013, pour un montant
total de $25,7 milliards, et $17,8 milliards de
levées de fonds pour un montant médian de $120
millions.
Les secteurs des technologies de l’information
(19%), des biens de consommation (15%) et des
denrées alimentaires (13%) représenteraient
près de la moitié du nombre total d’opérations
de Private Equity en 2018, tandis que les
télécoms représente le premier secteur en
terme de valeur investie.
Étant donnés les niveaux élevés des tickets d'entrées
qui se s'élèvent généralement à quelques millions de
dollars, Il est aisé de remarquer que les
entreprises généralement ciblées par ces Fonds
appartiennent, pour la plupart, soit à la tranche
supérieure des entreprises dites « moyennes »,
soit au groupe des entreprises de « grandes »
taille, déjà bien servies par les banques (BAD,
2012).
On pourrait alors croire que ces Fonds ne
répondent pas aux besoins de financement des
petites entreprises innovantes et à fort
potentiels, qui en ont véritablement besoin.Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 41
44. Le Capital Investissement (6/6)
On remarque néanmoins une adaptation du modèle
d’affaires de ces fonds au contexte local africain,
de plus en plus dédiés aux PME africaines.
Comme indiqué précédemment, ces dernières années
les start-up africaines du secteur des nouvelles
technologies ont enregistré un nouveau record en
matière d’investissements en capital-risque
(Proparco 2018).
Les montants sont colossaux (Proparco 2018).
Avec près de $560 millions levés rien que par
120 start-up en 2017, +53 % par rapport à
l’année précédente, investisseurs en Afrique ne
cachent plus leur intérêt sur le potentiel
gigantesque du Continent, malgré des
infrastructures physiques ou numériques encore
peu développées.
Plus encore, cela permet également
d’appréhender désormais le capital-risque
comme un levier essentiel et crédible pour
répondre aux défis du développement sur le
continent.
Le manque de financement et d’appui aux
entrepreneurs ont freiné le développement des PME,
même technologiques en Afrique.
La situation semble donc totalement changer.
Est-il, dès lors, possible d’entrevoir les start-up comme de
nouveaux outils de développement en Afrique ? Pour
beaucoup, oui…
Ces strat-up peuvent sûrement servir de socle à la
création d’emplois et de nouveaux modèles
économiques, et qu’elles peuvent répondre à des
besoins encore peu, voire pas du tout desservis.
C’est qui est totalement sûr, par contre, c’est que le
marché du capital-risque se dynamise et offre de
réelles opportunités d’investissement de long-
terme sur le Continent.
La Banque Africaine de Développement (BAD, 2012)
considère le Capital Investissement comme un moyen
supplémentaire efficace pour renforcer les entreprises
africaines. Elle utilise la classe d’actif pour
investir directement dans des entreprises africaines
très variées; soutenir leur expansion; leur apporter le
capital et l’expertise dont elles ont besoin pour
croître, créer des emplois et stimuler la croissance
économique.
L’effet de levier semble garanti: pour chaque dollar
injecté par la Banque en capital-investissement, $5
supplémentaires sont investis par d’autres
institutions et particuliers, souligne la BAD, la classe
d’actif étant devenu une porte d’accès aux marchés
africains pour ces investisseurs.
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 44
46. Conclusion et Recommandations (1/4)
Les TPME génératrices d'emplois et de valeur
ajoutée constituent un important vecteur
d'inclusion et de réduction de la pauvreté, en
particulier, mais pas exclusivement, dans les
économies émergentes et à faible revenu.
Elles créent des opportunités d'emploi dans
toutes les zones géographiques et tous les
secteurs, employant de larges segments de
populations actives, y compris les travailleurs
peu qualifiés, et offrant des opportunités de
développement des compétences.
Elles représentent également un outil efficace
pour répondre aux besoins de la société via le
marché et fournir des biens et des services
publics.
C’est le cas des entreprises sociales, qui
apportent des innovations solutions aux
problèmes de la pauvreté, de l'exclusion
sociale et du chômage, et combler les
lacunes dans la fourniture de services
d'intérêt général.
Elles contribuent également à favoriser
l’accès de leurs employés aux soins de
santé et aux services sociaux.
En outre, les opportunités entrepreneuriales
peuvent représenter un important canal de
participation économique et sociale et de mobilité
ascendante, en permettant aux groupes défavorisés
ou marginalisés, notamment les jeunes, les
femmes, les personnes âgées, les migrants, les
minorités ethniques et les handicapés, de créer
leurs propres opportunités de participer l'économie.
Ces entreprises doivent pouvoir bénéficier de conditions
d’ensemble propres à stimuler l’entreprenariat,
l’innovation et la compétitivité. Elles ont donc besoin
d’une vraie politique macro-économique caractérisée
par des orientations claires et stables.
Dans leur étude empirique, Quartey et al. (2017)
montrent que la taille, l’âge, la propriété des
entreprises, mais surtout le niveau du cash flow,
sont les facteurs qui justifient les obstacles
rencontrés par les TPME en Afrique Sub-
Saharienne.
Au niveau pays, le développement institutionnel
est la seule caractéristique du pays qui explique
les difficultés financières rencontrées par ces
entreprises.
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 46
47. Conclusion et Recommandations (2/4)
Dans les pays en développement, les pouvoirs publics
doivent nécessairement renforcer l’état de droit,
lutter contre la bureaucratie, éliminer les taxes
multiples et contrôles intempestives et inutiles, bannir
les préjugés sexistes, investir dans l’infrastructure,
combattre la corruption, etc.
Il y est essentiel de développer une culture de
l’entreprise axée sur l’innovation et l’évaluation.
Pour y parvenir, il serait, par exemple, judicieux de
recenser et diffuser les pratiques exemplaires mises
au jour dans ce domaine sur le plan national.
L’expérience prouve que pour vraiment réussir, les TPME
doivent pouvoir bénéficier non seulement de
conditions d’ensemble propices au développement de
leurs activités, mais aussi de structures de soutien et
d’accompagnement efficaces.
La création, la gestion et la viabilisation des TPME
par un promoteur demandent de l’ambition, un
projet solide, une stratégie claire.
Augmenter les volumes de financement offerts sel
ne suffit pas à augmenter l’essor et le
développement des TPME.
Ces dernières ont aussi besoin de mise à niveau
pour satisfaire les critères d’éligibilité des
banquiers et autres investisseurs.
Il est impératif de proposer non seulement des
fonds propres et des prêts, mais aussi une
assistance technique.
Pour qu’elles puissent donc être innovantes et
compétitives, ces entreprises ont besoin de services
de soutien capables de leur fournir une
assistance dans les principaux domaines de la
gestion d’entreprise [comptabilité, gestion,
technologies de l’information et des
communications (TIC), etc.], et de tableaux de
bord qui permettent de suivre les principaux
indicateurs de performance,
mais aussi dans les domaines de l’analyse et de
la prospection de marchés, du développement
et de l’amélioration des produits, de la mise en
conformité avec les normes en vigueur, de
l’assurance-qualité et de la certification.
L'innovation, en facilitant les retombées de la
technologie et du savoir-faire en matière de gestion,
élargit et en approfondissant l'ensemble des
compétences et en améliorant la productivité.
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 47
48. Conclusion et Recommandations (3/4)
Les organismes d’aide à ces entreprises doivent
fonctionner comme des entreprises commerciales
accordant la priorité aux réels besoins de leur clientèle,
dotées d’un personnel compétent et digne de confiance et
capables de s’adapter en permanence à la demande en
constante évolution du secteur privé.
A terme, le secteur privé devrait jouer un rôle de plus
en plus actif dans ce processus et devenir le principal
prestataire de services dans ce domaine.
C’est en encourageant la diffusion et la mise en
commun de pratiques exemplaires que l’on peut
espérer que les TPME auront des retombées
positives sur les entreprises locales en termes de
transmission de compétences et de connaissances
dans le domaine de la gestion.
Une participation accrue des PME sur les marchés
mondiaux peut nécessairement contribuer à renforcer
leurs contributions au développement économique et au
bien-être social en créant des opportunités
d’agrandissement, d’accélération.
La constitution de pôles d’activité, de même que la
mise en relation avec des investisseurs étrangers est un
moyen d’aider les TPME à surmonter leurs handicaps, à
générer des économies grâce au regroupement
géographique et à mieux s’intégrer dans les chaînes de
l’offre au niveau mondial.
En outre, une plus grande flexibilité et une plus grande
capacité de personnalisation et de différenciation des
produits peuvent donner aux PME un avantage
concurrentiel sur les marchés mondiaux par rapport
aux grandes entreprises, car elles sont en mesure de
réagir rapidement à l'évolution des conditions du
marché et à la réduction du cycle de vie des produits.
Quel rôle les partenaires internationaux sont-ils
appelés à jouer?
Les donneurs doivent placer le développement
des PME au cœur de leur stratégie pour pouvoir
atteindre les objectifs du millénaire et appuyer
activement le développement de
l’investissement et des entreprises.
Il convient aussi que les donneurs adoptent une
démarche plus stratégique vis-à-vis des TPME,
encouragent la participation du secteur privé à la
conception et à la mise en œuvre de l’action
gouvernementale, donnent une ampleur
supplémentaire à leur soutien et l’intègre dans les
stratégies de développement du secteur privé définies
au niveau national.
Par conséquent, les ressources supplémentaires
des donateurs devraient être affectées au
renforcement des capacités pour la «mise en
œuvre» aux niveaux central et local.
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 48
49. Conclusion et Recommandations (4/4)
De toute évidence, le développement des TPME
concerne plusieurs secteurs, et nécessite la mise en
œuvre d'une stratégie de développement de ces
entreprises, des actions concertées des acteurs des
secteurs public et privé, et donc la participation et
la collaboration de ces nombreuses parties
prenantes.
Pour renforcer la viabilité et compétitivité de ces
entreprises, il faut donc créer d’environnements
juridiques, réglementaires et administratifs propices,
d’accès au financement et de structures
institutionnelles compétentes, et surtout de capital
humain nécessaire.
Comme précédemment souligné, la mise en
œuvre des principes fondamentaux dans les
cadres juridique, réglementaire et
administratif a le plus grand impact sur le
développement des TPME dans la plupart des
contextes.
Cela ne devrait nullement se limiter à la rédaction
de politiques, de lois et de règlements.
Sans capacités administratives adéquates,
notamment au niveau local, où les
entrepreneurs sont en contact avec les cadres
améliorés, il serait difficile d'obtenir les
résultats escomptés.
En outre, le renforcement des capacités du côté de
l'offre devrait aller de pair avec l'accès au marché.
La mise en place d'institutions de marché
devrait s'accompagner d'un renforcement des
capacités des structures institutionnelles
appropriées.
Par conséquent, le développement des TPME
devrait être intégré à la cadre de
développement national.
L’accès au financement TPME n’est pas la seule
réponse à tous les défis.
En raison du nombre considérable d’institutions
et de capacités nécessaires, c'est un
investissement à long terme et coûteux, car
sans ressources suffisantes, les résultats
attendus ne seront pas atteints.
Financement des Micro-TPE-PME en Afrique 49
51. Références (1/2)
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